dimanche 27 août 2017

Amine El Khatmi (PS)


    El Khatmi (PS): «L'islamophobie, un concept créé pour étouffer toute critique de la religion» (27.07.2017)
    Les intellectuels et l'islam: un engagement à hauts risques (22.04.2016)
    Laïcité : Boutih dénonce la gauche «Tartuffe» (10.02.2016)

    El Khatmi (PS): «L'islamophobie, un concept créé pour étouffer toute critique de la religion» (27.07.2017)
    • Publié le 27/07/2016 à 16:57

    LE SCAN POLITIQUE - L'élu socialiste d'Avignon défend ardemment la laïcité et n'hésite pas à dénoncer ceux, qui dans sa famille politique, «restent perchés dans des idéaux soixante-huitards».


    Amine El Khatmi a une voix singulière à gauche. Musulman, l'adjoint socialiste au maire d'Avignon défend haut et fort une laïcité intransigeante, quitte à agacer dans son propre camp. Les derniers attentats ne font qu'accentuer sa colère. «J'ai confiance en ce que font Manuel Valls et Bernard Cazeneuve. Mais on peut aller plus loin», explique-t-il mercredi à La Provence. «Il faut expulser les imams étrangers qui tiennent des propos anti-républicains», insiste l'élu, qui invite les musulmans «à se prendre en main» et à «faire le ménage chez eux». «Qu'ils commencent par ça. Parce qu'il y a trop de complaisances, de choses qu'on laisse passer», insiste-t-il. Celui qui officie dans le quartier Nord de la cité des papes se désole que «des élus ont assuré leur élection et leur réélection en achetant la paix sociale, en se fourvoyant pour quelques paquets de voix». «Il y a des gens qui expliquaient en tribune qu'ils étaient des républicains et des laïcs et qui, sitôt descendus, allaient s'enfermer dans des caves avec des imams salafistes», lance Amine El Khatmi.

    «En guerre contre l'islam politique»
    En janvier dernier, le socialiste âgé de 28 ans avait été menacé et insulté sur les réseaux sociaux pour avoir dénoncé l'interview sur France 2 d'une proche du Parti des indigènes, un mouvement communautariste. «Désormais, dès que vous dites un mot sur l'islam, on vous traite d'islamophobe. L'islamophobie, c'est un concept politique crée pour étouffer toute critique de la religion», avance Amine El Khatmi qui assure qu'il «ne faut pas avoir peur de dénoncer» les dérives observées malgré «cette espèce d'épée de Damoclès».

    «Même des gens raisonnables, ni extrémistes, ni violents, pas des fachos, commencent à dire “Ça suffit”»
    Amine El Khatmi dans La Provence

    L'élu n'hésite pas à se dire «en guerre contre l'islam politique, «celui des salafistes» avec qui il faut «être plus ferme». Il se dit aussi opposé au droit de vote des étrangers et réclame qu'on soit «plus vigilant vis-à-vis des personnes qu'on accueille dans la communauté nationale». Il fait aussi l'éloge d'un «service civique, obligatoire et universel encadré par des militaires». Des propositions qui ne sont pas partagées par tous rue de Solférino... «Il y a un réel problème à gauche où des gens ne veulent pas accepter la situation telle qu'elle est, qui restent perchés dans des idéaux un peu soixante-huitards», observe-t-il. Il en veut pour preuve le vote à l'Assemblée nationale de la prorogation de l'état d'urgence: «J'entends des gens, comme Cécile Duflot, qui ont voté contre (...) Je me dis “Qu'est-ce-que j'ai encore de commun avec ces camarades là?”» «Quand la gauche est en responsabilité, elle doit assumer ce discours sécuritaire», dit-il, dans la même veine que Malek Boutih qui se désolait vendredi que le Parti socialiste a «beaucoup plus débattu de Macron que de la sécurité nationale».

    Amine El Khatmi, lui, refuse d'être dans «le déni de réalité» avec ceux «qui ne veulent pas “stigmatiser”». Il somme son camp de prendre conscience de l'attente de fermeté des citoyens: «Même des gens raisonnables, ni extrêmistes, ni violents, pas des fachos, commencent à dire “Ça suffit”. Il faut l'entendre».

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    Les intellectuels et l'islam: un engagement à hauts risques (22.04.2016)


    Mis à jour le 22/04/2016 à 16h57 | Publié le 22/04/2016 à 11h23


    ENQUÊTE - Kamel Daoud, Zineb El Rhazoui, Nadia Remadna ou Mohamed Sifaoui sont écrivains ou journalistes dissidents de l'islam politique. Placés sous protection policière permanente, considérés comme des traitres par les fondamentalistes musulmans, ils vivent un enfer.

    «On va t'égorger, sale pute.» Ce type d'insultes ne l'impressionne plus. «J'ai l'habitude», explique Zineb El Rhazoui, journaliste à Charlie Hebdo. La jeune franco-marocaine est l'une des principales bêtes noires des islamistes et la femme la plus protégée de France. Enceinte, elle verra peut-être son premier enfant naître dans les armes. Depuis le massacre de sa rédaction, le 7 janvier 2015, cette pasionaria vit dans une prison mobile. «Même quand je vais chercher mon pain, il y a des policiers autour de moi», déplore-t-elle. Critiquer l'islam aujourd'hui n'appartient plus au débat d'idées: c'est un véritable sport de combat où l'on risque tout, même sa vie. Eric Zemmour, Michel Houellebecq et surtout Robert Redeker, tous trois placés sous protection policière, en savent quelque chose. Le philosophe vit sous la menace d'une condamnation à mort depuis 2006. Il a dû renoncer à l'enseignement et a été contraint d'installer à ses frais un bunker dans son jardin. Les journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo ont, quant à eux, été condamnés à mort et assassinés aux cris d'«Allah akbar».

    Zineb El Rhazoui, journaliste à «Charlie Hebdo» est la femme la plus protégée de France. Mohamed Sifaoui, qui a infiltré plusieurs réseaux salafistes, est lui aussi protégé 24h/24. - Crédits photo : Elodie Gregoire

    Mais, pour les dissidents de culture musulmane, la menace est décuplée. Aux yeux des islamistes, leur affranchissement est un acte de trahison envers l'oumma. «L'apostat, tuez-le!», a ordonné Mahomet. Ce n'est pas un hasard si la première victime d'une fatwa fut Salman Rushdie, un écrivain indo-britannique issu d'une famille musulmane. En septembre 1988, lors de la publication de ses Versets sataniques, le romancier a vu sa vie détruite par l'appel au meurtre de l'ayatollah Khomeyni. Trente ans plus tard, il ne peut toujours pas voyager dans certains pays, dont la France, sans encadrement policier.

    À l'époque, nombre de personnalités du monde culturel et intellectuel, dont Milan Kundera et Isabelle Adjani, s'étaient mobilisées pour le défendre. Aujourd'hui, ce soutien serait probablement moins évident. Entre deux rives, les écrivains et journalistes de culture arabo-musulmane qui dénoncent le péril islamiste et la violence intrinsèque du Coran sont attaqués d'un côté comme de l'autre. Ils sont seuls contre tous. Contre les censeurs assumés et les tartuffes de la liberté d'expression. Contre les barbus de Daech et les ayatollahs de salon. Contre l'islamisme qui tue à coups de kalachnikov et le terrorisme intellectuel qui soumet par intimidation médiatique. Perçus comme des «traîtres» par leur communauté d'origine, ils sont assignés à résidence identitaire par le parti de l'Autre. Taxés de «harkis», de «collabeurs» ou d'«Arabes de service» par les fondamentalistes et leurs sympathisants, accusés de «stigmatiser», d'«amalgamer» ou d'«essentialiser» par les «bonnes consciences» occidentales.

    Kamel Daoud, déjà victime d'une fatwa, et aujourd'hui taxé d'islamophobie par des universitaires, renonce au journalisme. - Crédits photo : ©Philippe MATSAS/Opale/Leemage

    «L'intellectuel des parages d'Allah se retrouve, encore plus que son aîné venu du froid, piégé par le mal de l'Occident (la culpabilité qui empêche la lucidité ou le rejet qui appauvrit) et le mal du Moyen-Orient (la victimisation, le déni du réel, la fatwa à la place de la loi, la maladie du désir du monde et la vanité d'un peuple élu/déchu)», écrit Kamel Daoud dans Le Pointen réponse à ceux qui ont voulu le faire taire. Après la fatwa lancée contre lui par un imam salafiste algérien en décembre 2014, l'écrivain a été visé en février dernier par ce que la romancière et journaliste franco-tunisienne Fawzia Zouari a qualifié de «fatwa laïque». Dans une tribune publiée dans Le Monde le 11 février, un collectif d'une quinzaine d'universitaires lui reprochait de «recycler les clichés orientalistes les plus éculés», d'«épouser l'islamophobie devenue majoritaire», de «banaliser le racisme» et même de faire preuve de «paternalisme colonial»! Son crime? Un article intitulé «Cologne, lieu de fantasmes» publié le 31 janvier dans La Repubblica et le 5 février dans Le Monde. Kamel Daoud y interrogeait le rapport aux femmes du monde arabo-musulman, et en particulier celui des islamistes. Lassé des attaques, Daoud s'en est allé cultiver son jardin et a renoncé, pour le moment, à porter la plume dans la plaie. Cependant, d'autres voix dissidentes se font entendre. Celle de l'autre géant de la littérature algérienne, Boualem Sansal, qui dans son dernierroman, 2084, dépeint un monde totalitaire dominé par l'islam, en est une. Celle de Zineb El Rhazoui en est une autre.

    Chacun, à sa manière, est victime de la double peine

    Victime de sa première fatwa en 2009 lorsqu'elle était encore militante des libertés individuelles au Maroc, cette insoumise n'a jamais renoncé à écrire et à s'exprimer malgré les pressions. Son dernier livre, 13, dans lequel elle raconte l'horreur de la nuit du 13 novembre, vient de paraître aux éditions Ring. Une revanche pour celle dont la vie a définitivement basculé après Charlie. En vacances à Casablanca, Zineb El Rhazoui échappe à la tuerie du 7 janvier. Mais, lors de son retour à Paris au lendemain de la tragédie, elle est accueillie à l'aéroport par des policiers qui ne la quitteront plus. Un long parcours d'errance de chambre d'amis en chambre d'hôtel commence. Pour la jeune femme qui ne croit pas au ciel, le quotidien va devenir un enfer. D'autant plus que la menace s'accroît. En février dernier, la journaliste est localisée par les terroristes et victime d'une campagne d'intimidation massive sur les réseaux sociaux. Un hashtag en langue arabe, «tuer Zineb pour venger le prophète», est partagé des milliers de fois. Celui-ci est accompagné d'un descriptif glaçant: «À défaut d'une balle ou d'une bombe, isolez-la. Broyez-lui le crâne avec de grosses pierres.» Il y aussi cette vidéo dans laquelle un cyber-djihadiste portant un masque d'Anonymous proclame dans un arabe littéraire: «Les lions ne fermeront pas l'œil tant qu'ils n'auront pas séparé sa tête de son corps.»

    «Le drame, c'est qu'en France, si vous critiquez l'islam, vous passez immédiatement pour un raciste»
    Zineb El Rhazoui, journaliste à Charlie Hebdo

    Pourquoi tant de haine? «Parce que je suis une femme d'origine musulmane qui, à leurs yeux, devrait être une épouse docile, occupée à préparer le tajine. Pour aggraver mon cas, je parle parfaitement l'arabe et connais mieux le Coran que les frères Kouachi qui ont dû lire L'Islam pour les Nuls. Lorsque je critique leur religion, c'est en connaissance de cause et cela leur est insupportable», affirme celle qui a enseigné l'arabe à l'université française d'Egypte. A-t-elle pensé à disparaître, changer de nom, d'identité, quitter le pays? «C'est hors de question. Ce serait comme mourir. Pourquoi serait-ce à moi de renoncer à ma liberté?» Zineb El Rhazoui tient bon, convaincue qu'elle a survécu pour continuer «à l'ouvrir». Davantage que par les attaques des salafistes, pourtant d'une rare violence, la jeune femme est blessée par les procès en «islamophobie» des vigilants. «Une phobie est une peur irrationnelle. Ma peur des terroristes est très rationnelle, explique Zineb El Rhazoui. Le drame, c'est qu'en France, si vous critiquez l'islam, vous passez immédiatement pour un raciste. Pourtant, ce ne sont pas leurs origines qu'on reproche aux islamistes, mais leur bêtise. Si être islamophobe c'est être raciste, alors je suis raciste, mais contre qui, contre moi-même?» Pour elle, l'affaire Kamel Daoud est emblématique et révèle le racisme inconscient des prétendus antiracistes. «Dénier aux ressortissants d'une culture le droit de la critiquer, c'est leur dénier la capacité à atteindre l'universel que l'on prône pour soi. C'est cela, l'essence même du racisme, écrit la jeune femme dans la préface de 13. Les chantres de l'islamophobie sont fondamentalement essentialistes, car incapables de voir en le «Musulman» autre chose qu'un être à l'identité monocorde faisant partie d'une masse monolithique définie par sa religion.»

    Le journaliste franco-algérien, Mohamed Sifaoui, auteur de plusieurs enquêtes sur les milieux islamistes, est lui aussi victime de la double peine: à la fois cible privilégiée des fondamentalistes et des inquisiteurs médiatiques. Abonné aux messages d'insultes, aux photomontages représentant sa décapitation ainsi qu'aux agressions physiques violentes, il est aussi taxé d'être un «intellectuel faussaire», un «agent sioniste» ou un «chantre de la haine et du rejet de l'autre». Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) réclame sa mise à l'écart du débat public tandis que le géopolitologue Pascal Boniface conteste la légitimité de sa présence sur les plateaux de télévision. «Quel est l'intérêt de diaboliser et de clouer au pilori des gens qui sont déjà menacés de mort?, s'interroge Mohamed Sifaoui. J'assume le débat et même la polémique. Mais lorsqu'on propage des mensonges éhontés en me faisant passer pour un raciste ou un suppôt d'Israël, on prépare le terrain à ma liquidation physique». Le journaliste a frôlé la mort et vu mourir nombre d'amis lors d'un attentat islamiste qui pulvérisa les locaux de son quotidien Le Soir d'Algérie, à Alger le 11 février 1996. Réfugié en France depuis 1999, il avait déjà été placé sous protection policière entre 2003 et 2008. Depuis, ce franc-tireur pensait en avoir terminé avec la présence des gardes du corps nuit et jour. Mais, le 7 janvier, il a été rattrapé par son destin. De nouveau placé sous protection policière vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sa vie privée n'en est plus une.

    Nadia Remadna est menacée dans son quartier pour avoir dénoncé la pression des islamistes. - Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA

    Le cas de Nadia Remadna est différent. Les menaces qui la visent ne sont pas venues de Raqqa mais de sa propre ville: Sevran, en Seine-Saint-Denis, d'où au moins six jeunes sont partis pour le djihad. Elles témoignent de l'influence grandissante des islamistes dans les territoires perdus de la République et de la pression qu'ils y exercent au quotidien. En 2014, cette travailleuse sociale, mère de quatre enfants, a fondé la Brigade des mères pour venir en aide à celles qui, comme elle, élèvent seules leurs enfants. Avec la peur de les voir sombrer dans la délinquance ou, pire, s'envoler vers la Syrie. En décembre 2015, Nadia Remadna publie un livre coup de poing au titre évocateur, devenu un phénomène de librairie: Avant on craignait que nos enfants tombent dans la délinquance. Maintenant on a peur qu'ils deviennent des terroristes (Calmann-Lévy, 255 p.). Elle y dénonce le «mal-islam» qu'on a laissé prospéré partout comme la malbouffe: dans les mairies, dans les écoles, dans les préfectures. Elle fustige les islamistes qui harcèlent les filles non voilées et insultent ceux qui ne respectent pas le ramadan. Un discours sans concession qui passe mal auprès des plus radicaux, mais pas seulement.

    «J'en veux à ces politiques qui ont victimisé nos jeunes»
    Nadia Remadna, fondatrice de la «Brigade des mères»

    Après la marche des mères pour la laïcité, le 13 marsà Sevran, dont elle était l'organisatrice, cette Marianne des temps moderne reçoit un coup de téléphone anonyme. «Tu aides les mécréants, assène une voix menaçante. On sait où tes gosses vont à l'école, ta fille est très belle.» Avant de conclure, énigmatique: «On va t'envoyer de vraies mères musulmanes.» Dès le lendemain matin Nadia Remadna est prise à partie en bas de chez elle par un groupe de femmes voilées brandissant des pancartes: «On veut des mosquées, pas des écoles.» La mère Courage qui a aidé de nombreuses familles de la ville voit une partie des habitants de Sevran se désolidariser d'elle. «On me traite d'islamophobe alors que je travaille dans le social et que j'aide les sans-papiers, les mal-logés. Ils ont oublié tout ça, regrette-elle. Tant que la parole restait entre nous, tout allait bien, mais, depuis que je vais à la télé, les gens réagissent très mal. Il y a un enfermement physique et mental.» Un communautarisme encouragé par les élus locaux qui, loin de soutenir Nadia Remadna, l'accusent de «salir la ville». «Aujourd'hui, les enfants sont enfermés dans la haine de la France, une haine qu'on a soigneusement cultivée chez eux en leur disant sans cesse que les Français étaient racistes. J'en veux à ces politiques qui ont victimisé nos jeunes», s'insurge-t-elle.

    Dans la France de Houellebecq

    Ironiquement, tous ces affranchis de l'islam politique avaient choisi la Francepour échapper à la police des mœurs et de la pensée. Nadia Remadna, née à Créteil, orpheline de mère à 2 ans, a été arrachée à la France par un père violent. Cloîtrée durant son adolescence dans un village des montagnes de Kabylie où les femmes ne sortent pas, même pour aller à l'école, elle parvient à s'échapper à 25 ans pour rejoindre son pays de naissance et de cœur. Zineb El Rhazoui, cofondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles au Maroc, à l'origine des pique-niques des «dé-jeûneurs» pendant le ramadan, se réfugie d'abord en Slovénie en 2011 avant de rejoindre la rédaction deCharlie Hebdoun an plus tard. Mohamed Sifaoui, condamné à deux ans de prison par le régime algérien pour délit de presse, harcelé par les islamistes, a demandé asile en France en 1999 et n'a jamais remis les pieds en Algérie depuis. «J'avais tendance à idéaliser la France. Je m'attendais à tout sauf à être violemment critiqué par des non-musulmans au sujet de ma dénonciation de l'islam politique. Je n'avais pas pesé le nombre d'alliés qu'avaient dans la société civile et intellectuelle les islamistes en France», explique-t-il aujourd'hui. Tous trois rêvaient de terre promise et de liberté. Ils pensaient s'installer dans le pays de Voltaire. Ils ont atterri dans la France de Houellebecq.

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    Laïcité : Boutih dénonce la gauche «Tartuffe» (10.02.2016)

    • Publié le 10/02/2016 à 11:37
    LE SCAN POLITIQUE - Le député socialiste regrette qu'Amine El Khatmi, un jeune élu du PS lynché sur les réseaux sociaux pour ses positions pro-laïcité, n'ait pas reçu davantage de soutiens au sein de son parti.

    Il lui a envoyé «un petit message de soutien». Comme quelques autres (mais trop rares) députés socialistes, Malek Boutih a été ému par le lynchage subi par Amine El Khatmi. En dénonçant, fin janvier, l'interpellation d'Alain Finkielkraut sur le plateau de France 2 par une militante proche du Parti des indigènes, ce jeune élu socialiste d'Avignon s'est mis à dos les internautes de ce qu'il appelle «la muslimsphère». «Vous vous êtes octroyé le droit de parler de l'islam et des musulmans alors que vous n'en avez ni la compétence ni la légitimité», avait lancé Wiam Berhouma, enjoignant le philosophe de se «taire».

    Depuis les insultes d'internautes anonymes ne cessent plus contre Amine El Khatmi: «harki», «traître», «collabeur»,.. Le Monde a souligné dimanche que le jeune socialiste, qui ne cache pas sa foi musulmane, n'a pas été fortement soutenu par le PS, particulièrement laconique sur le sujet. «Sur le grignotage de la laïcité, certains ferment les yeux», confie Malek Boutih au Scan. Il voit dans le silence de certains ténors socialistes «une gauche Tartuffe».

    «Prêts à renoncer à nos valeurs pour un paquet de dix voix»
    «Oui, Amine El Khatimi mériterait plus de soutien», clame le député de l'Essonne, qui a lui aussi multiplié les déclarations chocs contre le communautarisme. «Une partie de la gauche n'est pas très claire là dessus», dénonce-t-il encore. «Il y a plein de gens qui ferment les yeux pour des intérêts électoraux, ils seraient prêts à renoncer à nos valeurs pour un paquet de dix voix», tance le parlementaire.

    sauvergarder sitamnesty

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