Je peux tout entendre, et débattre de tout avec tout le monde. Mais la petite fille que j'étais a deux mots à dire à celles et ceux qui retweetent @AsifArifMa aujourd'hui encore pour donner des leçons de laïcité (à dérouler)👇
https://twitter.com/MarylinMaeso/status/1027567825253220352
Anton Struve 🏳 @AntonStruve
Vous souhaitez expliquer à votre petite fille les bienfaits du voile ? Avec l’émission d’Asif Arif, auteur d’un ouvrage sur la laïcité préfacé par Jean-Louis Bianco le président de l’Observatoire de la laïcité, elle apprendra que le voile…
https://twitter.com/AntonStruve/status/983022166177435649
Monsieur Arif écoute sans broncher 2 types expliquer qu'il faut endoctriner dès 7 ans les fillettes afin qu'elles ne se "rebellent" pas une fois qu'elles auront développé un esprit critique, et qu'il faut leur apprendre que le voile leur évite d'être "molestées". Bande d'ordures.
Sauf à être un hypocrite fini ou d'une totale inconscience, personne ne peut ignorer les effets que ce genre de discours peut produire sur l'esprit d'une petite fille. Personne n'a le droit de l'ignorer. Et puisque j'en sais quelque chose, autant témoigner.
10 ans. École catholique. Puberté précoce. On m'explique que ce haut, il ne faut plus le mettre, parce qu'on commence à deviner une poitrine; que cette jupe, c'est fini, parce que mes hanches commencent à se dessiner, et qu'il ne faut pas attirer le regard des garçons.
À 10 ans, j'ai appris à avoir honte de mon propre corps. À le percevoir comme un objet à la merci des garçons. J'ai appris à me considérer comme une proie. J'ai vu les jupes-shorts se multiplie sur conseil de l'école. Sa réponse aux souleveurs de jupes : culpabiliser les filles.
Dire aux fillettes qu'elles doivent cacher leur corps, que le tissu peut les protéger contre les agressions, c'est non seulement un odieux mensonge (jetez donc un oeil à #MosqueMeToo), mais aussi l'expression de la misogynie patriarcale dans toute sa splendeur.
Alors désolée si j'ai du mal à entendre quelqu'un qui laisse passer des discours aussi graves parler d'instrumentalisation de la laïcité tout en s'en servant pour faire passer le voile pour un vêtement comme les autres et banaliser le voilement et l'endoctrinement des fillettes.
Avec ce qui se passe en Argentine et au Brésil; ce qui se passe en Iran, en Arabie Saoudite; ce qu'on voit dans les quartiers orthodoxes d'Israël, vous ne me ferez JAMAIS avaler vos discours qui euphémisent ou esquivent la dimension patriarcale et misogyne des religions.
Quand un discours fait de la pudeur une vertu féminine et du corps des femmes un objet (objet de convoitise à dissimuler au regard masculin, objet de contrôle - interdiction de l'IVG-), il s'enracine dans une vision du monde foncièrement misogyne et prépare le pire.
Oui, "le pire". La petite fille qui apprend que son corps doit être caché pour ne pas tenter les garçons sera la femme qui n'ose pas dénoncer son violeur parce qu'elle se dit (et qu'on lui répète) que c'est sa faute.
Au cas où ça ne serait pas clair : #Metoo. Very much.
Alors débattez autant que vs voulez, mais s'il vs plaît : appelez les choses par leur nom. Le choix des femmes est sacré, mais les petites filles ne sont pas des adultes. Elles sont vulnérables, et les discours qu'elles entendent sur leur corps peuvent bousiller leur vie. Merci.
https://twitter.com/MarylinMaeso/status/1027567825253220352
Anton Struve 🏳 @AntonStruve
Vous souhaitez expliquer à votre petite fille les bienfaits du voile ? Avec l’émission d’Asif Arif, auteur d’un ouvrage sur la laïcité préfacé par Jean-Louis Bianco le président de l’Observatoire de la laïcité, elle apprendra que le voile…
https://twitter.com/AntonStruve/status/983022166177435649
Monsieur Arif écoute sans broncher 2 types expliquer qu'il faut endoctriner dès 7 ans les fillettes afin qu'elles ne se "rebellent" pas une fois qu'elles auront développé un esprit critique, et qu'il faut leur apprendre que le voile leur évite d'être "molestées". Bande d'ordures.
Sauf à être un hypocrite fini ou d'une totale inconscience, personne ne peut ignorer les effets que ce genre de discours peut produire sur l'esprit d'une petite fille. Personne n'a le droit de l'ignorer. Et puisque j'en sais quelque chose, autant témoigner.
10 ans. École catholique. Puberté précoce. On m'explique que ce haut, il ne faut plus le mettre, parce qu'on commence à deviner une poitrine; que cette jupe, c'est fini, parce que mes hanches commencent à se dessiner, et qu'il ne faut pas attirer le regard des garçons.
À 10 ans, j'ai appris à avoir honte de mon propre corps. À le percevoir comme un objet à la merci des garçons. J'ai appris à me considérer comme une proie. J'ai vu les jupes-shorts se multiplie sur conseil de l'école. Sa réponse aux souleveurs de jupes : culpabiliser les filles.
Dire aux fillettes qu'elles doivent cacher leur corps, que le tissu peut les protéger contre les agressions, c'est non seulement un odieux mensonge (jetez donc un oeil à #MosqueMeToo), mais aussi l'expression de la misogynie patriarcale dans toute sa splendeur.
Alors désolée si j'ai du mal à entendre quelqu'un qui laisse passer des discours aussi graves parler d'instrumentalisation de la laïcité tout en s'en servant pour faire passer le voile pour un vêtement comme les autres et banaliser le voilement et l'endoctrinement des fillettes.
Avec ce qui se passe en Argentine et au Brésil; ce qui se passe en Iran, en Arabie Saoudite; ce qu'on voit dans les quartiers orthodoxes d'Israël, vous ne me ferez JAMAIS avaler vos discours qui euphémisent ou esquivent la dimension patriarcale et misogyne des religions.
Quand un discours fait de la pudeur une vertu féminine et du corps des femmes un objet (objet de convoitise à dissimuler au regard masculin, objet de contrôle - interdiction de l'IVG-), il s'enracine dans une vision du monde foncièrement misogyne et prépare le pire.
Oui, "le pire". La petite fille qui apprend que son corps doit être caché pour ne pas tenter les garçons sera la femme qui n'ose pas dénoncer son violeur parce qu'elle se dit (et qu'on lui répète) que c'est sa faute.
Au cas où ça ne serait pas clair : #Metoo. Very much.
Alors débattez autant que vs voulez, mais s'il vs plaît : appelez les choses par leur nom. Le choix des femmes est sacré, mais les petites filles ne sont pas des adultes. Elles sont vulnérables, et les discours qu'elles entendent sur leur corps peuvent bousiller leur vie. Merci.
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