mercredi 20 juin 2018

Complots pour islamiser l'Europe ?


Ce qui caractérise la "crise des migrants", c'est que tout est faux.
- Ce n'est pas une crise
- Ce ne sont pas des migrants
- Ils ne fuient pas la guerre
- Leur nombre réel nous est caché
- La raison pour laquelle on les ramène nous est cachée
- Leur coût réel nous est caché

Voir Fil migrants
https://twitter.com/Spinoza1670/status/1007389591702302720


Fil UE, islamisation et grand remplacement
L'Union Européenne est une union d'élites économiques et politiques gouvernant les peuples européens à travers des diktats aux Etats européens. Elle vise à détruire les nations et peuples européens par immigration, islamisation, contrôle de la liberté d'expression.
Déroulez ⬇️
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Je veux bien, mais si tout le monde me dit ça à longueur de temps, personne n'a jamais été capable de m'expliquer concrètement en quoi il était de l'intérêt de qui que ce soit d'islamiser l'Europe, à part des Frères Musulmans, ou des Pétro-Monarchies. J'ai besoin de CONCRET.


«L'Aquarius, Macron et l'Italie, un cas exemplaire de moralisme frénétique» (14.06.2018)
Par Chantal Delsol
Mis à jour le 14/06/2018 à 20h30 | Publié le 14/06/2018 à 20h25
CHRONIQUE - L'affaire de l'Aquarius révèle la confusion extrême qui entoure les notions de morale et de politique aujourd'hui, explique Chantal Delsol.
L'affaire de l'Aquarius est l'un de ces événements révélateurs de malaises et de contradictions subtilement cachés, soudain sortis au grand jour et mettant l'esprit en déroute. Le président Macron a joué le rôle qu'il estime être le sien dans un pays occidental d'aujourd'hui: catéchiser et admonester - tancer moralement. Il l'a fait de façon violente, à vrai dire tel un prédicateur, doublé par le prédicateur en second qui est son porte-parole.
Le gouvernement italien n'est pas sur la même longueur d'onde: il se voit sur la scène politique et non au confessionnal. La scène s'envenime. Finalement l'Espagne ouvre ses portes. L'épisode sera oublié demain. Il dévoile un monde d'incohérences, et la frénésie moralisatrice qui affecte nos médias et nos politiques comme une épidémie de peste («Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés»).
Si notre président voulait véritablement obéir à la morale qu'il brandit, il aurait accueilli ce bateau à Marseille ou à Nice sans faire la leçon aux autres
Tout est vicié dans cette affaire: une morale viciée, parce qu'elle croit que le discours remplace l'acte. Et une politique viciée, parce qu'elle se prend pour une morale. Si notre président voulait véritablement obéir à la morale qu'il brandit, il aurait accueilli ce bateau à Marseille ou à Nice sans faire la leçon aux autres. C'eût été là un acte moral, alors que celui qui consiste à chapitrer les Italiens en les injuriant de surcroît, n'est qu'une frénésie de moralisme idéologique.
Curieuse manière de voir la vie morale qui nous vient probablement de Rousseau: être moral consisterait à faire la morale aux autres, à leur infliger des remontrances sur ce qu'ils devraient faire. Tout au contraire, la morale consiste uniquement à faire le bien soi-même. Si je vois devant moi un homme se noyer, j'agis de façon morale en me jetant à l'eau pour lui, et non en prodiguant un discours sermonneur à mon voisin, tout en l'injuriant parce qu'il hésite… On peut même dire que celui qui sermonne sans faire est carrément immoral: car il espère profiter de l'auréole factice du discours pour se laisser croire qu'il fait le bien, ce qui n'est pas le cas. La morale consiste à faire le bien, non à dire le bien - elle est «pratique», c'est-à-dire en acte. On ne donne donc des leçons qu'à soi-même, et tout au plus va-t-on admonester ses propres enfants - dont on a en charge la vie morale. Encore est-il meilleur, pour les y exhorter, de faire plutôt que de dire. Il y a encore, aux marges, ce qu'on appelle dans nos cultures l'admonestation fraternelle, qui consiste à se permettre de chapitrer un ami proche quand on considère qu'il fait vraiment fausse route et quand on ne veut que son bien.
La véritable morale ne fait qu'agir, dans la discrétion et la modestie
Comment faut-il comprendre cette habitude largement répandue chez nos meneurs d'opinion, et c'est le cas du président à cette heure, de croire qu'il suffit de dire la morale aux autres, et d'exiger la conduite morale des autres, pour être soi-même moral? Les producteurs de sermons moralisateurs ne sont pas spécialement moraux, mais ils ont fait de la morale une idéologie. Et c'est pourquoi ils ne cessent de dire le bien. La moralisation de tout est devenu le nouveau «grand récit» servi par les meneurs d'opinion, et imposé aux populations. Nos sociétés ont une grande expérience des phénomènes idéologiques, qui sévissent chez nous depuis plusieurs siècles. Et nous savons ceci: toujours une idéologie, comme utopie irréalisable et donc inhumaine, est imposée à une population par une élite qui, elle, s'en exempte. C'est ainsi que la nomenklatura communiste imposait à sa population une rareté économique qu'elle ne supportait pas. L'idéologie moralisatrice est de la même eau: elle est servie par des meneurs qui prétendent imposer aux autres, quitte à les injurier, l'attitude morale qu'ils ne s'imposent pas à eux-mêmes.
La véritable morale ne fait qu'agir, dans la discrétion et la modestie.
Les propriétaires de chalets du col de l'Échelle ont recueilli l'hiver dernier des Africains épuisés qui passaient en baskets dans la neige: oui mais ils ne s'en vantent pas. Ils ne sermonnent personne! Tandis que dans cette affaire de l'Aquarius, c'est le contraire, dans la droite ligne de Rousseau, le premier bobo de notre histoire, qui écrivait un traité sur l'éducation tout en abandonnant ses propres enfants à l'assistance publique.
Cette idéologie de la moralisation, comme chaque idéologie qui se respecte, a tout noyé autour d'elle, sacrifie tout à sa cause, et ne regarde le monde qu'à son propre prisme. Ainsi la politique devrait-elle devenir une morale, faute d'être considérée comme criminelle.
La question de l'immigration dévoile l'incapacité des Européens à comprendre ce qu'est véritablement la politique. Laquelle a vocation à protéger la société laissée à ses soins, et à garantir son passage dans le temps long de l'histoire. La vocation de la politique n'est sûrement pas d'établir un ordre moral et de le défendre par les sarcasmes, faute de disposer encore des geôles de l'Inquisition. La politique n'est pas la morale. Ce qui ne veut pas dire qu'elle peut tout se permettre, en l'occurrence de ne pas secourir des demandeurs d'asile en détresse. La morale inspire ou doit inspirer toute action, y compris politique. Cependant la première finalité de nos politiques doit être… politique: faire en sorte que dans un siècle nos arrière-arrière-petites-filles puissent encore fréquenter les bars et les universités, se marier à l'âge qu'elles choisiront avec l'homme qu'elles choisiront, ou des choses du même genre. Ce qui dans l'état actuel, n'est pas du tout certain.
L'aide aux demandeurs d'asile n'est pas une chance : c'est pour nous un devoir, d'abord un simple devoir humain, et puis une responsabilité - nous avons choisi d'assumer les dégâts des fanfaronnades colonisatrices de nos ancêtres
Faire de la politique qui soit vraiment de la politique et non de l'ordre moral, consisterait aujourd'hui d'abord à maîtriser l'immigration autant que faire se peut, ensuite à assimiler les populations accueillies afin de garantir l'avenir de l'humanisme qui est le nôtre - très différent de celui de l'islam. Secourir et accueillir ceux qui se noient sous nos yeux n'empêche pas de leur imposer nos lois: ce n'est pas parce qu'ils sont des victimes que, une fois sauvés, ils peuvent tout se permettre. Les secourir dans l'urgence n'empêcherait pas non plus de tenter de maîtriser l'immigration à la source, afin que ce genre de circonstances ne se reproduise pas constamment.
À force de dérouler sur l'air des lampions le discours selon lequel l'immigration est une chance, on a laissé les vannes grandes ouvertes, transformant de fait l'Italie en un vaste Calais. Pourtant l'aide aux demandeurs d'asile n'est pas une chance: c'est pour nous un devoir, d'abord un simple devoir humain, et puis une responsabilité - nous avons choisi d'assumer les dégâts des fanfaronnades colonisatrices de nos ancêtres. Nous n'avons pas l'intention d'échapper à ce devoir. Faut-il encore qu'on ne le transforme pas en suicide culturel, par haine de soi, par amalgame insensé de la morale et de la politique et moralisation frénétique de tout. Il est impossible de faire véritablement de la politique quand les politiques deviennent des censeurs, les intellectuels des clercs, les journalistes des confesseurs qui donnent ou ne donnent pas l'absolution. Il vaudrait mieux ne pas nous laisser abuser et regarder les choses en face: sous des dehors bigots, le moralisme est une volonté de puissance.
* Membre de l'Institut, Chantal Delsol dirige, avec Joanna Nowicki, leDictionnaire encyclopédique des auteurs d'Europe centrale et orientale depuis 1945, en préparation, et qui sera publié en 2019 aux Éditions Robert Laffont.
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Natacha Polony : «Brûlez cette chronique après l'avoir lue» (15.06.2018)

Par Natacha Polony
Publié le 15/06/2018 à 19h25
CHRONIQUE - Pouvons-nous aujourd'hui ignorer que l'afflux de populations venues de sociétés où les mœurs et les constructions culturelles sont radicalement différentes fragilise, à terme, l'Europe ?
Dans La Stampa, journal italien de centre gauche, mercredi 13 juin, Riccardo Barrenghi, ancien directeur du quotidien communiste Il Manifesto, écrivait: «Brûlez cette chronique immédiatement après l'avoir lue», mais «cette fois, Conte a raison». Face à la décision du gouvernement italien de ne pas accueillir l'Aquarius dans ses ports, de très nombreux citoyens de tout bord ont estimé que leur gouvernement avait raison de placer les autres pays européens devant leurs responsabilités. Dans ce moment de vérité, la lumière crue du réel vient dépouiller de leur faste les grands discours empreints de lyrisme. Restent les actes. L'ode macronienne à la souveraineté européenne, les appels à la jeunesse d'Europe lancés depuis une salle de la Sorbonne ou un hémicycle à Strasbourg se sont noyés dans ce naufrage.
Reste un silence assourdissant, suivi d'invectives à l'adresse de l'Italie puisque, selon le droit maritime, nos voisins n'ont qu'à se débrouiller. De quoi offrir une victoire bien plus éclatante, aux prochaines élections, à l'alliance de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles.
Dans cette crise dramatique, on aurait attendu de la part du président qui se veut philosophe des actes et des paroles laissant penser qu'il avait pris la mesure de ce qui se jouait pour l'Europe: la survie de sa civilisation. Le drame de l'Aquariusnous montre comment les crises migratoires dessinent la contradiction entre la traduction en actes de cette idée de notre humanité commune qui est au cœur des valeurs européennes (et rend nos sociétés plus vivables que toutes les autres) et notre capacité à perpétuer ces valeurs en assurant la pérennité des Nations et des peuples dans lesquelles elles se sont épanouies.
Cette attention aux individus nous distingue fondamentalement d'autres civilisations dans lesquelles les êtres humains sont enserrés dans une collectivité qui les écrase.
Ce qui fait l'Europe comme civilisation, ce sont ces principes qui émergent avec l'Humanisme, puis se déploient dans la philosophie des Lumières et qui nous obligent à considérer nos frères humains comme d'autres nous-mêmes, à les voir comme des individus intrinsèquement dignes. Cette attention aux individus nous distingue fondamentalement d'autres civilisations dans lesquelles les êtres humains sont enserrés dans une collectivité qui les écrase. Et c'est elle qui nous dicte de ne pas laisser mourir dans l'indifférence des malheureux sur un radeau de fortune.
Mais pouvons-nous aujourd'hui ignorer que l'afflux de populations venues de sociétés où les mœurs et les constructions culturelles sont radicalement différentes fragilise, à terme, cet édifice? Pouvons-nous continuer à ne pas voir que les valeurs qui nous obligent à regarder en face les déstabilisations causées par notre Histoire, et à en prendre notre part, nous ont fait perdre de vue la perpétuation même de ces valeurs. C'est tout le paradoxe de cette tension entre universalisme et identité qui est au cœur de la vision européenne du monde.
Une action contre les passeurs
Plutôt que d'insulter des voisins italiens qui ont vu passer 700.000 personnes depuis 2013, dont 150.000 recueillis dans le cadre de l'opération «Mare Nostrum» en 2013-2014, durant laquelle l'armée italienne se chargeait de ce que fait aujourd'hui l'Aquarius, le président français se serait montré à la hauteur de ses prétentions en accueillant les malheureux de l'Aquarius, tout en annonçant solennellement que la France ne pouvait ouvrir ses frontières à tout vent mais invitait ses partenaires européens (tous ses partenaires européens, même ceux qui ont le mauvais goût de vouloir à tout prix préserver leur identité) à agir sur trois points.
Premièrement, une action contre les passeurs et leurs navires ancrés dans les ports libyens - quitte à se passer de la communauté internationale, ce que nous savons faire quand il s'agit de frapper la Syrie, ou même la Libye de Kadhafi. Deuxièmement, le lancement à l'échelle européenne d'une véritable politique de coopération et de développement pour anticiper la bombe démographique qui explosera bientôt au Nigeria ou en Côte d'Ivoire. Troisièmement - et c'est la condition sine qua non de ce qui précède -, un réarmement culturel et moral de l'Europe par le refus absolu de toute forme de culpabilité postcoloniale ou de multiculturalisme compassionnel.
Les discours de haine contre l'Occident que distillent certaines associations, certains chanteurs - comme
le sympathique rappeur Médine, que des journalistes bien intentionnés présentent comme un «intellectuel» et un «rempart contre Daech» mais qui remplit ses textes de considérations sur l'Occident sanguinaire - doivent être combattus pied à pied, non pas par la censure, mais argument contre argument, pour que les enfants de ceux à qui nous ouvrons nos portes aujourd'hui ne retournent pas un jour contre nous ce ressentiment qui leur fait oublier que c'est l'Europe qui a inventé ces droits de l'homme sans lesquels ils n'auraient pas la parole. Faute de quoi nous perdrons tout: cet universalisme qui fait la grandeur de l'Europe et ces libertés pour lesquelles des hommes sont prêts à braver les flots.

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