dimanche 8 décembre 2019

Blanquer : il faut augmenter les salaires des enseignants

Pofekko : Le montant de notre augmentation est simple à calculer à partir du moment où les conditions sont connues.
Elles seront annoncées le 12/12.
Notre ministre pourrait nous annoncer le montant de celle-ci dans la foulée avec simulateur en ligne sur le site de l'ensap.
Or, il annonce des discussions jusqu'en 2025. Si les intentions sont bien celles annoncées (niveau de pension inchangé),
ll n''y a pas à négocier, juste à appliquer une formule.
Mais où sera l'économie avec des pensions identiques et des salaires accrus de 50%?

C'est bien là que le mensonge pointe son nez. La promesse d'une revalorisation de nos traitements pour garantir nos pensions est intenable si le projet est de faire des économies (et c'est le cas, que l'on arrête avec ces histoires pour enfants de'justice sociale).

tachai : Un conseil: allez sur le simulateur ENSAP, règlez l'indice sur 798 (fin de HC), et capturez l'écran (je l'ai fait pour départ 62 ans et départ 64 ans). Quand on aura le nouveau système et un nouveau simulateur ENSAP, ce sera alors le moment de prouver la probable amputation du montant de la retraite...

@jul: je te rejoins sur le fait que ce métier manque de considération a minima sur les 8 premiers échelons de la CN.
Notre pouvoir d'achat est celui d'une cat B.
A l'origine, nous étions calés sur les soldes militaires.
Aujourd'hui, nous sommes décrochés. Un prof est payé comme un sergent chef. Un lieutenant (23-27 ans) a un indice supérieur à 500.

Nous sommes des "sous-officiers" de l'éducation et non pas des cadres (ou officier pour rester dans l'ambiance kaki).



Amethyste : Voici le texte d'une collègue, où comment faire comprendre le pourquoi de la grève à nos élèves collègues :

"Imaginez !!!

J'ai baissé la moyenne de tous mes élèves de 6èmes de 8 points. Je leur ai quand même dit qu'ils seraient valorisés à partir de la 4ème de 0,5 point puis progressivement jusqu'au bac pour retrouver leur moyenne!!!

Imaginez !!! Ils ont râlé !!!

"-Mais vous ne serez même plus notre prof !

- Et mais c'est ce qu'on mérite dès aujourd'hui !
- Et puis on ira même pas dans les mêmes lycées !

- Et untel qui veut pas aller jusqu'au bac parce qu'il a un autre projet !

- et gnagnagna et gnagnagna"

Imaginez !!!


Je leur ai dit que s'ils bossaient plus et rendaient des exercices supplémentaires faits sur leurs vacances par exemple ils auraient sans doute des 0,01 points en primes... d'ailleurs finalement c'est que comme ça qu'ils les récupéreront les points...mais ils les auront, c'est promis! Bon pour être sûr de tout récupérer il faudra peut-être redoubler un an ou deux pour avoir le temps de tout récupérer quand même."

amethyste : 

la lettre qu'aurait adressée un prof de l'ENCPB à Blanquer après le courrier qu’on a reçu avant hier :

Monsieur le Ministre,

Je pense que je viens d'être victime d'un mail frauduleux se faisant passer pour un message provenant de votre ministère.

Les indices de la supercherie sont patents: selon ce mail, on assurerait une retraite de 1000 euros au moins par mois pour une carrière complète ce qui est, de toute évidence, une plaisanterie de très mauvais goût. Et cela sans parler d'une éventuelle revalorisation des salaires des enseignants présentée comme très hypothétique.


Veuillez prévenir vos services.

Étant donné l'état de nervosité dans les salles des professeurs, ce mail pourrait être pris au sérieux par des collègues moins vigilants que moi et cela pourrait mettre le feu aux poudres.


Très cordialement.

mgb35 : Sur France 2, Darmanin a annoncé que la revalorisation des profs coûterait 500 millions par an. On est 900 000 : ça fait 550 euros brut par an... Donc 38 euros net par mois!

Champagne!

gp20 : De la bouche de Blanquer sur LCI... 400 millions ... 30 balles par mois , il se fout de nous.

Balthazard : L'unsa et le sgen se vendront-ils pour ça?...ça ne doit même pas faire trente deniers..?

Lefteris : Je crois qu'il est vain de discuter d'une éventuelle augmentation autre que symbolique. Le chef a dit non, Darmanin a dit non, pas de mesures globales. Blanquer se dépatouille en éléments de langage et annonces contradictoires. Je crois que c'est Descartes qui disait qu'il est d'usage de se méfier de ce qui nous a une seule fois trompé. Comment donc faire confiance à quelqu'un qui a menti jusqu'ici de A à Z, qui utilise systématiquement le langage à contresens et qui en l'occurrence n'est même pas sur la ligne de ses chefs ?

Et même si les enseignants étaient remontés à niveau égal de la moyenne de cadres A, ce qui fait un bon 30 % selon le rapport FP lui-même,  ils perdraient encore puisque tout le monde va perdre dans le système à points. Lequel système est de toute manière à rejeter, car il signe à terme la fin de la répartition et l'arrivée des fonds de pension.  Je ne sais pas si c'est une coïncidence, mais je ne cesse de recevoir, en papier et en ligne,  des propositions de   banques et d'organismes pour compléter la retraite.

Il  faut empêcher cette réforme des retraites, sans oublier en plus la revalorisation en fonction de la catégorie administrative.Le problème de la chute vertigineuse des recrutements et de la fin du métier d'enseignant en tant qu'agents publics, fonctionnaires de l'Etat, n'est pas résolu.

@Dame Jouanne a écrit:
Même pas besoin d'une collusion ou d'un complot pour ça, plutôt une convergence d’intérêts : d'un côté un gouvernement à tendance libérale qui cherche à faire des économies de budget, de l'autre des banques qui profitent des circonstances et espèrent faire du profit...

Lefteris : 
Convergence d'intérêts a minima, collusion souvent, complot non car c'est une idéologie et un lobbying affichés. Ce sont les grands groupes financiers, qui pèsent au niveau de l'UE et même du monde, qui poussent à la roue pour des réformes qui vont toutes dans le même sens :recul de l'Etat social au profit des épargnes privées (mutuelles, retraites), passage d'un maximum de services publics au privé, concessions ou même vente au privé pour l'exploitation de biens publics, externalisation. Ce sont toutes les facettes de la même politique, illustrée magnifiquement par la circulaire Bolkestein de 2001. La baisse des dépenses publiques induit la baisse de l'impôt et un meilleur rendement du capital, qui en plus bénéficie de nouvelles sources de revenus, s'empare de territoires entiers de profits (santé, éducation, marché de la sécurité privée, exploitation des infrastructures comme autoroute et aéroports, etc.). Coup double. Les retraites n'échappent pas à la règle.

Dame Jouanne : Collusion est trop souvent utilisé à mes yeux comme synonyme d'accord plus ou moins secret, de complot. Or c'est, comme tu le dis très bien, un système utilisé au grand jour et dont les mécanismes se retrouvent dans les grands groupes financiers et en haut de l'état.

Lefteris : 
C'est vrai. Mais si le mécanisme général est avoué, revendiqué, là où l'on est à la limite de la collusion, c'est que chaque réforme formant une pièce de ce grand projet est présentée indépendamment et cache soigneusement les tenants et aboutissants ainsi que les bénéficiaires.
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble". La stratégie du puzzle, expliquée sans détours par F. Robine.


Laotzi : Il faut mettre en lien les différentes réformes entre elles. La réforme du CAPES supprime quasiment toute base disciplinaire dans le recrutement : l'idée est que le futur professeur ne soit plus qu'un exécutant qui applique des schémas de cours tous faits venus d'en haut. Par conséquent, il n'y a plus de justification possible à un ORS de 18h, puisque le temps de préparation  (et tout le temps invisible de veille scientifique, de lectures personnelles etc.) serait réduit à peu de choses, le temps de correction sans doute réduit aussi par des évaluations standardisées.

C'est ce que Macron appelle l'évolution du métier d'enseignant : des exécutants qui tendront vers les 35 h de présence, peut-être légèrement mieux payés certes.

X : Même lecture. C'est d'ailleurs la première année où je sens une réelle pression de la direction pour uniformiser nos enseignements et nos évaluations.

http://www.neoprofs.org/t126501p125-blanquer-il-faut-augmenter-les-salaires-des-enseignants

Celadon
Ils ont mis le temps... mon fils en primaire courant années 80 (dans une école française à l'étranger) était déjà soumis à ces évaluations standardisées à la virgule et à la minute près. C'était le début du cauchemar et l'étranger a toujours servi de labo et de vitrine, annonçant ce qui allait s'imposer quelques années plus tard en France. Je suis donc étonnée que cela ait pris autant de temps !

Sylvain de Saint-Sylvain
Je pense que le gros problème c'est que la classe dominante a réussi à imposer ses termes. La question du salaire doit être déliée de celle du temps de travail. Notre traitement est indécent au regard de notre qualification. Et que l'état paye sans considération de notre qualification et place la question sur le terrain du temps de travail est dangereux pour tout le monde.

@yseult
Notre gros problème, c'est que dans la tête des gens, on fait 18 heures, point. Il faudrait une grosse campagne de communication de la part des syndicats pour préciser «devant élèves» à chaque fois que les mots «18h» sont prononcés, sous-entendant ainsi le travail invisible !
Je vois bien une affiche mettant en parallèle Pujadas ou je ne sais qui du 20h avec écrit dessous "4 h de jt par semaine" et un prof avec écrit dessous 18h devant élèves. Vous pensez vraiment qu'ils ne préparent pas leur travail ? Avec toute une liste de ce qu'on fait en plus petit (genre ça ne se voit pas, travail invisible! - réunion, correction, copies, ...).

Celadon : Tu veux rire ? Même si tu dis que tu fais entre 40 et 50 h, ils ne te croiront jamais. Seuls les conjoints et les enfants peuvent témoigner de ce qu'est la vie à la maison des enseignants. Il faudrait les mettre en scène. Faire des saynètes, oui.

Mais ils sont convaincus de toute façon que si on passe autant de temps en préparations et corrections au bout de tant d'années d'exercice, c'est parce qu'on est incompétent et que par conséquent on ne mérite pas plus...

Lefteris : 
Le syndicalisme, dont l'histoire est compliquée, faite de scissions, de recompositions (on s'y perd vite dans le détail, moi le premier), est nourri de deux grandes tendances. Le syndicalisme d'origine chrétienne et le syndicalisme de lutte pour la défense des intérêts matériels et moraux.

Le syndicalisme chrétien est  issu de l'esprit de l'Encyclique Rerum Novarum, du pape Léon XIII, à la fin du XIXe, qui tend à l'amélioration de la condition ouvrière, mais sans s'opposer au pouvoir temporel, en accompagnant ses décisions dans le sens d'un mieux-être pour les salariés. Il participe donc au système, ne le remet pas en cause. C'est ce qu'on appelle le "corporatisme", car il est incorporé à la chaîne qui va de la décision à la base, terme dont le sens est aujourd'hui dévoyé et mal compris. C'est le type de syndicalisme que le pouvoir appelle de ses vœux en les nommant "corps intermédiaires".

La CFDT, issue d'une scission de la CFTC, est dans cette tradition et avait encore récemment dans ses statuts le rappel de ses origines chrétiennes. On retrouve très nettement cette volonté d'accompagnement dans la CFDT actuelle : code du travail, retraites, adhésion aux réformes scolaires, pour ne citer que les temps forts les plus récents

A l'opposé, un syndicalisme de lutte naît de la charte d'Amiens. Son analyse (marxiste) des rapports sociaux et de force entre le capital et le salariat le conduit à s'opposer et revendiquer, estimant que les intérêts de ceux qui  possèdent le pouvoir et l'outil de travail sont irrémédiablement divergents. C'est la CGT qui fait scission définitive en 1948, une partie faisant de la politique et proche du parti communiste, et même du stalinisme à une époque, l'autre refusant la politique des partis et ne revendiquant que la défense pragmatique des salariés. Différence qu'on retrouve aujourd'hui encore  aux élections, l'une se prononçant pour ou contre un candidat, l'autre refusant toute consigne de vote.  Mais aucun des deux n'accepte le "corporatisme", et la notion de "corps intermédiaires" leur est étrangère.

On voit la ligne de fracture entre le syndicalisme d'accompagnement et le syndicalisme de lutte. En schématisant, le syndicalisme d'accompagnement ne remet en question aucune structure sociale et hiérarchique, il compte sur la compréhension mutuelle, voire la charité. Le syndicalisme de lutte ne croit à l'amélioration du salariat que par une réforme des structures et par le rapport de force.

La CGC est un cas à part : elle constate que l'encadrement, sans être le pouvoir,  n'a pas les mêmes caractéristiques que les autres salariés, forme une classe spécifique et se développe au XXe s. sur les revendications propres à ses intérêts.

Voilà pour les cinq grandes confédérations ayant la présomption de représentativité (CFDT, CFTC, CGT, CGT-FO, CGC).

Je laisse de côté les syndicats "récents" (SUD, FSU, UNSA), qui sont représentatifs de fait (ils présentent des listes et ont des élus) , issus des unions de syndicats nées de scissions de fédérations  ou des regroupements de syndicats "autonomes" d'avant les lois sur la représentativité. Ils penchent  selon les cas vers telle ou telle des orientations citées plus haut. Là, il faut vraiment suivre, c'est très complexe.

@Tiberius
Nous devrions tous être d'accord avec l'idée de conditionner l'augmentation du salaire des enseignants avec l'augmentation du temps de travail!!
Pourquoi?
Depuis 20 ans que j'enseigne, mon temps de travail a considérablement augmenté (classes surchargées, tâches administratives chronophages, etc.. la liste serait tellement longue..)
L'augmentation du temps de travail des enseignants a donc déjà eu lieu.
Il reste maintenant plus qu'à augmenter les salaires pour tenir sa parole.
J'ai bon ????

Lefteris
Exact , la liste serait longue. Mais j'ajoute quand même :  une classe de plus du fait de la réduction des horaires élèves et des groupes, et la réunionite aggravée.
Bon, Blanquer a menti depuis le début, à commencer par sa  "confiance" imposée par lois, décrets et menaces qui n'inspire en fait que la défiance. Pourquoi penser une minute qu'il songe à revaloriser les enseignants ? D'autant que le maître a dit non... Je serais même prêt à parier que la paupérisation et l’écœurement font partie du projet de dégraissage pour mettre en place de nouveaux types de recrutement : contractuels,  enseignants de collège ou collège-primaire.

Nigousse : C'est comme l'importante revalorisation qu'il avait promis aux stylos rouges et qui est devenue 300 euros bruts annuels annoncés tel un crachat en pleine face juste avant la rentrée ?

Blanquer, anciennement très proche de Fillon avant de devenir macroniste, ancien de la DGESCO, auteur entre autres des superbes primes au mérité allouées aux recteurs serviles fermant un max de classes, on ne saurait croire un mot sortant de sa bouche.

Je supplie tout le monde de lire le livre de Juan Branco "Crépuscule", si vous ne devez lire qu'un ouvrage dans les 10 prochaines années, c'est celui-là; les quelques naïfs qui subsistent comprendront enfin que le peuple français n'est rien pour Macron et sa clique (Pinault, Arnault, Niel gendre du second, Pigasse, Drahi, Bolloré....). Et retenez le nom de Gabriel Attal, c'est votre prochain maître !

Balthazaard
C'est un processus de longue haleine... dévalorisation des diplômes dans tous les domaines pour que l'échelle salariale reste purement question d'appréciation locale au bon gré de l'employeur... On vous paie pour un emploi, pas pour votre qualification, si elle est suffisante, ça marche au tarif qu'on vous donne, sinon vous dégagez. Cela dit, beaucoup ici argumentent dans ce sens.

Lefteris
Les qualifications, ce sont les statuts. Et les statuts, "on" veut s'en débarrasser. Il sont synonymes de garanties, tant en ce qui concerne l'emploi que la rémunération. Ca commence par la dévaluation, qui précède la destruction, des diplômes nationaux. Puis des concours. Place aux compétences, aléatoires, changeantes et soumises à jugement local.

Tout salarié passe dans la dépendance non plus de conventions collectives, mais d'un employeur, l'isolant dans une négociation (fictive) de gré à gré, l'empêchent de recourir en se référant à des barèmes et dispositions nationales (toute ressemblance avec le PPCR serait totalement fortuite...).

C'était le but de la casse du code du travail, c'est le but de la casse des statuts de la fonction publique. En s'attaquant à une des bases, on détruit tout l'édifice.

Laotzi : 
https://www.humanite.fr/education-les-profs-face-au-tableau-noir-de-la-reforme-des-retraites-680965

Au-delà des congés, mardi, lors d'un « briefing » réservé à des journalistes choisis, le ministre de l'Éducation a lâché quelques « pistes » : pas de revalorisation globale, donc, mais des primes, conditionnées à des missions. Comme la prime pour l'éducation prioritaire, qui serait à l'avenir attribuée au mérite. Ou la fonction de directeur en primaire, qui serait revalorisée en échange d'un statut hiérarchique que les enseignants refusent.

Si ce type de mesures pourrait aboutir à un niveau de pension correct, en apparence et en moyenne, il entraînerait en réalité une explosion des inégalités, basée sur une gestion des carrières « à la tête du client » (et de sa docilité). C'est donc à un véritable chantage que se livre le gouvernement : soit les enseignants acceptent une redéfinition complète de leur métier et de leurs carrières, ou une dégradation profonde de leurs retraites. Gageons qu'ils seront très nombreux dans la rue le 5 décembre pour refuser ce choix mortel.

https://www.marianne.net/economie/salaires-quelles-professions-augmenter-en-priorite
Le rapport des Français avec le monde enseignant est pour le moins ambigu. Ils reconnaissent un rôle majeur aux profs mais se montrent sévères avec eux. Pour ne pas dire injustes : selon un sondage OpinionWay, 56 % des personnes interrogées estiment que les profs sont « suffisamment payés ».

A regarder les comparaisons internationales de plus près, ce jugement mérite un examen plus approfondi : les enseignants français sont particulièrement mal lotis en termes de rémunération, par rapport à leurs confrères européens. Après quinze ans de métier, les professeurs français dans le primaire gagnent moitié moins que leurs homologues allemands (32 500 € bruts en moyenne, contre 66 000 € outre-Rhin). Dans le secondaire, les écarts sont similaires. Les profs français sont également largement moins bien payés qu’en Espagne, en Italie ou même au Portugal.

Ajoutez à cela le stress et les problèmes psychologiques liés aux zones géographiques les plus difficiles du territoire et la coupe est pleine. On peut désormais douter de l’attractivité du « plus beau métier du monde », comme le définissait l’ancien ministre de l’Education Luc Chatel.

@gauvain31
Attention, les enseignant allemands font des séances de 45 minutes .... il faut donc rajouter 15 minutes. Et même rapporter au temps de travail des enseignants allemands, les enseignants français restent sous-payés. Et en plus leur salaire a diminué de 6% en 18 ans. Seule la Grèce a fait pire. Donc oui, il y a un problème évident entre la classe politique française et les enseignants...... ils ne leur jamais pardonné mai 68.... ça fait 40 ans que les enseignants français se font en réalité humilier.

Lefteris
Voilà, comme je le rabâche, pourquoi il  faut arrêter de comparer les enseignants de divers pays, parce que ça ouvre le champ à des débats interminables sur les obligations de service, le niveau de vie du pays, le niveau réel des enseignants, la polyvalence (au passage, des enseignants polyvalents il y en a en France , HG/ LC/ PC sans compter  les PLP), la couleur des chaussettes du ministre et la météo locale. PISA, on le met aux lieux d'aisance, c'est un système adapté à certains types de pays, "piloté" par l'OCDE.
Des faits, rien que des faits :  salaire moyen d'un enseignant français = catégorie B de la FP. Point  final. Et personne ne peut par la rhétorique persuader des gens sous-payés et sous-considérés qu'ils le sont bien. La preuve : fuite des candidats aux concours, départs importants et démotivation de ceux qui ne peuvent pas partir. Un fait, même nié, reste un fait, disait Orwell.

@Filnydar a écrit:
Les carrières d'enseignants ne sont simplement pas compétitives, et l'intérêt des jeunes est de faire autre chose.

Lefteris : 
C'est aussi simple que ça. Pas besoin d'aller chercher loin, on le voit autour de soi. Familles, amis, enfant d'amis : personne ne veut plus être enseignant. Soit ils n'ont pas le niveau et ne seront pas enseignants de toute manière ; soit ils l'ont et ils feront autre chose. Pire, des facs ne menant pratiquement qu'à l'enseignement (les lettres, par exemple) sont désertées pour éviter ce métier.
Tout ce qui pourrait compenser (liberté d'organisation, horaires, intérêt disciplinaire ...) est systématiquement attaqué. C'est pour ça que le "raisonnement" qui consiste à admettre qu'on ne peut plus recruter tout en affirmant qu'il faut durcir encore plus les conditions s'écroule tout seul. Le seul avenir prévu par nos dirigeants, c'est de mettre des contractuels de passage, n'ayant pas forcément le niveau requis, pour faire de la présence dans les classes.

@Elipher a écrit:
Dire que le modèle de l'enseignement privé est "le seul qui fonctionne dans ce pays", est tout à fait discutable. Il "fonctionne" à quel niveau ? Les élèves dans le privé apprennent leurs leçons sans broncher et ont de bons résultats au DNB et au Bac ? Les enseignants ne rencontrent pas de "problèmes" de discipline ? Les enfants qui y sont inscrits sont mieux éduqués ? Ils proviennent de familles bourgeoises, pour la majorité, qui refusent que leurs enfants soient dans une classe où quelques "élèves difficiles empêchent que la chair de leur chair puisse apprendre de manière efficace et rentable ? Pour moi, tout cela n'est pas de l'éducation...

Lefteris : 
L'enseignement privé n'est bon que lorsqu'il a de son côté le rapport de force, à savoir la loi de l'offre et la demande. Ce qui est le cas dans mon secteur (pas forcément des familles très bourgeoises, plutôt des milieux où l'on s'inquiète, énormément d’enseignants d'ailleurs). Il y a une place pour dix demandes, donc on sélectionne (dossier exigé), on vire les pénibles, on sanctionne les refus de travail. Les directions et enseignants savent très bien ce que les parents viennent y chercher : du calme, des cours musclés, pas d'"activités" de "projets". Si tout le monde allait dans ces établissements, le problème du public s'y installerait également, et c'est d'ailleurs apparemment le cas dans les régions où le privé, nombreux , n'a pas "la main". Des collègues se plaignent des mêmes maux que dans le public.

@Elipher
Oui, les enseignants sont corporatistes

Lefteris : 
Ce n'est d'ailleurs pas un gros mot. Tous les salariés s'intéressent à leurs conditions de travail et de rémunération, veulent les améliorer (ou plutôt, en ce moment : ne pas les voir se dégrader encore plus) et c'est parfaitement normal.

Il faut totalement sortir de cette phraséologie, même en la citant, propre à une certaine droite et à une vison complétement individualiste des choses.
Pour eux, soit un syndicat porte des intérêts généraux qui dépassent le cadre d'une profession.....> le syndicat fait de la politique donc outrepasse son rôle...
Soit le syndicat défend les intérêts d'une profession .....> il est corporatiste....

Balthazaard
Ces mots n'ont pour but que d'enfermer l'action syndicale dans une contradiction et la réduire à néant. "Vous êtes corporatistes"...pas de réponse pour moi, ou plutôt "va discuter avec tes copains du café du commerce!!!! et poster dans les réactions des lecteurs du figaro.."
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gp20
Quand les députés s'octroient 300€ de plus pour se loger en RP, en plus d'être un scandale, c'est pas aussi du corporatisme ?
Pas un journaleux pour les reprendre quand ils sortent leurs âneries sur le corporatisme alors que ce sont probablement les pires à ce niveau-là.

Lefteris : 
Bien entendu, dès qu'on a une vision un peu plus large des choses, et historique, on sait qu'il faut à la fois lutter sur le plan global, car le rapport de force capital-travail ne s'exerce pas sur un seul métier, que chaque situation particulière n'est qu'un avatar d'une situation globale, mais qu'il faut que chaque profession se batte selon ses spécificités.

Marcel Dugenou au café du Commerce ne le sait pas, mais ceux qui lui ont enfoncé ces clichés dans le crâne le savent pertinemment et l'ont fait précisément pour diviser les salariés.

A noter que cette stratégie politique globale se décline localement, en divisant les personnels au sein d'un métier, voir d'un service, en organisant des conditions de travail, de rémunération, d'évaluation différentes. Le management n'est que la continuité de la politique.

"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble". La stratégie du puzzle, expliquée sans détours par F. Robine.

http://www.neoprofs.org/t126501p150-blanquer-il-faut-augmenter-les-salaires-des-enseignants

chmarmottine :
Reçu ce jour un mail de notre cher ministre :

Pour les enseignants

Du fait du montant plus limité des primes versées aux enseignants par rapport à d’autres fonctionnaires comparables, le Gouvernement s’est engagé à ce que la mise en place du système universel s’accompagne d’une revalorisation salariale permettant de garantir un même niveau de retraite pour les enseignants que pour des corps équivalents de la fonction publique.

Cet engagement a été formulé par le Président de la République et le Premier ministre. Il sera formalisé dans le projet de loi créant le système universel.

Je vous tiendrai régulièrement informés de l’avancement des discussions entre le Gouvernement et les organisations syndicales.

Celadon : Euh... Macron a déjà dit non à Rodez. Trop cher.

LadyC
Mais si, mais si. Il suffit d'augmenter les ORS et les HSA obligatoires. Un peu de bonne volonté, voyons. Si on veut une retraite équivalente à celle des autres, il faut commencer par travailler autant que les autres, ça se comprend.

Lene75 : Et grâce à ça, nous aurons le droit à la même retraire de misère que les autres fonctionnaires, parce qu'il s'agit bien de s'aligner sur leur future retraite pourrie et pas sur l'actuelle, hein. Donc bosser toujours plus pour gagner toujours moins.

gp20 : Leur communication est tellement cousue de fil blanc, on nous prend encore pour des imbéciles. Perso, ce genre de message me conforte encore plus dans ma détermination. Après tout, une promesse n'engage que ceux qui y croient. abi

Hypermnestre :
"A été formulé"… "sera formalisé"…
C'est bon, ça ne prend pas. Quand ils ont voulu supprimer (modifier) l'ISF, ils l'ont fait, ils n'ont pas rivalisé de circonvolutions pour dire que oui bientôt enfin prochainement on va certainement enfin on va voir etc etc. Ils l'ont fait.
Donc il donne un chiffre, précis, ou rien. Le reste, c'est de l'enfumage mal fait : plus personne n'y croit.

Celadon : 
En effet, et c'est même la première mesure prise. Il y avait urgence à remercier les tuteurs.
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Graisse-boulons : 
Ben moi j'en ai une, de réforme : je suis sûr qu'elle va plaire au gouvernement car elle va dans le sens de ce qu'ils disent pour nous vendre celle de retraites : "basée sur l'égalité et la transparence". Elle consiste en l'abolition de ce système de "primes", mis en place dans la fonction publique, précisément pour créer discrètement de l'inégalité en donnant des "biscuits" à de petits groupes sans toucher à la grille statutaire. Je suis pour l'arrêt total et immédiat du versement de TOUTES les primes, et pour la conversion du montant ainsi économisé en augmentation de la valeur du point pour tous les camarades. Les primes des C dans la grille des C, les primes des B dans la grilles des B et les primes des A dans la grille des A...Elle peut se faire du jour au lendemain à euro constant et personne ne pourrait dire que c'est inégalitaire...j'aimerais bien voir la réaction de certains de nos syndicats si le ministre leurs proposait ça pour rétablir l'équité entre les profs et les autres cat A...j'aime bien rigoler, même seul...C'est sûr qu'on verrais des masques tomber...

Hora : Très bonne idée !
Mais... les enseignants ont été tellement travaillés par l'idée qu'ils sont investis d'une mission rédemptrice de réduction des inégalités sociales qu'ils sont, en l'état des choses, parfaitement capables de considérer qu'ils méritent effectivement moins de pognon que les autres agents.
Tant que nous ne serons pas majoritairement persuadés que nous méritons de gagner au moins autant que les autres car notre travail est au moins aussi important, et qu'il doit être considéré comme un métier au moins autant que les autres métiers, et non comme un devoir oblatif, nous serons traités comme nous sommes traités depuis que les gouvernants trouvent hyper confort de faire des économies sur le dos de ces andouilles de profs.

Pseudo-intellos : Il y a de l'idée, mais bon, je pense que certaines primes sont justifiées (primes de nuit, par exemple).

Graisse-boulons : Bah non : ça c'est une indemnité pour travail de nuit. Et c'est vrai qu'en fouillant un peu on trouve quelques indemnités justifiées...pour les primes c'est en général du bidon genre "technicité" (???????) et nous?, on en a pas de la technitruc ? Ou "prime d'informatique" pour les informaticiens...il y en a plein, et les appellations n'ont pas cherché à brouiller les pistes : c'est du salaire hors grille, point/barre...Alors, ok pour certaines indemnités, mais alors, pourquoi n'avons nous pas d'indemnité pour achat de matériel ? Un ordi, des livres, une pièce dédiée à la maison pour laquelle nous payons des impôts...ça va chercher combien là, l'indemnité que nous n'avons pas ?...


Balthazard : En plus j'aime bien la comparaison de notre niveau de prime avec le niveau moyen de la FP!!!! Je suppose que notre % minable est compté dans le % moyen et donc que vu notre nombre (54% environ de la FP de l'état) cela tire le total vers le bas. J'aimerais une comparaison avec la FP HORS enseignants, ce serait plus parlant.



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Laotzi : Et même si les pensions ne baissaient pas avec la réforme (ce qui est évidemment outrageusement faux), on n'en voudrait pas pour autant : ce système à point est une porte ouverte à la capitalisation, et permettra dans le futur (quand Blanquer s'en lavera les mains) de geler le point de pension.

Celadon : Geler sera un moindre mal. Ce n'est pas la conception de Fillon. Et s'il le dit clairement devant le MEDEF, c'est qu'il sait de quoi il retourne.


La gréviste a écrit:

Monsieur le président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps.
Je viens de recevoir
Un mail de M’sieur Blanquer
Un mail qui m’rend amère
Qui crée une colère noire.
Monsieur le président
Y’en a marre du mépris
D’vous et d’vos potes nantis
Envers les pauvres gens.
C'est pas pour vous fâcher,
Il faut que je vous dise,
Ma décision est prise,
Je m'en vais faire l’piquet.

Depuis que je travaille,
J'ai vu de l’engagement,
J'ai vu du dévouement
Mais aussi d’la fatigue.
Certains ont tant donné
D’eux mêmes n’ont pas pris soin
Qu’ils arrivent un matin
Tout prêts de s’effondrer.
Quand enfin ils s’arrêtent,
Espèrent du repos,
Vous les mettez K.O.,
Détruisant leurs retraites.
Demain de bon matin
Contre le règne de l’argent,
Qui nous rend tous perdants,
J'irai sur les ronds-points.


Nous serons des millions
Dans toutes les villes de France
De Bretagne en Provence
Aux manifestations :
«Refusez d'obéir,
Refusez ce scandale,
L’ordre néolibéral,
Refusez de subir.»
S'il faut donner son temps,
Allez donner le vôtre,
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le président.
Face à la maltraitance,
A l’école d’la défiance,
Devant toute cette souffrance
J’oppose ma résistance.

@epekeina.tes.ousias a écrit:
Un truc que je ne comprends pas (mais je ne suis pas matheux et incapable de tenir le budget de l'Etat): ce matin, le ministre Blanquer disait qu'il fallait revoir les primes pour compenser une perte dans les pensions (par Hercule, que j'aime ce mot): mais mettons que quelqu'un ait dix ans d'ancienneté, s'il lui reste 34 ans (mettons) à faire avec des primes considérables (re-mettons), je peux imaginer que ça pourrait compenser (un peu); mais s'il lui reste 15 ans à faire, sa “pension” étant calculée sur 25 ans, les primes ne lui étant versées que sur les 15 ans qui restent, là, je ne vois pas.
Ou alors, il était en fait encore plus gentil (quasi le Dalaï Lama) et il envisage de verser des primes rétroactives sur toute la carrière… abi

Pat B
Il te répondra que ceux qui sont à cheval entre les deux systèmes verront un calcul mixte plus ou moins au prorata du nombre d'années dans chaque système. Enfin, je suppose... Ainsi, il n'y a besoin de primes que dans les années qui correspondent au nouveau système.
Cela dit, qu'il annonce 1000 euros de prime par mois, là je retourne de suite au boulot ! On peut rêver...

@epekeina.tes.ousias a écrit:
Remarque que moi aussi je “suppose”. Et donc, il y a quand même un truc que je ne “comprends” pas: l'“ancien” système s'appliquera donc aux débuts de carrières, à la période où on gagne le moins, et le nouveau à la fin de carrière, période où on est censé gagner plus (quand le point n'est pas gelé, bien sûr)… Je continue à ne pas voir comment des augmentations de primes (qu'on suppose) pourraient être tellement élevées qu'elles compenseraient la perte…

Mais il est vrai que le ministre Blanquer n'a en réalité qu'il ne s'agissait que de faire en sorte que les “pensions” des enseignants soient les mêmes que celles des autres fonctionnaires de niveau correspondant. Ce qui peut vouloir dire “autant”, mais ce qui peut vouloir dire également “aussi peu”… Seulement, je n'ose pas croire qu'un homme aussi gentil et aussi dévoué pourrait vouloir une chose pareille. abi

Balthazard :
Franchement au niveau calcul, je ne vois pas non plus. Sauf, et là j'en suis quasi sur si cette revalorisation s'accompagne d'une montée des ORS qui permettra de compenser en heures/profs et limite de faire gagner à l'état ....genre gagnant/gagnant en apparence...seulement. ET encore...cela voudrait dire que l'on résorbe l’auxiliariat, (ce qui me semble aller à contre courant de la politique déclarée) car si on n'embauche plus les cotisations (virtuelles mais nos dirigeants s'entêtent à faire comme si ) ne rentreront plus donc le déséquilibre restera.

On peut penser à une compensation immédiate qui calmera ceux qui sont, mettons à 15 ans du départ,( pour une entrée de la réforme dans 5 ans) en laissant les autres, trop jeunes pour y penser, découvrir l'enfumage une fois concernés...auront -ils la mémoire?
Je vois pour les mutations...certains me disent "il parait qu'avant on pouvait choisir le poste sur lequel on voulait muter"....oui il parait, avant le scandale Allègre!!! il y a 19 ans...et cet age d'or est déjà oublié en se fondant dans une légende dorée.

Dans 19 ans on entendra..."il parait qu'avant on avait des retraites à plus de 2000 euros...."

@Leclochard a écrit:
Depuis la réforme de Balladur (1997 ? je ne sais plus) on régresse peu à peu. Dans vingt ans,  on se retrouvera avec une majorité de retraités paupérisés comme on l'a connu autrefois, du moins pour tous qui n'ont pas reçu de capital en héritage ou n'ont pas su/pu épargner.

Gauvain31 : 
+10000 J'ai exactement la même vision que toi; je me souviens étant jeune de voir dans les maisons de campagne pépé et mémé qui vivait dans la famille parce qu'ils n'avaient pas autre chose. A part qu'entre-temps du fait de la mobilité , de l'individualisme et de la paupérisation des classes moyennes pas sûr que ces phénomènes d'entraide inter-générationnelles pourront se généraliser

Iphigénie : 
détail anecdotique mais quand même: pas forcément, c'était l'entraide familiale normale, même quand il y avait un héritage.
Pour la paupérisation, il n'y a qu'à voir plutôt ce qui se passe actuellement aux EU et on a la vision de ce qui nous attend, c'est quand même assez simple...(je me souviens du temps où on moquait l'ignorance moyenne de la population américaine qui ne savait pas mettre Paris ou Londres sur une carte...)

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@Celadon a écrit:
Je voudrais juste savoir comment se sent toute cette clique quand elle discute entre elle en toute connaissance de cause de la façon dont elle va mettre en oeuvre ces dispositions entubatoires pour tout le monde et surtout pour les enseignants... serait-ce avec recul ? Avec compassion ?  Avec jouissance ? J'aimerais être petite souris.

Marxou : Avec un cynisme de classe qui les mène à l'orgasme je suppose. No

epekeina : 
Ils se sentent plein d'assurance, détenteurs de la vérité, au fait des réalités et des problématiques réelles de l'époque: ils savent ce qu'il faut faire et éprouvent un mélange de mépris, d'agacement et de pitié pour tous les crétins qui ne comprennent rien à la réalité. Ils sont très fiers d'eux, de leur propre compréhension du réel, et persuadés d'agir pour le bien. Pour eux, c'est TINA: il n'y a pas d'autre solution…


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Nounours : A mon avis cela signifie que la loi dira : les professeur auront une retraite identique même si ils n'ont pas les mêmes salaires.
Comme cela on évite de les augmenter.

Epekeina : Mon avis est que ça m'étonnerait fort! Si la loi conditionne le montant de la “pension” à celui des salaires perçus durant toute la carrière via un calcul de points, je ne vois absolument pas comment on pourrait “garantir” un montant identique sans augmenter le montant des salaires perçus durant la carrière! On évitera de les augmenter, vu que, depuis dix ans, on fait baisser leurs salaires par gel et le montant de la “pension” ne pourra que baisser.
Mais évidemment la “retraite” elle-même, considérée comme un mécanisme formel sera “identique”.

Je pense que c'est pour ça que nos chers gouvernants emploient le mot “pension” et évitent le mot “retraite” quand ils parlent du montant, et conserve le mot “retraite” en évitant le mot “pension” quand ils prétendent que tout sera “identique”…

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TFS : Vous sentez pas qu'ils sont en train de nous la faire comme aux France Telecom ???
Un nouveau statut pour les nouveaux profs avec des nouveaux salaires et de nouvelles ORS... et des incitations et pressions pour que les collègues en milieu de carrière y viennent volontairement sans obliger les plus vieux...

Praline : Je pense comme toi à un nouveau statut pour les profs du secondaire avec plus de 20 heures.
Mais on ne peut pas augmenter le nombre d’heures des profs des écoles ?

En tout cas ce soir, notre ministre s’est bien gardé de parler de redéfinir les missions des profs en échange de quelques euros.

Matheod : Au bout d'un moment on ne fera plus que des QCM auto corrigé et on se contentera de piocher des exos dans le livre au hasard pour compenser la surcharge de travail. Et après on rigolera avec pisa.

Celadon : Ce que vous ne voulez pas comprendre, c'est que vous allez DEVOIR engraisser des fonds de pension pour obtenir des clopinettes en retour avec risques liés à la spéculation qui est inhérente à leur fonctionnement... Vous croyez qu'elle est faite pourquoi et surtout POUR QUI, cette réforme, hum ?
Alors il ne faut plus raisonner en termes de pertes sur la retraite étatique, mais sur la capacité de financer une retraite privée pendant votre durée d'activité. Pas évident non plus.

Ilona : Personne n'est obligé d'engraisser les fonds de pension, seuls les paresseux le font.
Ces gens là n'ont aucun avantage compétitif à faire valoir face à des ETF indiciels ou face à un particulier bien formé.

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L'annonce récente d'une augmentation a eu un autre effet : la haine envers la profession sur les réseaux sociaux. Si ce n'est pas nouveau, c'est dingue comme les l'image des enseignants est utilisée par le pouvoir afin de faire passer ces mesures / réformes. On va nous rendre 35 euros par mois et on va passer pour des privilégiés. Chapeau bas.


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@gp20 a écrit:
Blanquer : retraite  des enseignants équivalente à celle des autres fonctionnaires des catégories A. L'augmentation débuterait en janvier 2021. Mais aucun chiffre avancé...  Il distribue à tout va mais sans chiffres.
Coût : 400 millions annuel je vois pas comment il retombe sur ses pattes.

Lefteris
Précision : à celle des fonctionnaires de catégories A "équivalents". Donc lesquels ? Ceux de l'EN ? Ceux des Finances ? Ceux qui ne fichent rien à l'université (il sont nombreux, je ne parle pas des prof) et qui cumulent les A+ les A++ pendant qu'ils suppriment les catégories C ou B ? Cela ne veut rien dire ! Les A+, ++, +++, ++++ des Finances qui avec la fusion de Impôts et du Trésor cumulent les primes des uns et des autres ? Ceux qui ont le cul derrière un bureau et pas des élèves ingérables et épuisants à contenir toute la journée. Tout cela c'est du foutage de gueule !

@Miss Messy a écrit:
Ce matin Banquer est sur RMC à 8 h 30 avec Bourdin...
Malheureusement, on a connu Bourdin plus mordant. Il prend son air dur pour poser ses questions mais se fait ensuite embobiner par des réponses convenues et blablateuses … Il n’a pas su demander, par exemple, si l’augmentation de la rémunération était sans contrepartie. [...]

Lefteris
Bourdin prend son air dur pour poser des questions niaises et se faire embobiner ensuite. Tu as très bien résumé le personnage. Je le pense même sincère, mais totalement ignorant de la plupart des sujets dont il parle. Pour lui répéter deux fois une question c'est être un journaliste pugnace et compétent. Une image du dur face à une image de l'efficace. En réalité deux navets qui se font face, l'un se contentant des questions d'un ignorant et l'autre se contentant des réponses d'un communiquant qui serait mauvais face à un journaliste ne connaissant pas le sujet. Cela en dit long de la "presse" et du "politique" de nos jours. La médiocrité bénéficie aux deux.

@TFS a écrit:
On ne nous promet que l'égalité des pensions avec les autres cadres A... qui vont mécaniquement baisser avec le calcul sur l'ensemble de la carrière, même avec leurs primes !
La seule solution acceptable est le maintien du calcul sur les 6 derniers mois.
Par ailleurs, dire que les pensions des autres cadres A et celles des enseignants n'avaient jamais été équivalentes est un mensonge éhonté ! Ce sont les salaires qui sont différents... les pensions ne le deviennent qu'avec la réforme et la prise en compte des primes !

Lefteris
+1000

@Ilona a écrit:
Personnellement, Agnès Verdier Molinié m'est toujours apparue comme animée par la haine du fonctionnaire.
C'est clairement la chienne de garde du grand capital, il n'y a pas que l'état qui la nourrit de ses subventions. (C'est d'ailleurs là que l'on voit la duplicité de l'état).

Lefteris
+1000. C'est marrant, même avec le mot censuré, j'avais compris de qui vous parliez avant même la publication de sa photographie. Un parasite qui vit finalement des fonds publics qu'elle vomit à longueur de journée.

@ore a écrit:
C Dans l'air en ce moment: les intervenants (Bruno Jeudy par exemple) prennent partie pour la revalorisation des enseignants, en partant du constat simple que de toute manière les professeurs sont parmi les plus mal payés de l'OCDE ( il faut donc revaloriser à juste titre) et que E. Macron a dit lui-même que nous étions les grands perdants de la réforme des retraites. Cela fait du bien d'entendre ça.

Lefteris
On ne revalorisera rien réellement pour cette réforme. Comment revaloriser des carrières déjà entamées depuis longtemps.

Sinon il semble que Jean Mimi ait prétendu ce matin que grâce à ses annonces de la veille le nombre de manifestants avait baissé ce matin. Il oublie peut-être que la grève est reconductible certes mais que l'essentiel des enseignants attendent une nouvelle "journée" et pas une reconductible. Question donc : il est fou ? il est mégalo ? il y croit ? ou ces paroles relèvent simplement de l'escroquerie pure et dure ? En tout cas, il est certain qu'il a tout faux ! Mais bon, c'est Bourdin qui était en face....

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Ore : Vous confirmez que l'augmentation des salaires se fera seulement en 2021?

Cath : Seulement si tu y crois.

Hypermnestre : Ça dépend si tu fais confiance à la personne qui dit depuis sa nomination qu'il va nous revaloriser, qui a annoncé juste avant la grève du bac une revalorisation en juillet, qui avait dit dans sa toute première déclaration qu'il ne chercherait pas à tout bouleverser ni à mettre à tout prix son nom à côté d'une réforme…
Ou à la personne qui a dit, il y a quelques semaines, que revaloriser 900 000 enseignants, cela coûterait 10 milliards donc c'était hors de question.

Panta Rhei : Un peu peu HS, mais quand même, je discutais hier avec un jeune directeur d'une "start-up" au succès fulgurant. Il m'a dit que les gens qu'il embauche (les plus jeunes & moins qualifiés: bac + 3 ou autodidactes) gagnent au minimum 2400€ net par mois. Certes pas de sécurité de l'emploi, des horaires de bureau etc... mais quand même! 2400 € c'est peu ou prou ce que je gagne, célibataire, sans HSA ni aucune autre prime après 24 ans de maison.

A un moment, il faudra(ait) que nous arrêtions de parler et disions la vérité, notre traitement est indigne! Au vu des longues études M2 + une année de stage, du travail que nous fournissons au quotidien, et surtout des responsabilités qui sont les nôtres, du PE en maternelle jusqu'au PLC en terminale!

Désolé d'avoir interrompu le fil de discussion sur une possible augmentation de 30 € par mois, mais flûte c'est pas la bonne échelle!

gp20 : Il a aussi dit que 20 € de hausse de traitement par mois, c'était bien et non négligeable. Donc 60 ou 80€, c'est Byzance ! Et puis en travaillant jusqu'à 67 ans, nous récupérerions 15% de bonus et donc on se rapprocherait des pensions actuelles. Elle est là la solution à sa non-baisse. Vous voulez la même chose , bossez trois ans de plus. Je suis persuadé que quand ils disent que les pensions ne baisseront pas c'est sous entendu si vous bossez trois ans de plus.

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@Jul a écrit:
A préciser tout de même, tous les certifiés ne sont pas PP, du moins pas continuellement.
De même, tous les certifiés n'ont pas d'heures supp. Parfois, il n'y en a pas de disponible dans leur établissement, ou alors des HSA supposeraient beaucoup trop de copies selon les matières. Des collègues n'ont pas tous la force physique requise pour avoir des heures supp.
Il faut raisonner en observant le traitement, et rien d'autre. Sinon, on fait le jeu de certains qui nous disent que si on veut gagner plus, on n'a qu'à travailler plus.
Une revalorisation est une revalorisation. Les mots ont un sens. Il ne faut pas tout mélanger.

epekeina :
Oui, bien sûr… Cela étant, tu reconnaîtras tout de même qu'entre n'avoir strictement aucune possibilité de faire quoi que ce soit de plus (ni PP, ni HSE, ni HSA, ni correction du brevet, ni du Bac, ni, évidemment, correction du CRPE), d'en être nécessairement réduit à son fixe plus la prime ISAE, et celle de ne pas pouvoir en faire parce qu'il n'y en a pas à faire, qu'on ne veut pas en faire ou autre cause (parfaitement légitime), ça fait une différence, et même une sacrée différence. Je ne dis rien des autres possibilités de carrière: à part devenir CPC, éventuellement “faisant fonction”, ou encore PREC (combien de PRAG ou de PRCE pour 1 PREC?)…
Car, soit dit en passant: ça n'est pas tout à fait par hasard que tous les calculs démontrent, par A + B que les PE sont en moyenne nettement moins payés que les certifiés.

Qu'un ministre en sa Sagesse Extrême en déduise que “donc les certifiés sont trop payés”, ça n'est pas impossible: on sait bien que cette engeance ne vaut pas le prix du cirage de leur pompe! Mais signaler que les PE font partie de ceux que le système éducatif tient en position subordonnée et inférieure, cela n'en reste pas moins — en tout dans mon opinion — un devoir. OK, c'était déjà comme ça sous la III° République, et encore pire avant, et à peine mieux dans l'après seconde guerre mondiale: mais c'est une piètre consolation.

Swald : 
Je suis d'accord sur le fait que les profs du secondaire peuvent prendre des heures sup' (certains ne se gênent pas, voire se goinfrent, participant de fait au jeu des fermetures de poste) et qu'en moyenne, les professeurs du secondaires sont donc mieux payés.
Mais les situations sont très variables. il n'y a pas possibilité pour que tous les profs de secondaires soit profs principaux. J'ajoute aussi que cette année, en lycée, beaucoup de mes collègues de lettres se sont mis à temps partiel car la charge de travail est colossale.

Ceci dit, c'est un peu vain comme échange. Il faut une revalorisation pour tous, profs du primaire comme profs du secondaire, car pour tous il y a eu multiplication des missions et gel du point d'indice.
Et si certains profs du primaire lorgnent sur les possibilités d'évolution dans le secondaire et rêvent de la prime de PP comme d'un privilège ou d'une panacée, ma foi ils n'ont qu'à changer de crémerie et passer dans le secondaire.

Hora: Exactement. Aucune envie de me fader des heures supp pour ma part : ça signifie une classe en plus en français, et donc un taux salarial horaire en baisse vu le boulot et la fatigue en plus que ça représente, surtout quand on sait qu'une heure supp est moins payée qu'une heure ordinaire, qui elle-même est moins payée d'un tiers qu'une heure effectuée par un autre fonctionnaire de catégorie A. Qu'on arrête de lorgner sur les oboles du voisin. 1000 euros de régime indemnitaire pour tous, et par mois hein, parce que les 300 en brut annuels, c'est encore une preuve de mépris insupportable. Et qu'on arrête avec le bénévolat dans le cadre professionnel, ça ne fait que multiplier les occasions de nous traiter comme des serpillières.

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Micaschiste  : Je commence la lecture du rapport Delevoye. Un point (parmi de nombreux autres) m'inquiète. Il a rarement été évoqué dans les différents débats que j'ai écoutés.

Il est écrit
: salariés du privé et du public cotiseront progressivement sur la même assiette, incluant les primes, avec le même taux global (28,12%)
https://www.reforme-retraite.gouv.fr/IMG/pdf/retraite_01-09_leger.pdf p. 6

Cela signifie, si mon raisonnement est correct, que nos rémunérations nettes vont encore baisser de façon significative par la hausse des cotisations retraite. Donc une augmentation de quelques dizaines d'euros mensuelles sera bien vite engloutie par cette hausse des cotisations.
Qu'en pensez-vous ?


Vincent 35 : Sur les 28.12% de cotisation, 60% sera pris en charge par l'employeur et 40% (soit 11.248%) par le salarié.


Laotzi : Nous sommes en 2019 à 10,83 % et on doit être, sauf erreur de ma part, au premier janvier 2020 à 11,10 % (l'augmentation que l'on subit chaque année depuis quelques temps). Donc la différence avec le taux prévu dans le rapport (11,25 % pour la part salariés) sera faible (par rapport à l'augmentation "finale" en 2020, sachant qu'on était à 9,54 % en 2015). On comprend bien d'ailleurs le sens de cet alignement de nos cotisations sur le privé, c'était déjà une façon de préparer l'universalité...

Mathador : Non, pas de nos cotisations mais de nos retenues PC.
Il n'y a pas de caisse de retraite pour la fonction publique d'État, mais un paiement direct de nos traitements et de nos pensions à partir du budget de l'État.
L'augmentation du taux de la retenue PC a donc un seul effet, qui est de diminuer nos payes sans diminuer notre indice ni la valeur du point d'indice.

Laotzi :
Oui je le sais bien (je reprenais juste les termes du décret qui évoquent bien le "taux de cotisation" même si c'est impropre). Ce qui est important, c'est bien qu'on a préparé l'alignement sur le privé auparavant, ce qui facilite cette mise en place d'un régime "universel".

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PRIMES

#VALP  @LeaSalame compare les primes des profs à celles des fonctionnaires d'État, mais fait une grave erreur :
- Profs : 9%
- Ensemble de la FPE : 22%
C'est vrai mais :
- FPE hors profs : 30.3%
- A de la FPE (hors profs) : à demander à @GDarmanin (mais +tôt 50%)@stylos_les

Pour votre info : @mariepiquemal @cbrigaudeau @MariestellPech
Primes :
Profs 9%

👉 Chiffres manquants dans le tw de départ  :
B de la fpe : 30.6 %
C de la fpe : 26.4 %

Merci d'arrêter de relayer que les autres de la fpe touchent 22%. Faux: les autres ont 30.3%@stylos_les https://twitter.com/Printk7/status/1202698471406522368 …
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Café péda : 
B Schwengler compare l'évolution des salaires enseignants à ceux des autres cadres de la Fonction publique. Alors que les salaires nets annuels des enseignants diminuent fortement, ce n'est pas le cas de ceux des autres cadres. Ainsi les personnels de direction voient leur revenu progresser de 11%. Les inspecteurs de 20%. Les magistrats de 24%.

@gauvain31 a écrit:
Et désormais quand un CDE ou un IPR te demandera quelques chose , tu lui balances les graphiques , en lui disant: je ferai ce que vous me demanderez quand je serai augmenté comme vous ! Donc les correction des E3C à 50 euros, c'est Niet

Lefteris : 
C'est le plus pur calcul néo-libéral, un coup classique du management à grande échelle : on monte les indemnités de ceux qui sont chargés de faire courroie de transmission, pour obtenir leur collaboration dans des réformes néfastes ( comme les 12% de la patronne de la RATP), ou au minimum leur neutralité. Exactement comme dans les boîtes privées. Dans les deux dernières années, en douce, sans bruit, on a augmenté les primes de performance des DASEN, celles des IPR, on a fusionné les deux classes de CDE.
Pas forcément la même paye, mais le même grade (la classe normale, qui finit à l'IM 830 comme celle des agrégés) et sans barrage jusqu'à la hors-classe, avec des échelons très courts. Et pas de barrage entre HC et CE. La majorité des CDE ne sont pas agrégés au départ, donc c'est un joli petit cadeau.

Hora : Je suis en colère contre mes propres choix. Quelle erreur, mais quelle erreur ai-je faite en devenant enseignante dans ce pays ! J'ai 20 ans de métier derrière moi, je me rends compte que pendant 20 ans j'ai été très mal payée pour tout le travail et l'énergie consacrés à ça, qu'au rythme où avancent les choses dans la profession et dans le contexte fanatiquement neo libéral du moment, en milieu de "carrière" je vais continuer à être sous payée pendant encore longtemps.

Wanaka
400 millions/an pour les profs, annoncés au 13h. Soit 500€/prof/an brut bien sûr. Donc 1000€ pour les 25/35 ans rien pour les vieux débris...

Lefteris
Moins de 42 € bruts mensuels, et donc autour de 34 € net. Ca fait rêver. A ce rythme, le rattrapage de la catégorie A se fera aux alentours de l'an 3000.
Ils feraient mieux de se taire que de mettre de l'huile sur le feu.

France Info a écrit:
Mais le diable se niche dans les détails : "Jean-Michel Blanquer envisage non pas une hausse générale des salaires, mais de pouvoir verser des primes aux enseignants reconnus 'méritants' par les inspecteurs de l'Education nationale ou les chefs d'établissement", analyse le média spécialisé Café pédagogique. Si tel est le cas, il faudra voir si les enseignants s'en satisferont.
https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/greve-contre-la-reforme-des-retraites-sur-quoi-le-gouvernement-pourrait-il-lacher-du-lest_3734665.html

Vivivava : 
Notons que ce genre de réflexion du ministère sur les primes va tout à fait dans le sens de la retraite par points, et de la réforme de la fonction publique, qui individualisent toutes deux les carrières, ainsi que dans le sens de la loi sur "l'école de la confiance" (des profs soumis à la hiérarchie).
Rien de nouveau sous le soleil, donc, si ce n'est que cela se dit désormais plus explicitement.

Lefteris : 
Exactement. Tu résumes ce que je m'égosille à dire depuis fort longtemps. Il n'y a pas des réformes, mais UNE grande réforme. Tout le reste constitue les pièces de ce puzzle. Ca a d'ailleurs commencé avant Blanquer, qui y met la touche finale avec toute la violence de l'idéologie de son parti néolibéral.
Et le management avec toutes ses techniques est la clef de voûte de ce grand chambardement : individualisation des  carrières et des primes ;  division des personnels par statut, âge, grade ;  opposition des intérêts de "l'encadrement" et de la piétaille, nominations discrétionnaires (concours avec oraux ressemblant à des entretiens d'embauche, fin des CAP...). Tout se tient, c'est d'une cohérence effrayante.

Marxou : 
+ fin du modèle assurantiel français, et donc de la gestion paritaire. Et donc exit les syndicats qui n'ont plus tellement lieu d'être dans des carrières complètement individualisées. + apparition du modèle de l'assistance "(assistanat"), cad un système d'aides réduites à que dalle, exclusivement financé par l'impôt. + (puisque mort du système assurantiel), "cotisations" individuelles auprès d' assurances privées pour la santé/retraite, etc.

Oui, tu as raison Lefteris, c'est d'une cohérence cauchemardesque.

Gauvain 31 : 
les futurs gouvernement auront trop besoin de courroies de transmission pour faire appliquer leur réforme même les plus abjectes . L'augmentation des primes des CDE va dans ce sens. Un CDE qui sait que son contrat aura une échéance n'aura rien à perdre... et surtout pas à aller chercher un meilleur job ailleurs. Si on veut fidéliser et s'assurer de l'application des réformes , il faut chouchouter à fond les encadrants. Et en plus avec une éventuelle grosse augmentation des primes pour les enseignants "méritants" , il y aura de quoi faire du chantage à la pauvreté pour ses vieux jours..... Infâme
 le CAPES va être modifié.... on va recruter des employés, des répétiteurs..... la perte du statut des nouveaux entrants dans l'EN est la prochaine étape qui est en réalité toute proche

Louise Tourret a écrit:
Ce qu'il faut comprendre, c'est que la question des retraites des personnels de l'Éducation nationale est un enjeu pour l'école dans son ensemble. L'actualité sociale croise en effet une autre donnée qui devrait retenir l'attention du grand public: les concours enseignants ont cette année enregistré une baisse d'attractivité considérable.

Les candidatures sont en chute de 7,8% pour le Capes (enseignement du second degré), et notamment de 16,8% en mathématiques, de 5% pour l'agrégation et de 17% et 20% pour les filières technologique et professionnelle –du jamais vu. Et si le premier degré semble à première vue ne pas trop souffrir, la situation varie grandement suivant les académies.

Le phénomène est somme toute logique: qui voudrait exercer une profession épuisante, avec à la clé une retraite perçue comme à la fois tardive et très modeste?

@Ilona a écrit:
Les bouffons du MEN n'auront plus personne à mettre devant les élèves d'ici une dizaines d'années, lorsque que le gros des troupes sera parti en retraite avec une relève aux abonnés absents.

Marxou : 
Ils s'en foutent: il y aura toujours une "armée de réserve" de contractuels prêts (ou contraints) à faire de la garderie dans les établissements publics. La suppression du "statut" irait de pair avec une inégalité de fait dans l'éducation (inégalités croissantes entre bahuts). Ce dont ils se foutent aussi éperdument, du moment que les enfants des élites puissent bénéficier d'un enseignement aux petits soins.

vivivvava : 
Ce n'est pas sûr du tout qu'il y ait une armée de contractuels. On a déjà du mal à recruter suffisamment de contractuels dans certains endroits (le 93 par exemple) ou certaines matières (les contractuels démissionnent les uns après les autres de postes en voie technologique dans mon lycée). Le gouvernement le sait, par contre cela ne l'empêche pas de faire ce choix : ce qui l'intéresse, c'est effectivement qu'il y ait toujours des profs devant les enfants des élites ou près des enfants des élites. D'où le fait que les écoles mortes à Paris le gênent plus qu'ailleurs, malheureusement.

Jenny : Ce n'est déjà plus le cas. Dans mon établissement, peu de contractuels acceptent de venir. Certaines classes n'ont pas cours dans certaines matières depuis plus d'un mois.


Blanquer promet des mesures inédites ! Je n'y crois pas, on essaye de nous endormir !


Ben si ce sont des mesures inédites, pourquoi ne les annonce-t-il pas maintenant ? Pourquoi attendre le mercredi ?

Ils attendent de voir si la mobilisation de mardi sera forte ou non !

Évidemment que je sais ça, Hugo78. C'était une question rhétorique. On est dans un gouvernement qui cherche le rapport de force. En fait, il annonce des choses floues et mesure le degré d'exaspération secteur par secteur (ce n'est pas nouveau ça se faisait déjà sous Sarkozy) ; et en ce moment ils font leur ajustements... qu'ils ajusteront à l'ampleur de la mobilisation mardi.

C'est toujours la même rengaine : annoncer ou laisser supposer des choses inacceptables, créer un effet de choc , pour ensuite mettre de l'eau dans son vin et dire "vous voyez, je suis sympa, finalement !". C'est de la manipulation des foules. C'est abject



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