vendredi 11 mai 2018

Islamisme et politique 08.05.2018

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Ivan Rioufol : «La gauche vertueuse, fin d'une imposture»
Ivan Rioufol: «La pensée totalitaire n'est jamais loin de la gauche radicale.»
 VOX Vox Politique

Par Ivan Rioufol
Mis à jour le 10/05/2018 à 17h14 | Publié le 10/05/2018 à 16h59

CHRONIQUE - Samedi, «La fête à Macron» organisée à Paris par le député François Ruffin a su éviter la violence. Quelque 40.000 personnes ont défilé. Les observateurs n'ont vu brandis qu'un slogan antisémite, un drapeau palestinien, une effigie d'un financier au nez crochu.

C'est à l'extrême gauche que, peinards, barbotent factieux, racistes et antisémites. Peinards, oui, car les vigies n'ont d'obsession que pour l'extrême droite. Certes, il est probable que traînent encore quelques orphelins du IIIe Reich ou de la France de Vichy. Partant de là, les sycophantes ne cessent de broder sur les dangers de ce camp. Lors de la mise à sac d'un quartier de Paris par les black blocs, le 1er Mai, Jean-Luc Mélenchon a accusé «des bandes d'extrême droite». Admettant le lendemain son erreur, il l'a mise sur le compte de son «ambiance mentale»: elle lui fait voir des fachos partout, sauf chez ses camarades. On ne saurait mieux décrire une pathologie. Elle permet à la gauche radicale, drapée d'une vertu mitée, de s'épargner l'autocritique. De fait, sa complaisance pour ceux qui «détestent la police», organisent des réunions interdites aux Blancs et caricaturent le juif en banquier est un scandale qui n'émeut guère les moralistes.

Emmanuel Macron a un faible machiavélique pour ces adversaires répulsifs. C'est pourquoi il a intronisé le président de La France Insoumise (FI) en premier opposant. Le narcissique chef de l'État a besoin de l'égotique tribun pour asseoir son rôle présidentiel. D'autant qu'une cohorte d'extrémistes constitue la nébuleuse mélanchonienne. Leur volonté d'en découdre permet au chef de l'État de se hisser en personnage inébranlable. Samedi, «La fête à Macron» organisée à Paris par le député (FI) François Ruffin, a su éviter la violence. Quelque 40.000 personnes ont défilé. Les observateurs n'ont vu brandis qu'un slogan antisémite, un drapeau palestinien, une effigie d'un financier au nez crochu. Une seule voiture de presse a été saccagée et un seul bidonnage photographique a été signalé. Trois fois rien, pour la maréchaussée médiatique. Avec la gauche, le gendarme a toujours été bon enfant.

Évidemment, un seul de ces signaux aurait suffi à indigner les faux gentils s'il avait été émis par des manifestants de la droite «dure». Contre elle, rien n'est jamais excusé. En 2013, la Manif pour tous avait été raillée par les commentateurs pour son caractère ethniquement homogène, sinon raciste. Les mêmes pisse-vinaigre n'ont rien dit de semblable, samedi, devant la foule pourtant uniformément blanche, mais «progressiste». À l'époque, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, avait mis en cause «des militants d'extrême droite» accusés d'avoir jeté des boulons sur les forces de l'ordre, débordées sans doute par les landaus des bébés et les familles nombreuses. Cette fois, pas une voix ne s'est élevée, sinon pour se féliciter de la bonne tenue de la démonstration. Si le «déferlement» que l'extrême gauche promet pour le 26 mai s'annonce si peu regardant, il y a de quoi s'inquiéter.

En attisant la colère gauchiste, Macron offre à la droite l'occasion d'en finir avec l'imposture de la gauche vertueuse. Il lui reste à prendre la place exemplaire qui lui revient.

«Nous n'apportons pas la paix» avait pourtant prévenu, dès mai 2016, l'économiste Frédéric Lordon, gourou de Nuit debout. Ce mouvement, immobile et sectaire, s'était dissous aux premières pluies sur la place de la République. Depuis, Ruffin a recyclé la cause révolutionnaire en l'affublant du masque de la rigolade («La fête à Macron»). La gauche radicale se dit désormais «joyeuse et souriante». Mais ses arrière-pensées la suivent comme un effluve incommodant. Samedi, à Saint-André-de-Cubzac (Gironde), le maire de Béziers, Robert Ménard, a été jeté à terre par des militants de gauche sans que personne ne proteste. Jusqu'à présent, la droite a su éviter de se raidir à son tour, face à un centrisme qui asphyxie les oppositions. Pour elle, le piège serait mortel. En attisant la colère gauchiste, Macron offre à la droite l'occasion d'en finir avec l'imposture de la gauche vertueuse. Il lui reste à prendre la place exemplaire qui lui revient.

Droite complexée

La pensée totalitaire n'est jamais loin de la gauche radicale. Quand Mélenchon, juché samedi sur un bus à impériale, en appelle au «peuple révolutionnaire» qui a «jeté à terre l'Ancien Régime», il fait renaître le spectre de Robespierre et de la Terreur. L'entendre déclarer: «Nous croyons aux monopoles», comme aux belles heures du communisme, fait comprendre ses indulgences pour une idéologie qui n'a jamais été confrontée à ses victimes, comme le fut le nazisme avec Nuremberg. Or la bien-pensance continue à ne rien voir du danger que représente cette gauche pour la démocratie. Dimanche, le préfet Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT s'est flatté d'avoir fait suspendre les comptes Facebook et Instagram de Génération identitaire, coupable de lutter symboliquement contre l'immigration et l'islamisme. En revanche, Potier n'a rien fait de tel pour les comptes des black blocs, qui ont la police pour cible. En 2015, en pleine crise des migrants, Angela Merkel avait demandé au fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, s'il lui était possible d'empêcher les critiques sur sa politique migratoire. Il lui avait répondu oui *.

Malheureusement, le mythe de la gauche immaculée et sermonnaire reste ancré dans l'inconscient des responsables de la droite complexée. Il suffit de les voir s'aligner encore sur les interdits du camp du Bien pour s'en convaincre. Les leaders Républicains répètent sagement que jamais ils ne franchiront «la ligne rouge» tracée par ceux qui leur interdisent tout rapprochement avec le FN et ses alliés. Or cette soumission à une gauche insensible aux dérapages de sa propre famille est absurde. La vieille extrême droite, violente, raciste et judéophobe, est devenue anecdotique. Elle n'est plus représentée par la ligne politique du FN. Marine Le Pen ne peut, honnêtement, être affublée de ces immondices qui sont bien ceux de l'extrême gauche. Aussi est-il incompréhensible de voir les Républicains refuser de soutenir l'initiative de Nicolas Dupont-Aignan, qui cherche à constituer une droite unifiée par ses députés pour lancer un référendum sur l'immigration. Les droites n'ont plus à rougir de ce qu'elles sont.

Soutien à Trump

Les belles âmes adorent plus que tout haïr Donald Trump. Ces jours-ci, elles offrent le spectacle affligeant d'une Europe qui se fâche avec les États-Unis pour leur préférer la dictature islamique des mollahs iraniens. La décision de Trump de rompre l'accord nucléaire avec l'Iran, mardi, n'est pourtant pas aussi insensée que l'unanimisme le soutient Même la France reconnaît des «lacunes» au traité signé en 2015 par Barack Obama. L'angélisme est l'autre imposture à dénoncer.

* Douglas Murray, L'Étrange suicide de l'Europe (L'Artilleur).

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«Génération identitaire censuré : quand Facebook s'arroge les pouvoirs d'un juge» (10.05.2018)

 VOX Vox Societe

Par Dominique Reynie
Publié le 10/05/2018 à 18h01

TRIBUNE - Le directeur général de la Fondapol Dominique Reynié s'inquiète que les géants d'Internet prennent, en dehors de tout contrôle, des décisions qui touchent aux libertés publiques.

Dominique Reynié
Dominique Reynié - Crédits photo : Fabien Clairefond
Il n'est pas nécessaire de partager les idées de Génération identitaire pour éprouver une vive inquiétude face à ce qui vient de se passer. Un porte-parole de Facebook a confirmé ce vendredi 4 mai à l'AFP la fermeture de la page du mouvement français. L'entreprise justifie sa décision en ces termes: «Nous n'autorisons pas les discours incitant à la haine sur Facebook, parce que ces discours créent une atmosphère d'intimidation et d'exclusion, et peuvent aboutir à des violences dans le monde réel.» Exhibant ensuite le «code de conduite» signé avec la Commission européenne en 2016, Facebook assure avoir l'obligation de réagir en moins de vingt-quatre heures quand un «discours de haine» lui est signalé par des utilisateurs.

Pourtant, chacun peut consulter, exemple entre mille, des comptes de black blocks, agrémentés de vidéo ou de photos montrant des policiers en flamme, des CRS à terre et blessés, le tout accompagné de commentaires jubilatoires qui expriment souvent de la haine. C'est depuis l'un de ces comptes, toujours actif et dont je n'approuverais pas la suppression, qu'à l'occasion du 1er Mai fut lancé un événement promettant, je cite, «un mai sauvage», auquel se sont inscrits plus de 1100 participants, donnant lieu aux manifestations de haine dont on a pu constater ce jour-là les effets, bel et bien réels, dans les rues de Paris, sans émouvoir Facebook.

Qui peut dire comment et par qui a été prise la décision de fermer le compte de Génération identitaire ? Pourquoi ce compte en particulier, parmi tous ceux qui, souvent, devraient être frappés de la même sanction ?

Pourquoi un tel parti pris? Chacune des innombrables venelles de cette cité transnationale recèle un ou plusieurs pas-de-porte depuis lesquels on distribue des messages de haine. Quel responsable politique, à part Nicolas Dupont-Aignan, a pensé devoir demander des explications sur les mécanismes et les conditions d'application de ce qui ressemble à un acte de censure d'un genre nouveau? Qui peut dire comment et par qui a été prise la décision de fermer le compte de Génération identitaire? Pourquoi ce compte en particulier, parmi tous ceux qui, souvent, devraient être frappés de la même sanction? Enfin, pourquoi un préfet de la République, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), s'est-il publiquement réjoui de la décision de Facebook, dans un tweet dont le texte et la forme semblent vouloir suggérer qu'il avait lui-même pris part à cette décision ou qu'il en avait été informé? S'agit-il d'un pacte de censure entre la puissance publique et l'entreprise privée?

Déjà, en 2016, sous la majorité socialiste, Laurence Rossignol avait inventé un délit d'opinion, le délit d'entrave numérique à l'avortement, qui menace désormais ceux qui diffusent sur le Web des arguments non pas contre le droit à l'avortement, mais pour la possibilité de ne pas y recourir. Or, logiquement, le droit d'y recourir appelant, par définition, le droit de ne pas y recourir, suppose de pouvoir consulter des sources conduisant à des points de vue divers y compris des points de vue opposés. Qui plus est, la répression de ce nouveau délit d'opinion s'accompagnait d'un mécanisme de censure mis à la disposition du gouvernement par les grands opérateurs du Web, ce que ne dissimulait pas la ministre elle-même en présentant sa décision de «réorganiser, avec Google en particulier, le référencement de façon à ce que le site officiel qui est celui du gouvernement, ivg.fr, soit le premier accessible» (France Info,17 septembre 2016).

Déréférencement
Disons, pour simplifier, que l'efficacité de ce mécanisme de référencement et de déréférencement suppose d'engager beaucoup d'argent ou bien d'obtenir la collaboration du maître des lieux, ici Google. Le gouvernement d'alors assumait l'emploi d'une procédure privée, aussi parfaitement invisible que terriblement efficace, offrant le pouvoir de déclasser - en fait d'enfouir - des opinions qu'il réprouvait au profit d'opinions jugées conformes à une doctrine officielle.

Évidemment, le gouvernement n'aurait pu obtenir ce résultat en saisissant une juridiction française ou européenne, plus soucieuse de nos libertés ; s'il y est alors parvenu, c'est en recourant aux services d'une entreprise privée, globale, occupant dans l'espace public, désormais numérique, une position non seulement monopolistique - en France, 95 % des recherches sur internet passent par Google - mais en quelque sorte «architecturale», nos libertés dépendant de plus en plus du Web.

Ces faits nous montrent ainsi que les Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple) sont devenus capables d'affirmer une sorte de souveraineté privée, donnant le sentiment de concurrencer ou défier nos États, comme l'illustrent les contentieux fiscaux, voire politiques dans l'affaire Cambridge Analytica. À l'image de l'Europe qui se bat, non sans succès, pour reprendre une partie du terrain abandonné aux Gafa, chacune des nations devrait veiller à ne pas installer ces entreprises dans un rôle qui ne saurait être le leur. Hélas, le Danemark vient de commettre une erreur et une faute, en nommant un diplomate, Casper Klynge, «ambassadeur» auprès des géants de la «tech».

La question posée par la fermeture du compte de Génération identitaire est, à proprement parler, cruciale: il s'agit de savoir si nous sommes engagés dans un processus de privatisation de nos libertés publiques et en dehors de tout contrôle de type juridictionnel ou parlementaire.

*Professeur des universités à Sciences Po et directeur général de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol). Dernier ouvrage paru: Les Nouveaux Populismes (Pluriel, nouvelle édition augmentée, 2013).

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La traversée de la Mer Rouge expliquée par la science

Par Yves Miserey
Mis à jour le 23/09/2010 à 00h55 | Publié le 22/09/2010 à 00h54

Une étude affirme que le phénomène relaté dans la Bible serait d'origine naturelle.

«Moïse étendit sa main sur la mer, et l'Éternel fit reculer la mer, toute la nuit par un vent d'est impétueux, et il mit la mer à sec, et les eaux furent divisées. Les enfants d'Israël entrèrent au milieu de la mer, dans son lit desséché, les eaux se dressant en muraille à leur droite et à leur gauche» (Exode, versets 21 et 22).

La sortie d'Égypte est assurément un des épisodes les plus grandioses de l'Exode et sans doute l'un des plus difficilement explicables. Deux chercheurs américains affirment pourtant être en mesure de retracer les circonstances et le lieu où la mer aurait pu naturellement s'ouvrir devant Moïse et ses compagnons, il y a près de trois mille ans. L'événement se serait produit non pas en mer Rouge à l'occasion d'un tsunami, comme le prétendaient certains chercheurs, mais dans le delta du Nil, sur une lagune peu profonde, après une nuit entière de vent fort continu. «Nos simulations collent bien avec le récit de l'Exode», assurent Carl Drews et Weiqing Han, de l'Université du Colorado.

ANIMATION VIDÉO - Simulation du retrait des eaux :

L'argumentation n'est pas entièrement nouvelle. Elle s'appuie sur un phénomène physique et météorologique bien connu que deux chercheurs russes avaient déjà avancé. Quand un vent fort souffle de façon continue au bord d'un étang, d'un lac ou d'un océan, il pousse la surface de l'eau perpendiculairement vers la droite dans l'hémisphère Nord, vers la gauche dans l'hémisphère Sud. Le phénomène est connu en anglais sous le terme de wind setdown. C'est ce qui se serait passé il y a trois mille ans en Égypte : la mer en s'écartant aurait laissé apparaître une langue de terre, créant ainsi un passage. «Le phénomène est observable à moindre échelle dans le sud de la France. Les vents d'est ont tendance à faire monter le niveau de la mer le long de la côte au point que, parfois, le Rhône a du mal à s'écouler», explique Guy Caniaux, de Météo France. À l'inverse, s'il y avait des vents d'ouest - ce qui n'arrive jamais dans la région -, le niveau de la mer aurait tendance à baisser.

Au XIXe  siècle, un officier britannique avait observé dans la lagune de Menzalé, dans le delta du Nil, un phénomène comparable à celui raconté dans l'Exode. Le vent qui avait soufflé très fort pendant une longue période avait vidé une partie du lac, l'eau s'était retirée au loin et les personnes pouvaient le traverser à pied.

Le lac de Tanis
À partir de ce témoignage, les deux universitaires ont examiné la carte du delta du Nil établie à partir du texte de l'historien grec Hérodote. La mer Rouge est en effet trop profonde pour avoir pu s'ouvrir par la seule force du wind setdown. Il leur fallait trouver un lac peu profond où un vent orienté à l'est aurait pu écarter les eaux, exactement comme le rapporte la Bible. Le lac de Tanis qui était alors bordé au sud par une langue de terre offrait une configuration idéale. Les deux chercheurs ont donc modélisé plusieurs scénarios pour savoir quelles conditions météo auraient pu permettre l'exode des Hébreux, ces derniers n'ayant que quelques heures pour franchir les fonds sableux et vaseux du lac (voir infographie). «Leur étude est scientifiquement très sérieuse», estime Guy Caniaux. Des travaux complémentaires devraient toutefois permettre d'explorer plus sérieusement cette piste.

En abandonnant la piste de la mer Rouge, les chercheurs ne sont pas isolés. Des interprétations récentes de la Bible préfèrent en effet traduire par «mer de joncs» ou «mer de roseaux».

Cliquez sur l'aperçu pour agrandir l'infographie.







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