Thibault est un Gilet Jaune dont les interventions captées par Vincent Lapierre ont été jusque là beaucoup partagées sur les réseaux sociaux. Il n'en fallait pas plus aux groupuscules dits antifascistes pour agresser violemment Thibault dès la manifestation des Gilets jaunes suivante à Paris. L'occasion ici de leur répondre tout en rappelant les fondamentaux.
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«Ce ne sont pas des Gilets jaunes» : un CRS du fourgon caillassé à Lyon témoigne (vidéo)
10:33 18.02.2019
https://fr.sputniknews.com/france/201902181040065068-fourgon-police-attaque-lyon-temoignage
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« IL Y A LA VOLONTÉ QUE LES COLLÈGUES SE LÂCHENT »
Vendredi, 7 Décembre, 2018
Le mouvement des gilets jaunes ébranle les forces de police. Certains fonctionnaires, comme Martin, CRS, ont décidé de se mettre en arrêt maladie pour ne plus se sentir du mauvais côté de la barricade.
Martin (1) est CRS depuis de nombreuses années. Des manifestations et des interventions parfois violentes, il en a connu un nombre incalculable. Malgré des conditions de travail difficiles et des doutes occasionnels, il a toujours appliqué les directives avec discipline et obéissance, comme le veut la profession. Mais la réponse policière aux manifestations de ces dernières semaines ordonnée par le ministère de l’Intérieur l’a tellement écœuré qu’il a préféré se mettre en arrêt maladie pour ne plus cautionner cette répression aveugle. « Je ne me voyais pas taper sur des gens qui n’ont rien fait. L’usage de la force est censé être proportionné. Même si ce terme est subjectif, ça veut dire qu’on n’a pas le droit de tout faire. Or, quand on nous dit de gazer sans sommation des lycéens qui manifestent pacifiquement, c’est un ordre illégal. Dans le mouvement des gilets jaunes, ce ne sont plus des groupes de casseurs bien identifiés qu’on a en face de nous, c’est le peuple : des gens qui ont un réel combat ou même qui se retrouvent en situation de légitime défense face à la police », s’insurge-t-il.
« On se demande si notre devoir ne serait pas d’être avec le peuple. On subit la même violence sociale... »
D’après lui, il y a une réelle volonté politique de jeter de l’huile sur le feu. « Quand on voit dans les comptes rendus opérationnels le nombre de lacrymos ou de Flash-Ball utilisés, on est à des niveaux exceptionnels, alors qu’on a vécu des manifestations beaucoup plus dangereuses pour nous où on avait interdiction d’utiliser les lanceurs de balles de défense (nom officiel du Flash-Ball – NDLR) », affirme-t-il. « Et ça, ce sont des décisions qui viennent du ministère de l’Intérieur », souligne-t-il. En parallèle, « aucune consigne de mesure n’est donnée aux CRS, contrairement à d’autres manifestations où on nous met la pression. Là, il y a une volonté que les collègues se lâchent », estime-t-il. D’autant que l’état physique des fonctionnaires de police n’arrange pas vraiment les choses. « Quand on doit se lever à 2 heures du matin pour rejoindre sa compagnie à 3 heures et être sur les Champs-Élysées de 7 heures du matin à 22 heures, c’est sûr qu’on est épuisé et qu’on n’a plus le même discernement ni le même self-control », rappelle-t-il.
Et ce n’est pas la prime promise par Emmanuel Macron qui suffira à apaiser les tensions. « Tous les collègues auxquels j’en ai parlé se sont sentis insultés. On l’a ressenti comme si c’était un susucre qu’on nous donnait pour qu’on ferme notre gueule et qu’on aille faire le sale boulot », lâche-t-il. D’après lui, le mouvement des gilets jaunes a fait naître des débats inédits dans sa compagnie. « Certains taperaient sur père et mère si on leur en donnait l’ordre. Mais il y a une vraie crise existentielle pour d’autres. On se demande si notre devoir ne serait pas d’être avec le peuple. On subit la même violence sociale en termes de salaire, et on est doublement victimes de l’autoritarisme de l’État parce qu’en plus c’est notre patron et qu’on est muselés », souligne le fonctionnaire, qui a observé plusieurs arrêts maladie dans sa compagnie ces derniers jours. « Il ne manque pas grand-chose pour que les flics refusent de retourner en manif la prochaine fois », estime-t-il.
Concernant le revirement annoncé dans la stratégie de maintien de l’ordre mise en place par la préfecture de police de Paris – d’un dispositif plus statique samedi dernier à celui prévu comme plus mobile et offensif pour ce samedi –, Martin estime qu’il s’agit là d’une « décision politique habituelle ». « C’est ce qui a été fait lors des dernières manifestations contre la loi travail ou le 1er Mai : on nous donne l’ordre de laisser casser pour que le mouvement devienne impopulaire, et la fois d’après on y va fort parce que l’opinion publique attend une réaction de répression policière. »
(1) Le prénom a été modifié.
Aya Lafargue
http://www.frontsyndical-classe.org/2018/12/un-crs-temoigne-on-nous-donne-l-ordre-de-laisser-casser-pour-que-le-mouvement-devienne-impopulaire.html
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Un pouvoir a déjà fait passer des manifestants pour des casseurs
Vous n'êtes pas (forcément) complotistes...
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Je peux en témoigner: un pouvoir sait instrumentaliser une manifestation pour la rendre violente. Toute ressemblance avec des évènements qui se seraient produits récemment…
L’époque est à la dénonciation du « complotisme » concept élastique et désormais complètement galvaudé. Aidé par quelques supplétifs zélés, comme le démontre la nouvelle « étude » réalisée par la socialiste Fondation Jean-Jaurès, et par les éditocrates habituels, le bloc élitaire au pouvoir en fait deux usages.
« Complotiste » is the new « fasciste »
Tout d’abord, disqualifier toute critique de la politique visant à adapter la France à la mondialisation financière et néolibérale, ensuite justifier toutes les atteintes à la liberté d’expression, celles déjà mises en place et celles projetées. Gare à celui qui prête des intentions et des actions au pouvoir, l’anathème tombera sur lui telle la foudre : « Complotiste ! »
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, tous les observateurs honnêtes ont été amenés à se poser beaucoup de questions concernant le comportement des forces de l’ordre dans les manifestations. Certains ont été jusqu’à accuser le ministère de l’Intérieur de laisser faire les casseurs dans le but évident de disqualifier le mouvement et de faire peur. Malgré certaines évidences que la multiplication des vidéos ont pu établir, ils ont immédiatement été foudroyés, hérétiques et relaps, par l’accusation majeure : « Complotistes ! Comment pouvez-vous imaginer que le pouvoir puisse user de ce genre de comportement contre un mouvement social ? »
Eh bien justement, il peut. Et c’est de cela que je peux témoigner.
Il y a 40 ans sous Giscard…
Lorsque j’ai constaté la présence, dans les manifestations, de policiers sans uniforme, habillés comme des black blocs, mais parfois munis de marteaux sur l’usage desquels on pouvait légitimement s’interroger. Lorsque l’on sait que sous le régime d’Emmanuel Macron n’importe qui peut s’affubler d’un brassard et tabasser des manifestants, sans que la justice ne s’en émeuve beaucoup. Lorsque j’ai lu force témoignages parlant de la passivité de la police au moment des déprédations et des pillages. Lorsque j’ai vu que le profil des personnes arrêtées en masse, et condamnées lourdement pour des infractions fantaisistes, a démontré qu’il ne s’agissait absolument pas des casseurs habituels qu’en général la police connaît, j’ai fini par me dire « tiens cela me rappelle quelque chose ».
A lire aussi: « Les policiers sont des gilets jaunes de cœur »
C’était il y a longtemps, 40 ans précisément, au moment des grandes luttes ouvrières qui, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, s’opposaient au démantèlement commencé de la sidérurgie française. La Lorraine, et notamment la ville de Longwy, vivaient une situation de mobilisation populaire intense bénéficiant d’un large soutien dans l’opinion publique. Pour la première fois, le monopole d’État de radiodiffusion était battu en brèche par la création de la toute première et illégale « radio libre » nommée : Lorraine Cœur d’Acier.
Les organisations syndicales décidèrent d’organiser une grande manifestation à Paris le 23 mars 1979. Celle-ci aurait dû être un grand succès, mais elle fut complètement dévoyée par des violences considérables dont furent accusés les membres d’un groupuscule anarchisant appelé « Les Autonomes ». Naturellement, les médias ne s’intéressèrent qu’aux violences, pillages et déprédations. Et le pouvoir giscardien, par l’intermédiaire du ministre de l’Intérieur Christian Bonnet, ne se gêna pas pour enfoncer le clou afin de disqualifier le mouvement des sidérurgistes.
Sollicité pour défendre des personnes arrêtées à cette occasion, ce fut une totale surprise de constater que parmi les personnes arrêtées ne figurait aucun des fameux autonomes que l’on avait pu voir sur les photos de presse. Étaient poursuivis des manifestants paisibles, parfois de simples passants, sur la base de dossiers manifestement fabriqués, ou sur des incriminations fantaisistes, mais en aucun cas des casseurs. Ce qui n’empêcha pas une justice zélée de distribuer des peines considérables qui furent confirmées en appel. Malgré la mobilisation d’un barreau de gauche où les avocats socialistes avaient encore le souci des libertés publiques.
La Provocation
Un autre épisode, exactement de même nature, eut lieu cette fois-ci à Longwy avec la prise d’assaut et la fermeture par la police de la radio libre qui avait provoqué une manifestation de protestation. Celle-ci fut brutalement réprimée et quelques participants arrêtés… pour être poursuivis sur la base de dossiers, j’en témoigne, là aussi rigoureusement vides. Les médias, quoique très différents de ceux d’aujourd’hui, en profitèrent là aussi pour prétendre à la disqualification du mouvement des sidérurgistes.
La CGT, prise par surprise par ce dévoiement et saisie de nombreux témoignages, entreprit alors un minutieux travail d’enquête à base de recueil de photographies et de témoignages qui faisaient apparaître de façon criante les manipulations de la police et la volonté gouvernementale de cette provocation. Le service d’ordre de la CGT procéda d’ailleurs lui-même, au moment de la manifestation, à l’interpellation de deux soi-disant « autonomes » pour s’apercevoir qu’il s’agissait de policiers déguisés. Utilisant ce travail et le complétant avec celui que nous avions nous-mêmes effectués dans la défense des personnes poursuivies, Daniel Voguet, François Salvaing et moi-même avons publié un livre, à ce moment-là, intitulé : La Provocation, qui relatait la façon dont les choses s’étaient déroulées. C’était il y a 40 ans, l’ouvrage a un peu vieilli, ainsi que ses auteurs, mais d’une certaine façon il reste d’actualité car il témoigne de la façon dont un pouvoir politique, confronté à un mouvement social populaire, n’a aucun problème pour utiliser manipulations et provocations policières dans le but de le disqualifier.
Je ne suis pas complotiste
À cela s’ajoute la complaisance de la justice pour jouer sa partition dans l’opération. Si celle-ci fut déjà fort zélée à l’époque, ce qui vient de se produire avec l’incroyable répression de masse des gilets jaunes montre qu’on pouvait faire pire. Je me suis replongé dans la lecture de ce que j’avais écrit il y a 40 ans, ce qui m’a confronté à des bouffées de nostalgie mais aussi à des rappels qui trouvent quand même un drôle d’écho aujourd’hui : volonté du pouvoir de l’époque d’affaiblir, isoler, disqualifier la lutte des sidérurgistes, s’attaquer de front à des libertés fondamentales et d’abord au droit de manifestation. Les députés de la majorité refusèrent une commission d’enquête parlementaire, la presse de prendre en compte les preuves fournies par la CGT et les magistrats acceptèrent de compléter le spectacle policier par un spectacle judiciaire tout aussi dévoyé. À la lumière de ce parallèle avec aujourd’hui, je peux rassurer ceux qui pensent que les gens du pouvoir macronien n’auraient aucun scrupule à utiliser ce genre de méthodes : ils ne sont pas complotistes !
J’ajoute pour conclure que, dans l’histoire du mouvement ouvrier et social, les provocations policières et judiciaires ont toujours existé. On rappellera que la date du 1ermai, fête internationale des travailleurs, a été choisie à cause de ce qui s’est passé le 1ermai 1886 à Philadelphie. Une grève générale fut lancée pour obtenir la journée de huit heures. Dans une des manifestations qui se déroulaient, une bombe a été jetée dans la foule. Sans la moindre preuve, quatre dirigeants syndicaux seront condamnés à mort et pendus le 11 novembre 1887. Ils sont montés à l’échafaud en chantant la Marseillaise. En 1893, la révision du procès reconnaîtra l’innocence des inculpés ainsi que la machination policière et judiciaire destinée à briser le mouvement.
Emmanuel Macron et Christophe Castaner n’en sont pas là, heureusement. Mais penser, devant certains événements évidents ou troublants, que la brutale répression menée contre le mouvement des gilets jaunes peut faire l’objet de dévoiements et de manipulations, ce n’est pas être complotiste.
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GILETS JAUNES : LA MENACE ANTIFA, ACTE XIII – Les Reportages de Vincent Lapierre
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AGRESSÉS PAR DES ANTIFAS CHEZ LES GILETS JAUNES ! – Lapierre, brut !
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🔴▶▶Jérôme Rodriguez ridiculise une nouvel fois Pascal Praud et son équipe.
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Le patriote Thibault, c’est autre chose que Drouet, Levavasseur et autres…
Publié le 11 février 2019 - par Christine Tasin - 60 commentaires
Ce jeune est excellent, intelligent, cultivé, et il pense juste. Il parle des gauchos qui ont envahi les manifestations des GJ le 2 février et il analyse fort bien la situation.
Longue interview accordée à Vincent Lapierre, fort intéressante. Et on aime la fin, quand il dit que nous devons tous nous unir face à l’anti-France, que l’on soit royaliste, républicain ou autre. Il est anti-avortement, nous on est pour, mais l’essentiel pour l’heure est ailleurs.
Le début de la vidéo ci-dessous montre un extrait d’émission à charge contre Thibault, il est vendéen, il porte donc l’enseigne Dieu le roi, utilisée aussi par les antisémites de Civitas… ce qui ne prouve pas que Thibault soit à Civitas. Et, s’il y était, faisons-lui confiance pour quitter de repère d’antisémites comme il a quitté Mélenchon.
Christine Tasin
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- Alternative CFDT https://twitter.com/Alternative_PN
- Officiers et Commissaires de police https://twitter.com/PoliceSCSI
Ce sont des organes de propagande politique au service du gouvernement répressif de la dictature macronienne.
Jamais aucune distinction entre
Gilets jaunes du Quotidien qui défendent pacifiquement leur revendication
et
Casseurs black block et/ou racailles qui s'incrustent en bandes de 50-100 dans les manifs et viennent taper du flic, des patriotes, insulter des Finkielkraut et casser des abribus.
Est-ce aux Gilets Jaunes de se battre contre ces gens-là ? Non. De toute façon, quand certains s'opposent à ces casseurs, ils ne sont pas soutenus par ces syndicats de collabos.
Vous connaissez le proverbe sur la CFDT et sa technique de défense des travailleurs qui en en réalité au service du grand patronat : "Si l'on rétablissait l'esclavage, la CFDT négocierait le prix des chaînes."
COMPRENDRE LES BLACKBLOCS ET AUTRES AUTONOMES, RÉVÉLATIONS
Lisez ce texte:
Il faut que vous compreniez que l’on se moque de vous en désignant les blackblocs par le vocable « casseurs » comme si il s’agissait de la caillera de banlieue.
Ce sont des gens qui contestent radicalement le Système y compris dans ses fondements les plus profondément dissimulés.
Leurs références sont philosophiques, très théoriques nourries des penseurs radicaux que je ne vais pas nommer car ils s’en défendront.
Complétez votre compréhension par la lecture des oeuvres du Comité Invisible et les publications de l’Editeur Hazan, La fabrique.
je ne n’ai pas coupé ce texte de LO par respect pour la courte vue et la bêtise qu’il exprime.
Ce texte est un symptôme qui permet de comprendre pourquoi il y a des Enragés, qui luttent par la violence .
Je veux vous faire comprendre en quoi l’impuissance acceptée des syndicats et des partis de gôche produit une autre forme d’action qui tient compte :
-de l’échec des mouvements prolétariens
-de la mutation du marxisme en marxisme culturel au service du capital
-du détournement du langage pour tromper les citoyens, de l’inversion et la novlangue
-de la disparition de la vérité comme reflêt de la réalité
-de l’orwellisation de nos sociétés
-de la trahison des médias qui ont cessé de tenter de rapporter les faits pour devenir propagandistes des pouvoirs et suppriment les référents qui guident les luttes
-du ralliement de la gôche a l’idéologie néo liberale et au modernisme régressif
-de la jaunisation des syndicats , comme la CFDT et la CGT qui sont corrompus par les cadeaux et prébendes fournies par le gouvernement
-la petit-bourgeoiisation des salariés même les plus pauvres en raison de la dépendance aux aides et aux répartitions sociales
-de la crise de la représentation et de la démission des corps intermédiaires
etc etc
Cela fait plusieurs années que j’explique que si le pouvoir de la rue ancienne manière, par les grèves, par le troisième tour social, ne produisent aucun résultat alors l’issue c’est la violence désespérée; j’ai osé écrire que le terrorisme était l’avenir de nos sociétés, aussi bien dans les combats externes que dans les combats externes.
Le pouvoir symbolique du langage comme outil de consensus et de débat a été détruit par la propagande, par les mensonges, et les détournements de sens.
Le mouvement autonome est un mouvement désespéré, nihiliste, destructeur parce que les perspectives de construction et de reconstruction ont été détruites aussi bien par les pouvoirs que par les contre pouvoirs anciens.
Le mouvement autonome est un mouvement désespéré, nihiliste, destructeur parce que les perspectives de construction et de reconstruction ont été détruites aussi bien par les pouvoirs que par les contre pouvoirs anciens.
Lisez ce texte il vient de chez Lutte Ouvrière, trotskiste; le trotskisme a été le fer de lance du capital dans tout le monde occidental pour lutter contre les révolutionnaires . Le trotskisme a été financé en France par la CIA via Irving Brown de l’AFL CIO, allié à ancienne extrême droite collabo, et tous les Autonomes le savent. Les trotskistes sous leurs diveres mutations sont un parti bourgeois.
je le sais pour en avoir été plus que témoin du temps ou patron de presse j’ai été obligé de faire alliance -alliance sympathique d’ailleurs encouragée par l’Elysée- avec les trotskistes pour gérer mon Imprimerie du Croissant contre la CGT , communiste à l’époque, et le Syndicat du Livre. J’en ai même embauché sur demande pour noyauter.
Les trotskistes de la Quatrième Internationale, Parti des travailleurs , copains des Jospin et autres dissidents sont des gardiens d’un certain ordre, éternels opposants des révolutionnaires primaires; j’ai travaillé la main dans la main avec eux, avec leurs délégués et leurs penseurs sous la recommandation bienveillante mais ferme du Directeur de cabinet de Mitterrand dont je tairai le nom par courtoisie. Les trotskistes m’ont fourni des troupes de choc .. eh oui dans mes conflits très durs et très violents , voire armés. Ils « tenaient » l’Agence France Presse à l’époque. pratique pour détourner l’information.
En un mot: les trotskistes quelles que soient leurs scissions, sont passés de l’autre coté .
Lisez
AUTONOMES ET BLACK BLOCS : UNE FAUSSE RADICALITÉ ET UNE IMPASSE
Les black blocs ne sont pas un mouvement politique, mais une méthode d’organisation dans les manifestations : ces « blocs noirs » – ce nom leur a semble-t-il été donné par la police allemande dans les années 1980 – sont constitués de quelques dizaines ou centaines de militants, vêtus de noir et cagoulés, qui se rassemblent en tête des manifestations pour s’affronter à la police et casser du mobilier urbain ou des vitrines.
La tactique du black bloc est un des modes d’expression du courant dit autonome, issu de la mouvance anarchiste, qui n’a rien de nouveau. Ce qui l’est, en revanche, c’est son relatif développement et surtout l’attirance qu’il exerce sur une frange non négligeable de la jeunesse, du milieu syndical et d’un certain nombre de travailleurs, qui veulent y voir une perspective politique ou une méthode efficace pour se faire entendre.
L’un des symptômes de l’intérêt suscité par cette tendance est le succès grandissant, depuis le mouvement contre la loi El Khomri, de ce qui a été baptisé le « cortège de tête » : des manifestants non organisés qui choisissent de défiler devant les cortèges syndicaux. Si l’on en croit les chiffres de la police, le 1er mai 2018 il y aurait eu quelque 14 000 personnes dans ce cortège de tête. Le black bloc, à l’avant du cortège de tête, regroupait, lui, quelque 1 200 personnes plus ou moins prêtes à en découdre.
Depuis le 1er mai, cette pratique fait beaucoup discuter dans les milieux militants, politiques et syndicaux, où certains ressentent de la sympathie pour ce courant autonome et ses méthodes, le plus souvent au prétexte que « eux au moins vont à la bagarre et font de l’action directe ».
LES SYMPTÔMES D’UN RECUL
La relative radicalisation de certains jeunes, leur envie d’en découdre avec la police, leur rage, comme ils disent dans leurs publications, tout cela est évidemment compréhensible.
Le cynisme et le mépris d’un Macron, la hargne avec laquelle les gouvernements successifs détruisent les conquêtes sociales du passé, la morgue d’un patronat convaincu que l’heure est venue d’en finir avec la notion même de droits sociaux, et la pourriture profonde de cette société capitaliste, tout cela suscite la révolte d’un certain nombre de jeunes et de moins jeunes, et il n’y a pas, en soi, de raison de le regretter.
De même, on peut comprendre que bien des travailleurs, dans les milieux syndicaux en particulier, ne parviennent plus à supporter les molles manifestations organisées par les centrales syndicales, où la musique assourdissante a remplacé les slogans et où l’on trouve plus facilement du mojito que de la colère revendicative. Et, par-dessus tout, bien des travailleurs désireux de résister à la vaste opération de casse sociale en cours ne voient aucune perspective dans la politique proposée par les centrales syndicales. Et ils ne peuvent pas en voir, parce qu’il n’y en a pas, et cela fait des décennies que cela dure.
Dans un article daté du 27 mai dernier, le journal Le Monde a ainsi donné la parole à un certain nombre de militants syndicaux attirés « par la radicalité du cortège de tête », écrit l’auteur de l’article, qui n’a visiblement jamais rencontré une radicalité plus importante que deux abribus cassés.
Un « élu CGT » explique par exemple : « Depuis les ordonnances Macron, on a beau manifester, “c’est cause toujours, tu m’intéresses”. On a l’impression que le syndicalisme ne pèse plus. Cette action directe [du black bloc] a un côté catalyseur du ras-le-bol qu’on ressent. »
Ce sentiment est minoritaire – bien davantage de manifestants du 1er mai ont été choqués par les comportements des autonomes – mais il existe et se développe.
Le rôle des révolutionnaires n’est pas de faire de la sociologie et de se contenter de comprendre les motivations des uns ou des autres, qu’il s’agisse de ceux qui votent Le Pen ou de ceux qui sympathisent avec les black blocs.
Il est de proposer des perspectives politiques pour changer la société. Et, de ce point de vue là, nous affirmons clairement que les méthodes d’action des autonomes, tout comme les idées politiques qui les guident, sont non seulement stériles et inefficaces, mais qu’elles sont la marque d’un profond mépris et sont, pour bien des raisons que nous voulons détailler ici, l’antithèse des idées communistes que nous défendons.
Au-delà de l’agitation des quelques centaines d’excités qui vont se bagarrer avec la police en tête de manifestations, la sympathie dont ils bénéficient auprès d’un nombre grandissant de militants est un symptôme supplémentaire du recul profond qui frappe la société actuelle.
UN COURANT QUI N’A RIEN DE NOUVEAU
Le courant autonome est né en Italie dans les années 1970. Marqué par les idées anarchistes libertaires, hostile à toute forme d’organisation et partisan de l’action directe dans la rue, une partie du mouvement autonome italien a théorisé la pratique du sabotage, de l’incendie, des braquages de banques pour motifs « révolutionnaires », avant d’être laminée par la police en 1979.
C’est ensuite, dans les années 1980, que sont apparus les black blocs, à Berlin, à l’origine pour s’opposer à la police qui tentait de les déloger des squats qu’ils occupaient. Mais c’est à Seattle en 1999, à l’occasion d’un congrès de l’OMC, puis à Gênes en 2001, contre un sommet du G8, que les black blocs se sont fait connaître du grand public, en organisant, à quelques centaines, de violentes émeutes.
Si les black blocs n’ont refait leur apparition que tout récemment en France, en 2016 et au printemps 2018, le courant autonome n’a cessé, ces dernières années, d’agir et de faire parler de lui à travers autant d’actions apolitiques : organisation de squats, création de « zones à défendre » comme celle de Notre-Dame-des-Landes, affrontements avec la police lors de manifestations, comme celle du barrage de Sivens en octobre 2014 où Rémi Fraisse a trouvé la mort.
Dans les milieux militants étudiants, le courant autonome a aujourd’hui retrouvé une certaine vigueur, conséquence presque mécanique du discrédit des partis de gauche et de la faiblesse des organisations révolutionnaires dans un milieu petit-bourgeois intellectuel où l’adhésion aux idées du Front national ne fait guère recette.
L’APOLOGIE DE L’INDIVIDUALISME
Même s’ils cherchent surtout à se faire passer pour des cogneurs et des adeptes de la guérilla urbaine, les autonomes n’en défendent pas moins des idées politiques, qui sont exprimées dans toutes sortes de publications, comme le journal en ligne Lundi matin, de tracts et de fanzines. Beaucoup se réclament des idées défendues dans le petit ouvrage L’Insurrection qui vient, publié en 2007 sous la signature d’un mystérieux Comité invisible (et probablement dû à la plume de Julien Coupat, un des accusés du « groupe de Tarnac », en 2008).
Dans un style souvent aussi ampoulé qu’abscons, les auteurs de ces publications reprennent les vieilles idées du mouvement anarchiste contre l’organisation, la propriété, l’État, la police, mâtinées de référence au situationnisme de Guy Debord, dont personne n’a jamais bien compris de quoi il retournait. La manière dont ils présentent leurs idées prouve au moins une chose : ils ne cherchent pas à être compris du plus grand nombre, et en particulier du monde du travail. Exemple du charabia prétentieux qui caractérise ces productions, dans un tract expliquant ce qu’est le « cortège de tête » : « Nous sommes un moment, pas un mouvement, un élan commun, émancipateur, enthousiasmant, inclusif et horizontal. Nous sommes des archipels de femmes et d’hommes libres, rassemblés pour la suite du monde. Nous sommes un méta réseau, un tissu de réalité toujours plus profond, plus intense et plus étranger au spectacle politique. Nous sommes le moment d’après. »
L’Insurrection qui vient, livre de chevet de la plupart des militants autonomes, est du même tonneau. S’il est souvent bien tourné et parfois mordant dans la révolte qu’il exprime contre la société capitaliste, ce livre pose la question de la transformation de la société exactement à rebours de la théorie révolutionnaire telle qu’elle a été développée par le mouvement ouvrier depuis Marx et Engels : à la place de l’action collective des masses, l’individualisme y est érigé en principe directeur. À la place de la conscience, l’explosion spontanée. À la place du parti, « l’auto-organisation ». Dans un chapitre consacré aux AG de grévistes, l’auteur du livre écrit : « Un réflexe est, au moindre mouvement, de faire une assemblée générale et de voter. C’est une erreur. Il faut saboter toute instance de représentation. » Les participants aux mouvements étudiants de ces dernières années savent bien comment ce mot d’ordre est scrupuleusement suivi par les autonomes.
Il ne faut naturellement « rien attendre des organisations ». Quant aux préceptes concernant la vie personnelle, L’Insurrection qui vient théorise l’individualisme et le parasitisme social : « Nous admettons la nécessité de trouver de l’argent, non la nécessité de travailler. […] Devenir autonome, c’est apprendre à se battre dans la rue, à s’accaparer des maisons vides, à ne pas travailler, à s’aimer follement et à voler dans les magasins. »
On retrouve là la rhétorique de ce qu’était le mouvement anarchiste à ses débuts, des idées d’un Kropotkine, celles qui ont inspiré le personnage de Souvarine, dans Germinal d’Émile Zola, qui sabote la mine et provoque la mort de dizaines de mineurs, au prétexte que la révolution ne peut venir que de la destruction.
Avant de devenir, pour quelques années, un communiste révolutionnaire, l’écrivain et militant Victor Serge a été de ceux-là : dans ses textes des années 1900 à 1910, il utilisait la rhétorique qui est aujourd’hui celle du mouvement autonome. Loin de prôner la révolution, Serge faisait alors l’apologie de l’individualisme, qui permet à « l’élite » anarchiste de s’élever au-dessus de la mêlée : « Lorsque les socialistes viennent nous conter les mérites du “prolétariat conscient”, nous répondons : Seules des minorités d’élite composées d’individus sains aux cervelles décrassées peuvent, en vivant mieux, acheminer les hommes vers plus de bonheur. […] Passons parmi les plèbes en semant au hasard la graine des bonnes révoltes. Les minorités en qui subsiste encore de la force viendront à nous. »
Heureusement, la révolution russe a sauvé Victor Serge de ses propres idées. Ce n’est pour l’instant pas le cas pour les autonomes, qui reprennent le pire de ces idées. Les autonomes ne cherchent aujourd’hui à construire ni des organisations ni des mouvements, ni même à convaincre quiconque de quoi que ce soit : ils cherchent uniquement à « entraîner ». Du moins, pour ceux d’entre eux qui se posent des questions politiques et qui ne sont pas uniquement animés par des sentiments individualistes et par la volonté, tout simplement, de se faire plaisir. Sur un site Internet favorable aux autonomes, on trouve par exemple une significative collection d’interviews de « femmes et d’hommes de 16 à 40 ans » qui ont participé à un black bloc en 2016[1]. Pas un seul n’exprime la moindre intention militante, pas un seul ne se pose le problème des implications politiques de ses actes, positives ou négatives : cette suite de témoignages est un long étalage d’autosatisfaction et de nombrilisme ridicule sur le thème du plaisir que procure le bris de vitrines ou du sentiment de puissance ressenti. « Tu sors le marteau que tu as préalablement volé dans un magasin de bricolage. Tu es au niveau d’alerte maximum. Tout à coup, le bruit d’une vitrine qui explose – c’est un son fantastique – annonce que ça commence. Ensuite, tout s’enchaîne. Tu regardes au loin. Une cible à droite. Bientôt. Bientôt. Boum ! Tu retournes dans la foule. Moment d’apaisement. Retour dans la foule, satisfait, jusqu’à la prochaine attaque. »
Bien sûr, il y a également des participants à ces mouvements qui mettent un contenu, au moins symbolique, dans leurs actions. Que de fois a-t-on entendu, au lendemain du 1er mai 2018, des sympathisants du black bloc expliquer que celui-ci s’en était pris « aux symboles du capitalisme », à savoir un restaurant McDonald’s et du mobilier urbain Decaux ? Outre que l’on se demande bien en quoi les travailleurs précaires employés chez McDonald’s méritent de brûler vifs dans un restaurant parce que des hurluberlus ont décidé d’y jeter un cocktail Molotov, il faut tout de même une bonne dose de stupidité pour croire que détruire un abribus Decaux revient à s’attaquer au grand capital. Ne serait-ce que parce que chaque abribus détruit sera immédiatement reconstruit par Decaux, aux frais de la collectivité, ce qui permettra à la multinationale de gagner un peu plus d’argent.
Mais, de toute façon, ces motivations « politiques » sont loin d’être présentes dans la tête de tous les casseurs de vitrine. Au moins est plus lucide celui qui écrit, dans les témoignages que nous citions plus haut : « La destruction de matériel, laisser une trace de notre passage en détruisant banques, agences d’intérim et agences immobilières, me parle beaucoup plus. Et ce n’est pas tant pour les effets que ces destructions auraient sur le Capital que le sentiment de liberté, de prise sur ma vie, que cela me procure. »
En dehors des jeunes gens désœuvrés obéissant simplement à l’envie de se défouler ou de ressentir « un sentiment de liberté », il se trouve certainement aussi dans les black blocs des gens convaincus, sincèrement, de se comporter en combattants contre l’ordre établi, voire en révolutionnaires, et qui sont tellement révoltés contre la société, tellement impatients de voir les choses changer, qu’ils se disent qu’il faut prendre l’initiative et « commencer le combat » en espérant entraîner derrière eux, ou avec eux, le reste des exploités.
Il faut leur dire qu’ils se trompent. Plutôt que dire que leur violence est légitime, comme l’a fait dès le 1er mai au soir le NPA, jamais en retard quand il s’agit de caresser dans le sens du poil un mouvement qui prend un peu d’ampleur, fût-il stupide, il faut leur dire qu’elle ne sert à rien d’un point de vue social et politique, et qu’elle n’entraînera personne, parce que, quoi qu’en pensent les autonomes de tout poil, les travailleurs ne sont pas un troupeau de moutons qui, quand ils voient des gens tout casser, se mettent automatiquement à faire de même.
UNE FORME DE VIOLENCE STÉRILE
Lorsque nous dénonçons comme stérile la violence des black blocs, ce n’est certainement pas en nous plaçant dans le camp hypocrite d’un Macron ou d’un Collomb qui ne voient, eux, aucun inconvénient à la violence quand elle est exercée par l’armée française en Afrique… ou contre les travailleurs.
Si nous discutons de la violence et de son utilisation, c’est d’un point de vue politique. Nous ne sommes pas des pacifistes : nous sommes des révolutionnaires, et nous ne concevons pas la transformation de la société sans violence, parce que nous savons que la bourgeoisie, lorsque arriveront des révolutions, défendra ses privilèges et sa propriété jusqu’au dernier souffle de ses soldats, et que la classe ouvrière devra trouver les moyens non seulement de se défendre mais de contre-attaquer.
Mais que veut dire la « violence » ? Ce n’est pas une catégorie philosophique suspendue en l’air. Il n’y a pas une violence, il y a des centaines de formes de violence différentes, qui n’ont pas le même contenu. La violence des oppresseurs et celle des opprimés ne sont pas les mêmes ; la violence individuelle et la violence des masses en lutte ne sont pas les mêmes. Un patron fusillé lors d’une révolution, cela n’a pas du tout le même sens que le patron de Renault tué d’une balle dans la tête, en 1986, par les militants d’Action directe coupés de tout mouvement social. Et du mobilier urbain brisé par une manifestation de travailleurs en colère qui jouent leur peau dans une grève contre la fermeture de leur usine n’est pas la même chose que le même mobilier urbain brisé par quelques dizaines de jeunes gens en mal de sensations fortes.
Et ajoutons que ce n’est pas le fait d’être « de masse » qui rend forcément toute violence légitime. Ici encore, tout est question de conscience. La violence de masse, quand elle se traduit par la tonte de femmes à la Libération ou un génocide au Rwanda, n’est certainement pas le signe d’une quelconque conscience de la part de ses auteurs. Et les révolutionnaires russes de 1917 ont inlassablement milité pour convaincre les masses ouvrières et paysannes de ne pas se livrer aux meurtres de vengeance et aux lynchages, crimes qui, comme écrivait Trotsky dans un ordre du jour de l’Armée rouge, « dégradent autant moralement ceux qui les perpétuent que physiquement ceux qui les subissent ».
Tout le combat des communistes révolutionnaires est d’œuvrer à la prise de conscience du maximum de travailleurs : conscience de leur exploitation, de la nécessité de s’organiser, du caractère indispensable de la révolution pour renverser l’ordre établi. C’est certainement sur ce terrain que le fossé est le plus grand entre nous et les autonomes. Eux n’ont que faire de la conscience : ce qu’ils veulent, pour les plus sincères d’entre eux du moins, c’est simplement mettre le feu à la plaine, donner l’exemple de la révolte en espérant que cela donnera l’idée à d’autres de les imiter pour aboutir au « grand incendie ». Mais, même s’ils parvenaient à leurs fins, un grand incendie n’a rien à voir avec une révolution.
Il suffit de militer un peu dans le monde réel pour savoir qu’on est loin d’une telle explosion de colère. Mais quand bien même ? Si au soir du 1er mai, par extraordinaire, des dizaines de milliers de jeunes avaient suivi l’exemple des black blocs et avaient brûlé des voitures, des magasins, et s’étaient battus toute la nuit avec la police, la question ne s’en serait pas moins posée le lendemain de savoir… quoi faire ensuite. Mai 1968 a ainsi entraîné des milliers de jeunes qui ont passé des nuits à se battre au Quartier latin et ailleurs contre la police, dans un contexte il est vrai totalement différent. Mais pour autant Mai 68 n’a pas changé la société et n’a pas été une révolution. Pour qu’une révolte devienne une révolution, il faut que les masses parviennent à un degré de conscience politique exceptionnel, conscience qui se matérialise par l’existence d’un parti révolutionnaire profondément implanté et influent. Sans ces idées, sans cette conscience des masses, sans ce parti, les révoltes ne resteront que des explosions de colère sans perspectives, et toute l’histoire montre que, dans de telles révoltes, ce ne sont jamais les révoltés qui l’emportent mais les armées au service des oppresseurs. Vouloir provoquer des révoltes sans se poser la question d’armer les exploités politiquement et physiquement, c’est la certitude de les emmener à la défaite. C’est pire que contre-productif : cela peut être criminel.
TOUJOURS LE MÊME MÉPRIS POUR LES TRAVAILLEURS
Lorsque les autonomes se mêlent de faire de la politique, ils défendent souvent des idées et des méthodes qui sont non seulement à l’opposé de celles que nous défendons, mais qui de plus en disent long sur leurs conceptions morales. Lors d’une assemblée générale du récent mouvement étudiant à l’université de Tolbiac, par exemple, un militant autonome a expliqué, en toute candeur et publiquement, qu’il fallait s’en prendre violemment à la police parce qu’ainsi on allait provoquer de la répression et « attirer à nous les étudiants ». Le raisonnement est vieux comme le stalinisme et comme tous ces courants qui considèrent les travailleurs ou les jeunes comme des pions que l’on peut sacrifier à sa guise. Ce type de raisonnement n’indique qu’une chose, c’est le mépris qu’ont ceux qui le tiennent pour ceux qu’ils prétendent défendre. Et il est un bon indicateur de la politique que ces gens auraient s’ils accédaient un jour au pouvoir.
Le monde qui se délite, les injustices et les abominations quotidiennes de la société capitaliste, le fait que malgré tout rien ne se passe, cela peut générer de l’impatience chez des jeunes gens révoltés ou des militants ouvriers. Mais l’impatience ne suffit pas pour accélérer les explosions sociales. Et moins encore, lorsque cette impatience conduit à tenter de précipiter les choses en espérant que l’étincelle mettra le feu aux poudres. Surtout quand il n’y a pas de poudre, c’est-à-dire pas de situation révolutionnaire. N’en déplaise aux anarchistes, ce ne sont pas les bombes posées sous les roues des voitures des nobles russes qui ont précipité l’explosion de la révolution russe. C’est la conjonction, d’une part, du lent et patient travail mené par les militants révolutionnaires bolcheviques pour implanter leurs idées dans la classe ouvrière, et d’autre part, de la maturation de la conscience des masses provoquée par le pourrissement de la société capitaliste.
Dans la période bien sombre que nous vivons, où la résignation et la démoralisation sont présentes dans tous les recoins de la société, il n’est pas surprenant qu’il y ait des gens pour qui casser un abribus ou une vitrine, voire jeter des pavés sur des policiers, soit vécu comme un exutoire. Mais on n’est pas militant révolutionnaire pour se faire plaisir, ou alors on ne sert à rien. Être militant révolutionnaire, c’est d’abord réfléchir au fonctionnement de la société, aux rapports de force, aux raisons même de la situation de recul que nous vivons, c’est essayer de comprendre les mouvements profonds, progressistes ou réactionnaires, qui traversent les sociétés. Et agir, en l’occurrence, cela ne veut pas dire agir à la place des autres, c’est-à-dire à la place des masses.
Il n’y a pas de raccourci vers la révolution. C’est peut-être frustrant, mais c’est ainsi. L’exemple des guérilleros d’Amérique du Sud ou d’Amérique centrale a montré que ceux qui ont pris le maquis pour mener la « lutte armée » n’ont jamais su, lorsqu’ils sont parvenus au pouvoir, faire autre chose que diriger l’État contre la population. Parce qu’ils en étaient déjà coupés avant même de commencer le combat, parce que leur méthode même d’action était le signe de leur profond manque de confiance dans la capacité des masses à se libérer elles-mêmes et à se diriger elles-mêmes.
C’est tout cela qu’il y a dans la fameuse devise de Marx « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Les travailleurs n’ont pas besoin de gens qui se battent à leur place, ni qui décident à leur place ce qui est bon pour eux, que ce soient des politiciens réformistes qui leur promettent de les sauver par les urnes, ou des pseudo-guérilleros urbains qui s’arrogent le droit, quand ils veulent et où ils veulent, de confisquer une manifestation ouvrière pour la transformer en combat de rue stérile. Il est frappant de ce point de vue que les autonomes, qui critiquent sans cesse les bureaucraties et les systèmes de « représentation », agissent en n’étant ni élus ni contrôlés par personne, s’érigeant en bras armé de manifestants qui non seulement ne leur ont rien demandé, mais ignorent leurs idées et jusqu’à leur visage. Finalement, ceux qui imposent cela aux travailleurs qui manifestent, sans leur demander leur avis ni leur laisser le choix, valent-ils mieux que les politiciens bourgeois et les bureaucrates syndicaux qui imposent leurs choix aux travailleurs, d’en haut ? Il s’agit simplement d’une autre forme de mépris pour les masses.
Le pourrissement continu de la société capitaliste va certainement pousser, à l’avenir, bien des jeunes vers ce faux radicalisme, qui n’est en fait que le signe d’une démoralisation et d’un manque de confiance dans la capacité des masses à changer leur sort. Et il ne serait pas surprenant que, demain, un certain nombre de ces jeunes fassent un pas de plus et expriment leur « rage » et leur nihilisme non plus à coups de marteau dans des vitrines mais avec des bombes. Le mouvement ouvrier a déjà connu bien des fois de tels reculs.
Nous continuons de penser que la seule chose utile pour espérer changer le monde, ce n’est pas d’infliger des petites piqûres de moustique à la bourgeoisie et au capitalisme, qui n’a que faire d’un magasin saccagé et d’un abribus brisé.
Le radicalisme, ce n’est pas jeter un pavé sur un flic. C’est se battre pour le pouvoir aux travailleurs, l’expropriation de la bourgeoisie et l’abolition du salariat. C’est militer pour que puisse se produire la seule chose qui effraie réellement la bourgeoisie : un soulèvement conscient du monde du travail.
Préparer cela, en œuvrant à la construction d’un parti révolutionnaire communiste, reste pour nous le seul combat qui vaille d’être mené.
19 juin 2018
Xavier Raufer : black blocks et autres casseurs sont tous connus, ce sont les enfants de la caste au pouvoir
28 Mar 2019Christine TasinCitoyens et défenseurs de la patrie, Conflit de civilisation, Macron, Manipulations médiatiques, Sécurité
Voici un article d’Atlantico datant du 18 mars, après le fameux samedi qui a vu les Champs-Elysées mis à feu et à sang.
Il développe et démontre, avec des chiffres, avec des faits, ce que nous disons depuis le début. La police laisse délibérément les casseurs se mêler aux gilets jaunes…
Certes, il n’y a pas de meilleure façon de discréditer tout le mouvement…
Samedi de violences : l’Etat manque-t-il des moyens pour maintenir l’ordre ou ce gouvernement enchaîne-t-il les erreurs de stratégie ?
L’acte XVIII des Gilets Jaunes a été marqué par de nombreux actes de violences : quatre-vingt-cinq enseignes des Champs-Elysées endommagées, une vingtaine pillées, des pavés jetés sur les forces de l’ordre et des immeubles brûlés.
Atlantico: L’Etat est il vraiment dépassé ? Les forces de l’ordre sont-elles taillées sur le modèle d’une société où les forces contestataires n’existent que dans une bien moindre mesure ?
Xavier Raufer : Là n’est pas le problème. Débutons par un diagnostic clair, sans lequel nul traitement n’est concevable. Ce qui s’appelle tour à tour Antifa et Black Blocks est une unique nébuleuse d’anarchistes ; d’usage, des gosses de riches en révolte pubertaire. Gauchistes à 20 ans, ils combattent fictivement un fascisme onirique – et à 40 ans, dirigent les boîtes de com’ ou médias du système.
Ces casseurs sont connus. A Paris et autour (92, 93, 94) opère la DRPP, Direction du renseignement de la préfecture de police, très affutée sur son territoire. L’auteur est formel : la DRPP connaît un par un les deux ou trois cents pires Black blocks et peut les cueillir au nid avant toute émeute (dans les beaux quartiers ou des squats…) puis les isoler quelques heures ; les codes en vigueur le permettent. En prime, ces milieux anarchistes grouillent d’indicateurs. En Ile-de-France, la PP connaît ainsi les préparatifs d’une émeute.
Enfin, l’Europe du renseignement existe : quand trente émeutiers allemands, belges ou italiens, vont à Paris se joindre à la « fête », un signalement est fourni. Ces alertes donnent des itinéraires, l’immatriculation des véhicules, etc. (les « indics », toujours…). Là, un barrage filtrant règle le problème. Ainsi, L’Intérieur peut, sinon neutraliser une émeute – du moins, en limiter à 90% les dégâts. Exemple : avant l’élection présidentielle, les Black blocks veulent attaquer une réunion du Front national au Zénith le 17 avril 2017. Comme d’usage prévenue, la police agit et l’affaire avorte. Cela, elle le peut toujours – même en mars 2019.
Le Maire de Paris déclare attendre » du gouvernement des explications, des réponses ». Face à la situation, et à l’ampleur de ces violences, le gouvernement n’avait-il pas la bonne stratégie ? Y-a-t-il un certain laisser faire pour provoquer un réflexe légitimiste des Français à la vue des images de casse ? Que se passerait-il si plus de Français se rebellaient ?
Ce qui est advenu samedi 16 mars sur les Champs-Elysées n’a rien à voir avec la population française, et fort marginalement, avec les Gilets jaunes eux-mêmes. Bien plutôt, la Mairie de Paris et les gouvernements Hollande-Macron doivent s’en prendre à eux-mêmes. Depuis dix ans, ils considèrent les Antifa comme de preux hérauts de la démocratie – certes un tantinet excités mais n’est-ce pas, il faut que jeunesse se passe. Ici règne la connivence : ces anarchistes sont leurs fils ou les copains de ceux-ci. Certes moins gravement, c’est le cas de figure Maison-Blanche – Moudjahidine afghans. Utiles pour combattre l’Union soviétique en Afghanistan – mais l’URSS disparue, ils ne rentrent pas docilement à la niche – ils suscitent Oussama ben Laden. Ici pareil, les Antifa chouchous-Bobos sont en même temps des Black Block. Là, catastrophe ! On ne sait que dire, on se borne à gémir sur la violence qui doit cesser et à édicter des lois futiles. Car bien sûr, chacun sait qu’au rayon répression ferme, le chien Hollande-Macron n’a pas de crocs. Et comment se montrer féroce envers ses propres enfants ? Il y a des exemples récents de cela ; des noms, des faits. Si un Antifa est par hasard arrêté, il est peu après relâché en douce.
Face à ces nouveaux débordements Emmanuel Macron a écourté son voyage au ski et promet des « décisions fortes ». Quelles mesures peut-on prendre ? Comment empêcher ce retour de la violence alors que les débordements semblaient diminuer ces dernières manifestations (en comparant à décembre passé) ?
L’impéritie de ce gouvernement, son ignorance des élémentaires normes du maintien de l’ordre éclatent au grand jour. Et l’isolement de M. Macron, tout autant.
M. Castaner d’abord. Dans le petit milieu politiciens-médias, là où se recrutent confidents, amants et associés, on sait que le ministre de l’Intérieur est un farceur, occupant ce poste car M. Macron n’avait nul candidat fiable à y mettre. Alors que la France vit sa pire crise de violence sociale en un siècle, M. Castaner fait la noce en boîte de nuit, où – je cite la presse people, il « embrasse une inconnue sur la bouche « . Ebahis, toutes les racailles, narcos et Antifa soupirent d’aise. On connaît le proverbe « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent ». On a vu le bal samedi 16 mars sur les Champs-Elysées.
M. Macron, lui, skie. A mesure où la situation s’aggrave ; à mesure où, certains jours, la France frôle la guerre civile ; M. Macron renforce son contrôle – chaque jour plus tatillon – sur les médias, notamment l’information des radios-télévisions, tenues à la laisse courte. Le président croit ainsi visiblement que l’actuel chaos est affaire de communication. Or bien sûr, c’est tout sauf ça. Une telle erreur de diagnostic n’augure rien de bon pour la suite de son quinquennat.
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