mardi 26 mars 2019

Des fusils de l’armée contre des civils désarmés le 26 mars 1962 à Alger et le 24 mars 2019 à Paris…

Des fusils de l’armée contre des civils désarmés le 26 mars 1962 à Alger et le 24 mars 2019 à Paris…
Le 26 mars 1962 à Alger, il y avait une manifestation pacifique de civils français qui gênait le gouvernement français. Les balles des fusils mitrailleurs de l’armée françaises firent plus de 46 morts et 200 blessés. 
Ne retenez pas ces chiffres, de toutes façons, on ne sait pas dire à partir de combien de morts ni à partir de combien de blessés par balles on peut parler de crime contre l’humanité. Retenez plutôt le nom et le grade du commanditaire. Il s’appelait De Gaulle et il était général.

 Il dirigeait la France, dans le cadre de ce que l’on appelait la 5République.








































Curieusement, les différents pouvoirs qui se sont succédé depuis à la tête de l’état Français et qui se définirent régulièrement comme « gaullistes », ont voulu que cet évènement soit « hors-la-guerre ». Cela ne change rien à l’horreur de ces crimes bien sûr, mais voilà : la guerre d’Algérie s’était finie une semaine juste avant. « C’est pas de chance, vous avouerez ! » Pas de chance en effet pour les familles des fusillés, leurs proches ne seront pas considérés comme des malheureuses victimes de la guerre (fussent-elles tuées avec des balles françaises) mais comme de dangereux séditieux venus troubler l’ordre républicain !
Aujourd’hui en France, 57 ans après, nous sommes toujours en 5ème République, nous avons toujours un président qui se définit comme un néo-gaulliste, et qui pense lui aussi, que la guerre d’Algérie est terminée depuis le 19 mars 1962 (3).
Et il n’a pas parlé non plus, concernant les évènements du 26 mars 1962 à Alger, de crime contre l’humanité. Enfin si ! Il en a parlé du crime contre l’humanité mais ; curieusement, pas en France et pas pour qualifier cette fusillade du 26 mars 1962, il en a parlé relativement … à la négation des bienfaits de la colonisation française et de la construction historique de l’Algérie Française [qu’il est devenu très politiquement correct de nier (1)] !
Et il a évoqué ce crime contre l’humanité dans un contexte très particulier, alors qu’il était à Alger le14 février 2017, jour de sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle (8).
Ce qui signifie donc qu’il a émis cet avis dans un contexte diplomatique, et en engageant donc la parole de la France (9).
Et puis, belle âme, il décide le jeudi 13 septembre 2018, d’aller visiter à son domicile la veuve de Maurice Audin (4), ce militant communiste, disparu suite à son interrogatoire en juin 1957 par les services de renseignement en charge de la sécurité à Alger. Le président de la République Française aurait déclaré lors de cette visite du 13septembre 2018, qu’il entendait « ouvrir toutes les archives liées aux disparus de la guerre d’Algérie ». Curieusement, cette déclaration n’a donné aucun éclaircissement supplémentaire ou révélations sur les conditions du massacre de la rue d’Isly (NDLR : voir aussi notre article sur ce sujet )!
Et puis il a décidé d’instaurer une journée des victimes du terrorisme, le 11 mars  ! Mais pas de journée pour les victimes politiques du terrorisme d’état, on lui conseillerait dans ce cas-là, le 26 mars, par exemple !
Et puis il a aussi été décidé avec le gouvernement, le 21 mars 2019, de faire appel à l’armée pour calmer les Gilets Jaunes, samedi dernier [le 23 mars 2019] !
Mars, mars, Dieu de la guerre. Le soulèvement de la commune de Paris débuta le 18 mars 1871. On sait comment il se finit, au mois de mai suivant par la semaine sanglante dans laquelle les fusils des militaires diligentés par Adolphe Thiers eurent le dernier mot.
Si on se permet cette comparaison c’est qu’une fois de plus il semble que le peuple français soit perçu comme l’ennemi de l’Etat (5) !
De la Garde nationale en 1871, en passant par la Territoriale en 1958 en Algérie, et jusqu’à la préfecture de Police de Paris en 2019 [et plus précisément la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne qui a déconseillé l’usage des fusils « LBD » lors de l’acte XVIII des Gilets Jaunes] (7), il existe une continuité de corps responsables du maintien de l’ordre, qui se sont honorés de ne pas appliquer les ordres de massacres en provenance d’une bourgeoisie aux abois. Et qu’il a donc fallu remplacer par l’armée afin de lui faire appliquer l’ordre décidé par des élus républicains plus désireux de rétablir la loi des fusils que de tenir compte des demandes de justice sociale émanent du peuple.
De la commune de Paris, Alphonse Daudet dira « Pourquoi les ouvriers se sont-ils mêlés de politique ? ».
De la répression féroce du gouvernement Degaulle envers le peuple européen de l’Algérie Française et envers les Harkis il sera dit qu’« il fallait montrer [le 26 mars 1962]que l’armée n’était pas complice de la population algéroise » (7).
De la révolte des gilets jaunes, de nombreux républicains ont dernièrement montré leur haine du peuple et ils en appellent maintenant à l’armée, comme en mars 1871 à Paris, ou comme en mars 1962 à Alger.
A chaque fois, la même morgue, la même défiance, la même haine.
A chaque fois, des fusils de l’armée contre des civils désarmés.
Cercle National des Rapatriés


  1.  « Le scandale du siècle ! Un prof de CM2 demande les bienfaits de la colonisation ! »
    http://resistancerepublicaine.eu/2019/03/02/le-scandale-du-siecle-un-prof-de-cm2-demande-les-bienfaits-de-la-colonisation/
  2. « 11 mars 1963 : mort du colonel Bastien-Thiry , une reconnaissance symbolique ? »
    http://www.bvoltaire.fr/11-mars-1963-mort-du-colonel-bastien-thiry-une-reconnaissance-symbolique/
  3. « La France de Macron osera-t-elle commémorer le 19 mars 1962 ? »
    https://ripostelaique.com/la-france-de-macron-osera-t-elle-commemorer-le-19-mars-1962.html
  4. « Macron reconnaît donc qu’Audin avait fait des actes répréhensibles envers le peuple français » :
    http://resistancerepublicaine.eu/2018/09/16/macron-reconnait-donc-quaudin-avait-fait-des-actes-reprehensibles-envers-le-peuple-francais/
  5. « L’ennemi est à l’intérieur »
    https://www.nice-provence.info/2019/03/22/ennemi-interieur-peuple-armee-police/
  6. « Alain Gibelin, premier fusible de l’affaire Benalla, a sauté ! »
    http://www.bvoltaire.fr/alain-gibelin-premier-fusible-de-laffaire-benalla-a-saute/
  7. « 26 mars 1962 : Des Français tombent sous des balles françaises ! »
    http://www.parti-nationaliste-francais-auvergne.net/tag-un-peu-d-histoire-26-mars-1962.html
    La preuve directe de l’organisation par le gouvernement français, donc par de Gaulle en personne, du massacre des innocents le 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger, nous est apportée par Christian Fouchet, Haut-commissaire en Algérie ce 26 mars 1962, et ministre de l’Intérieur du 6 avril 1967 jusqu’au 31 mai 1968 où il est limogé par de Gaulle.
Voici le témoignage qu’il a livré le 28 octobre 1969 :
« J’en ai voulu au Général de m’avoir limogé au lendemain de mai 1968. C’était une faute politique. De Gaulle m’a reproché de ne pas avoir maintenu l’ordre en mai 68.
“Vous n’avez pas osé tirer”, m’a-t-il dit.
“J’aurais osé s’il l’avait fallu”, lui ai-je répondu. “Souvenez-vous de l’Algérie et de la rue d’Isly. Là, j’ai osé et je ne le regrette pas parce qu’il fallait montrer que l’armée n’était pas complice de la population algéroise”. » (Source : Jean Mauriac, L’après de Gaulle – notes confidentielles 1969/1989, page 41.)
Ce même mois de mai 68, de Gaulle lancait à Pompidou une phrase qui résumait toute sa carrière : « Mais, Pompidou, figurez-vous que j’ai passé ma vie à tirer contre des Français !»(rapporté par Édouard Balladur à Daniel Rondeau, auteur de Vingt ans et plus – Journal 1991-2012).
Le général de Pouilly, un fidèle parmi les fidèles à de Gaulle, n’hésitera pas à écrire : « J’ai choisi la discipline ; mais choisissant la discipline, j’ai également choisi avec mes concitoyens et la nation française la honte d’un abandon, et pour ceux qui, n’ayant pas supporté cette honte, se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre. »
8.Jean Sévillia : «La colonisation et le non-sens historique d’Emmanuel Macron»
9. « Il nous a compris, il nous aime… Pas nous ! »

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