jeudi 9 août 2018

Le voile sur les petites filles ou comment bousiller leur vie (Marylin Maeso 🕯)

Je peux tout entendre, et dĂ©battre de tout avec tout le monde. Mais la petite fille que j'Ă©tais a deux mots Ă  dire Ă  celles et ceux qui retweetent @AsifArifMa aujourd'hui encore pour donner des leçons de laĂŻcitĂ© (Ă  dĂ©rouler)👇
https://twitter.com/MarylinMaeso/status/1027567825253220352

Anton Struve  🏳 @AntonStruve
Vous souhaitez expliquer Ă  votre petite fille les bienfaits du voile ? Avec l’émission d’Asif Arif, auteur d’un ouvrage sur la laĂŻcitĂ© prĂ©facĂ© par Jean-Louis Bianco le prĂ©sident de l’Observatoire de la laĂŻcitĂ©, elle apprendra que le voile

https://twitter.com/AntonStruve/status/983022166177435649



Monsieur Arif Ă©coute sans broncher 2 types expliquer qu'il faut endoctriner dĂšs 7 ans les fillettes afin qu'elles ne se "rebellent" pas une fois qu'elles auront dĂ©veloppĂ© un esprit critique, et qu'il faut leur apprendre que le voile leur Ă©vite d'ĂȘtre "molestĂ©es". Bande d'ordures.

Sauf Ă  ĂȘtre un hypocrite fini ou d'une totale inconscience, personne ne peut ignorer les effets que ce genre de discours peut produire sur l'esprit d'une petite fille. Personne n'a le droit de l'ignorer. Et puisque j'en sais quelque chose, autant tĂ©moigner.

10 ans. École catholique. PubertĂ© prĂ©coce. On m'explique que ce haut, il ne faut plus le mettre, parce qu'on commence Ă  deviner une poitrine; que cette jupe, c'est fini, parce que mes hanches commencent Ă  se dessiner, et qu'il ne faut pas attirer le regard des garçons.

À 10 ans, j'ai appris Ă  avoir honte de mon propre corps. À le percevoir comme un objet Ă  la merci des garçons. J'ai appris Ă  me considĂ©rer comme une proie. J'ai vu les jupes-shorts se multiplie sur conseil de l'Ă©cole. Sa rĂ©ponse aux souleveurs de jupes : culpabiliser les filles.

Dire aux fillettes qu'elles doivent cacher leur corps, que le tissu peut les protéger contre les agressions, c'est non seulement un odieux mensonge (jetez donc un oeil à #MosqueMeToo), mais aussi l'expression de la misogynie patriarcale dans toute sa splendeur.

Alors dĂ©solĂ©e si j'ai du mal Ă  entendre quelqu'un qui laisse passer des discours aussi graves parler d'instrumentalisation de la laĂŻcitĂ© tout en s'en servant pour faire passer le voile pour un vĂȘtement comme les autres et banaliser le voilement et l'endoctrinement des fillettes.

Avec ce qui se passe en Argentine et au Brésil; ce qui se passe en Iran, en Arabie Saoudite; ce qu'on voit dans les quartiers orthodoxes d'Israël, vous ne me ferez JAMAIS avaler vos discours qui euphémisent ou esquivent la dimension patriarcale et misogyne des religions.
Quand un discours fait de la pudeur une vertu féminine et du corps des femmes un objet (objet de convoitise à dissimuler au regard masculin, objet de contrÎle - interdiction de l'IVG-), il s'enracine dans une vision du monde fonciÚrement misogyne et prépare le pire.

Oui, "le pire". La petite fille qui apprend que son corps doit ĂȘtre cachĂ© pour ne pas tenter les garçons sera la femme qui n'ose pas dĂ©noncer son violeur parce qu'elle se dit (et qu'on lui rĂ©pĂšte) que c'est sa faute.
Au cas oĂč ça ne serait pas clair : #Metoo. Very much.

Alors débattez autant que vs voulez, mais s'il vs plaßt : appelez les choses par leur nom. Le choix des femmes est sacré, mais les petites filles ne sont pas des adultes. Elles sont vulnérables, et les discours qu'elles entendent sur leur corps peuvent bousiller leur vie. Merci.

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