mercredi 3 janvier 2018

Le viol des captives et esclaves est autorisé par le Coran et la Sunna (05.01.2016)

Le viol des captives et esclaves est autorisé par le Coran et la Sunna (05.01.2016)


Au cours du jihâd, la femme de l’ennemi fait partie du butin. A ce titre, le musulman dispose de son corps une fois qu’il l’a réduit en esclavage. Le rite malékite, officiel au Maroc et en Algérie, choisi par l’Institut de théologie de la Grande mosquée de Paris, se base sur un ouvrage fondamental : Al-Muwatta’  « synthèse pratique de l’enseignement islamique » de Abdu-llah Mâlik, jurisconsulte médinois du septième siècle appelé communément « l’imam des imams ». Al-Muwatta’ est tellement populaire chez les musulmans qu’il s’en vend à la Fnac et au Virgin Mégastore, ainsi qu’à la « librairie-boutique » de l’Institut du Monde Arabe.

Voici ce qu’on peut y lire à la page 450 de la traduction de Muhammad Diakho pour les éditions Albouraq :

(1262) 95- « Ibn Muhayriz a rapporté : « j’entrai à la mosquée et à la vue de Abû Sa’îd al-Khudrî, je m’assis près de lui et je lui demandai au sujet de l’éjaculation en dehors de l’utérus. Il me répondit : « Nous quittâmes Médine avec Mahomet dans une expédition contre les Banû al-Muçtaleq. Nous prîmes pour captives les meilleures femmes arabes. Comme nous les désirions, et que nous souffrions de notre célibat, nous avions voulu avancer des rançons en échange des captives, puis de cohabiter avec elles en éjaculant en dehors de l’utérus. Alors, nous nous dîmes : « Ferons nous cela sans le demander à Mahomet qui est parmi nous ? » En le lui demandant il répondit : « Il n’y a pas de mal à faire cela » »

Voici un « hadith Sahîh » soit une « tradition authentique » rapportant un épisode de la vie de Mahomet, sur qui tout bon musulman doit calquer son comportement  :

« L’apôtre d’Allah envoya une expédition militaire à Awtas lors de la bataille de Hunain. Ils se battirent avec leurs ennemis. Ils les vainquirent et prirent les survivants comme prisonniers. Certains des disciples de l’apôtre d’Allah hésitaient à violer les femmes capturées en présence de leurs maris qui étaient des infidèles. Alors Allah le grand, renvoya les fidèles au verset du Coran (Coran 4:24) « Il vous est aussi interdit d’épouser des femmes déjà mariées, à moins qu’elles ne soient vos captives de guerre « . (Abu Dawud, sahih 2150)

Autre tradition authentique :

« Etant assis auprès du prophète, un homme dit : – Ô envoyé d’Allah, nous avons eu des rapports avec nos captives et nous voudrions ne pas en perdre de la valeur. Que penses-tu du retrait de la verge au moment de l’éjaculation ? – Pratiquez vous donc ce procédé ? s’écria le prophète, Eh bien, il n’y a aucun mal à ce que vous agissiez ainsi, car il n’est pas une seule âme pour laquelle Allah a décidé qu’elle sortirait du néant qui n’en sorte effectivement ». (Bukhari, sahih 34:109)

Autre justification, contemporaine cette fois, de la pratique du viol, les enseignements du cheik sunnite Yussuf Al-Qaradawi, animateur vedette d’une émission sur Al-Jazira (La charia et la vie), directeur du Centre européen de la fatwa et de la recherche (CEFR), structure juridique mère de l’UOIF, dont Tariq Ramadan préface les livres. Son analyse sur les causes du tsunami asiatique en 2005 fut particulièrement odieuse : les victimes méritaient leur sort en raison des « actes d’abominations » pratiqués dans les zones touristiques, qui auraient provoqué la colère d’Allah. A savoir de s’être adonné à la fréquentation des boites de nuits et des plages indonésiennes où les femmes sont logiquement peu vêtues. Pour ce qui est des occidentales violées, souvent par ses coreligionnaires, il tient à préciser leur part de responsabilité : les femmes violées « provocatrices parce que non habillées  décemment devraient être punies […]  pour qu’elle soit affranchie de la culpabilité, une femme violée doit avoir montré la bonne conduite. »

Autrement dit, une femme occidentale en jupe, en débardeur, ou, comble de l’offense à Allah, en décolleté, ne doit pas s’étonner si elle se fait violer par un musulman.

Récemment, dans un article documenté s’appuyant sur l’observation de plusieurs pays occidentaux, le journaliste israelien Sharon Lapkin a lancé un pavé dans la mare, démontrant la corrélation entre une forte colonisation musulmane et la recrudescence des viols d’européennes et d’australiennes, analyse factuelle à l’appui.

Dans une étude du docteur Patrice Huerre,  psychanalyste, directeur médical de la clinique médico-universitaire G. Heuyer (Fondation Santé des Etudiants de France), psychiatre auprès de la Cour d’Appel de Paris, la surreprésentation de la population arabe parmi les violeurs est flagrante. Dans un document intitulé « Viols et agressions sexuelles en réunion« , le docteur donne des statistiques ethniques sur l’origine des agresseurs :

Sur un échantillon de 52 expertises psychiatriques, 52% sont originaires des pays du Maghreb, 20% d’Afrique Noire, les autres sujets étant soit d’origine antillaise, soit issus de l’immigration européenne (Roms inclus), soit issus de familles d’origine française.

Pour le cas des familles issues des pays du Maghreb, plus de 75% des sujets concernés par l’expertise sont nés sur le territoire français. Et leurs parents comme eux-mêmes sont d’obédience musulmane.

Le lundi 17 décembre 2007, Rima Elkoury, journaliste canadienne au magazine La Presse, dans un article intitulé Du voile et du viol s’étranglait de ce qu’on enseigne dans les « centres culturels musulmans » :

« Mets un voile, sinon tu pourrais être violée. C’est ce que l’on recevait comme message jusqu’à tout récemment sur le site Internet du Centre communautaire musulman de Montréal, sous une rubrique visant à informer l’internaute non voilée des supposés dangers liés à sa condition. Ne pas porter le hijab peut entraîner «des cas de divorce, d’adultère, de viol et d’enfants illégitimes», disait l’avertissement pour le moins ahurissant. On y disait aussi que celle qui enlève son voile voit sa «foi détruite», adopte un «comportement indécent» et sera punie en «enfer». On y traitait aussi la femme occidentale de «prostituée non payée».

La liberté religieuse est une chose. La propagation de propos offensants et sexistes sous couvert de religion en est une autre. Il est tout à fait scandaleux qu’ici même à Montréal, en 2007, on intimide des femmes et des filles avec des idées aussi abjectes que fausses, drapées dans la vertu. Inacceptable qu’on leur fasse croire que ce crime qu’est le viol ait quoi que ce soit à voir avec leur tenue vestimentaire. Car sous couvert de prescription religieuse, on banalise ici un crime grave, on laisse entendre de façon éhontée que la femme violée est responsable de son sort et qu’elle aurait pu éviter tout ça en s’habillant convenablement. »

La récente affaire des 1400 filles anglaises violées par des pakistanais, des dizaines d’allemandes violées lors du 31 décembre 2015, et les viols publics en plein jour place Tharir au Caire durant la révolution islamiste, ont définitivement fait sauté le tabou : les musulmans ont un problème avec les femmes.
Observatoire de l’islamisation, 1 septembre 2014.

Merci à Samir et Lyes pour leurs informations précieuses sur les sources islamiques. 

Mohammed avait des esclaves, tout le monde sait cela. Mais avait-il des esclaves sexuelles ?

Y a-t-il des hadiths sahih qui stipulent que Mohammed avait des esclaves sexuelles ?
Y a-t-il même des versets du Coran qui autorisent cet esclavage sexuel pour les musulmans et en particulier ce musulman privilégié qu'est Mohammed ou tout autre calife successeur du prophète ?


Les historiens musulmans sont unanimes sur le fait que Mahomet lui-même avait au moins quatre esclaves sexuelles ((Voir « Sirat Rassoul Allah » par Ibn Ishaq, Ibn Hsham. « Kitab At Tabaqat »d’Ibn Sa’d, ou les recueils de Hadiths authentiques de Bukhari et Msulim) :

• Maria la copte (chrétienne) : Elle était d’une rare beauté. Elle fut offerte comme esclave, en tant que cadeau à Mahomet, par Jourayj bin Mînâ, le gouverneur d’Alexandrie. Celui-ci avait agi ainsi suite aux menaces de Mahomet. Les historiens musulmans sont unanimes sur le fait que Maria est restée esclave sexuelle jusqu’à sa mort.


Rayhâna (juive) : cette jeune fille de 15 ans, faisait partie des prisonnières capturées lors de l’attaque et du massacre de la tribu juive de Médine : les Bani Qurayza. Lors du partage du butin, Mahomet se garda Rayhana pour lui-même. Il distribua les autres captives entre ses soldats. Au même moment, il ordonnea de décapiter le mari de Rayhana et les 700 à 900 hommes de sa tribu. Mahomet proposa à Rayhana de choisir entre se convertir à l’islam et devenir son épouse, ou garder sa religion juive et rester esclave sexuelle. Les historiens musulmans rapportent que Rayhana refusa et préféra le statut d’esclave de religion juive, à celui d’épouse musulmane. Ce qui n’a pas empêché Mahomet d’avoir des relations charnelles avec elle, jusqu’à sa mort.



Juwairiyah (arabe) : elle fut capturée lors du raid contre les Bani al-Mustaliq, attaqués par surprise alors qu’ils faisaient paître leurs troupeaux. Les hommes furent tués et leurs femmes et enfants pris comme esclaves selon les prescriptions coraniques sur le butin. Lorsque les femmes furent distribuées aux soldats de Mahomet, Juwairiyah fut donnée à Thabit, qui la vendit à Mahomet.

Safiya (juive) : elle était une jeune mariée de 17 ans. Elle fut capturée par Mahomet quand il a envahi l’oasis de Khaybar. Mahomet a tué les hommes, dont le père et le frère de Safiya. Il a également décapité son mari Kinana, après l’avoir torturé. Mahomet distribua les prisonnières en tant qu’esclaves sexuelles à ses combattants, et se garda Safiya, la princesse de Banu Nadir, pour lui-même. Alors que Safiya disait : « Nul ne me paraissait plus détestable que Mahomet car il avait tué mon père et mon époux », Mahomet la viola le soir même en arrangeant à la hâte une «cérémonie de mariage». On expliqua aux musulmans : «Si Safiya prend le voile islamique, elle sera considérée comme « épouse » de Mahomet. Si elle refuse, elle sera considérée comme esclave sexuelle !» Ce récit montre l’immense mépris de Mahomet pour les captives dont il a massacré la famille.

Pour disposer de ces esclaves sexuelles, Mahomet se légitimait par la parole d’Allah, révélée dans le Coran. Ce livre sacré de l’islam consacre plusieurs versets pour rendre « licites et purs » le viol des captives. Le Coran s’adresse à Mahomet lui-même :

Sourate 33 verset 50 : "Ô Prophète! Nous t’avons rendu licites tes épouses à qui tu as donné leur salaires, ce que tu as possédé légalement parmi les esclaves qu’Allah t’a destinées, les filles de ton oncle paternel, les filles de tes tantes paternelles, les filles de ton oncle maternel, et les filles de tes tantes maternelles, - celles qui avaient émigré en ta compagnie -, ainsi que toute femme croyante si elle fait don de sa personne au Prophète, pourvu que le Prophète consente à la niquer: c’est là un privilège pour toi, à l’exclusion des autres croyants. Nous savons certes, ce que Nous leur avons imposé au sujet de leurs épouses et des esclaves qu’ils possèdent, afin qu’il n’y eût donc point de blâme contre toi. Allah est Pardonneur et Miséricordieux."
يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ إِنَّا أَحْلَلْنَا لَكَ أَزْوَاجَكَ اللَّاتِي آتَيْتَ أُجُورَهُنَّ وَمَا مَلَكَتْ يَمِينُكَ مِمَّا أَفَاءَ اللَّهُ عَلَيْكَ وَبَنَاتِ عَمِّكَ وَبَنَاتِ عَمَّاتِكَ وَبَنَاتِ خَالِكَ وَبَنَاتِ خَالَاتِكَ اللَّاتِي هَاجَرْنَ مَعَكَ وَامْرَأَةً مُّؤْمِنَةً إِن وَهَبَتْ نَفْسَهَا لِلنَّبِيِّ إِنْ أَرَادَ النَّبِيُّ أَن يَسْتَنكِحَهَا خَالِصَةً لَّكَ مِن دُونِ الْمُؤْمِنِينَ ۗ قَدْ عَلِمْنَا مَا فَرَضْنَا عَلَيْهِمْ فِي أَزْوَاجِهِمْ وَمَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُمْ لِكَيْلَا يَكُونَ عَلَيْكَ حَرَجٌ ۗ وَكَانَ اللَّهُ غَفُورًا رَّحِيمًا


Grâce à ce verset descendu bien opportunément, Mahomet peut avoir un nombre illimité de femmes : épouses et esclaves sexuelles.

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Nota bene : Il y a des notes sur le verset 53 qui vient juste après prises à partir de la vidéo de David Wood : Mon verset favori du Coran : Sourate 33, verset 53 (David Wood)
http://lislampourlesnuls.blogspot.is/2017/12/mon-verset-favori-du-coran-


Je vous donne ce morceau de la Sira de Ibn Ishaq. Ensuite je vais vous donner la sourate qui lui donne droit de baiser n'importe quelle femme qui s'offrait à lui et les exégèses de Ibn Katir ou Al Tabary qui atteste que Khawla sa tante s'est donnée à lui et bien d'autres femmes.

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Antishubohat le savon de l'islam

il y a tellement de facon de prouver que momoh n est pas le consolateur
jean 14.26 Mais le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. par exemple jesus dit mathieu 5.28 Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur. mahomet lui a demander une revelation a allah pour pouvoir violer les femmes captives encore mariées prise comme butin de guerre coran 4.24 et parmi les femmes, les dames (qui ont un mari), sauf si elles sont vos esclaves en toute propriété. Prescription d'Allah sur vous CONTEXTE DU VERSET Abu Sa'id Al Khudri a dit "L'apôtre d'Allah (ﷺ) a envoyé une expédition militaire à Awtas à l'occasion de la bataille de Hunain. Ils ont rencontré leur ennemi et se sont battus avec eux. Ils les ont vaincus et les ont pris en captivité. Certains des Compagnons d'Apôtre d'Allah (ﷺ) étaient réticents à avoir des relations avec les captives à cause de leurs maris païens. Ainsi, Allah l'exalté a envoyé le verset coranique "Et toutes les femmes mariées (vous sont interdits) sauf ceux (captifs) que votre main droite possède." C'est-à-dire qu'elles leur sont légitimes quand elles achèvent leur attente période. حدثنا عبيد الله بن عمر بن ميسرة, حدثنا يزيد بن زريع, حدثنا سعيد, عن قتادة, عن صالح أبي الخليل, عن أبي علقمة الهاشمي, عن أبي سعيد الخدري, أن رسول الله صلى الله عليه وسلم بعث يوم حنين بعثا إلى أوطاس فلقوا عدوهم فقاتلوهم فظهروا عليهم وأصابوا لهم سبايا فكأن أناسا من أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم تحرجوا من غشيانهن من أجل أزواجهن م ن المشركين فأنزل الله تعالى في ذلك {والمحصنات من النساء إلا ما ملكت أيمانكم} أى فهن لهم حلال إذا انقضت عدتهن. Qualité : Sahih (Al-Albani) صحيح (الألباني) حكم : Référence : Sunan Abi Dawud 2155 Référence en livre : Livre 12, Hadith 110 traduction anglaise : Réservez 11, Hadith 2150

https://www.youtube.com/watch?v=q7y214DMrbg

Maria la Copte

Elle était le fruit d'une correspondance envoyée par le Prophète (P. et S. sur lui) au roi des Coptes en Egypte dans le cadre des autres écrits envoyés aux grands dirigeants du monde à l'époque, dont le roi perse et l'empereur de Rome les invitant à la nouvelle religion monothéiste et à glorifier le Dieu Unique.
Le roi copte qui portait le nom d'El Mouqaouqous reçut l'envoyé du Prophète (P. et S. sur lui), le compagnon Hateb Ibn Oubaa Beltaa avec égard en lui demandant des détails sur le Prophète (P. et S. sur lui) et l'Islam. A l'opposé des autres par le refus et le dédain dont celle du roi perse qui avait tué les émissaires envoyés, la réponse du roi copte fut sincère et diplomatique en lui envoyant un présent en signe de haute considération et d'estime: deux esclaves, des sœurs, ayant une grande place dans la cour parmi les coptes en plus d'autres effets. Elles étaient toutes deux d'une grande beauté et charme d'un teint blanc. Le Prophète (P. et S. sur lui) accepta une partie du présent dont les deux esclaves, Maria et Syrine qui se convertissent à l'Islam. Il garda la première pour lui et offrit la deuxième à Hassen Ibn Thabet.

L'entrée dans le Harem fut toutefois accueillie avec une certaine jalousie de la part des autres épouses, pas habitudes princières ramenées par Maria qui vite réussit à charmer le Prophète (P. et S. sur lui), ce qui ne passa pas inaperçu. L'on rapporta dans le détail ces moments et les rencontres intimes entre eux. Le Prophète (P. et S. sur lui) lui avait chuchoté à l'oreille qu'elle enfanterait d'un enfant en lui récitant les versets sur les prophètes ayant eu des enfants à un âge avancé dont Ibrahim et Zakaria. La belle et gracieuse répondit en souriant qu'elle était jeune et non vieille pour ne pas pouvoir enfanter. Même lui n'était pas trop âgé.

Ce n'était donc pas un miracle. Mais le Prophète (P. et S. sur lui) voulait exprimer sa reconnaissance au Seigneur pour cette bonne nouvelle en lui donnant ce dernier enfant après une période de plus de dix ans d'absence d'enfantement depuis la disparition de sa femme Khadidja. Le Prophète (P. et S. sur lui) en apprenant cette bonne nouvelle commença à voir en Maria sa continuatrice en la couvant d'un amour particulier, ce qui augmenta chaque jour la mèche de jalousie. Ce qui devait arriver arriva. Un remue-ménage anodin qui avait risqué de faire imploser le Harem d'apparence calme et serein.


La jalousie de Hafsa et Aïcha

Profitant de l'absence de son épouse Hafsa, le Prophète (P. et S. sur lui) invita Maria à la chambre de cette dernière. En apprenant de retour ce qui s'était passé, Hafsa réagit violemment en se sentant offensée dans son amour propre. Réalisant la tournure prise par l'évènement, le Prophète essaya de la calmer. Il lui annonça sa décision de s'interdire Maria, mais en la priant de garder le secret. Ne pouvant contenir ses sentiments, Hafsa diffusa l'information à Aïcha qui, à son tour, prit fait et cause, pour sa première campagne. Puis ce fut tout le Harem qui s'enflamma, atteignant le moral de la jeune esclave. Aïcha dont la jalousie était connue, n'attendait que ça pour s'exprimer. Elle demanda en signe de solidarité à ce que Maria soit éloignée de Médine pour la châtier.


Autres références : 


Islam et Etat islamique - Esclavage et viol en Islam - The Masked Arab
https://www.youtube.com/watch?v=ETkMfh6vuE4



Islam et prisonnières (Coran 4:24 et Abu Dawud 2155) - David Wood en francais https://www.youtube.com/watch?v=LbBZMIKDGqA



Esclavage sexuel : les grossiers mensonges de Guidère pour dédouaner l’islam (20.08.2015)

Publié le 20 août 2015 - par Zohra Nedaa-Amal - 45 commentaires - 7 056 vues

Dans son interview au Figaro : 
« Théologie du viol : quand Daech rétablit l’esclavage des femmes »
Mathieu Guidère ne recule devant rien. Pour lui, comme pour Gilles Kepel sur France Inter, il y a urgence. Il faut exonérer l’islam et son Prophète Mahomet de 1400 ans d’esclavagisme sexuel.

Mathieu Guidère falsifie la vérité historique

Si Gilles Kepel agit d’une manière plus fine et sournoise, Matthieu Guidère y va avec une grossièreté dans le mensonge qui dépasse tout entendement. Essayons de comprendre les explications de ce spécialiste en taqiyah :

« Daech a effectivement remis au goût du jour les pratiques médiévales des hordes de combattants fraîchement convertis à l’islam ».

Mathieu Guidère attribue l’esclavage sexuel aux « hordes de combattants fraîchement convertis à l’islam ». Mahomet, ses disciples, Allah et son Coran, n’avaient rien à voir avec l’esclavage sexuel ! Parole de Mathieu Guidére. Ainsi, sans aucune pudeur et avec un mépris total envers les lecteurs du Figaro, Mathieu Guidère exonère Mahomet qui avait lui-même quatre esclaves sexuelles ! À moins que Mathieu Guidère ne considère Mahomet et ses disciples qui ont tous pratiqué l’esclavage sexuel, comme des « hordes fraichement converties à l’islam ».

Mathieu Guidère nie les versets du Coran qui instaurent l’esclavage sexuel

Les versets du Coran qui incitent à pratiquer cette barbarie, Mathieu Guidère, ce « grand professeur spécialiste de l’islam », fait semblant de les ignorer, ou de les connaitre sans en comprendre le sens :

• (Coran : S33-V50) : «Ô Prophète (Mahomet) ! Nous t’avons rendu licites tes épouses à qui tu as donné leur dot, ce que tu as possédé légalement parmi les captives (ou esclaves) qu’Allah t’a destinées. (Te sont également licites)… »

Pour montrer l’unanimité des théologiens musulmans sur la légalité de l’esclavage sexuel, on citera l’exégèse de ce verset donnée par Al Qurtubi, théologien musulman d’Andalousie, terre de l’« islam des lumières » au 13ème siècle : « Allah a rendu licite au Prophète et aux hommes musulmans de prendre comme esclaves sexuelles les prisonnières sans aucune limite. Il a rendu licite au Prophète, les épouses sans limitation, alors qu’il a établi une limitation aux autres musulmans.

Il a également rendu licite pour le Prophète, ce qu’il a possédé comme captives parmi les mécréantes. Ce qui signifie qu’Allah a rendu licite pour le Prophète ce qu’il a possédé comme butin parmi les femmes par la victoire et la conquête. »

• (Coran : S4 -V3) : «Il vous est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves (achetées ou captives de guerre) que vous possédez. »

• (Coran : S4-V24) : « Vous sont interdites vos mères, filles, sœurs…et parmi les femmes, celles qui ont un mari, sauf si elles sont vos captives de guerre ».
L’horreur qui a accompagné ces versets coraniques, Mathieu Guidére fait semblant de l’ignorer.

Mathieu Guidère nie le fait que Mahomet a pratiqué l’esclavage sexuel.

L’esclavage sexuel a été pratiqué par Mahomet lui-même. Voir et télécharger les documents sur :

On ne prendra que trois exemples qui sont reconnus officiellement dans la Sunna de Mahomet.

• Rayhâna : cette jeune fille de 15 ans, faisait partie des prisonnières capturées lors de l’attaque et du massacre de la tribu juive de Médine : les Bani Qurayza. Lors du partage du butin, Mahomet se garda Rayhana pour lui-même. Il distribua les autres captives entre ses soldats. Au même moment, il ordonne de décapiter le mari de Rayhana et les 700 à 900 hommes de sa tribu.

• Safiya : elle était une jeune mariée de 17 ans. Elle fut capturée par Mahomet quand il a envahi l’oasis de Khaybar. Mahomet a tué les hommes, dont le père et le frère de Safiya. Il a également décapité son mari Kinana, après l’avoir torturé. Alors que Safiya disait : « Nul ne me paraissait plus détestable que Mahomet car il avait tué mon père et mon époux », Mahomet la viola sans attendre l’arrivée à Médine, soit dans la même journée après la décapitation de son mari et le meurtre du reste de sa famille.

• Le viol des captives mariées : Mahomet lança une expédition à Awtas, lors de la bataille de Hunayne. Ses soldats tuèrent les mécréants et prirent les survivants comme prisonniers. Les soldats hésitaient à violer les femmes capturées en présence de leurs maris. Alors Allah autorisa aux musulmans ces viols, en révélant à Mahomet ce verset du Coran : « Vous sont interdites les femmes mariées, sauf si elles sont vos captives de guerre». Ainsi, Allah autorise non seulement de violer des captives, mais de le faire du vivant de leurs maris.

Mathieu Guidère veut sauver l’islam à tout prix

La première urgence pour Mathieu Guidère consiste à sauver à tout prix l’islam et à l’exonérer de sa responsabilité accablante dans la barbarie dont sont victimes les femmes et les fillettes yazidies ou nigérianes. L’Etat islamique et Boko Haram sont cohérents avec l’islam : ils appliquent ce que Mahomet a fait et ce qu’Allah a prescrit dans le Coran. Cela tranche avec l’incohérence et la malhonnêteté dans les propos de Mathieu Guidère qui pratique le déni de réalité.

Il ne recule devant aucun mensonge quand il dit : « Plus qu’une «théologie du viol», il s’agit en réalité de l’actualisation du commerce florissant de l’esclavage des femmes qui avait cours au Moyen-Age… ». Mathieu Guidére pratique la manipulation avec un cynisme absolu. L’esclavage dans l’islam ne se limite pas au Moyen-Âge. Il est institutionnalisé dans le Coran, la Sunna de Mahomet et le Droit musulman. Les quatre écoles de droit et de jurisprudence, la Malikite, la Chaféite et la Hanbalite, sont unanimes sur la légalité de l’esclavage en général et celle de l’esclavage sexuel en particulier.

Mathieu Guidère dit : « Le précédent est donc clairement médiéval mais il n’avait plus cours depuis l’abolition de l’esclavage au début du XIXe siècle ». Ceci est en contradiction totale avec la vérité. L’esclavage sexuel a perduré sans discontinuité dans l’islam, depuis l’époque de Mahomet. Il avait cours en Arabie saoudite jusqu’en 1968, à Oman et en Mauritanie jusqu’en 1970. Il perdure jusqu’à nos jours, parce les pays musulmans ne l’ont interdit que sous la pression de l’ONU, mais en refusant d’abroger les textes sacré qui l’autorisent.

Mathieu Guidère falsifie la réalité

Avec un cynisme sans borne, Mathieu Guidére affirme que l’esclavage sexuel n’est appliquée qu’aux Yazidis, parce qu’ils sont considérés comme des polythéistes. Cette affirmation est entièrement fausse.

L’esclavage sexuel a été imposé aux femmes chrétiennes, juives, hindouistes et adeptes d’autres religions. Mahomet avait comme esclave Maria la Copte, qui était chrétienne. Et il a réduit à l’esclavage un nombre immense de femmes. Il les a distribuées à ses sbires et a gardé pour lui-même une femme arabe : Jawahariya, ainsi que les deux jeunes juives : Rayhanna et Saffiya, dont il avait égorgé les pères, les frères, les maris, ainsi que tous les hommes et enfants pubères de leur tribu.

Mathieu Guidère « explique » l’indifférence envers le sort des Yazidies

De plus, Mathieu Guidère montre le mépris total pour les victimes de l’esclavagisme musulman, en gardant le silence sur les femmes nigérianes réduites à l’esclavage sexuel par Boko Haram. Il garde le même silence cynique et abject, sur les esclaves sexuelles vendues par la Mauritanie et le Niger à l’Arabie saoudite :
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150729.OBS3326/plusieurs-centaines-de-mauritaniennes-destinees-a-l-esclavage-en-arabie-saoudite.html

Et Mathieu Guidére va jusqu’au bout de l’infamie en réduisant la communauté yazidie à une minorité insignifiante, quand il dit : « le fait que ces pratiques s’exercent contre une communauté isolée et archi-minoritaire (les Yézidis) rend le phénomène peu mobilisateur au sein même de l’organisation et contribue à son maintien dans l’indifférence générale ». Monsieur Guidère, les Yazidis font partie intégrante du peuple kurde. Ils ont une existence millénaire. Les réduire à une communauté « archi-minoritaire » dont on peut réduire les femmes, les filles et les fillettes à l’esclavage sexuel dans l’indifférence générale, constitue une infamie abjecte. Au lieu de défendre les victimes yazidis, vous préférez défendre l’islam en niant ses préceptes barbares qui légitiment le massacre des peuples et la réduction des femmes à l’esclavage sexuel.

Le négationnisme de Mathieu Guidère envers les victimes de l’esclavagisme musulman

En niant que l’islam dans son ensemble, a fait de l’esclavage sexuel une pratique légale, Mathieu Guidère pratique un négationnisme abject. Le Coran et tous les exégètes du Coran, comme les théologiens qui ont instauré la Sunna, sans aucune exception confirme la légalité de l’esclavage sexuel dans l’islam. Les quatre écoles de jurisprudence, la Malikite, la Hanafite, la Chaféite et la Hanbalite, sont unanimes à confirmer le droit du musulman sur ses esclaves sexuelles.

Mahomet et ses disciples ont pratiqué l’esclavage sexuel envers des femmes et des filles dont ils ont massacré les parents.

La responsabilité de l’islam, de Mahomet et du Coran sont accablantes

Mathieu Guidère préfère exonérer l’islam de ce crime contre l’humanité que constitue l’esclavagisme musulman. En agissant ainsi, il fait preuve d’un mépris inacceptable envers les dizaines de millions de personnes qui ont été victimes de cette barbarie.

Les propos de Mathieu Guidère relève du négationnisme et portent gravement atteinte au devoir de mémoire envers ces dizaines de millions de victimes de la barbarie islamiste.

Zohra Nedaa-Amal



Théologie du viol : ce que dit vraiment le Coran (18.08.2015)


  • Mis à jour le 19/08/2015 à 11:03
  • Publié le 18/08/2015 à 11:21
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Les djihadistes de l'Etat islamique justifient leurs viols par la loi coranique. L'islamologue Claude Sicard s'est plongé dans les textes pour savoir ce qu'il en est.

Claude Sicard est agronome, docteur en économie et consultant international. Il est l'auteur de deux livres sur l'islam, L'islam au risque de la démocratie (Préface de Malek Chebel, éditions FX du Guibert) et Le face-à-face islam chrétienté. Quel destin pour l'Europe?.

Ce week-end, le New-York Times aconsacré un long article à la théologie du viol par l'Etat islamique. Les combattants del'Etat islamique prient avant et après avoir violé les captives et assurent que ces pratiques sexuelles satisfont Dieu. Ces violences peuvent-elles être réellement justifiées par la loi islamique?

Le Coran est extrêmement précis sur le problème de la virginité des jeunes filles ainsi que sur la fidélité que les femmes mariées doivent à leurs époux. On constate, en effet, que de très nombreuses sourates dans le Coran traitent de ces questions, et il s'en dégage des règles de vie très vertueuse imposées aux femmes, règles qui font incontestablement partie de loi islamique, la charia. On lit, par exemple, en 24,3: «La fornicatrice n'épousera qu'un fornicateur ou un païen: pareilles alliances sont interdites aux croyants». On en déduit qu'il est absolument interdit à tout croyant d'épouser une femme ayant déjà eu des rapports sexuels. Et en 24,31 il est dit: «Dis aux croyantes de rester chastes». La virginité pour les jeunes filles et la chasteté pour les épouses sont donc, dans l'islam, des règles incontournables. La virginité pour les jeunes filles est la vertu principale: un homme épouse nécessairement une vierge. Rappelons que des jeunes vierges sont promises aux croyants qui accèdent au paradis: c'est, là, l'extrême bonheur auquel, selon l'islam, tout homme peut aspirer. Il est dit, en effet, en 56, 22-24, des privilégiés entrant au paradis d'Allah: «Près d'eux se tiendront des houris aux grands et beaux yeux, en récompense de leurs œuvres: des houris que jamais homme ni djinn n'a touchées avant eux». Et les femmes, en l'absence de leurs maris, doivent rester chastes, la sourate 4,34 étant très claire à ce sujet: «En l'absence de leurs maris elles conservent soigneusement ce que Dieu a ordonné de garder intact»: on doit comprendre qu'il s'agit, là, à la fois des biens du foyer et de la chasteté.

Quant au rituel qu'ils adoptent, en priant ostensiblement avant et après ces viols, on peut estimer qu'ils s'en réfèrent non pas cette fois au Coran, mais plutôt à des hadiths, et l'on sait que le texte sacré, d'une part, et les hadiths, de l'autre, sont en islam les deux sources de la loi.

Toutes ces prescriptions concernant les femmes, pour ce qui est de leur conduite avant le mariage, puis de celle à tenir en tant qu'épouses, sont très claires: mais le livre saint de l'islam ne prévoit pas, pour autant, que les combattants de Dieu aient à violer leurs captives incroyantes. Les djihadistes de Daech, ce faisant, vont un peu vite en besogne: ils vont au devant des attentes de leur Seigneur, extrapolant hardiment le message du Prophète.

«Chacun doit se rappeler que réduire en esclavage les familles kuffars - infidèles - et prendre leurs femmes comme concubines, est un aspect fermement établi de la charia, et qu'en le niant ou le moquant, on nierait ou on moquerait les versets du Coran», affirme l'Etat islamique. Que dit exactement le Coran?

Sachant que Dieu condamne à la Géhenne les incroyants, ils s'estiment en droit de faire subir à leurs victimes kuffras des sévices qui les diffament. Ils se donnent, en somme, bonne conscience un peu vite, pour assouvir leurs instincts primitifs. Mais on ne peut pas douter que bon nombre de croyants disposés à les excuser se trouveront en droit de considérer qu'ils se placent effectivement dans la ligne de l'islam en violant leurs captives incroyantes. Quant au rituel qu'ils adoptent, en priant ostensiblement avant et après ces viols, on peut estimer qu'ils s'en réfèrent non pas cette fois au Coran, mais plutôt à des hadiths, et l'on sait que le texte sacré, d'une part, et les hadiths, de l'autre, sont en islam les deux sources de la loi.

Il faut souligner que lorsqu'il s'agit de captives chrétiennes, les violer est interdit: cela irait complètement à l'encontre de ce que prévoit le Coran. Les chrétiens sont, en effet, des croyants, ils croient en le même Dieu que les musulmans. L'islam les respecte donc, et il leur permet même de continuer à pratiquer leur culte. Mais puisqu'ils refusent d'adhérer au message de Mahomet, ils seront considérés dans la société comme des citoyens de second rang, et ils se trouveront soumis à une fiscalité spécifique, une fiscalité particulièrement lourde qui finira pas les détourner de leur foi, comme cela s'est produit lorsque les cavaliers d'Allah sont allés envahir au VIIème siècle les terres de l'empire romain.

Quelle est la place des femmes et de la sexualité dans le Coran?

L'islam est considéré par bon nombre de spécialistes des questions religieuses comme une religion plus équilibrée que le christianisme, en ce sens que les instincts naturels de l'homme sont pris en compte et y trouvent leur place. En somme, on considère dans l'islam que l'homme est doté d'un cerveau primitif, le cerveau reptilien, et que cela fait partie de la manière dont Dieu a conçu sa créature, puisque dans l'islam tout comme dans les deux autres religions monothéistes, l'homme a été créé par Dieu.

L'islam tient compte des besoins sexuels des hommes qu'il considère comme importants. Aussi prévoit-il qu'un homme peut avoir jusqu'à quatre épouses, plus des concubines ; et il lui est permis de répudier très facilement une de ses femmes pour en épouser une autre. L'homme n'est pas bridé dans sa vie quotidienne sur le plan sexuel. Quant aux femmes, comme nous l'avons indiqué plus haut, le texte sacré y consacre de nombreuses sourates: conduite à tenir au plan sexuel avant la mariage, puis ensuite pendant leur vie d'épouse, règles à respecter concernant la conduite sexuelle pendant les périodes de menstruation etc. Et le Coran suspectant l'homme de facilement succomber aux charmes féminins prescrit aux femmes de dissimuler leurs atours. Il dit à qui elles peuvent se montrer sans voile, et à qui il leur est interdit d'apparaître sans voile. En somme, le Coran indique comment la vie sociale doit être organisée pour que les instincts sexuels des hommes ne provoquent pas de désordres graves dans la société: il apparaît comme très sensible à cet aspect du comportement possible de la gent masculine qu'il suspecte de ne pas être en mesure de pouvoir maîtriser facilement ses instincts. On sait d'ailleurs que le Prophète, tout au cours de sa vie, s'est montré être un homme extrêmement viril.

La place de la femme dans la société est parfaitement précisée dans le Coran. La femme, dans l'islam, est par nature inférieure à l'homme, la sourate 4,34 étant très explicite à cet égard : «Les hommes ont autorité sur les femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu les a élevés au dessus d'elles. Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises.»

Quant à la place de la femme dans la société, elle est parfaitement précisée dans le Coran. Le premier point à noter est que la femme, dans l'islam, est par nature inférieure à l'homme, la sourate 4,34 étant très explicite à cet égard: «Les hommes ont autorité sur les femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu les a élevés au dessus d'elles….Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises». Les femmes qui désobéissent sont à «reléguer dans des lits à part», et il est donné, dans ce même verset, aux hommes le conseil suivant: «battez-les». Dans une autre sourate, la sourate 2,223, il est dit: «Elles sont votre champ de labour. Allez à votre champ comme vous l'entendez, mais accomplissez auparavant quelque acte de piété». Les femmes ont donc pour rôle principal de satisfaire les besoins sexuels des hommes et d'assurer leur descendance. Le Coran insiste, toutefois, sur le rôle protecteur de l'homme à leur égard: les femmes sont faibles, aussi l'homme doit-il assurer leur nourriture et leur protection. Le Coran va même plus loin encore, disant que les femmes doivent être respectées, tout spécialement dans leur rôle de mères. Et il consacre de très nombreuses sourates au droit des femmes: en matière de divorce, en matière d'héritage… des droits que les historiens soulignent comme ayant marqué des progrès très réels par rapport à ceux dont elles disposaient dans la sociologie de l'Arabie du siècle du Prophète.

Texte de paix pour les uns, livre guerrier pour les autres: comment expliquez-vous que le Coran soit sujet à des interprétations si différentes?

Il semble incompréhensible que dans la perception que les Occidentaux ont de l'islam il puisse se poser encore aujourd'hui la question de savoir si le Coran est un texte de paix ou bien un texte guerrier. Le Prophète Mahomet, selon l'islam, est venu révéler aux hommes le vrai message de Dieu, un message que déjà d'autres prophètes, Moïse et Jésus notamment, avaient entrepris de divulguer aux hommes, mais chaque fois en le faisant d'une façon imparfaite. Ces prophètes étaient, en effet, de simples hommes, des hommes certes inspirés par Dieu, mais des hommes néanmoins. Mahomet a eu, lui, l'insigne honneur d'avoir directement la parole de Dieu et c'est donc lui qui a eu le vrai message, un message qui vient corriger et compléter finalement les précédents. Par conséquent, tous les hommes doivent, nécessairement, selon l'islam, se rallier au message de Mahomet. Et il n'y en aura pas d'autre.

Quel est donc le projet de l'islam? C'est de faire en sorte que tous les hommes vivent selon la loi de Dieu, pour leur plus grand bien sur terre et pour assurer leur salut, ensuite. Ils assureront leur salut en obéissant scrupuleusement aux lois dictées par Dieu, telles qu'elles ont été révélées dans le Coran. Dans une société telle que la voit le Coran, tous les hommes seront des croyants, c'est à dire des musulmans ou bien encore des «gens du Livre» (juifs et chrétiens). Les polythéistes, ainsi que les incroyants, seront combattus: ils devront en venir à se soumettre à l'islam. Le rôle des musulmans consiste donc à œuvrer pour que s'étende le règne de Dieu sur la terre. Aussi distinguent-ils d'un côté les territoires déjà acquis à l'islam qu'ils dénomment le «dar al islam», et, de l'autre, les territoires non encore soumis au règne de Dieu qu'ils appellent le «dar al harb», c'est à dire «la maison de la guerre». Et, en simplifiant, le djihad doit être compris comme le combat qu'ils ont à mener pour réduire le dar al harb, Allah assurant aux combattants qui en viendraient à périr dans ces nobles aventures un accès certain au paradis. Et Mahomet, de son vivant, a promis aux combattants qu'ils auraient les quatre cinquièmes des butins pris aux incroyants, le cinquième étant réservé au Prophète ou a ses descendants. En quelque sorte un pari gagnant, quoi qu'il en soit.

Voilà donc, très succinctement résumé, la problématique de l'islam: un combat à mener pour le bien de l'humanité, en proposant aux hommes une société meilleure qui serait totalement régie par les lois dictées par Dieu. Evidemment, les systèmes d'organisation de la société dans lesquels les hommes s'arrogeraient le pouvoir prométhéen de se donner à eux mêmes des lois sont totalement exclus du projet islamique. Alors, le problème est de savoir comment mener ce combat? Les tenants d'une lecture littérale du Coran, les Wahhabites ou les salafistes, n'hésitent pas à prôner un combat éventuellement violent, s'il le faut. D'autres, plus modérés, voient un combat plus pacifique. Et les musulmans modernes, souscrivant pleinement aux avancées de la civilisation occidentale, conseillent de «contextualiser» le texte du Coran, c'est-à-dire de replacer ce texte dans le contexte de l'Arabie du VIIème siècle, pour retenir du Coran seulement ses aspects spirituels. En tout état de cause, le Prophète étant le modèle à imiter, l'islam a la vision d'un homme qui de son vivant a combattu les armes à la main, guerroyant contre les caravanes des Mecquois qui croisaient au large de Médine, et réussissant finalement à soumettre ses anciens compatriotes de la Mecque pour leur imposer la nouvelle religion.

Ces ambiguïtés n'existent-elles pas dans tous les textes sacrés?

Nous voudrions ici, nous limiter à un parallèle entre l'islam et le christianisme, et constater que les Occidentaux, fortement imprégnés plus ou moins consciemment des valeurs diffusées depuis deux mille ans par le christianisme, en sont venus à faire une tautologie entre religion et paix: pour eux, qui dit religion, dit amour et paix. Le christianisme, en effet, a amené trois valeurs fondamentales: l'égalité entre les hommes, la tolérance et l'amour. Dans l'islam, il n'y a pas égalité entre les hommes, la liberté de conscience n'a pas cours, et la fraternité n'est recommandée seulement entre musulmans. Le christianisme, lui, rejette totalement la violence, prônant que l'extension du règne de Dieu s'effectue par le prêche et par l'exemple. Certes, on trouve dans l'histoire de la chrétienté des épisodes importants de violence, à certaines époques, et l'on s'en réfère notamment alors aux Croisades et à l'Inquisition. Ces déviations ont été le fait d'hommes, d'hommes d'Eglise notamment, mais elles ne se retrouvent en aucune manière dans les textes fondateurs de l'Evangile. En revanche on relève dans de très nombreuses sourates du Coran des textes qui prônent des actes violents à l'égard des incroyants ou des polythéistes.

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Théologie du viol : quand Daech rétablit l'esclavage des femmes (17.08.2015)


Par  Eléonore de Vulpillières  Mis à jour le 17/08/2015 à 18:29 Publié le 17/08/2015 à 15:30

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Un reportage du New York Times révèle que les combattants de l'Etat islamique violent des femmes, parfois pré-pubères, dont la religion n'est pas l'islam. Pour Mathieu Guidère, il s'agit d'un retour à une théologie médiévale de l'islam.

Mathieu Guidère est islamologue. Agrégé d'arabe, il enseigne à l'université de Toulouse 2 où il est titulaire de la chaire d'islamologie et pensée arabe depuis 2011. Il a écrit de nombreux ouvrages sur le monde arabe et l'islam dont L'État du monde arabe (Éditions De Boeck, 2013). Son dernier ouvrage,Terreur, la nouvelle ère, Des Twin towers à Charlie Hebdo est paru en 2015 aux éditions Autrement.

LE FIGARO. - D'après le New York Times ,les combattants de l'Etat islamique violent des femmes de confession autre que l'islam. Selon eux, ces pratiques ne sont pas des péchés: elles seraient même encouragées par le Coran. Que cela vous inspire-t-il? Cette «théologie du viol» a-t-elle connu un précédent?

Mathieu GUIDÈRE. - Il existe énormément de documents internes à l'organisation, diffusés notamment par son «Centre de recherches et de fatwas» qui montrent que Daech a effectivement remis au goût du jour les pratiques médiévales des hordes de combattants fraîchement convertis à l'islam. Plus qu'une «théologie du viol», il s'agit en réalité de l'actualisation du commerce florissant de l'esclavage des femmes qui avait cours au Moyen-Age et jusqu'à l'époque moderne, à la fois en Orient comme en Occident, de façon institutionnalisée. Le précédent est donc clairement médiéval mais il n'avait plus cours depuis l'abolition de l'esclavage au début du XIXe siècle.

Des objectifs politiques se cachent-ils derrière cette théologie ou est-elle le résultat de l'anarchie barbare de l'EI?
L'organisation de l'Etat islamique est à la fois le fruit de l'anarchie politique et de l'ignorance religieuse que connaît le monde arabe en général. Mais la remise au goût du jour de cette théologie tout droit sortie du Moyen-Age a des objectifs pratiques et politiques: pratiques en termes de recrutement et de fixation des jeunes combattants de l'organisation ; politiques en termes de diffusion d'une idéologie esclavagiste, anti-humaniste et anti-moderniste.

Comment ces pratiques sont-elles perçues par les candidats et les candidates occidentaux au djihad? Est-ce un moyen d'attirer les jeunes hommes?

Les témoignages dont nous disposons de l'intérieur de l'organisation semblent indiquer que ces pratiques ont tendance à séduire une certaine frange de la jeunesse masculine acculturée et frustrée sexuellement, en particulier dans certains pays musulmans où les relations entre les hommes et les femmes sont strictement codifiées. De plus, le fait que ces pratiques s'exercent contre une communauté isolée et archi-minoritaire (les Yézidis) rend le phénomène peu mobilisateur au sein même de l'organisation et contribue à son maintien dans l'indifférence générale.

Pourquoi la minorité yézidie est-elle spécialement visée?

Dans la théologie interne à l'organisation (EI), il existe plusieurs catégories de personnes: les «musulmans» bien sûr (mais il existe surtout de «mauvais musulmans» pour Daech), ensuite les «gens du livre» (les chrétiens et les juifs, «protégés» par un statut particulier, la dhimma) et, enfin, les «polythéistes» c'est-à-dire ceux qui adorent d'autres divinités que les monothéismes. Les Yézidis sont classés par Daech dans cette dernière catégorie et c'est pourquoi ils sont spécifiquement visés par ces pratiques d'un autre temps.

Le marché aux esclaves sexuelles de l'Etat islamique est-il répandu? Est-il lucratif?

Le marché aux esclaves de Daech existe depuis un an environ dans certaines zones contrôlées par l'organisation. Il prospère en même temps et via les mêmes réseaux de trafics déjà existants (pétrole, gaz, voitures, cigarettes, etc.). Il s'agit d'un trafic d'êtres humains qui est moins lucratif pour l'instant que celui de l'immigration illégale vers l'Europe parce qu'il est limité aux femmes yézidies mais qui prend de l'ampleur en raison de la connexion en cours avec les réseaux de prostitution internationaux qui opèrent déjà sur le continent africain à partir de la plateforme nigériane à destination des marchés européen et nord-américain.

Ces individus prétendent agir au nom de l'islam, en appliquant les règles du Coran. Certains passages prêtent-ils le flanc aux interprétations qu'ils en font ou sont-ils dans une imposture complète?
Les pratiques de Daech sont unanimement condamnées par toutes les autorités religieuses musulmanes, toutes tendances confondues. C'est même la seule chose sur laquelle il existe un consensus par ces autorités et c'est assez rare pour être signalé, en particulier entre sunnites et chiites!

Il n'y a rien de nouveau dans ce que prétendent les propagandistes de Daech. Il y a toujours eu dans le passé des croyants se réclamant de l'islam ou du christianisme pour citer des passages du Coran ou de la Bible qui justifient, à leur yeux, l'inégalité des races et l'esclavage des uns par les autres. Le problème n'est pas tant théologique que pathologique car on peut faire dire aux textes sacrés ce que l'on veut, et il s'est toujours trouvé des gens pour prendre leurs fantasmes inavouables pour des vérités de la foi. Aujourd'hui, les pratiques de Daech sont unanimement condamnées par toutes les autorités religieuses musulmanes, toutes tendances confondues. C'est même la seule chose sur laquelle il existe un consensus par ces autorités et c'est assez rare pour être signalé, en particulier entre sunnites et chiites!


La terrifiante théologie du viol de l'État islamique (14.08.2015)


Par Tatiana Chadenat | Le 14 août 2015

Lorsqu’ils violent leurs esclaves - des yazidies capturées en août 2014 - les combattants de l’État islamique assurent « se rapprocher de Dieu ».

Cette femme Yazidie de 34 ans, rescapée de Daesh, raconte ses sévices lorsqu'elle était aux mains d’un combattant Saoudien de l’État islamique en Syrie. Elle se souvient que dans son malheur, elle était mieux lotie que la deuxième esclave de la maison, une jeune fille douze ans violée tous les jours malgré des saignements à répétition. « Il a détruit son corps. Elle était infectée. Le combattant me demandait souvent : "pourquoi sent elle si mauvais ?" Je lui disais qu’elle avait une infection à l’intérieur, et qu’il devait en prendre soin », confie-elle au New York Times qui consacre un long papier à la « théologie du viol » par l’État islamique. Le combattant, ignorant cette agonie continuait de la violer, poursuit-elle. Il priait avant et après l’avoir fait. « Je lui disais "c’est juste une petite fille". Il répondait : "non, ce n’est pas une petite fille, c’est une esclave. Et elle sait très bien comment avoir des rapports sexuels." » Assurant que « ces rapports sexuels satisfont Dieu ».

Le viol, un outil de recrutement 

Des 21 témoignages recueillis par le journal américain de femmes et jeunes filles récemment échappées de l’État islamique, ressortent des pratiques sexuelles communes – ils prient avant et après avoir violé des captives, affirment que cela les rapproche de Dieu, ignorent le bas âge des fillettes –, autant de similarités qui prouvent, s’il fallait, l’institutionnalisation du viol par le groupe. Ce lavage de cerveau hors du commun était déjà palpable avec les témoignages des premières captives rescapées ou les revendications publiées des combattants eux-mêmes qui codifient leurs sévices et les justifient par la « loi islamique ». « Les seules qui n’ont pas été violées » parmi celles interrogées « sont celles qui étaient déjà enceintes au moment où elles ont été capturées, ou celle ménopausées », note l’article. 

Aujourd’hui, le viol est devenu « un outil de recrutement pour attirer les hommes des sociétés musulmanes très conservatrices où le casual sexe est tabou et le dating interdit », poursuit l’auteur. Les victimes sont toujours majoritairement des jeunes femmes capturées lors de l’offensive menée sur le Mont Sinjar en août 2014, le fief des yazidis. Emmenées par bus sur leurs territoires, elles ont ensuite été vendues comme du bétail, contrats à l’appui, à des combattants. Un an après leur enlèvement, et malgré plusieurs évasions, elles seraient encore au moins 3000 aux mains de ces fanatiques, relève le journal, assujetties à leurs cultes qui se situent loin, très loin d’une quelconque religion.

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"Pour les djihadistes les femmes sont des esclaves sexuelles" (19.08.2014)

Par Tatiana Chadenat | Le 19 août 2014

En Irak et en Syrie les djihadistes de l’État islamique se sont emparés de vastes régions et y ont proclamé un califat. Ils capturent et « vendent les femmes pour une centaine de dollars », assure le porte-parole du ministère des Droits de l’homme irakien. S’il faut rester prudent, car les rumeurs pullulent et les combattants jouent sur une communication de la terreur, cette marchandisation semble vraisemblable. On fait le point avec Myriam Benraad, politologue spécialiste de l’Irak, chercheuse au CERI. 

Lefigaro/madame.fr. – La vente de femmes dénoncée par le porte-parole du ministère des Droits de l’homme Irakien est-elle réelle ?

Myriam Benraad. Elle est vraisemblable car depuis 2003, les djihadistes sont de mèche avec des réseaux de prostitution. Pour l’État islamique les femmes doivent être assujetties et déshumanisées. Les combattants les considèrent comme des objets commerciaux et sexuels. Ils les capturent, les enferment et en font des butins de guerre. Dans le califat proclamé, la femme n’est pas une citoyenne, mais une esclave domestique et sexuelle à la merci de son mari. Récemment, ils ont imposé le voile à Mossoul, dans le Nord de l’Irak et en Syrie. Ces hommes assassinent froidement des populations. Mais la situation des femmes était déjà très périlleuse en Irak depuis 2003.

Ces violences dénoncées aujourd’hui par le porte-parole du ministre existent depuis longtemps ?

Le sort des Irakiennes s’est dégradé progressivement depuis dix ans. Le porte-parole est courageux d’avoir condamné ses exactions. Mais il faut que cela soit suivi d’actes, car jusqu’à présent le gouvernement n’a rien fait pour les protéger. Jusque dans les années 1970, les Irakiennes avait des droits. Avec le premier embargo en 1990, il y a eu une régression juridique et sociale. Dans les provinces tribales, le crime d’honneur est apparu : une femme violée est tuée par son clan car elle a été souillée. Après l’invasion américaine en 2003, l’État qui leur garantissait un statut, s’est effondré. Sans État de droit, elles sont particulièrement exposées à la violence, et ne peuvent pas faire porter leur droit devant les tribunaux. Pendant les élections en avril 2014, il y a eu des candidates, des affiches de campagne qui essayaient de mettre en avant la parité, mais en réalité cela ne changeait pas le fond du problème, les femmes restent exposées. Avec l’État islamique on parle souvent du danger encouru par les minorités, rarement du sort des Irakiennes. Or, elles sont les premières victimes de la guerre, de l'occupation américaine et des djihadistes. Il ne s’agit pas seulement de celles issues des minorités yézidis et chrétiennes, mais de l’ensemble des femmes, sunnites et chiites.

Comment expliquer cette haine des djihadistes envers la femme ?

Une femme libre est le symbole de tout ce que les djihadistes détestent : l’Occident et la liberté. Les islamistes radicaux ont interdit le port du jean ou des vêtements qui laissent apparaître la chair car ils y voient une influence néfaste et mécréante de l’Occident. Ces extrémistes pensent qu’en les soumettant, ils reviennent aux bases de l’Islam. Mais c’est faux. Il n’est écrit nul part dans le Coran qu’il faut asservir, violer, assassiner… ou même imposer le port du voile. C’est un choix personnel pas une obligation. Là aussi, il y a dérive. Les djihadistes vont chercher n’importe quelle justification dans le Coran ou certains Hadith (les paroles prêtées au prophète Mahomet), pour légitimer leurs actions, l’asservissement et le meurtre. Ils opèrent un glissement des textes. C’est une interprétation absurde et meurtrière qu’il ne faut pas chercher à expliquer rationnellement car elle relève d’une dérive salafiste et radicale. Les femmes disposent pourtant de nombreux droits dans l’Islam. Khadija bint Khuwaylid, la première épouse du prophète Mahomet, riche et indépendante, a largement contribué à son succès. 

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Une jeune Française revenue de Syrie raconte le djihad (24.06.2015)


La rédaction avec AFP | Le 24 juin 2015

Lorsqu'elle était en France, elle se réjouissait, devant son écran d'ordinateur, d'aller vivre « sur une terre où il y a les lois d'Allah ». Mais en Syrie, elle déchante vite en découvrant que les djihadistes « fantasment plus sur la "kalach" que sur le Coran ». Alors qu'elle attend en Turquie son rapatriement vers la France, elle raconte son périple.

 « Je parle pour ouvrir les yeux à des jeunes filles qui y vont en se disant "oui, l'Occident est contre nous, et Daech, c'est le califat", dit-elle. Mais ce n'est pas un califat, c'est une secte. » Nous l'appellerons « Nadia ». Âgée de 21 ans, cette étudiante française a passé trois mois à Raqqa, dans le fief syrien du groupe État islamique (EI). Elle a été arrêtée le 1er juin par la police turque à son retour de Syrie. Alors qu'elle attend son expulsion vers la France dans un centre de rétention de Gaziantep, au sud de la Turquie, Nadia a accepté, sous couvert d'anonymat et avec l'autorisation des autorités d'Ankara, de raconter à l'AFP son « recrutement » par l'EI, son voyage via la Turquie jusqu'en Syrie et sa vie dans Raqqa sous le règne des « hommes en noir ». Pour prévenir celles et ceux qui pourraient être tentés par le djihad.

Portant une jupe longue et une veste en laine, un foulard dissimulant ses cheveux châtains, la jeune femme raconte son parcours d'une voix calme, posée. L'histoire d'une lente radicalisation sur les réseaux sociaux, qui mûrit jusqu'à la décision de partir en Syrie faire la guerre.

« C'était un peu un lavage de cerveau, estime aujourd'hui l'étudiante. On nous dit : "Tu vis dans un pays où il n'y a pas d'islam, où l'islam est interdit", "Si tu meurs, tu iras en enfer"... On prend vite peur. » « Après, on se renferme, on est toute seule. Et finalement, on se dit : "D'accord." On part, on émigre vers une terre où il y a les lois d'Allah. » Pour Nadia, c'est le début du voyage. Son recruteur, dont le nom apparaît dans plusieurs enquêtes sur les filières djihadistes, lui envoie un chèque de 1800 euros. Le 4 mars, elle quitte la France pour Genève, où elle prend un vol pour Istanbul.

Mariage express et menaces de mort

Son voyage de Turquie en Syrie ressemble à celui décrit dans des dizaines d'autres dossiers judiciaires impliquant des recrues du groupe radical. Dès l'aéroport, l'ex-étudiante a été prise en charge par deux hommes, avec lesquels, dissimulée sous un niqab (voile intégral), elle a pris ensuite un bus pour Sanliurfa, dans le sud-est de la Turquie. « Le lendemain, on a fait 50 km environ en voiture », affirme Nadia. « On marche pendant une vingtaine de minutes, on saute des barbelés et ensuite on vient nous chercher en voiture pour nous conduire à Tall Abyad. » La voilà en Syrie.

Si tu veux sortir de cette maison, il faut te marier

Le 7 mars, la jeune femme arrive à Raqqa, à moins de 100 km de la frontière turque. C'est là que l'EI a établi son quartier général en Syrie. Nadia est enfermée dans une maison avec plusieurs dizaines d'autres femmes. Ses papiers d'identité et son téléphone portable sont confisqués ; elle ne peut avoir aucun contact avec l'extérieur. « Ils m'ont dit : "Si tu veux sortir de cette maison, il faut te marier." Sinon tu y restes à vie, tu ne sors pas. (...) Il est interdit d'appeler ses parents, d'avoir accès à Internet, tout est interdit. (...) On nous dit que c'est pour notre sécurité ». Au bout de quinze jours, la jeune femme consent à se marier avec son « recruteur », de langue maternelle française. Pas pour longtemps. « Je suis restée un jour. (...) Le lendemain, j'ai annulé le mariage, raconte-t-elle. Je suis partie et ce garçon (...) m'a présenté deux Françaises ; je suis allée vivre chez elles. »

Jusque-là très classique sur le fond, le récit de l'ex-étudiante prend une tournure plus dramatique. Elle affirme que les djihadistes la soupçonnent alors de « travailler pour la police française » et la jettent en prison. « Tous les jours, ils m'ont menacée : "Tu vas mourir", "Nous allons te tuer"... » La jeune femme clame son innocence, répète qu'elle veut rentrer en France. « Je leur ai dit qu'il y avait trop d'injustice (à Raqqa), que pour moi ce n'était pas l'islam, rapporte-t-elle. Il n'y a pas de coran (là-bas), il y a juste des armes (...) et les femmes ne viennent que pour le repos du guerrier. »

Une libération "improbable"

Nadia affirme avoir alors réussi à convaincre ses geôliers de son innocence et de la laisser rentrer en France. Elle est reconduite jusqu'à la frontière par un homme qui lui rend ses papiers d'identité et l'aide à repasser illégalement en Turquie. « Il m'a dit : "Tu rentres en France, (...) mais tu fermes ta bouche et tu oublies tout;" »

Les femmes ne viennent que pour le repos du guerrier

Le récit de cette « libération » soulève de nombreuses questions. Interrogés par l'AFP, des spécialistes de ces dossiers l'ont jugé « très improbable au vu des conditions décrites », rappelant que peu d'apprentis djihadistes, a fortiori des femmes, parviennent à quitter l'EI contre la volonté des recruteurs. Quelques heures après son retour en Turquie, Nadia a été arrêtée à Sanliurfa grâce à des renseignements de la police française, qui avait été avertie de la situation par le père de la jeune femme. Elle a été renvoyée mardi vers la France et placée en garde à vue dès son arrivée.

Avant son expulsion, la jeune femme confiait sa crainte de la prison. Mais elle s'est juré de dénoncer la supercherie djihadiste. « La plupart (des recrues de l'EI) sont des convertis. (...) Ils ont très peu de pratique du coran, ils sont plus poussés par la haine ou l'envie de faire la guerre. » Nadia confie également ne pas avoir « peur » d'éventuelles représailles de l'EI et espère surtout que son récit empêchera d'autres jeunes de tomber dans le piège radical. « Beaucoup de gens traînent sur Internet et ont besoin qu'on les secoue un peu, dit-elle. Maintenant je vais progresser dans mon apprentissage de la religion, mais correctement. (...) Je veux vivre correctement, comme toutes les jeunes filles de mon âge en France. »

(Avec AFP)
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Comment l'Etat islamique justifie l'esclavage des femmes yazidies (03.10.2014)


Par Pauline Verduzier | Le 03 octobre 2014

Pour la première fois, les extrémistes ont confirmé les violences infligées aux Yazidies. Dans le magazine Dabiq, ils assurent respecter la loi islamique. 
Femmes vendues, violées, transformése en esclaves sexuelles ou butins... Aux témoignages de celles qui ont réussi à fuir leurs bourreaux est venue s'ajouter la revendication des islamistes eux-mêmes. Ces derniers viennent d'assumer les violences perpétrées contre les femmes de la minorité kurde, considérée comme une secte hérétique, dans une publication de propagande. 

« Après capture, les femmes et les enfants yazidis ont été répartis, conformément à la charia, parmi les combattants ayant participé aux opérations du Sinjar (offensive menée en août dans le nord de l'Irak, NDLR), après qu'un cinquième des esclaves a été transféré à l'autorité de l'État islamique (EI) en tant que khums (butins de guerre) », peut-on lire depuis dimanche dans le magazine en ligne. Il est aussi précisé que « les familles yazidies devenues esclaves sont maintenant vendues par les soldats » de l'EI.

Selon les djihadistes, cette pratique est légitimée par la loi islamique. « Chacun doit se rappeler que réduire en esclavage les familles kuffars – infidèles – et prendre leurs femmes comme concubines, est un aspect fermement établi de la charia, et qu'en le niant ou le moquant, on nierait ou on moquerait les versets du Coran », est-il ajouté dans cet article titré Le renouveau de l'esclavage avant l'Heure, en référence au Jugement dernier, selon CNN.

Traitées comme des objets

Il est même invoqué que l'esclavage permettrait d'éradiquer les mauvaises mœurs : « Un certain nombre de chercheurs ont mentionné que l'abandon de l'esclavage [peut mener] à une augmentation de l'adultère et de la fornication », assurent les djihadistes. Car, lorsque l'homme ne peut financer un mariage avec une « femme libre », il se trouverait soumis à la « tentation pour le péché ». Un rapport d'Human Rights Watch confirme que les Yazidies sont forcées de se marier et de se convertir à l'islam, avant d'être vendues. 

Le témoignage d'une jeune Yazidie, livré à TF1 début octobre, avait dévoilé ce qui ressemble à une véritable orchestration de la déshumanisation des femmes par les djihadistes de Daech. Elle y raconte s’être retrouvée parmi des femmes « vendues pour 10 ou 12 dollars », où chacune « était destinée à 10 musulmans ». La jeune femme explique avoir été traitée comme un objet, contrainte de poser et de sourire sur les photos destinées à son futur « acquéreur », un Syrien.

Publié jeudi 2 octobre, un rapport de l’ONU dénonce des violations « apparemment systématiques et étendues » incluant des viols et d’autres formes d’abus sexuels et physiques contre femmes et enfants. Ces exactions s'ajoutent au recrutement forcé d’enfants et aux meurtres ciblés de civils des divers groupes religieux irakiens. S'il reste difficile de rassembler des informations fiables sur les crimes sexuels, le rapport compile de nombreux témoignages et signalements rassemblés par la mission des Nations unies en Irak (Unami) qui font penser à une marchandisation planifiée des femmes. 

"Fillettes montrées avec des étiquettes de prix"

Le rapport rappelle qu'en août « 150 jeunes filles et femmes (sur près de 500 capturées, NDLR), surtout des communautés yazidie et chrétienne, auraient été transférées en Syrie, soit pour en faire des récompenses destinées aux combattants de l'État Islamique, soit pour être vendues comme esclaves sexuelles ». 

Selon des sources locales, certaines auraient été exposées sur des marchés en Irak et en Syrie. Dans la ville de Mossoul, un bureau spécial pour la vente de femmes enlevées aurait même été créé. « Les femmes et les petites filles y sont amenées avec des étiquettes de prix pour que les acheteurs fassent leur choix et négocient », souligne encore le rapport. Selon des témoins, la vente s’adressait à de jeunes hommes. Les femmes auraient ainsi été utilisées comme « appâts » pour inciter de potentielles recrues à venir gonfler les rangs de l’EI. Le rapport évoque également des conversions à l'islam et des mariages forcés.

"La femme n'est pas une citoyenne mais une esclave"

« Dans le califat proclamé, la femme n’est pas une citoyenne, mais une esclave domestique et sexuelle à la merci de son mari », nous expliquait Myriam Benraad, politologue spécialiste de l’Irak et chercheuse au CERI dans une interview.

Certains témoignages recueillis par des journalistes viennent appuyer les informations de l'ONU. Début septembre, le quotidien italien La Repubblica publiait le récit du calvaire d’une Yazidie de 17 ans. Otage enlevée lors d’une offensive contre la ville de Sinjar, elle a joint le journal depuis son lieu de séquestration par téléphone, que ses ravisseurs lui avaient fourni intentionnellement. « Pour nous détruire encore plus, ils nous forcent à raconter à nos parents les détails sordides des atrocités qu'ils nous font subir », explique-t-elle, faisant état de viols collectifs sur chaque femme. « Nos tortionnaires n'épargnent personne. Ni les femmes avec des enfants en bas-âge pas plus que les petites filles de moins de douze ans », ajoute-t-elle. 

Le reportage radiophonique d’Etienne Monin, grand reporter à France Info, dresse le même constat. « Les témoignages recueillis démontrent une organisation à grande échelle d'esclavage sexuel. Avec, même, des fillettes d'une dizaine d'années », explique-t-il. Une femme qu’il a rencontrée a vu son mari être exécuté sous ses yeux avant d’être enfermée dans un entrepôt avec « plusieurs centaines » d’autres femmes et d’assister à la mécanique implacable : tentative de mariage forcé, viol, vente. Elle est une des rares à avoir pu s’échapper.

Une "tactique de guerre"

Ces témoignages suggèrent que la stratégie de terreur des djihadistes prend les femmes pour cible et font des violences sexuelles un arme destinée à affaiblir des communautés entières en insufflant l’horreur au cœur même des familles. L’exemple des téléphones distribués pour que les victimes racontent leurs traitements à leurs proches est à ce titre édifiant. L'organisation systématique de crimes sexuels au cœur d’un conflit est d’ailleurs loin d’être nouvelle. On se souvient du reportage insoutenable d’Annick Cojean dans Le Monde : « Le viol, arme de destruction massive en Syrie ». Des victimes et des témoins y décrivent de véritables campagnes par les milices du régime syrien pour terroriser la population. Depuis 2008, le viol est considéré comme une « tactique de guerre » par les Nations unies.


Irak : une avocate torturée et exécutée par l’État islamique (26.09.2014)

Par Pauline Verduzier | Le 26 septembre 2014

Les djihadistes ont enlevé, torturé puis assassiné l’avocate irakienne Samira al-Naimi. Elle avait protesté sur Facebook contre la destruction de tombeaux à Mossoul, une ville contrôlée par Daesh.

En ce moment

L’avocate et militante des droits de l’homme irakienne Samira Saleh al-Naimi a été exécutée, lundi, par le groupe djihadiste État islamique (EI), à Mossoul (nord de l’Irak). Avocate respectée, connue notamment pour ses efforts pour promouvoir les droits des femmes, elle a été arrêtée le 17 septembre après avoir critiqué le comportement du groupe djihadiste sur sa page Facebook. Elle avait notamment dénoncé la destruction à l’explosif de mosquées et de sanctuaires à Mossoul.

Interrogé par France Info, le directeur du bureau français de Human Rights Watch, Jean-Marie Fardeau, confirme que les djihadistes lui avaient reproché d’avoir dénoncé « la destruction de tombeaux et de symboles religieux qui sont sacrés pour les musulmans, les chrétiens et les juifs ». L’État islamique prône un retour aux origines de l’islam et a déjà détruit plusieurs sanctuaires musulmans en Irak car il réprouve le fait de vénérer des lieux de sépultures.

Human Rights Watch évoque une exécution menée sur une place publique de Mossoul, dont les combattants de Daesh se sont emparés le 9 juin. Au préalable, elle avait été condamnée par « un soi-disant tribunal islamique pour apostasie », expliquent les Nations unies. « Elle a ensuite été détenue pendant cinq jours au cours desquels elle a été torturée dans le but de la forcer à se repentir, poursuit le communiqué. En torturant et exécutant en public cette militante des droits de l’homme qui défendait particulièrement les civils à Mossoul (...), l’État islamique continue de montrer sa nature infâme, un mélange de haine, de nihilisme et de sauvagerie, ainsi que son mépris total de tout sentiment humain. »

Les femmes particulièrement ciblées par les djihadistes

L’exécution de l’avocate fait suite à plusieurs attaques contre des femmes en vue dans les zones contrôlées par Daesh. Selon l’avocate Hanaa Edwer, connue pour son engagement en faveur des droits de l’homme, au moins cinq autres activistes ont été tuées ces dernières semaines à Mossoul. Les Nations unies ont affirmé par ailleurs que deux candidates en lice à des élections de juillet dans la province de Ninive avaient également été assassinées. Une troisième a été enlevée, mais n’a donné aucun signe de vie rapporte le New York Times. Les observateurs des Nations unies en Irak auraient également reçu de nombreux rapports d’exécutions de femmes par des hommes armés d’ISIS. « Les femmes instruites et qui travaillent semblent être particulièrement visées », ont-ils précisé.

« Ces meurtres, ainsi que les enlèvements et l’esclavage des femmes et des enfants, illustrent la nature toxique du groupe extrémiste », a déclaré Zeid Ra’ad al-Hussein, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Il a également attiré l’attention sur le sort de centaines de femmes et de filles de la minorité religieuse des Yézidis et d’autres groupes ethniques, vendues en esclavage, violées ou forcées à se marier depuis que le groupe s’est emparé de leur région en août. « Ces derniers assassinats, ainsi que la poursuite des enlèvements et de la mise en esclavage de femmes et de filles, démontrent les similitudes entre le groupe EI et d’autres tels que Boko Haram au Nigéria qui traitent les femmes d’une manière abominable », a-t-il remarqué.

Nigéria : Boko Haram aurait kidnappé 20 jeunes femmes de plus (10.06.2014)


Par Lucile Quillet | Le 10 juin 2014

L'enlèvement aurait eu lieu samedi près de la ville où plus de 200 lycéennes ont été capturées il y a près de deux mois par la secte islamiste.
Au moins vingt jeunes femmes ont été enlevées dans le nord-est du Nigeria par des membres présumés du groupe islamiste armé Boko Haram, ont indiqué mardi des habitants à l'AFP. Ce nouvel enlèvement s'est produit samedi au sein d'une communauté peule, une ethnie majoritairement musulmane, dans le village de Garkin et ses alentours, à 8 km de Chibok, où les 276 lycéennes avaient été enlevées à la mi-avril.

« Selon les informations disponibles, des hommes armées sont arrivés un peu avant midi (11H00 GMT), et se sont emparés de 20 femmes et trois jeunes hommes qui surveillaient le village », a indiqué Alhaji Tar, membre d'une milice d'auto-défense locale. « Tous les hommes étaient partis dans les champs pour faire paître leurs troupeaux quand les ravisseurs sont arrivés », a-t-il ajouté.

Les chiffres divergent au sujet du nombre exact de femmes kidnappées dans ce campement de nomades peuls. Un responsable local de l'Association d'éleveurs (peuls) de troupeaux Miyetti Allah du Nigeria (Macban) a déclaré que 40 jeunes mères avaient été visées et emportées dans des véhicules vers une destination inconnue. Aucun contact n'a été établi avec les ravisseurs.

Des enlèvements similaires pour des rançons ont déjà eu lieu dans cette région mais les habitants ont trop peur d'en parler par crainte de représailles des groupes islamistes, selon ce responsable. « Ce n'est pas la première fois que des femmes sont enlevées dans cette région et sont relâchées uniquement quand nous payons la rançon en bétail aux ravisseurs, a-t-il raconté. Ils arrivent et font du porte-à-porte, faisant sortir les femmes et sélectionnant des femmes jeunes puis ils les emmènent dans leurs véhicules et réclament entre 30 et 40 vaches pour leur libération ». 

Un responsable du gouvernement de l'État de Borno a indiqué, sous le couvert de l'anonymat, que les autorités étaient au courant de l'enlèvement de samedi, mais niaient avoir connaissance de précédents enlèvements. « C'est la première fois que nous entendons parler d'enlèvement de femmes peules et nous cherchons à établir les circonstances de cet enlèvement et décider des actions à entreprendre », a-t-il déclaré.

(Avec AFP)

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Rapt au Nigéria : "Les vrais hommes n’achètent pas les filles" (09.05.2014)

Par Juliana Bruno | Le 09 mai 2014

Après la mobilisation de la sphère civile, les stars hollywoodiennes se mobilisent pour dénoncer l’enlèvement des lycéennes nigérianes par la secte Boko Haram.
En début de semaine, le Nigéria a accepté la proposition américaine d’envoyer une équipe pour aider à retrouver les 200 lycéennes enlevées par le groupe islamiste armé, Boko Haram. Sur la Toile, depuis trois semaines déjà, les initiatives se multiplient. Après la mobilisation de la sphère civile sur Twitter, à l’aide du mot-clé #BringBackOurGirls, littéralement « rendez-nous nos filles », les people répondent également présents. Hier, Michelle Obama postait sur son compte Twitter (@FLOTUS) un message assorti d’une photo d’elle, l’air grave : « Nous prions pour les Nigérianes disparues et leurs familles. Rendez-nous nos filles ».

Our prayers are with the missing Nigerian girls and their families. It's time to #BringBackOurGirls. -mo


La veille, Barack Obama avait qualifié la situation de « révoltante » et appelé à une « mobilisation internationale » contre le groupe armé, l’une « des pires organisations terroristes », selon le président des États-Unis. Un appel a priori entendu, notamment par les hommes. 

La fondation d'Ashton Kutcher et Demi Moore à la pointe du combat

En effet, depuis quelques jours, la gent masculine assure la relève sur les réseaux sociaux à l’aide du slogan « RealMenDontBuyGirls », comprendre « Les vrais hommes n’achètent pas les filles ». De Sean Penn à Jamie Foxx, en passant par Justin Timberlake, plusieurs stars hollywoodiennes ont pris la pose tenant des pancartes imprimées dudit message. Cette campagne a été mise en place dès 2011 sous l’impulsion de la DNA Foundation, l’association créée par Ashton Kutcher et Demi Moore, pour dénoncer l’esclavage sexuel moderne. À l’aide de clips vidéo où l’on pouvait par exemple voir un Sean Penn se battre pour faire cuire un croque-monsieur au fer à repasser, le message d’abord teinté d’humour prend aujourd’hui une tout autre tournure. Les anonymes commencent en effet à se le réapproprier dans le but d’obtenir la libération de ces étudiantes. En espérant que leur appel soit entendu.

Viols, crimes d’honneur : cinq des pays où il ne faut pas être une femme (10.06.2014)


Par Lucile Quillet | Le 10 juin 2014

Nous avons passé en revue les données de l’Onu, d’Amnesty International et de la Banque mondiale pour chercher les pays où les femmes sont les plus maltraitées. Crimes d’honneur, excision et esclavagisme sexuel sont hélas encore d'actualité.

Les drames se succèdent les uns après les autres : une Pakistanaise lapidée pour un mariage d’amour par sa propre famille, cette Soudanaise, enceinte, condamnée à mort pour ne pas avoir respecté la religion de son père, ces deux Indiennes retrouvées pendues, après avoir été violées, sans oublier les 233 Nigérianes kidnappées par la secte Boko Haram, promises à l’esclavagisme et aux mariages forcés. Le constat est âpre : la barbarie faite aux femmes se poursuit normalement autour du globe. Souvent, elles sont les premières victimes des conflits, livrées à la pauvreté et la violence. Nous avons passé en revue les données de l’Onu, d’Amnesty International, de la Banque mondiale pour pointer du doigt les pays qui réservent le plus de souffrances aux femmes.

Pakistan, champion des crimes d’honneur

Il reste encore une trentaine de pays dans lesquels l’activité sexuelle des femmes « hors cadre » jette le déshonneur sur son clan. Qu’elles soient violées, adultères ou dépucelées avant leur mariage, certaines familles sont prêtes à les tuer. Pour « l’honneur ». Comme Farzana Parvenn, cette jeune Pakistanaise de 25 ans, enceinte, qui a été lapidée à coups de briques par son père et trente frères, cousins, oncles pour avoir épousé un homme qu’ils n’approuvaient pas. En toute impunité. D’après le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), près de 5000 femmes seraient victimes de crimes d’honneur chaque année. La Fédération internationale pour les Droits de l’homme estime qu’entre 1200 et 1800 meurtres de ce type sont commis au Pakistan.

Soudan, un record des libertés bafouées

Au pays de Meriam, condamnée à mort pour avoir épousé un chrétien, les femmes sont des sous-humains. Près de 88% des femmes et filles ont été mutilées. Elles ne peuvent pas demander de passeport seules, ni voyager, ni sortir de chez elles, ni choisir leur logement et leur travail aussi librement que les hommes. L’Arabie Saoudite n’en est pas loin. Même si la situation évolue. Malgré l’interdiction de conduire, elles sont chaque jour plus nombreuses à travailler.

Guinée, les femmes esclaves sexuelles

Les femmes ne disposent pas de leur corps en Guinée. Près de 63% ont été mariées alors qu’elles n’étaient encore que des adolescentes. Les Guinéennes sont les femmes à subir le plus de maternités précoces dans le monde avec les Nigériennes et les Maliennes, dont les trois quarts attestent ne pouvoir refuser un rapport sexuel avec leur partenaire. Les pays voisins comme l’Erythrée, la Sierra Leone affichent des chiffres du même ordre. La fréquence des conflits dans ces zones ne font qu’aggraver la situation des femmes, première victimes des guerres.
98% des Somaliennes ont été excisées

En Inde, les droits de la femme sont grandement réduits. 
Photo Sanjay Kanojia / Afp

En Somalie, toutes mutilées

Elles ne sont que 2% de femmes à avoir échappé au rasoir leur lacérant le sexe. En Somalie, l’excision est un geste banal. Pourtant, c’est en Egypte qu’elles sont les plus nombreuses, c’est-à-dire 27.2 millions. L’ONU estime à 130 millions le nombre de femmes dont on a coupé le clitoris et cousu les lèvres pour que leur futur mari soit assuré de leur virginité.

En Inde, le viol n’est pas un crime

L’Onu a qualifié le viol de « problème national » en Inde. Là-bas, le viol conjugal n’est pas un crime et 94% des policiers trouvent normal qu’un homme puisse avoir des rapports avec sa femme sans son consentement. D’après une étude, près de 20 737 viols ont été signalés en 2007. On ose à peine calculer ceux qui ont été tus. Un an et demi après la vague de protestation massive qui avait suivi la mort d’une jeune femme violée dans un bus à New Delhi, l’Inde n’a pas changé grand chose. Deux cousines ont été retrouvées pendues le 28 mai dans un village de l’Uttar Pradesh, après avoir été violées. Le viol est aussi une arme de guerre massive. Lors du génocide, rwandais de 1994, entre 250 000 et 500 000 femmes ont été abusées. En République démocratique du Congo (RDC), on estime leur nombre à 1100 chaque jour. Selon la Banque mondiale, une femme sur cinq sera victime de viol ou d’une tentative de viol au cours de sa vie.

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Elles s’appellent Isis et ne veulent plus être associées à l’État islamique (24.09.2014)

Par Assma Maad | Le 24 septembre 2014

Une pétition pour ne plus appeler l'État islamique irakien, Isis, aux États-Unis, a déjà recueilli plus de 30 000 signatures

Isis est un joli prénom ou encore une déesse égyptienne. Mais depuis quelques mois, il désigne aussi, aux États-Unis, l'État islamique en Irak : Islamic State of Irak and Syria. Agacées d’entendre leur prénom associé au groupe djihadiste, des Isis américaines ont lancé une pétition pour appeler les médias à changer de désignation pour le califat. 

Daech, Isis, État Islamique… le nom utilisé pour qualifier le groupe terroriste qui s'est déployé en Syrie et en Irak, diffère selon les pays. Les États-Unis, eux, ont opté pour l’acronyme Isis (Islamic State of Iraq and Syria). Une appellation qui n’est du goût de tous, car Isis est également un prénom féminin, très apprécié outre-Atlantique, rapporte NewsweekDéesse de la fertilité et de la maternité dans la mythologie égyptienne, le prénom a été donné à près de 82.000 bébés américains en 2013. Aujourd’hui associé aux actions terroristes du groupe islamiste, il devient de plus en plus difficile à porter.  

L’une d’entre elles, Isis Martinez, a créé un groupe Facebook pour appeler les médias à cesser de nommer l’État islamique de cette manière. « Nous sommes victimes d’inutiles répercussions uniquement parce que notre nom, partagé par des milliers de femmes, a été attribué à des monstres terroristes », s'indigne la page Facebook, Thousands of women named Isis (Des milliers de femmes appelées Isis). « Liké » par 340 personnes, la page invite les femmes à partager les anecdotes négatives autour de leur prénom, et à signer une pétition pour rebaptiser le groupe des djihadistes. Depuis la création du groupe Facebook, suivie de l'ouverture d’un compte Twitter, la pétition a déjà attiré plus de 30.000 signataires.

« Vous ne voulez pas changer de prénom ? »

C'est en août qu'Isis Martinez a publié la première anecdote, celle qui l’a conduite à lancer cette campagne. « Les réactions à mon nom sont parfois gênantes, mais la goutte d'eau qui a fait déborder le vase (…) est arrivée dans un hôpital, lorsqu’une infirmière aux urgences m’a demandé comment prononcer mon nom », explique cette habitante de Miami. « Lorsque j’ai répondu (…) elle m’a confié qu'elle se sentait mal pour moi », poursuit Isis.
D’autres témoignages sont venus confirmer le malaise ambiant qui entoure ce prénom aux États-Unis. « Je suis ici parce que ma petite fille chérie s'appelle Isis. Son nom complet est Isis Sierra Isabella Scholl, alors son prénom et ses initiales sont I.S.I.S. Mon mari est un militaire actif, il a son prénom tatoué sur son corps et nous vivons dans une grande ville militaire », confie ainsi Pip Scholl, membre du groupe. « On est la cible de nombreuses remarques et questions comme "Oh, je parie qu'elle est un peu terroriste"  ou "vous ne voulez pas changer son nom ?" J'ai signé la pétition. Je veux qu'ils utilisent un nom différent ! Les Français n'appellent pas le groupe Isis... Je ne comprends pas comment les médias ont pu penser que c'était une bonne idée... Vous imaginez s'ils appellaient un autre groupe de ce type George ou Hannah ? »
Si la majorité des utilisateurs Facebook soutient cette iniative, d'autres ont suggéré à Isis Martinez de changer de nom. Une idée qu’elle réfute catégoriquement : « Si j’utilise un surnom ou un autre nom,  les terroristes auront gagné. »


EI: assassinat d'une militante d'ONG irakienne (25.09.2014)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 25/09/2014 à 21:16 

  • Publié le 25/09/2014 à 20:48
Le groupe Etat islamique a exécuté une militante des droits de l'Homme à Mossoul, ville qu'ils contrôlent dans le nord de l'Irak, après qu'elle eut critiqué ces jihadistes sur les réseaux sociaux, ont indiqué aujourd'hui des militants et des proches.

Selon des habitants et des organisations de défense de droits de l'Homme, Samira Saleh al-Nouaïmi a été exécutée lundi. Une source à la morgue de Mossoul a confirmé que son corps avait été apporté ce jour-là. "J'ai été en contact avec la morgue et malheureusement je peux confirmer qu'elle est morte", a affirmé Hana Edward, une célèbre militante irakienne des droits de l'Homme, qui connaissait la victime.

Ses parents ont été informés mardi que le corps de leur fille se trouvait à la morgue, a rapporté un voisin du couple s'exprimant sous couvert d'anonymat. "Elle a été kidnappée il y a une semaine et son corps a été rapporté" lundi, a précisé par téléphone ce voisin. "Lorsque sa famille a demandé ce qu'elle avait fait pour mériter ça, on lui a répondu que (leur fille) aurait dû exprimer des regrets pour avoir publié sur Facebook des commentaires dénonçant les destructions de sanctuaires" par l'EI, a-t-il poursuivi.

Le Gulf Centre for Human Rights a affirmé que l'avocate Samira Saleh al-Nouaïmi avait notamment qualifié de "barbare" la destruction du patrimoine irakien. "Un groupe d'hommes armés appartenant à l'EI a ouvert le feu et l'a abattue sur une place publique en plein centre-ville de Mossoul", a indiqué l'ONG dans un communiqué. 


Le viol, arme de destruction massive en Syrie (07.02.2017)


Des filles violées devant leur père, des femmes devant leur mari : dès le printemps 2011, le viol a été utilisé par le régime contre ses opposants. Témoignages.

LE MONDE | 04.03.2014 à 19h23 • Mis à jour le 07.02.2017 à 10h43 | Par Annick Cojean

L’œuvre de l'artiste syrien Khalil Tounès, "Hama 30" (2011, encre sur papier, 40 x 50 cm).

C'est le crime le plus tu, perpétré actuellement en Syrie. Un crime massif, organisé par le régime et réalisé dans les conditions les plus barbares. Un crime fondé sur l'un des tabous les mieux ancrés dans la société traditionnelle syrienne et sur le silence des victimes, convaincues de risquer le rejet par leur propre famille, voire une condamnation à mort.

Lire les témoignages :


C'est un crime qui anéantit les femmes, détruit les familles et disloque les communautés. Un crime que les hordes de réfugiés fuyant la Syrie pour les pays alentour désignent comme la cause principale de leur départ, mais que les enquêteurs de l'ONU et toutes les ONG peinent à documenter tant le sujet est douloureux.

Un crime absent des discussions de Genève alors qu'il obsède les Syriens et hante des dizaines de milliers de survivantes. Le viol. L'arme de guerre secrète de Bachar Al-Assad.


Alma, 27 ans (les noms des victimes ont été changés), est allongée, décharnée, sur un lit d'hôpital au cœur d'Amman. Elle ne marchera plus, sa colonne vertébrale a été brisée par les coups administrés par un milicien du régime avec la crosse de son fusil. Dès les premiers mois de la révolution, cette mère de quatre enfants, diplômée en gestion, s'est engagée résolument du côté des rebelles, livrant d'abord de la nourriture et des médicaments, puis transportant des munitions dans un paquet noué sur son ventre afin de passer pour une femme enceinte.

« TU VOULAIS LA LIBERTÉ ? EH BIEN LA VOILÀ ! »

Arrêtée un jour à un checkpoint dans la banlieue de Damas, elle est restée pendant trente-huit jours dans un centre de détention des services de renseignement de l'armée de l'air, entourée par une centaine de femmes.

« Abou Ghraïb, à côté, devait être un paradis », lâche-t-elle avec un pauvre sourire, allusion à la prison américaine en Irak. « J'ai tout eu ! Les coups, le fouet avec des câbles d'acier, les mégots de cigarette dans le cou, les lames de rasoir sur le corps, l'électricité dans le vagin. J'ai été violée – les yeux bandés – chaque jour par plusieurs hommes qui puaient l'alcool et obéissaient aux instructions de leur chef, toujours présent. Ils criaient: “Tu voulais la liberté ? Eh bien la voilà !” »

Toutes les femmes, explique-t-elle, en plus de leurs souffrances, pensaient que leur famille les tueraient si elles apprenaient leur sort. Sa détermination à s'engager dans l'Armée libre n'en était que renforcée. A sa sortie, elle est devenue l'une des rares femmes chef de bataillon, à la tête de vingt hommes, avant d'être grièvement blessée et évacuée en Jordanie par ses camarades.


Des centaines de milliers de Syriens ont afflué en Jordanie, et c'est là que nous avons pu, grâce à des médecins, avocates, psychologues, collecter et croiser de nombreux témoignages ainsi que rencontrer, en face-à-face, plusieurs victimes. Entretiens douloureux et sous haute pression: « Ma vie est entre vos mains. »

« ATTEINDRE LES PÈRES, FRÈRES ET MARIS »

« Il est grand temps que ce scandale soit dénoncé publiquement !, estime l'ancien président du Conseil national syrien, Burhan Ghalioun, membre influent de l'opposition. Car c'est cette arme, selon moi, qui a fait basculer dans la guerre notre révolution qui s'était voulue pacifique.»

Dès le printemps 2011, raconte-t-il, des campagnes de viols par les milices ont été organisées à l'intérieur des maisons alors que s'y trouvaient les familles. Des filles ont été violées devant leur père, des femmes devant leur mari. Les hommes devenaient fous et hurlaient qu'ils allaient se défendre et venger leur honneur. « Je pensais, moi, qu'il fallait tout faire pour ne pas entrer dans une phase militarisée, qu'armer la révolution allait multiplier par cent le nombre de morts. Mais la pratique du viol en a décidé autrement. Et je crois que Bachar l'a voulu ainsi. Une fois les révolutionnaires armés, il lui était facile de justifier les massacres de ceux qu'il appelait déjà “les terroristes”. »

Thèse difficile à vérifier. Ce qui est avéré, en tout cas, c'est que les violences sexuelles n'ont fait que croître, contribuant au climat de terreur. « Les femmes servent d'instruments pour atteindre les pères, frères et maris, dénonce l'écrivaine Samar Yazbek, réfugiée en France. Leurs corps sont des champs de torture et de bataille. Et le silence de la communauté mondiale sur cette tragédie me semble assourdissant.»


Plusieurs organisations internationales ont fait état des viols commis par le régime – Amnesty International, l'International Rescue Committee, la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, Human Rights Watch… Mais toutes évoquent l'extrême difficulté à obtenir des témoignages directs, le silence obstiné des victimes, la peur des crimes d'honneur perpétrés contre les femmes violées et l'anxiété née de la perception généralisée qu'une femme arrêtée par le régime a forcément été violée.

Un rapport particulièrement bien documenté, publié en novembre 2013 par l'Euro-Mediterranean Human Rights Network, confirme l'ampleur du phénomène et proclame l'urgence d'enquêter sur ces crimes de guerre qui, si leur planification était avérée, pourraient être qualifiés de crimes contre l'humanité. « Le régime a fait des femmes ses premières cibles », affirme Sema Nassar, l'auteure principale du rapport, jointe par Skype, et dont les deux sœurs viennent tout juste d'être arrêtées. « Elles sont visées, en tant que telles, par les snipers, notamment les femmes visiblement enceintes, précise-t-elle. Elles servent de boucliers humains, comme dans le quartier Ashria d'Homs, en février 2012, quand l'armée a forcé des femmes à marcher devant les troupes ou les a même fait monter dans les tanks pendant des patrouilles. Elles font l'objet de kidnappings pour rançons et échanges. Les violer systématiquement, qu'elles aient 9 ans ou 60 ans, est une façon de détruire durablement tout le tissu social. »

VIOLÉES COLLECTIVEMENT SOUS L'ŒIL D'UNE CAMÉRA

Oui, elle a des histoires à raconter, Sema Nassar. Des cas précis, datés. Des dizaines. Comme celui de cette jeune fille d'Hama, actuellement réfugiée aux Etats-Unis, qui se trouvait chez elle avec ses trois frères quand des soldats ont fait irruption, et ont exigé que les trois jeunes gens violent leur sœur. Le premier a refusé, on lui a coupé la tête. Le deuxième a refusé, il a connu le même sort. Le troisième a accepté, ils l'ont tué sur la fille qu'ils ont eux-mêmes violée.

Ou l'histoire de cette Syrienne emmenée dans une maison de la banlieue d'Homs, à l'été 2012, avec une vingtaine d'autres femmes, torturées et violées collectivement sous l'œil d'une caméra dont le film a été envoyé à son oncle, un cheikh connu, prédicateur à la télévision, membre de l'opposition.

« La pratique est très fréquente lors des raids dans les villages, et systématique dans les centres de détention des services secrets », affirme au Monde Abdel Karim Rihaoui, président de la Ligue syrienne des droits de l'homme, actuellement au Caire, qui estime à plus de 50 000 le nombre de femmes violées dans les geôles de Bachar Al-Assad depuis le début de la révolution.

« LE BÂTON ÉLECTRIQUE DANS LE VAGIN OU L'ANUS »

Les régions sunnites sont assurément les plus touchées, et il note, dans les récits, une forte implication des troupes du Hezbollah libanais et de la brigade Abou Fadel d'Irak. « Avec les tortures les plus sadiques, comme le rat introduit dans le vagin d'une jeune fille de Deraa âgée de 15 ans. Avec des viols collectifs en public comme celui de quarante femmes, le matin du 5 janvier 2014, à Yelda. Et avec pour conséquence des centaines de crimes d'honneur sur les femmes sortant de prison dans les régions de Hama, Idlib ou Alep. »

C'est au camp de réfugiés syriens de Zaatari, à 80 km d'Amman, qu'on a rencontré Salma, lourde, épuisée, le regard éteint. Née à Deraa il y a une cinquantaine d'années, mais ayant habité Damas avec son mari et leurs huit enfants, elle a été stupéfaite, en 2011, d'apprendre qu'en rétorsion du soulèvement dans sa ville natale, ses enfants étaient renvoyés de leur école, dans la capitale. « Au nom de quoi punissez-vous mes petits ? Ils ne sont pour rien dans les événements ! », est-elle allée se plaindre à la directrice.

Elle n'avait pas terminé sa phrase que débarquaient les services secrets. Une cagoule sur la tête, elle a été conduite dans le sous-sol d'un centre de détention, jetée dans une cellule plongée dans l'obscurité et pleine de rats. Deux jours à l'isolement, sans boire ni manger, avant de rejoindre pour six mois la cellule minuscule occupée par deux autres femmes. « Nous ne pouvions pas nous allonger. Pas le droit de nous laver, y compris pendant nos règles. Et nous étions violées tous les jours aux cris de : “Nous les alaouites allons vous écraser.” Une seule protestation et on avait le bâton électrique dans le vagin ou l'anus. On m'a tellement battue qu'on m'a cassé la jambe. Elle est devenue noire, on m'a opérée n'importe comment avant de me remettre dans ma cellule. Ma famille n'a eu aucune nouvelle pendant six mois. Comme je ne sais ni lire ni écrire, j'ai signé avec l'empreinte de mon index n'importe quel aveu. » A sa sortie, son mari avait disparu avec la voiture.

TRAUMATISMES « INCURABLES »

Oum Mohamed, 45 ans, a été arrêtée avec sa fille le 21 septembre 2012 au hasard d'une rue et conduite à l'aéroport militaire de Mazzé. Le portable de l'étudiante affichant le drapeau de la résistance et la photo d'un «martyr», les deux femmes ont été détenues pendant vingt jours, frappées, violées, enfermées dans une cellule de 4 mètres sur 4 avec dix-sept femmes et plusieurs enfants. L'une, épouse enceinte d'un membre de l'Armée syrienne libre suspecté d'avoir participé au kidnapping de quarante-huit Iraniens dans un autobus en août 2012, était accompagnée de ses enfants de 8 et 9 ans. Le mari d'une autre, directeur de prison sanctionné pour s'être opposé à des tortures outrancières, était détenu à l'étage au-dessous, de telle façon qu'il entende les cris de sa femme pendant qu'on la violait. « Tout était occasion de sévices sexuels », conclut-elle, les yeux humides, ravagée à l'idée que l'avenir de sa fille, qui a perdu 20 kg et nécessite un traitement psychiatrique, est définitivement compromis.

Les médecins décrivent des vagins « ravagés », des corps martyrisés, des traumatismes « incurables ». Yazan, psychologue de 28 ans venu s'installer à Amman pour « aider les victimes de la guerre », nous parle ainsi (en souhaitant rester anonyme) d'un de ses patients originaires d'Homs, dont les voisins avaient dénoncé des activités révolutionnaires, entraînant le kidnapping de sa femme et de son petit garçon de 3 ans. Arrêté quelques semaines plus tard, il a été emmené dans une maison privée utilisée pour des séances de torture. « Tu ferais mieux de parler ! Ta femme et ton fils sont là ! – Amenez-les d'abord !» La jeune femme est exsangue : « Ne dénonce personne ! Ce que tu redoutais est déjà arrivé. » On les a violemment frappés tous les deux. Puis, alors qu'il était suspendu au mur par les poignets, on a violé sa femme devant lui. « Tu parles ou tu veux qu'on continue ? » La femme a alors bondi, s'est emparée d'une petite hache utilisée par les bourreaux et s'est ouvert le crâne. Le petit sera plus tard égorgé sous ses yeux.

Voir notre infographie :   Syrie : l'enlisement de l'insurrection

Alors ? Initiatives barbares et dispersées menées par des soudards livrés à eux-mêmes ou arme stratégique pensée, déployée par une hiérarchie aux ordres ? Le président de la Ligue syrienne des droits de l'homme, Abdulkarim Rihaoui, n'a aucun doute : « C'est un choix politique pour écraser le peuple ! Technique, sadisme, perversité : tout est méticuleusement organisé. Aucun hasard. Les récits sont similaires et des violeurs ont eux-mêmes avoué avoir agi sur ordre. » Les avocates jointes en Syrie partagent cette conviction, malgré la difficulté à rassembler des preuves. « J'ai des photos de boîtes de stimulants [sexuels] dont se munissent les miliciens avant de partir en raid dans un village », affirme Sema Nassar. Plusieurs témoignages font également état de produits paralysants injectés dans la cuisse des femmes avant les viols.

SUICIDÉE DE N'AVOIR PU AVORTER

L'une des victimes, Amal, explique que, dans un centre de détention de Damas, un médecin – surnommé « Docteur Cetamol »– faisait le tour des cellules pour noter les dates des règles de chaque femme et distribuer des pilules contraceptives. « Nous vivions dans la crasse, dans le sang, dans la merde, sans eau et presque sans nourriture. Mais nous avions une telle hantise de tomber enceinte que nous prenions scrupuleusement ces pilules. Et quand j'ai eu un retard de règles, une fois, le docteur m'a donné des cachets qui m'ont fait mal au ventre toute une nuit. » Un témoignage capital pour établir la préméditation des viols en détention.

Des bébés naissent pourtant de ces viols collectifs, provoquant des drames en cascades. A Lattaquié, une jeune femme s'est suicidée de n'avoir pu avorter. Une autre a été précipitée par son père du balcon du premier étage. Des nouveau-nés ont été trouvés au petit jour dans des ruelles de Deraa.

« Mais comment aider ces femmes ?, se désespère Alia Mansour, membre de la Coalition nationale syrienne. Elles ont si peur en sortant de détention qu'elles restent murées dans leur malheur sans pouvoir demander de l'aide. » A Homs, nous raconte la poétesse syrienne Lina Tibi, une femme a cependant réussi à organiser en une semaine, dans le plus grand secret, cinquante opérations d'hymenoplastie sur des filles violées de 13 à 16ans. « C'était la seule façon de leur sauver la vie. » Mais les familles explosent. Des maris se détournent et divorcent. Telle belle-famille d'Homs a rassemblé les affaires de sa bru en vue de son expulsion du foyer avant même qu'elle ne sorte de prison. Des parents se précipitent pour marier leur fille au premier volontaire venu, fût-il âgé et déjà marié.

« Le monde se préoccupe des armes chimiques ; mais, pour nous, Syriennes, le viol est pire que la mort », murmure en un sanglot une étudiante en droit qui n'a encore osé confier son drame à personne. Surtout pas à son mari.

Les femmes djihadistes, chaque jour plus nombreuses (18.11.2015)


la rédaction | Le 18 novembre 2015

Actualisé mercredi 18 novembre. Au cours de l'assaut policier ce mercredi matin à l'aube à Saint-Denis, deux personnes retranchées dans l'appartement sont mortes. Parmi elles, une femme qui a activé son gilet explosif au début de l'intervention. En janvier, après les attentats de Charlie Hebdo et du supermarché casher, nous avions publié un article sur ces femmes djihadistes.
Le parquet de Paris a confirmé la mort d'une femme kamikaze « qui a activé son gilet explosif au début de l'assaut », donné vers 4h20 ce mercredi devant un appartement de Saint-Denis, à la suite des attentats du 13 novembre. Comme elle, les femmes sont de plus en plus nombreuses à rejoindre les rangs des groupes islamistes armés. En juin 2014, l’État islamique annonçait même la création d’une brigade féminine, al-Khansa, en Irak et en Syrie.

« Les groupes qui n’ont auparavant jamais utilisé de femmes, comme les talibans, Boko Haram et, plus récemment, les islamistes shebab, ont commencé à en recruter de plus en plus », commente Mia Melissa Bloom, professeure des études en sécurité à l’université du Massachusetts, à Euronews. Elle explique que si les groupes terroristes comme al-Qaida, réputé conservateur, intègrent des femmes, c’est qu'ils « ont une stratégie ». Quelle est-elle ? Pourquoi des femmes rejoignent-elles ces organisations, qui leur laissent pourtant si peu de place ?

Animées par la haine de l'Occident

Photo d'Hayat Boumeddiene, publiée le 9 janvier 2015 par la police française. 

Photo French police / AFP

« À la base, il y a une haine de l’Occident. Les ennemis, ce sont les Occidentaux, et un ennemi doit se combattre. Les femmes sont solidaires des hommes et s'il faut se battre, elles y vont. Leur djihad à elles, c’est de servir cette cause et de soutenir les hommes », explique Nahida Nakad, ancienne journaliste devenue consultante en relations internationales. Des raisons idéologiques auxquelles s’ajoutent des motifs économiques – les combattantes de l’État islamique toucheraient quelque 200 dollars par mois –, et psychologiques – la peur des représailles. « Il y a une espèce de lavage de cerveau visant à faire croire aux femmes que seul l’islam les respecte et que l’Occident leur manque de respect, puisque cette société montre leur corps et les oblige à côtoyer des hommes », poursuit Nahida Nakad.

Dans cette organisation, les femmes auraient pour mission première de construire un foyer. « Cela confère aussi au groupe terroriste une dimension générationnelle, puisque ce sont les femmes qui élèvent les enfants dans un environnement où ils pourront prendre la relève de leur père », explique Mia Melissa Bloom. Une stratégie qui permet que l’implantation de ces mouvements soit durable, comme en atteste la création récente d’une agence matrimoniale dans la ville d’Al-Bab (région d'Alep) destinée aux Syriennes désireuses d’épouser un combattant d’un groupe ultra-radical.

Elles sont là pour soutenir les combattants

Cette féminisation n'a rien de nouveau. Il existait déjà des femmes kamikazes, mais le phénomène s'est accentué et traduirait une « modernisation paradoxale » du djihad syrien, selon l’expression d’Olivier Roy, politologue français spécialiste de l’Islam, à propos de ce nouveau recours aux combattantes dans une interview à TV5monde. Plus largement, et sans qu'elles soient terroristes ou combattantes, les femmes s'investissent davantage « dans les mouvements ultra-religieux » explique l'islamologue. * « En Europe, on voit de plus en plus de filles impliquées dans les mosquées, dans la gestion des organisations islamiques, des sites Internet, etc. Il y a une féminisation en général du fondamentalisme religieux, une plus grande percée des filles dans ces milieux ». Et parmi ces croyantes, un petit nombre se radicalise drastiquement. 

Les groupes islamistes armés assurent maintenant une médiatisation importante à ces combattantes car « quand une femme est impliquée dans une organisation terroriste, cela incite d’autres hommes à y participer », explique Mia Melissa Bloom. Et donne, par la même occasion, de l'importance et une plus grande légitimité au mouvement.

(Article publié le 12 janvier 2015)

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Ces femmes qui ont vu leur compagnon se radicaliser (15.01.2015)

Par Pauline VerduzierTatiana Chadenat | Le 15 janvier 2015

Elles ont vu leur homme s’éloigner d’elles pour se noyer dans les vidéos de propagande. Puis leur interdire de travailler ou les menacer de partir avec leur enfant, loin des « mécréants ». Deux femmes ont accepté de témoigner des dérives de leur ex-conjoint et de leur désarroi face à une justice qu’elles jugent inadaptée. 

Le compagnon d’Océane s’est transformé en l’espace de quelques mois. Cela a commencé par les heures passées sur Internet, la succession de « vidéos violentes » dans lesquelles des « barbus » évoquent le « complot de l’Occident » et appellent au djihad. Aux discours paranoïaques succèdent bientôt les interdits. « Ce n’est pas de l’islam, mais un radicalisme digne d’une secte. Il m’a coupée du monde », dit-elle, précisant qu’il ne « connaissait rien à cette religion » avant d’épouser les dogmes de ses endoctrineurs. Plus de télé, de musique, de sorties sans son autorisation, de visites à la famille ou aux amis. Il cesse de travailler et insiste pour qu’elle quitte son propre emploi, dans la sphère médicale. Parle de mourir en martyr, lui soutient qu’elle l’« empêche de se rendre en Syrie ». Passe des heures à la convaincre de changer son apparence, de mettre des gants et des chaussettes dans ses ballerines. Elle reste, comme hébétée. « Petit à petit, il gagnait du terrain pour en arriver au niqab. J’ai lutté, lutté, mais il n’arrêtait pas de parler et j’ai cédé. Il pleurait, me disait que Dieu ne m’avait pas assez guidée. J’ai tout accepté, je l’aimais. C’est difficile de lutter face à un manipulateur qui est lui-même manipulé. » 

Pour trouver de l’aide, la jeune femme fera appel au CPDSI, le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam. Il s’agit de la première structure d'appui aux familles et aux professionnels spécialisée dans la radicalisation islamiste, mandatée par le ministère de l’Intérieur. L’anthropologue et auteure* Dounia Bouzar y accompagne les familles des victimes d'embrigadement : proches de jeunes partis en Syrie, parents impuissants et conjoints, « de plus en plus nombreux », selon elle. Chez les compagnes d’hommes radicalisés, elle a constaté plusieurs types de comportements. « Certaines réagissent tout de suite et s’en vont, d’autres cherchent à comprendre et se sentent responsables de la situation, se demandant si elles ont été de bonnes épouses. Elles vont entrer dans ce système de rupture en croyant sauver leur compagnon. Pour d’autres, c’est l’arrivée d’un enfant qui sert de déclic, quand le père va lui interdire de se mêler aux "impurs" dans le bac à sable », décrypte-t-elle.

"Ma fille m'a sauvée"

C’est ce qui s’est passé pour Océane. Après la naissance de leur fille, son ami coupe les têtes des poupées, proscrit les jouets et les berceuses, impose le voile à l’enfant. « Il me disait qu’il préférait mourir plutôt que de la laisser aller tête nue à l’école. Qu’il faudrait quitter la France lorsqu’elle aurait cinq ans. Il parlait d’aller au Yémen », assure-t-elle. C’est elle qui finira par partir avec sa fille : « Elle m’a sauvée. »

C’est d’ailleurs la question des enfants qui cristallise les peurs de ces femmes. Surtout après l’enlèvement en 2013 de la petite Assia par son père, radicalisé, alors que celui-ci avait la garde de l'enfant ; elle sera récupérée en Turquie un an plus tard, près de la frontière syrienne. Contactée par téléphone, la mère d'un autre enfant retenu à l'étranger n’a pas souhaité s’exprimer, craignant les représailles du père parti rejoindre les fondamentalistes. Quant à Océane, elle est révoltée contre la justice française. Le juge a accordé un droit de visite au père. « Malgré les photos de ma fille voilée et des textos me disant de lui montrer des vidéos violentes. » Le juge a mis cela sur le compte de la liberté de conscience. « Mon avocat est consterné. » Elle dit risquer de voir sa fille placée car elle refuse de la laisser à son ex-compagnon pour le week-end. « L’enfant a une interdiction de sortie de territoire, mais il peut prendre la voiture, faire un faux passeport. Je ne veux pas que ma fille se retrouve en Syrie ou au Yémen. » 

"Il m’a dit qu’il allait l’enlever pour qu’elle ne soit pas élevée par une mécréante"

Aurélie était déjà séparée lorsqu’elle a constaté la radicalisation de son ex-mari à son retour de Tunisie. « Il n’avait plus le droit de me regarder, il était marqué au front à force d’avoir prié. Il voulait interdire à ma fille d’aller à l’école et a essayé de me convertir », énonce-t-elle. La petite lui explique à demi-mots que son père « l’oblige » à porter le niqab et à prier quand il la garde. « C’était de la maltraitance psychologique, la petite avait des plaques sur le visage à force d’angoisser. Un jour, il a explosé et m’a dit qu’il allait l’enlever pour qu’elle ne soit pas élevée par une mécréante. » Depuis, deux dimanches par mois normalement réservés à la garde du père, elle vit dans la peur qu’il ne vienne effectivement chercher l’enfant et quitte la ville. « Les travailleurs sociaux ne connaissent pas le sujet et ne sont pas formés. On me dit que j’exagère », confie-t-elle douloureusement. Après cinq mois de procédure, Aurélie attend la prochaine audience « la boule au ventre », « sans être sûre de gagner ».

Certains fonctionnaires reçoivent pourtant une formation spéciale pour les sensibiliser à la question de l'endoctrinement de l'islam radical. « Enseignants, travailleurs sociaux, agents de sécurité, préposés à la protection de l’enfance : plusieurs centaines de fonctionnaires sont formés, dont les écoutants du numéro vert pour aiguiller les familles et évaluer la gravité des cas, depuis le simple rejet de la culture familiale jusqu’au départ en zone à risque », assure Serge Bilsko, président de la Miviludes, (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), qui travaille conjointement avec le CPDSI. 

Dans ces affaires, qui concernent une poignée de procédures, il n’existe pas de réponses spécifiques dictées par la loi. Lorsqu'il s'agit de statuer sur l’autorité parentale, la résidence de l’enfant ou le droit de visite des parents, c'est au droit classique de la famille que sont renvoyées ces femmes. « Il n’y a pas de règle générale, tout cela est une question d’espèce », analyse Francis Arragon, avocat à la cour. La justice dit agir au nom de l’enfant et de la liberté de conscience. Les mères doivent apporter la preuve que le père, par ses violences physiques, affectives ou psychologiques, menace la santé de l’enfant ou compromet son avenir. Et l’avocat de conclure : « Vous pouvez être un islamiste radical et être un bon père. » Dounia Bouzar ne l'entend pas de cette oreille : « Il faudrait juste appliquer la Convention internationale des droits de l'enfant. Couper la tête d’une poupée, ce n'est pas être musulman, c'est avoir un comportement psychotique. »

*Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l'enfer, de Dounia Bouzar, 176 pages, aux Éd. de L'Atelier.
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Comment les islamistes radicaux endoctrinent les ados françaises (04.11.2014)

Par Pauline Verduzier | Le 04 novembre 2014

Parmi les Français partis rejoindre les groupes djihadistes en Syrie, on compte des dizaines de femmes, dont des adolescentes. La plupart sont de brillantes élèves qui rêvent de changer le monde. Repérées sur les réseaux sociaux, elles sont manipulées avec méthode. L'anthropologue Dounia Bouzar revient sur ce processus dans une enquête passionnante. Interview.

Elles n'ont parfois que 14 ans. Approchées par des entremetteuses ou autres « princes charmants barbus », elles quittent leur pays en pensant sauver les enfants syriens. Et laissent des familles dévastées, découvrant avec horreur sur Facebook des conversations surréalistes et des photos en niqab. Dounia Bouzar a accompagné 150 familles de jeunes radicalisés, qu’ils aient ou non gagné le terrain d'une supposée guerre sainte. Devant l’étendue du phénomène, elle a fondé en avril le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’Islam (CPDSI) avec d’autres experts. Dans son livre Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l’enfer (Éd. de l'Atelier), publié en octobre, elle livre un récit poignant directement issu de leurs témoignages. 

Le Figaro/madame.fr.– Dans votre récit, beaucoup de témoignages concernent l’endoctrinement de jeunes filles. Combien sont-elles ? Y a-t-il un profil type ?

Dounia Bouzar.– Effectivement, dans un premier temps ce sont uniquement des parents de filles qui m’ont appelée. J’ai ainsi accompagné 60 familles de filles, sur 80 en tout. Aujourd’hui, on en est à 90 familles de filles sur 150 suivies. Avec une dizaine d’adolescentes qui ont rejoint la Syrie. La plupart d’entre elles ne sont pas d’origine maghrébine et n’ont rien à voir avec l’islam. Beaucoup viennent de familles athées. C’est comme la foudre qui tombe sur la maison. Ce sont toutes des filles brillantes, qui s’apprêtaient à faire médecine, sciences politiques ou des métiers altruistes. Certaines voulaient être infirmières, aides-soignantes ou assistantes sociales. Elles ont eu le malheur d’en parler sur leur page Facebook. L’une d’elles avait posté des photos d’un camp humanitaire au Burkina Faso où elle s’était rendue l’été. C’est comme si les terroristes avaient des chasseurs de tête psychologues qui repèrent les profils de personnalités qui veulent changer le monde et se battre contre les injustices. On dirait qu’ils font exprès de chercher l’élite. Ça touche toutes les classes, y compris les plus aisées. Même quand elles viennent de milieux populaires, ce sont toujours de très bonnes élèves tandis que pour les garçons, les terroristes visent plutôt des jeunes au chômage et avec des difficultés d’insertion.

Y-a-t-il un argumentaire spécifique pour embrigader les filles ?
On les gave de photos insoutenables d’enfants déchiquetés

Il y a d’abord un « tronc commun » aux filles et aux garçons. En premier lieu, on leur enlève toute confiance en la société et les adultes. On leur présente des vidéos sur la nocivité d’un vaccin, par exemple. De vidéo en vidéo, les jeunes se retrouvent dans une ambiance paranoïaque et deviennent convaincus que la société leur ment. La deuxième étape est celle de l’embrigadement. On leur parle de sociétés secrètes qui manœuvrent pour tuer les peuples et garder le pouvoir. C’est la théorie du complot. On leur demande : « De quel bord es-tu ? Est-ce que tu vas laisser les peuples se faire massacrer ? Réveille-toi ! ». On leur fait rejeter le monde réel. À la dernière étape arrivent les vidéos faites par les terroristes radicaux. On leur parle de la nécessité d’une confrontation finale avec ces sociétés secrètes, que seul l’islam est capable de détruire. Enfin, on en vient aux spécificités filles-garçons. On gave les filles de photos insoutenables d’enfants déchiquetés par Bachar el-Assad. On leur dit qu’il faut immédiatement arrêter leurs études en Occident pour les sauver. Aux filles, on fait croire qu’elles vont faire de l’humanitaire et aux garçons, qu’ils vont combattre les soldats de Bachar el-Assad. Les filles sont embrigadées sur la question de leur sensibilité qu’elles comptaient mettre au service de la société et qu’on retourne contre elles. Aucune n’est partie pour tuer.

Il y a aussi des promesses de mariage…

C’est un mécanisme très pervers. Chez les filles, ils arrivent à doubler l’embrigadement d’une emprise mentale de séduction. Des hommes les charment et leur font croire qu'ils sont des héros. Une nouvelle forme de princes charmants barbus, en somme. Parfois, ce sont des entremetteuses qu’elles finissent par appeler « ma chérie », « ma perle d’amour ». Ils parviennent ainsi à les couper des familles et des anciens amis de l’école de façon à avoir plus de pouvoir sur elles. Ils les mettent en rupture en leur faisant croire que l’école distille des mensonges. « Tes parents n’ont pas de discernement car ils ne sont pas élus par Dieu. Tes éducateurs, ils sont payés par le gouvernement pour t’endormir aussi. Ne regarde pas la télévision, les médias sont payés pour t’endormir », est le discours classique. Pour les filles qu’on a suivies, on arrive dans une position où les seuls qui communiquent avec elles, ce sont eux. Quand on analyse leurs téléphones, on voit qu’elles reçoivent une centaine de messages par jour. Cela commence dès cinq heures du matin. Parfois elles ne dorment plus. Elles sont dans une espèce d’exaltation de groupe. On les convainc aussi de porter le niqab ou le jilbab (longue robe, couvrant les cheveux et tout le corps hormis les pieds et les mains, NDLR). Je conseille aux parents de fouiller sous les lits, car ces tenues sont les premiers signes du danger. Elles l’appellent « mon doudou », « mon meilleur ami » ou « ma couette » et s’en servent comme d’un cocon, dans une forme de régression. D’ailleurs, pour celles qu’on a réussi à empêcher de partir, le plus dur est ce que j’appelle la « désintoxication jilbabienne ».  
«En les épousant, elles deviennent leur patrimoine»

Dounia Bouzar, auteure de Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l’enfer (Éd. de l'Atelier).
Photo Didier Goupy / Signatures

Que se passe-t-il pour celles qui ont rejoint la Syrie ?

Direction la Syrie

Plus de 3000 Occidentaux seraient partis rejoindre les djihadistes en Syrie, dont 10 à 15% de femmes.

Dès qu’elles arrivent là-bas, on les marie, qu’elles soient de familles athées, catholiques, juives ou musulmanes. C’est systématique. On a vu récemment que certaines recevaient des chatons comme cadeau de mariage. On est dans un monde surréaliste. En les épousant, elles deviennent leur patrimoine. Quand elles sont mariées, elles sont à trois ou quatre dans une maison car il y a de la polygamie. Se marier, c’est se retrouver dans ces maisons pour garder les enfants avec un chef ou une femme plus âgée pour les surveiller, notamment quand elles appellent leurs parents. C’est toute une organisation. Quand elles ne sont pas mariées, elles sont parquées. On sait qu’il y a une maison avec 17 jeunes filles en attente de « distribution ». Depuis quelque temps, c’est pire, puisqu’ils les mettent enceintes le plus tôt possible. Ils se disent qu’elles seront moins tentées de fuir si elles ont un bébé.

Cette situation n’agit-elle pas comme un signal d'alerte dans l’esprit des jeunes filles ?

C’est plus pervers que ça. Au départ, elles adhèrent complètement à ce qui leur arrive. Dès les premiers jours, elles sont encore dans leurs fantasmes de « Belle au bois dormant ». Elles sont passionnées. La perversité de l’emprise mentale, c’est qu’elles imaginent qu’elles sont au summum de la régénération du monde et qu’elles ont été élues. On les « robotise », comme disent les mères. C’est ce qui se passe dans le cas d’Adèle (personnage du roman, NDLR). Le groupe pense à sa place et définit qui elle est. Elle refuse d’être appelée par son prénom et dit à sa mère que ce n’est plus sa mère. Ils arrivent à désaffilier les filles. Elles sont anesthésiées et ne ressentent plus rien. C’est très dur pour les parents parce qu’ils ont l’impression d'avoir perdu leur enfant mentalement. Mais on peut dire que les filles parviennent à se désendoctriner dans plusieurs situations. La première, c’est grâce à l’évocation répétée de souvenirs d’enfance par les parents. La deuxième, c’est quand elles sont enceintes. On s’aperçoit qu’au moment où l’enfant se met à bouger, elles ont de nouveau une voix normale au téléphone. C’est comme si ça remettait la filiation en place. La troisième, c’est lorsqu’elles assistent à l’égorgement d’un musulman syrien ou en entendent parler. Elles se mettent à pleurer et veulent rentrer. C’est à ce moment qu’elles parlent de terroristes et réalisent le décalage entre le discours et la réalité. Mais là, c’est trop tard. En vérité, aucune fille n’a encore réussi à rentrer.

Que conseillez-vous aux parents dans votre accompagnement ?
Sauver les jeunes avant qu’ils ne partent

Je passe mon temps à dire qu’il ne faut pas essayer de raisonner ses enfants parce qu’ils pensent qu’on est jaloux de ne pas détenir la « vérité ». Ensuite, ils doivent apprendre à évoquer ces fameux souvenirs d’enfance. Les parents d’Adèle cherchent des photos qui ont marqué sa vie pour toucher son cœur, puisqu’on ne peut pas raisonner avec elle. Quand l’enfant répond « Ah oui, je me souviens », le parent n’a qu’une envie, lui dire : « Espèce de tarée, tu vas rentrer à la maison » et lui coller deux baffes. Mais si ça arrive, tout est foutu et on a trois mois sans appels. C’est très dur à mettre en place et ça demande un coaching de tous les instants. Au départ, on a la famille au téléphone trois heures par jour. Avec notre réseau, les mamans se coachent entre elles et coachent les pères. On a les parents de ceux qui sont partis, de ceux qui sont encore là, des groupes de paroles de jeunes filles désendoctrinées, etc. Tout le monde aide. Ils n’ont plus peur de dire : « Ma fille a une amie qui veut se marier par Skype avec un prince barbu. Vite, Dounia, essaie de la repérer. » Aujourd’hui, on a tout un réseau qui forme une chaîne humaine de la vie contre la mort et qui empêche d’autres ados de se faire kidnapper. On en a sauvé beaucoup grâce aux médias, au numéro vert du gouvernement et à cette chaîne humaine. Maintenant, quand des jeunes sont endoctrinés, on arrive à les sauver avant qu’ils ne partent.

Quel rôle jouent celles que vous nommez les « mères orphelines » dans ce réseau de solidarité ?
La France doit beaucoup aux "mères orphelines"

Pour moi, les mères ont un rôle spécial. Quelles que soient leurs origines sociales, leurs histoires, leurs quartiers, elles ont réussi à transcender leurs différences et à créer une solidarité d’écoute quand elles se réunissent pour échanger des bonnes pratiques. Elles m’ont submergée par leur douleur et leur force. Ce sont elles qui m’ont encouragée à écrire le livre : « il faut que tu portes notre parole et que les gens sachent que ça peut arriver à n’importe quel parent. » Face à la souffrance, je peux vous assurer qu’elles sont effondrées mais elles arrivent à rester droites. Elles mettent en place des stratégies, deviennent des détectives. Elles enregistrent les conversations, échangent les informations : « Qui est avec qui ? Ton fils, il est arrivé quand ? Ma fille et ton fils vont peut-être se marier ensemble. Demande-lui tel renseignement. » Elles sont dans la lutte, elles vont voir les ministres et les médias. Au début, quand j’appelais les premières concernées pour leur dire que je savais ce qu’elles vivaient, elles pleuraient et n’en revenaient pas que je les croie. Les terroristes arrivent à couper les enfants du monde et leurs mères avec. Mais tout cela a aujourd’hui changé grâce à notre réseau. Ça permet à la maman de retrouver un lien humain. Les mères m’ont aidée à comprendre le processus. C’est comme si on avait co-écrit le livre. Elles ont beaucoup apporté en termes d’information et de protection, y compris au ministère de l’Intérieur. La France leur doit beaucoup.

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Syrie : une agence matrimoniale créée par les djihadistes (28.07.2014)

Par Hortense Nicolet | Le 28 juillet 2014

Il est désormais possible pour les Syriennes, en accord avec « la politique » de l’État islamique, de s’inscrire dans une agence matrimoniale afin d’épouser un combattant du groupe ultra-radical. C’est à Al-Bab, une ville située au nord-est d’Alep, que le premier bureau a ouvert.

 « L’État islamique a inauguré dans la ville syrienne d’Al-Bab un bureau (…) dont la mission est d’accueillir les femmes célibataires et les veuves désireuses de se marier à des combattants de l’État islamique. », a déclaré lundi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Les postulantes inscrivent sur un registre leurs coordonnées (nom et adresse), afin que les combattants puissent venir faire « officiellement leur demande en mariage ». Dans une région où les rumeurs de mariages forcés entre djihadistes et femmes vont bon train, c’est la première fois qu’une infrastructure de la sorte est créée selon l’OSDH. Difficile cependant de croire au fonctionnement heureux et saint du bureau lorsqu’on sait qu’Alep est prise aux mains des ultra-radicaux n’hésitant pas faire régner la terreur. Décapitations, crucifixions, ou encore lapidations ont été revendiquées par le groupuscule fondamentaliste qui prétend vouloir revenir à l’islam du temps des prophètes.

Récemment, l’État islamique a décidé de promouvoir le « tourisme » dans la région dont les djihadistes ont pris possession dans le nord de la Syrie et la province d’al-Anbar (dans l’ouest de l’Irak). Deux fois par semaine des bus arborant des étendards noirs font des tours en partant de Raqa. Un califat islamique a également été proclamé fin juin. Malgré la médiatisation du mouvement ultra-violent, les rangs des djihadistes grossissent et attirent toujours plus, alors que cet État, internationalement non reconnu et qui se revendique comme un califat, a une interprétation de l’islam qui est marginale au sein même de la communauté musulmane. Pour rappel : l’État islamique est né en Irak en 2006 avant de s’étendre en Syrie avec le début de la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad, il y a trois ans. On estime aujourd’hui que près de 300 Français figurent dans les rangs du mouvement. 
(Avec AFP et Reuters.)


Syrie : l'État islamique exige que les femmes soient "invisibles" (31.07.2014)
Par Hortense Nicolet | Le 31 juillet 2014

Après la création d’une agence matrimoniale il y a quelques jours à Al-Bab, au nord-est d’Alep (Syrie), les djihadistes ont décrété une nouvelle loi visant les vêtements des femmes. Dans la province syrienne de Deir Ezzor, elles devront désormais être « invisibles » ou subir les conséquences d’une tenue jugée hors normes.

 « Il est interdit aux femmes de montrer leurs yeux », telle est donc la nouvelle réglementation mise en vigueur par l’Etat islamique dans le nord-est du pays. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) basé à Londres, a réussi à se procurer une copie du communiqué du groupe ultra-radical annonçant cette nouvelle législation. Accompagnée de cette interdiction, il est spécifié que les femmes « n’ont pas le droit de porter des abayas pouvant laisser paraître des vêtements colorés » en dessous. Ces longues capes noires, qui couvrent tout le corps, « ne doivent êtres ornées d’aucune perle, paillette ou autre objets. » Les chaussures à hauts talons sont elles aussi dorénavant proscrites. Et bien sûr : « quiconque viole ces interdictions sera puni. » La nature des châtiments encourus n’a cependant pas été révélée, mais après des décapitations et autres crucifixions revendiquées par le groupuscule, le pire est imaginable et envisageable.

Une fatwa sur la nécessité d’exciser les femmes irakiennes de Mossoul âgées de 11 à 46 ans avait été publiée par le mouvement. Bien que mis en doute, Jacqueline Badcock, numéro 2 de l’ONU en Irak avait confiée son inquiétude à ce sujet au journal Libération. « C’est quelque chose de très nouveau en Irak, surtout dans cette région. […] C’est très préoccupant », avait-elle déclarée. Une interdiction de fumer a aussi été décrétée dans les rues de Deir Ezzor : tabac, narguilé et cigarettes sont considérés comme les « objets du mal ». L’OSDH cite notamment l’arrêté : « dans le cadre de sa tentative de faire appliquer la loi islamique et de lutter contre le mal, il est totalement interdit de vendre des cigarettes et des narguilés et de fumer en public. » Fin juin 2014, un califat à cheval entre la Syrie et l’Irak avait été proclamé par l’organisation ultra-radicale tendant à revenir à « l’islam du temps des prophètes ».


L'Etat islamique ordonne l'excision de toutes les femmes à Mossoul (24.07.2014)
Par Lucile Quillet | Le 24 juillet 2014

La « fatwa » imposée par les djihadistes de l'Etat islamique, qui contrôle depuis un mois la région de Mossoul, au nord de l'Irak, concerne potentiellement quatre millions de femmes et jeunes filles.

Les djihadistes de l'Etat islamique ont ordonné l'excision de toutes les femmes et jeunes filles de Mossoul, la région du nord de l'Irak qu'ils contrôlent depuis le mois dernier, ont rapporté jeudi les Nations Unies. La « fatwa » imposée par les djihadistes concerne potentiellement quatre millions de femmes et jeunes filles entre 11 et 46 ans, a précisé Jacqueline Badcock, coordinatrice humanitaire de l'Onu en Irak, lors d'un point de presse par visioconférence.

« Ce n'est pas la volonté du peuple irakien ou des femmes d'Irak de ces régions » a déclaré Jacqueline Badcock qui parlait à Erbil, capitale du Kurdistan irakien autonome. « C'est quelque chose de nouveau pour l'Irak, particulièrement dans cette région, de très préoccupant et il faut s'en occuper ». Les djihadistes de l'EI se sont emparés en juin de vastes régions dans le nord et l'ouest de l'Irak et y ont proclamé un califat, c'est-à-dire un territoire dirigé par un calife, qui revendique la succession de Mahomet.

Plus de 130 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations génitales dans 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient, d'après les chiffres avancés par l'Unicef lors du Sommet des Filles qui s'est tenu le 22 juillet dernier. Ces pratiques mettent en danger la vie des femmes car elles conduisent à des hémorragies prolongées, des infections, parfois la stérilité et la mort. En Irak, le taux de mutilation avait été divisé par deux ces trente dernières années.

(Reuters)


L'État islamique oblige les femmes de Mossoul à couvrir leur visage (25.07.2014)


Par Lucile Quillet | Le 25 juillet 2014

Selon un communiqué de l'État islamique, les femmes de cette région du Nord de l'Irak sous contrôle des djihadistes ne pourront plus non plus sortir dans la rue sans être accompagnées d'un homme.

Devenir une ombre. C'est le sort qui est désormais réservé aux femmes de la région de Mossoul, au nord de l'Irak, aux mains des djihadistes qui a proclamé un "califat" dans les zones qu'ils contrôlent en Irak et en Syrie. Le code vestimentaire est radical : elles seront obligées de porter un voile couvrant le visage, selon un communiqué de l'État islamique diffusé vendredi.

Les empêcher de tomber dans l'humiliation et la vulgarité

L'État islamique attend des femmes de la ville qu'elles se couvrent les mains et les pieds, privilégient des vêtements amples et ne portent pas de parfum. L'obligation de porter un voile couvrant l'ensemble du visage s'applique également aux mannequins en vitrine des boutiques de vêtements.

"Ce n'est pas une restriction de la liberté des femmes, il s'agit de les empêcher de tomber dans l'humiliation et la vulgarité", explique dans un communiqué l'État islamique qui dit vouloir les protéger des regards. Un imam de Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak, a raconté à Reuters que des hommes armés l'avait obligé à lire la déclaration suivante devant les fidèles réunis à la mosquée : "Quiconque ne se tient pas à son devoir et ne cherche que la séduction devra répondre de ses actes et sera sévèrement puni afin de protéger la société de toute nuisance, maintenir les impératifs religieux et la protéger de la débauche".

Les femmes ont également interdiction de marcher dans la rue sans être accompagnées par un homme. Jeudi, les Nations unies ont rapporté que les insurgés avaient rendu l'excision obligatoire pour les femmes et les jeunes filles de la région de Mossoul.

Les djihadistes, connus jusqu'au mois de juin sous l'appellation d'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), tentent de bannir toute référence culturelle jugée non-islamique. Ainsi se sont fermées les portes d'une école de beaux-arts et d'éducation physique de Mossoul, sont tombées des statues de poètes célèbres et sont désormais interdits la cigarette et le narguilé. L'État islamique tient les chiites - la branche minoritaire de l'islam - pour des infidèles et a ordonné aux chrétiens de Mossoul de se convertir à l'islam ou de payer un impôt religieux, les réfractaires étant menacés de mort.

(Reuters)



Bataille autour du voile en Iran (18.06.2014)


Par Tatiana Chadenat | Le 18 juin 2014

Une récente campagne Facebook invitant les Iraniennes à retirer leurs voiles a été condamnée par la frange conservatrice de la société. Mais derrière la question du hidjab se joue une guerre plus large autour des droits de la femme, entre progressistes et conservateurs. Ces derniers redoutent l'évolution des mentalités d'une partie grandissante du pays.

En ce moment

La campagne intitulée « libertés furtives pour les femmes Iraniennes », lancée le 3 mai, a attisé la colère d’une frange de la société. Le groupe invitait les femmes à poster des photos d’elles sans leur hidjab sur Facebook. Il a recueilli les faveurs des Iraniennes avec 60 000 likes en l’espace de quelques heures. Mais son instigatrice, Masih Alinejad, jeune Iranienne exilée à Londres, est devenue en quelques semaines la cible de tous les réactionnaires – menacée de viol en direct à la télévision et insultée sur Internet. Des religieux conservateurs ont dénoncé publiquement le non-respect du port du voile par certaines femmes dans les rues de la capitale.

La police a lancé une contre-offensive en déployant des agents dans la capitale pour surveiller les agissements des femmes. Deux manifestations ont été organisées ces dernières semaines contre le relâchement vestimentaire. Dimanche, les députés iraniens ont même écrit au président Hassan Rohani pour lui demander de faire appliquer la loi qui oblige les femmes à porter un foulard et un long manteau. « L'un des principaux axes de l'invasion culturelle (occidentale, NDLR) est de tenter de changer la façon de vivre des Iraniens en ce qui concerne le voile », écrivent ces 195 élus (sur 290). Ils accusent « le rôle des télévisions satellitaires occidentales ». « Nous vous demandons de donner les ordres nécessaires pour faire respecter la loi » qui oblige les femmes à respecter le voile.

Un vieux débat actualisé

Des Iraniennes participent à une manifestation le 16 mai à Téhéran pour le respect de la loi qui impose de porter un voile islamique. 
Photo AFP

Ces tensions ne sont pas nouvelles, mais elles s'aiguisent, depuis que Facebook s'en mêle et leur donne une publicité internationale. De nombreuses Iraniennes arborent de temps en temps un voile léger, laissant apparaître leur chevelure. Elles osent des vêtements plus serrés permettant de deviner leurs courbes et préfèrent des tuniques mi longues au long manteau de rigueur ou au tchador traditionnel. « Lorsqu’il fait chaud, on a toujours porté des voiles plus fins et plus colorés dans les villes, assure Asal Bagheri Griffaton, sémiologue iranienne, chercheuse et chargée de cours à l’université Paris-Descartes. Les femmes en Iran ont toujours voulu être à la mode. Lorsque les manteaux courts étaient en vogue, nous les avons adoptés. » Un comportement qui n’a jamais été du goût des milieux conservateurs puisqu’il est contraire à la loi islamique en vigueur dans le pays depuis la révolution de 1979. « La police des mœurs est toujours intervenue pour réprimander ces écarts aux codes vestimentaires », ajoute-t-elle.

Mais, pour la première fois, on a assisté à des manifestations « pour le port du voile islamique », affirme la chercheuse iranienne. Le fait que les revendications des femmes soient étalées sur Internet et que tout le monde en parle, même à l’étranger, pousse les milieux conservateurs à répliquer pour faire se faire entendre aussi à l’international. Avant, les deux forces – progressiste et traditionnaliste – existaient. Mais leurs affrontements étaient internes au pays, aujourd’hui tout le monde est témoin de ce combat. » Une colère saine et positive pour la chercheuse qui estime que cet affrontement est le signe d’une démocratie qui s’ouvre. Le président Hassan Rohani, un modéré élu en juin 2013 qui s’est prononcé en faveur du droit des femmes, compose donc avec ces deux courants. Les progressistes veulent des réformes en faveur du droit des femmes, pendant que les conservateurs, qui comptent des femmes dans leurs rangs, représentent aujourd’hui 20 % des forces politiques au Parlement. 
Le droit de la femme en chantier

Le 2 juin, des Iraniennes célèbrent l'équipe de football avant son départ pour la Coupe du monde au Brésil.
Photo AFP

Si le gouvernement cherche à tempérer la pression des religieux sur la société civile, il est bloqué par l’opposition très conservatrice. « Hassan Rohani est modéré dans tous les sens du terme, dans la réforme et dans sa façon de gouverner, explique Bernard Hourcade, géographe spécialiste de l’Iran à propos du président qui avait déclaré, en 2013, vouloir intégrer les femmes dans la société sans pour autant suivre le modèle occidental. « Sur le voile spécifiquement, Hassan Rohani ne veut pas être radical, poursuit le chercheur. Certaines féministes pensent que si l'obligation de porter le voile est abolie, ce sont tous les paliers d’inégalité des femmes avec les hommes qui vont sauter un à un. Pour d’autres, le code vestimentaire n’est pas un frein à d’autres revendications en faveur des femmes. »

En atteste la féministe Shahindokht Molaverdi, vice-ministre de la Femme et des Affaires familiales, qui porte le voile mais prône la liberté de choix. Le débat n’est pas tranché parce qu’il touche une corde sensible de la culture iranienne. Reza Shah, le père du dernier roi d’Iran, avait tenté d'interdire le port du voile, entraînant la colère d’une partie de la population. « Si Hassan Rohani n’est pas radical sur le port du voile, c’est aussi parce qu’il y a un débat de fond qui est mené pour la rédaction d’un code des droits civiques, avec pour élément central le droit des femmes. Le président a peur qu’un scandale autour du voile ne ferme complètement la porte à un débat sur les droits civiques avec des questions autour de l’égalité, dans l’héritage par exemple. » En droit, il reste du chemin à parcourir pour les femmes, qui sont toujours considérées comme mineures en Iran, même si dans les faits, certaines discriminations ne sont plus appliquées. Pour la plupart des progressistes, les réformes doivent passer par une institutionnalisation de l’égalité dans la vie économique et politique pour les femmes.

La femme Iranienne, une menace pour les pays du Golfe

Mais si la question du voile n’est pas prête d’être tranchée, les femmes sont de plus en plus nombreuses à revendiquer la liberté de s’habiller. « Le vêtement est une façon de se socialiser dans l’espace public. Lorsqu’on porte un tchador, cela bloque le processus, analyse Bernard Hourcade. Or, aujourd’hui, les Iraniennes sont de plus en plus éduquées et les revendications autour du voile ne sont plus l’apanage d’une élite occidentalisée. Le débat s’invite dans plusieurs couches de la population », poursuit-il. « Les droits de la femme en Iran avancent pas à pas. Et, l'Iranienne éduquée est une menace en devenir pour les pays du Golfe. Car si ce modèle naissant s’exporte, toute la société patriarcale de ces pays, qui écrasent la moitié de leur population, s’effondrera », conclut le géographe. 


Lycéennes otages de Boko Haram : retour sur cent jours de captivité (23.07.2014)


Par Lucile Quillet | Le 23 juillet 2014

Le 14 avril, 276 adolescentes nigérianes étaient enlevées dans leur lycée par la secte islamiste Boko Haram, les vouant aux mariages forcés et à l'esclavage. Après une mobilisation mondiale sous le slogan "Bring Back Our Girls" pour leur libération, le sort de ces filles est retombé dans l'indifférence, 100 jours après leur disparition.

100 jours déjà que les bancs de leur école sont vides. C'est ici que Boko Haram est venu arracher à leur avenir prometteur 276 adolescentes, déclarant vouloir les vendre comme esclaves et les marier de force. Un acte aussi violent que symbolique, condamnant l'éducation des jeunes filles dans des pays où elle est la seule voie pour un meilleur avenir. Quelques unes ont réussi à s'échapper. Restent 219 d'entre elles portées disparues. Après l'effervescence de la mobilisation des internautes et des people à travers le monde pour leur libération sous le slogan "Bring Back Our Girls" ("Rendez-nous nos filles"), le retour de ses adolescentes dans leurs familles semble de plus en plus hypothétique. Car, 100 jours après leur disparition, plus grand monde ne semble se soucier d'elles. Chronique d'un oubli annoncé. 

"Un crime contre l'Humanité"

14 avril : 276 jeunes filles âgées de 12 à 17 ans sont enlevées par des hommes armés qui ont attaqué leur lycée de Chibok, dans l'Etat de Borno (nord-est), fief de Boko Haram. Ils obligent les lycéennes à sortir et les font monter dans des camions, avant de s'enfoncer dans la végétation dense de cette région. Plusieurs dizaines d'adolescentes réussissent à s'enfuir. Les parents dénoncent l'inaction des autorités, s'inquiétant des informations évoquant la vente et le mariage forcé de leurs filles dans des pays frontaliers.

Le 5 mai, le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, revendique le kidnapping des lycéennes dans une vidéo. Quelques jours plus tard, Amnesty International affirme que l'armée avait été informée de l'imminence d'une attaque de Boko Haram mais n'a pas réagi, notamment faute de moyens. Accusations que l'armée rejette. L'ONU, de son côté, affirme que les exactions de Boko Haram peuvent "constituer des crimes contre l'humanité". Des experts français du renseignement mais aussi britanniques et américains arrivent au Nigeria pour participer aux recherches. La Chine et Israël proposent aussi leur aide.

Une mobilisation pailletée contre l'horreur

L'actrice Salma Hayek s'est mobilisée sur la montée des marches glamour du festival de Cannes pour les 219 Nigérianes vouées au mariage forcé et à l'esclavage.
Photo Valery Hache / Afp

Le 12 mai, le chef de Boko Haram annonce vouloir "vendre" comme "esclaves" et "marier" de force les lycéennes et exige la libération de prisonniers en échange de leur liberté. Une vidéo est diffusée, montrant une centaine d'ombres noires : les présumées lycéennes couvertes d'une abaya, ont été "converties". 
Tandis que l'armée américaine envoie drones de surveillance, avions et 80 militaires au Tchad  pour aider aux recherches, cinq chefs d'Etat africains adoptent à Paris, avec le soutien des Occidentaux, un plan de "guerre" contre Boko Haram. De son côté, le président nigérian Goodluck Jonathan annule sa visite annoncée à Chibok, s'exposant à de nouvelles critiques quant à son manque de compassion pour les proches des otages.

 Le Nigéria est sous le choc, et le reste du monde s'enflamme d'indignation. Sur les réseaux sociaux naît une mobilisation des internautes sans précédent, postant des photos d'eux avec une pancarte où est inscrit "Bring Back Our Girls". Bientôt le slogan est repris par les célébrités et autres personnalités comme Michelle Obama, Cara Delevingne. En France, les people et actrices viennent manifester place du Trocadéro, Carla Bruni et Valérie Trierweiler en tête. Au Festival de Cannes, Salma Hayek et Julie Gayet montent les marches en brandissant le slogan "Bring Back Our Girls".

Enlèvements au Nigeria : Trierweiler, Bruni, Benguigui... Stars et personnalités se mobilisent

Valérie Trierweiler, Carla Bruni, Hélène de Fougerolles, Yamina Benguigui... De nombreuses personnalités féminines étaient réunies mardi matin place du Trocadéro à Paris, pour demander la libération des lycéennes enlevées au Nigeria.

Mais début juin, ce sont au moins 20 jeunes femmes qui sont à nouveau enlevées dans un campement de nomades peuls près de Chibok. Le 24, au moins 30 personnes sont tuées et 68 femmes et jeunes filles enlevées dans des attaques dans l'Etat de Borno, selon des responsables locaux. Le 4 juillet, 63 d'entre elles échappent à leurs ravisseurs.

Trois mois après, le président nigérian visite enfin les familles des disparues

Le président nigérian Goodluck Jonathan rencontre les rescapées et familles des jeunes filles disparues, trois mois après leur enlèvement.
Photo Wole Emmanuel / Afp

Il aura fallu que la jeune militante pakistanaise Malala vienne demander personnellement au président nigérian Goodluck Jonathan de rencontrer les familles des victimes pour que le chef d'Etat sorte de son mutisme. Devenue un symbole de l'éducation des filles après avoir survécu à une tentative d'assassinat des talibans, Malala vient à Abuja apporter son soutien à la campagne Bring Back Our Girls et rencontre les proches des adolescentes kidnappées et cinq des jeunes filles qui étaient parvenues à s'extraire des griffes de Boko Haram lors de l'enlèvement. Goodluck Jonathan rencontre finalement les familles des disparues le 22 juillet. 

Quelques jours plus tôt, le gouverneur de l'Etat de Borno avait annoncé que 176 enseignants avaient été tués et 900 écoles détruites dans cet Etat, épicentre de l'insurrection islamiste, depuis 2011. Boko Haram, qui dit combattre l'éducation occidentale, mène une insurrection qui a fait 10.000 morts depuis 2009.

(Avec AFP)


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