jeudi 26 septembre 2019

Les différences nationales en intelligence sont-elles génétiques ? (Obiter)



La fameuse carte des QI nationaux diffusée par Laurent Alexandre a remis le débat sur la table. Elle montre des résultats très inégaux sur les tests psychométriques à travers le monde : autour de 100 en Occident et en Asie du Nord-Est et autour de 70 en Afrique Sub-Saharienne.

Vivement critiquée dans les années 2000, la validité empirique de la carte ne fait plus débat. Le schéma général des disparités intellectuelles des différentes régions du monde est accepté par les plus éminents psychologues[1]. Des chercheurs affiliés à La Banque Mondiale ont intégré ces résultats dans une carte mondiale du capital humain[2] ; The Lancet, grande revue de médecine, a également publié une telle carte[3] ; les presses de Cambridge ont édité en 2018 un ouvrage entier sur la question, écrit par le psychologue allemand Heiner Rindermann, Cognitive Capitalism[4].

La carte de Richard Lynn est régulièrement mise à jour par son collègue David Becker[5] et The Intelligence of Nations est paru en 2019 pour présenter au grand public les nouvelles données et les méthodes de calcul des QI nationaux. Celles-ci intègrent les résultats donnés par le PISA, lesquels sont étroitement corrélés aux résultats des tests de QI.

La question qui semble animer la communauté scientifique n’est donc pas celle de savoir s’il existe des disparités intellectuelles entre les nations mais celle de leurs causes. Les héréditaristes et les environnementalistes s’affronteraient à ce propos. En réalité, la part génétique des différences entre les races fait l’objet d’une littérature bien établie[6], et ce malgré l’autocensure des chercheurs et les pressions institutionnelles[7]. Une chape de plomb morale s’est étendue sur l’université rapidement après la seconde guerre mondiale. Elle rend la recherche difficile mais pas impossible.

Pour saisir l’argument principal des héréditaristes, il faut préciser qu’un test de QI se compose de différents sous-tests, lesquels mesurent plus ou moins l’intelligence dite générale (g). g est la corrélation positive des différentes tâches (verbales, spatiales, mathématiques, etc.) qui sont au cœur des tests psychométriques[8]n’est pas qu’une construction statistique, c’est une réalité biologique largement héritable. Précisément, c’est la partie la plus héritable des tests psychométriques.

Les psychométriciens ont pu montrer, en toute logique, que les gains de l’effet Flynn[9] ou ceux observés chez les enfants adoptés[10] étaient les moins prononcés sur les sous-parties des tests qui mesurent le plus g. Ils ont également découvert que les différences raciales sont saillantes sur les sous-parties des tests qui mesurent le plus g[11]. Concrètement, cela signifie que ces différences ont une forte dimension génétique.

Les généticiens l’ont récemment confirmé. Grâce aux études d’association pangénomiques, l’on connaît des centaines de marqueurs génétiques associés à l’intelligence, et des données génomiques représentatives des populations du monde sont accessibles aux chercheurs. Aussi Davide Piffer a-t-il a pu constater que plus le quotient intellectuel national est élevé, plus la fréquence des marqueurs génétiques associés à l’intelligence est haute[12].

Pouvait-il en être autrement ? L’étude du fonds génétique de nos ancêtres du paléolithique et du néolithique jusqu’à la révolution industrielle montre une sélection naturelle toujours plus rapide, substantielle et locale[13]. L’agriculture, notamment, a accéléré l’évolution de l’humanité[14]. Il est admis que chaque culture est une niche évolutive qui sélectionne intensément des traits précis[15]. L’intelligence ne fait pas exception : Augustine Kong a montré, par exemple, que la fréquence des marqueurs génétiques associés à l’intelligence s’était réduite tout au long du XXème siècle en Islande[16]. Nos cerveaux se transforment constamment, l’on ne peut donc pas s’attendre à rencontrer deux populations intellectuellement similaires.

Heiner Rindermann montre les corrélations qui existent entre le QI national et diverses variables économiques et sociales[17] : par exemple, le revenu par tête (.82) ou bien le « bien-être national » qui prend en compte la richesse, la santé, la satisfaction dans la vie, le niveau de confiance, la démocratie, l’état de droit, l’égalité des sexes, la criminalité, la corruption et le taux de divorce (.71). C’est toute la civilisation qui dépend du capital cognitif.

Le capital cognitif des nations occidentales est doublement menacé. La menace la plus évidente est celle de l’immigration. La deuxième est celle de la corrélation négative qui existe entre l’intelligence et la fertilité[18]. Celle-ci aurait fait perdre à l’Occident depuis la révolution industrielle, qui est à l’origine de cette fertilité dysgénique, 10 à 15 points de QI[19]. Michael Woodley of Menie et son équipe estiment que, toutes causes confondues, nous perdons plus d’un point de QI par décennie[20]. Cette tendance lourde devrait être au sommet des préoccupations politiques, parce qu’elle détermine toutes les autres.

[1] Hunt, E. & Wittmann, W. (2008). National intelligence and national prosperity. Intelligence, 36, 1-9.
[2] http://www.lse.ac.uk/fmg/assets/documents/papers/discussion-papers/DP783.pdf,
[3] https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(18)31941-X
[4] https://www.cambridge.org/core/books/cognitive-capitalism/7C10B724756D97F00B7AF0515B800CC5
[5] https://viewoniq.org
[6] Philippe Rushton, Arthur Jensen, « Race and IQ: A Theory-Based Review of the Research in Richard Nisbett’s Intelligence and How to Get It », The Open Psychology Journal, 2010
[7] https://pumpkinperson.com/2018/12/22/elites-secretly-believe-in-hbd/ ; Helmyth Nyborg, «The Sociology of Psychometric and Bio-Behavioral Sciences: A Case Study of Destructive Social Reductionism and Collective Fraud in 20th Century Academia », in The Scientific Study of General Intelligence, 2003
[8] Pour une synthèse, voir les chapitres consacrés à g dans The Nature of Human Intelligence édité par Robert J. Sternberg (2018) ; pour une approche complète, voir The g Factor d’Arthur Jensen (1998).
[9] Jan te Nijenhuis, « Is the Flynn effect on g?: A meta-analysis », Intelligence, 2013
[10] Jan te Nijenhuis , « Are adoption gains on the g factor? A meta-analysis », Personality and Individual Differences, 2015
[11] Jan te Nijenhuis, « The Flynn effect, group differences, and g loadings », Personality and individual differences, 2013 ; Jan te Nijenhuis, « Spearman’s Hypothesis Tested on Black Adults: A Meta-Analysis », Journal of Intelligence, 2016
[12] David Piffer, « Evidence for Recent Polygenic Selection on Educational Attainment and Intelligence Inferred from Gwas Hits: A Replication of Previous Findings Using Recent Data », Psych, 2019
[13] Hawks, John, Eric T. Wang, Gregory M. Cochran, Henry C. Harpending and Robert K. Moyzis, « Recent acceleration of human adaptive evolution », Proceedings of the National Academy of Sciences, 2007
[14] Gregory Cochran, Henry Harpending, The 10,000 Year Explosion: How Civilization Accelerated Human Evolution, Basic Books, 2009
[15] Kevin N. Laland, « How culture shaped the human genome: bringing genetics and the human sciences together », Nature, 2010
[16] https://www.pnas.org/content/114/5/E727
[17] https://www.cambridge.org/core/books/cognitive-capitalism/7C10B724756D97F00B7AF0515B800CC5
[18] http://books.imprint.co.uk/book/?gcoi=71157100317440
[19] L’effet Flynn ne portant pas sur g, il a camouflé cette baisse séculaire.
[20] https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0191886914006278 ; https://psycnet.apa.org/record/2017-42699-001

Auteur : Obiter.
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Explications 1 et 2 données par Obertone :

1) Immigration fait baisser le QI.

2) Les plus intelligents (au sens QI élevés) font moins d'enfants. Et les moins intelligents font plus d'enfants. Donc au fur et à mesure...

3) 3e cause (explication perso) : Culturellement, l'éducation nationale est volontairement (par les mondialistes) et involontairement (par les gauchistes idiots utiles des mondialistes) bousillée petit à petit depuis 60 ans, donc le rendement intellectuel n'est pas optimal par rapport aux années 50-60. Ça demande à être testé en comparant le QI initial et final de deux cohortes d'enfants similaires, mais différant par l'enseignement l'une suivant les programmes et manuels de 50-60 et l'autre des programmes et méthodes actuels. Mais bon, pour moi, le résultat du test ne fait aucun doute.

4) récemment, années 60 : apparition de la télé et encore plus récemment console, jeux vidéos et encore plus récemment applis, réseaux sociaux. Or, ces apparitions ont un impact négatif majeur sur la cognition notamment -mais aussi sur plein d'autres aspects de la vie - et chez les jeunes, c'est encore pire, puisque cela perturbe gravement et endommage le développement naturel des fonctions cognitives (voir travaux de Michel Desmurget)

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