mercredi 13 juin 2018

Islamisme et politique 12.06.2018



«Au nom de la décence publique, le rappeur Médine ne doit pas chanter au Bataclan !» (12.06.2018)
Médine : du Havre au Bataclan, itinéraire d'un rappeur provocateur (12.06.2018)
Quand Édouard Philippe découvrait l'existence du rappeur Médine (11.06.2018)
« Et si la diversité ethnique et culturelle était venue à bout de l’égalitarisme à la française ? La solidarité repose sur l’homogénéité culturelle (…) »
Aquarius : la France "prête à aider" l'Espagne pour "accueillir" des migrants (12.06.2018)

Entre Macron et Villiers, des rencontres régulières et un respect mutuel (12.06.2018)
Un concert du rappeur Niska, accusé de misogynie, crée la polémique à Ivry-sur-Seine (12.06.2018)
Islam de France : le sujet qui embarrasse Macron (11.06.2018)
Migrants : Matteo Salvini exige des excuses officielles de la France (13.06.2018)
Aquarius : la France «n'a pas à donner de leçons» à l'Italie selon Larcher (13.06.2018)
Essonne : procès d'un jeune soupçonné d'avoir agressé un lycéen au marteau (13.06.2018)
Migrants : sous la pression de la majorité, Macron se défausse sur Rome (12.06.2018)
Gilles Simeoni : «Accueillir l'Aquarius, c'est une décision humaine et autonome» (12.06.2018)

«Au nom de la décence publique, le rappeur Médine ne doit pas chanter au Bataclan !» (12.06.2018)
Par Tribune FigaroVox
Mis à jour le 13/06/2018 à 13h21 | Publié le 12/06/2018 à 18h45
EXCLUSIF - Le respect dû aux victimes du terrorisme islamiste commande à l'État d'interdire une provocation aussi inconvenante, argumentent des personnalités dans une tribune au Figaro.
«L'annonce de la programmation du rappeur Médine au Bataclan, à Paris, les 19 et 20 octobre prochain a suscité une vague puissante d'indignation, notamment sur les réseaux sociaux.
Comme nombre de Français, les auteurs de ce texte ont commencé par douter de cette information qui paraissait trop extravagante pour être vraie. Le télescopage des symboles était si violent, la provocation si manifeste que cette programmation ressemblait fort à une «fausse nouvelle» forgée par quelques officines identitaires pour dresser les Français les uns contre les autres.
Comment imaginer que les propriétaires de cette salle dans laquelle quatre-vingt-dix personnes ont été massacrées et plusieurs centaines d'autres blessées par des djihadistes aient pu inviter un rappeur dont l'un des albums s'intitule Jihad et qui arbore fièrement un tee-shirt barré d'un sabre?
Certes, depuis que la polémique a éclaté, le rappeur et ses soutiens se sont empressés de préciser que le djihad de Médine était purement intérieur et psychologique ; le chanteur a relativisé ses rimes les plus agressives (qui se proposent de «mettre des fatwas sur la tête des cons», d'appliquer la charia aux voleurs afin qu'ils ne puissent déposer de main courante, de crucifier les laïcards ou peindre Marianne en «femen tatouée Fuck God sur les mamelles»), en se proclamant ennemi du terrorisme.
Les images de Médine effectuant la tristement célèbre « quenelle » ont refait surface.
Mais les images de Médine effectuant la tristement célèbre «quenelle» ont refait surface. Le militantisme local du chanteur havrais témoignant de sa sympathie pour le groupuscule racialiste les Indigènes de la République ou pour le mouvement islamiste les Frères musulmans est absolument impossible à nier.
Que le rappeur Médine ignore la portée de ses mauvais jeux de mots sur une partie de la jeunesse travaillée par le communautarisme et l'islamisme ou qu'il soit adepte de la taqîya (l'art islamique de la dissimulation tactique) n'a guère d'importance.
Le laisser se produire au Bataclan relève de la profanation.
Que l'on défende sincèrement la liberté artistique ou que l'on espère miner la République de l'intérieur, qu'importe. Laisser Médine rapper au Bataclan constitue une provocation pure et simple.
Depuis Athènes, les morts de la cité sont sacrés. Les victimes du 13 novembre 2015 ne sont pas tombées les armes à la main, mais elles ont été massacrées par nos ennemis parce qu'elles étaient les symboles de notre mode de vie et de nos libertés.
En ce sens, le respect de leur mémoire oblige tous les Français, quelles que soient leurs origines, leurs confessions ou leur sensibilité politique. Et de fait, il suffit de tendre l'oreille pour comprendre que l'idée de Médine se produisant dans cette salle à tout jamais associée dans la mémoire collective à un massacre épouvantable perpétré par des terroristes islamistes révulse l'immense majorité d'entre eux, et pas seulement la droite et l'extrême droite comme une partie de la presse l'a laissé entendre.
«Le respect de leur mémoire oblige tous les Français, quelles que soient leurs origines, leurs confessions ou leur sensibilité politique.»
Pour que les citoyens d'une République vivent en bonne intelligence sur son territoire, il n'est pas nécessaire qu'ils prient les mêmes dieux ou qu'ils partagent les mêmes opinions, mais ils doivent impérativement regarder la défense de leur patrie et des principes qu'elle incarne (liberté, égalité, fraternité et laïcité) comme une cause sacrée. Sacrée, c'est-à-dire, justifiant qu'elle soit défendue les armes à la main, au péril de sa vie.
En temps de paix, cette dimension métaphysique du pacte social est invisible ; mais lorsqu'un peuple est attaqué, la réalité existentielle du lien patriotique ou civique redevient palpable.
Ce qui fait qu'au-delà de nos différences, nous sommes tous français, c'est que les morts de Verdun, d'Oradour ou du Bataclan sont nos morts. Porter atteinte à leur mémoire, la profaner, c'est prendre le risque insensé de desceller la pierre de touche du pacte social.
Ce respect du sacré civique forme la conditionsine qua non de la préservation de ce que l'on appelle, depuis les anciens, la concorde. Ce que la novlangue politique contemporaine a rebaptisé «vivre ensemble».
Nos dirigeants seraient bien inspirés de ne pas interpréter le calme des Français après les différentes vagues d'attentats comme des marques de lâcheté ou d'indifférence. Cette retenue, signe admirable de civilisation, ne signifie pas du tout qu'une immense colère, d'autant plus redoutable qu'elle est sourde, n'existe pas au sein de la population. Si les Français se sont jusqu'ici, fort heureusement, gardés de s'en prendre aux complices de la barbarie qui les avait frappés, c'est parce qu'ils font crédit à l'État de protéger l'ordre public mais aussi l'ordre symbolique.
Au-delà du respect des lois, il appartient à nos autorités de défendre la décence publique.»

Les signataires:
Jean-Claude Barreau, Georges Bensoussan, Guillaume Bigot, Thomas Bousquet, Pascal Bruckner, David Brunat, Brice Couturier, Franck Dedieu, Ambroise de Ramcourt, Éric Delbecque, Alexandre del Valle, Henri Guaino, Joachim Imad, Mohamed Louizi, Éric Marquis, Céline Pina, Jean-Robert Pitte, Philippe Raynaud, Boualem Sansal, Pierre-André Taguieff, Jacques Tarnero, Michèle Tribalat, et Caroline Valentin.
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Tribune FigaroVox

Médine : du Havre au Bataclan, itinéraire d'un rappeur provocateur (12.06.2018)

  • Mis à jour le 12/06/2018 à 19:19 

  • Publié le 12/06/2018 à 17:50
DÉCRYPTAGE - Au cœur de la polémique depuis ce week-end, le rappeur qui appelait à «crucifier les laïcards» une semaine avant l'attentat de Charlie Hebdo, se défend de tout radicalisme. Retour sur le parcours du Havrais, ancien soutien de Dieudonné, qui se décrit comme «un cocktail de Tariq Ramadan, Georges Brassens et Edwy Plenel».
«Tout ce que je voulais faire, c'était le Bataclan», chante Médine dans son album Storyteller . Un rêve bientôt exaucé. À moins que ces deux dates en octobre prochain ne soient annulées. Depuis ce week-end, le Havrais est en effet au cœur d'une polémique qui pourrait lui fermer les portes de cette salle parisienne où 90 personnes trouvèrent la mort le 13 novembre 2015. Dans le viseur de ses détracteurs, l'album Jihad, le plus grand combat est contre soi-même et le morceau Don't Laïk aux paroles crues.
Médine y chante «Crucifions les laïcards comme à Golgotha», «le polygame, vaut bien mieux que l'ami Strauss-Kahn» ou «si j'applique la charia, les voleurs pourront plus faire de main courante». Des paroles qui indignent de nombreux élus de droite et d'extrême-droite. Des hommes et femmes politiques qui appellent à interdire les performances du rappeur au Bataclan.
Lundi soir, le chanteur a publié un communiqué dénonçant une «instrumentalisation de la douleur des victimes et de leur famille». Ajoutant que cela fait quinze ans qu'il combat «toutes formes de radicalisme» dans ses albums. Life for Paris, l'association de victimes des attentats du 13 novembre ne veut pas rentrer dans ce débat et surtout ne pas faire preuve d'ingérence sur la programmation du Bataclan. Les représentants de la salle de spectacles déplorent eux-aussi une tentative de récupération de la mémoire des victimes «à des fins politiciennes».
Un goût certain pour la provocation
Sorti quelques jours avant les attentats de Charlie Hebdo, le titre Don't Laïk, au cœur de cette polémique, qui promet donc de «crucifier les laïcards» ou de mettre des «fatwas sur la tête des cons», a été exhumées samedi soir par des sites d'extrême droite. Une «publicité» dont Médine Zaouiche, 35 ans, se serait sans doute passée.
Depuis ses débuts solo avec des albums aux noms provocants 11 septembre, récit du Onzième Jour et Jihad, le plus grand combat est contre soi-même, le rappeur démontre un goût pour la provocation. «Je l'ai toujours utilisée comme un “piège positif”», expliquait-il aux Inrocks en 2015. Une manière de questionner la France d'aujourd'hui, prétend-il, sur des sujets forts comme la laïcité «prise en otage» selon lui par des tribuns télévisuels. Ses cibles favorites? La journaliste Caroline Fourest ou le maire de Béziers Robert Mesnard. En retour Alain Finkielkraut ou Vincent Cespedes lui reprochent un discours communautariste. Pour ce dernier, Médine, trempe ses paroles «dans tous les encriers de l'intolérance: celui de la propagande djihadiste et des appels au meurtre de l'État islamiste».
«Ses textes jouent de tous les codes d'un certain rap. Nous vivons dans des ghettos ; après avoir colonisé nos parents, la France nous déteste, nous, fils d'immigrés et la République nous opprime en tant que musulmans», a écrit, en 2017, Édouard Philippe, ancien maire du Havre et actuel premier ministre.
Le rappeur s'aventure souvent en terrain miné, dans les conférences qu'il donne comme dans ses morceaux. Il veut dénoncer, dit-il, les préjugés contre les musulmans. Regarder aussi autrement le conflit israélo-palestinien ou les heures sombres de l'histoire franco-algérienne... En 2014, il soutient Dieudonné en publiant une photo de lui faisant le geste de la quenelle sur les réseaux sociaux. Quelques mois plus tard, il reproche les positions floues de l'humoriste, tout en précisant aimer l'artiste, «quelqu'un qui transcende les sujets et les amène aux frontières de l'acceptable». À la même période, il explique également vouloir discuter avec Kémi Séba, le militant radical condamné pour incitation à la haine raciale, plutôt que de lui jeter la pierre.
Le rappeur se décrit lui-même comme un «cocktail de Tariq Ramadan, Brassens et Plenel». Trop explosif? Depuis lundi soir, on lui reproche d'ailleurs son rapprochement avec le petit-fils du fondateur des Frères musulmans, aujourd'hui poursuivi par la justice pour viol et agression sexuelle. «Médine, c'est quelqu'un que je connais personnellement et de très, très proche, qui suit mes enseignements et avec lequel on a beaucoup discuté», déclarait l'islamologue lors d'une conférence en Suisse l'an passé. Faut-il le prendre au mot?
«Le savoir est une arme», clamait Médine au côté de ses compères de La Boussole, collectif avec lequel il fait ses premiers pas dans le hip-hop. Ambassadeur de l'association Havre de Savoir, qui promeut l'Islam, religion à laquelle il est converti depuis 1997, dont il en distille une vision très élargie, de ses valeurs d'ouverture et de tolérance jusqu'à ses travers communautaristes.
Au prétexte de lutter contre l'islamophobie, il joue constamment sur l'ambiguïté et le second degré. Jusqu'à chanter: «Plus qu'intégré, je suis intégriste» (sur À l'encre de medine). Et de s'en prendre, décidément pas à un paradoxe près, aux fondamentalistes dans #faisgafatwa. «J'crois que tu t'es pris les deux Nike Air dans le tapis d'prière, viens pas recruter dans mon quartier c'est pas ta pépinière», y rappe-t-il.
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Quand Édouard Philippe découvrait l'existence du rappeur Médine (11.06.2018)

  • Publié le 11/06/2018 à 19:10
LE SCAN POLITIQUE - Dans son ouvrage publié juste après sa nomination à Matignon, le premier ministre racontait sa première rencontre avec le rappeur controversé.
Il y a un an, le nom de Médine avait déjà généré son lot de polémiques. Les amateurs de rap le connaissent de longue date, en particulier au Havre. C'est dans cette ville qu'est né, en 1983, le rappeur que plusieurs personnalités politiques souhaitent aujourd'hui voir interdit de représentation au Bataclan. Cette forte notoriété locale a longtemps échappé aux radars d'Édouard Philippe, qui fut pourtant maire du Havre pendant sept ans.
C'est du moins ce qu'en disait l'intéressé dans son ouvrage intitulé Des hommes qui lisent et publié en juillet 2017, quelques semaines après sa nomination à Matignon. «Médine est un rappeur havrais, d'un quartier, Caucriauville, qui a vu naître d'ailleurs plusieurs groupes. Il est attaché à sa ville et il a écrit un morceau qui en témoigne avec une certaine tendresse. (...) Une figure havraise, et largement connue au-delà du Havre... dont rétrospectivement j'ai honte de dire qu'à une certaine époque je n'avais pas entendu parler», écrit le premier ministre.
«J'aurais dû le connaître»
Sans condamner ouvertement les textes de l'artiste, Édouard Philippe tente d'en analyser la substantifique moelle. «Ses textes jouent de tous les codes d'un certain rap: nous vivons dans des ghettos ; après avoir colonisé nos parents, la France nous déteste, nous, fils d'immigrés ; et la République nous opprime en tant que musulmans.» Et l'ex-député Les Républicains de Seine-Maritime d'en profiter pour décocher une flèche à destination des communistes, qui «adorent ce pourfendeur de la laïcité républicaine et l'invitent à la Fête de l'Humanité».
«J'aurais dû le connaître», constate ensuite l'ancien édile, avant d'évoquer la lettre ouverte que lui avait adressée en 2012 le géopolitologue Pascal Boniface, qui coécrivait à l'époque un ouvrage avec Médine. Le fondateur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) y dénonce l'inculture d'Édouard Philippe, et lui demande de décerner au rappeur un statut de «citoyen d'honneur», au même titre que Nolwenn Leroy à Brest. «Il fustigeait mon attitude et laissait entendre qu'elle pouvait être motivée par le fait que Médine était issu des quartiers populaires, barbu et musulman», déplore le locataire de Matignon au sujet de Pascal Boniface.
S'ensuit une conclusion plus équivoque au sujet plus général du rap. «Ce fut mon premier contact indirect, et conflictuel bien malgré moi, avec le monde du rap. Si j'évoque cette anecdote, c'est qu'elle m'a conforté dans ma conviction du pouvoir des mots et des textes. (...) Oui, la scène du rap est diverse et le rap lui-même est plus complexe qu'on ne dit (et Médine aussi, probablement) ; non, il n'est pas fait uniquement de messages de haine et d'appels à la violence», estime-t-il. Et de conclure, sans préciser si son propos s'applique à l'œuvre clivante de Médine, que le rap «a marqué un formidable retour du texte travaillé et écrit dans la production musicale française».


« Et si la diversité ethnique et culturelle était venue à bout de l’égalitarisme à la française ? La solidarité repose sur l’homogénéité culturelle (…) »
Par Koba le 12/06/2018
Les enquêtes d’opinion ne cessent de montrer que les Français trouvent la politique menée par le président injuste et pourtant, aucun opposant n’en bénéficie vraiment. La clé du mystère pourrait se trouver dans la thèse développée par des universitaires d’Harvard sur l’impact de l’immigration sur les modèles sociaux des pays développés.
(…) « Mai 68 fut le dernier grand mouvement social : il s’est constitué non seulement sur une unité de temps, mais aussi sur une unité de lieu (l’usine) et sur une unité d’action (la lutte des ouvriers contre les patrons), ainsi d’ailleurs que sur une unité idéologique (la lecture marxiste, ou à tout le moins « socialiste », quelle que soit la tendance) de la question sociale. Une telle structuration unifiée de la protestation sociale semble désormais hors de portée. Pourquoi ? Vous évoquez l’une des réponses possibles. Les vagues migratoires des dernières décennies ont joué leur rôle. Elles ont en premier lieu contribué à briser « l’unité populaire » : il y a désormais plusieurs « peuples », que l’on peut opposer les uns aux autres. La question identitaire s’est superposée, sinon substituée à la question sociale. A la périphérie des grandes villes, le communautarisme a remplacé le communisme. Deuxième point : La solidarité repose sur l’homogénéité culturelle, qui constitue la condition de la confiance envers le compatriote dont on ne peut se sentir proche par les liens familiaux, de voisinage, ou par le métier. Multiculturalisme et solidarité sociale, autrement dit, ne vont pas bien ensemble.
Troisième point : Le consentement à l’immigration et au multiculturalisme requiert en outre, au plan idéologique, la crédibilité du libéralisme économique. L’idéologie social-démocrate, qui fut longtemps dominante en Europe, notamment en France, promet la redistribution des richesses et la création de nouveaux droits sociaux. Avec une immigration non maîtrisée et non choisie, qui se traduit par une importation de la misère, l’immigré en vient à être perçu davantage comme un ayant-droit supplémentaire que comme un contributeur, ce qui génère quasi-mécaniquement une réaction politique protectionniste. L’acceptation de l’immigration est nécessairement plus aisée dans une société où le destin social est exclusivement l’affaire de la responsabilité individuelle, à condition toutefois que la promesse libérale garantissant à chacun le pouvoir de s’insérer et de réussir par le travail soit à peu près tenue. »
(…)
Merci à Man from Dystopia

Aquarius : la France "prête à aider" l'Espagne pour "accueillir" des migrants (12.06.2018)
 15h32, le 12 juin 2018, modifié à 17h09, le 12 juin 2018
Édouard Philippe s'est dit "heureux" de la décision de l'Espagne d'ouvrir le port de Valence pour les migrants de l'Aquarius.@ Francois Mori / POOL / AFP
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Édouard Philippe a annoncé mardi que la France était "prête à aider" l'Espagne, qui a proposé d'accueillir le navire Aquarius, bateau humanitaire bloqué en Méditerranée. 
La France est "prête à aider" l'Espagne dans le dossier de l'Aquarius. Édouard Philippe l'a annoncé mardi, alors que le bateau humanitaire est toujours bloqué en Méditerranée.
La France prête à aider l'Espagne pour "accueillir" des migrants. "Nous sommes évidemment prêts à aider les autorités espagnoles pour accueillir et analyser la situation de ceux qui sur ce bateau pourraient vouloir bénéficier du statut de réfugié", a déclaré le Premier ministre devant l'Assemblée nationale, se disant "heureux" de la décision de l'Espagne d'ouvrir le port de Valence.
Pas de "solution nationale". Comme Emmanuel Macron, Édouard Philippe a en revanche "pointé le non-respect" par l'Italie de ses "obligations", selon lesquelles l'État le plus proche d'un bateau en détresse doit le secourir. L'Italie "a choisi de ne pas le faire et donc de méconnaître ses responsabilités", a relevé Édouard Philippe, alors que l'Aquarius se trouve au large de la Sicile. Interrogé par le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade, le Premier ministre a estimé que "cet épisode extrêmement cruel et douloureux montre qu'il n'y a pas d'espoir d'une solution nationale à ce problème".
"La réponse ne peut être qu'européenne", a-t-il insisté en affirmant que le "sujet sera évoqué" mardi et mercredi prochains lors du conseil franco-allemand des ministres à Berlin. "À la fin du mois de juin se tiendra un Conseil (européen) durant lequel nous entendons faire des propositions pour permettre d'aboutir à une solution européenne", a poursuivi M. Philippe tout en admettant que "tous les pays européens ne veulent pas de solution collective".
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Entre Macron et Villiers, des rencontres régulières et un respect mutuel (12.06.2018)

  • Publié le 12/06/2018 à 16:20
LE SCAN POLITIQUE - Le président va profiter de son déplacement en Vendée, mercredi, pour visiter une société avec le souverainiste. Un énième contact entre les deux hommes, qui échangent régulièrement.
Pas de micro ni de photo... Mais une carte postale malgré tout. Mercredi, Emmanuel Macron va profiter de son déplacement en Vendée pour rencontrer une nouvelle fois le souverainiste Philippe de Villiers. Les deux hommes, qui discutent régulièrement et s'apprécient mutuellement, vont en effet visiter ensemble l'entreprise K-Line, aux Herbiers, puis échanger avec des élus et parlementaires locaux. Le tout sans aucune presse, puisque les médias n'ont pas été invités à couvrir l'événement, contrairement au reste de la visite.
Il s'agira de la troisième rencontre officielle entre les deux hommes, qui s'étaient affichés côte à côte pour la première fois en août 2016. À l'époque - à l'aube de la campagne présidentielle - celui qui était encore ministre de l'Économie s'était rendu au Puy-du-Fou pour y affirmer notamment qu'il n'était «pas socialiste». Une manière pour lui de faire d'une pierre trois coups: s'émanciper de son étiquette de membre d'un gouvernement de gauche, d'abord ; marquer une véritable rupture avec François Hollande, ensuite ; et continuer à nourrir son goût pour la «transgression», enfin. Dans un documentaire diffusé sur BFMTV à l'occasion du premier anniversaire de l'élection d'Emmanuel Macron, Philippe de Villiers a d'ailleurs raconté les coulisses de cette visite. «S'ils ne sont pas contents je les emmerde», aurait alors assuré le leader d'En Marche!, avant de sonder le souverainiste sur «la situation de la France». «Là j'ai senti qu'il était candidat», confiait-il.
La deuxième rencontre entre les deux hommes remonte à mai dernier: le président a convié l'ex-élu vendéen dans la tribune présidentielle du Stade de France, pour la finale de la Coupe de France opposant le PSG au petit poucet des Herbiers. Mais même s'ils ne se sont montrés publiquement ensemble qu'à deux reprises, le chef de l'État et le président du Mouvement pour la France n'ont jamais fait mystère de leurs contacts réguliers... Bien au contraire. Selon le JDD , Emmanuel Macron invoquerait son «ethos de droite» pour expliquer à ses proches pourquoi il «aime beaucoup ce type». Mieux, un conseiller élyséen a carrément affirmé à l'hebdomadaire qu'Emmanuel Macron considérerait «tout simplement» Philippe de Villiers comme «un premier de cordée».
Il en va de même des relations entre Brigitte Macron et le fondateur du Puy-du-Fou. «Elle a un faible culturel pour les gens de cette droite qui sent la terre, les clochers, les semailles et les moissons», explique un ami de la première dame au Journal du dimanche. «J'ai plus d'influence aujourd'hui sur la vie politique française que lorsque j'étais en pleine activité», se réjouit quant à lui l'intéressé, persuadé d'avoir contribué à convaincre le président de renoncer à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
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Un concert du rappeur Niska, accusé de misogynie, crée la polémique à Ivry-sur-Seine (12.06.2018)

  • Mis à jour le 12/06/2018 à 17:55 

  • Publié le 12/06/2018 à 14:58
La nouvelle idole des jeunes doit se produire gratuitement à l'occasion de la fête de la ville du Val-de-Marne. Un collectif de citoyens s'oppose toutefois à la venue de l'artiste aux textes crus, jugés «méprisants» et «violents envers les femmes».
«Elle veut des loubous, elle fait le tapin.» «Copine rentre dans le bloc/On te fera du X et non pas l'amour.» «Les filles égarées se prennent pour Madonna/Faut les enfermer à coups de cadenas.» Pornographie, prostitution, violence envers les femmes... Les textes du rappeur Niska suscitent la polémique alors que le rappeur est l'invité d'Ivry en Fête 2018, samedi 16 juin. Attendu par des milliers de fans, le rappeur originaire d'Évry doit se produire sur le parvis de la mairie en deuxième partie de soirée.
Un collectif d'employés de la mairie et d'habitants de la commune du Val-de-Marne, soutenu par des militants des droits des femmes de l'association Femmes solidaires, dénonce ces chansons qui «regorgent de propos méprisants, sexistes et violents envers les femmes». «Nous nous interrogeons sur le choix de l'artiste», explique les signataires de la pétition qui ne comprennent pas la venue de ce chanteur dans le cadre d'une «fête familiale». Leur mécontentement est d'autant plus grand que «la ville est engagée de longue date pour l'égalité femmes-hommes», rappellent-ils.
«Tous les gamins d'Ivry sont fous à la perspective de la venue de Niska et m'interpellent dans la rue pour me dire que c'est génial»
Philippe Bouyssou, maire d'Ivry-sur-Seine
Interpellé, le maire PCF d'Ivry-sur-Seine Philippe Bouyssou a expliqué être «profondément choqué et scandalisé» par certains «propos sexistes» contenus dans les titres du rappeur. Mais, à ses yeux, sa venue reste un événement exceptionnel pour la commune de 60.000 habitants. «Je peux regretter que certaines formes de rap et certaines expressions plaisent autant à la jeunesse, mais je peux aussi témoigner que tous les gamins d'Ivry sont fous à la perspective de la venue de Niska et m'interpellent dans la rue pour me dire que c'est génial», se défend-il aurprès de nos confrères du Parisien.
Niska moins choquant que Julien Clerc?
S'il condamne sur le fond, les paroles de l'artiste, le maire a souligné au quotidien, le traitement particulier réservé aux paroles des rappeurs. «Je crains fort que l'on soit beaucoup plus enclin à fouiller sévèrement dans la discographie des rappeurs de banlieue qu'envers des formes plus policées mais qui ne sont pas plus valorisantes pour l'image de la femme», lâche-t-il, avant de donner l'exemple de Mélissa, la chanson de Julien Clerc«Il a une bonne petite tête de gendre idéal mais moi personnellement, je trouve que ce qu'il dit dans sa chanson est tout aussi choquant».
À défaut de parvenir à annuler la venue du rappeur controversé, le collectif demande à la mairie de s'engager à filtrer la programmation de son concert. «C'est compliqué de demander cela à un artiste», estime Philippe Bouyssou qui a toutefois assuré de regarder ce qu'il était possible de faire. Difficile d'imaginer Niska se priver de jouer La Wewer ou Salé, deux de ses titres les plus piquants, mais ô combien populaires.
Le rappeur n'est pas le premier artiste dont l'invitation fait débat à Ivry-sur-Seine. «Cela me rappelle ce qui est arrivé il y a quelques années avec Enrico Macias. On nous avait demandé de le déprogrammer car il soutient le gouvernement israélien et chante pour Tsahal (l'armée de défense d'Israël, NDLR)», se souvient le maire qui avait également maintenu la venue du chanteur.
«Pouloulou», le phénomène Niska
En seulement trois ans, Stanislas Dinga Pinto -de son vrai nom- s'est fait une place parmi les poids lourds du rap francophone. Sa collaboration en 2015 avec Maître Gims dans le morceau Sapés comme jamais le propulse sur le devant de la scène. En 2016, il sort Zifukoro son premier album solo produit en studio. Son dernier album, Commando est un immense succès. Il est certifié triple disque de platine. Le clip de Réseaux et son célébrissime «pouloulou» (trois syllabes répétées maintes fois dans le morceau) atteint les 228 millions de vues sur YouTube.
«Au départ, je ne fais pas des morceaux pour les enfants de 5-6 ans , c'est trop trash pour eux»
Niska dans l'émission Clique x de Mouloud Achour.
Interrogé sur la violence de ses textes dans l'émission Clique x de Mouloud Achour le 6 octobre 2017, le français d'origine congolaise avait confié: «Je pense honnêtement que les gens écoutent moins les paroles qu'avant». Conteur d'une réalité violente, le rappeur, père d'un petit garçon à seulement 16 ans, avoue avoir été dépassé par son succès auprès de la jeune génération. «Au départ, je ne fais pas des morceaux pour les enfants de 5-6 ans, c'est trop trash pour eux», confiait-il.
Le clip de Réseaux, le plus grand succès commercial de Niska.
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Islam de France : le sujet qui embarrasse Macron (11.06.2018)

Par Marcelo Wesfreid
Publié le 11/06/2018 à 20h28
Le chef de l'État reporte ses annonces sur ce dossier sensible. Il souhaite trouver des interlocuteurs sur lesquels s'appuyer.
C'est une absence qui fait jaser. Alors que, l'an dernier, le chef de l'État avait participé au dîner de rupture du jeûne du ramadan organisé par le Conseil français du culte musulman (CFCM), multipliant selfies et poignées de main, Emmanuel Macron n'assistera pas à l'événement ce mardi soir. À sa place, c'est le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, en charge des Cultes, qui prononcera un discours au Pavillon Dauphine, à Paris. Édouard Philippe devrait, lui, passer dans la soirée, sans assister à l'intégralité des échanges. À l'Élysée, on refuse d'y voir un quelconque symbole. «Le président de la République n'a pas prévu de venir annuellement, ce n'est pas une obligation», commente l'un de ses conseillers.
Une chose est sûre, pourtant: au sommet de l'État, la tonalité a changé sur la réorganisation de l'islam de France, un dossier explosif sur lequel tant de gouvernements ont butté. En février 2018, Emmanuel Macron avait indiqué auJDD qu'il entendait «poser les jalons» d'une nouvelle relation entre l'islam et la République, qu'il consultait activement des intellectuels, comme Hakim El Karoui, pour faire aboutir sa réflexion avant l'été. Plus question désormais d'annonces «au premier semestre 2018». L'urgence semble tout à coup de ne plus hâter le pas. «Le président de la République a donné un cap en s'exprimant en juin dernier devant le CFCM. Si aucune prise de parole n'a été programmée, le principe n'en est pas repoussé. Elle devrait intervenir après l'été», indique-t-on au ministère de l'Intérieur. «On ne veut pas se contenter de réformes cosmétiques, on a l'ambition de porter des réformes durables», ajoute-t-on à l'Élysée.
«On ne peut pas organiser l'islam à la place des musulmans»
Un membre du gouvernement
Derrière ce changement de tempo, se cache en fait une forme d'insatisfaction de la part du chef de l'État, en quête d'interlocuteurs sur lesquels s'appuyer pour mener à bien sa réforme. À la rupture du jeûne de juin 2017, au cours d'un discours qui avait porté notamment sur la représentation de l'islam politique et la lutte contre le fondamentalisme, Emmanuel Macron avait invité le CFCM à avancer sur de nombreux sujets, dont la protection du culte par rapport aux influences étrangères. «Depuis un an, l'attente de l'État est forte pour que le CFCM prenne à bras-le-corps les grands enjeux sur lesquels il se doit d'agir, en particulier la formation des ministres du culte ou la question des financements, souligne-t-on place Beauvau. À ce stade, on peut encore considérer que les avancées ne sont pas assez ambitieuses.»
L'exécutif attend-il la nouvelle composition de cette association qui a vocation à représenter les musulmans de France auprès des instances étatiques? L'élection des instances du CFCM est prévue en juin 2019. «On ne peut pas organiser l'islam à la place des musulmans», glisse un membre du gouvernement. Emmanuel Macron attend-il, au passage, que la température retombe au sein de sa majorité, où le débat sur la laïcité divise? Un sujet sur lequel le candidat à la présidentielle s'était assez peu avancé pendant la campagne, se contentant de prôner une formation universitaire pour les imams, un meilleur enseignement des religions à l'école et la fermeture des mosquées prêchant «l'apologie du terrorisme».

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Migrants : Matteo Salvini exige des excuses officielles de la France (13.06.2018)
Par Edouard de Mareschal et AFP, Reuters AgencesMis à jour le 13/06/2018 à 14h43 | Publié le 13/06/2018 à 14h27
VIDÉO - Le ministre italien de l'Intérieur menace de demander l'annulation de la rencontre prévue vendredi entre le premier ministre Giuseppe Conte et Emmanuel Macron, qui a dénoncé mardi la «part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien» après son refus d'accueillir l'Aquarius.
Le gouvernement italien n'a pas apprécié la sortie d'Emmanuel Macron, après son refus d'accueillir une nouvelle fois l'Aquarius et 629 migrants à son bord. «Si les excuses officielles n'arrivent pas, le premier ministre Conte fera une bonne chose en n'allant pas en France» vendredi, a déclaré le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini. Cette rencontre entre le président français et le président du Conseil italien, prévue avant que la polémique n'éclate, doit porter sur la crise migratoire. Mais mardi, Emmanuel Macron a dénoncé la «part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien» dans ce refus. Gabriel Attal, le porte-parole de La République en marche, a quant à lui déclaré que la position italienne le faisait «vomir».
À la suite de ces propos, le ministre italien de l'Economie Giovanni Tria a d'ores et déjà annulé sa rencontre avec son homologue français Bruno Le Maire qui devait se tenir mercredi à 17h30.
Devant le Sénat italien, Matteo Salvini a exigé mercredi des excuses de la France. Il a par ailleurs invité Emmanuel Macron à «passer de la parole aux actes et à donner un signal de générosité» en accueillant ces migrants. Le ministre de l'Intérieur italien a rappelé que la France s'était engagée à accueillir «9816 migrants» débarqués en Italie, mais qu'elle n'en avait accueilli que 640. Il a également indiqué que la France avait renvoyé en Italie 10.249 migrants, ayant passé la frontière, entre le début de l'année et la fin du mois de mai.
«Les tons utilisés sont injustifiables»
Un peu plus tôt, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré que la France était «attachée à la coopération et au dialogue avec l'Italie» sur la question de la crise migratoire. «Nous sommes parfaitement conscients de la charge que la pression migratoire fait peser sur l'Italie et des efforts que ce pays fournit. Aucun des propos tenus par les autorités françaises n'a bien entendu remis cela en cause», assure-t-on au quai d'Orsay.
Dans la matinée, l'ambassadeur de France en Italie a été convoqué pour un entretien dont le ministre des Affaires étrangères Enzo Moavero Milanesi a donné le ton par communiqué: «Le gouvernement italien considère inacceptables les paroles utilisées dans des déclarations publiques hier à Paris», pouvait-on lire dans un texte diffusé mercredi. C'est finalement la numéro deux de l'ambassade, Claire Anne Raulin, qui s'est rendue à cette convocation, l'ambassadeur ne se trouvant pas à Rome.
«Les navires appartenant à des organisations étrangères et battant pavillon étranger ne peuvent pas dicter la politique d'immigration de l'Italie.»
Giuseppe Conte, président du Conseil italien
Pour Enzo Moavero Milaseni, «de telles déclarations compromettent les relations entre l'Italie et la France». «Les tons utilisés sont injustifiables» et même si le ministre «comprend qu'un État ami et allié puisse être en désaccord avec les positions d'un autre État, le désaccord doit être exprimé d'une manière et dans des formes cohérentes avec un tel rapport d'amitié». Dans un ton très diplomatique, le ministre des Affaires étrangères réclame lui aussi des excuses de la part de la France. «Le gouvernement italien souhaite que les autorités françaises, une fois faites les réflexions opportunes, assument rapidement des initiatives de nature à réparer la situation qui s'est créée», conclut-il dans sa déclaration écrite.
Le président du Conseil italien Giuseppe Conte a lui aussi dénoncé l'hypocrisie de la France, estimant qu'elle «tourne le dos dès qu'il s'agit d'immigration». Dans un entretien au Corriere della Sera, il a réaffirmé la position italienne concernant les navires appartenant à des organisations non gouvernementales: «Les navires appartenant à des organisations étrangères et battant pavillon étranger ne peuvent pas dicter la politique d'immigration de l'Italie», dit-il.
Après les refus de l'Italie et de Malte, l'Aquarius avec plus de 600 migrants à son bord accostera en Espagne où le nouveau gouvernement socialiste de Pedro Sanchez. Par ailleurs, plus de 900 migrants qui se trouvaient à bord d'un navire des garde-côtes italiens ont débarqué mercredi matin dans le port sicilien de Catane.
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Aquarius : la France «n'a pas à donner de leçons» à l'Italie selon Larcher (13.06.2018)
Par Le Scan Politique
Publié le 13/06/2018 à 12h34
LE SCAN POLITIQUE - Le président du Sénat a rappelé combien «toute l'Europe» avait abandonné l'Italie face à la crise migratoire depuis trois ans.
C'est une réaction plus nuancée à la polémique autour du débarquement de l'Aquarius en Espagne. Invité d'Europe 1 ce mercredi, Gérard Larcher a été interrogé au sujet du navire qui, avec 629 migrants à son bord, a dû se détourner des côtes italiennes après le refus du gouvernement italien de le voir y accoster. Reconnaissant l'existence d'un «drame humain» et d'une obligation de «secours en mer», le président du Sénat a mis en garde les «donneurs de leçons» qui, depuis Paris, ont hâtivement condamné la décision prise par Rome.
«Je pense qu'on n'a pas de leçon à donner à un pays qu'on a laissé tomber pendant trois ans», a lancé le sénateur Les Républicains des Yvelines. D'après lui, «toute l'Europe» a laissé l'Italie se débrouiller seule face à l'afflux de «près de 700.000 migrants». «Ça, je ne l'oublie pas», a-t-il ajouté, citant en exemple sa visite de deux jours en 2016 à Lampedusa, principal lieu d'arrivée de réfugiés sur le sol italien. «Aujourd'hui, l'Europe peut se déconstruire sur la question migratoire et celle du terrorisme», estime le locataire du palais du Luxembourg.
«Le résultat électoral italien, il était annoncé»
Autre constat clinique dressé par Gérard Larcher: le gouvernement italien, coalition populiste entre La Ligue et le Mouvement 5 Étoiles, «fait ce qu'il a dit» durant sa campagne législative. «Le résultat électoral italien, il était annoncé», rappelle l'ancien ministre de Jacques Chirac, évoquant des propos que lui avait tenus le préfet d'Agrigente, en Sicile: «Regardez les colonnes de migrants qui veulent tous aller en Europe du Nord. On ne sait pas les gérer.»
Assurant n'avoir «aucune sympathie pour le gouvernement italien», incarné par son très droitier ministre de l'Intérieur Matteo Salvini, Gérard Larcher s'est toutefois demandé si la France pouvait «laisser dériver les migrations». «Est-ce qu'on recrée tous les deux mois une Porte de la Chapelle, par exemple? Est-ce qu'on reconstitue des camps comme Calais? Donc le sujet c'est d'essayer d'apporter des réponses», a-t-il jugé.
Journaliste
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Essonne : procès d'un jeune soupçonné d'avoir agressé un lycéen au marteau (13.06.2018)
Par Morgane Rubetti
Publié le 13/06/2018 à 09h45
En mars dernier, ce jeune homme de 19 ans a pénétré dans le lycée de Draveil puis poursuivi un élève sur le parvis avant de le frapper à la tête à l'aide d'un marteau. Depuis, il fait l'objet d'un contrôle judiciaire.
Ce mercredi s'ouvre le procès d'Antonio, un jeune homme de 19 ans soupçonné d'avoir agressé un lycéen mineur de Draveil, dans l'Essonne, à coups de marteau. Il est poursuivi au tribunal d'Evry pour «violences aggravées» et risque jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
À l'heure de la récréation dans la matinée du 12 mars 2018, deux jeunes extérieurs au lycée professionnel Nadar pénètrent dans l'établissement alors que les grilles sont ouvertes. Armés d'un marteau, ils poursuivent le lycéen de 15 ans sur le parvis du lycée afin de lui porter un coup à la tête. Face à la violence dont est victime l'élève, trois de ses camarades interviennent pour prendre sa défense. Dans la rixe, un coup de feu est tiré avec un pistolet d'alarme. Les deux agresseurs prennent la fuite avant l'arrivée des forces de l'ordre.
Les trois amis, âgés de 16 et 17 ans, sont quant à eux interpellés par la patrouille de police. Le jeune homme est transporté à l'hôpital mais ses jours ne sont pas en danger. La scène est filmée par la vidéosurveillance de l'établissement et une enquête pour violences aggravées est ouverte par le parquet d'Évry.
Trois semaines plus tard, Antonio est interpellé devant un immeuble aux Bergeries, un quartier à la limite entre la commune de Draveil et Vigneux-sur-Seine. Le jeune homme fait l'objet d'un contrôle judiciaire lui intimant l'interdiction de se rendre à Draveil. Lors d'un premier passage devant le juge des libertés et de la détention (JLD) le 11 avril, son contrôle judiciaire est étendu à Vigneux. Durant cette audition, le tribunal correctionnel estime qu'Antonio nargue ouvertement les autorités.
Certains établissements «méritent une attention particulière»
«Dans un établissement scolaire on s'attend à ce qu'il y ait des rixes, on ne s'attend pas à ce qu'elles soient réglées avec des armes, ou alors c'est quelque chose qui devient particulièrement inquiétant», avait réagi à l'époque Georges Tron, maire de Draveil, auprès de l'AFP.
D'après l'édile, il s'agissait d'un «conflit de bandes rivales entre le quartier des Mazières et celui des Bergeries.» «Certains établissements, comme le lycée Nadar, méritent une attention particulière parce qu'ils sont peut-être plus souvent que d'autres sujets à des actes de cette nature, pas de cette gravité.»
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Migrants : sous la pression de la majorité, Macron se défausse sur Rome (12.06.2018)
Par Mathilde SiraudMarcelo Wesfreid et Emmanuel GalieroMis à jour le 12/06/2018 à 21h39 | Publié le 12/06/2018 à 20h05
Le chef de l'État a dénoncé, mardi, la «part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien », lequel a refusé d'accueillir dans ses ports l'Aquarius et ses 629 rescapés.
Après un long silence, la France est sortie de son mutisme, en employant des mots aussi durs qu'inhabituels pour qualifier l'un de ses voisins. Emmanuel Macron a dénoncé, mardi, la «part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien», lequel a refusé d'accueillir dans ses ports l'Aquariuset ses 629 migrants. Selon le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, qui rapportait ces propos tenus pendant le Conseil des ministres, le chef de l'État a rappelé les principes du droit maritime, qui indiquent «qu'en cas de détresse, ce soit la côte la plus proche qui assume la responsabilité de l'accueil».
À l'Assemblée, le premier ministre a dénoncé dans la foulée le «non-respect» par Rome de ses «obligations». L'exécutif est convaincu que le nouveau ministre de l'Intérieur et patron de la Ligue, Matteo Salvini, va chercher à multiplier ce type de provocations envers l'Europe. Il est donc nécessaire de hausser le ton, estiment les diplomates français. Quitte à jeter un froid dans les relations franco-italiennes. Rester trop longtemps en marge de ce drame humanitaire était d'autant plus intenable, pour Emmanuel Macron, que sa majorité n'a pas tardé à se diviser.
La tradition d'accueil de la France
La réunion du groupe LaREM, mardi, à l'Assemblée a été houleuse. Dès potron-minet, plusieurs élus, comme le vice-président de l'Assemblée nationale Hugues Renson ou la députée du Val-d'Oise Fiona Lazaar, ont publiquement regretté le silence de l'exécutif, appelant au respect de la tradition d'accueil de la France. Alors que les députés discutaient à huis clos de la proposition de loi sur l'assainissement des eaux, la députée de Paris Anne-Christine Lang a pris la parole pour exprimer sa «gêne» et suscité un débat au sein du groupe. Aussitôt, le vice-président Gilles Le Gendre - qui animait les échanges en l'absence de Richard Ferrand - a coupé court à son intervention, proposant aux élus de revenir sur le sujet en fin de discussion.
«Je ne voulais pas attendre comme une petite fille qu'on me donne la parole, le silence de la France sur ce sujet est honteux.»
Sonia Krimi, députée LaREM de la Manche
Il n'en fallait pas plus pour que la députée de la Manche Sonia Krimi, qui s'était déjà fait remarquer en prenant position contre la politique du gouvernement en matière d'asile et d'immigration, laisse échapper sa colère et claque la porte de la réunion de groupe. «Je ne voulais pas attendre comme une petite fille qu'on me donne la parole, explique-t-elle. Le silence de la France sur ce sujet est honteux, et la seule chose qu'on nous a répondue, c'est que le gouvernement allait donner une réponse dans l'hémicycle.» Pour l'élue franco-tunisienne, «la France doit prendre sa part». «Il y a 629 âmes en errance, accueillons-les, point. Et après on verra», insiste la parlementaire devant les caméras.
Pour tenter de calmer les esprits et décourager les prises de parole individuelles, le président du groupe LaREM, Richard Ferrand, a rappelé les plus agités à l'ordre. «Il faut être sérieux. La règle et la nécessité veulent que ces malheureux (les 629 migrants, NDLR) puissent s'approcher du port le plus proche. C'est ça, l'enjeu. Ce n'est pas de faire une compétition démagogique», a taclé l'élu macroniste du Finistère. «Ce n'est pas un problème politicien, c'est un problème d'humanité, voilà ce qu'il faut entendre», a insisté l'ancien cadre socialiste. Avant d'enfoncer le clou, visiblement irrité: «Il est inutile de rivaliser de sottises pour dire “la France ceci, la France cela”, nous sommes aux côtés des Espagnols. Voilà ce qu'il faut comprendre. Tout le reste est indigne.»
Le gouvernement s'est en effet dit prêt à aider les autorités espagnoles«pour accueillir et analyser la situation de ceux qui, sur ce bateau, pourraient vouloir bénéficier du statut de réfugié». Mardi soir, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a invité ses homologues italien et espagnol à Paris «dans les prochains jours». «Le ministre d'État a salué la décision de l'Espagne d'accueillir ce navire. […] Il a rappelé que la France se tiendra aux côtés de l'Espagne à son arrivée à destination, en particulier pour l'accompagnement des demandeurs d'asile en besoin manifeste de protection. [Il] a par ailleurs rappelé au ministre italien la nécessité d'une approche européenne coordonnée entre États membres concernant le sauvetage en mer, tout en demandant que soient pleinement prises en compte les exigences du droit international», pouvait-on lire dans le communiqué de Beauvau.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 13/06/2018. Accédez à sa version PDF en cliquant ici
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Gilles Simeoni : «Accueillir l'Aquarius, c'est une décision humaine et autonome» (12.06.2018)
Par Emmanuel Galiero
Mis à jour le 12/06/2018 à 12h56 | Publié le 12/06/2018 à 11h57
LE SCAN POLITIQUE - Pour le président du Conseil exécutif de Corse, la proposition d'accueillir l'Aquarius sur l'île s'impose sur le plan humanitaire et se justifie sur le plan politique.
LE FIGARO.- Quelle est votre proposition concernant l'Aquarius?
GILLES SIMEONI.- Face à l'urgence, nous proposions d'accueillir ce bateaudans un port corse, notamment celui de Bastia, pour ne pas laisser ces gens en déshérence au milieu de la Méditerranée, à quelques centaines de kilomètres de nos côtes.
Cette décision a été prise en concertation avec mon conseil exécutif et en accord avec la majorité territoriale et le président de l'Assemblée de Corse. C'est une décision politique des institutions de la Corse.
Avez-vous les moyens d'assurer une telle urgence en Corse?
Oui. La préfète (Josiane Chevalier, ndlr) nous a fait remarquer que le nombre de 620 personnes pouvait se heurter à un problème de structure. Mais notre démarche est avant tout humanitaire. Nous avons appris que les conditions météo se dégradaient, qu'il n'y avait pas de vivres à bord et que l'Espagne était trop loin. Nous ne pouvions pas rester spectateurs impuissants. La moindre des choses, le premier réflexe est de mettre un port à disposition de gens en détresse. C'est une réaction spontanée, humaine. La gestion du problème se pose ensuite.
Avez-vous perçu des réticences au niveau de l'État?
L'enthousiasme ne me semble pas débordant. La représentante de l'État en Corse est dans son rôle dans la mesure où l'État n'a pas pris de position sur le plan global et ne souhaite en prendre une par rapport à notre décision.
Sur une question sensible comme celle des migrants, la Corse, territoire français, peut-elle prendre une telle décision de manière indépendante?
Nous prenons une décision autonome. Nous nous situons peut-être un peu au-delà des textes mais parfois, il faut savoir bousculer les conformismes face à l'urgence. Nous ne voulons pas donner le sentiment d'instrumentaliser une question aussi complexe, dans le cadre de nos relations souvent difficiles avec le gouvernement et le président de la République. Les flux importants de migrants posent des problèmes aux États, aux territoires concernés et aux populations. Mais en l'occurrence, il s'agit de revenir aux fondamentaux et à l'essentiel, sachant qu'il existe en Corse une tradition ancestrale d'hospitalité. Cela fait partie des qualités de notre peuple. Mais ce sont aussi des valeurs universelles et des valeurs de l'Europe qui s'est construite sur la solidarité, au-delà des logiques économiques et techniques.
Juridiquement, sur le plan régalien, n'êtes-vous pas soumis aux décisions de l'État?
Je ne vois pas comment l'État pourrait s'opposer à notre décision. Nous sommes propriétaires des ports et cela relève du droit maritime. Il ne s'agit pas non plus de brusquer le porteur principal de cette action, SOS Méditerranée, qui répète agir dans un cadre légal. Nous souhaitons simplement participer à l'émergence d'une solution et à envoyer un signal politique pour faire bouger les choses.
Étant membre des Régions de France, si la Corse devait accueillir des migrants sur son sol, envisagerait-elle une répartition régionale des migrants?
Bien sûr. Nous y serions obligés.
N'envoyez-vous pas un message au président Macron avec cette décision?
En cas de crise humanitaire grave, on réagit en adoptant les principes humanistes. C'est la vocation de la France et d'autres pays européens de ne pas laisser les gens au milieu de la mer au risque de se noyer. Ensuite, il faut mettre tout le monde autour de la table pour trouver une solution raisonnable. On ne peut pas laisser pourrir la question.
En refusant l'accueil de l'Aquarius en Italie, votre voisin, le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, ne cherche-t-il pas à poser le problème sur la table de l'Europe pour susciter une réaction?
On peut aussi poser le problème en accueillant le bateau. La façon brutale n'est peut-être pas la meilleure. Mais si lui, fait ce choix de son côté, et si nous, du nôtre, nous proposons un accueil, y compris en nous positionnant au-delà du droit, il est possible que la conjonction de démarches différentes pousse à l'élaboration d'une solution politique. En tout cas, c'est ce que j'espère.
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