En Belgique, 1.000.000 d'immigrés sont arrivés en à peine dix ans, sans qu'un débat démocratique ait réellement lieu. Selon Alain Destexhe, la réalité de l'immigration est systématiquement atténuée.
Dans cet article, je montrerai comment les statistiques de l'immigration sont manipulées et instrumentalisées en Belgique par les tenants de l'idéologie multiculturaliste, qui exerce une domination quasi totale dans les universités, les ONG, les institutions publiques et les médias.
Ce texte a cependant une portée plus générale car les mécanismes décrits sont aussi appliqués ailleurs en Europe. Ainsi, dès les premières lignes de son dernier rapport sur la migration, Eurostat mélange allègrement chiffres et idéologie: «la migration à elle seule ne pourra certainement pas inverser l'actuelle tendance au vieillissement de la population observée dans de nombreuses régions de l'Union».
En 30 ans, comme la France, la Belgique s'est transformée en profondeur. Sans débat public, elle est devenue un pays d'immigration massive accueillant plus d'un million de personnes en dix ans dans un pays de 10 millions d'habitants. De 2000 à 2010, le solde migratoire y a été neuf fois plus important que celui des Pays Bas, quatre fois plus important que celui de la France ou de l'Allemagne et même plus important que celui des États-Unis, un pays historiquement plus ouvert à l'immigration.
Lire la suite :
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Voir aussi :
Alain Destexhe : « En Belgique, l'immigration est subie et l'intégration, ratée »
"En Belgique, 70 % des musulmans considèrent que les lois religieuses sont supérieures aux lois du pays. "
"En Belgique, 70 % des musulmans considèrent que les lois religieuses sont supérieures aux lois du pays. "
Alain Destexhe : «Voici comment on manipule les chiffres de
l'immigration en Belgique»
- Par Alain Destexhe
- Publié le 29/01/2018 à 11:50
FIGAROVOX/TRIBUNE - En
Belgique, un million d'immigrés sont arrivés en à peine dix ans, sans qu'un
débat démocratique ait réellement lieu. Selon Alain Destexhe, la réalité de
l'immigration est systématiquement atténuée.
Alain Destexhe est un sénateur
belge (Mouvement réformateur).
Dans cet article, je montrerai
comment les statistiques de l'immigration sont manipulées et instrumentalisées
en Belgique par les tenants de l'idéologie multiculturaliste, qui exerce une
domination quasi totale dans les universités, les ONG, les institutions
publiques et les médias.
Ce texte a cependant une portée
plus générale car les mécanismes décrits sont aussi appliqués ailleurs en
Europe. Ainsi, dès les premières lignes de son dernier rapport sur la
migration, Eurostat mélange allègrement chiffres et idéologie: «la migration à
elle seule ne pourra certainement pas inverser l'actuelle tendance au
vieillissement de la population observée dans de nombreuses régions de
l'Union».
En 30 ans, comme la France, la
Belgique s'est transformée en profondeur. Sans débat public, elle est devenue
un pays d'immigration massive accueillant plus d'un million de personnes en dix
ans dans un pays de 10 millions d'habitants. De 2000 à 2010, le solde
migratoire y a été neuf fois plus important que celui des Pays Bas, quatre fois
plus important que celui de la France ou de l'Allemagne et même plus important
que celui des États-Unis, un pays historiquement plus ouvert à l'immigration.
Sans débat public, la Belgique
est devenue un pays d'immigration massive accueillant plus d'un million de
personnes en dix ans dans un pays de 10 millions d'habitants.
Pourtant, cette réalité
statistique a été cachée à la population. Les élites qui décident de ce dont on
peut parler se sont bien gardées de mettre en évidence des chiffres qui
n'auraient pu qu'alarmer une population dont on exige maintenant qu'elle s'adapte hic
et nunc à cette nouvelle donne. Il ne faut y voir ni grand complot, ni
l'œuvre d'un Big Brother, mais, au mieux, une adhésion enthousiaste de ceux qui
prétendent forger l'opinion au grand rêve multiculturaliste ou, au pire, à la
mise en œuvre de puissants mécanismes de défense relevant de la psychologie,
comme la sublimation (de la diversité), le déni (de la réalité) ou le
refoulement (de ce qui dérange).
Présenter l'immigration sous
forme de flux et non de stock
Les statistiques migratoires sont
en général présentées sous forme de flux annuels: tant de personnes sont
entrées ou sorties telle année ; tant de réfugiés ont été accueillis. Si le
nombre diminue par rapport à l'année précédente, on insistera lourdement sur ce
point, beaucoup moins s'il augmente. En revanche, une statistique sur 10 ou 20
ans ne sera guère reprise, en supposant qu'on puisse la trouver sans faire les
calculs soi-même. À l'échelle d'un pays, les chiffres d'un flux annuel sont
rarement inquiétants ; sur une décennie, ils deviennent alarmants. On parlera
par exemple de 40 000 naturalisations en une année (le flux) mais on ne
rappellera pas qu'il y en eut 200 000 en trois ans et un demi-million en 10 ans
(le stock): 5% de la population! De même, on n'écrira pas que plus d'un million
d'immigrés sont arrivés en quelques années.
Les Européens repartent, les
autres restent
En Belgique, petit pays très
ouvert sur ses voisins et hébergeant la capitale de l'Europe avec son cortège
de fonctionnaires et de lobbyistes, les immigrations d'Européens sont, en
termes de flux, toujours supérieures à celles émanant des autres continents.
Français et Néerlandais arrivent assez logiquement en tête. Ce fait rassurant
sera toujours très lourdement souligné. Jamais cependant l'analyse ne sera
faite sur 10 ou 20 ans. On constaterait alors qu'un grand nombre d'Européens
retournent dans leur pays, que les Belges eux-mêmes quittent davantage leur
royaume plutôt qu'ils n'y reviennent (leur solde migratoire est toujours
négatif) mais que les Marocains, Algériens, Turcs, et presque toutes les autres
nationalités, sauf les Américains, ont une incontestable tendance à s'établir
définitivement en Belgique.
Les projections démographiques
ne sont pas reliées à l'immigration
Régulièrement, reprenant des
projections officielles, les médias constatent que la population du royaume
augmente et que cette tendance va continuer, mais cette augmentation n'est
jamais liée à l'immigration alors que, depuis les années 2000 au moins, elle
est entièrement explicable par l'immigration. En quinze ans à peine, la
Belgique gagne un million d'habitants, passant de 10,2 millions en 2000 à 11,3
millions en 2015, une hausse de 10 % sur une très courte période. Et au cours
des prochaines décennies, le pays devrait encore gagner un ou deux millions
d'habitants alors qu'il est déjà un des plus denses au monde, confronté à de
nombreux problèmes liés à cette densité (habitat, transport, environnement, …)
Jamais cette augmentation ne sera
mise en relation avec le nombre de musulmans qui va doubler (1 250 000, soit
11,1 % de la population) ou tripler (2 580 000, soit 18,2 %!) en 2050 selon les
flux migratoires et d'après les projections du très sérieux Pew Research
Center. Le titre honnête d'un article sur les projections démographiques
devrait être «Nous serons bientôt un million de plus, en majorité des
musulmans», ce qui ne pourrait manquer de créer un débat utile sur la
démographie, la densité de population ou l'intégration de ces musulmans.
Dans Le Soir, l'universitaire de service Corinne Torrekens balaye
cependant la sérieuse enquête du Pew: «Il y a un côté boule de cristal (…). On
se demande d'ailleurs d'où vient cette nécessité de compter» (sic). «Sinon pour
alimenter le fantasme que l'islamisation se dresse tel un rempart alors que
nous sommes dans une dynamique de pluralisation de l'appartenance». La
novlangue a de beaux jours devant elle!
Le titre honnête d'un article
sur les projections démographiques devrait être « Nous serons bientôt un
million de plus, en majorité des musulmans »
L'augmentation continue de la
population de Bruxelles (1 % par an en moyenne, taux exceptionnel pour une
ville européenne) est
qualifiée de choc démographique voire de bombe démographique mais
jamais de choc ou bombe migratoire. L'immigration et la fécondité plus grande
des femmes d'origine immigrée expliquent pourtant entièrement cette
augmentation, malgré le départ continu de «Belges de souche» ou d'immigrés plus
anciens vers la Flandre et la Wallonie. Les problèmes sociaux (90 % des
allocataires sociaux à Bruxelles sont d'origine immigrée), la tension sur les
services publics (administration, hôpitaux, transports publics avec le
doublement du nombre de voyages en 15 ans), le besoin de nouvelles places dans
les écoles - 40 000 en dix ans - son coût évidemment considérable ne seront,
soit pas abordés du tout (et donc jamais débattus), soit présentés comme s'ils
étaient totalement étrangers à la problématique migratoire.
Le mépris envers les
inquiétudes de la population
Un des moyens les plus sûrs pour
disqualifier l'inquiétude légitime de la population consiste à la faire passer
pour ignorante. Ainsi, on fera un sondage pour demander quel est le pourcentage
d'immigrés ou de musulmans dans le pays et, à chaque fois, on se gaussera de
constater que la perception est toujours supérieure à la réalité. Autrement dit
si les Belges (ou les Européens) étaient mieux informés ou moins stupides,
leurs angoisses s'évanouiraient et tout irait pour le mieux dans le meilleur
des mondes. Ce genre d'enquêtes ou de sondages n'est cependant pratiqué que
pour les chiffres migratoires, jamais pour le taux de chômage, le taux
d'analphabétisme ou la croissance du PIB. Dans ce domaine, l'immigration
bénéficie de l'exclusivité. On pourrait évidemment retourner l'argument. Si la
perception est telle, c'est précisément parce que la situation est déjà très
alarmante. À lieu de la tourner en dérision, l'inquiétude devrait être prise en
considération.
L'effet boule de neige du
regroupement familial
En Belgique, environ 50 % de
l'immigration est liée au regroupement familial. C'est beaucoup plus que chez
nos voisins et dans la plupart des pays européens, mais tous sont touchés par
ses conséquences. Ce type d'immigration est, par définition, exponentiel et,
littéralement, sans fin, à travers la reconnaissance des réfugiés, les mariages
blancs ou gris, le caractère endogame de la majorité des mariages des Turcs et
de Marocains, les fraudes massives, etc. Les conséquences quasi mécaniques du
regroupement familial sur la démographie ne sont jamais expliquées.
Sauf s'il y a une prise de
conscience, par la magie du regroupement familial et les arrivées à travers la
Méditerranée, l'immigration de masse va continuer. Ces mécanismes d'occultation
de l'importance de l'immigration sont partout à l'œuvre en Europe. Si on veut
la contrôler et la freiner, selon le souhait de la grande majorité des Européens,
encore faut-il que ces derniers puissent d'abord prendre connaissance de la
gravité de la situation à travers une présentation honnête des statistiques et
de leurs conséquences!
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sur l'immigration: le grand décryptage de la démographe Michèle Tribalat
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massive, cause ou symptôme du malaise français?
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qu'on ne vous dit pas
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l'Insee, près de 9% des habitants en France sont des immigrés
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chômage, comptes publics: comment l'immigration impacte l'économie
française
Alain Destexhe : « En Belgique, l'immigration est subie et
l'intégration, ratée »
- Par Paul Sugy
- Publié le 18/01/2019 à 20:52
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Le
sénateur du parti de centre-droit belge publie un état des lieux de
l'immigration en Belgique, pays le plus massivement concerné par l'immigration
en Europe. Il s'inquiète de l'absence de débat sur les conséquences au long terme
d'une immigration qui échappe au contrôle de l'administration.
Alain Destexhe, médecin,
ex-Secrétaire général de Médecins Sans Frontières et sénateur depuis 1995
(Mouvement réformateur), vient de publier Immigration
et intégration: avant qu'il ne soit trop tard… (Dynamedia, décembre
2018).
FIGAROVOX.- Vous proposez dans
votre livre de passer d'une «immigration subie» à une «immigration choisie»: la
Belgique aurait, selon vous, perdu le contrôle de son immigration?
Alain DESTEXHE.- En
effet! Et pas seulement la Belgique d'ailleurs, car les problématiques sont
identiques en France. À peu près les trois quarts de l'immigration, en Belgique
comme en France, échappent au contrôle des autorités administratives du pays.
Cette immigration sur laquelle nous n'avons quasiment aucun contrôle arrive
soit par le regroupement familial, soit grâce à une demande d'asile, soit
clandestinement. Autrement dit, tous les pays européens sont confrontés à des
vagues migratoires, et la Belgique plus encore que les autres. Cette
immigration a des conséquences démographiques importantes (la population belge
a augmenté de 10 % en une vingtaine d'années), sans qu'on ne tienne compte de
la volonté des peuples de ce pays. C'est en cela que je parle d'une immigration
subie. Et elle n'est pas le seul problème: ce qui nous pose autant de
difficultés, c'est le couple immigration subie / intégration ratée. Une partie
importante des populations immigrées n'est pas intégrée, ni économiquement
(elle dépend fortement du système social), ni culturellement, ce qui est encore
plus grave: elles vivent selon des systèmes de valeurs qui sont parfois
incompatibles avec nos lois, notre histoire et nos traditions.
Pourquoi, et depuis quand,
l'intégration est-elle «ratée»?
En Belgique, le tournant se situe
aux alentours de l'an 2000: jusqu'alors, beaucoup d'immigrés cherchaient
vraiment à s'intégrer. Trois décisions ont été prises à ce moment-là qui ont eu
des effets à long terme: on a tout d'abord voté l'élargissement du regroupement
familial, qui est devenu extrêmement facile et qui a eu pour première
conséquence d'augmenter massivement l'immigration (il représente encore 50 % de
l'immigration totale en Belgique, alors que la moyenne européenne est environ
de 30 %). Le regroupement familial entraîne de nombreux abus, des effets de
«cascade». Jusqu'en 2011, des ascendants qui n'ont jamais cotisé dans le
système de sécurité sociale, … C'est exponentiel, ça ne s'arrête jamais. Il y a
fort à parier que dans quelques années, tous les pays européens auront à
accueillir les familles des Syriens qui ont été acceptés depuis la crise de
2015.
Deuxième cause, la régularisation
des clandestins a eu comme conséquence un effet d'appel d'air: beaucoup de gens
se sont dit qu'il serait facile d'obtenir des papiers en Belgique, et qu'en
plus les avantages y sont nombreux.
Enfin, troisième erreur, le
changement de la loi sur la nationalité a permis en quelques années de
naturaliser des centaines de milliers de personnes, sans aucune condition, au
bout de trois ans de résidence dans le pays, et seulement deux pour les
réfugiés politiques reconnus. La loi belge est devenue la plus laxiste au
monde: aucun autre pays n'accordait aussi facilement que nous la nationalité!
La loi a été changée en 2012, mais, à Bruxelles, un tiers des Belges sont
désormais des «nouveaux Belges». Je crois que c'est un record mondial.
Ces lois ont eu des effets
immédiats et d'autres à plus long terme. Nous avons peu à peu perdu la maîtrise
du nombre: n'importe qui peut comprendre que dans une classe de vingt élèves,
si seuls quelques-uns sont en difficulté, on peut les aider à rattraper le
niveau ; mais lorsque dans une classe tous les enfants ont une langue étrangère
pour langue maternelle, comme c'est parfois le cas dans des milieux en outre
assez défavorisés, alors ça devient beaucoup plus compliqué.
Vous soulignez qu'il est
difficile d'obtenir des chiffres clairs sur l'immigration. Pourquoi? Et d'où
tenez-vous les vôtres?
La source des statistiques est la
même pour tout le monde: mes données proviennent de Statbel, l'office belge de
statistiques. Mais la façon dont elles sont présentées par les organismes
militants est souvent malhonnête. Ces chiffres sont utilisés pour minimiser
l'impact de l'immigration, en regardant les variations d'une année à l'autre et
pas sur dix ou vingt ans. Ainsi l'on voit que chaque année, les Européens de
l'Ouest (en particulier les Français et les Néerlandais) sont toujours parmi
les groupes les plus importants d'immigrés. Mais en réalité, les Français ou
les Néerlandais vont et viennent, pour des raisons professionnelles… ou
fiscales, mais ils repartent la plupart du temps. Et ils n'ont pas de difficulté
à s'intégrer. En revanche, les Guinéens, les Marocains, les Turcs… par exemple,
viennent et s'installent définitivement: ce n'est pas un flux mais un stock,
une immigration de peuplement. 90 % des Guinéens qui arrivent en Belgique n'en
repartent jamais, tandis que seuls 1 % des Américains qui arrivent en Belgique
s'y installent pour toujours. Pour rassurer, on n'exploite donc pas toutes les
données disponibles. Cela empêche d'avoir un vrai débat sur l'immigration.
Pourquoi souhaite-t-on éviter
un tel débat?
Parce que l'ensemble des «élites»
(politiques, médias, ONGs…) sont acquises à la cause immigrationniste, et nous
ne sommes pas lucides sur les problèmes que cela pose. La Belgique, selon les
calculs du think tank Itinera Institute, a accueilli entre 2000 et 2010 une
immigration neuf fois plus importante que les Pays-Bas et quatre fois plus
importante que la France ou l'Allemagne, rapportée à la taille de la
population. On est même au-dessus des pays d'immigration traditionnelle, comme
le Canada ou les États-Unis. Et pendant très longtemps, il y eut un consensus
politique et médiatique sur cette question. Le débat politique était donc
presque inexistant, mais les choses changent, lentement.
Nous commençons tout juste à nous
réveiller de notre aveuglement, notamment après les attentats qui ont mis en
partie fin au déni, mais la prise de conscience n'est pas complète. À
Bruxelles, le modèle multiculturel l'a emporté, et pas le modèle classique d'intégration
dans la société d'accueil. On peut même se demander, à Bruxelles, jusqu'à quel
point on peut encore parler de culture commune!
Votre livre aborde aussi la
question du droit d'asile: selon vous, celui-ci est détourné de ses fins?
Oui, c'est un nouvel eldorado:
lorsque vous venez d'un pays où le revenu par habitant est de 100, 200 ou 300 €
par an, et que vous obtenez le droit d'asile en Belgique où vous bénéficiez
d'un revenu minimum d'environ 1 000 € accompagné de divers avantages sociaux,
vous devez garder à l'esprit que c'est une chance. En Belgique, vous disposez
d'un système de soins gratuits, d'une éducation gratuite, d'un revenu garanti
par la société, d'une police et d'une justice efficaces: j'assume le mot
d'eldorado.
Plus fondamentalement, j'aimerais
dire un mot sur la crise de 2015: Angela Merkel en porte l'entière
responsabilité, car elle a pris la décision toute seule, elle n'a consulté ni
le Bundestag ni ses partenaires européens. Et elle a imposé à l'ensemble de l'Europe
une décision extrêmement lourde de conséquences. Or pendant la crise des
réfugiés, j'ai fait un voyage en Iran et au Kurdistan irakien: la vie des
réfugiés n'y était pas menacée! Ils vivaient dans des conditions difficiles,
c'est vrai, mais ils n'étaient pas en danger. Tous ces gens se sont précipités
vers l'Europe lorsque Mme Merkel a ouvert les portes, alors que la plupart
d'entre eux avaient fui la Syrie pour se réfugier dans des pays (Liban,
Jordanie, Turquie, Kurdistan irakien…) qui n'étaient pas en guerre. Dire qu'il
fallait les accueillir car leur vie était menacée était une forme de
manipulation. On devait les aider, c'est une certitude! Mais il fallait le
faire sur place, nous n'étions pas obligés de les laisser venir en Europe.
D'ailleurs, même au plus fort de la crise, le nombre de Syriens n'a jamais
excédé les 40 %: beaucoup de personnes de nombreux pays se sont mises en
marche, et parmi elles d'ailleurs les auteurs des attentats de Paris et
Bruxelles à l'exception d'Abdeslam.
Je vous raconte une autre
anecdote: lorsque j'ai visité l'Iran, je suis allé dans une école d'enfants
d'anciens réfugiés afghans qui sont là depuis plus de vingt ans. La plupart
travaillent, ont des revenus fixes; or un patron d'entreprise me racontait que
sa société a failli un moment mettre la clé sous la porte, car les deux tiers
de ses employés ont quitté l'entreprise du jour au lendemain! Il y avait à
l'époque deux bus par jour qui quittaient le pays en direction de l'Europe. Ces
gens étaient pourtant intégrés, ils n'étaient pas du tout menacés! J'ajoute
enfin qu'on a incité des dizaines de milliers de personnes à tout vendre et
tout quitter pour venir tenter leur chance en Europe, et que beaucoup sont
arrivés trop tard: après l'Accord avec la Turquie en mars 2016, quand la porte
s'est refermée, et ces gens ont tout perdu pour finalement ne même pas arriver
en Europe. Tout cela est la responsabilité d'Angela Merkel. Sans même parler
des divisions politiques qui ont déchiré nos pays ensuite, et qui ont même
conduit au Brexit.
Pour vous, la création d'un
«islam européen» est un mythe. Pourquoi un tel pessimisme?
Cela reflète l'évolution de ma
pensée et de ma réflexion. J'espère me tromper. Il y a quelques années, je
prônais encore un islam belge et européen. Mais à présent, je crois de plus en
plus qu'il s'agit d'une utopie et qu'il y a une incompatibilité entre l'islam
et les valeurs européennes. J'ai relu Huntington, «Le choc des civilisations»,
livre tant décrié à l'époque et qui pourtant a prédit tout ce qui arrive
aujourd'hui! En tant que tel, l'islam est une religion respectable mais qui
promeut des valeurs différentes des nôtres. Les principaux points de crispation
sont l'égalité homme-femme, le droit de blasphémer, mais aussi la liberté de
changer de religion, qu'il ne reconnaît pas. Un musulman, s'il veut devenir
européen, doit accepter cette liberté, comme celle de caricaturer. Je suis
aussi inquiet du développement de l'antisémitisme: une étude de Mark Elchardus,
sociologue à la Vrije Universiteit Brussel, montre que la moitié des élèves
musulmans bruxellois sont antisémites! Il y a dans le monde un regain de
fondamentalisme musulman, et l'Europe ne fait pas exception. Penser que nous
pourrons influencer l'islam suffisamment pour inverser cette tendance me semble
bien prétentieux. L' «islam des lumières» ne concerne qu'une minorité. Et nous
devons veiller scrupuleusement à ce que ceux à qui nous accordons la
nationalité belge (ou française!) adhèrent à nos valeurs fondamentales.
L'intégration d'un musulman dans nos sociétés européennes est évidemment
parfaitement possible (il y a des millions d'exemples), mais il doit alors
renoncer à une partie de sa culture d'origine.
Comment rendre à nouveau
opérant le modèle d'intégration?
Il faut d'abord s'attaquer au
regroupement familial. Il faut à tout prix restreindre ce droit, ne l'autoriser
qu'une seule fois pour éviter les cascades dont je parlais tout à l'heure.
Il faut aussi revoir la
Convention de Genève, ou du moins revenir à l'esprit initial, celui de 1951. On
pensait à l'époque en signant cette Convention avant tout aux réfugiés
politiques d'Europe de l'Est, persécutés du fait de leur race, de leur religion,
de leur nationalité, ou des leurs opinions politiques. Il faut pouvoir traiter
les demandes d'asile en dehors de l'Europe.
Enfin, il faut ouvrir un vrai
débat sur la compatibilité entre l'islam fondamentaliste et nos valeurs. Mais
la langue de bois empêche cela: le problème n'est pas tant le terrorisme, qui
est une question sécuritaire avant tout. Le vrai problème est le
fondamentalisme, qui est le plus souvent non-violent, mais a pour conséquence
que des personnes vivent dans nos pays en marge de la société selon des règles
qui ne sont pas les nôtres. En Belgique, 70 % des musulmans considèrent que les
lois religieuses sont supérieures aux lois du pays. Comprenez que mon livre
n'est pas dirigé contre les immigrés qui cherchent à améliorer leur vie, mais
contre les élites qui empêchent le débat alors que celui-ci est plus que jamais
nécessaire.
La rédaction vous conseille
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Belgique»
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L'immigration massive, cause ou symptôme du malaise français ?
Par Stéphane Perrier Mis à jour le 04/09/2017 à 19:18 Publié le 04/09/2017 à 17:58
L'immigration massive, cause ou symptôme du malaise français ?
EXTRAITS EXCLUSIFS - Son nom est pour l'instant inconnu. Il ne va pas le rester longtemps. Stéphane Perrier, jeune cadre dans l'industrie de 34 ans publie son premier livre «La France au miroir de l'immigration» chez Gallimard, dans la prestigieuse collection «Débat» dirigée par Marcel Gauchet.
Droit du sol
Un dernier point doit être mentionné. Il concerne la procédure d'acquisition de la nationalité française à raison de la naissance et de la résidence en France, improprement nommée «droit du sol». Cette procédure n'est évidemment pas neuve - elle a été créée par une loi de 1889 -, mais trois évolutions en ont modifié la portée. Les deux premières ont déjà été évoquées: le changement de nature de l'immigration a entraîné une forte augmentation du pourcentage d'enfants d'immigrés culturellement distants de la population historique ; l'école a vu sa mission d'intégration nationale abandonnée, et sa mission d'instruction civique et morale, amputée. La troisième évolution a autant d'importance: autrefois, l'acquisition de la nationalité française à la majorité était assortie, pour les hommes, de l'obligation d'effectuer un long service militaire et d'un risque élevé de faire la guerre pour sa nouvelle patrie à un moment ou à un autre de son existence - le but essentiel de la loi de 1889 était ...
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/09/04/31003-20170904ARTFIG00212-l-immigration-massivecause-ou-symptome-du-malaise-francais.php
«Chaos migratoire» : l'analyse sans concession d'un groupe de
hauts fonctionnaires
- Par Groupe Plessis
- Publié le 14/10/2015 à 19:35
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d'impression)
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le groupe
de hauts fonctionnaires Plessis propose des solutions concrètes à la crise des
migrants.
Plessis est le pseudonyme d'un
groupe de hauts fonctionnaires.
La crise migratoire qui se
déroule sous nos yeux, pour spectaculaire qu'elle soit, n'est que la
manifestation renouvelée de l'incapacité de nos gouvernants à mettre en œuvre
et assumer des politiques de maîtrise durable des flux de population qui
franchissent nos frontières. Pourtant, il n'y a pas de fatalité en la matière.
Cette impuissance, assortie d'un
discours médiatique moralisateur, est en décalage croissant avec les
aspirations de la population qui, en butte aux désordres causés par une
immigration incontrôlée depuis plusieurs décennies et inquiète des menaces
terroristes, recherche protection et sécurité. Il est d'ailleurs frappant de
constater que le formidable battage médiatique actuel, qui confine au
harcèlement, ne convainc plus guère les Français
L'accueil des migrants: un
irresponsable appel d'air
Le phénomène migratoire, qui
s'est accéléré avec l'effondrement des Etats libyen et syrien, va encore
s'amplifier à la suite du formidable appel d'air que constitue l'accueil, nolens
volens, de centaines de milliers de nouveaux migrants en Europe occidentale.
Les déclarations du gouvernement, qui évoque l'accueil «provisoire» de
seulement 24 000 «réfugiés» alors même qu'aucun contrôle transfrontalier des
flux n'est possible et que les retours sont bien improbables, n'ont pour seul
mérite que de confirmer l'adage selon lequel, lorsque les événements vous
échappent, il faut feindre d'en être l'organisateur. En l'état actuel des
choses, il est bien évident que le Gouvernement n'a ni la volonté, ni surtout
les moyens, de contrôler efficacement nos 3 000 km de frontières terrestres
métropolitaines, sans parler des frontières maritimes.
Une générosité de façade
On vide les pays du Sud de
leurs éléments les plus qualifiés et les plus dynamiques. Avec bonne
conscience, les dirigeants européens se livrent à une véritable spoliation de
l'avenir de ces pays, tout en imposant à leurs propres peuples de se perdre
dans une bien aventureuse « dilution dans l'universel »
La générosité affichée par nos
dirigeants, et par nombre de dirigeants européens, n'est que le masque de
l'impuissance. Derrière cette façade, on enrichit des trafiquants impitoyables
(la traite des êtres humains rapporterait désormais plus que le trafic de
drogue), on pousse des malheureux à prendre des risques insensés sur des
embarcations de fortune ; on valide la stratégie de Daech de purification
ethnico-religieuse, sans parler de la déstabilisation sans doute volontaire de
l'Occident par l'arrivée en masse de populations de culture musulmane, sans
même parler des probabilités d'infiltration d'éléments terroristes. Ajoutons
que l'on vide les pays du Sud de leurs éléments les plus qualifiés et les plus
dynamiques. Avec bonne conscience, les dirigeants européens se livrent à une véritable
spoliation de l'avenir de ces pays, tout en imposant à leurs propres peuples de
se perdre dans une bien aventureuse «dilution dans l'universel», pour reprendre
l'expression d'Aimé Césaire.
«Rien n'est meurtrier comme la
lâcheté ; rien n'est humain comme la fermeté.» écrivait Charles Péguy. Face
aux menaces actuelles qui engagent notre responsabilité collective vis-à-vis
des générations futures, il est temps d'être humains et fermes.
Une action ferme pour résoudre
la crise de l'asile
Résoudre la crise de l'asile,
c'est d'abord s'attaquer aux causes et définir une stratégie claire au
Proche-Orient, conforme à nos intérêts: un rapprochement avec l'Iran, une
concertation avec la Russie, une politique plus pragmatique à l'égard du régime
de Damas.
S'agissant de populations
déplacées par la guerre, la priorité est d'aider matériellement ces populations
au plus près de leur pays d'origine, les pays d'accueil, en particulier le
Liban, et les organisations humanitaires. Au moment même où les migrants
syriens sont au cœur de l'actualité, le Haut-Commissariat des Nations unies
pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ne disposent
pas des moyens nécessaires pour héberger et nourrir les déplacés. Il est aussi
inacceptable que des pays proches, qui ne sont pas pour rien dans la guerre
civile syrienne, et qui ne manquent pas d'abondantes liquidités, le Qatar ou
l'Arabie saoudite, se montrent si peu accueillants. On s'étonnera aussi du rôle
joué par la Turquie qui n'aide guère l'Europe .
Lutter contre les réseaux de
passeurs et délocaliser la demande d'asile
La deuxième priorité est de
s'attaquer à l'économie même des passeurs. A cet égard, l'exemple australien
est éloquent: aucune arrivée illégale par bateau n'est tolérée, les bateaux
sont raccompagnés soit vers leur lieu de départ, soit vers des centres de
rétention extraterritoriaux, mis à disposition par des pays riverains et où les
demandes d'asiles sont traitées. Le résultat est sans appel: aucun mort en mer
à déplorer depuis 18 mois.
S'agissant des demandes
d'asile déposées en France, le dispositif actuel, largement détourné au profit
d'une immigration économique ou sociale et dévoyé par des manœuvres dilatoires
et des fraudes de toutes sortes, doit impérativement être revu au profit d'une
procédure extrêmement rapide.
Il est parfaitement envisageable,
pour l'Europe ou, à défaut, pour la France seule, de reproduire ce dispositif
en concluant des accords (assortis d'une aide financière) avec des pays du Sud
de la Méditerranée pour la création de ces centres. L'action de la Marine
serait alors réorientée vers le raccompagnement des embarcations et de leurs
passagers en direction de ces centres et vers la traque des passeurs qui est
désormais un enjeu de sécurité nationale. Un dispositif européen similaire
pourrait également être envisagé pour les demandeurs d'asile empruntant la
route terrestre des Balkans. Ne seraient alors admises en France que les
personnes s'étant effectivement vues octroyer le statut de réfugié au sens de
la Convention de Genève ou de la Constitution. Ce système aurait donc le mérite
d'éviter d'introduire en France des demandeurs d'asile dont fort peu répondent
aux critères (70 % de déboutés malgré une procédure très favorable aux
demandeurs) mais qu'il est ensuite extrêmement difficile d'éloigner (moins de
5% des déboutés).
Recentrer l'asile au profit
des rares authentiques réfugiés
S'agissant des demandes d'asile
déposées en France, le dispositif actuel, largement détourné au profit d'une
immigration économique ou sociale et dévoyé par des manœuvres dilatoires et des
fraudes de toutes sortes, doit impérativement être revu au profit d'une
procédure extrêmement rapide, non créatrice de droit, sous contrôle étroit des autorités
et suivie d'une expulsion rapide des déboutés, sans possibilité de solliciter,
sinon dans le pays d'origine, un autre titre de séjour.
Un discours de vérité sur
l'immigration
Cette crise d'une ampleur
exceptionnelle appelle un retournement de paradigme qui passe par un changement
de discours sur l'immigration. Il est temps d'admettre que, contrairement à
certaines idées reçues, la France n'a pas besoin d'une immigration
supplémentaire. Et si les beaux esprits le contestent, il n'est que de demander
son avis au peuple de France par référendum. Notre taux de chômage élevé,
l'immense besoin en formation de nos jeunes inactifs peu qualifiés montrent
bien que le pays n'a aucunement besoin d'un apport extérieur de main-d'œuvre, à
l'exception de quelques travailleurs particulièrement qualifiés.
Certains secteurs d'activité
emploient massivement une main-d'œuvre étrangère, souvent illégale (BTP,
restauration …). Mais est-ce à la collectivité d'assumer cette charge pour que
ces entreprises emploient à moindres frais ?
Certains secteurs d'activité
emploient massivement une main-d'œuvre étrangère, souvent illégale (BTP,
restauration …). Mais est-ce à la collectivité d'assumer cette charge pour que
ces entreprises emploient à moindres frais? L'immigration a d'ailleurs un coût:
poids croissant sur le système de santé, sur la protection sociale, sur la
politique de logement, sur les établissements scolaires, sans parler des
déséquilibres sociaux, ethniques et culturels qu'elle provoque sur de nombreux
territoires. Mais le coût principal de cette immigration non choisie est
probablement la défiance qu'elle fait naître entre un peuple de France inquiet
pour son identité et ses dirigeants qui y semblent indifférents.
La France peut bien sûr
accueillir des personnes par souci d'humanité ou parce qu'elles manifestent un
attachement sincère à notre pays, mais il s'agit bien là d'une faveur et non
d'un droit, d'un choix et non d'une obligation.
Une politique migratoire
souveraine
- Pour un contrôle démocratique
sur la politique d'immigration: remettre au cœur de nos politiques la
souveraineté nationale devrait conduire à fixer un quota annuel, voté par le
Parlement, en fonction des besoins et des capacités d'accueil du pays. Le
principe d'un tel vote devra être solennellement inscrit dans la Constitution,
par voie de référendum. Sa mise en œuvre impliquerait un changement radical
dans les pratiques de l'administration qui devrait, sous contrainte, mener une
politique active de sélection et de priorisation des candidats.
- Simplifier le droit des
étrangers: le code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile
devrait être considérablement simplifié (plus de 1 000 pages en édition
courante!), les délais et nombre de recours drastiquement réduits.
- Inciter au départ les étrangers
inactifs légalement présents dont il faut rappeler qu'ils n'ont pas
nécessairement vocation à rester sur notre territoire. Ainsi les allocations
auxquelles ils ont droit (chômage notamment) pourraient-elles leur être versées
dans leur pays: une chance de réinsertion leur serait ainsi donnée ; le poids
sur nos services sociaux en serait allégé et ces fonds contribueraient au
développement des pays d'origine.
- Faciliter l'éloignement forcé:
en 2014, les vrais éloignements, c'est-à-dire les éloignements forcés hors de
l'espace Schengen, n'ont concerné que 6 500 étrangers, chiffre dérisoire au
regard des enjeux de l'immigration clandestine. Une simplification drastique
des procédures et des recours est nécessaire. De même, tout statut doit être refusé
aux étrangers en situation irrégulière. Cela passe par la suppression de l'AME
et du droit à une scolarisation en milieu ordinaire: les enfants, qui ont
d'ailleurs le plus souvent besoin d'un parcours spécifique, seraient pris en
charge dans des structures ad hoc, dans l'attente d'un éloignement. Cela passe
aussi par un enregistrement sérieux des entrées et des sorties des étrangers
afin de rechercher, pour contrôle et expulsion, ceux restant illégalement sur
le territoire.
Sans doute faut-il fixer un principe
: franchir illégalement les frontières de l'Union ne crée aucun droit.
- Réviser en profondeur l'accord
de Schengen afin de permettre un contrôle réel de l'immigration irrégulière aux
frontières nationales: le contrôle aux frontières de l'espace Schengen est un
leurre. Sans doute faut-il fixer un principe: franchir illégalement les
frontières de l'Union ne crée aucun droit. Sans doute aussi faut-il passer à un
système à deux niveaux, c'est-à-dire tout à la fois revenir à un contrôle ciblé
mais durable des frontières nationales, qui passe par la constitution d'un
véritable corps de garde-frontières, et qui permettra également de faire face
aux vastes mouvements de populations intra-communautaires en provenance de
Roumanie et de Bulgarie, et commencer à construire un véritable dispositif
collectif de contrôle des frontières extérieures. Dans cette attente, doivent
être envisagées par la France une mise en œuvre des clauses de sauvegarde
prévues par la convention, et sans doute une sortie temporaire du système.
Contrairement à ce qui est parfois affirmé, l'expérience hongroise montre que
le contrôle des frontières nationales, lorsqu'il est au service d'une politique
volontaire, reste un moyen très efficace pour enrayer les flux migratoires
clandestins.
- Sortir de l'angélisme dans la
coopération avec les pays d'origine: il n'est pas de contrôle efficace de
l'immigration à moyen terme sans une coopération bien comprise avec les pays
d'origine que l'on doit inciter à s'engager contre les filières de trafic d'êtres
humains, engagement auquel devraient être strictement conditionnées les aides
bilatérales et européennes. L'immigration est aussi un drame du désespoir et du
déracinement. Il est de la responsabilité des nations européennes d'aider aussi
ces pays à trouver la voie d'un développement économique et social qui
permettent à leurs populations d'envisager un avenir sur place.
-Enfin, briser l'outil
d'encouragement aux migrations non maîtrisées que représente l'espoir de
régularisation. D'exceptionnelles, les régularisations sont devenues, notamment
sous la pression d'associations, une modalité banale d'admission au séjour en
France et constituent un puissant incitatif à l'entrée et au séjour
irréguliers. Dès lors, pourquoi ne pas inscrire dans la Constitution, via un
référendum, que les régularisations d'étrangers en situation irrégulière sont
interdites?
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l'Insee, près de 9% des habitants en France sont des immigrés
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terre d'immigration
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douze questions qui dessinent le projet des Républicains
- Les
Républicains veulent des contrôles à la frontière franco-italienne
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2015/10/14/31002-20151014ARTFIG00360-chaos-migratoire-l-analyse-sans-concession-d-un-groupe-de-hauts-fonctionnaires.php
Loi sur l'immigration : le grand décryptage de la démographe
Michèle Tribalat
- Mis à jour le 21/01/2018 à 12:47
- Publié le 19/01/2018 à 18:08
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN -
Michèle Tribalat a mené des
recherches sur les questions de l'immigration en France, entendue au sens
large, et aux problèmes liés à l'intégration et à l'assimilation des immigrés
et de leurs enfants. Elle est notamment l'auteur de Statistiques
ethniques, une querelle bien française (éd. L'Artilleur, 2016).
FIGAROVOX.- La politique
d'immigration d'Emmanuel Macron a suscité la colère d'une partie de la gauche.
On se souvient notamment de la une du Nouvel Obs avec des barbelés, et ce
titre: «Bienvenue au pays des droits de l'homme». De nombreux politiques
accusent Macron de mener une politique plus sévère que celle de Nicolas
Sarkozy. Est-ce vraiment le cas?
Michèle TRIBALAT.- La comparaison
pourra vraiment être faite lorsqu'on connaîtra le texte de loi. Il y a beaucoup
d'excitation pour un texte qui n'est pas encore complètement fini, et dont on
ne connaît que certaines orientations grâce au document présenté aux
associations.
Deux sujets ont retenu
l'attention médiatique, la réforme de l'asile pour accélérer les procédures et
les mesures envisagées pour «resserrer les boulons» dans les procédures
d'éloignement. D'ailleurs, ce deuxième volet est bizarrement titré «Renforcer
l'efficacité et la crédibilité de la lutte contre l'immigration irrégulière».
Il faudrait plutôt parler de séjour irrégulier. Le gouvernement cherche à faire
un peu mieux pour expulser ceux qui sont déjà sur le territoire sans en avoir
le droit. Quant à l'accélération des procédures d'asile, on ne peut à la fois
se plaindre de leur lenteur et se lamenter sur la tentative de faire plus vite.
Plus elles traînent, plus le séjour des demandeurs d'asile se prolonge et plus
les lieux d'accueil sont engorgés. C'est d'autant plus vrai que leur nombre a
fortement augmenté. Le projet prévoit d'ailleurs la création de 7 500 places
d'accueil supplémentaire en 2018-2019.
On voit bien comment les deux
volets s'articulent. La demande d'asile, au-delà de sa vocation traditionnelle,
est devenue le moyen de tenter de régulariser sa situation quand on n'a aucun
autre motif à faire valoir. C'est un peu la solution de la dernière chance pour
obtenir un statut. Dans l'esprit du gouvernement, il faut donc que ces
procédures ne traînent pas si l'on veut qu'elles soient suivies, en cas
d'échec, d'une procédure d'éloignement qui ait un peu plus de chances d'être
exécutée.
Macron s'inscrit-il dans la
continuité de ses prédécesseurs ou peut-on parler de rupture?
En dehors de ces deux volets
motivés par le développement de l'immigration irrégulière ces dernières années
- filtrage par la procédure d'asile et éloignements des déboutés - rien, dans
le projet, n'indique une volonté de limiter l'immigration étrangère en France,
comme c'était le cas de Nicolas Sarkozy par exemple. Certaines dispositions,
présentées dans la partie intitulée «Améliorer les conditions d'accueil et
d'intégration des étrangers en situation régulière» ou dans celle traitant de
la protection humanitaire, élargissent, au contraire, le champ des
possibilités.
Pour la première, ces ouvertures
se font en direction des plus qualifiés avec une extension du passeport-talent
et une transposition de la directive «étudiants-chercheurs» (qui devait de
toute façon se faire) en vue de faciliter leur installation en France. Pour la
seconde, il s'agit, par exemple, de substituer un premier titre de séjour de
quatre ans à un titre d'un an pour les étrangers qui bénéficient d'une
protection subsidiaire ou qui sont apatrides, et d'étendre le regroupement
familial auprès des réfugiés mineurs, au-delà des ascendants directs, aux frères
et sœurs. Cette dernière mesure, quand on sait le développement exponentiel des
arrivées spontanées de mineurs (qui ne sont d'ailleurs pas tous mineurs et sont
plutôt des garçons proches de leur majorité) en Europe ces dernières années,
recèle un potentiel d'entrées non négligeable. Elle crédibilise le projet de
familles qui envoient leur grand garçon, en éclaireur, essayer de trouver un
avenir meilleur en Europe.
Le débat sur l'immigration se
focalise sur la question des réfugiés. Doit-il se limiter à cela?
Le débat se focalise, comme
toujours, sur ce qui apparaît le plus pressant et ce sont les arrivées
irrégulières massives en Europe d'un grand nombre d'étrangers en 2015-2016 qui
ont absorbé toute l'attention des médias.
Pour beaucoup, le nombre de
personnes en situation irrégulière sur le territoire est incompressible. Est-ce
vraiment le cas?
On ne sait évidemment pas combien
d'étrangers sont actuellement en situation irrégulière en France, mais il se
trouve donc des gens pour juger leur nombre «incompressible»! Je suppose que ce
que l'on entend par là c'est qu'on ne peut rien contre les décisions prises
ailleurs de venir en France, et plus largement en Europe. Comme on ne peut
(veut?) pas renvoyer ces étrangers, on doit faire avec. C'est une manière de naturaliser
l'immigration. Cette dernière serait un phénomène naturel au même titre que les
tempêtes qui viennent de toucher le nord de l'Europe. L'immigration est
absolument dépolitisée, au vrai sens du terme, et non au sens politicien des
prises de bec sur les plateaux de télévision.
La question de l'immigration
régulière est éludée. Pourtant, elle augmente ces dernières années… Comment
expliquez-vous cette progression? Est-ce lié au regroupement familial?
On ne retient généralement que
les deux dernières années pour commenter l'évolution de l'immigration étrangère
en France et on en parle dans la presse lorsque le ministère de l'Intérieur met
en ligne, en janvier, son estimation des nouveaux premiers titres de séjour
délivrés aux étrangers en provenance de pays tiers (à l'Espace économique
européen et à la Suisse) dans l'année qui vient de se terminer.
Le nombre de premiers titres
délivrés augmente, quasiment sans interruption depuis 1997.
Or, si l'on suit ces données
depuis suffisamment longtemps, on se rend compte que le nombre de premiers
titres délivrés augmente, quasiment sans interruption, depuis le début de la
série rendue publique par le ministère de l'Intérieur. En vingt ans, de 1997 à
2017, ce nombre est passé d'un peu moins de 120 000 à un peu plus de 260 000.
En un an, un peu plus de 30 000 titres supplémentaires ont été délivrés,
principalement pour raison humanitaire (asile…), pour motif économique et pour
des venues d'étudiants. Les estimations de l'Insee sur une période plus courte
(2006-2015), montrent aussi une augmentation des entrées
d'immigrés en France.
Une enquête à l'Ifop
concernant le rapport des Français au «complotisme» (sic) a montré que près de
50 % d'entre eux croient à la théorie du «grand remplacement». Comment
expliquez-vous cette perception?
48 % sont d'accord avec l'opinion
proposée par l'IFOP selon laquelle l'immigration, «c'est un projet politique de
remplacement d'une civilisation par une autre, organisé délibérément par nos
élites politiques, intellectuelles et médiatiques et auquel il convient de
mettre fin en renvoyant ces populations d'où elles viennent».
L'idée de grand remplacement
lancée par Renaud Camus doit son succès plus à son pouvoir d'évocation de l'effondrement
de l'univers familier ressenti par une partie de la population française, qu'à
une vérification empirique convaincante. Ajoutons à cela qu'il s'est trouvé des
amateurs pour faire quelques calculs de coin de table ayant l'air de confirmer
l'imminence de la chose.
Mais je crois que l'idée selon
laquelle il y a un projet derrière tout cela provient du fait que les gens
n'aiment pas croire que ça pourrait se produire sans avoir été soigneusement
planifié. Les gens préfèrent penser qu'un phénomène a toujours une cause bien
identifiée. Ça a un côté rassurant parce que cela laisse supposer qu'il
suffirait d'une planification différente pour y mettre un terme. Pour le
psychologue belge Albert Michotte, cité par Daniel Kahneman dans son
livre Système1/système2: les deux vitesses de la pensée, nous avons
une propension à voir des causalités aussi directement que nous voyons les
couleurs.
Cependant je trouve que la
deuxième partie de l'énoncé de l'opinion proposée par l'IFOP est ambigüe. De
quelles populations s'agit-il? Des migrants qui arrivent ou de ceux qui sont là
depuis longtemps? C'est déjà problématique de proposer les deux énoncés en même
temps, mais laisser planer le doute sur ceux qui pourraient être renvoyés ouvre
la porte à toutes sortes d'interprétations qui ne reflètent pas forcément
l'opinion réelle des gens qui sont interrogés.
Selon
une étude du Pew Research Center, il y aura 18% de musulmans en France en
2050. Cette étude est-elle fiable?
Les projections ne sont pas un
exercice de divination.
Le Pew ne dit pas vraiment
cela: j'ai traité ce
sujet dans un article sur mon blog. Il dit que, si l'on suit les hypothèses
qu'il énonce, la proportion de musulmans en France pourrait atteindre 18 % en
2050. Ce cas correspond à un régime migratoire qui ressemblerait à celui connu
entre mi-2014 et fin 2016. On a fait beaucoup de reproches au Pew, inspirés
soit par une grande mauvaise foi soit par une ignorance de ce qu'il avait
vraiment fait. Contrairement à ce qui a été dit, le Pew introduit une fécondité
musulmane déclinant au fil de temps. Il ne suppose pas non plus qu'on naisse
musulman parce que ses parents le sont… Par ailleurs, le Pew ne prétend pas que
c'est ce qui va se passer. Les projections ne sont pas un exercice de
divination. Elles sont conditionnées par les hypothèses et par la connaissance
que l'on a du phénomène projeté en début de période. C'est vrai de tous les
exercices de projections et pas seulement ceux du Pew. C'est particulièrement
vrai, par exemple, des projections démographiques des Nations unies qui
incluent des pays pour lesquels on ne sait pas grand-chose.
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