Le dictateur Erdogan, soutien de Daech, membre des Frères musulmans, veut reconstruire le califat ottoman. L'Europe, la Russie et les USA le laissent faire au lieu de s'allier contre ce poison.
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Le jeune écrivain Omar Youssef Souleimane décrit comment
les dictateurs arabes défendent la vision d'un dieu vengeur pour asseoir leur
pouvoir.
Pour comprendre les dictateurs arabes, il faut connaître
leur dieu, ses attributs et ses noms. Celui-ci, à l'image d'un chef de tribu
qui contrôle toutes choses, a créé des esclaves pour bien sentir son
importance, comme il le confirme dans le Coran : « Je n'ai créé les
djinns et les hommes que pour qu'ils m'adorent » bien qu'il n'ait pas
besoin d'eux ; « Ô hommes, vous êtes les indigents ayant besoin
d'Allah, et c'est Allah, Lui qui se dispense de tout et est digne de
louanges. » Ces hommes sont obligés de l'aimer et de le remercier sans
cesse, car ils n'existent que grâce à lui.
Depuis toujours, Allah est seul, rien n'est à son image et
personne ne partage son pouvoir. L'unicité divine est le mot le plus important
dans l'islam, c'est l'axe central du texte coranique. Le but principal du
message de Mohamed à l'adresse des Arabes était qu'ils abandonnent leurs dieux,
afin de se rapprocher de lui. Allah pardonne toutes les fautes, sauf une :
le polythéisme. « Certes Allah ne pardonne pas qu'on lui donne quelque
associé. À part cela, il pardonne à qui Il veut. » C'est ce qu'on lit dans
le Coran.
Griller en enfer
À cause d'une petite faute, Allah, s'il le souhaite, nous
fait griller en enfer pour des dizaines d'années, Mohamed a dit :
« L'homme dit un mot entraînant la Colère d'Allah, il le dit sans y prêter
attention et il chute à cause de ce mot pendant soixante-dix automnes en
Enfer. » Une autre personne peut aller au paradis juste pour avoir demandé
le pardon d'Allah, en répétant ce que Mohamed disait chaque matin :
« Ô Allah ! Tu es mon Seigneur. Il n'y a aucune divinité [digne
d'être adorée] en dehors de toi. »
Allah a 99 noms, Ils résument sa personnalité,
parmi eux : Le Puissant, Le Transcendant, Le Superbe, Celui qui avilit. Il
attend les infidèles, prépare des plans et, au bon moment, Il se venge. Le
Vengeur étant un de ses noms, c'est ce qui est le plus agréable aux dictateurs.
Même ses attributs physiques se retrouvent chez les
tyrans : il est installé sur un trône dans les cieux, autour de lui, les
archanges, ses serviteurs. Il a un visage, deux mains, deux yeux... Il aime
ceux qui le louent, font la prière à la fin de la nuit, et implorent son aide.
Doute interdit
Il n'aime pas les gens qui doutent de l'islam, il faut qu'ils
croient au miracle du Coran, et quand on demande en quoi consiste ce miracle,
il répond : « Si vous avez un doute sur ce que Nous avons révélé à
Notre Serviteur, tâchez donc de produire une sourate semblable et appelez vos
témoins. » De quel défi parle-t-il ? Si quelqu'un écrit des phrases
sur le même ton que le Coran, les imams déclarent qu'il n'a fait que
l'imiter...
Beaucoup de politiciens arabes ne peuvent pas vivre sans
cette divinité bizarre construite à leur image. Ensemble, sous la table, ils ont
signé un traité pour torturer leurs peuples, ils n'existent que grâce à lui, et
sans eux, ils disparaîtraient.
Jeune poète et romancier d'origine syrienne, Omar
Youssef Souleimane est réfugié en France. Il a participé aux
printemps arabes avant de fuir Damas, recherché par la police. Élevé durant son
adolescence en Arabie
saoudite par des parents salafistes, cet athée militant a rompu avec
son pays, sa famille et sa religion. Auteur en cette rentrée du magnifique
« Le Petit Terroriste » (Flammarion), l'exilé publie sur Le
Point.fr des chroniques de sa découverte de la France (pays qui, dit-il, l'a
« sauvé ») comme du monde qu'il a quitté.
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Publié le 14/02/2018 à 13:28 | Le Point.fr