mercredi 18 juillet 2018

Islamisme et politique 18.07.2018

«Il est clair que certains pays européens exploitent la guerre au Yémen pour vendre des armes dans l'espoir de renforcer leurs alliances politiques avec les régimes saoudien et émirien», estime Abdel Malek al-Houthi.

Abdel Malek al-Houthi : «Au Yémen, la France doit soutenir la paix, pas la guerre» (17.07.2018)
http://premium.lefigaro.fr/international/2018/07/17/01003-20180717ARTFIG00241-abdel-malek-al-houthi-au-yemen-la-france-doit-soutenir-la-paix-pas-la-guerre.php

Yémen : un conflit meurtrier qui s'enlise

Le procès de l’assassin de Sarah Halimi aura-t-il lieu? - Une nouvelle expertise a conclu que le discernement du suspect était "aboli"
https://www.causeur.fr/sarah-halimi-kobili-traore-proces-152911

Migrants : l'Espagne dépasse l'Italie en nombre d'arrivées par mer
http://www.lefigaro.fr/international/2018/07/17/01003-20180717ARTFIG00265-migrants-l-espagne-depasse-l-italie-en-nombre-d-arrivees-par-mer.php



Jeff Bezos possède une fortune supérieure à 150 milliards de dollars
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/07/17/20002-20180717ARTFIG00321-jeff-bezos-possede-une-fortune-superieure-a-150-milliards-de-dollars.php

Soupçons de fraude fiscale : la garde à vue de Thierry Solère (LaREM) prolongée
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/07/17/25001-20180717ARTFIG00073-thierry-solere-larem-place-en-garde-a-vue-pour-soupcons-de-fraude-fiscale.php

À Rome, les mafiosi bling-bling sous les verrous - Le clan Casamonica, qui avait organisé des funérailles somptueuses à son parrain en 2015, a été démantelé.
http://www.lefigaro.fr/international/2018/07/18/01003-20180718ARTFIG00242--rome-les-mafiosi-bling-bling-sous-lesverrous.php

Migrants : le préfet nie les contrôles «au faciès et à l'odeur» à Menton
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/07/18/01016-20180718ARTFIG00301-migrants-le-prefet-nie-les-controles-au-facies-et-a-l-odeur-a-menton.php

Isabelle Adjani s'indigne à nouveau contre la tribune pour « la liberté d'importuner »
http://www.lefigaro.fr/cinema/2018/07/18/03002-20180718ARTFIG00266-isabelle-adjani-s-indigne-a-nouveau-contre-la-tribune-pour-la-liberte-d-importuner.php

Un islamiste radical reconnu coupable d'avoir voulu décapiter May
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/07/18/97001-20180718FILWWW00265-un-islamiste-radical-reconnu-coupable-d-avoir-voulu-decapiter-may.php

L'Allemagne veut accélérer les expulsions de migrants maghrébins
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/07/18/97001-20180718FILWWW00148-l-allemagne-veut-accelerer-les-expulsions-de-migrants-maghrebins.php

Tuerie de Las Vegas : le propriétaire de l'hôtel poursuit 1000 victimes en justice
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Plainte déposée contre Françoise Nyssen : peut-on vraiment parler de "racisme anti-blanc" ?
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Ce qu'a vraiment dit l'imam de Toulouse dans son prêche polémique
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Abdel Malek al-Houthi : «Au Yémen, la France doit soutenir la paix, pas la guerre» (17.07.2018)

Par Georges Malbrunot
Mis à jour le 18/07/2018 à 17h19 | Publié le 17/07/2018 à 18h40
INTERVIEW EXCLUSIVE - Alors que la ligne de front a peu bougé en trois ans de combats, le chef de la rébellion houthiste, dans un entretien au Figaro, se dit prêt à négocier avec les Saoudiens.

Abdel Malek al-Houthi - Crédits photo : Collection personnelle

À 39 ans, Abdel Malek al-Houthi dirige l'insurrection qui s'est emparée en 2014 de Sanaa, la capitale du Yémen, chassant les hommes du président Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale. Il est le frère du fondateur du mouvement houthiste. Leurs partisans se rassemblent autour de la défense du zaydisme, une branche du chiisme, dont se revendiquent près de la moitié des 27 millions de Yéménites. Le chef rebelle a répondu par courriel aux questions qui lui ont été transmises par Le Figaro.

LE FIGARO. - L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis affirment que la bataille d'al-Hodeïda, qu'ils ont lancée il y a un mois, cessera si vous vous retirez de la ville. Êtes-vous prêts à la quitter pour éviter de nombreuses victimes civiles?
Abdel Malek AL-HOUTHI. -Il est étrange de demander à des Yéménites de se retirer de leur ville d'al-Hodeïda pour la livrer aux Émirats arabes unis, qui nous agressent. Une telle demande viole les conventions internationales. C'est comme si la Grande-Bretagne exigeait des Français qu'ils abandonnent Paris ou une autre ville pour la céder aux Britanniques. Ce n'est pas logique.

Êtes-vous prêts à accepter le plan des Nations unies de confier la gestion du port d'al-Hodeïda à l'ONU ou de placer ses recettes auprès de la Banque centrale?

Nous avons dit à l'envoyé de l'ONU, Martin Griffiths, que nous ne refusions pas le rôle de supervision et de logistique que les Nations unies veulent tenir dans le port, mais à condition que cesse l'agression contre al-Hodeïda. Nous n'avons pas empêché la collecte des revenus portuaires, y compris à al-Hodeïda, ni les revenus pétroliers et gaziers des provinces de Mareb, Shabwa et Hadramaout (contrôlées par leurs ennemis, NDLR). Sous la supervision des Nations unies, ces revenus sont affectés aux salaires, qui doivent être reversés, à partir de Sanaa, aux régions que l'Arabie saoudite et les Émirats sont incapables de gérer.

«Dans cette guerre, le régime saoudien utilise des armes interdites par les conventions internationales»

Comment réagissez-vous au fait que la France ne vous ait pas invité à la conférence internationale humanitaire qu'elle a organisée le 27 juin à Paris?

Cette conférence soi-disant humanitaire a été organisée à la demande du régime saoudien, et elle avait pour but de couvrir les crimes de Riyad et de nuire au peuple yéménite opprimé. La France ne doit pas, sous n'importe quel prétexte, s'aligner ainsi. Mais de nombreux pays occidentaux considèrent les guerres à l'aune de leurs intérêts économiques, au détriment des droits de l'homme. C'est le cas de l'agression menée par la coalition arabe, à laquelle contribue la France, contre notre pays, le Yémen. Dans cette guerre, le régime saoudien utilise des armes interdites par les conventions internationales. Il tue des civils, cible des installations civiles, et commet un génocide. De nombreuses organisations internationales peuvent prouver ces crimes, documentés par des vidéos publiées par les médias locaux. Il est clair que certains pays européens exploitent cette guerre pour vendre des armes dans l'espoir de renforcer leurs alliances politiques avec les régimes saoudien et émirien.

La France peut-elle encore jouer le rôle de médiateur, à laquelle elle aspire, pour stopper le conflit?

Il est important que celui qui veut jouer le rôle de médiateur soit raisonnable et neutre pour être crédible dans sa recherche de la paix. Nous évaluons la position française moins négativement que celle de la Grande-Bretagne. Mais d'autres pays européens ont une position plus modérée que la France. Votre pays, qui a été la cible d'attentats terroristes perpétrés par al-Qaida et Daech, commet une erreur en se tenant aux côtés des régimes saoudien et émirien, qui soutiennent des entités terroristes au Yémen, comme le parti Islah (lié aux Frères musulmans, NDLR). Elle brouille ses principes et les valeurs humaines qu'elle porte. En se comportant ainsi, la France nuit à ses futures relations avec le peuple yéménite.

«Tout le monde sait que les Émirats cherchent, sous la supervision des États-Unis, à contrôler les ports du Yémen, à des fins coloniales, pour satisfaire leurs ambitions économiques régionales»

Pourquoi avez-vous refusé de rencontrer l'émissaire français qui devait venir vous voir à Sanaa?

Nous n'avons pas refusé de le rencontrer. Mais nous avons demandé des éclaircissements sur le rôle de la France dans l'agression contre le Yémen, après que votre journal, Le Figaro, a publié un article sur la participation de forces spéciales françaises aux côtés des Émiriens. Ensuite, nous avons appris que la coalition saoudo-émirienne s'opposait à la venue de l'ambassadeur français en charge du Yémen. Le peuple français, auquel je m'adresse, doit savoir que le peuple yéménite est pacifique. Il ne réclame que son droit à la liberté et à l'indépendance. Nous ne sommes pas opposés à nouer une relation positive avec d'autres pays, sauf Israël, qui est une entité occupante ; et notre position est également claire envers le comportement américain agressif et subversif. Mais tout autre pays, qui respecte le droit de notre peuple à la liberté et à l'indépendance, peut avoir une relation positive, politiquement et économiquement, avec le peuple yéménite. La France a d'importants intérêts économiques au Yémen qu'elle devrait préserver. Elle doit revoir sa politique négative pour être plus modérée et plus équilibrée. La France doit soutenir la paix plutôt que la guerre.

Que répondez-vous à l'Arabie, aux Émirats et à l'ONU qui vous accusent de recevoir des armes d'Iran, via al-Hodeïda?

L'Arabie et les Émirats mentent, ils le savent bien. Aucun bateau ne pénètre dans le port d'al-Hodeïda sans autorisation de la coalition, et après délivrance d'une licence des Nations unies. Qui plus est, les navires de guerre de la coalition sont massivement déployés le long de la côte, surveillant les entrées des bateaux dans le port. Cependant, je vous le répète: nous avons donné à l'émissaire de l'ONU notre approbation pour transférer le contrôle du port aux Nations unies, à la condition que l'agression contre al-Hodeïda soit suspendue pour des raisons humanitaires. M. Griffiths nous a également transmis les demandes des Émirats, mais nous lui avons rappelé que nous sommes préoccupés par son initiative, et pas par les demandes ou les ambitions émiriennes. Les accusations saoudo-émiriennes sont fallacieuses. Tout le monde sait que les Émirats cherchent, sous la supervision des États-Unis, à contrôler les ports du Yémen, à des fins coloniales, pour satisfaire leurs ambitions économiques régionales.

«Nous sommes prêts à cesser les attaques à la roquette contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, s'ils arrêtent de bombarder notre pays»

Seriez-vous prêts à renoncer à vos missiles balistiques que vous tirez sur l'Arabie, en échange de l'arrêt des bombardements de la coalition contre le Yémen et la mise en place d'un gouvernement de transition, comme l'a proposé Martin Griffiths?

Nous sommes prêts à cesser les attaques à la roquette contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, s'ils arrêtent de bombarder notre pays. Notre stratégie repose essentiellement sur l'autodéfense. Quant à la question des armes entre les mains des différentes parties au conflit, celles en possession des loyalistes proches de l'Arabie et des Émirats sont plus nombreuses et plus efficaces que celles détenues par Sanaa. Nul ne l'ignore. Si l'agression cesse, qu'une solution politique est trouvée et qu'un gouvernement de partenariat est formé, il incombera alors à ce gouvernement de traiter de cette question des armes entre les mains des belligérants, afin que chacun soit certain que les bombardements ciblés et l'agression contre le peuple yéménite cesseront définitivement.

Sous quelles conditions accepteriez-vous de vous retirer de Sanaa pour en céder le contrôle à un futur gouvernement auquel vous participeriez?

Encore une fois, parler du retrait du peuple de Sanaa au profit des régimes saoudien et émirien, c'est comme demander aux Français de se retirer de Paris au profit d'un pays étranger. Ce n'est pas logique. Quant à la formation d'un gouvernement yéménite basé sur le partenariat, c'était possible, dès le début du conflit en 2015. Mais la guerre, qui nous est infligée depuis par nos voisins, a un tout autre objectif : il s'agit pour l'Arabie et les Émirats de contrôler le Yémen, sa terre et son peuple.

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Le procès de l’assassin de Sarah Halimi aura-t-il lieu?
Une nouvelle expertise a conclu que le discernement du suspect était "aboli"
 - 17 juillet 2018
Rassemblement en hommage à Sarah Halimi, avril 2017. ©ALPHACIT NEWCIT / CROWDSPARK

Une nouvelle expertise psychiatrique a conclu, la semaine dernière, l’abolition – et non l’altération – du discernement de Kobili Traoré, qui a reconnu l’assassinat de Sarah Halimi. Il pourrait échapper à un procès. 

Il en va de la médiatisation des affaires criminelles comme de celle d’autres sujets sociétaux : elle permettra aux générations futures de révéler les sensibilités de notre époque, ses réticences à ouvrir des débats qu’on préfère recouvrir de la pudeur de notre politiquement correct. Elle éclaire les rapports qu’une société entretient avec la criminalité de son temps, la façon dont elle explore les faits et cherche à élucider cet espace de l’obscurité humaine. Dès le Moyen-Âge, l’opinion publique était mobilisée par le pouvoir au moyen de récits criminels afin de la conduire à respecter davantage l’ordre social. Mais c’est le développement de la presse populaire au XIXe siècle et des médias de masse dans la seconde moitié du XXe siècle qui a permis de mobiliser des émotions tant collectives qu’individuelles. La révolution des réseaux sociaux annonce le pire comme le meilleur.
Les crimes parlent de notre époque
Quand certaines affaires criminelles emplissent tout le champ médiatique, c’est soit que le mystère persiste quant à l’auteur des faits, soit que ce dernier est un tel déviant au regard de l’humanité, par sa perversité, sa violence barbare, qu’il exerce une fascination-répulsion qui contribue à renforcer notre sentiment collectif et individuel d’appartenir à une humanité porteuse de sens et d’unité morale. Il en va autrement d’autres affaires criminelles que les pouvoirs publics et les autorités médiatiques rechignent à exposer devant l’opinion pour des raisons aussi variées que les agendas politiciens ou le maintien du déni d’une nouvelle forme de criminalité que l’on ne sait encore ni nommer, ni traiter. Lorsqu’une mobilisation s’opère pour briser ce silence, pour informer l’opinion, les résistances perdurent, les frilosités demeurent.
L’assassinat barbare de Sarah Halimi par son voisin Kobili Traoré est de ces affaires qu’il fallut éviter de soumettre au jugement populaire quand on n’hésitât pas à user des litres d’encre et du temps d’antenne pour décrypter la personnalité perverse d’un Nordahl Lelandais ou bavarder pour savoir qui était le corbeau dans l’affaire Grégory.
Quand Sarah Halimi a été réveillée en pleine nuit, ce 3 avril 2017, par ce voisin qu’elle connaissait, qu’elle craignait comme d’autres habitants de l’immeuble de la rue Vaucouleurs, dans cette partie du quartier parisien de Belleville « territoire perdu de la République », a-t-elle compris qu’elle ne reverrait plus le soleil se lever, ni ses enfants, ni sa famille ? Après l’avoir battue à mort, alternant coups de poings, insultes et invocations coraniques, il l’a défenestrée sous le regard des policiers impuissants et de voisins traumatisés, même si beaucoup continuent de faire « comme si de rien n’était ». Puis, son crime commis, Traoré est retourné dans l’appartement des voisins par où il était arrivé pour terminer ses prières ; la police attendait derrière la porte, croyant avoir à faire à un terroriste, elle attendait des renforts… C’est en tous cas, pour l’heure, la version des policiers impliqués. Ces 25 minutes sans intervenir, à attendre devant la porte de la famille Diarra où Traoré est installé pour prier, ne sont toujours pas expliquées par la procédure judiciaire en cours, les parties civiles n’ayant reçu aucune information sur l’avancement de l’enquête interne de police. De même, la famille Diarra qui s’est portée partie civile pour séquestration (le père inquiet par l’intrusion de Traoré survolté s’est enfermé lui-même dans une pièce avec sa famille), reste silencieuse et aucune demande d’acte n’a été faite par ses avocats jusqu’ici.
Silence, on vote !
En ce début avril 2017, la campagne électorale battait son plein, tout le monde savait que cela se jouerait entre Emmanuel Macron et ceux que les médias présentent alors comme les « extrémistes » (Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen) pour en finir d’avance avec une élection devenue procédure de validation de l’icône du « nouveau monde ». L’assassinat de Sarah Halimi est passé sous silence pour ne pas troubler le sacre. Quand il fait l’entrefilet d’un journal, c’est un banal fait divers qui « émeut la communauté juive ». Oui elle est « émotive » la « communauté juive » et chacun sait que l’émotion est mauvaise conseillère. Il faut écouter les hommes de raison. Certains notables communautaires sont raisonnables. La plupart des hommes politiques sont très raisonnables. « Dormez braves gens, les agressions et les crimes qui ciblent depuis près de vingt ans vos concitoyens juifs ne vous concernent pas ». Ceux qui disent que ces crimes commis par des hommes se revendiquant de l’islam révèlent la montée en puissance d’une violence radicale plus globale, que cet antisémitisme dépasse le sort des Français juifs. Ceux-là sont des pompiers-pyromanes, des crypto-fascistes qui ne pensent qu’à « stigmatiser » les musulmans. Ils méritent même parfois de comparaître devant les juges. Préoccupons-nous davantage de la réédition des pamphlets antisémites de Céline. Bagatelle pour un massacre ? Probable livre de chevet de Youssouf Fofana, Mohamed Merah, Ahmedy Koulibaly et Kobili Traoré, pour ne citer qu’eux…
Dans une France découpée en communautés (ethniques, religieuses, sexuelles) avec l’aide de la politique d’actionnaires d’une poignée de notables communautaires complices de pouvoirs publics incapables depuis plus de trente ans de faire respecter la loi commune de notre « République laïque une et indivisible », il n’y a plus de Français, il n’y a que des membres de communautés. « Dormez braves gens… ».
La mort atroce de Sarah Halimi ne devait pas troubler la campagne électorale. Informer l’opinion risquait de l’encourager à « stigmatiser », « amalgamer ». Le parti des lépreux risquait d’en tirer un profit électoral. On se mobilisa : pour taire l’antisémitisme contemporain de l’affaire Halimi, pour exploiter l’antisémitisme fasciste d’hier. D’autant que certains leaders communautaires avaient depuis longtemps leur préférence ; il fallut veiller à ce que rien ne trouble la marche vers le pouvoir de leur candidat. On a fait silence. La journaliste, Noémie Halioua, mena seule l’enquête dont l’écho resta longtemps « communautaire ». Ce n’est qu’après l’élection que la presse généraliste se mit à relayer l’affaire. On ne finira jamais de s’interroger sur l’atonie qui entoura l’assassinat de Sarah Halimi et la surmédiatisation de l’assassinat de Mireille Knoll moins d’un an plus tard. Le contexte politique, encore et toujours. L’instrumentalisation de l’émotion populaire à des fins de récupération politicienne, encore et toujours.
« Sale juive », c’est une insulte ?
Une procédure judiciaire longue s’annonçait dans l’affaire Halimi. Le mis en cause, Kobili Traoré, interpellé calmement était devenu ingérable une fois arrivé au poste de police, il fut immédiatement transféré en hôpital psychiatrique : ni garde à vue, ni interrogatoire. Kobili Traoré a assassiné Sarah Halimi. Il ne nie pas les faits, aucune contestation de ses avocats. Ce sont les motivations du crime qui constituent le fond du débat judiciaire : pour la juge en charge du dossier il semble, dès le départ, que la dimension antijuive du crime n’est ni une piste prioritaire, ni une évidence. Kobili Traoré connaissait Sarah Halimi, il savait qu’elle était juive, cela ne fait bien sûr pas de lui un antisémite, mais éclaire le choix de la cible. En s’introduisant chez elle depuis l’appartement des voisins, il savait qui elle était. Il n’a pas attaqué les Diarra qui lui ont ouvert la porte. Après ses prières et ses préparatifs, il a enjambé le balcon pour entrer chez Sarah Halimi. Quand il est revenu chez les Diarra après avoir enjambé de nouveau ce balcon, il n’a pas cherché à les attaquer, il a fini ses prières. La police entendait les invocations depuis le palier.
Traoré a un casier long comme le bras, aucun antécédent psychiatrique, c’est un délinquant violent qui trafique des stupéfiants tout en fréquentant la mosquée de la rue Jean-Pierre Timbaud pas connue comme emblématique de cet « islam de paix et d’amour » qui – dit-on – règne dans la majorité des mosquées de France… La sœur de Traoré traitait la fille de Sarah Halimi de « sale juive » tout en crachant sur son passage, ce sont là des us et coutumes culturels qu’il est interdit de juger. On a appris depuis le procès de Georges Bensoussan, de la bouche de la « sociologue » Nacira Guenif, que « espèce de juif » et d’autres insultes en arabe du même acabit incluant le mot juif, ne sont en rien des expressions racistes mais de simples habitus de langage sans conséquence, un univers culturel en soi qu’il ne faut pas décontextualiser, ni essentialiser. Pourquoi s’inquiéter en effet, apparemment l’obsession antijuive n’a rien à voir avec l’islam « religion de paix et d’amour »… « Dormez braves gens ».
Traoré va mieux, merci pour lui
De tout cela, il résulte assez vite au cours de la procédure que Traoré est un de ces énièmes « déséquilibrés » qui semblent peupler notre univers criminel moderne. Déjà Adel Amastaibou, l’assassin de Sébastien Selam en 2003 avait échappé à une condamnation pénale pour son crime, il est aujourd’hui libre de ses mouvements. Il avait déclaré à la police qui le décrivit comme « sensé et volontaire » : « Je suis content s’il est mort cet enculé, ce bâtard, ce putain de juif, sale juif ». Une expertise psychiatrique, déjà du docteur Zagury, déclarait son discernement aboli par une pathologie délirante « alimentée d’une thématique antisémite ambiante ». L’antisémitisme d’ambiance… En effet, voici un des éléments du climat de bien des quartiers, bien des groupes culturels récemment installés dans notre pays. Cet antisémitisme d’ambiance conduit apparemment à quelques passages à l’acte criminel particulièrement barbares. La chasse au « sheitan » ne souffre aucune mansuétude quand le délire les prend. Amastaibou aurait fini par retrouver ses esprits. Nos psychiatres font des miracles, de vrais « casseurs d’ambiance »…
Depuis 2003, le code pénal a intégré la circonstance aggravante de racisme et  d’antisémitisme dans la commission d’un crime. L’excuse de « l’antisémitisme d’ambiance » risquait donc de ne pas suffire pour Traoré. Mais, vu le rebondissement de la procédure judiciaire intervenu le 11 juillet, il se pourrait qu’il rejoigne un jour prochain les siens, une fois remis de ses émotions, sans jamais passer par « la case prison ». L’expertise psychiatrique initiale du docteur Zagury avait fait état d’une bouffée délirante aigue (BDA), estimant que son discernement était altéré mais non aboli. De sorte que Traoré pouvait s’attendre à comparaître devant une Cour d’Assise, ce que son état actuel permet puisqu’il va de mieux en mieux. Expertise contestée par aucune des parties en présence. Une BDA est un état de délire qui peut être transitoire, apparaît de façon soudaine – donc sans antécédent majeur – et peut durer quelques jours, semaines ou mois. Le docteur Zagury explique dans son expertise que la consommation excessive de cannabis de Traoré dans les semaines précédant sa BDA était volontaire, sans doute pour apaiser les délires qui commençaient, il était donc conscient de son état. La juge a fini par concéder, en mars 2018, la dimension antisémite à la suite de la première audition de Traoré. Mais elle, et elle seule, n’est pas satisfaite de l’expertise du docteur Zagury, elle en a donc ordonné une seconde, et a déjà lancée une sur-expertise qui interviendra prochainement !
Quand la juge fait du zèle
La seconde expertise réalisée par trois experts, rendue publique il y a quelques jours, reprend les analyses du docteur Zagury mais conclue différemment : la consommation de cannabis et la BDA ont aboli le discernement de l’assassin. Dès lors, l’irresponsabilité pénale de Traoré est fort probable. Son cas serait donc présenté devant la Chambre d’instruction qui déciderait vraisemblablement d’une mesure de sûreté sous forme d’un internement psychiatrique jusqu’à sa guérison. La dernière expertise évoque un individu « réadaptable », même si cela sera « long et difficile ». Soyons confiants dans notre médecine, ce qu’elle a réussi avec Adel Amastaibou et tant d’autres, elle le réussira avec Traoré dont l’état s’améliore déjà. Entouré des siens, peut-être aidé par des méthodes alternatives de désenvoutement, de « chasse aux djinns », sous la surveillance de quelques ethno-psys, Traoré devrait reprendre sa place dans la société, au nom de son « droit » à la réinsertion. Sarah Halimi, qui avait dévoué sa vie aux autres en qualité de médecin puis de directrice d’école, n’est plus. Ses trois enfants sont orphelins, ses petits-enfants ne la reverront plus, ni ses frères et sœurs. Pour eux aussi la vie continue mais elle est à jamais obscurcie par ce crime sanguinaire, envahie par ce manque. Une vie hantée peut-être par l’injustice qui se profile à l’horizon si le non-lieu était prononcé en faveur de Kobili Traoré, comme celle de la mère de Sébastien Selam depuis quinze ans.
Pour rappel du dossier judiciaire de l'assassin de #SarahHalimi : - 10 pages de mains courantes pour vol/ trafic de drogue/ possession d'arme à feu/ violences - 3 incarcérations dont la dernière d'une durée d'un an pour avoir brûlé un vigile - 1 assassinat (Sarah Halimi) (1/2)
Aucun antécédent psychiatrique. Une expertise qui dure six mois et qui conclue à une altération du discernement. Voilà qu'il ne convenait pas à la juge qui en a réclamé une seconde. Si l'abolition est retenue, il n'y aura pas de procès.
Autre élément signifiant du dossier : le refus de la juge à organiser une reconstitution. Demandée par les parties civiles, les avocats de Traoré ne l’ont jamais refusée, pas plus qu’ils n’ont demandé de nouvelle expertise après celle du docteur Zagury. Le mis en cause lui-même s’est dit favorable à une reconstitution. Mais la juge a persisté dans son refus : cela n’apporterait rien, selon elle, à la manifestation de la vérité et en outre, Traoré risquerait une rechute, une « décompensation psychique », s’il revenait sur les lieux de son forfait. Risque que l’expert psychiatre n’a pas évoqué.
Le règne de l’irresponsabilité
Aujourd’hui, l’ombre du non-lieu plane donc sur ce crime. L’assassin de Sarah Halimi bénéficierait de l’irresponsabilité pénale. Va-t-on assister à une épidémie de BDA pour « expliquer » les agressions et crimes antijuifs dans notre pays ? Bien commode la BDA, phénomène délirant qui peut surgir soudainement et ne pas conduire obligatoirement à une maladie psychique chronique grâce à une prise en charge efficace. Dans ce cas, qui peut dire si certains des terroristes qui ont été « neutralisés » ces dernières années ne se seraient pas vus déclarés « malades délirants », donc irresponsables pénalement par des experts psychiatres ? La psychiatrisation de la délinquance et de la criminalité semble devenir courante dans les affaires sensibles. Nouveau visage de la politique de l’excuse qui se donne des airs de science, la médecine est en effet plus sérieuse que les « sciences sociales ». Cette psychiatrisation révèle surtout l’avènement du règne de l’irresponsabilité collective et individuelle qui mine nos sociétés. L’individu qui transgresse gravement, monstrueusement, la loi commune n’est potentiellement plus responsable de rien car nous ne pouvons plus regarder la barbarie en face. Il suffit de trouver un « expert » pour expliquer qu’en fait l’homme est toujours agi, inconsciemment, par des forces externes ou internes qu’il ne peut ni contrôler, ni neutraliser. « Dormez braves gens, ce n’était pas de sa faute »…
Dans le cas de Traoré, qui avant ses 28 ans n’avait jamais fait aucune crise délirante (ce qui est assez tardif pour une première BDA chez un fumeur de cannabis récurent), le refus du pouvoir judiciaire d’interroger le contexte culturel et religieux dans lequel il a grandi, évolué est particulièrement prégnant. Les pincettes avec lesquelles ce sujet est abordé dans les médias illustrent le malaise ambiant sur la dimension culturelle des passages à l’acte ultra-violent de ces délinquants et criminels qu’on a inscrit dans notre paysage judiciaire comme une évolution insignifiante. L’effet du nombre sert à justifier la banalisation alors qu’il illustre au contraire une terrible situation, un danger auquel toute la société est exposée.
La dimension antijuive du crime de Traoré ne fait guère de doute, qu’il ait été délirant ou non, c’est l’identité juive de sa victime qui a décuplé sa violence, il l’a reconnu devant la juge lors de son audition ce qui a obligé cette dernière à retenir ce facteur aggravant. Mais au-delà, cette tendance à la psychiatrisation et psychologisation des faits sociaux liés à la délinquance et la criminalité doit nous interroger. Il est fort probable que les grands criminels de l’Histoire étaient atteints de pathologies psychiques, mais qui oserait remettre en cause leur responsabilité dans les massacres ou exterminations qu’ils ont ordonnés, planifiés, exécutés à l’aide « d’hommes ordinaires » qui devaient tout de même être aussi « un peu dérangés » ? Des études en psychologie sociale ont montré qu’il existe une catégorie d’êtres humains capables de résister à la pression du groupe, de refuser la soumission à une autorité qui vous ordonne d’assassiner votre voisin qu’il soit « un sheitan » ou « un cancrelat » comme les Tutsis étaient désignés par le pouvoir hutu. Kobili Traoré n’est apparemment pas de ce genre humain-là. Que la justice y voit un élément à sa décharge justifiant d’ici quelque temps sa remise en liberté, peut légitimement nous glacer d’effroi.

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La France, championne du monde de la casse - Quand la République se décidera-t-elle à se défendre ? Par Anne-Sophie Chazaud
 - 17 juillet 2018
Des policiers font face à des casseurs à Lyon au soir de la victoire de l'équipe de France en Coupe du Monde, 15 juillet 2018. ©MATHIS BOUSSUGE / CROWDSPARK

Même un mouvement de joie collective, comme la victoire des Bleus en Coupe du Monde, est le prétexte à des « débordements » de casse et de violence. Quand la République se décidera-t-elle à se défendre ?

Les pilleurs du Drugstore Publicis, les casseurs qui, en de nombreux points du pays, ont profité de la magnifique liesse populaire pour tout saccager sur leur passage, ne s’en sont pas seulement pris à des biens matériels. Ils ont volé la victoire.
Volé la victoire aux Français qui, unis quelques heures auparavant, se prenaient dans les bras les uns des autres, chantaient, dansaient, célébraient ensemble une résilience légère mais profonde sous le simple prétexte sportif, après toutes ces années de plomb manifestement pas finies.
Si ce soir, j’ai envie de casser la joie…
Ils ont aussi volé la victoire aux Bleus, à cette si belle équipe que, dans le fond, ils détestent comme ils détestent la France et ses valeurs. Parce que cette équipe leur tient un discours qu’ils ne veulent pas entendre. Cette équipe de jeunes gens d’origines diverses leur dit d’aimer la France, d’aimer aussi la République, d’aimer ses couleurs, d’aimer son drapeau. Cette équipe leur dit que ce n’est pas en cassant et en volant qu’on devient un homme, un vrai, mais en se levant tous les matins pour suivre des heures et des heures d’entraînement avec une discipline de fer, ce qui vaut pareillement dans le monde du travail et qui postule toujours le risque assumé de l’échec. Cette équipe leur parle de fierté patriotique, de travail, de rigueur. Autant dire que c’est odieux, pour eux. Elle leur parle aussi d’autorité, en la personne de Didier Deschamps qui a écarté avec justesse de son collectif les esprits frondeurs et les sales gosses gâtés pour lesquels toutes ces valeurs fondamentales n’étaient pas grand-chose, n’en déplaise à l’humoriste douteux Yassine Bellatar dont on continue de s’interroger sur le sens de sa présence dans l’entourage présidentiel.


 · 15 Juil

LES FACHOS, LES REACS ET TOUS CEUX QUI PARLENT POUR DIVISER LES FRANÇAIS:
FERMEZ LA PENDANT QUATRE ANS!!!!!!!!!!!!!#FierDeMonPays#FRACRO


Il y a 15 jours à peine, un monsieur demandait la démission de #Deschamps
Ah? Mais C'est vous? On se demande qui doit la fermer aujourd'hui #Archives pic.twitter.com/v2pCyb08rR
Voir l'image sur Twitter
En s’abattant une nouvelle fois comme la vérole sur le bas clergé, ces individus qui constituent une lèpre désintégratrice de notre société, pour reprendre la métaphore autorisée, bizarrement pas dénoncée comme telle, et qui ont eu au moins le mérite de montrer leur vrai visage, ont tenté, et en partie réussi, de dérober un trophée que leur paresse et leur mentalité destructrice ne leur permettraient pas d’obtenir autrement. Mais comment la République se défend-elle, au juste ?
La République gouverne mal… et elle se défend mal
Car ces faits soulèvent de nombreuses questions, lancinantes et restées jusqu’à présent sans réponse, mais qui pourraient bien devenir désormais incontournables pour tous les candidats se présentant devant n’importe quel type de suffrages. Question des mesures réellement coercitives mises en place pour mettre ces individus hors d’état de nuire, tout d’abord. Un pays quel qu’il soit peut-il accepter d’être meurtri, dépecé, séparé, rongé par certains éléments qui ne semblent vouloir osciller qu’entre l’abêtissement consumériste global et une radicalisation obscurantiste qui se nourrit de cet abêtissement ? Est-il simplement concevable, d’un point de vue citoyen,  que le député et président de l’Assemblée nationale François de Rugy ait été chassé quelques jours plus tôt d’un  « quartier » par des «  jeunes » (l’euphémisation du vocabulaire ne s’est jamais aussi bien portée) ? Est-ce à dire que la représentation nationale incarnant la République (supposée « une et indivisible ») n’y a plus sa place ? Cet affront fait au peuple à travers sa représentation peut-il durer sans que la République elle-même ne s’avoue vaincue ? Quels véritables moyens nouveaux de sécurité peuvent-ils être déployés pour recouvrer ces territoires perdus ? Territoires sur lesquels règnent de pathétiques caïds en coupe réglée, avec sans doute des forces plus coercitives que celles dont disposent actuellement les fonctionnaires de police constamment harassés, agressés, tout comme le sont aussi les pompiers, les agents du secteur médical, les enseignants, les acteurs culturels qui, bien que cherchant toutes sortes d’excuses sociologisantes à ces ouailles incontrôlables, se retrouvent gros-jean comme devant avec leurs équipements brûlés ou saccagés en guise de remerciements ?
Il est probable désormais, et particulièrement après les scènes de dimanche soir, que l’ambiguïté de l’action et du discours publics sur cette question de l’insécurité ne pourra plus guère perdurer, à un moment extrême de dilution du tissu social. On imagine mal dans pareil contexte quelle pourrait être la place du « en même temps », ce qui n’exclut pourtant pas des solutions médianes, raisonnées et lucides, en l’occurrence fondées sur le respect simple des principes républicains – impossibles sans la sécurité qui les garantit tous -, lesquels devraient, normalement, structurer aussi le fameux « vivre-ensemble » qui se traduit désormais surtout par « subir et se soumettre ensemble ».
La plus belle avenue du Bronx
Le temps des excuses et de la victimisation est révolu car devenu inaudible puisque la victime c’est le peuple français qui se fait voler même sa joie généreuse, reconnaissante et intégratrice. Tous les racialistes et désintégrateurs étaient hostiles à cette équipe des Bleus, rassemblés comme à la parade de l’anti-France, de Rivarol à Houria Bouteldja, se pourléchant les babines et se repaissant d’un chaos ardemment souhaité. Ils ont chapardé une bataille, mais ils n’ont pas gagné la guerre.
L’image renvoyée au monde entier d’un pays livré au chaos dans un moment supposé de joie se révèle absolument désastreuse et a pulvérisé en une poignée de minutes tout ce qui avait été échafaudé par les uns et les autres. On peut d’ores et déjà considérer qu’en raison de ces scènes insupportables où les Champs-Elysées ont été concrètement transformés en territoire perdu de la République, en plus belle avenue du Bronx des années 1980, la retombée de la victoire sportive sur la popularité de l’exécutif sera au moins nulle, si ce n’est négative. Si bien que même ceux qui espéraient sans doute pouvoir récupérer cette victoire à leur compte se la sont fait dérober.
La France, seule au monde
Dans quel autre pays de la planète voit-on la délinquance s’emparer aussi aisément de l’espace public, manifester aussi librement – et quasi impunément – sa haine du pays qui la nourrit, l’éduque, la soigne, la protège, la défend ? A l’extrême limite, il est imaginable que des mouvements de colère aient lieu lors de faits violents et négatifs, mais que ces « débordements » qui en réalité deviennent la règle se déroulent lors d’un événement aussi festif, voilà qui traduit un état de rupture et de sécession préoccupant, sur lequel les observateurs des bilans réels des nuits de la Saint-Sylvestre, 14 juillet et autres joyeusetés de ces dernières années n’ont cessé d’essayer d’alerter.
292 personnes ont été placées en garde à vue en France après les événements consécutifs à la finale de la Coupe du Monde. On peut légitimement s’interroger sur l’effet de ces arrestations et de la réponse pénale qui y sera apportée, étant entendu que le problème est autrement plus vaste.
Charge en attendant à ceux qui subissent tout cela de supporter sans broncher. Jusqu’à quand ? Car, ce qui a été volé, le peuple divers mais rassemblé se décidera peut-être bien un jour tout de même à le reprendre…


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