L'Espagne d'al-Andalus : la conquête musulmane avait-elle vocation à s'étendre à la France ?
L'Espagne d'al-Andalus : Quel rôle l'immigration a-t-elle joué dans la conquête ?
Espagne d'al-Andalus : l'Occident est-il redevable à l'islam pour la transmission des auteurs antiques ?
L'Espagne d'al-Andalus : quel a été le sort des juifs ?
L'Espagne d'al-Andalus : quel fut son apport à la médecine ?
L'Espagne musulmane, d'al-Andalus à la Reconquista
Rémi Brague : «Certains ‘laïcards' exploitent la peur de l'islam pour en finir avec le christianisme»
Laurent Bouvet : «Il faut distinguer la question de la laïcité et celle de l'insécurité culturelle»
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/11/03/31003-20171103ARTFIG00330-laurent-bouvet-il-faut-distinguer-la-question-de-la-laicite-et-celle-de-l-insecurite-culturelle.php
Jacques Sapir : « Souverainismes social, politique et identitaire peuvent se réconcilier »
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/05/19/31001-20170519ARTFIG00300-jacques-sapir-souverainisme-social-politique-et-identitaire-peuvent-se-reconcilier.php
Michel De Jaeghere : Quand Rémi Brague pulvérise les dogmes relativistes
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2018/02/02/31004-20180202ARTFIG00155-michel-de-jaeghere-quand-remi-brague-pulverise-les-dogmes-relativistes.php
Éric Zemmour : «Toutes les religions ne se valent pas»
L'Espagne d'al-Andalus : Quel rôle l'immigration a-t-elle joué dans la conquête ?
Espagne d'al-Andalus : l'Occident est-il redevable à l'islam pour la transmission des auteurs antiques ?
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L'Espagne d'al-Andalus : quel fut son apport à la médecine ?
L'Espagne musulmane, d'al-Andalus à la Reconquista
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Michel De Jaeghere : Quand Rémi Brague pulvérise les dogmes relativistes
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2018/02/02/31004-20180202ARTFIG00155-michel-de-jaeghere-quand-remi-brague-pulverise-les-dogmes-relativistes.php
Éric Zemmour : «Toutes les religions ne se valent pas»
L'Espagne d'al-Andalus : la conquête musulmane avait-elle
vocation à s'étendre à la France ?
- Par Dario
Fernandez-Morera
- Mis
à jour le 14/02/2018 à 09:44
- Publié le
08/02/2018 à 16:54
AL-ANDALUS 4/9 - En 732, l'armée franque apparaît comme
le dernier rempart face à des conquérants redoutables qui viennent de rayer le
royaume wisigoth de la carte.
Après avoir conquis la majeure partie de l'Espagne, les
forces islamiques envoyèrent des contingents militaires pour tester la
résistance du royaume du Nord - une stratégie classique des premiers jihads.
Ils rencontrèrent d'abord le succès en Septimanie. Mais en 732, les choses ne
se passèrent pas comme prévu. La source la plus ancienne, la Chronica
mozarabicade 754, décrit la manière dont les envahisseurs, «détruisant
les palais et brûlant les églises»(palatia diruendo et eclesias ustulando),
avancèrent à travers le pays et tentèrent de saccager Tours. Mais les guerriers
francs menés par Charles Martel, des «hommes du Nord, aux membres
robustes et aux mains de fer», se dressèrent alors «comme un mur de
glace» et «passèrent les Arabes au fil de l'épée». Après
la victoire des Europenses - nom que cet écrivain chrétien du
VIIIe siècle donne aux Francs pour les distinguer des envahisseurs -
aucune armée terrestre venue d'Espagne ne menaça plus jamais sérieusement
l'Europe (les musulmans furent expulsés de Narbonne quelques années plus tard).
Quelques débarquements navals n'en furent pas moins menés avec
succès par les Arabes pendant quelque temps, à l'image de l'occupation
andalouse de Fraxinetum (aujourd'hui La Garde-Freinet) entre 887 et 972. Ces
débarquements étaient caractéristiques des attaques islamiques qui seraient
perpétrées durant des siècles contre l'Europe chrétienne: des musulmans
saccagèrent ainsi la périphérie de Rome et la tombe de saint Pierre en 846 (le
pape dut se réfugier derrière le mur d'Aurélien) et Gênes en 935. Plus
tard, le califat turc occupa Otrante de 1480 à 1481 - avec son lot de massacres
habituels (les martyrs d'Otrante), de pillages et de captures d'hommes, de
femmes et d'enfants, destinés à être vendus comme esclaves dans le monde
islamique. La course en mer prit le relais ensuite: l'historien Robert C. Davis
estime qu'entre le XVIe et le XIXe siècles, 1,25 million d'esclaves
blancs, capturés en mer ou dans des villes d'Italie, de France, d'Espagne,
d'Angleterre, des Pays-Bas et même d'Irlande, furent vendus sur la côte des
Barbaresques. Ce trafic ne prit fin qu'avec la colonisation européenne de
l'Afrique du Nord.
L'Espagne musulmane, d'al-Andalus à la Reconquista,
132 pages, 8,90€, en kiosque et disponible sur le Figaro Store.
Dario Fernandez-Morera
Espagne
d'al-Andalus : l'Occident est-il redevable à l'islam pour la transmission des
auteurs antiques ?
- Par Dario
Fernandez-Morera
- Mis
à jour le 22/02/2018 à 16:50
- Publié le
22/02/2018 à 16:08
AL-ANDALUS 9/9 - Avant comme après l'apparition de
l'islam, les textes antiques ont été étudiés et conservés par les érudits
chrétiens de l'Empire gréco-romain, qui diffusèrent ce savoir en Europe.
Cette idée de «sauvegarde et transmission» par l'Islam est
un autre mythe. Tout d'abord, les textes classiques n'ont jamais été
«perdus» puis «récupérés» pour être gracieusement «transmis» à un Moyen Age
européen ignorant. Ils ont été commentés et conservés dans l'Empire chrétien
gréco-romain («byzantin») pendant des siècles avant et après l'apparition de
l'Islam. Michael H. Harris observe ainsi dans History of Libraries in
the Western World que les textes classiques étaient toujours
disponibles pour les peuples de l'empire et les Occidentaux qui avaient un
contact diplomatique et culturel avec eux. Au moins 75 % des classiques
grecs que nous connaissons aujourd'hui proviennent de copies réalisées sous
l'empire. L'historien John Julius Norwich observe quant à lui qu'«une grande
partie de ce que nous savons de l'Antiquité - en particulier la
littérature hellénique et romaine et la loi romaine - aurait été perdue pour
toujours sans les érudits et les scribes de Constantinople».
Les intellectuels musulmans, propagandistes du même calife
qui fut le pionnier de l'inquisition islamique, affirmèrent à maintes reprises
que le christianisme avait empêché les Rum (les habitants de l'Empire
gréco-romain) de profiter du savoir classique. Cela ne correspond pas aux faits,
comme l'ont montré Speros Vryonis et d'autres, et comme le prouve l'essor
donné, par les chrétiens de l'empire, au savoir grec antique. Les Arabes
goûtèrent d'ailleurs ce développement lorsque leurs vastes flottes furent
écrasées par le fameux «feu grec» de la marine grecque chrétienne, moins
imposante en nombre mais technologiquement supérieure.
Les Grecs eux-mêmes étaient conscients de la supériorité
de leur civilisation et de la propagande que les musulmans menaient contre
elle. Quand, au IXe siècle, saint Cyrille, l'apôtre des Slaves, fut envoyé
par l'empereur romain en ambassade auprès des Arabes, il les étonna par ses
connaissances philosophiques et scientifiques. L'historienne Maria Mavroudi
raconte: «Lorsqu'ils lui demandèrent comment il lui était possible de savoir
autant de choses, il [Cyril] fit une comparaison entre la réaction musulmane à
son érudition et la fierté de quelqu'un qui gardait l'eau de mer dans une outre
à vin en se vantant de posséder un liquide rare. Finalement, il rencontra un homme
provenant d'une région en bord de mer, qui lui expliqua que seul un fou se
vanterait du contenu de l'outre, car les gens de sa région possédaient une
abondance infinie d'eau de mer. Les musulmans sont semblables à l'homme
possédant l'outre, et les [Grecs] à l'homme du bord de mer parce que, comme
concluait le saint en réponse, tout apprentissage émanait des [Grecs].»
« Grâce aux traductions réalisées au monastère du
Mont-Saint-Michel, les érudits médiévaux n'avaient guère besoin de traductions
depuis l'arabe. »
Saint Thomas d'Aquin lut Aristote grâce aux traductions
réalisées directement du grec au latin par Guillaume de Moerbeke (1215-1286),
un dominicain qui fut évêque de Corinthe. Ce dernier effectua plus de
vingt-cinq traductions d'Aristote en plus de traductions d'Archimède, de
Proclus, de Ptolémée, de Galien et de beaucoup d'autres penseurs grecs.
Plusieurs ouvrages d'Aristote étaient à la disposition des érudits chrétiens du
Moyen Age dans des traductions latines remontant à Boèce (VIe siècle)
et à Marius Victorinus (IVe siècle). La Columbia History of
Western Philosophy nous rappelle qu'à la fin du XIIe siècle, «les
auteurs de l'Occident latin connaissaient bien la logique (Organon)
d'Aristote». Sylvain Gouguenheim a montré que, grâce aux traductions réalisées
au monastère du Mont-Saint-Michel, les érudits médiévaux n'avaient guère besoin
de traductions depuis l'arabe.
En réalité, ce sont les érudits chrétiens qui transmirent le
savoir grec aux musulmans, après la conquête par l'Islam des régions (Moyen-Orient
et Afrique du Nord) où une riche civilisation chrétienne grecque s'était
développée - une civilisation que l'Islam s'attacha bien entendu à détruire.
Les traductions effectuées directement du grec
qu'appréciaient les savants occidentaux contrastent avec les traductions
utilisées par des gens comme Ibn Rushd («Averroès»), qui étaient de vieilles
traductions arabes réalisées par des érudits chrétiens à partir de traductions
syriaques, elles-mêmes traduites par des érudits chrétiens à partir des textes
grecs qui restaient dans les territoires de l'Empire gréco-romain chrétien
conquis par les musulmans. Un fait qui résiste aux allégations sur «l'influence
profonde» qu'auraient eue sur l'Europe les «commentaires» d'Aristote par les
musulmans.
« Les savants grecs de Constantinople qui enseignaient en
Italie avaient pointé du doigt les erreurs commises par ceux qui se fiaient à
Averroès pour comprendre Aristote.»
L'humaniste Juan Luis Vives a remarqué que, dans son
«commentaire» d'Aristote (dans la traduction latine utilisée en Europe),
Averroès, considéré comme «le plus grand philosophe andalou», fait référence à
Héraclite comme à une secte: les «Herculéens». Il affirme que le premier
philosophe de cette secte «herculéenne» est Socrate. Vives constata aussi
qu'Averroès confondait Cratylus avec Démocrite et Pythagore avec Protagoras.
L'humaniste Marsile Ficin considérait qu'Averroès ne comprenait pas Aristote.
Plus tôt, les savants grecs de Constantinople qui enseignaient en Italie
avaient pointé du doigt les erreurs commises par ceux qui se fiaient à Averroès
pour comprendre Aristote.
Averroès était sans aucun doute un homme doté d'une grande
intelligence ; il avait même de merveilleuses intuitions
aristotéliciennes, comme nous l'assurent aujourd'hui les experts en philosophie
islamique. Mais son métier n'était pas d'être un philosophe (soit un praticien
de la philosophia, concept inconnu des Arabes avant leur rencontre avec les
Grecs, qu'ils embrouillèrent avec le mot arabe falsafa). Son métier était celui
d'un éminent juge de la charia à Cordoue. Il a écrit un formidable traité
d'instruction pour les juges de la charia, où il discute les opinions des
clercs islamiques savants sur des sujets d'importance, comme la façon dont il
faut, selon la religion, lapider une femme musulmane adultère (Averroès accepte
le consensus de la jurisprudence islamique malikite selon laquelle il n'est pas
obligatoire de la placer dans un trou pour la lapider). Il explique comment le
pèlerinage à La Mecque devient invalide si les «deux circoncisions» (de
l'homme et de la femme) sont entrées en contact. Il disserte sur le jihad,
compris comme la guerre sainte et non comme «un combat spirituel pour résister
à la tentation et devenir le meilleur possible».
Tout au long de l'histoire de l'Empire gréco-romain
chrétien, les savants grecs ont apporté le savoir antique à l'Europe. Vers la
fin de l'empire, dont l'Islam était en train de détruire la civilisation
entière, cette transmission s'intensifia, tandis que de plus en plus de Grecs se
rendaient en Italie, apportant un savoir et des textes précieux. Ils furent des
figures clés de ce mouvement culturel que nous appelons la Renaissance.
L'Espagne musulmane, d'al-Andalus à la Reconquista,
132 pages, 8,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.
Dario Fernandez-Morera
Contenus sponsorisés
L'Espagne
d'al-Andalus : Quel rôle l'immigrationa-t-elle joué dans la conquête ?
- Par Dario
Fernandez-Morera
- Publié le
14/02/2018 à 09:49
AL-ANDALUS 1/8 - Al-Andalus a suscité au fil des siècles
de nombreuses légendes entretenant le mythe d'un « paradis andalou ». Le
Figaro Histoireconsacre un numéro exceptionnel à l'Espagne musulmane : la
conquête au début du VIIIe siècle fut fulgurante et impressionnante au vu de
l'étendue du territoire concerné.
L'arabisant Felipe Maillo Salgado observe que les chiffres
varient selon les sources, mais que l'invasion initiale devait comprendre moins
de 12 000 Berbères menés par Tariq, suivis d'environ
18 000 combattants arabes menés par Musa ibn Nusayr. Le fait que
quelques milliers de combattants islamiques aient pu conquérir en quelques
années un si vaste territoire n'est pas aussi étonnant que beaucoup
d'historiens le pensent. Des armées aux effectifs réduits peuvent réaliser des
conquêtes impressionnantes si elles bénéficient de la supériorité militaire et
de conditions favorables. Alexandre le Grand vainquit les armées de l'Empire
perse, beaucoup plus nombreuses que les siennes, et une grande partie de ce
vaste empire fut bientôt hellénisée. Les Mongols conquirent d'énormes
territoires avec des armées aux effectifs modestes. Au cours de la Seconde
Guerre mondiale, l'armée allemande a conquis et contrôlé en quelques mois, voire
quelques semaines, plusieurs pays modernes, peuplés de millions d'habitants.
Récemment, les combattants du califat islamique d'al-Baghdadi ont conquis
rapidement de très grandes régions du Moyen-Orient.
Dans al-Andalus, au fil du temps, un grand nombre des
esclaves et anciens esclaves, la plupart capturés pendant les jihads contre les
royaumes chrétiens du nord de l'Espagne, se fondirent au sein de la population.
Le génial savant Ibn Hazm, lui-même d'ascendance chrétienne - comme le fut
probablement aussi le grand Ibn Rushd (Averroès) - écrivit que tous les
souverains omeyyades descendaient de mères esclaves. Leur apparence physique
trahissait leur ascendance européenne: ils étaient blonds ou roux (et parfois
aux yeux bleus comme Abd al-Rahman III et comme le dernier Omeyyade, Hicham II,
fils d'une esclave basque). Même le fondateur de la dynastie nasride de
Grenade, Mohammed ben Nasr (mort en 1273), était appelé «le Rouge» (al-Hamar) à
cause de sa barbe rousse. Ibn al-Khatib, chroniqueur du XIVe siècle, décrivit
le peuple de Grenade comme ayant la «peau blanche». Malgré
«l'immigration», les Berbères demeurèrent toujours minoritaires.
En définitive, la majorité de la population n'était pas
composée d'«immigrés» mais de convertis apparus après la première génération
-les muladis. Ce terme, dérivé de l'élevage bovin, qui signifie
«bâtard», en dit long sur la manière dont ces convertis étaient considérés dans
al-Andalus. De nombreuses révoltes de muladis éclatèrent et
furent écrasées sans pitié.
L'Espagne musulmane, d'al-Andalus à la Reconquista,
132 pages, 8,90€, en kiosque et disponible sur le Figaro Store.
Dario Fernandez-Morera
L'Espagne
d'al-Andalus : quel a été le sort des juifs ?
AL-ANDALUS 3/9 - D'abord utile aux conquérants
musulmans, la communauté juive d'al-Andalus fut ensuite persécutée au même
titre que les populations chrétiennes.
La législation antijuive du royaume wisigoth était sévère,
mais ces lois n'étaient guère mises en œuvre en pratique. A maintes reprises,
on trouve en effet de nouvelles lois regrettant que les précédentes ne soient
pas appliquées par les chrétiens. La conversion de juifs était souvent pour eux
un moyen d'échapper à ces lois, mais elle était parfois sincère, comme le
montre l'exemple de l'évêque et historien Julien de Tolède: sa famille étant
considérée comme parfaitement convertie, l'Eglise le nomma primat de tout le
royaume. Lorsque les musulmans envahirent la péninsule, la communauté juive
était quoi qu'il en soit encore suffisamment forte pour leur être utile.
L'existence de ces lois discriminatoires explique en effet
l'alliance que nouèrent alors les juifs avec les envahisseurs. Les chroniques
musulmanes rapportent qu'après la prise d'une ville importante, les musulmans
installaient la communauté juive au pouvoir. N'ayant grâce à eux pas besoin de
laisser de grosses garnisons derrière elles pour protéger leurs lignes de
communication, les forces islamiques pouvaient progresser rapidement et créer
la surprise dans d'autres bastions chrétiens.
C'est un procédé courant des conquérants d'utiliser des
minorités opprimées contre la majorité conquise. La communauté juive prospéra
donc pendant quelques siècles, tout en restant elle aussi soumise à la
condition subalterne de dhimmi, jusqu'à ce que ses conditions
de vie se détériorent avec l'arrivée des Almoravides berbères et des Almohades:
ces derniers donnèrent aux juifs et aux chrétiens le choix entre la conversion
et la mort. Peu à peu, les juifs migrèrent alors vers les royaumes chrétiens,
où la grande majorité d'entre eux choisit finalement de vivre. D'autres, comme
Maïmonide, s'enfuirent en Egypte.
- Par Dario
Fernandez-Morera
- Mis
à jour le 12/02/2018 à 15:17
- Publié le
08/02/2018 à 11:02
L'Espagne musulmane, d'al-Andalus à la Reconquista,
132 pages, 8,90€, en kiosque et disponible sur le Figaro Store.
L'Espagne
d'al-Andalus : quel fut son apport à la médecine ?
- Par Dario
Fernandez-Morera
- Mis
à jour le 19/02/2018 à 17:40
- Publié le
15/02/2018 à 12:48
AL-ANDALUS 6/9 - Dès les premiers siècles de la
conquête, les musulmans d'al-Andalus purent bénéficier des travaux sur la
médecine venus de l'Empire romain chrétien.
Pendant les premiers siècles des conquêtes islamiques, la
connaissance que les Arabes avaient de la médecine reposait sur des textes
contemporains ou antérieurs, venus de l'Empire romain chrétien. Pendant
longtemps, les Arabes tirèrent profit des travaux des Grecs, notamment d'Aaron
d'Alexandrie et de Galien (traduits par les chrétiens du grec au syriaque et du
syriaque à l'arabe). Ils utilisèrent les œuvres de Dioscoride, traduites par le
chrétien Stephanos. Al-Maqqari rapporte qu'en 948, l'empereur chrétien
d'Orient, Armanius, offrit les œuvres de Dioscoride à Abd al-Rahman III dans
leur original grec. Personne dans l'entourage du calife ne connaissant le grec,
l'empereur envoya un moine grec en enseigner assez aux esclaves du calife pour
qu'ils puissent essayer de déchiffrer ces textes. Peter E. Pormann observe
que la pragmateia, compilation médicale réalisée par le Grec
chrétien Paul d'Egine (VIIe siècle) et traduite en arabe, est restée en
usage en Islam pendant des siècles.
Bien sûr, des penseurs islamiques comme Averroès écrivirent
ensuite de grands traités, comme le Colliget, qui est resté un
classique des études médicales en Europe jusqu'au XVIIIe siècle - bien
qu'on puisse se demander dans quelle mesure il n'était pas lui-même redevable
au savoir grec chrétien traduit en arabe. Mais il était en concurrence avec
le Dynameron, formidable compendium médical du Grec Nicolas
Myrepsos (XIIIe siècle). Quant aux hôpitaux, Timothy Miller a montré
qu'avant qu'ils n'apparaissent en Islam et dans l'Occident latin, ils avaient
déjà été développés dans l'Empire romain grec chrétien par la combinaison du
savoir médical grec et de la charité chrétienne.
L'Espagne musulmane, d'al-Andalus à la Reconquista,
132 pa
L'Espagne
musulmane, d'al-Andalus à la Reconquista
- Par Le
Figaro Histoire
- Publié le
31/01/2018 à 17:31
LE FIGARO HISTOIRE - Le Cid et
Averroès, l'Alhambra et la Reconquista... Le nouveau numéro du Figaro Histoire
décrypte les réalités et les mythes de l'Espagne musulmane.
En 711, les conquérants musulmans
envahissent le royaume wisigoth d'Espagne et le soumettent entièrement. Pendant
tout le Moyen Age, la péninsule Ibérique, devenue al-Andalus, vivra sous la loi
de l'islam. Le Figaro Histoire consacre son nouveau dossier à ces huit siècles
de domination musulmane et à la lutte des souverains chrétiens pour recouvrer
l'Espagne «perdue». Les meilleurs spécialistes en font revivre les grandes
figures comme Le Cid ou Averroès, décryptent les légendes qui ont entretenu le
mythe d'un «paradis andalou» et d'un âge d'or de la tolérance religieuse, vous
ouvrent les portes de l'Alhambra de Grenade avec ses mystérieuses inscriptions.
Au cœur de l'actualité, les
manifestations qui viennent d'agiter l'Iran sont l'occasion de dresser un bilan
du régime fondé en 1979, entre profonde stabilité et inexorables mutations.
Côté reportage, Le Figaro Histoire vous dévoile la genèse du musée du Louvre,
des collections de Louis XIV au musée universel, à travers la splendide
exposition qui lui est consacrée au Louvre Abu Dhabi. Il vous emmène aussi à la
découverte du château de Vincennes, la plus méconnue des résidences royales,
aux portes de Paris.
L'Espagne musulmane,
d'al-Andalus à la Reconquista, 132 pages, 8,90€, en kiosque jeudi 1er
février et disponible sur le Figaro Store.
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