dimanche 29 avril 2018

Islamisme et politique 27.04.2018


Zineb : "Cachez cet antisémitisme musulman que je ne saurais voir" (29.04.2018)
Manifeste contre un "nouvel antisémitisme" : 5 questions sur un texte virulent (23.04.2018)
A propos du débat avec l'islam : il faut savoir vivre ensemble ! (25.04.2018)
200 manifestants pro-migrants à Gap (28.04.2018)
Trafic de drogue : un graffiti guide les acheteurs à l'entrée d'une cité de Saint-Ouen (27.04.2018)

Marion Maréchal-Le Pen, omniprésente malgré son retrait de la vie politique (27.04.2018)
Violences urbaines : le maire de Bagnolet demande des renforts policiers (28.04.2018)
La cocaïne vénézuélienne inonde la France (27.04.2018)

Zineb : "Cachez cet antisémitisme musulman que je ne saurais voir" (29.04.2018)
Zineb El Rhazoui, en 2016 (Joël SAGET / AFP)
TRIBUNE. La journaliste et militante Zineb El Rhazoui réagit au "manifeste contre le nouvel antisémitisme".
Par Zineb El Rhazoui
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Zineb El Rhazoui, également connu sous le nom de plume Zineb, est la femme la plus protégée de France. Cette ex-journaliste à "Charlie Hebdo" est aujourd'hui militante des droits de l'homme et théologienne. En exclusivité pour "l'Obs", elle réagit à la publication du "manifeste contre le nouvel antisémitisme".
Lorsque j’ai entendu le mot "Yhoudi" (juif) pour la première fois, il y a plus de 30 ans au Maroc, il sonnait comme une insulte.  C’était dans un large rassemblement familial, le genre de réunions où les adultes profitant des retrouvailles s’irritent de leur marmaille qui court dans tous les sens. Quelqu’un venait de traiter son enfant de "Yhoudi ould lyhoud (juif fils de juifs) pour lui dire qu’il était un vilain garnement. J’allais avoir l’occasion d’entendre cette "insulte" sous différentes formes au cours de ma vie au Maroc, un pays dont j’ai pourtant appris plus tard qu’il était le moins antisémite du monde arabe. 
"Hachak" (sauf votre respect) est un mot que les Marocains, très soucieux de la politesse verbale, accolent à tout terme infamant. Ainsi, un Marocain dira "la poubelle hachak" ou "l’âne hachak". Mais plus étonnant encore, beaucoup de Marocains diraient "une femme sauf votre respect" ou "un juif sauf votre respect". D’ailleurs, la légende ne raconte-t-elle pas qu’avant l’extinction des lions de l’Atlas, en des temps immémoriaux, le voyageur qui craignait une attaque des fauves devait s’entourer de Juifs, un gibier si vil que le roi des animaux ne s’abaisserait pas à le chasser ?
Un peu plus tard à l’école primaire Al-Amani à Casablanca où j’apprenais des rudiments d’arabe, de français, et beaucoup de cours religieux, il se murmura dans la cour que la maison mitoyenne était habitée par des Juifs. Nous nous crûmes alors autorisés, nous autres petits écoliers d’un établissement privé plutôt bourgeois, à balancer des insultes et des détritus depuis les fenêtres de nos classes. La propriétaire s’en plaignit au directeur, un lauréat de l’université théologique d’Al Azhar au Caire et docteur en littérature arabe, qui, furieux, nous administra une punition exemplaire. Pour la première fois, les antisémites en herbe que nous étions venaient d’apprendre que haïr les Juifs était quelque chose de mal. Ironie du sort, c’était M. Fahmi Shanti, un brillant intellectuel palestinien réfugié au Maroc où il avait fondé notre école, qui nous l’a appris. 
Cette leçon, je n’allais jamais l’oublier. J’en retins que l’antisémitisme - n’en déplaise aux détracteurs de George Bensoussan - est bel et bien un atavisme que l’on a de fortes chances de téter du sein de sa mère pour peu que l’on reçoive une éducation islamique standard. Un atavisme, certes, mais pas une fatalité. J’en retins également que la cause palestinienne ne peut être prétexte à l’antisémitisme, même pour ceux qui ont en personnellement fait les frais comme M. Shanti. J’en retins surtout que tout théologien d’Al Azhar qu’il était, le directeur de l’école tenait avant tout à avoir des relations de bon voisinage. Si lui parvenait à vivre ensemble avec ses voisins juifs, pourquoi en France nous n’y parviendrions pas ? 
L’antisémitisme musulman, le mot est lancé
Dans un "Manifeste contre le nouvel antisémitisme" publié dimanche 22 avril dans "Le Parisien", 300 personnalités politiques, médiatiques et du monde des arts tirent la sonnette d’alarme quant à l’inquiétante recrudescence des crimes antisémites commis en France par des islamistes. Pour ceux qui les perpètrent, ces actes ont un nom : le Jihad. Afin de faire cesser ces ordalies au rabais qui envoient tout droit leurs auteurs auprès des Houries de l’Eden et qui contraignent les Juifs de France à migrer plus prosaïquement vers des cieux ou des quartiers plus sûrs, les signataires du manifeste exhortent les autorités théologiques islamiques de France à frapper du sceau de l’obsolescence les versets du coran appelant au meurtre des Juifs, des Chrétiens et des incroyants.
D’aucuns ont d’abord réagi au texte en pointant sa partialité, car le fait même d’évoquer un antisémitisme islamique serait "stigmatisant" pour toute une "communauté". Les auteurs du manifeste se sont ainsi vus sommés de mentionner tous les antisémitismes ; celui de la fachosphère française et celui qui sévit eu Europe de l’Est, sous peine de se voir accuser de façon à peine voilée d'"islamophobie". Cette même dialectique de l’intimidation enjoint à toute personne qui s’exprime sur l’intégrisme islamique de valider d’abord "qu’il y a des intégristes dans toutes les religions". L’argument en apparence équilibré n’est qu’une technique de réfutation qui permet de diluer le propos sans jamais en discuter le fond. 
Toutefois, ce sont les principaux intéressés eux-mêmes qui mettent fin à ce début de polémique stérile pour amorcer le seul véritable débat qui compte : la part de responsabilité des textes islamiques dans ces crimes antisémites et l’opportunité de procéder à un toilettage du texte coranique pour l’expurger de ses versets violents. "Des Imams au service de la République française", publié dans "Le Monde" du 25 avril, est rédigé par Tareq Oubrou, le recteur de la mosquée de Bordeaux, et signé par 30 imams qui dénoncent "le terrorisme et les crimes antisémites" et les qualifient de "situation intenable". Si la démarche a le mérite d’entériner à demi-mot l’existence d’un antisémitisme musulman, les imams républicains ne vont pourtant pas jusqu’à accéder à la requête qui leur est faite de revoir leur copie du coran.


Manifeste contre un "nouvel antisémitisme" : 5 questions sur un texte virulent (23.04.2018)
Le marche blanche organisée à la mémoire de Mireille Knoll, le 28 mars 2018. ((ALAIN JOCARD / AFP))
Plus de 300 personnalités ont signé un "manifeste contre le nouvel antisémitisme" en France alimenté selon eux par la "radicalisation islamiste". Il a suscité de nombreuses réactions.
Par L'Obs
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Le texte ne fait que 705 mots. Mais c'est sa virulence qui pèse le plus. Plus de 300 personnalités ont signé un "manifeste contre le nouvelantisémitisme" en France alimenté par la "radicalisation islamiste", publié dimanche 22 avril dans "le Parisien". Dans la foulée, une pétition a été créée sur le site Change.org, un appel à Emmanuel Macron, signée par près de 15.000 personnes lundi après-midi.
Dans ce manifeste, on apprend d'ailleurs qu'un livre, "le Nouvel Antisémitisme en France" (éditions Albin Michel), doit sortir le 25 avril. Il est préfacé par la philosophe Elisabeth de Fontenay. L'ouvrage est écrit par quinze intellectuels "avec l'énergie de la colère", souligne "le Parisien". Qui sont-ils, ces quinze intellectuels ? Luc Ferry, Pascal Bruckner, Philippe Val, Boualem Sansal, Eric Marty, Georges Bensoussan, Jean-Pierre Winter, Daniel Sibony, Barbara Lefebvre, Monette Vacquin, Michel Gad Wolkowicz, Noémie Halioua, Jacques Tarnero, Caroline Valentin et Lina Murr Nehmé. 
Que dénonce le manifeste ?
Les 300 personnalités, à travers leur manifeste, dénoncent un "silence médiatique" contre ce "nouvel antisémitisme" et une "épuration ethnique à bas bruit" visant la communauté juive dans certains quartiers.
Ce texte, rédigé par Philippe Val, l'ancien patron de "Charlie Hebdo" et signé par des personnalités politiques de droite comme de gauche (de l'ancien président Nicolas Sarkozy à Manuel Valls), des artistes (Charles Aznavour, Françoise Hardy), responsables religieux et personnalités, demande "que la lutte contre cette faillite démocratique qu'est l'antisémitisme devienne cause nationale avant qu'il ne soit trop tard".
"Avant que la France ne soit plus la France."
"Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d'être assassinés – et certains torturés – parce que Juifs par des islamistes radicaux", écrivent les signataires, en référence à :
  • l'assassinat d'Ilan Halimi en 2006,
  • la tuerie dans une école juive de Toulouse en 2012,
  • l'attaque de l'Hyper Cacher en 2015,
  • la mort par défenestration à Paris de Sarah Halimi en 2017,
  • et, récemment, le meurtre d'une octogénaire dans la capitale, Mireille Knoll.
Le manifeste assure : "Les Français juifs ont 25 fois plus de risques d'être agressés que leurs concitoyens musulmans." Et puis :
"Dix pour cent des citoyens juifs d'Ile de France – c'est-à-dire environ 50.000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu'ils n'étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l'école de la République. Il s'agit d'une épuration ethnique à bas bruit au pays d'Emile Zola et de Clemenceau."
Ciblant principalement ce "nouvel antisémitisme", les signataires exigent "que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l'antisémitisme catholique aboli par (le concile) Vatican II, afin qu'aucun croyant ne puisse s'appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime".
Le manifeste a aussi été signé par quelques responsables musulmans dont Hassen Chalghoumi, ancien imam de Drancy (Seine-Saint-Denis) ou Mohamed Guerroumi, imam à Nantes. Des responsables juifs et catholiques ont également signé.
Comment réagit le gouvernement ?
Invité de France-Inter le jour même de la publication de la tribune, la ministre de la Justice Nicole Belloubet assure :
"Nous devons tout faire pour éviter une guerre des communautés. La France par construction est un pays de la mixité, de la cohésion."
Aurait-elle signé ce manifeste, la ministre a répondu "oui, sans doute". "Il y a là [...] un danger sur lequel on doit être vigilant", a-t-elle dit, avant de mettre en avant le plan gouvernemental (2018-2020) contre le racisme et l'antisémitisme, présenté en mars.
"Cette tribune est révélatrice d'une inquiétude. [...] Il faut y répondre par une volonté de cohésion."
Une stigmatisation des musulmans ?
Des voix critiques commencent à se réveiller lundi matin. Dans un long texte (trop long pour le résumer simplement) et publié sur Slate, le journaliste Claude Askolovitch, qui s'occupe notamment de la revue de presse de France-Inter, écrit :
"Ce texte est glaçant pour la vérité dont il émane comme pour les mensonges qu'il induit. Il est terrifiant pour ce qu'il rappelle de la vie et de la mort de juifs, ici, depuis le début du siècle ; et horrible pour ce qu'il nourrit : une mise en accusation des musulmans de ce pays, réputés étrangers à une véritable identité française, sauf à renoncer à leur dignité." 
Le journaliste critique la statistique avancée dans le manifeste ("Les Français juifs ont 25 fois plus de risques d'être agressés que leurs concitoyens musulmans") : 
"Comme s'il fallait étalonner la souffrance juive à l'aune d'une supposée quiétude musulmane, et non pas dans la communauté nationale ; comme s'il fallait opposer le juif, enfant de la France, au 'concitoyen musulman', que l'on soupçonne tellement musulman et si peu concitoyen ?"
Claude Askolovitch révèle par ailleurs que le grand rabbin de France Haïm Korsia, signataire du manifeste, ayant vu cette phrase, avait demandé qu'elle soit supprimée, sans succès. Et d'asséner : 
"Faut-il s'abstraire pour une phrase ? Mais il ne s'agit pas d'une seule phrase mais d'une logique. Elle est attirante et dévastatrice. Elle fait de la lutte pour les juifs une composante du combat identitaire français, et cette identité exclut. Elle s'énonce dans un syllogisme. La France, sans les juifs, ne serait pas elle-même ? Les juifs, de musulmans, sont les victimes? La France, par ces musulmans, ne sera plus la France."
Le journaliste estime que "la construction du texte est une montée en slogans. Si l'on frappe et tue des juifs en France, c'est par peur de déplaire aux musulmans, 'parce que la bassesse électorale calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif'. Si l'on ignore l'antisémitisme dans les médias, c'est parce qu'on parle trop d'islamophobie".
Que répondent les signataires ?
L'essayiste Pascal Bruckner, signataire du manifeste, s'est défendu lundid'un appel à "la stigmatisation" des musulmans. Une de ses preuves : des musulmans modérés souscrivent au constat du texte. Sur France-Inter, il déclare :
"Nous n'appelons pas à la stigmatisation mais à l'insurrection des bonnes volontés et dans ces bonnes volontés, les musulmans réformateurs, les musulmans libéraux, les musulmans éclairés sont évidemment d'accord. Non seulement nous ne stigmatisons pas, mais nous avons un certain nombre d'imams qui ont signé avec nous et qui sont eux-mêmes horrifiés par ce qui se passe."
Et d'assurer :
"Ce qu'il faut bien voir, c'est que lorsque l'on tue des juifs parce qu'ils sont juifs, on tue aussi des chrétiens parce qu'ils sont chrétiens – souvenez-vous de l'égorgement du père Hamel [par deux djihadistes en juillet 2016 près de Rouen, NDLR]. Et puis ensuite, on tuera des musulmans parce qu'ils seront tièdes, trop ouverts, trop réformateurs, trop libéraux."
Comment réagissent les représentants des musulmans en France ?
Elle n'a pas attendu longtemps avant de réagir. La Grande Mosquée de Paris a dénoncé lundi un "procès injuste et délirant" instruit aux Français musulmans par ce manifeste. Dalil Boubakeur, dans un communiqué, écrit :
"Le procès injuste et délirant d'antisémitisme fait aux citoyens français de confession musulmane et à l'islam de France à travers cette tribune présente le risque patent de dresser les communautés religieuses entre elles.""Les citoyens français de confession musulmane majoritairement attachés aux valeurs républicaines n'ont pas attendu [cette] tribune [...] pour dénoncer et combattre depuis des décennies l'antisémitisme et le racisme antimusulman sous toutes ses formes."
Le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, a, lui, condamné un débat "nauséabond et funeste" sur l'islam et appelé les signataires de la tribune à cesser "d'accabler l'islam et les musulmans".
(Avec AFP)



A propos du débat avec l'islam : il faut savoir vivre ensemble ! (25.04.2018)
Une prière de musulmans près de la Grande Mosquée de Paris (Zakaria ABDELKAFI / AFP)
Dans "le Monde", trente imams indignés dénoncent l’antisémitisme et le terrorisme. En s'impliquant ainsi dans le combat républicain, ils redonnent espoir au "vivre ensemble".
Nous autres Français, nous ne savons décidément pas encore que nous sommes une nation multiculturelle, multireligieuse et multipolitique. Nous incarnons, en Europe, la vraie diversité. C’est pourquoi il faut commencer l’étude de nos problèmes par la pluralité.
Depuis quelques mois, je me suis habitué à commencer mes éditoriaux ou d’autres textes par l’idée selon moi fondamentale que la seule solution réaliste, pour ôter aux jeunes musulmans de France la tentation du terrorisme, c’était de faire appel aux musulmans eux-mêmes.
Il n’y aura pas de solution au problème de l’islam de France sans les Français musulmans : c’est à cette conclusion que je suis arrivé après quelques années et quelques livres. J’ai bien sûr passé en revue tous les inconvénients de mes propres propositions. Les musulmans sont divisés, en fait très divisés. On ne voit pas, a priori, comment, depuis leur sein, surgirait l’imagination d’une grande réforme qui entraînerait une fraternité réelle. En fait, comme il s’agit de ce fameux "vivre ensemble" à partager entre chrétiens, juifs et musulmans, la question ne peut échapper aux querelles théologales : dans quelle mesure les croyants des trois religions monothéistes pourraient-ils conclure des accords sans aggraver leurs propres désaccords ? C'est là un obstacle majeur, car mille difficultés  peuvent surgir dès qu’il s’agit de sexe, d’héritage, ou de projets matrimoniaux. 
Il n’y a pourtant pas de fatalisme vicieux. Au contraire, il existe en ce moment des expériences pleines de promesses. Il faut considérer la page publiée mercredi par notre confrère "Le Monde" comme un véritable événement : "Trente imams indignés dénoncent l’antisémitisme et le terrorisme présents en France". Dans ce texte, ils expriment le souhait de s’impliquer davantage "pour défendre des valeurs communes et universelles, celles de la République". En inscrivant ainsi leur action dans le combat républicain, ils définissent une orientation et ouvrent le grand débat que j’attendais.
Le texte de cette proclamation est à la fois prudent, subtil et ferme ; même s’il est peut-être ambigu, je ne peux personnellement qu'applaudir à cette initiative, et au besoin l’infléchir.
Sur la religion, relire Paul Ricœur
Il ne faut surtout pas, dans le procès pédagogique que l’on peut faire à une religion, afficher  une hostilité à cette religion. En fait, sur la religion tout a été dit selon moi par Paul Ricœur :
"Si vraiment les religions doivent survivre, elles devront satisfaire à de nombreuses exigences. Il leur faudra en premier lieu renoncer à toute espèce de pouvoir autre que celui d’une parole désarmée ; elles devront en outre faire prévaloir la compassion sur la raideur doctrinale ; il faudra surtout -et c’est le plus difficile- chercher au fond même de leurs enseignements ce surplus non dit grâce à quoi chacune peut espérer rejoindre les autres, car ce n’est pas à l’occasion de superficielles manifestations, qui restent des compétitions, que les vrais rapprochements se font : c’est en profondeur seulement que les distances se raccourcissent". 
Je suis prêt à tout faire pour soutenir l'initiative de ces imams, selon les possibilités que les uns et les autres souhaitent encore m’attribuer. Là où je me trouve, je les attends, je les accueille et je veux les soutenir.
Pour lutter contre la radicalisation, ils proposent de mettre leur expertise théologique au service des acteurs confrontés à ce fléau. Ils ajoutent : "Cette initiative de notre part n’est pas contraire aux principes de laïcité." 
Nous ne disons rien d’autre ici depuis des mois et des mois. 

Journaliste

200 manifestants pro-migrants à Gap (28.04.2018)
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 28/04/2018 à 20h54 | Publié le 28/04/2018 à 20h52
Quelque 200 personnes se sont rassemblées samedi à Gap (Alpes françaises) pour dire que "l'hospitalité des migrants n'a pas de frontière" au moment où des militants d'extrême droite mènent depuis une semaine des actions antimigrants dans la région.
"Il y a un message de solidarité avec notamment la mise en détention de militants au moment même où l'Etat ne fait rien par rapport à un groupe d'extrême droite qui tentait de fermer la frontière. Je redis que nous sommes dans l'espace Schengen, que la frontière entre l'Italie et la France est déjà un non-sens. Qu'on laisse faire des identitaires (extrême droite, NDLR) est déjà un problème", a expliqué à l'AFPTV la député européenne Front de Gauche Marie-Christine Vergiat.
"On trouve que l'Etat ne fait pas son travail, on se bat pour montrer cela. C'est aussi l'affaire de la population", estime quant à lui Michel Rousseau, un des porte-parole du collectif "Tous migrants".
Une vingtaine d'organisations, en soutien aux migrants, avaient prévu une "marche de l'hospitalité" samedi matin. Mais face à des incidents lors d'un carnaval solidaire le week-end dernier, la marche s'est transformée en un rassemblement l'après-midi.
Depuis le week-end dernier et une première action en montagne au col de l'Échelle, au-dessus de Briançon, des militants du mouvement "Defend Europe", lié au groupe Génération identitaire, affirment sillonner les montagnes pour "veiller à ce qu'aucun clandestin ne puisse rentrer en France".
En réponse à cette action, des militants promigrants avaient participé à l'entrée en France de clandestins. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb avait alors renvoyé dos à dos "ultra droite" et "ultra gauche" en annonçant l'envoi de renforts policiers dans les Hautes-Alpes pour "s'assurer du respect absolu du contrôle des frontières".
Trois des militants promigrants, deux Suisses et une Italienne, sont poursuivis pour leur action et détenus dans l'attente de leur jugement.
Lundi, une marche de solidarité organisée par l'association L'Auberge des migrants, doit partir de Vintimille, à la frontière franco-italienne, et traverser la France en direction de Calais (nord).

Trafic de drogue : un graffiti guide les acheteurs à l'entrée d'une cité de Saint-Ouen (27.04.2018)

Par Ottilia Ferey et AFP agenceMis à jour le 27/04/2018 à 17h35 | Publié le 27/04/2018 à 15h20
EN IMAGES - Une inscription géante représentant une feuille de cannabis et une flèche blanche indiquent le lieu où l'on peut se procurer du cannabis «7J/7» «24H/24».
- Crédits photo : LE FIGARO
C'est au coeur des célèbres puces de Saint-Ouen. À l'entrée de la cité HLM des «Boute-en-train» , coincée entre le périphérique et le reste de cette ville de Seine-Saint-Denis, se trouve un immense graffiti bien visible. Dessiné par les dealers du quartier, il indique aux clients qu'ici on peut se procurer de la drogue. Le dessin représente une grande feuille de cannabis verdoyante sur fond bleu avec une flèche blanche pointant le chemin à suivre pour s'approvisionner «7J/7» «24H/24» comme il est indiqué. Même si ce n'est pas tout à fait vrai - le trafic est actif de la fin de matinée jusqu'à 23h-minuit environ -, le dessin lui est inmanquable pour les milliers de personnes qui arpentent les allées des puces le week-end.
Ce n'est pas la première fois qu'une telle inscription est tracée à cet endroit. «Un tag représentant une feuille de cannabis et incitant à la consommation est régulièrement dessiné sur un mur à l'entrée de la cité», indique un communiqué de la mairie qui a refusé de s'exprimer au même titre que les services de police. Selon nos informations, un tag quasi identique et dessiné à cet endroit a été effacé en janvier dernier. Après avoir été signalé par la police, la mairie a fait appel aux agents de Plaine commune pour nettoyer ces tags. Selon le communiqué, les employés n'oseraient plus désormais se rendre sur les lieux et refuseraient d'intervenir sur les espaces publics limitrophes, craignant les violences qui y règnent.

Les tours HLM des «Boute-en-train» à Saint-Ouen. - Crédits photo : Le Figaro
Les tours des «Boute-en-train» sont connues pour les publicités en lettres rouge à leur sommet qui sont visibles du périphérique mais aussi pour les difficiles conditions de vie de leurs habitants. Le quartier est mal desservi par les transports en commun et les premiers commerces sont à plusieurs minutes de marche. Les pickpockets sont nombreux et l'endroit a été le théâtre ces dernières années d'au moins un meurtre et de plusieurs fusillades liés à des règlements de compte Mais c'est surtout le trafic qui rythme le quotidien des habitants. La mairie ne le dit pas autrement: «le trafic de stupéfiants, les squats, la violence, les files d'acheteurs dans les escaliers, la drogue cachée dans les gaines électriques et les ascenseurs, les déchets qui jonchent les paliers, les dégradations, les menaces perpétuelles (...) les habitants ont peur des caïds et de leurs représailles».
«L'État de droit est défaillant dans un quartier aux portes de Paris»
Maire de Saint-Ouen.
En bas des tours, les guetteurs, omniprésents, assurent en effet la tranquillité des transactions.Mais dans les étages, les paliers se vident de leurs habitants depuis un an. Des portes anti-squat ont muré une quarantaine d'appartements vacants sur les 200 que comptent ces tours de 16 étages construites en 1965.
Face à cette situation, le président du bailleur social Semiso et maire de la ville, William Delannoy (UDI) a décidé à la surprise générale de ne reloger aucune famille dans ces tours «infernales». Il juge l'État de droit «défaillant dans un quartier aux portes de Paris», classé zone de sécurité prioritaire. Les locataires, eux, ont plutôt le «sentiment d'être laissés à l'abandon» par leur bailleur. En refusant tout nouveau locataire, le maire est en délicatesse avec l'État et a été rappelé à l'ordre. William Delannoy ne pourra pas compter sur le soutien de l'État pour trouver un nouveau logement aux locataires. «Ça prendra le temps que ça prendra», insiste l'élu.
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Marion Maréchal-Le Pen, omniprésente malgré son retrait de la vie politique (27.04.2018)

Par Carl Meeus
Publié le 27/04/2018 à 06h01
ANALYSE - Son académie des sciences politiques sera inaugurée à Lyon en juin prochain. La faiblesse de Laurent Wauquiez et de Marine Le Pen lui permet de se positionner en «recours».
Marion Maréchal-Le Pen a beau avoir annoncé son retrait de la vie politique, quand elle a renoncé à briguer un deuxième mandat de député en juin dernier, son nom revient sans cesse dans les conversations ces dernières semaines. Et ce n'est pas uniquement lié au fait qu'elle a choisi d'implanter sa future académie de sciences politiques à Lyon. En juin, elle inaugura en effet, en plein cœur du fief régional de LaurentWauquiez, le patron des Républicains, son école de formationdes futurs cadres dirigeants qui ouvrira ses portes dès la rentrée prochaine.
Si la petite-fille de Jean-Marie Le Pen revient au centre de l'actualité, c'est aussi parce que le climat politique s'y prête. Les débats à l'Assemblée nationale la semaine dernière sur le projet de loi asile et immigration ont montréles convergences possibles entre élus des Républicains et députés FN. Amendements identiques, vote du FN en faveur de ceux déposés par les LR, discussions à la buvette entre députés, les signes étaient nombreux d'un rapprochement. A l'extérieur du Palais-Bourbon, les signes sont encore plus concrets.
Thierry Mariani, ancien député, rencontre Marine Le Pen et discute avec la patronne du FN dans la perspective des prochaines élections européennes. Des contacts dénoncés par les cadres des Républicains mais qui n'ont pas entraîné l'exclusion de l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy. Au-delà des Républicains, Nicolas Dupont-Aignan, qui a soutenu Marine Le Pen pour le second tour de la présidentielle, Jean-Frédéric Poisson, patron du Parti chrétien-démocrate et ancien candidat à la primaire de la droite et du centre, et Emmanuelle Ménard, députée, ont créé le mouvement Les Amoureux de la France. Les mêmes, rejoints par Charles Beigbeder et Charles Millon, ont lancé fin mars un «appel d'Angers pour l'unité de la droite».
La nièce de Marine Le Pen ne peut pas ignorer les difficultés que rencontre la patronne du FN.
Ces initiatives ne se font pas sous l'égide de Marion Maréchal-Le Pen, mais elles lui préparent le terrain. Bien que retirée de la vie politique active, la nièce de Marine Le Pen ne peut pas ignorer les difficultés que rencontre la patronne du FN depuis la campagne présidentielle et le débat raté de l'entre-deux-tours. Depuis, Marion devance Marine dans le baromètre mensuel Kantar Sofres (19% contre 18%). Un petit événement inédit. Surtout, la jeune femme de 29 ans la devance auprès des sympathisants LR (17% contre 7%) et n'est pas si loin de Laurent Wauquiez (17% contre 31%).
À 29 ans, elle a le temps d'attendre et de continuer à rester en dehors de la politique
Elle est confortée par Patrick Buisson, avec qui elle a déjeuné fin mars chez Drouant à Paris, comme l'a révélé L'Express. «Elle est en train de revisiter le mythe du sauveur cher à la droite», s'enthousiasme l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy qui regarde tout ça avec la gourmandise de celui qui voit ses thèses gagner du terrain. Mais, si localement des élus commencent à envisager des rapprochements voire des alliances dans la perspective des municipales, au sommet des Républicains le blocage est total. Laurent Wauquiez répète dès qu'il le peut qu'aucune alliance avec le Front national ne se fera.«L'union des droites est un fantasme agité par les milieux d'extrême droite pour essayer de nous déstabiliser», assure l'un des porte-parole LR, Gilles Platret. Reste que Marion Maréchal-Le Pen n'est pas pressée. A 29 ans, elle peut se permettre d'attendre et de continuer à rester en dehors de la vie politique. Mais si elle veut transformer en victoire électorale la «bataille des idées» qu'elle estime avoir déjà remportée, elle devra bien un jour retourner dans la mêlée politique.
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Violences urbaines : le maire de Bagnolet demande des renforts policiers (28.04.2018)
Par Natacha Zimmermann et AFP agencePublié le 28/04/2018 à 12h58
VIDÉO - Pour mettre fin aux violences qui sont observées depuis trois semaines dans cette ville de Seine-Saint-Denis, le maire PS Tony Di Martino et le député LFI Alexis Corbière réclament davantage de moyens.
Vendredi, Tony Di Martino, maire socialiste de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) et le député de la circonscription, Alexis Corbière (France insoumise) ont demandé au préfet d'envoyer des renforts policiers dans cette ville de la petite couronne en proie à de nombreuses violences depuis trois semaines. Ils espèrent également rencontrer le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. Contactée par l'AFP, la préfecture dit avoir pris en compte la «situation de violence» et assure qu'une présence policière renforcée sera maintenue «jusqu'à nouvel ordre».
En trois semaines, quatre personnes ont été blessées par balles (dont trois connues de la police) et des dizaines de voitures incendiées. «Tout laisse à penser qu'il s'agit de règlements de comptes liés au point de deal», l'un des principaux de Seine-Saint-Denis, confie une source proche de l'enquête à l'AFP. Le risque de «surenchère» inquiète élus et habitants. Ils pressent les autorités d'agir avant un «mort» ou une «balle perdue».
Une «guerre de territoires»
Pour tenter de calmer ce que le maire qualifie d'une «guerre de territoires» entre trafiquants, des CRS sont déjà été déployés dans le quartier de la Capsulerie, connu pour son trafic, depuis mercredi. Au-delà de cette intervention spécifique, l'association d'habitants et plusieurs élus réclament aussi, depuis des années, l'ouverture d'un commissariat de plein exercice. Le commissariat subdivisionnaire de Bagnolet, dépendant des Lilas, «n'est pas ouvert 24h/24» et «a moins de moyens» expliquent les élus. Mais les habitants craignent que cela ne suffise pas: «le quartier a été abandonné, on a laissé le trafic s'installer. Aujourd'hui, il est là, en permanence. On ne voit plus d'issue.»

Dans la cité de la Capsulerie, à Bagnolet, les dealeurs notent les plaques des voitures de police banalisées sur les murs. - Crédits photo : TIPHAINE LE LIBOUX/AFP
«Dès que vous sortez du métro, un rabatteur vous prend en charge, il vous guide jusqu'à la cité, vous donnez votre argent et vous attendez»
Un habitant de Bagnolet
En attendant, la présence des forces de l'ordre n'empêche pas le trafic. À peine ont-ils tourné le dos que les guetteurs reprennent leur poste, comme les acheteurs. «Si vous cherchez du cannabis, c'est simple», raconte un habitant à l'AFP. «Dès que vous sortez du métro, un rabatteur vous prend en charge, il vous guide jusqu'à la cité, vous donnez votre argent et vous attendez, au pied de cette tour, qu'on vous apporte la marchandise.» Le «four» (point de vente) est ouvert de midi à minuit. On y vend essentiellement du cannabis, pour un chiffre d'affaires quotidien estimé à plusieurs milliers d'euros. Des centaines d'acheteurs défilent chaque jour, au vu de tous. Parfois, «la file d'attente va jusqu'à l'entrée de la cité», raconte une habitante.
Cheveux courts et veste en jean, elle qui vit là depuis plus de 40 ans, estime que la situation a commencé à se dégrader il y a sept ans. Jusque-là, le trafic se pratiquait à petite échelle «caché dans les appartements», décrit-elle. «Il y avait une bonne ambiance dans le quartier, et vous viviez aux portes de Paris pour pas cher». Aujourd'hui, des guetteurs surveillent les allées et venues, dévisagent les passants. «À un moment, ils nous demandaient notre carte d'identité pour entrer dans les immeubles», témoignent des voisines.
En septembre dernier, France 2 diffusait un reportage réalisé à La Capsulerie. Des dealers témoignent que le quartier est «un point de deal sûr»:
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La cocaïne vénézuélienne inonde la France (27.04.2018)
Par Christophe Cornevin
Mis à jour le 27/04/2018 à 19h12 | Publié le 27/04/2018 à 18h01
EXCLUSIF - Secoué par une violente crise économique, le pays situé sur la côte nord de l'Amérique du Sud sert de point de transit pour la drogue, vers les Antilles.
La cocaïne vénézuélienne fait une nouvelle percée dans le circuit des stupéfiants à destination de la France. «Le phénomène, amorcé il y a une dizaine d'années, s'est accéléré depuis que le pays, point de sortie principale de la drogue, s'enlise dans la crise économique et des problèmes de corruption endémiques», explique en exclusivité au Figaro le commissaire divisionnaire Jean-Damien Moustier, chef de l'antenne Caraïbe de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis).
Poste avancé de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), cette task force mêlant policiers, gendarmes, officiers de marine, douaniers mais aussi agents anglais de la National Crime Agency (NCA) ou leurs homologues espagnols du Centre for Intelligence against Terrorism and Organised Crime (Citco) dispose d'un point de vue privilégié pour analyser les mutations des trafics. «Fidèles à la stratégie du “bouclier” lancée en 2004, nous agissons au plus près des pays producteurs et saisissons la marchandise à la source avant qu'elle ne vienne éclabousser l'Europe», raconte le commissaire Moustier avant de détailler les derniers contours des circuits.

Venue de Colombie, où les cartels produisent selon les estimations quelque 2000 tonnes par an, la marchandise franchit la frontière vénézuélienne avant de prendre la mer depuis des «spots» côtiers aussi gangrenés qu'exotiques comme le port de Carupano, l'île de la Tortue ou encore l'île Margarita. «Les passeurs disposent ensuite de coordonnées GPS pour un rendez-vous dans les eaux territoriales, loin des regards, où des complices transbordent les colis dans des go-fast», précise-t-on à l'Ocrtis. La cargaison, à laquelle les narcos ajoutent des ballots de puissante «creepy marijuana» cultivée à la frontière colombienne, file en partie pour être stockée à Sainte-Lucie ou à la Dominique, considérée comme le «grenier» à poudre de la région. Là, via des yoles de pêcheurs qui transportent de 20 à 100 kilos de produit, la coke est éparpillée sur les plages de Guadeloupe ou de Martinique. Négociée localement 5000 à 6000 euros le kilo, cette marchandise pure à 90 % est revendue entre 35.000 et 40.000 euros le kilo en Europe, où elle sera coupée à plusieurs reprises. «Les vecteurs transatlantiques sont multiples», rappelle Jean-Damien Moustier, qui évoque indifféremment la surveillance du «fret passagers ou marchandises par conteneurs», selon la technique dite du «rip off» qui consiste à dissimuler les stupéfiants entre deux chargements, mais aussi le contrôle renforcé «des lignes aériennes ou encore des colis postaux». Au total, les services français ont procédé l'année dernière à la saisie de 2,4 tonnes de cocaïne dans les eaux caribéennes.
Des cartels vivaces
Si les cartels colombiens restent encore vivaces en dépit de la guerre menée par le régime de Bogota et les «fédéraux» américains de la Drug Enforcement Administration (DEA), la poussée des «narcos» vénézuéliens est telle qu'ils étendent leurs tentacules jusque sur le sol français. Le placement en garde à vue cette semaine par les policiers de l'Ocrtis d'un présumé «sicario», interpellé samedi matin dans les Antilles avec 80 kilos de cocaïne, en témoigne.
L'un des signes précurseurs que les trafiquants sud-américains ne reculent plus devant aucune audace sur le territoire national remonte à ce jour du 12 décembre 2016. Un baron de la drogue d'origine uruguayenne avait alors été libéré lors de son transfert à l'hôpital Pierre Zobda Quitman de Fort-de-France par un commando de quatre hommes puissamment armés et circulant à moto. Au sein de la PJ, on émet désormais l'hypothèse d'inquiétants liens tissés entre ces «narcos» narguant la mort et un grand banditisme français toujours à la recherche de nouveaux alliés.

Dans l'Hexagone, un marché de plus en plus prospère
Où s'arrêtera la déferlante de poudre qui s'abat sur la France? Experts et policiers évaluent qu'entre 12 et 20 tonnes de cocaïne par an sont désormais «nécessaires pour satisfaire le marché français», où se trouvent environ 450.000 usagers. À elles seules, les douanes ont saisi en 2017 quelque 9,2 tonnes de cocaïne sur le territoire national ou en haute mer, et 17 tonnes en prenant en compte les bilans de la police et de la gendarmerie. Soit un bond de 142,1 % en un an!
Le vecteur aérien est dans le collimateur des services répressifs, qui ont intercepté l'année dernière aux aéroports pas moins de 592 passeurs, certains prenant le risque de transporter jusqu'à 1 kilo de poudre in corpore (après ingestion). Dopé par les techniques commerciales agressives des dealers et la consommation «décomplexée» des usagers, le trafic semble plus florissant. Évoquant un contexte d'«accessibilité inédite», la dernière étude «Tendances récentes et nouvelles drogues» (Trend), publiée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), souligne la banalisation des livraisons à domicile et la multiplicité des points de vente dans des bars, des clubs, des cités autant qu'en centre-ville, notamment à Bordeaux, Lille, Metz et Rennes. Le Service d'information de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) estime quant à lui que le marché de la drogue pèse aujourd'hui entre 3 et 4 milliards d'euros en France.

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