L'Union européenne est désormais divisée en deux camps irréconciliables : d'un côté une Europe libérale ouverte à l'immigration, incarnée par Macron. De l'autre, l'Europe des démocraties illibérales, incarnée par Orbán et Salvini, qui entend défendre la souveraineté et l'identité des peuples. La philosophe Chantal Delsol décrypte cette recomposition politique.
Le Figaro Magazine - Après la victoire d'Orbán en Hongrie, de celles du M5S et de La Lega Nord en Italie, les Démocrates de Suède (SD), hostiles à l'immigration, pourraient devenir le premier parti politique en Suède lors des législatives du 9 septembre. Les partis dits «populistes» sont en passe de devenir majoritaires en Europe. Comment l'expliquez-vous?
Chantal DELSOL - Gardez à «populistes» ses guillemets. Car c'est un adjectif par lequel on injurie ses adversaires, ce n'est pas un substantif qui aurait une signification objective. Aucun gouvernement ne se dit «populiste», seuls ses adversaires le nomment tel. Ainsi à la limite, le mot renseigne...