Pour Barbara Lefebvre, la confrontation d’Emmanuel Macron aux maires de banlieue est un exercice de com’ réussi mais un débat raté. La discussion s’est principalement cantonnée à la question des moyens, sans permettre de tirer les leçons de l’échec de la politique de la ville dans ces quartiers.
(…) Les mots-valises «inégalités, discrimination, mixité sociale, cohésion sociale, échec scolaire» y sont passés mais sans présenter les fondements socioculturels de ces difficultés persistantes. Malgré les 75 milliards d’euros dépensés par tous les «plans banlieue» depuis le début des années 1980, la situation sociale, économique et culturelle n’a cessé de se dégrader.
(…) Apparemment, le président n’a pas lu le rapport parlementaire sur l’action de l’État dans le 9-3: taux de pauvreté et de criminalité les plus élevés de France, fonctionnaires de police et enseignants qui cherchent à fuir sitôt après leur nomination.
(…) La banlieue est «stigmatisée», «discriminée», «discréditée», «caricaturée». Mais quid de la réalité d’une sécession culturelle de certains quartiers, sur fond de développement de l’islam politique? Quid des violences dans ces territoires? Violences liées au trafic de stupéfiants, d’être humains, d’armes.
(…) Relier systématiquement pauvreté et violence permet de ne pas regarder les autres facteurs de violence et notamment le refus d’intégration des codes culturels et sociaux de la société hôte. Ne pas voir la volonté de nombreuses familles de continuer à vivre en France selon les représentations collectives, les us et coutumes de la société d’origine. De cela, il n’a pas été question hier soir.
(…) Le clientélisme électoral est un phénomène massif dans les banlieues et c’est sans considération d’étiquette politique ; toutes les «obédiences» sont concernées. La gestion communautariste par nombre de ces municipalités qui ferment les yeux sur les trafics, les violences qui règnent dans certaines tours, certains immeubles, certaines maisons de quartiers prises en main par les associations de barbus en qamis, tout cela est un secret de polichinelle.
(…) On n’a pas entendu évoquer les cas de plus en plus nombreux de certains caïds – ou membres de leurs familles – nommés dans les équipes municipales ou obtenant un job à la mairie en dépit de leur absence de compétence… Après avoir aidé le maire à conquérir ou reconquérir le siège d’édile municipal, on est bien récompensé dans certaines municipalités de banlieue où l’abstention est toujours le grand gagnant du scrutin! Une part significative des maires assis hier aux côtés du président sont de fait complices de la situation calamiteuse des territoires qu’ils dirigent ou codirigent avec les brigands de leurs villes, connus de tous, et de la police ou du renseignement, qui ne peuvent rien.
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