vendredi 5 mai 2017

Le syndrome de Stockholm de l'Islam (David Wood)

David Wood en français. Traduction et sous-titres : Ambiguity.

Traduction de la vidéo originale : https://www.youtube.com/watch?v=zUWUA...

Voici le lien vers la vidéo citée à la fin : https://www.youtube.com/watch?v=ntWMb...

"Le Syndrome de Stockholm" survient lorsque des otages créent un lien psychologique ou émotionnel avec leur agresseur. Mais il y a un nouvelle forme du Syndrome de Stockholm qui se produit quand des victimes du terrorisme défendent l'idéologie qui est à l'origine de l'attaque terroriste.

Quitter l'Islam - Épisode 1 (David Wood)

David Wood en français. Traduction et sous-titres : Ambiguity.
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Voici le premier épisode de cette série sur les apostats, les musulmans qui quittent l'Islam :

3 questions pour les musulmans modérés (David Wood)

David Wood en français. Traduction et sous-titres : Ambiguity.
Traduction de la vidéo originale: https://www.youtube.com/watch?v=lpR0q...

L'Islam est maintenant dans l'actualité quasiment tous les jours, et c'est rarement pour quelque chose de positif.
Les musulmans modérés cherchent à se dissocier des actions, des actes et des enseignements de ceux qui commettent la violence au nom d'Allah.
Dans cette vidéo, David Wood a trois questions pour les musulmans modérés.



Plus de choses par David Wood, assurez-vous d'avoir regardé ces vidéos :

"Pourquoi le Coran a été révélé en arabe":
https://www.youtube.com/watch?v=U-nBP...

"Les musulmans qui rejettent les hadiths":
https://www.youtube.com/watch?v=5UHjO...

"Jésus priait comme les musulmans !":
https://www.youtube.com/watch?v=3gfVt...

"Parfaite préservation et conservation du Coran":
https://www.youtube.com/watch?v=o36ha...

"La vérité sur le Hajj":
https://www.youtube.com/watch?v=1Piys...

Zakir Naik est un clown (David Wood)

David Wood en Français. Traduction et sous-titres : Ambiguity.
Vidéo originale: https://www.youtube.com/watch?v=m7ten...
http://www.answeringmuslims.com

Chaque jour, j'ai de nombreux messages qui me disent :
"Pourquoi je ne débats pas avec Zakir Naik ?"
La réponse est simple :
Zakir Naik est un lâche qui refuse de se confronter à des débatteurs chrétiens expérimentés.
Zakir Naik ne s'est jamais confronté a un débatteur chrétien expérimenté, et il ne le fera jamais. 

Dans cette vidéo, David Wood présente 3 raisons qui prouvent que Zakir Naik est un clown.
(1) Il s'autoproclame comme le champion des débats, alors qu'il fuit tous les chrétiens expérimentés qui le défient par un débat.
(2) Son organisation paye les gens pour qu'ils se convertissent à l'Islam (comme le faisait le prophète Mohammed il y a près de 14 siècles).
(3) Les musulmans qui ne parlent pas anglais sont amenés aux conférences de Zakir Naik en anglais, afin qu'ils acclament toutes les choses qu'il raconte, même si ces derniers ne comprennent absolument rien de ce qu'il dit.

Pour plus d'informations sur Zakir Naik, regardez ces vidéos de David Wood (vidéos en anglais) : 

"Zakir Naik prouve qu'Allah est une souris":
https://www.youtube.com/watch?v=ZNJhC...

"Zakir Naik prouve que Jésus est le Dieu de Mohammed":
https://www.youtube.com/watch?v=I3RdI...

"Zakir Naik: Les signes de Jonas":
https://www.youtube.com/watch?v=B_wPI...

"Réfutation de Zakir Naik sur la crucifixion de Jésus":
https://www.youtube.com/watch?v=mI-Ub...

"Réfutation de Zakir Naik sur la divinnité du Christ":
https://www.youtube.com/watch?v=1rEG3...

Allah commet-il le Shirk ? (David Wood)

David Wood en français. Traduction et sous-titres : Ambiguity.
Traduction de la vidéo originale: https://www.youtube.com/watch?v=Yz7Qw...

Selon Mohammed, quiconque jure par autre chose qu'Allah, est coupable de Shirk (le péché impardonnable).
Pourtant Allah jure par la lune, par les étoiles, et littéralement par absolument tout ce qui existent dans l'univers.
Par conséquent, Allah commet le Shirk, et est coupable de Shirk.


Voici un petit listing non-exhaustif (sinon la liste ferait plusieurs pages) pour toutes celles et ceux qui sont intéressés par les choses sur lesquelles Allah jure (afin d'utiliser ces références comme bon vous semble) : - Abu-dawud 3248: http://sunnah.com/abudawud/22/7 - Abu-dawud 3249: http://sunnah.com/abudawud/22/8 - Abu-dawud 3251: http://sunnah.com/abudawud/22/10 - Coran 56: 75 (jure par la position des étoiles) - Coran 69: 38-39 (jure par ce que les gens voient et ne voient pas) - Coran 70:40 (jure par le soleil) - Coran 75: 1-2 (jure par le Jour de la résurrection, et par LA PERSONNE QUI SE BLÂME) - Coran 81: 15-17-18 (jure par les étoiles, le nuit, et l'aube) - Coran 84: 16-17-18 (jure par le crépuscule, par la nuit, par la LUNE) ------- J'apporterais un point complémentaire à la vidéo en disant ceci: Au regard des hadiths, il est dit de ne jurer par Allah UNIQUEMENT lorsque l'on dit LA VÉRITÉ (Abu-Dawud n°3248), donc quelque soit la personne qui parle dans ces versets, vu que ce n'est pas sur Allah que fut jurer les choses, alors les choses dites sont par conséquent des mensonges, et donc: - Coran 56: 75 à 79 (le Coran N'EST PAS magnifique et N'EST PAS un livre que les purifiés atteignent) - Coran 69: 38 à 42 (ce N'EST PAS la parole d'un noble messager) - Coran 70: 40 à 41 (Allah est incapable de les remplacer par de meilleurs qu'eux, et des gens peuvent l'en empêcher) - Coran 75: 1 à 4 (Allah n'a pas le pouvoir de remettre à leur place les extrémités de ses doigts) - Coran 81: 15 à 21 (ce n'est pas la parole d'un noble messager, n'a pas de force, n'a pas de rang élevé auprès d'Allah, n'obéi pas et n'est pas digne de confiance) - Coran 84: 16 à 19 (Nous ne passeront pas par des état successifs) .... et par conséquent, je vous laisse en déduire si Allah ment ou non...

Les Frères musulmans prévoient de prendre le contrôle de l'Europe

Les Frères musulmans ne cachent plus leur impatience de voir la démocratie constitutionnelle en Occident se transformer en une dictature fasciste islamique.
Si les citoyens européens ne voient pas encore clairement le sort funeste que leur réserve l’avenir, s’ils ne remettent pas l’islam à sa place, alors l’espoir d’une Reconquista va fondre comme neige au soleil.
Ci-après, quelques déclarations éclairantes d’éminents érudits islamiques qui devraient faire prendre conscience du danger imminent qui menace nos pays, notre continent, si les peuples . européens ne réagissent pas à temps.
Cela me semble incroyable que nos dirigeants ignorent les véritables intentions de leurs chers « amis » musulmans.
«La loi laïque reste valable aussi longtemps que nous, les musulmans, sommes minoritaires.» (Nadeem Elyas, fondateur et président du Conseil central des musulmans en Allemagne de 1995– 2006).
«L’engagement islamique à la charia est éternel et non négociable.» (Mustafa Ceric, ancien Grand Mufti de Bosnie-Herzégovine) Encore un pays musulman modéré officiellement candidat à l’entrée dans l’UE.
«Nous devons détruire tout ce qui entre en conflit avec le véritable islam… Nous devons éradiquer tous les Etats et toutes les organisations érigées par les hommes. Nous devons prôner la rébellion absolue à l’encontre de tout ce qui sur terre est en conflit avec l’islam. C’est un devoir. Nous devrions exterminer de toutes nos forces tout ce qui s’oppose à la révolution d’Allah.» (Sayyd Qotb, l’un des grands penseurs des Frères musulmans, amis de Barack O. et des dirigeants de l’UE)
«Les fondements de la foi musulmane et la loi islamique (charia) montrent la supériorité quasi totale de la religion sur les personnes et la Société.» (Ayyub Axel Köhler, Président du Conseil central des musulmans d’Allemagne de 2006-2010)
«Nous avons besoin de trois générations pour réaliser nos plans : une pour être à l’écoute, une pour combattre, et une pour vaincre. C’est dans la nature de l’islam de dominer et non d’être dominé, d’imposer ses lois à toutes les nations et d’étendre son pouvoir et sa force à toute la planète.» (Hassan al-Banna, fondateur très vénéré des Frères musulmans)
«Les chrétiens sont comme une maladie maligne et contagieuse. Les musulmans doivent les traiter de manière injuste, les mépriser, les boycotter, ne pas les toucher, afin de les forcer à accepter l’islam.» (Cheikh Abd al-Halim Mahmud, 1973 –. 1978 recteur de l’Université Al-Azhar au Caire, l’une des plus hautes autorités religieuses de l’islam). Al-Azhar, cette université islamique du Caire si respectée par l’Occident et le Vatican, en particulier le Pape François.)
«Oui, il y a la contrainte d’imposer l’islam comme un système politique, tout comme les armées d’Allah ont conquis les empires romain et perse. Ce commandement est naturellement offensif. Trêve de politesses. La conquête du Dar al-Harb, la Maison de la guerre, se fait par l’épée, non par l’idée ou la pensée.» (Cheikh Omar al-Bakri au cours d’un sermon en septembre 2006 à Tripoli, au nord du Liban, en réponse à la question de Benoît XVI «Montrez-moi ?»)
«Notre objectif est de nous enraciner sur le continent et d’y vivre tranquillement, conformément aux lois, et un jour peut-être, inch Allah, toute l’Europe sera enfin musulmane.» [Necmettin Erbakan, ministre-président turc, de 1996 à 1997 prédécesseur d’Erdogan]
«Le mouvement islamique doit prendre le pouvoir dans tous les Etats européens. Une fois devenu moralement et numériquement fort et puissant, il pourra renverser le pouvoir existant et mettre en place un pouvoir islamique.» [Alija Izetbegovic, 1990–1995 Président de la République de Bosnie et d’Herzégovine et candidat à l’adhésion à l’UE] (Avec Macron, ce vœu se réalisera très rapidement)
«Le coran nous enseigne que nous devons traiter en frères les vrais musulmans qui croient en Allah. Il nous demande de frapper les autres, de les jeter en prison, de les tuer.» [L’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran et 1979-1989 chef religieux des chiites]
 » Ce pays est notre pays. Il est de notre devoir de le changer de manière positive. Avec l’aide d’Allah, nous le transformerons en un paradis sur terre, afin de le mettre à la disposition de l’Oumma islamique et de l’Humanité. Le coran partage notre vision parfaite du monde. Nous croyons que c’est la parole d’Allah.» [Ali Kizilkaya, président du conseil islamique pour l’Allemagne] Qu’il cite un seul pays musulman, qui soit un paradis sur terre pour ses habitants ?
«Les Européens s’imaginent que les musulmans sont venus et viennent en Occident tout simplement pour gagner de l’argent. Mais Allah a un plan différent.» [Mehmet Sabri. Erbakan, 2001-2002 président et secrétaire général de la communauté turque Milli Görus]
«Les Européens sont malades… Nous leur donnerons les médicaments. L’Europe entière deviendra islamique. Nous conquerrons Rome.» (Necmettin Erbakan, ancien Premier ministre turc et fondateur du Milli Görüs (Vision nationale).
Aujourd’hui, c’est l’islamo-nazisme qui constitue le plus grand danger pour le monde libre et non Donald Trump ni les partis patriotes qui s’opposent à l’asservissement de leurs peuples à l’idéologie la plus néfaste qu’ait connu l’humanité : l’islam. En outre, en martelant l’unique impératif de l’accueil de masse de migrants majoritairement musulmans, l’Eglise se fait complice de l’invasion par l’immigration ou Hijra.
Idéologie que les chantres du multiculturalisme soutiennent de tout cœur au point de renier leurs propres racines judéo-chrétiennes et mettre en péril la survie des peuples européens.
Trop nombreux sont encore les citoyens européens, qui se laissent anesthésier par la propagande officielle d’un islam modéré, d’un islam des Lumières, d’un islam de paix et de tolérance, bref d’un islam qui n’existe pas, car étant le fruit du Mensonge, mensonge réitéré jour après jour par certains dirigeants européens et leurs collabos médiatiques, les artistes et une grande partie des « élites » intellectuelles.
Mais, en dépit de cette avancée de l’islam en Occident, grâce à la lâcheté de certains dirigeants, ne laissons pas la fleur de l’espoir s’étioler, car nos ennemis n’attendent que cela.

Pourquoi les islamistes de l'UOIF appellent à voter Macron (Joachim Veliocas)

Les Frères Musulmans de l'UOIF ont émis un communiqué officiel le 24 avril 2017 appelant à voter pour Emmanuel Macron. Joachim Véliocas de l 'Observatoire de l'islamisation explique ce choix sur Radio Libertés le 3 mai 2017.

Comment les Allemands veulent voir l'Islam (28.07.2016)

LA BUNDESZENTRALE FÜR POLITISCHE BILDUNG (AGENCE FÉDÉRALE ALLEMANDE POUR LA FORMATION POLITIQUE), TRÈS OFFICIELLE ÉMANATION DU MINISTÈRE FÉDÉRAL ALLEMAND DE L’INTÉRIEUR, PUBLIE UNE SÉRIE DE VIDÉOS DÉCONCERTANTES SUR L’ISLAM.

L’enfer est pavé de bonnes intentions. La BpB a été créée en 1952 en tant qu’organisme de propagande et de rééducation de la population allemande avec les meilleures intentions du monde : il s’agissait en effet alors d’extirper du cœur de cette dernière toute nouvelle tentation totalitaire. Le danger que représentait la nature fondamentalement totalitaire et donc porteuse de tous les ferments de la destruction de ce qu’il devait défendre d’un tel organisme ne fut pas perçu au moment de sa création.

La société allemande s’est fracassée à Cologne contre le mur des réalités. Qu’à cela ne tienne : dans l’Allemagne d’aujourd’hui, les réalités ne sont pas seulement ignorées… leur description est à la limite de l’illégalité. Comme le mythe socialiste dans l’ex-URSS, c’est la fiction « Multikulti » qui est la seule vérité pensable et autorisée.

C’est dans ce contexte que la BpB a lancé un projet visant à « informer sur l’islam » afin de « lutter contre les préjugés ». Ce projet consiste en toute une série de vidéos présentant les interventions de blogueurs réel ou improvisés pour l’occasion sous l’égide de la BpB. Le titre générique du projet global est « Info Islam ». Le résultat est pour le moins déconcertant.

Prenons un simple exemple : celui de la vidéo de 6 minutes portant le titre de « Djihad ».
On y voit une femme voilée et en djellaba exposer, toute souriante et dans un allemand parfait, ce que recouvre selon elle la notion de « Djihad ». La symbolique d’infériorité de la femme que marque son accoutrement échappe totalement au BpB qui a oublié au passage les principes d’égalité des sexes pourtant énoncés dans la Grundgesetz, la loi fondamentale allemande.

La jeune femme commence par expliquer doctement que « Djihad » veut dire mot-à-mot « effort », en l’occurrence un effort à déployer afin d’atteindre un certain but. Ni plus ni moins. Le rapport avec l’idée de « guerre sainte » : aucun. Les Islamistes se trompent : ils parlent de Djihad mais projettent dans ce mot leur propre haine et leur propre violence, en ne faisant que répandre les préjugés contre une religion mondiale. Ils divisent et sont dans l’erreur, n’ayant rien compris à leur propre foi.

« Djihad », continue-t-elle, est une vision marquant la volonté de s’améliorer en tant qu’être humain, à ne pas se laisser aller à l’avidité et à l’égoïsme et à écouter l’autre avec un cœur ouvert. « Djihad » veut dire tout simplement… « être humain » !

Il y a un grand et un petit djihad.

Le grand Djihad désigne un grand effort religieux. Certes, on le concède ici, un tel effort a bien désigné aux débuts de l’islam la guerre. Mais ce n’était qu’au début, et les restrictions étaient nombreuses : un ordre du calife était nécessaire, les savants modernes ne reconnaissent plus que les guerres défensives, etc. Tout ceci est donc obsolète. La notion que le Coran est la parole incréée de Dieu passe complètement à la chausse-trappe. L’islam accepte totalement aujourd’hui le principe de la coexistence pacifique des peuples sous l’égide des institutions internationales. Il veut dire respecter les traités internationaux et l’amitié entre les peuples.

La jeune femme finit enfin par expliquer ce qu’est le « petit Djihad » – son Djihad :
Il veut dire « se lever tôt le matin au lieu de se prélasser au lit »
Il veut dire « aller à l’université et faire un effort d’apprentissage et de compréhension »
Il veut dire « être patient avec les autres, même s’ils cherchent à me mettre en rage »
Il veut dire « rechercher des compromis », « dire la vérité », « être amical »
Il veut dire « travailler », « être conscient de ses responsabilités sociales » et « être disposé à discuter avec les autres et à échanger avec les autres au moyen des mots ».

On notera donc la totale congruence de la notion de « Djihad »… avec les valeurs centrales de la société allemande, travail, effort, cohésion sociale, sens du compromis, maîtrise de soi…

L’enseignement de cette vidéo surréaliste ? L’universel, cette valeur exaltée par le monde contemporain, ne peut être incarné que par une infinité de particularités et de particularismes. Au-delà ce n’est qu’une idée platonicienne hors du temps et de l’espace. L’Allemagne se pense universelle, comme le font toutes les autres sociétés occidentales. Les musulmans sont des « être humains comme les autres »… donc ce sont des allemands comme les autres.

Fin de l'article. 
Source : http://www.ojim.fr/comment-les-allemands-veulent-voir-lislam/

FAUX !!!! Le jihad, c'est bien un combat sanglant pour imposer l'islam par la force et la terreur. 




Analyse: djihadisme et « dérives sectaires » (Jean-François Mayer, 01.10.2014)

Alors que se multiplient les articles relatant des cas de jeunes partis de pays occidentaux pour aller se battre en Syrie dans les rangs de groupes djihadistes, certains observateurs appliquent à ces démarches la grille interprétative de l'«emprise sectaire» et des «dérives sectaires». Mais sa pertinence est sujette à discussion.





























































Après les attentats du 11 septembre 2001 déjà, des questions avaient surgi sur les démarches conduisant des personnes à un engagement dans des groupes radicaux, jusqu'à sacrifier même leur vie pour la cause. Aux États-Unis, certains cercles actifs dans l'observation critique des "sectes" avaient suggéré que le phénomène présentait des similitudes avec ceux auxquels leurs activités les avaient confrontés.
Cette démarche eut cependant peu d'échos, car la "guerre contre le terrorisme" s'appuyait sur d'autres ressources et n'avait pas besoin de tels supplétifs. Cependant, dans certains pays non occidentaux, des services gouvernementaux chargés de la "déradicalisation" de militants islamistes violents ont prêté attention aux analyses d'auteurs et praticiens américains proposant d'accompagner des personnes sortant de groupes religieux intenses. Même en Iran, ces expériences ont été intégrées dans les efforts pour rééduquer des membres capturés du mouvement militant (et armé) d'opposition des Moudjahidines du Peuple (Mujaheddin-e-Khalq).
En France, les cercles critiques envers les sectes s'étaient montrés prudents. Dans son numéro 72 (4e trimestre 2001), le trimestriel Bulles (Bulletin de liaison pour l'étude des sectes), organe de la principale association française de cette mouvance, l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (UNADFI), publia un article intitulé "Le 11 septembre et nous". Tout en rappelant un propos entendu à l'Assemblée nationale ("L'organisation terroriste actuelle fonctionne comme une secte"), l'article se demandait s'il était "de bonne méthode de faire l'amalgame": "Le risque existe de tout embrouiller si l'on ne considère pas séparément les sectes et le grand terrorisme international, et ceci, bien que des modes de fonctionnement puissent être identiques." La suite de l'article voyait certes des parallèles et espérait que les événements du 11 septembre ouvriraient "les yeux aux démocraties sur leur vulnérabilité". Selon les auteurs, en effet, au nom du respect des libertés, les États auraient trop peu réagi à des dérives s'appuyant sur des prétextes religieux: ces réticences "ont fait le jeu des sectes, [elles] ont favorisé le grand terrorisme". L'article utilisait le terme de "mutilation mentale" en évoquant le processus de fanatisation des terroristes du 11 septembre; cependant, "que chacun joue joue son rôle sans prétendre empiéter sur des domaines qui ne sont pas de son ressort". Les responsables de l'UNADFI n'entendaient donc pas "annexer" dans leur champ d'intervention les démarches conduisant au terrorisme sous les formes que nous observons depuis une quinzaine d'années.

Quand des jeunes qui ont grandi en Occident partent pour le djihad

Mais le conflit en Syrie, accompagné de l'arrivée de volontaires étrangers venus combattre avec des groupes djihadistes, a fait émerger un modèle explicatif qui reprend le thème des "sectes", des "dérives sectaires" et du "lavage de cerveau". Il y a des raisons à cela: rien qu'en France, des centaines de volontaires sont partis vers la Syrie, et beaucoup d'entre eux sont jeunes, même parfois très jeunes. Souvent, la radicalisation semble avoir été très rapide: si certains milieux familiaux ont été propices, cela ne semble être qu'une minorité de cas; la plupart des familles sont sous le choc et ne comprennent pas comment cela a pu se produire. Les parallèles avec la stupéfaction des parents et proches de convertis à des mouvements religieux controversés des années 1970 et 1980 sont manifestes: il n'est pas étonnant qu'une grille explicative déjà disponible se trouve reprise et appliquée à ces "conversions au djihadisme" – qui peuvent être le fait de jeunes issus de milieux musulmans se reconvertissant, mais aussi de personnes sans arrière-plan musulman, et embrassant à la fois l'islam et, peu de temps après, le djihadisme. Une nouvelle génération d'aspirants djihadistes émerge, parmi lesquels se trouvent de potentielles recrues très jeunes et pour lesquels les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans leur démarche.
"Depuis quelques mois, des familles confrontées à une radicalisation religieuse de ce type dans leur entourage prennent contact avec la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui a 'lancé l'alerte' au niveau interministériel. De même, l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes (Unadfi), constate une 'poussée exponentielle' des cas enregistrés dans ses antennes locales." (Le Monde, 24 mars 2014)
À Toulouse, au début de l'année, 2014 deux lycéens de 15 et 16 ans partent pour rejoindre les djihadistes en Syrie (avant d'être interceptés en Turquie et renvoyés en France). Selon le procureur de Toulouse, les camarades de l'un avaient "constaté une évolution de son comportement depuis le mois de novembre 2013: plus renfermé, n'écoutant que de la musique religieuse, avec une discours politisé antiaméricain et antijuif et ne fréquentant plus que le deuxième adolescent". Après son départ, ses parents dénoncèrent un "lavage de cerveau" (Le Monde, 27 janvier 2014). Le changement rapide de comportement semble mentionné dans de nombreux cas.
Mère de la petite Assia (28 mois), enlevée par son père parti faire le djihad en Syrie, Mériam Rhaiem a réussi à récupérer sa fille en Turquie et a confié ensuite aux journaliste: "Pour moi, le père d'Assia est sous une emprise sectaire claire et nette." Sa radicalisation "s'est faite sur Internet": il passait la journée à regarder des vidéos djihadistes, il s'isolait et ne côtoyait plus que des gens qui lui ressemblaient (Le Monde, 10 septembre 2014). Le thème de la radicalisation sur Internet revient constamment.
Des informations semblables ont été publiées dans des médias d'autres pays occidentaux. La référence aux notions de "dérive sectaire" et de "manipulation mentale" n'est pas omniprésente; ce n'est certainement pas la grille interprétative privilégiée par les autorités ou les responsables de la lutte contre le terrorisme. Cependant, pour des parents ou des proches confrontés à ce qui semble incompréhensible, ces notions offrent une ébauche d'explication. Désemparés par la conversion d'un fils ou d'une fille à l'islam, avec des craintes voir leur progéniture adhérer à une version radicale, ou découvrant une réelle radicalisation (voire un départ dans un pays en guerre), ils peuvent aisément se laisser convaincre par une explication en termes de manipulation – ce qui entrouvre également la porte à un retournement si cette manipulation peut être brisée.

Des "dérives sectaires liées à l’islam"?

Alors que les premières associations "anti-sectes" avaient souvent vu le jour à l'initiative de parents, c'est, en France, à une anthropologue française musulmane qu'on doit la création d'un premier centre autour de ce phénomène: Dounia Bouzar, figure déjà connue dans les débats sociaux et sécuritaires autour de l'islam, a fondé en 2014 un Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI).
La présentation qu'elle en donne reprend une démarche proche de celle qu'avaient adoptée les familles préoccupées par l'adhésion de proches à un groupe considéré comme "secte": prévention, accompagnement des proches de victimes et formation d'intervenants sociaux. Elle évoque aussi l'idée de diriger les "victimes" vers un "désendoctrinement", exactement de la même façon que le deprogramming (puis sa version adoucie rebaptisée exit counseling) avait séduit un certain nombre de famille dont des membres avaient rejoint une secte. Le site explique: "Notre posture repose sur une approche psychosociale, qui consiste à interroger les mécanismes d’emprise mentale et les conditions environnementales dans lesquelles cette emprise a pu s’opérer pour faire basculer le jeune dans l’islam radical."
Notons au passage que ceux qui auraient rejoint des cercles de "l’islam radical" sont présentés comme des "victimes". De même, Dounia Bouzar présente son initiative comme une réponse au désarroi de "parents démunis face à la radicalisation de leur(s) enfants(s)" et reproche à l'État "de n'avoir pas fait plus tôt ce qu'elle entreprend aujourd'hui" (Antoine Menusier, "Dérives sectaires en islam: l'heure de la prise de conscience", Blogs de l'Hebdo, 7 avril 2014). Cela rappelle les sentiments de parents qui avaient l'impression d'un manque de compréhension face à la situation qu'ils vivaient quand un de leurs enfants rejoignait un nouveau mouvement religieux
L'objectif est de lutter contre la "dérive sectaire radicale qui instrumentalise l’islam": il s'agit pour Dounia Bouzar de dissocier complètement islam et démarches radicales. De la même façon, elle entend distinguer entre "religion" et "secte", comme a tendu à le faire la critique des sectes:
Secte vient de couper, suivre. Religion vient de relier, accueillir. Pour ma part, je regarde l’effet du discours religieux: dès qu’il permet de mettre en place une relation avec Dieu pour lui permettre de trouver son chemin et vivre dans un espace avec les autres, c’est de la religion. Si l’effet du discours mène, au contraire, la personne à s’autoexclure et exclure tous ceux qui ne sont pas exactement comme elle, on est dans l’effet sectaire." (Saphir News, 10 mars 2014)
Dounia Bouzar a publié un livre intitulé Désamorcer l'islam radical: ces dérives sectaires qui défigurent l'islam (Éd. de l'Atelier/Éd. Ouvrières, 2014). Elle explique que les "nouveaux mouvements musulmans", loin d'être un retour à l'islam authentique, sont en rupture avec l'islam (p. 33 sq.). Sa critique ne se limite pas au djihadisme, mais vise aussi des courants salafistes, enclins à mettre l'accent sur des codes dont le respect scrupuleux devient essentiel et identifie le groupe des "purs": "C'est pour définir la frontière du groupe purifié que le discours radical réduit la foi à une norme établie." (p. 55) Ce discours radical "prédispose l'individu à la violence symbolique et réelle en diffusant un univers de rupture" (pp. 179-180). Son approche met l'accent sur le prévention, mais celle-ci n'est pas suffisante: il faut aussi, écrit-elle, essayer de déradicaliser, mais ce n'est pas une tâche facile (p. 181).
Dounia Bouzar est persuadée que "la seule façon d'affaiblir les radicaux consiste à leur ôter leur justification: l'islam" (p. 118). Elle s'irrite de la tendance de certains musulmans qui, tout en estimant que "les radicaux" ont une "mauvaise compréhension", estiment en même temps qu'ils sont "quand même musulmans" (p. 44).

La radicalisation djihadiste est-elle une "dérive sectaire"?

En effet, si les djihadistes appartenaient à un courant religieux totalement séparé, à une petite secte indépendante d'une grande tradition religieuse, leur écho serait limité à leurs petits cercles de convertis. Mais la prétention des djihadistes à représenter l'islam dans sa pureté, et l'écho que cela provoque dans des cercles musulmans, donnent une autre dimension au phénomène. Il est vrai aussi que les récents événements autour de l'État islamique ont provoqué une vague de prise de distance vigoureusement affirmée, comme en témoigne la campagne #notinmyname.
Il ne revient pas aux chercheurs de dire si les djihadistes ou l'État islamique sont authentiquement musulmans ou non. Les djihadistes se perçoivent comme de purs musulmans et sont bel et bien le produit de courants de l'islam contemporain (outre des circonstances sociales, économiques et autres, comme tout mouvement, quel qu'il soit). Le reste relève d'un débat intra-islamique que les chercheurs peuvent observer et analyser, mais sur lequel on ne leur demande pas de trancher.
En revanche, peut-on décrire les démarches vers le djihadisme (voire vers des versions radicales non violentes de l'islam) comme des "dérives sectaires"? Cela nous fournit-il une explication?
La notion de "dérive sectaire" s'était répandue à partir des années 1990. Dans l'esprit de ses promoteurs, elle devait permettre d'éviter le terrain piégé d'une lutte contre "les sectes", avec le soupçon d'une critique de croyances, et l'impossibilité de définir légalement ce qui était "secte" et ce qui ne l'était pas. Le flou entourant le concept de "secte", l'absence de cette notion dans le vocabulaire juridique, mais aussi la multiplicité des définitions superposées de la "secte", présentaient des difficultés insolubles. En utilisant "dérives sectaires", il semblait possible de contourner ce problème et d'affirmer — comme le font depuis longtemps les groupes critiques envers les sectes — qu'il ne s'agissait pas de s'en prendre aux croyances, mais uniquement à des actes, quels qu'ils soient et où qu'ils se produisent. Dans cette perspective, une "dérive sectaire" peut être aussi bien le fait d'une petite secte, d'un groupe religieux obscur, que d'une communauté appartenant à une grande tradition religieuse (par exemple une nouvelle communauté catholique connaissant des pratiques discutables).
En réalité, le passage de "secte" à "dérive sectaire", s'il permettait de mettre provisoirement de côté ces problèmes, ne les a pas résolus, mais les a plutôt déplacés: "dérive", mais pourquoi y ajouter "sectaire"? l'adjectif permet-il réellement de mieux les comprendre, ou ouvre-t-il plutôt la porte au retour du concept de "secte" aussitôt celle-ci évacuée? Et les "dérives sectaires" seraient-elles un phénomène moderne, liées à de supposées techniques nouvelles, ou s'agirait-il plutôt d'une transformation de nos sensibilités par rapport à certains types de démarches?
Bien sûr, les utilisateurs de la notion de "dérive sectaire" ont tenté de la circonscrire. La MIVILUDES définit ainsi une "dérive sectaire":
"Il s'agit d'un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l'ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société." (Qu'est-ce qu'une dérive sectaire?)
On remarque que cette définition n'implique pas automatiquement un groupe: un individu pourrait être à l'origine d'une "dérive sectaire". Au cœur de la définition se trouve la notion d'une "sujétion psychologique ou physique": c'est la perte de la liberté individuelle. Des pressions ou des techniques seraient exercées dans ce but. La déstabilisation mentale serait "toujours présent[e] dans les cas de dérives sectaires" (Principes d'action).
Revenons ici aux "dérives sectaires liées à l’islam". Dounia Bouzar explique dans son livre qu'on "ne repère pas de 'gourou' dans ces mouvances radicales. Il s'agit d'auto-endoctrinement et de conversions volontaires." (p. 75) Et d'ajouter: "le discours entendu 'fait autorité' parce qu'il 'fait sens' auprès de ceux qui sont touchés." (p. 76) (On pourrait cependant ajouter qu'il y a aussi des cas où l'influence d'un groupe fréquenté, de pairs, de contacts sur les réseaux sociaux joue un rôle dans la construction de la motivation de l'aspirant djihadiste.)
Cela ne semble pas correspondre à la définition de la "dérive sectaire" proposée par la MIVILUDES. L'expression semble plutôt utilisée pour rendre compte d'une démarche dont le radicalisme effraie et qui semble incompréhensible aux proches des personnes concernées, d'autant plus qu'elle se déroule parfois en un temps très court, avec le passage d'une existence et de références ordinaires au djihad en quelques mois, voire moins. Mais ni la soudaineté ni la radicalité d'adhésions à des causes extrêmes ne sont un phénomène nouveau, même s'il est compréhensible que cela déroute les proches et les inquiète, plus encore quand cela conduit en outre à l'action violente et éventuellement au sacrifice suprême.
La "dérive sectaire" étant associée à l'idée d'une "manipulation mentale" (d'un "lavage de cerveau", même si cette expression controversée est moins utilisée aujourd'hui), elle présente des avantages, du point de vue des proches: elle permet d'exonérer, au moins en partie, le "manipulé", et de permettre ensuite sa réinsertion dans la société, le cas échéant après une "rééducation". Un "manipulé" n'est plus entièrement responsable de ses actes: c'est une personne dont la bonne foi a été abusée.
Mais les jeunes ayant grandi en Europe et qui rejoignent un groupe djihadiste se sont-ils "lavé le cerveau" en regardant des vidéos djihadistes sur Internet? C'est une erreur de penser qu'ils n'ont pas choisi leur voie, prévient Julian Baggini, ce qui rejoint d'ailleurs les remarques de Dounia Bouzar sur un discours qui "fait sens". Nous avons du mal à accepter que des gens acceptent librement de faire des choses terribles, ajoute Baggini, mais "la radicalisation n'est pas un lavage de cerveau" (J. Baggini, "Radicalisation is not brainwashing. We need to rethink how we tackle it", The Guardian, 13 juillet 2014) Nul besoin de techniques mystérieuses. Des jeunes (et moins jeunes, d'ailleurs) peuvent être influencés ou manipulés, particulièrement dans certaines périodes de leur existence, de même qu'il n'y a rien de nouveau à l'activité de propagande et de recrutement déployée par des mouvements idéologiques radicaux: ajouter une couche explicative en présentant de telles situations comme des "dérives sectaires" n'aide guère à affiner l'analyse.
Parler de dérive sectaire évoquera pour beaucoup quelque chose qui paraît irrationnel, voire délirant. Il n'y a plus grand chose à expliquer, il n'y a pas de justification initiale à la démarche: il ne s'agit alors plus que de "sauver" la victime de "dérive sectaire" et de la réorienter s'il est encore temps. Il n'est pourtant pas nouveau que des gens s'engagent dans des pays étrangers au service d'une cause, qu'il s'agisse de défendre des opprimés ou de soutenir une idéologie: il en existe des exemples dans différents camps politiques à l'époque contemporaine, l'un des cas les plus connus étant celui des volontaires internationaux partis servir soit dans le camp républicain, soit dans le camp nationaliste pendant la guerre d'Espagne.
Ils n'avaient pas tous la même motivation, d'ailleurs: à côté de ceux que poussaient leurs convictions idéologiques, il y avait aussi des aventuriers ou des personnes en rupture de ban; il y avait toute la palette des comportements. Faute d'informations assez précises, nous nous abstiendrons d'affirmations tranchées dans le cas de la nouvelle vague du djihadisme: les observateurs suggèrent que les traits des candidats djihadistes ne correspondent pas toujours à ce que l'on attendrait et qu'ils ne viendraient pas spécialement de milieux défavorisés. En outre, des personnes au passé criminel en quête d'un mélange de rédemption, d'action et de violence peuvent aussi être séduites, à en croire ceux qui ont examiné les biographies de djihadistes. Il existe certainement une variété de profils et de motivations parmi les volontaires djihadistes, même si l'on retrouve des traits communs affichés, à commencer par le désir d'aller défendre des musulmans persécutés.
Le volontaire d'âge mûr, avec une longue carrière dans des groupes radicaux, ne présente certainement pas le même profil qu'un adolescent tout juste (ou même pas) majeur: le goût de l'aventure, l'appel d'un destin héroïque idéalisé (loin de l'implacable réalité d'un champ de bataille qui attend le candidat), le besoin d'embrasser sans réserve une cause pour donner un sens à une existence qui semble morne, la quête fantasmée d'un idéal rebelle, jouent probablement un rôle au moins égal à l'idéologie chez les aspirants djihadistes les plus jeunes. Malheureusement pour eux, la voie dans laquelle ils s'engagent est parfois sans retour. Parmi ceux qui reviennent, certains restent radicaux, mais d'autres ont été "guéris" du djihadisme par leur expérience. Pour en savoir un peu plus, on lira avec intérêt le récent entretien (en anglais) de Mads Schmidt avec un responsable de la prévention du radicalisme et de l'extrémisme de la police danoise ("Danish cops are trying to rehabilitate jihadis returning from Syria", VICE UK, 25 septembre 2014).
Il ne s'agit pas de démarches incompréhensibles. Nul doute que les groupes djihadistes, comme tous les mouvements radicaux fortement idéologisés, s'efforcent d'inculquer leurs convictions à ceux qui les rejoignent et de les former aussi sur le plan idéologique; mais cette idéologie ne peut convaincre durablement que ceux qui veulent bien l'être. (Qu'il puisse être difficile ensuite de rompre avec un groupe qui n'hésite pas à recourir à la violence est une autre histoire.)
C'est une bonne idée de fournir une aide et une information à des familles désemparées par le départ d'un de leurs membres vers des territoires de djihad, particulièrement quand il s'agit d'un jeune. Il est légitime que des services de sécurité surveillent ces itinéraires et se préoccupent de possibles conséquences de telles radicalisations, ou tentent des détections précoces en proposant un "numéro vert". Il est normal que des musulmans débattent et que certains disent leur rejet de ces doctrines construites sur une base islamique — non parce qu'ils auraient à s'excuser de quelque chose, mais parce que la revendication d'islamité du djihadisme ne leur laisse guère d'autre choix que de prendre position. En revanche, nous pouvons nous demander si le concept de "dérive sectaire" clarifie vraiment ce qui se joue ici.

Un nouveau cercle?

Les réactions des acteurs de "prévention des dérives sectaires" en France face à l'initiative de Dounia Bouzar ont été d'abord la fois bienveillantes et prudentes. La présidente de l'UNADFI a salué la fondation du CPDSI en expliquant que son association peut "apporter sa connaissance du processus d'emprise mentale sur des individus vulnérables, et du phénomène de rupture", mais en admettant que "l'UNADFI manque de recul et d'expertise concernant les particularités liées à l'islam" ("Un centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam", 2014). Tout en se félicitant "que des associations commencent à organiser l'accueil et la prévention des familles", la MIVILUDES "se montre réticente à voir dans ce phénomène de 'radicalisation' 'des dérives sectaires proprement dites'." Son président souligne la "liberté de religion et de conversion même quand le choix se porte sur un islam rigoriste" et évoque des "crises d'adolescence" (Le Monde, 24 mars 2014; voir aussi Jeune Afrique, 1er avril 2014).
Cependant, l'assimilation de plus en plus répandue aux "dérives sectaires" ainsi que la nature de ces engagements conduisent des proches à se tourner vers des structures comme la MIVILUDES: les acteurs d'une approche critique des sectes en France, tant gouvernementaux que privés, n'ont pas cherché à exercer un tel rôle, mais ont dû faire face à une demande qui leur est venue. Avec la multiplication de cas répercutés dans les médias, des collaborations avec le CPDSI s'amorcent pour répondre à une situation perçue comme urgente, indépendamment des questions de définition et de délimitation (ainsi que le relate Ingrid Merckx, "Jihad: 'Tous les humains iront en enfer'", Politis, 2 octobre 2014).
Comme nous avons eu l'occasion de le souligner dans plusieurs articles (par exemple la première partie d'un article publié en l'an 2000 et disponible au format PDF, 1,4 Mo), l'approche critique envers les sectes et "dérives sectaires" a eu tendance à s'étendre, par cercles concentriques, depuis les années 1970. Les milieux se préoccupant du sujet ont hésité à ajouter un nouveau cercle, en ayant peut-être le pressentiment que cela les conduirait plus loin qu'ils n'entendaient aller. L'évolution du discours public et les craintes suscitées par de nouvelles formes d'engagement djihadiste semblent cependant amorcer l'élargissement de la catégorie des "dérives sectaires" (si ce n'est des "sectes") à un type d'acteur supplémentaire.
Jean-François Mayer

1er octobre 2014, 15h40 (heure d’Europe centrale): quelques modifications et précisions de détail pour prendre en compte la dernière version de l’article, complétée après la mise en ligne. – 2 octobre 2014, 23h45 (heure d’Europe centrale): quelques actualisations et précisions pour tenir compte d’informations reçues après la publication, notamment dans la conclusion.
Sur l’État islamique, qui attire nombre de volontaires étrangers, et son fonctionnement, on peut lire un article du même auteur: Entre djihad, administration et apocalypse: réflexions sur l’«État islamique» (17 septembre 2014).

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