jeudi 10 août 2017

Jeannette Bougrab, Maudites (2015)

Fille de harkis et de culture musulmane, Jeannette Bougrab mène le combat pour les valeurs de la République et la laïcité, remparts de plus en plus fragiles face à la montée inexorable de l'islamisme. Des rues de Paris aux provinces les plus reculées du Pakistan ou du Yémen, le mal est mondial. Mais partout où nous emmène Jeannette Bougrab, des héroïnes se lèvent pour le combattre, souvent au péril de leur vie. Malala, Nada, Elisabeth... Ces jeunes musulmanes rencontrées et filmées à travers le monde ont le courage de se soulever contre l'archaïsme de sociétés patriarcales et la volonté des États d'appliquer la Charia. C'est à toutes ces petites flammes dressées contre la brutalité des hommes que Jeannette Bougrab prête sa voix de femme révoltée.



Ce livre intime et pudique est aussi un livre de combat et d'amour : elle y parle avec un rare courage de sa mère mourante, mariée de force à 13 ans et qui a su rompre le cercle de la violence à l'égard des femmes pour permettre à sa fille de devenir une femme libre, éduquée et émancipée. 


À travers son histoire et celle de ces victimes exemplaires, Jeannette Bougrab a su composer un récit poignant et précis, un réquisitoire contre ceux qui demeurent silencieux face aux violations les plus criantes des droits des femmes.


Voir aussi :
Henda Ayari, "J'ai choisi d'être libre, Rescapée du salafisme en France" (2015)
Chahdortt Djavann, Comment lutter efficacement contre l'idéologie islamique (2016)
Ayaan Hirsi Ali, Insoumise (2005)
Ayaan Hirsi Ali, Ma vie rebelle (2006)
Fawzia Zouari, Je ne suis pas Diam's (2015)
* Irshad Manji, Musulmane mais libre (2003)
Lutte féministe, droit des femmes
Shirin Musa, la femme voilée « islamophobe » ?

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Fille de harkis et de culture musulmane, Jeannette Bougrab mène le combat pour les valeurs de la République et la laïcité, remparts de plus en plus fragiles face à la montée inexorable de l'islamisme. Des rues de Paris aux provinces les plus reculées du Pakistan ou du Yémen, le mal est mondial. Mais partout où nous emmène Jeannette Bougrab, des héroïnes se lèvent pour le combattre, souvent au péril de leur vie. Malala, Nada, Elisabeth... Ces jeunes musulmanes rencontrées et filmées à travers le monde ont le courage de se soulever contre l'archaïsme de sociétés patriarcales et la volonté des États d'appliquer la Charia. C'est à toutes ces petites flammes dressées contre la brutalité des hommes que Jeannette Bougrab prête sa voix de femme révoltée.



Ce livre intime et pudique est aussi un livre de combat et d'amour : elle y parle avec un rare courage de sa mère mourante, mariée de force à 13 ans et qui a su rompre le cercle de la violence à l'égard des femmes pour permettre à sa fille de devenir une femme libre, éduquée et émancipée. 



À travers son histoire et celle de ces victimes exemplaires, Jeannette Bougrab a su composer un récit poignant et précis, un réquisitoire contre ceux qui demeurent silencieux face aux violations les plus criantes des droits des femmes.


Voir aussi :
Henda Ayari, "J'ai choisi d'être libre, Rescapée du salafisme en France" (2015)
Chahdortt Djavann, Comment lutter efficacement contre l'idéologie islamique (2016)
Ayaan Hirsi Ali, Insoumise (2005)
Ayaan Hirsi Ali, Ma vie rebelle (2006)
Fawzia Zouari, Je ne suis pas Diam's (2015)
* Irshad Manji, Musulmane mais libre (2003)
Lutte féministe, droit des femmes
Shirin Musa, la femme voilée « islamophobe » ?

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Jeannette Bougrab, au nom de toutes les femmes (26.05.2015)

Par Christophe Barbier, publié le 26/05/2015 à 16:31

Maudites, martyres parfois, telles sont les femmes dont Jeannette Bougrab décrit le parcours. Enquête, récit ou confidence, quelle que soit la forme prise par son témoignage, sa plume est toujours trempée dans l'encre de la ténacité.

Il y a sa mère, Zohra, à l'enfance brisée par une famille tyrannique et un mariage forcé - à 13 ans. Il y a Nada la Yéménite, qui lutte, cinquante ans plus tard, contre ce même fléau des unions obligées qui ne sont que des viols déguisés. Il y a Malala la Pakistanaise, le plus jeune Prix Nobelde la paix de l'Histoire, luttant au péril de sa vie contre les talibans, pour que les filles soient scolarisées. Et puis il y a Jeannette, tabassée à 6 ans, le jour de la rentrée, dans une école française, par deux petits Algériens, parce qu'elle est fille de harki-mais elle deviendra ministre de la République.

Presque rageuse

Maudites, martyres parfois, telles sont les femmes dont Jeannette Bougrab décrit le parcours. Le sien, pour les Français, s'est arrêté quand l'ont reniée la famille et certains amis de son compagnon : il s'appelait Stéphane Charbonnier, dit Charb, tombé le 7 janvier sous les balles islamistes. Cette dernière épreuve n'est pas la moins dure pour l'auteur, et l'on comprend que l'écriture, aboulique, presque rageuse, est un refuge. 

Enquête, récit ou confidence, quelle que soit la forme prise par le témoignage de Jeannette Bougrab, sa plume est toujours trempée dans l'encre de la ténacité. La prochaine génération est là : May, qu'elle a adoptée en 2011. Avec sa fille, Jeannette Bougrab s'en va vivre plus loin vers le Grand Nord, où l'on dit que les femmes sont vraiment les égales des hommes.


MAUDITES, PAR JEANNETTE BOUGRAB, ALBIN MICHEL , 240 P., 18€.

Jeannette Bougrab "maudite" (25.05.2015)


Par Tatiana Chadenat | Le 25 mai 2015

En pleine promotion de son livre Maudites sur les trajectoires de femmes victimes de violences et dont elle se fait la porte-parole, Jeannette Bougrab, ancienne secrétaire d’État à la Jeunesse et à la Vie associative, est à nouveau critiquée, au détriment de la cause qu’elle défend.

En janvier dernier, elle se réfugie quelques jours à Londres pour « continuer tout simplement à vivre». Après l'attentat perpétré contre Charlie Hebdo, elle s'est trouvée au centre d'une tempête médiatique. « Mon destin a basculé pour avoir accepté une interview sur BFM avec Ruth Elkrief », écrit-elle à la fin de son livre Maudites (Maudites, de Jeannette Bougrab, Éd. Albin Michel, 240 p., 18 €). Elle confie alors, en pleurs : « J'ai perdu l’être aimé, j’ai perdu mon amour. » La France découvre la relation entre l’ex-secrétaire d’État et Charb le libertaire, mort sous les balles des frères Kouachi. Puis Jeannette Bougrab accepte de se rendre sur plusieurs plateaux télévisés pour en parler. Son témoignage émeut, mais il est remis en question par la famille de la victime. Rapidement, Laurent Charbonnier, le frère de Charb, fait une déclaration à l’Agence France Presse : « Nous démentons formellement l’engagement relationnel de Charb avec Jeannette Bougrab. La famille ne veut plus que Jeannette Bougrab s’exprime au sujet de Charb dans les médias, de quelque manière que ce soit. »

Dans l’entourage du dessinateur assassiné, c’est la confusion. Certains assurent qu’ils n’étaient pas ensemble. D’autres parlent du couple Charb-Jeannette. La polémique enfle. « Mais que se passe-t-il ? écrit Jeannette Bougrab dans son livre. J’ai le droit à une lapidation par voie de presse de la part de sa famille et de ses amis. Une chasse à la femme, une mise à mort. (…) Pour la première fois, je marche tête baissée dans la rue. J’ai honte qu’on me crache dessus, honte qu’on ne croît pas en cet amour. » Cet amour, elle y revient brièvement à la toute fin de son livre. Elle décrit les débuts de leur histoire, évoque l’attachement de Charb à sa fille May, dévoile certains textos, comme pour prouver une énième fois que leur relation a bel et bien existé. Mais « le mal est fait et il est irréversible ». Son image est écornée.

Une relation tumultueuse avec les médias

Son livre, qu'elle a commencé à écrire l’été dernier et qui a été publié chez Albin Michel, parle de son engagement pour les petites filles victimes de violences sexuelles, morales et physiques et interdites d'école dans certains pays arabo-musulmans. Jeannette Bougrab reprend une partie du thème de son documentaire édifiant (Interdites d'école, documentaire réalisé par Jeannette Bougrab, 2014) sur l’éducation des jeunes filles (qui n’était pas restreint au monde arabo-musulman). Elle raconte l’histoire de quatre femmes « maudites » : Zohra, sa mère mariée de force à 13 ans et interdite d’école ; Nada, la Yéménite qu’on a voulu marier de force à 11 ans ; Malala, la Pakistanaise interdite d’école ; et... elle-même. Dans le dernier chapitre, elle raconte sa propre vie, son histoire. Un étrange mélange d’intime et de politique. Jeannette Bougrab revient sur les plateaux de télévision pour en parler.

Après avoir été accusée de mythomanie en janvier, elle est aujourd'hui victime d'un procès pour égocentrisme. Pourquoi a-t-elle consacré une partie de son livre sur sa vie, alors que l'ouvrage est consacré aux jeunes filles qui ont été mariées de force ou privées d'école ? « C’est un récit incarné, se défend-t-elle au téléphone. J’aurais pu faire un débat théorique avec des schémas. Le livre est narcissique, c’est aussi mon histoire. » Mais au-delà des confessions écrites, ce sont surtout ses apparitions télévisées qui lui valent le plus de critiques. Sur France 2, Léa Salamé lui lance à propos d’un passage du livre sur la remise du prix Nobel à Malala : « Jeannette Bougrab vous écrivez "j’aurais aimé que, ce jour-là, tu ne portes pas le voile" ! (…) Mais vous êtes qui pour dire à Malala qu’il faut qu’elle enlève son voile ? » Jeannette Bougrab lui répond : « Je suis celle qui a passé 17 jours au Pakistan, Je suis celle qui est allée à Mingora, je suis celle qui est allée à Nowshera, je suis celle qui est allée à Meerwala, je suis celle qui est allée à Karachi... » Cette envolée agace. On lui reproche de trop parler d’elle. Sur France Inter, la chroniqueuse Charline Vanhoenacker la compare à Dora l’exploratrice. Sur Twitter, les moqueries fusent. « J’ai cru que Jeannette Bougrab allait se remettre un prix Nobel à elle-même », écrit un internaute. « Demain on ne dira plus "je voyage", mais "je bougrabise". Pareillement, on ne dira plus "être héroïque". On dira "être Bougrab" », note un autre.

Ses déclarations télévisées crispent. Elles feraient presque oublier ses combats et ses victoires. La fille de harkis victime de la « montée du racisme » dans les années 1980, qui devient secrétaire d’État du gouvernement Fillon, qui bataille pour l’universalité des droits de l’homme à une époque où « on admet que les droits ne sont plus universels mais culturels, religieux », écrit-elle. Jeannette Bougrab, l’athée de culture musulmane, ex-présidente de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), défenderesse de la laïcité, avait apporté son soutien à la crèche Baby-Loup qui avait licencié l'une de ses salariées voilées. À l’époque, Le Canard enchaîné avait affirmé qu’elle avait doublé son salaire en arrivant à la tête de l’institution. Elle avait attaqué l’hebdomadaire en diffamation et perdu. L’histoire avait été reprise dans nombre de journaux et avait ouvert le chapitre de la relation « je t’aime moi non plus » entre les médias et celle qui fut un temps présentée comme un symbole de la réussite républicaine.

Car Jeannette Bougrab a, depuis longtemps, porté des causes qui lui ont valu de forts soutiens. Loin d'accepter les reproches qui lui sont faits, elle dénonce cette « culture à la française » où « l’on ricane» des combats en faveur des droits des femmes. « Quand je parle de ma mère, les gens disent que c’est indécent. Je trouve cela navrant. Personne ne lui a tendu la main alors qu’elle a été mariée de force à 13 ans. Lorsque je regarde la fin de sa vie, pleine de souffrances aussi, j’ai une peine immense et cela me révolte. » Elle écrit, cédant une fois encore à l’appel de l’emphase, qu’il est plus «difficile aujourd’hui d’être féministe en France qu’au Pakistan ». Ici, les polémiques continuent d’enfler après ses sorties sur Luz, « un médiocre, un usurpateur » selon elle, dans Valeurs Actuelles. Son combat en faveur des filles victimes de violences est peut-être moins entendu qu’il ne le devrait. À la rentrée, Jeannette Bougrab prendra d’ailleurs le large. Elle s’envolera avec sa fille vers la Finlande. Un exil provisoire, avant de reprendre probablement les armes, une nouvelle fois.

Confessions de Jeannette Bougrab avant son départ en Finlande (15.05.2015)

Par Auteur Raphaël Stainville / Vendredi 15 mai 2015 à 15:40 21

Photo © AFP Jeannette Bougrab : « Si mon père est vivant, c'est parce que certains, comme Hélie de Saint Marc, ont trahi ». Photo © AFP

Rencontre. Ravagée par la mort de Charb, son compagnon, Jeannette Bougrab, l’ancienne secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy, repart au combat contre l’islamisme après avoir songé au pire.

Elle arrive d’un pas lent, emmitouflée dans un gros pull en laine, précédée de son garde du corps qui l’accompagne partout et lui ouvre la porte du Marco Polo, un restaurant italien situé dans le VIe arrondissement de Paris. Le soleil étire ses premiers rayons, comme annonciateur de l’été tout proche. Mais, pour Jeannette Bougrab, l’hiver ne semble plus vouloir finir. Comme si sa vie s’était arrêtée le 7 janvier dernier, après l’annonce de la mort de Charb, son compagnon, sous les balles des frères Kouachi.

C’est pourtant mal connaître l’ancienne secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy. Jeannette Bougrab est une battante. « Moi, contrairement à Luz, je continue à parler du Prophète », lance-t-elle tout de go, en réponse à la décision du dessinateur de Charlie Hebdo de ne plus caricaturer Mahomet. « Lui écrit du XIe arrondissement. Moi, je suis allée dans la vallée de Swat [au Pakistan, NDLR] », ajoute-t-elle encore. Elle y a rencontré notamment Sami ul-Haq, un chef taliban — bourreau de Malala, la Prix Nobel de la paix —, pour un documentaire coup de poing sur les filles interdites d’école, au grand dam du Quai d’Orsay qui a tout fait pour l’en empêcher. La preuve encore avec Maudites, le livre qu’elle publie aujourd’hui. Un véritable réquisitoire contre l’islamisme en même temps qu’il se présente comme un hommage à ces femmes qui ont su tenir debout face à leurs persécuteurs. Un hommage à sa mère, aujourd’hui mourante, qui fut mariée de force en Algérie à l’âge de 13 ans ; à Nada, cette petite Yéménite de 11 ans, qui a choisi de dénoncer ses parents qui l’avaient vendue contre une dot, jurant préférer mourir plutôt que d’être privée d’avenir, suppliant de pouvoir aller à l’école.

Pour Jeannette Bougrab, la décision de Luz — « un médiocre, un usurpateur », qui ne doit d’avoir la vie sauve qu’à une méchante gueule de bois, « on a connu mieux comme héros », dit-elle encore — parachève le crime des frères Kouachi et de Coulibaly. En désertant le combat, « il finit le job ». Elle marque un silence avant de poursuivre, définitive : « La greffe qui marche le moins bien, c’est la greffe de couilles. » La féministe se réveille. Elle n’entend pas rendre les armes. Pas maintenant...


Maudites, de Jeannette Bougrab, Albin Michel, 238 pages, 18 €.

Jeannette Bougrab, les combats d'une femme blessée (15.05.2015)


15 mai 2015 | 6h40
Jeannette Bougrab ne désarme pas face à l'islamisme et règle ses comptes quatre mois après l'attentat contre « Charlie Hebdo ».

Attablée dans une brasserie proche du Conseil d'Etat, sous l'œil attentif d'un officier de sécurité assis à quelques mètres, Jeannette Bougrab boit à petites gorgées son thé à la menthe. « Moi, je continue à parler du Prophète, personne ne me fera taire », lance-t-elle avec bravade. Si Luz, le dessinateur de «Charlie Hebdo », a décidé de ne plus caricaturer Mahomet, l'ex-secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy n'est pas du genre à renoncer à ses combats pour le droit des femmes et la laïcité. Elle le prouve dans « Maudites »*.

Ce livre, dont le titre est une référence au fait de naître fille dans le monde arabe, elle l'a d'abord écrit pour sa mère, qui est en train de mourir. Elle retrace le parcours de Zohra, mariée de force à 13 ans en Algérie, maltraitée et restée illettrée. « Elle a tout fait pour me pousser à étudier, pour que j'aie une vie meilleure », insiste Jeannette Bougrab.

Dans « Maudites », elle s'insurge contre les mariages précoces encore fréquents dans les pays musulmans. Pour les justifier, les islamistes citent volontiers Mahomet, qui aurait épousé Aïcha, sa deuxième femme, alors qu'elle n'avait que 6 ans. Mettre « un enfant dans le lit d'un adulte, tout Prophète soit-il », est inacceptable pour Bougrab, qui écrit : « Est-il blasphématoire de dire qu'il faut se détacher des pratiques archaïques de l'Arabie du VIIe siècle ? »

Leur liaison discrète révélée au grand jour

« Maudites », qui retrace aussi son propre parcours d'enfant de harkis, aura également été une thérapie pour Jeannette Bougrab. Et l'occasion de solder quelques comptes. En janvier, elle a été touchée au cœur après l'assassinat de Stéphane Charbonnier, alias Charb, le directeur de « Charlie Hebdo ». Le livre raconte cette rencontre improbable entre l'ex-ministre sarkozyste et le dessinateur communiste. Leur combat commun pour la laïcité et leur histoire d'amour. Leur liaison était discrète, et sa révélation par l'intéressée, la voix brisée par la douleur, sur le plateau de BFM, après l'assassinat de Charb, a eu un effet dévastateur.

Dans son livre, elle explique que c'est son ami Richard Malka, avocat de « Charlie Hebdo », qui, fou de chagrin et épuisé de courir les plateaux, lui avait demandé d'aller à BFM. Cela vaudra à l'intéressée une mise au ban par la famille de Charb et un déferlement de haine sur les réseaux sociaux. « Une lapidation par voie de presse », écrit-elle, dénonçant « un entourage possessif, exclusif, intolérant, un clan d'aboyeurs ».

«On a voulu me salir, et pire encore salir notre relation»

On l'a accusée d'être une menteuse, une mythomane. Son crime ? Être une femme de droite et avoir écorné l'image de Charb en disant qu'elle l'aimait « pour sa douceur, sa gentillesse, sa timidité, loin du portrait de queutard sans attaches, sans foi ni loi décrit par eux », écrit-elle. « On a voulu me salir, et pire encore salir notre relation ; et ça, jamais je ne le pardonnerai... » Anéantie, cloîtrée chez elle, elle a même tenté d'en finir. Et puis elle a écrit ces pages, intimes et émouvantes, pour faire ce deuil dont on a cherché à l'exclure. Dans cette période difficile, Sarkozy ne l'a jamais lâchée. « Il prend régulièrement de mes nouvelles », sourit-elle. « Protège-toi, nous t'aimons », lui a-t-il glissé.

Aujourd'hui, Jeannette Bougrab a repris ses activités au Conseil d'Etat. Cependant, elle a décidé de quitter la France pour la Finlande. Si elle ne baisse pas les bras face à l'islamisme et à la radicalisation de jeunes musulmans qu'elle dénonce depuis des années, elle a besoin de s'éloigner, de prendre du champ. Un «exil » provisoire, car elle ne renie rien de ses convictions ni de ses combats.

* Jeannette Bougrab, « Maudites », Albin Michel, 240 pages, 18 €.

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