mercredi 9 août 2017

Martine Gozlan, Le sexe d'Allah (1974)

Martine Gozlan, Le sexe d'Allah (1974)"Pour moi, dès l'adolescence, l'Orient a été la patrie de la volupté, de l'amour, de la beauté. De la douceur de la mélopée arabe et du poème persan à la splendeur des coupoles, je me suis fait une certaine idée, mystique et charnelle, de la sensualité..." 
Plus tard, devenue journaliste, je suis allée explorer cet espace, du Maghreb à l'Iran, et le songe se changea, tragiquement, en sang. La grande nuit intégriste avait obscurci les aires de lumière. Je vis poètes et jeunes filles perdre le souffle et la vie. Je vis le deuil s'étendre sur la blancheur d'Alger et la peur faner les jardins de Téhéran. Je vis partout la lourde et terrible obsession sexuelle poignarder le gracieux Eros oriental. J'entendis les chants mourir sur les lèvres des femmes au motif que leur voix conduisait les hommes en enfer. Mais l'enfer, il leur était, à elles, chaque fois réservé... 

Alors, je voulus comprendre comment la plume du calligraphe avait cédé la place à la lame du bourreau. Comment l'Islam des amants avait été chassé de l'azur et mené aux ténèbres. Comment les mille et une nuits de l'Islam étaient devenues les mille et une morts de l'islamisme... Ce livre est le récit de cette métamorphose. " M. G.

Martine Gozlan est grand reporter à Marianne. Elle a publié L'Islam et la République (Belfond) et Pour comprendre l'intégrisme islamiste (Albin Michel)


Commentaire de Jorian

Très manichéen. Entre une admiration béate pour les débuts de l'islam, où, d'après l'auteur, le sexe était libre et fantastiquement mis en valeur, vient aujourd'hui une énorme frustration dans le monde musulman, et c'est toujours le sexe, et lui seul, qui explique tout. C'est un peu simplet comme interprétation d'une religion complexe, qui a mille ressorts, des bons et des mauvais. Rien n'est tout blanc ou tout noir!

Les premiers chapitres, certes bien écrits, sont d'une candeur abyssale, seuls les aspects positifs et bons du Coran et du Prophète, qui certes existent, sont cités. Oubliés massacres, autodafés, oubliées les condamnations pour un oui ou un non à la Géhenne, oubliée la violente loi su sang et de l'honneur, seul le paradis est rappelé, avec mille divagations sur les houris et les éphèbes... Ensuite, au dernier chapitre, l'islamisme intégriste est justement mis en cause, mais il n'y a aucune explication structurée de cette néfaste évolution.

Bref, une utopie peu crédible sur les effluves du harem et des mille et une nuits (comme si c'était cela l'essentiel de l'islam), suivie d'une critique de l'intégrisme et de ses ravages dont le responsable principal est, comme il se doit, la civilisation occidentale... faible, faible...

Voir aussi :
Henda Ayari, "J'ai choisi d'être libre, Rescapée du salafisme en France" (2015)
Chahdortt Djavann, Comment lutter efficacement contre l'idéologie islamique (2016)
Ayaan Hirsi Ali, Insoumise (2005)
Ayaan Hirsi Ali, Ma vie rebelle (2006)
Fawzia Zouari, Je ne suis pas Diam's (2015)
* Jeannette Bougrab, Maudites (2015)
* Irshad Manji, Musulmane mais libre (2003)
Lutte féministe, droit des femmes
Shirin Musa, la femme voilée « islamophobe » ?






























































































































































































































































































































































































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