Je désire vous introduire, vous les lecteurs, à quelques réalités sur le système banquier mondial, fondé sur la rhétorique des marchés libres, mais qui fonctionne de fait, comme un cartel global, une “super-entité” dans laquelle toutes les banques majeures du monde se possèdent l’une l’autre et qui possèdent les actions de contrôle des plus grandes multinationales au monde, qui influencent les gouvernements et leur politique en ayant les politiciens dans leur poche, qui s’engagent de manière coutumière dans la fraude et la corruption, blanchissent des centaines de milliards de dollars d’argent sale de la drogue, sans mentionner les ventes d’armes illégales et le financement terroriste.
Ces banques sont “les trop grosses pour échouer” ou les “trop grosses pour mettre en prison”, qui sont au centre de notre économie mondiale, de ce que nous appelons le “libre-échange”, impliquant que les banques mondiales et les entreprises ont “carte blanche” pour faire ce qui leur plait, s’engager dans des activités criminelles ouvertes, voler des milliers de milliards de dollars en richesse qui sont cachées offshore dans des paradis fiscaux, tout en ne recevant qu’une tape sur la main pour leur méconduite. Ceci est le véritable “libre-échange”, un cartel banquier globaliste générant de très hauts profits et fonctionnant comme une mafia financière mondiale.
Andrew Gavin Marshall
Samedi 3 Novembre 2012
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La recherche scientifique prouve l’existence d’une “super-entité” financière globale
En Octobre 2011, la revue “New Scientist” a rapporté qu’une étude scientifique sur le système financier mondial a été entreprise par trois théoriciens des systèmes complexes du Swiss Federal Institute of Technology de Zürich en Suisse. La conclusion de cette étude révèle ce que bien des théoriciens et des observateurs ont noté depuis des années, des décennies et de fait, des siècles, à savoir: “Une analyse des relations entre 43 000 entreprises transnationales a identifié a groupe relativement restreint d’entreprises, principalement des banques, qui ont un pouvoir totalement disproportionné sur l’économie mondiale”. Comme un des chercheurs l’a formulé: “La réalité est tellement complexe, que nous devons sortir du dogme, que ce soit de la théorie du complot ou du marché de libre-échange… Notre analyse est basée sur la réalité.” Utilisant une base de données listant 37 millions d’entreprises et d’investisseurs dans le monde entier, les chercheurs ont étudié toutes les 43 060 entreprises transnationales (ETN), et ce incluant les co-propriétés les liant entre elles.[1]
La cartographie du “pouvoir” fut faite par un modèle construit montrant quelles entreprises contrôlaient quelles autres au travers de l’actionnariat. La toile de propriété révéla un noyau dur de 1318 entreprises qui avaient des liens avec deux ou plus autres entreprises. Ce “noyau” fut prouvé posséder environ 80% des revenus mondiaux pour l’ensemble des 43 000 ETN. Ensuite vint ce que les chercheurs référèrent comme étant la “super-entité” de 147 entreprises très étroitement imbriquées les unes avec les autres, qui se possèdent toutes l’une l’autre et qui possèdent collectivement 40% de la richesse totale du réseau entier. Un des chercheurs nota: “De fait, moins de 1% des entreprises étaient capables de contrôler 40% du réseau entier”. Ce réseau pose une grave menace à l’économie mondiale, car “si une entreprise souffre et est en détresse… cela se propage”. L’étude fut faite avec une base de données antérieure à la crise économique, ainsi alors que la crise a forcé certaines entreprises comme Lehman Brothers à mourir et d’autres à émerger, la “super-entité” serait maintenant encore plus connectée, concentrée et problématique pour l’économie.[2]
Les 50 top entreprises sur la liste de cette super-entité incorporent (en 2007): Barclays Plc (1), Capital Group Companies Inc (2), FMR Corporation (3), AXA (4), State Street Corporation (5), JP Morgan Chase & Co. (6), UBS AG (9), Merrill Lynch & Co Inc (10), Deutsche Bank (12), Credit Suisse Group (14), Bank of New York Mellon Corp (16), Goldman Sachs Group (18), Morgan Stanley (21), Société Générale (24), Bank of America Corporation (25), Lloyds TSB Group (26), Lehman Brothers Holdings (34), Sun Life Financial (35), ING Groep (41), BNP Paribas (46), et plusieurs autres.[3]
Aux Etats-Unis, cinq banques contrôlent la moitié de l’économie: JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo et Goldman Sachs Group; elles possèdent collectivement 8500 milliards de dollars en avoirs à la fin de 2011, ce qui est équivalent à environ 56% de l’économie des Etats-Unis. Ces données sont conformes à celles divulguées par les banquiers centraux de la réserve fédérale. En 2007, les biens et avoirs des plus grandes banques comptaient pour 43% de l’économie états-unienne. Donc la crise a rendu ces banques plus grosses et plus puissantes que jamais. Parce que le gouvernement a invoqué le vocable de “trop grosses pour échouer”, ce qui veut dire que les grosses banques seront sauvées car elles sont trop importantes économiquement, ces grosses banques ont des intérêts à donc continuer de prendre des risques de plus en plus grands parc e qu’elles savent qu’elles seront sauvées à la fin (NdT: avec les deniers publics). Essentiellement, ceci représente une police d’assurance pour une attitude criminelle à prendre des risques. L’ancien président de la banque de la réserve fédérale de Minneapolis a déclaré: “Les participants du marché pensent que rien n’a changé, que les trop-grosses-pour-échouer sont toujours intactes.” Rappelez-vous que le mot “marché” veut dire “cartel banquier” (ou “super-entité” si vous préférez). Ainsi, ils construisent de nouvelles bulles et achètes des bonds du trésor (de la dette souveraine), rendant le système financier mondial encore plus insécure et à risque d’un plus grand effondrement que celui qui eut lieu en 2008.[4]
Quand les politiciens, les économistes et autres réfèrent au “marchés financiers”, ils réfèrent en fait à la “super-entité” des institutions de l’entreprise financière qui dominent, collectivement, l’économie mondiale. Par exemple, le rôle des marchés financiers dans la crise de la dette qui a ravagée l’Europe ces deux dernières années est souvent référé comme étant une “discipline de marché”, qui voit des marchés financiers spéculer contre la capacité des nations à repayer leur dette ou intérêts de leur dette, d’agences de notation financière qui diminuent la valeur du crédit des nations, qui spéculent sur les bons du trésor (plus d’intérêt sur la dette du gouvernement) et qui plongent les pays toujours plus avant dans la crise, forçant la classe politique à imposer des mesures d’austérité et de restructuration afin de restaurer la “confiance des marchés”. Ce processus est appelé la “discipline de marché”, mais de manière plus précise, cela est en fait du “terrorisme financier” ou “une guerre de marché”, avec le terme de “marché” se référant spécifiquement à la “super-entité”. Quelle que soit la terminologie employée, la discipline de marché est de manière ultime une euphémisme pour guerre de classes.[5]
Le supra-gouvernement mondialiste et le “libre-échange”
En Décembre 2011, Roger Altman, l’ancien secrétaire d’état aux finances du gouvernement Clinton écrivit un article dans le Financial Times dans lequel il expliquait que les marchés financiers “agissaient de fait comme un supra-gouvernement mondial”, notant:
“Ils éliminent des régimes politiques retranchés là où le processus politique normal ne pouvait rien faire. Ils forcent l’austérité, les sauvetages des banques et autres changements de politique majeurs. Leur influence est énorme comparé aux institutions multilatérales comme le FMI. En fait, laissant de côté l’arsenal nucléaire inutilisable, ils sont devenus les forces les plus puissantes sur terre.”[6]
Altman continuait son explication en disant que lorsque le pouvoir de ce “supra-gouvernement mondialiste” est en branle “l’impact sur la société est immédiat et peut-être douloureux, par une augmentation fréquente du chômage par exemple et l’échec des gouvernements”. Mais bien sûr en tant qu’ancien officiel du ministère des finances, il endossa ce supra-gouvernement mondial, écrivant: “Les effets à long terme peuvent souvent être transformateurs et positifs”. Puis il conclut : “Que ce pouvoir soit sain ou pas est à côté de la question. Il est permanent…. Il n’y a pas moyen d’arrêter les marchés financiers de gendarmer le monde.”[7] En d’autres termes, le “supra-gouvernement” mondialiste, “super-entité” des marchés financiers pratique l’extorsion financière, renverse des gouvernements et appauvrit les populations, mais ceci est ultimement “positif” et “permanent”, du moins du point de vue d’un ancien haut fonctionnaire du ministère des finances américain. Du point de vue de ceux qui sont de fait appauvris, les populations elles-mêmes, “positif” n’est pas nécessairement le mot qui vient immédiatement à l’esprit.
Dans l’ère de la mondialisation, l’argent ou le capital, passe allègrement au travers des frontières avec les banques, hedge funds et autres institutions financières agissant comme l’avant-garde d’un nouvel ordre international de gouvernance mondiale. Là où va la finance, les entreprises suivent, là où les entreprises s’aventurent, les états puissants protègent leurs intérêts. Notre système mondial est un système de capitalisme d’état où les intérêts de l’état et des entreprises sont interdépendants et mutuellement bénéfiques, du moins pour ceux qui sont au pouvoir. Aujourd’hui, les institutions financières ayant les banques à leur botte, ont atteint un pouvoir sans précédent et une influence gigantesque dans les sociétés à capitalisme d’état. Les banques sont devenues plus grosses que jamais dans l’histoire, préserver par une police d’assurance appelée “trop grosse pour échouer”, ce qui veut dire que malgré leur attitude criminelle et irresponsable, le gouvernement quel qu’il soit leur viendra toujours en aide comme il l’a toujours fait. Les marchés financiers incluent également ces agences de notation, qui déterminent soi-disant la valeur du crédit des banques, des entreprises et de nations entières. Au plus bas la note, au plus risqué l’investissement, et donc au plus haut les intérêts de l’argent emprunté. Les pays qui ne suivent pas les diktats des marchés financiers sont punis avec une baisse de leur note de crédit et donc en découle des intérêts d’emprunt plus importants, des attaques spéculatives et dans le cas de la Grèce et de l’Italie en Novembre 2011, leur gouvernement élu démocratiquement a été enlevé et remplacé par une administration technocratique constituée de banquiers et d’économistes qui poussent ensuite des mesures de réajustement et d’austérité qui appauvrissent et exploitent les populations. Dans l’âge de la “super-entité” d’un “supra-gouvernement”, il n’y a plus de temps pour contester le processus formel de la démocratie libérale, ils parlent business et si vos gouvernement élus ne succombent pas à la “discipline de marché”, ils seront mis à pied et remplacé par ce qui en d’autres circonstances serait appelé un “coup d’état.”
Les banques et les institutions financières donnent la liquidité ou les fonds pour ce que nous appelons le “libre-échange”. Les marchés libres en principe permettraient la concurrence libre entre les entreprises et les pays, chacune produisant son avantage comparatif, produisant ce pour quoi ils sont les meilleurs, et commerçant avec les autres sur le marché international, ainsi toutes les parties progresseraient dans les standards de vie et l’accumulation de richesses ensemble. Le marché libre, le libre-échange, n’est bien sûr que pure mythologie. En pratique, ce que nous appelons le “libre-échange” n’est qu’un système hautement protectionniste, régimenté, régulé et créé pour affaiblir la concurrence et renforcer le monopole. Le “libre-échange”, le “marché libre” sert ce but pour le seul bénéfice de grosses banques et entreprises.
Quand nous utilisons le terme de “libre-échange”, nous nous référons généralement à la “véritable” économie, légitime et légale. Quand on parle de marchés illégitimes, par exemple, le trafic de drogue mondial, nous ne nous référons pas au terme de “libre-échange” ou de “marché libre”, mais plutôt de “marché illégal”, géré par des cartels. Les cartels comme les entreprises, sont des institutions totalitaires organisées et hiérarchisées, où décisions et pouvoir s’exercent du haut vers la bas, avec généralement pas ou peu d’influence de la base vers le haut. Les grandes entreprises multinationales, comme les grands cartels internationaux, cherchent à contrôler leur secteur de marché particulier dans les nations, les régions et au delà. Bien souvent, une coopération entre les entreprises leur permet de fonctionner de manière oligopolistique, où elles contrôlent de manière collective la totalité d’un marché, se le partageant entre elles. Les majors du pétrole, les firmes de l’agro-industrie, des télécommunications, de la pharmacie, les contracteurs militaires et les entreprises de gestion de l’eau sont fort connues pour ces types d’activités.
Des cartels ont été reconnus pour s’engager dans une pratique similaire, bien qu’ils soient plus typiquement compétitifs les uns envers les autres. Quand des intérêts sont menacés, ce qui est définit lorsque qu’une entreprise ou un cartel est en passe de perdre sa domination totale sur un marché dans une région particulière, des conflits se font jour, le plus souvent violemment, avec la possibilité de coups d’état, d’assassinats, de campagnes de terreur et même de guerre. Ceci se passe quand l’état intervient pour protéger le marché pour les intérêts du cartel ou des entreprises. Ainsi fonctionne le commerce international de la drogue, de manière similaire à celle de l’économie “légitime”. Le commerce illicite de la drogue est autant un “libre-échange” que celui de l’automobile ou du pétrole. Et bien sûr, l’argent finit sa course au même endroit: dans le supra-gouvernement mondialiste des “marchés financiers”.
Cartel banquier ou de la drogue… Quelle différence ?
En 2009, le bureau des Nations-Unies pour le crime et le trafic de drogue a rapporté que des milliards de dollars de l’argent de la drogue avaient sauvé des banques importantes durant la crise financière, leur donnant une liquidité dont elles avaient besoin. Antonio Maria Costa, le patron de ce bureau de l’ONU a dit que l’argent de la drogue “était le seul capital d’investissement en liquide”, qui était à la disposition des banques au bord de la banqueroute, avec environ 325 milliards de dollars de l’argent de la drogue absorbés par le système financier. Sans identifier des pays ou des banques spécifiques, Costa déclara que “des prêts inter-banques furent financés par de l’argent émanant du trafic de la drogue et d’autres activités illégales… Il y a des indications que certaines banques ont été sauvées de cette façon.”[8]
En 2010, la banque Wachovia (depuis rachetée par la Wells Fargo) a payé la plus grande transaction jamais enregistrée par le US bank secrecy act, payant une amende de 50 millions de dollars et abandonnant 110 millions de dollars de revenus de la drogue, dont la banque a blanchi quelques 378,4 milliards de dollars depuis le Mexique. Le procureur général de l’affaire déclara: “Le mépris évident de la banque Wachovia pour nos lois bancaires a virtuellement donné aux cartels internationaux du trafic de cocaïne carte blanche pour financer leurs opérations.” L’amende qu’a payée la banque pour avoir lavé des centaines de milliards de dollars du trafic de la drogue représentait moins de 2% du bénéfice total de la dite banque pour l’exercice de 2009. La même semaine qu’eut lieu ce règlement, les actions en bourse de Wells Fargo montèrent. La banque admit dans une déclaration que “Dès 2004, Wachovia avait compris le risque impliqué pour tenir un tel compte, mais malgré les avertissements, Wachovia demeura dans ces affaires.” L’enquêteur en chef sur cette affaire de blanchiment d’argent, Martin Woods, basé à Londres, a découvert que Wachovia avait en fait reçu 6 ou 7000 demandes d’information de la part du gouvernement fédéral concernant ses activités mexicaines, sur lesquelles Woods commenta: “Un chiffre incroyable. On peut se demander à partir de quel chiffre des gens en haut lieu commencent à se poser des questions sur le fait qu’il y a vraisemblablement quelque chose de très, très grave là dessous ?” Woods avait été embauché par la branche Wachovia de Londres comme officier anti-blanchiment d’argent en 2005 et quand en 2007, une enquête officielle fut ouverte sur les opérations mexicaines de Wachovia, Woods fut informé par la banque “qu’il n’avait pas travaillé aux standards requis” et qu’en d’autres termes, il faisait en fait son travail. Au sujet du paiement de Wachovia, Woods fit ce commentaire: “
“Les autorités de régulation ne doivent pas passer plus de temps là dessus et elles ne doivent pas pousser aussi loin qu’un procès pour crime. Elles doivent juste entrer la procédure criminelle et demander pour un arrangement hors cour de justice. Les gens de loi font ce qu’ils sont supposés faire, mais à quoi bon ? tous ces gens gérant tout cet argent provenant du trafic de la drogue et de meurtres et personne ne va pas en prison ?” [9]
Comme l’ancien tsar du bureau contre le crime et le trafic de drogue de l’ONU Antonio Maria Costa l’avait dit: “La connexion entre le crime organisé et les institutions financières commença à la fin des années 1970, début des années 1980… lorsque la mafia s’est mondialisée”, tout comme les autres marchés. Martin Woods ajouta même que “Ceci est le fruit de meurtres et de la misère au Mexique et de drogue vendue à travers le monde”, et pourtant personne n’est envoyé en prison, “Quel est le résultat du règlement hors cour pour la lutte contre le trafic de drogue et ses cartels ? Rien ! cela ne rend pas plus facile le travail des forces de l’ordre et cela encourage les cartels et quiconque veut faire de l’argent en blanchissant ces dollars de sang. Où est le risque ? Il n’y en a pas.” Il ajouta: “Est-il dans l’intérêt du peuple américain d’encourager à la fois les cartels de la drogue et les banques de cette manière ? Est-ce dans l’intérêt du peuple mexicain ? C’est simple: si vous ne voyez pas la relation entre le blanchiment de l’argent par les banques et les 30 000 personnes tuées au Mexique, vous êtes complètement à côté de la plaque.” Woods, qui opère maintenant sa propre entreprise de consultation a dit à l’Observer en 2011 que “ New York et Londres sont devenus les deux plus grosses blanchisseries d’argent sale du crime et de la drogue et paradis fiscaux. Ce ne sont pas les îles Caïmans ou l’île de Man ou Jersey. La grande lessive se passe au beau milieu de la City de Londres et de Wall Street.”[10]
Tout comme le programme du “trop gros pour échouer” est une assurance pour les grosses banques pour qu’elles puissent continuer à s’engager dans des activités criminelles, prenant davantage de risques pris toujours plus grands avec la garantie absolue qu’elles seront protégées, les règlements extra judiciaires et le manque de mises en accusations criminelles pour les banques blanchissant l’argent de la drogue donne l’incentif de continuer à laver plus blanc des milliards de dollars de l’argent de la drogue, parce que tant que l’amende encourue est bien plus petite que les profits accumulés par ces malversations, cela revient toujours à une simple analyse de coût-profit: si le coût d’être pris à laver l’argent sale de la drogue est toujours inférieur au profit, alors il est avantageux de continuer la pratique. La même analyse coût-profit vaut pour toute activité criminelle perpétrée par les banques, les institutions financières et les industries, que ce soient par la corruption, la fraude, l’escroquerie ou en violant les lois sur l’environnement, du travail ou autres régulations. Aussi loin que la pénalité est moindre que le profit, il n’y a pas de raison que cela cesse.
Un article de l’Observer en Juillet 2012 a référé les banques mondiales comme étant “les services financiers des cartels de la drogue”, notant au passage que HSBC, la plus grande banque du Royaume-Uni, a été sommée devant le sénat américain pour témoigner sur le blanchiment d’argent de la drogue des cartels mexicains, après avoir maintenu un compte “suspicieux” pendant plus de 4 ans au profit du plus gros cartel de la drogue au monde, le cartel Sinaloa du Mexique.[11], en fait, une enquête s’étalant sur plusieurs années au sein de la HSBC a révélé que la banque était non seulement un conduit du blanchiment pour l’argent mondial de la drogue, mais blanchissait également de l’argent pour des gens liés avec le terrorisme international. En Juillet 2012, alors que le sénat enquêtait publiquement sur HSBC, Antonio Maria Costa déclara: “Je ne peux pas penser aujourd’hui à une seule banque au monde qui n’ait pas été pénétrée par l’argent de la mafia.” Le commerce illégal mondial de la drogue est estimé générer quelques 380 milliards de dollars par an, avec la vaste majorité de l’argent provenant des marchés nord-américains et européens. Utilisant l’exemple du marché américain de 35 milliards de dollars pour la cocaïne seule, environ 1,5% de ces profits sont rétribués aux producteurs de feuilles de coca (pour la plupart de pauvres paysans) en Amérique du Sud (qui est devenu la cible de nos bombardements et campagnes de guerre chimique dans notre soi-disant “guerre contre la drogue”), tandis que les trafiquants internationaux récoltent environ 13% des bénéfices, tandis que les distributeurs engrangent eux environ 85% des bénéfices aux Etats-Unis. HSBC a été accusée de blanchir les bénéfices de ces distributeurs de drogue.[12]
Le rapport du sénat américain a conclu que HSBC a exposé le système financier américain pour “sa large contribution au blanchiment de l’argent du trafic de la drogue et du terrorisme international.” Ceci inclut des milliards de dollars de “revenus de ventes illégales de drogue aux Etats-Unis.” HSBC a reconnu dans une déclaration officielle que” dans le passé, nous avons parfois manqué aux standards fixés par les régulateurs et les clients.” Parmi ces “standards”, auxquels HSBC a “parfois manqué”, se trouvaient des exercices financiers donnés aux banques saoudiennes et du Bengladesh, qui étaient liées avec des organisations terroristes, alors que le régulateur de la banque ne prit aucune sanction contre HSBC.[13] Parmi les organisations terroristes qui recevaient potentiellement une assistance financière de HSBC au travers des banques saoudiennes, se trouvait Al Qaïda. HSBC réserva 700 millions de dollars de fonds pour couvrir de quelconques amendes qui résulteraient de ces activités, ce qui n’est pas du tout une pratique inhabituelle pour une banque. D’autres banques comme ABN Amro, Barclays, Crédit Suisse, Lloyds et ING ont toutes conclu des règlements hors cour de justice après avoir admis des transactions de facilitation financière et s’être engagées dans du blanchiment d’argent pour leurs clients à Cuba, Iran, Libye, Myanmar et Soudan.[14]
Alors que des exécutifs de HSBC comparaissaient devant le sénat, le chef du service de conformité de la banque depuis 2002, David Bagley, démissionna alors qu’il témoignait devant le comité commentant: “Malgré les meilleurs efforts et intentions de professionnels motivés, HSBC n’a pas pu remplir les attentes de nos régulateurs ainsi que les notres.”[15] Comme Ed Vulliamy l’a rapporté dans l’Observer en Mai 2012, un pauvre afro-américain du nom de Edward Dorsey Sr fut condamné pour le deal de 5,5g de cocaïne à Washington DC et fut condamné à 10 ans de prison. Dans le même temps, de l’autre côté de la rivière où Dorsey commît son crime, des exécutifs de la HSBC ont admis devant le sénat avoir blanchi des milliards de dollars d’argent de la drogue, tout comme Wachovia l’avait admis un an plus tôt, et personne ne fut envoyé en prison.[16] La leçon de tout ceci est claire: si vous êtes pauvre, noir et êtes pris avec quelques grammes de crack-cocaïne, vous pouvez vous attendre à aller en prison pour plusieurs années, en l’occurrence une décennie, mais si vous êtes riches, blancs, possédez une banque et êtes pris à blanchir des milliards de dollars (voire des centaines de milliards de dollars) de l’argent de la drogue, vous aurez une amende (mais pas importante afin que cela n’empêche pas le bénéfice) et vous aurez peut-être à démissionner. Trop gros pour échouer est simplement une autre façon de dire “trop gros pour emprisonner”.
Il n’est bien sûr pas juste de mettre toute la responsabilité du blanchiment de l’argent de la drogue sur les épaules de HSBC ou de Wachovia, comme Bloomberg l’a rapporté, les cartels de la drogue mexicains ont aussi blanchi de l’argent à travers Bank of America et même au travers de branche banquière d’American Express, de Banco Santander et de Citigroup.[17] Même le FBI a accusé la Bank of America de blanchir les fonds du cartel de la drogue mexicain.[18] Mais les banques ne lavent pas plus blanc seulement l’argent de la drogue, bien d’autres fonds illicites sont blanchis au travers des banques majeures, dont beaucoup ont déjà été mises à l’amende ou son en cours d’investigations pour leurs activités criminelles, ceci incluant JP Morgan, Standard Chartered, Crédit Suisse, Lloyds, Barclays, ING, Royal Bank of Scotland parmi d’autres.[19] Une autre banque suisse importante l’UBS a été très constante dans la fraude et dans son engagement dans des complots divers, dont bon nombre furent dirigés contre des Américains, bien que la banque ait reçu une “immunité conditionnelle” de la part du ministère de la justice américain.[20]
La fraude financière et la carte “n’allez pas en prison”
Les banques les plus importantes au monde ont été prises la main dans le sac de complots pour escroquer de petites villes et de plus grandes aux Etats-Unis, qui autorisèrent des banques comme JP Morgan Chase, GE Capital, UBS, Bank of America, Lehman Brothers, Wachovia, Bear Stearns et d’autres, de voler des milliards de dollars aux écoles, hôpitaux, bibliothèques et maisons de retraite de “virtuellement chaque état, district et territoire des Etats-Unis”, d’après un rendu de justice sur le sujet. Le vol fut commis au moyen de la manipulation du processus d’enchères publiques, quelque chose en quoi la mafia est devenue experte en ce qui concerne les contrats d’ordures ménagères et de l’industrie du bâtiment (BTP). En bref, le système bancaire fonctionne comme un système de cartel mafieux, sans mentionner le fait de l’argent pris de la mafia et des cartels eux-mêmes.[21] Des banques comme JP Morgan Chase et Goldman Sachs se sont engagés dans la corruption, la fraude, l’escroquerie et des complots qui ont eus pour résultat de mener à la banqueroute des counties entiers aux Etats-Unis (NdT: Counties = chefs lieu de cantons chez nous).[22] Elles continuent à être respectées par la classe politique qui refuse de les punir pour leur activité criminelle et au lieu de cela les récompenses avec des packages de sauvetage et suivent leurs instructions pour établir une politique.
Durant l’été 2012, un autre scandale banquier majeur a défrayé la chronique, scandale qui concernait la manipulation de taux d’emprunt inter-banques, connu sous le nom d’index Libor. Le taux Libor, expliquait le magazine l’Economist, “détermine les prix que le gens et les entreprises dans le monde entier paient pour leurs emprunts ou reçoivent pour leurs économies”, il est utilisé comme un étalon pour établir les paiements sur un marché dérivatif de 800 mille milliards de dollars, couvrant tout du taux d’intérêt des dérivatifs aux emprunts particuliers. Essentiellement, le Libor est le taux d’intérêt avec lequel les banques se prêtent les unes aux autres sur le court terme et il est établit par un “système d’honneur” dans lequel 18 banques majeures rapportent leur taux quotidien, depuis lesquels la moyenne est calculée. Cette moyenne devient le taux de Libor et se réfléchit à travers l’économie mondiale, donnant un étalon pour les gigantesques quantités de transactions s’opérant quotidiennement sur les marchés dérivatifs. Bien que ce marché des dérivatifs soit un énorme casino de spéculation totalement dérégulée, le scandale du Libor a révélé que le cartel possède le casino.
Le scandale a commencé avec Barclays, une banque britannique vieille de 300 ans, révélant que plusieurs employés ont été impliqués à trafiquer le taux Libor pour leurs propres intérêts. Plus de banques devinent bientôt impliquées et des pays autour du monde commencèrent à ouvrir des enquêtes à ce sujet et sur le rôle que leurs propres banques aient pu jouer la dedans. Début Juillet, une vingtaine de banques étaient citées dans plusieurs enquêtes ou procès intentés suite à la falsification du Libor.[23]
Parmi les banques importantes qui étaient sous le coup d’une enquête par des procureurs américains, on trouvait la Barclays, Deutsche Bank, Citigroup, JP Morgan chase, Royal Bank of Scotland, HSBC, Bank of America, Bank of Tokyo Mitsubishi, Crédit Suisse, Lloyds banking group, Rabobank, Royal Bank of Canada, Société Générale et d’autres. Des procureurs aux Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada et au Japon enquêtaient sur la collusion entre les banques majeures et les institutions du scandale et un consensus général émergea disant que le taux Libor avait été manipulé depuis au moins 2005, bien que, comme l’écrivit un ancien courtier de Morgan Stanley dans le Financial Times, le bidouillage avait commencé dès 1991, si pas avant. L’association des banquiers britanniques était responsable pour fixer les taux du Libor en sondant 18 banques majeures sur leur taux maximum et minimum quotidien. Ainsi, la tricherie d’une banque demanderait la coopération d’au moins neuf autres pour manipuler les taux de manière signifiante et que cela est effectivement un effet sur le Libor. Douglas Keenan, ancien courtier de la banque Morgan Stanley écrivit que “lIl semblerait que le bidouillage des taux du Libor ait été une pratique courante depuis au moins 1991.”[25]
Rolf Majoen, qui était à la tête d’un hedge fund appelé TFC Capital a dit au magazine allemand Der Spiegel que “la manipulation du Libor est de manière présumée le plus grand scandale financier de l’histoire”. Alors que les régulateurs commençaient à utiliser des mots comme “escroquerie organisée” et “banksters” pour décrire le scandale montant, il devint courant de se référer aux banques majeurs comme fonctionnant à la manière de la “mafia” ou d’un “cartel”.[26] Le directeur exécutif de la Barclays, Bob Diamond démissionna en disgrâce, tout comme Marcus Agius, président de la Barclays (qui sert également de PDG de la BBC et qui est marié au sein de la dynastie banquière Rothschild). Le cartel manipula le Libor pour des raisons multiples, parmi lesquelles, paraître être en meilleure santé en falsifiant leurs taux de crédit vers le haut.[27] Imaginez donner une pile de cartes de crédits à un groupe de repris de justice pour fraude à la carte de crédit tout en établissant un “système sur l’honneur”. Quelqu’un serait-il surpris d’apprendre que cela n’a pas marché ? Et bien le scandale du Libor se basait sur la même logique, à l’exception que les répercussions étaient à l’échelle planétaire.
Des courtiers de la Royal Bank of Scotland ont référencé dans des messages électroniques internes, leur participation à la mise en place d’un “cartel” qui faisait “des sommes incroyables d’argent” par la manipulation des taux d’intérêts; un courtier vétéran de la RBS écrivant quant à lui que des gérants de la banque étaient “tacitement impliqués”. Ce même courtier, qui devint un bouc émissaire de l’affaire, écrivit dans un courriel à un collègue de la Deutsche Bank que “c’est un cartel maintenant à Londres”, là où le Libor est établi.[29]
Le cartel quoi qu’il en soit, n’incluait pas seulement des banques majeures, mais demandait aussi la coopération ou au moins la négligence des régulateurs et des banques centrales. Des documents publiés par la banque de la réserve fédérale de New York et par la Banque d’Angleterre montrent une correspondance entre le président d’alors de la Fed de NY Timothy Geithner (qui est maintenant le ministre des finances d’Obama) et du gouverneur de la banque d’Angleterre Mervyn King, discutant du comment la banque Barclays manipulait les taux du Libor pendant la crise financière de 2008. Alors que la banque de la réserve fédérale de NY correspondait avec les deux autres banques Barclays et la banque d’Angleterre sur la reconnaissance de la manipulation des taux d’intérêts, elle n’a jamais dit à la banque incriminée de cesser sa pratique de falsification. Un officiel de la Barclays a même informé la fed de NY en 2008 que la banque falsifiait à la baisse le taux auquel elle pourrait emprunter aux autres banques ainsi Barclays pourrait “éviter le stigmate” d’apparaître moins solide que ses pairs, ajoutant que “d’autres banques participatrices minimisaient également leurs données de Libor.”[30]
Un employé de la Barclays a dit à la banque de la réserve fédérale de NY en Avril 2008 que “Nous savons que nous ne postons pas… Hum… un Libor honnête et bon… nous le faisons parce que, hum, si nous ne le faisions pas, cela attirerait, hum, une attention sur nous que nous ne désirons pas.” L’officiel de la fed de NY répondit: “Vous devez l’accepter… Je comprends, malgré que ce soit contre ce que vous désireriez faire. Je comprends parfaitement.” Plusieurs mois plus tard, un employé de la Barclays déclara à un officiel de la fed de NY que les taux du Libor étaient toujours “complètement bidon”.[31]
Tandis que la banque de la réserve fédérale de NY exprimait sa sympathie et compréhension pour les pauvres banques mondialistes désemparées qui devaient s’engager dans la fraude et l’escroquerie de la manipulation des taux d’intérêts afin de mentir et de pouvoir paraître en meilleure santé qu’elles ne l’étaient vraiment, la Banque d’Angleterre (BA), elle, alla même plus loin quand Paul Tucker, chef du département des marchés à la BA écrivit une note au PDG de la Barclays Bob Diamond en 2008, lui suggérant que la Barclays baisse sa déclaration de son taux de Libor, encourageant par là-même la manipulation, au lieu que de n’exprimer que sa “sympathie” envers le “besoin” de commettre une fraude.[32]
Le plus gros groupe de lobby banquier britannique, la British Bankers Association (BBA), qui est responsable de la supervision du taux du Libor dans son fonctionnement (ceux qui y voit un conflit d’intérêt sont des théoriciens du complot…), a été déchue en Septembre 2012 de son droit de superviser le Libor, elle a été remplacée par un régulateur officiel. La supervision du Libor par la BBA remonte à 1984, lorsque la City de Londres (le Wall Street britannique) a commencé une expérience afin d’établir une nouvelle manière de déterminer les taux d’intérêts, demandant au groupe lobbyiste d’établir le taux en 1986 lorsque le Libor commença.[[33] Le comité de la BBA pour les devises étrangères et les marchés monétaires est responsable de déterminer le taux du Libor et il se réunit tous les deux mois en secret, sans qu’aucune chronologie des débats ne soit jamais publiée. Qui participe à cette réunion est également tenu secret. Les portes-parole des banques du Crédit Suisse, de la RBS ou de l’UBS ont refusé de faire quelque commentaire que ce soit quant à savoir si un de leur représentant siégeait dans ce comité, tandis que la Barclays, la Deutsche Bank, HSBC, Citigroup et Bank of America n’ont même pas répondu aux courriels les sollicitant de cette question de leur participation dans ce comité, comme Bloomberg l’a rapporté. Un régulateur britannique, dans une des déclarations langue de bois du siècle a déclaré : “Il y a un apparent manque de transparence”, ajoutant à son commentaire: “le comité de la BBA ne semble pas être suffisamment ouvert et transparent pour donner le degré nécessaire de responsabilité aux firmes et aux marchés qui ont un intérêt direct de s’assurer de l’intégrité du taux de Libor établi.”[34] Quand on donne le poulailler à garder au renard, il ne faut pas s’étonner que des poules viennent à manquer.
Dans une réunion ayant eu lieu en Avril 2008 avec des officiels de la BA, Angela Knight, la patronne de la BBA a suggéré que peut-être que la BBA ne devrait plus être responsable de superviser ce qui est “le chiffre le plus important au monde”, qui est devenu une bien trop grosse affaire pour que la BBA le gère. Personne dans la réunion ne fut suffisamment inquiété pour faire quoi que ce soit et donc rien ne changera.[35] Quel était l’incentif à changer le système de toute façon ? Oui, une fraude massive existait, et cela était parfaitement compris par les banques qui y participaient ainsi que par les régulateurs et les banques centrales qui supervisaient l’affaire. Mais du côté positif, tout le monde en réchappait, donc il n’y avait aucune raison de changer le système. Du point de vue de ceux qui le gérait, le Libor fonctionnait comme il le devait. Un cartel était établi parce qu’un cartel était désiré. Le fait que cela soit hautement illégal, frauduleux et immoral était en fait complètement à côté de la plaque. Les cartels de la drogue mexicains ne se soucient pas de la légalité de leurs opérations, car elles sont par définition illégales. Ils ne sont concernés que par le simple fait d’échapper aux conséquences de leur illégalité. Il en va de même pour les cartels banquiers. Aussi loin qu’ils s’en sortent et ne subissent que des conséquences mineures de leurs opérations illégales, il n’y a pas de raisons de changer le système, en fait, il y a même un sérieux avantage à augmenter et à faire se retrancher toujours plus les opérations du cartel.
Le régulateur canadien anti-trust a commencé une enquête sur le “cartel international de banques” qui falsifie le Libor, se focalisant sur le rôle joué par des banques comme JP Morgan Chase (NdT: intérêts Rockefeller), la Royal Bank of Scotland, la Deutsche Bank, HSBC, Citigroup (NdT: Rockefeller), parmi d’autres. Un professeur de droit de l’université de Toronto fut engagé par le régulateur pour étudier le cas et commenta que : “les cartels internationaux sont un problème signifiant pour l’économie canadienne.”[36] Nous avons vraiment atteint un niveau circonstantiel d’importance lorsque les régulateurs officiels des banques réfèrent au système bancaire comme à un “cartel international”.
Une procédure judiciaire a été enregistrée par plusieurs propriétaires de maisons aux Etats-Unis, ceux-ci essaient d’attaquer en justice quelques unes des plus grosses banques mondiales pour fraude et escroquerie, puisque la manipulation du taux de Libor a provoqué une hausse de leurs remboursements, résultant en des bénéfices illégaux pour les banques. La procédure enregistrée à New York en Octobre 2012 a accusé des banques comme la Bank of America, Citigroup, Barclays, UBS, JP Morgan chase, Deutsche Bank et d’autres, pour fraude sur une période de 10 ans.[37] Pour les états et municipalités américains qui ont achetés de l’interests-swaps avant la crise financière, la manipulation du Libor a plus que doubler leurs pertes. Des banques ont vendu environ 500 milliards de dollars d’interest-rate swaps sur le marché des dérivatifs aux municipalités avant la crise, avec envrion 200 milliards de dollars de ces swaps liés au Libor. Ainsi que l’a dit à Bloomberg TV un expert spécialiste en études sur les dérivatifs: “Pratiquement tous les interest-rate swaps commencent avec Libor.” Ceci a déclenché une vague d’enquêtes dans différents états américains sur le comment la manipulation du taux du Libor a bien pu les affecter négativement.[38]
Punir la population mondiale avec la pauvreté: La vie sous le cartel mondialiste
Alors que le cartel mondial des banques criminelles manipule les taux, blanchit l’argent sale, finance les terroristes, s’engage dans une vaste corruption, escroque et demande des plans de sauvetage financiers de multi-milliers de milliards de dollars à nos gouvernements (en vendant leur dette pourrie au public essentiellement), pour ensuite s’octroyer de gigantesques bonuses, le cartel demande aussi par le moyen de la “discipline de marché”, que nos gouvernements gèrent nos dettes par le truchement de politiques d’austérité et de “réformes structurelles”, qui sont des euphémismes pour appauvrissement et exploitation. Ainsi, après que le cartel ait largement participé à créer une crise financière énorme et après que nos gouvernements l’aient récompensé de leurs activités criminelles (par les plans de sauvetage), le cartel demande maintenant que nos gouvernements nous punissent par la pauvreté et ouvrent leurs économies, leurs ressources et force de travail à une exploitation facile et pas chère par les banques et les entreprises multinationales. Ceci est appelé “la solution” pour sortir de la “grande récession”, qui est certaine de se transformer en grande dépression. La Grèce est maintenant sous le coup de deux ans et demi de politique d’austérité et de réformes “d’ajustement”, avec la dette augmentant, la pauvreté perçant les plafonds, la misère s’étalant, la santé, l’éducation et les avantages sociaux déclinant rapidement, les suicides et la faim augmentant, alors que le peuple grec est soumis à un programme de “génocide social”. La discipline de marché demande l’austérité et les ajustements structurels, en d’autres termes, la guerre des classes provoquent la pauvreté et l’exploitation.[39]
Les pays qui refusent de mettre en pratique ces programmes d’austérité et d’ajustement sont soumis au terrorisme financier de la part du “cartel international”, alors que les marchés financiers s’engagent dans la “discipline de marché” en utilisant les marchés dérivatifs pour spéculer contre la capacité d’une nation à payer les intérêts de sa dette, faisant ainsi chuter sa note et donc faisant remonter le taux auquel elle devra emprunter, ceci ayant pour effet de plonger le pays dans une crise encore plus profonde. Dans tout autre scenario, ceci serait appeler terrorisme ou dans le moindre des cas, de l’extorsion, du racket: faites ce que je vous dis ou je vais vous punir, vous détruire. Ceci correspond à ce que l’ancien officiel du ministère américain des finances, Roger Altman, appelle le nouveau “supra-gouvernement mondialiste”, qui peut forcer “l’austérité, les plans de sauvetage, et autres changements politiques” et ainsi “est devenu la force la plus puissante sur terre”.[40] Des nations, des régions et des organisations internationales courbent tous l’échine devant les diktats du “cartel international” du “supra-gouvernement mondialiste” et des pays comme la Grèce, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, le Portugal, des organisations comme l’Union Européenne, la Banque Centrale Européenne, de puissants états comme la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, d’autres organisations internationales comme le FMI, la BIS, et l’OCDE, tous demandent et implémentent des mesures d’austérité et des “réformes structurelles”. Ou bien elles suivent les ordres du “cartel international”, qu’on peut appeler communément “la main invisible” du “libre-échange”, ou bien ils défient directement la plus forte puissance de la planète. Dans une économie mondiale, un petit pays comme la Grèce défiant le “supra-gouvernement mondialiste”, c’est un peu comme le petit restaurant grec de la rue résistant à la mafia de la ville et son racket.
Aux Etats-Unis, les états qui ont été escroqués de milliards de dollars par le cartel et qui prirent une dette massive comme résultat, sont maintenant les fers de lance de l’austerité en Amérique. En 2010, environ une vingtaine d’états de l’union ont commencé à appliquer des mesures d’austérité et leur situation économique a empiré (ce qui est le résultat prévisible de l’austérité). Même les institutions qui sont les plus militantes à demander l’application de mesures d’austérité, comme l’Union européenne ou le FMI, ont reconnu dans des rapports récents, que les nations qui poursuivent une politique d’austérité pour supposément réduire leurs dettes, se retrouvent avec plus de dettes en règle générale et que ces mesures sont en fait très néfastes à l’économie. Ceci n’est pas nouveau bien sûr, il y a un vasre domaine de données sur ces trente dernières années d’austérité forcée et de restructuration à travers l’Afrique, L’Asie et l’Amérique latine (le tout poussé par le FMI, la banque mondiale et bien sûr le “cartel”), qui montre clairement que l’effet de l’austérité et de la restructuration a été de rapidement augmenter la pauvreté et faciliter l’exploitation. Alors que l’austérité touche plusieurs états aux Etats-Unis, l’emploi chute et la pauvreté augmente, les standards de vie sont sur le déclin, la récession s’approfondit et devient une dépression économique. Les populations sont punies pour les crimes du “cartel internatonal” et les fonctionnaires, les retraités, les chômeurs, les enseignants et les ouvriers prennent le blâme.[41]
Fin Octobre 2012, les CEO de 80 entreprises majeures et de banques aux Etats-Unis se sont mis en bande (comme le fait tout cartel fonctionnant bien) afin de faire pression sur le congrès, sans considération aucune de qui sera le prochain président des Etats-Unis, afin de poursuivre un agenda d’extrême austérité et de réformes structurelles. Dans une déclaration au congrès signée par les 80 CEO, la branche américaine du cartel international (sa branche la plus significative), a demandé que cette politique soit mise en place immédiatement, mais mise en œuvre graduellement afin de “donner aux Américains ke temps de s’adapter aux changements du budget fédéral”. Parmi ces demandes figure la réforme de la sécurité sociale, Medicare, Medicaid, une augmentation des impôts et une réduction des dépenses. Tout ceci au nom d’un grand programme d’austérité pour couper les dépenses sociales (NdT: ceci marque la fin de “l’état providence” aux Etats-Unis comme ailleurs) et augmenter les impôts de la population, ainsi l’appauvrissant de plus en plus. Ceci, dans les termes de la lettre au congrès “doit être bipartisan et des réformes dans tous les domaines du budget doivent être inclues.”[42] Parmi les signataires de la lettre nous trouvons les PDG de AT&T, Bank of America, Black Rock, Boeing, Caterpillar, Dow Chemical Company, General Electric, Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Merck, Microsoft, Motorola, Time Warner et Verizon parmi d’autres.[43]
Ceci est arrivé environ une semaine après qu’un groupe de 15 PDG de banques majeures eut envoyé une lettre au président Obama et au congrès des Etats-Unis donnant une leçon de morale à la classe politique et référant à son “autorité morale”, donnant leurs ordres de manière formelle à l’establishment politique, indépendemment qu’il soit démocrate ou républicain, montrant qu’ils perdent patience avec l’appareil démocratique et l’état et ont mis en garde: “La solvabilité, la capacité productive et la stabilité des Etats-Unis, ainsi que son autorité morale en tant que leader mondial, demandent que ses défis fiscaux soient satisfaits de manière crédible.” Parmi les signataires de la lettre figuraient les PDG de la Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Morgan Stanley et la Wells Fargo. Le Wall Street Journal rapportant au sujet de cette lettre, commenta l’évènement ainsi : “pour une démocratie mourante, il est tres humiliant de voir des banquiers dire à votre gouvernement ce qu’il faut faire.”, mais dans la lettre “nous voyons même des banquiers étrangers dire à notre gouvernement ce qu’il faut faire”, d’autres PDG du cartel bancaire ayant signé la lettre comme ceux de l’UBS, la Deutsche Bank, le Crédit Suisse. “Les conséquences de l’inaction” sur la dette américaine, continue la lettre “seront très graves”. En d’autres termes, la classe politique américaine a reçu une menace directe de la part du cartel banquier international, qu’il est maintenant temps de mettre en action les mesures d’austérité et de réajustement structurel ou de faire face aux conséquences du terrorisme financier.[44]
Planquer le magot: L’économie offshore dans l’âge de la ploutonomie mondialiste
Alors que les gens sont forcés à la pauvreté pour payer de mauvaises dettes de la “super-entité” du cartel mondial de la banque, de celles qui blanchissent l’argent de la drogue et constituent le “supra-gouvernement mondial”, les gens les plus riches du monde ont caché leurs vastes fortunes dans des hâvre fiscaux, toujours bien sûr avec l’aide de ces mêmes banques. James Henry, un ancien économiste pour McKinsey, une grosse firme de consultation financière, a publié un rapport important sur les paradis fiscaux en Juillet 2012 pour le réseau de justice pour les impôts, compilant des rapports de la Banque des Règlements Internationaux (BRI), du FMI et d’autres entités du secteur privé, qui révèle que les super-riches ont planqué entre 21 et 31 000 milliards de dollars (NdT: vous avez bien lu !! avec les zéros cela fait quelque chose comme cela: 31 000 000 000 000 US$ ) dans des paradis fiscaux pour éviter l’impôt. Henry a fait état de : “Cette économie cachée dans les paradis fiscaux est sufisemment grande pour avoir un impact majeur sur les estimations d’inégalité de richesse et de revenus, sur les estimations de revenus nationaux et ratio par rapport à la dette et de manière plus importante d’avoir des impacts particulièrement négatifs sur les bases de taxation domestiques des pays sources.” John Christensen du Tax Justice Network a commenté : “ L’inégalité est tellement importante, bien pire que les statistiques officielles ne le montrent, mais les politiciens comptent toujours sur la diffusion vers le bas pour redistribuer la richesse vers les plus pauvres… Ces nouvelles données montrent qu’exactement l’inverse s’est produit: depuis trois décennies maintenant, des fortunes colossales ont été siphonnées dans les comptes des paradis fiscaux d’un tout petit nombre de super-riches.” Environ 92 000 personnes, super-riches, possèdent globalement au moins 10 000 milliards de dollars en richesse offshore (paradis fiscaux) Dans bon nombre de cas, la valeur de ces biens excède de loin les dettes des pays dont elles émanent, les mêmes dettes qui sont utilisées pour maintenir ces pays et leurs populations dans la pauvreté et dans un état constant d’exploitation.[45]
Les sommes des richesses planquées sur des comptes dans des paradis fiscaux sont estimées être plus importantes que les PIB combinés des Etats-Unis et du Japon, richesses cachées dans des juridictions financières secrètes comme la Suisse ou les îles Caymans. Le processus de cacher ces richesses est grandement facilité par les banques majeures, qui sont en compétition les unes avec les autres pour attirer ces capitaux des super-riches du monde. James Henry a expliqué que les richesses de ces super-riches “sont protégées par un gang de professionnels de la finance hautement payés, professonnels émanant de la banque, des industries d’investissement, de la comptabilité et du milieu légal, qui tirent grands avantages d’une économie globale sans frontière et ayant de moins en moins de points de friction dans les échanges.”, toujours plus de cette magie du “libre-échange”. Les 10 plus grosses banques au monde, qui incluent l’UBS et le Crédit Suisse aussi bien que Goldman Sachs pour les Etats-Unis, ont géré collectivement environ 6 400 milliards de dollars sur des comptes offshore en 2010. Ainsi que le révèle le rapport “Pour beaucoup de pays en voie de développement, la valeur cumulative de toute la richesse qui s’est exilée de leurs économies depuis les années 1970, serait plus qu’assez pour payer leurs dettes au reste du monde.”, dettes qui sont pour l’essentiel de la dette odieuse, (NdT: c’est à dire illégitime et non redevable par les peuples). Ceci est exacerbé dans les pays riches en pétrole comme le Nigéria, la Russie et l’Arabie Saoudite. Le rapport explique: “Le problème ici est que l’argent est détenu par une poignée d’individus riches alors que la dette elle est soutenue et placée sur les épaules du peuple de ces nations au travers de leurs gouvernements.” Avec environ la moitié des richesses placées dans les paradis fiscaux appartenant aux 92 000 plus riches de la planète, ils représentent 0,001% de la population, une disparité bien plus importante encore que celle affichée par le mouvement Occupy Wall Street et son paradigme des 1%. Henry a commenté: “L’existence même de cette industrie financière des paradis fiscaux et le de facto statut de défiscalisation de ces capitaux énormes investis par ces super-riches clients ne survit que par le secret.”[46] Rappelez-vous, “libre-échange”, “marché-libre” veut dire que ceux qui possèdent le marché (le cartel mondial) font ce qu’ils veulent, ils sont libres de faire ce qu’ils leur plaît.
Un rapport de Citigroup datant de 2005 avait créé le terme de “ploutonomie”, pour décrire des pays “où la croissance économique est poussée et consommée en grande partie par les quelques riches” et spécifiquement identifiée au Royaunme-Uni, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis comme étant quatre ploutonomies. Gardant à l’esprit que le rapport fut publié trois ans avant la crise de 2008, le rapport de Citigroup expliquait: “Une augmentation drastique des biens et des dividendes ajoutés à un traitement favorable par des gouvernements tous aussi favorables au marché ont permis aux riches de prospérer et de devenir une bien plus grande partie de l’économie dans des pays ploutonomiques.”, et que “les riches sont en bonne condition financière.”[47] Ce ne sont que les autres qui souffrent, ce qui par définition “est une économie fonctionnant bien”. Comme le rapporta la réserve fédérale américaine “le top 1% des foyers de la nation possède plus de la moitié des actions de la nation entière” et “ils contrôlent également plus de 16 000 milliards de dollards de richesses et de biens, plus que les 90% du bas.” Le terme de “ploutonomie” est spécifiquement utilisé pour “décrire un pays qui est défini par une inégalité massive de revenus et de richesse.” Et ils ont ces trois caractéristiques de base d’après le rapport de la Citigroup:
1. Ils sont tous créés par “des gains en productivité technologiques perturbateurs, des innovations financières, des gouvernements coopératifs amicaux et capitalistes, des immigrants… la loi et des inventions patentées. Souvent ces vagues de richesse impliquent une grande complexité qui est la plus exploitée par les riches et les éduqués de cette période.”
2. Il n’y a pas de “consommaeur moyen” dans les ploutonomies. Il n’y a que les riches et le reste de la population. Les riches comptent pour une portion disproportionnée de la population, tandis que les non-riches ne représentent qu’une petit portion du gâteau national.” (stratège du citigroup Ajay) Kapour estime qu’en 2005, les 20% des plus riches ont été responsables de 60% des dépenses.
3. Les ploutonomies ont pas mal de chances d’être plus importantes dans le futur, nourries par des gouvernements capitalistes, une productivité plus orientée vers la haute technologie et la mondialisation.[48]
Kapour qui est l’auteur de ce rapport de la Citigroup a établi qu’il y avait aussi des risques à la ploutonomie, “ceci incluant la guerre, l’inflation, les crises financières, la fin de la révolution technologique et une pression politique populiste”, mais “les riches auront toujours plus de chances de devenir plus riches et de profiter de toujours plus de part de la richesse globale dans les années à venir”.[49]
En Février 2011, Ajay Kapour, l’auteur de ce rapport de la Citigroup, qui a intégré maintenant la Deutsche Bank, a donné une interview où il explique que “l’économie mondiale est maintenant plus dépendante des dépenses et de la consommation des riches” et que “la consommation ploutonomique est presque 10 fois plus volatile que celle du consommateur moyen.” Il explique plus avant que des niveaux de dettes plus élevés sont un signe de ploutonomies:
“Nous avons une économie aujourd’hui dont une large fraction de la population ne paie plus d’impôts sur le revenu fédéral, à cause de la demande des droits, nous avons un système de représentation massif sans impôt. D’un autre côté, vous avez des ploutonistes qui protègent leurs acquis et les sommes recueillies par l’impôt ne sont plus suffisantes pour payer les demandes de chacun. Donc je suis arrivé à la conclusion que les déficits budgétaires sont biaisés en faveur de devenir plus gros et encore plus gros. Les déficits budgétaires vont devenir une manifestation de la ploutonomie.”[50]
La ploutonomie est largement caractérisée par le manque d’une classe moyenne vibrante et consumériste. Ceci est une caractéristique qui s’est accélérée ces dernières décennies, particulièrement en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne, où la classe moyenne est très endettée. La classe moyenne a existé comme classe consommatrice, conservant la classe plus basse dans un état de soumission et en maintenant la classe supérieure dans la sécurité et riche en consommant leurs produits, produits avec le travail de la classe inférieure.
Les ploutonomies les plus avancées au monde sont les nations les plus avancées industriellement et technologiquement, où les entreprises et banques majeures sont largement subventionnées et protégées par l’état, comme cela est typique dans une société capitaliste d’état. Alors que les sociétés état-capitalistes industrielles du nord riche ont été capables de s’industrialiser et de faire croître leur richesse grâce à des mesures hautememt protectonnistes, les pauvres natons du sud (Afrique, Asie, Amérique latine) étaient sujettes quant à elles à la politique du “libre-échange”, du “libre-marché”, qui ouvrit leurs économies afin qu’elles soient pillées et exploitées par les riches nations du Nord. Aucun pays n’est jamais devenu une puissance industrielle en mettant en œuvre une politique de “libre-échange”, de “libre-marché”, mais bien au contraire en faisant l’inverse: grosses subventions, protection de l’état pour les industries clés, les technologies et les entités entrepreneuriales.
Alors que le “tiers monde” fut obligé d’embrasser les politiques du “libre-échange” juste pour être capables d’obtenir des prêts, le résultat prévisible s’est produit: appauvrissement de masse et exploitation. Les états du “tiers monde” étaient gérés par une petite élite qui dominait ces pays économiquement et politiquement et qui cachaient leur fortune volée dans des banques étrangères et dans des paradis fiscaux. Maintenant, dans cette crise économique mondiale qui ravage le monde depuis ces quatre dernières années, les pays riches de l’hémisphère nord appliquent eux-mêmes des politiques de “libre-échange” identiques, créées pour soumettre les populations à la “discipline de marché”, tout en augmentant les politiques protectionistes et subventionnées pour les entreprises multinationales et les banques. Il est important ici de noter que la “discipline de marché” et les politiques de “libre-échange” ne sont faites que pour les populations, jamais pour les élites. Les travailleurs, les étudiants, les personnes âgées, les pauvres et le grand nombre sont soumis à la “discipline de marché” tandis que les banques et les multinationales continuent à être lourdement subventionnées (comme étant les récipiendaires de la plus grosse part d’avantages sociaux) et protégées par l’état en général. Ainsi, de la même manière que nos banques et nos entreprises ont pillé le tiers monde avec une vorace rapacité ces trois dernières décennies, maintenant ils vont être capables de le faire avec les populations de nations riches elles-mêmes. L’état va se transformer, comme il l’a fait dans le “tiers monde”, en une institution typiquement totalitaire qui est responsable de protéger les super-riches et de contrôler, d’opprimer ou dans des cas extrêmes de résistance, d’éliminer les “populations à problèmes” (c’est a dire le peuple).
Bienvenus à tous dans la ploutonomie mondiale de l’âge de l’austérité, le résultat de vivre et de tolérer surtout une “super-entité” mondialiste d’un cartel industrio-financier. Vraiment, nous devons faire une pause et pour seulement un moment, apprécier la capacité de ce cartel global de fonctionner si effectivement malgré ses activités criminelles ouvertes sans en subir les moindre répercussions légales. Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond dans une société quand un pauvre noir pris avec 5 grammes de cocaïne va en prison pour 10 ans, tandis que les exécutifs blancs, riches qui blanchissent des centaines de milliards de dollars de l’argent du traffic de la drogue ne reçoivent qu’une amende mineure et une tape gentillette sur la main (et encore…)
La leçon est claire: si vous êtes un voleur, volez des milliards, des milliers de milliards et personne ne peut rien y faire. Si vous êtes dans le commerce de la drogue: faites le dans la zone des milliards ou centaines de milliards de dollars et vous passerez au travers. Si vous ne voulez pas payer d’impôts, soyez un membre du 0,001% des super-rices de ce monde et planquez vos milliards dans des comptes offshore exonérés d’impôts. Si vous en voulez encore plus, créez une crise économique, demandez d’être sauvés par l’état par l’injection de dizaines de milliers de milliards de dollars et ensuite, dites à l’état de punir sa population par la pauvreté afin qu’elle paie pour vos erreurs (vos crimes).
En d’autres termes, si vous voulez réaliser vos fantasmes criminels, volez, mentez, profitez de la mort et de la drogue, dominez et exigez, soyez roi et commandez, devenez le hautement efficace, socialement accepté sociopathe que vous savez avoir toujours voulu être… Pensez en grand ! Pensez BANQUE. Les assassins en série, les braqueurs de banques et les vendeurs de drogue vont en prison; les banquiers reçoivent l’aide publique et une assurance vie appelée “trop gros pour échouer”.
Andrew Gavin Marshall est un chercheur indépendant, écrivain basé à Montréal au Canada. Il est le gérant du projet The People’s Book Project. Il est aussi hôte du show hebdomadaire, “Empire, Power, and People,” on BoilingFrogsPost.com.
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
url de l’article original:
http://andrewgavinmarshall.com/2012/10/28/the-global-banking-super-entity-drug-cartel-the-free-market-of-finance-capital/
Notes
[1] Andy Coghlan and Debora MacKenzie, “Revealed – the capitalist network that runs the world,” New Scientist, 24 October 2011:
http://www.newscientist.com/article/mg21228354.500-revealed–the-capitalist-network-that-runs-the-world.html
[2] Ibid.
[3] Ibid.
[4] David J. Lynch, “Banks Seen Dangerous Defying Obama’s Too-Big-to-Fail Move,” Bloomberg, 16 April 2012:
http://www.bloomberg.com/news/2012-04-16/obama-bid-to-end-too-big-to-fail-undercut-as-banks-grow.html
[5] Dean Baker, “The eurozone crisis is not about market discipline,” Al-Jazeera, 18 December 2011:
http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2011/12/2011121874651469307.html
[6] Roger Altman, “We need not fret over omnipotent markets,” The Financial Times, 1 December 2011:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/890161ac-1b69-11e1-85f8-00144feabdc0.html#axzz1fnNHC8YP
[7] Roger Altman, “We need not fret over omnipotent markets,” The Financial Times, 1 December 2011:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/890161ac-1b69-11e1-85f8-00144feabdc0.html#axzz1fnNHC8YP
[8] Rajeev Syal, “Drug money saved banks in global crisis, claims UN advisor,” The Observer, 13 December 2009:
http://www.guardian.co.uk/global/2009/dec/13/drug-money-banks-saved-un-cfief-claims
[9] Ed Vulliamy, “How a big US bank laundered billions from Mexico’s murderous drug gangs,” The Observer, 3 April 2011:
http://www.guardian.co.uk/world/2011/apr/03/us-bank-mexico-drug-gangs
[10] Ibid.
[11] Ed Vulliamy, “Global banks are the financial services wing of the drug cartels,” The Observer, 21 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/world/2012/jul/21/drug-cartels-banks-hsbc-money-laundering
[12] John Paul Rathbone, “Money laundering: Taken to the cleaners,” 20 July 2012:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/702a64a6-d25e-11e1-ac21-00144feabdc0.html#axzz2ALt54B7K
[13] Agustino Fontevecchia, “HSBC Helped Terrorists, Iran, Mexican Drug Cartels Launder Money, Senate Report Says,” Forbes, 16 July 2012:
http://www.forbes.com/sites/afontevecchia/2012/07/16/hsbc-helped-terrorists-iran-mexican-drug-cartels-launder-money-senate-report-says/
[14] Roberto Saviano, “Where the Mob Keeps its Money,” The New York Times, 25 August 2012:
http://www.nytimes.com/2012/08/26/opinion/sunday/where-the-mob-keeps-its-money.html?pagewanted=all&_r=0
[15] Dominic Rushe, “HSBC ‘sorry’ for aiding Mexican drugs lords, rogue states and terrorists,” The Guardian, 17 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/business/2012/jul/17/hsbc-executive-resigns-senate
[16] Ed Vulliamy, “Global banks are the financial services wing of the drug cartels,” The Observer, 21 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/world/2012/jul/21/drug-cartels-banks-hsbc-money-laundering
[17] Michael Smith, “Banks Financing Mexico Gangs Admitted in Wells Fargo Deal,” Bloomberg, 29 June 2010:
http://www.bloomberg.com/news/2010-06-29/banks-financing-mexico-s-drug-cartels-admitted-in-wells-fargo-s-u-s-deal.html
[18] Alexander Eichler, “Mexican Drug Cartel Laundered Money Through BofA, FBI Alleges,” The Huffington Post, 9 June 2012:
http://www.huffingtonpost.com/2012/07/09/los-zetas-laundered-money-bank-america_n_1658943.html
[19] Jessica Silver-Greenberg and Edward Wyatt, “In Laundering Case, a Lax Banking Law Obscured Money Flow,” The New York Times, 8 August 2012:
http://www.nytimes.com/2012/08/09/business/how-a-lax-banking-law-obscured-money-flow.html?pagewanted=all;
Jessica Silver-Greenberg and Ben Protess, “
Money-Laundering Inquiry Is Said to Aim at U.S. Banks,” The New York Times, 14 September 2012:
http://www.nytimes.com/2012/09/15/business/money-laundering-inquiry-said-to-target-us-banks.html?pagewanted=all&_r=0
[20] James B. Stewart, “For UBS, a Record of Averting Prosecution,” The New York Times, 20 July 2012:
http://www.nytimes.com/2012/07/21/business/ubss-track-record-of-averting-prosecution-common-sense.html?pagewanted=all
[21] Matt Taibbi, “The Scam Wall Street Learned From the Mafia,” Rolling Stone, 21 June 2012:
http://www.rollingstone.com/politics/news/the-scam-wall-street-learned-from-the-mafia-20120620
[22] William D. Cohan, “How Wall Street Scams Counties Into Bankruptcy,” Bloomberg, 1 July 2012:
http://www.bloomberg.com/news/2012-07-01/how-wall-street-scams-counties-into-bankruptcy.html
[23] “The Libor Scandal: The Rotten Heart of Finance,” The Economist, 7 July 2012:
http://www.economist.com/node/21558281
[24] Shahien Nasiripour, “Nine more banks added to Libor probe,” The Financial Times, 26 October 2012:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/6f4e7960-1f1a-11e2-be82-00144feabdc0.html#axzz2ARAog5NE
[25] Douglas Keenan, “My thwarted attempt to tell of Libor shenanigans,” The Financial Times, 26 July 2012:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/dc5f49c2-d67b-11e1-ba60-00144feabdc0.html#axzz2ARAog5NE
[26] “The Cartel: Behind the Scenes in the Libor Interest Rate Scandal,” Der Spiegel, 1 August 2012:
http://www.spiegel.de/international/business/the-libor-scandal-could-cost-leading-global-banks-billions-a-847453.html
[27] Matt Taibbi, “Why is Nobody Freaking Out About the LIBOR Banking Scandal?” Rolling Stone, 3 July 2012:
http://www.rollingstone.com/politics/blogs/taibblog/why-is-nobody-freaking-out-about-the-libor-banking-scandal-20120703
[28] Raúl Ilargi Meijer, “LIBOR Was A Criminal Conspiracy From The Start,” The Business Insider, 11 July 2012:
http://www.businessinsider.com/libor-was-a-criminal-conspiracy-from-the-start-2012-7
[29] Steven Swinford and Harry Wilson, “RBS traders boasted of Libor ‘cartel’,” The Telegraph, 26 September 2012:
http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/banksandfinance/9568087/RBS-traders-boasted-of-Libor-cartel.html
[30] Jill Treanor and Dominic Rushe, “Timothy Geithner and Mervyn King discussed Libor worries in 2008,” The Guardian, 13 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/business/2012/jul/13/tim-geithner-mervyn-king-libor
[31] Mark Gongloff, “New York Fed’s Libor Documents Reveal Cozy Relationship Between Regulators, Banks,” The Huffington Post, 13 July 2012:
http://www.huffingtonpost.com/2012/07/13/new-york-fed-libor-documents_n_1671524.html
[32] Chris Giles, “Libor scandal puts BoE in line of fire,” The Financial Times, 17 July 2012:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/68605a86-d02a-11e1-bcaa-00144feabdc0.html#axzz2ARAog5NE
[33] Jill Treanor, “British Bankers’ Association to be stripped of Libor rate-setting role,” The Guardian, 25 September 2012:
http://www.guardian.co.uk/business/2012/sep/25/bba-libor-setting-role-stripped-banks
[34] Liam Vaughan, “Secret Libor Committee Clings to Anonymity Following Scandal,” Bloomberg, 21 August 2012:
http://www.bloomberg.com/news/2012-08-20/secret-libor-committee-clings-to-anonymity-after-rigging-scandal.html
[35] David Enrich and Max Colchester, “Before Scandal, Clash Over Control of Libor,” The Wall Street Journal, 11 September 2012:
http://online.wsj.com/article/SB10000872396390443847404577631404235329424.html
[36] Andrew Mayeda, “Canada Regulator Says Has Power to Probe Libor ‘Cartel’,” Bloomberg, 22 June 2012:
http://www.bloomberg.com/news/2012-06-22/canada-regulator-says-has-power-to-probe-libor-cartel-.html
[37] Halah Touryalai, “Banks Rigged Libor To Inflate Adjustable-Rate Mortgages: Lawsuit,” Forbes, 15 October 2012:
http://www.forbes.com/sites/halahtouryalai/2012/10/15/banks-rigged-libor-to-inflate-adjustable-rate-mortgages-lawsuit/
[38] Darrell Preston, “Rigged Libor Hits States-Localities With $6 Billion: Muni Credit,” Bloomberg, 9 October 2012:
http://www.bloomberg.com/news/2012-10-09/rigged-libor-hits-states-localities-with-6-billion-muni-credit.html
[39] Andrew Gavin Marshall, “Austerity, Adjustment, and Social Genocide: Political Language and the European Debt Crisis,” Andrewgavinmarshall.com, 24 July 2012:
http://andrewgavinmarshall.com/2012/07/24/austerity-adjustment-and-social-genocide-political-language-and-the-european-debt-crisis/
[40] Roger Altman, “We need not fret over omnipotent markets,” The Financial Times, 1 December 2011:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/890161ac-1b69-11e1-85f8-00144feabdc0.html#axzz1fnNHC8YP
[41] Ben Polak and Peter K. Schott, America’s Hidden Austerity Program,” The New York Times, 11 June 2012:
http://economix.blogs.nytimes.com/2012/06/11/americas-hidden-austerity-program/;
Jason Cherkis, “A Thousand Cuts: Austerity Measures Devastate Communities Around The World,” The Huffington Post, 17 July 2012:
http://www.huffingtonpost.com/2012/07/12/austerity-measures-a-thousand-cuts_n_1666309.html;
Editorial, “The Austerity Trap,” The New York Times, 23 October 2012:
http://www.nytimes.com/2012/10/24/opinion/the-austerity-trap.html?_r=0;
Derek Thompson, “American Austerity: Why the States Cutting Spending Are Doing Worse,” The Atlantic, 21 June 2012:
http://www.theatlantic.com/business/archive/2012/06/american-austerity-why-the-states-cutting-spending-are-doing-worse/258825/
[42] “CEOs Deficit Manifesto,” The Wall Street Journal, 25 October 2012:
http://online.wsj.com/article/SB10001424052970203937004578076254182569318.html?mod=googlenews_wsj
[43] “Executives Who Signed the Fix the Debt Declaration,” The Wall Street Journal, 25 October 2012:
http://online.wsj.com/article/SB10001424052970203897404578077251928040508.html
[44] Al Lewis, “Bankers Face the Abyss,” The Wall Street Journal, 21 October 2012:
http://online.wsj.com/article/SB10000872396390444734804578064840879262594.html?mod=googlenews_wsj
[45] Heather Stewart, “Wealth doesn’t trickle down – it just floods offshore, research reveals,” The Observer, 21 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/business/2012/jul/21/offshore-wealth-global-economy-tax-havens
[46] Heather Stewart, “£13tn hoard hidden from taxman by global elite,” The Observer, 21 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/business/2012/jul/21/global-elite-tax-offshore-economy
[47] We’re living in a plutonomy, The Telegraph, 2 April 2006:
http://www.telegraph.co.uk/finance/2935809/Were-living-in-a-plutonomy.html
[48] Robert Frank, Plutonomics, The Wall Street Journal, 8 January 2007:
http://blogs.wsj.com/wealth/2007/01/08/plutonomics/
[49] Ibid.
[50] Gus Lubin, Deutsche Bank Says The ‘Global Plutonomy’ Is Stronger Than Ever, And That Means 10X More Volatility, Business Insider, 17 February 2011:
http://www.businessinsider.com/ajay-kapur-plutonomy-2011-2
En Octobre 2011, la revue “New Scientist” a rapporté qu’une étude scientifique sur le système financier mondial a été entreprise par trois théoriciens des systèmes complexes du Swiss Federal Institute of Technology de Zürich en Suisse. La conclusion de cette étude révèle ce que bien des théoriciens et des observateurs ont noté depuis des années, des décennies et de fait, des siècles, à savoir: “Une analyse des relations entre 43 000 entreprises transnationales a identifié a groupe relativement restreint d’entreprises, principalement des banques, qui ont un pouvoir totalement disproportionné sur l’économie mondiale”. Comme un des chercheurs l’a formulé: “La réalité est tellement complexe, que nous devons sortir du dogme, que ce soit de la théorie du complot ou du marché de libre-échange… Notre analyse est basée sur la réalité.” Utilisant une base de données listant 37 millions d’entreprises et d’investisseurs dans le monde entier, les chercheurs ont étudié toutes les 43 060 entreprises transnationales (ETN), et ce incluant les co-propriétés les liant entre elles.[1]
La cartographie du “pouvoir” fut faite par un modèle construit montrant quelles entreprises contrôlaient quelles autres au travers de l’actionnariat. La toile de propriété révéla un noyau dur de 1318 entreprises qui avaient des liens avec deux ou plus autres entreprises. Ce “noyau” fut prouvé posséder environ 80% des revenus mondiaux pour l’ensemble des 43 000 ETN. Ensuite vint ce que les chercheurs référèrent comme étant la “super-entité” de 147 entreprises très étroitement imbriquées les unes avec les autres, qui se possèdent toutes l’une l’autre et qui possèdent collectivement 40% de la richesse totale du réseau entier. Un des chercheurs nota: “De fait, moins de 1% des entreprises étaient capables de contrôler 40% du réseau entier”. Ce réseau pose une grave menace à l’économie mondiale, car “si une entreprise souffre et est en détresse… cela se propage”. L’étude fut faite avec une base de données antérieure à la crise économique, ainsi alors que la crise a forcé certaines entreprises comme Lehman Brothers à mourir et d’autres à émerger, la “super-entité” serait maintenant encore plus connectée, concentrée et problématique pour l’économie.[2]
Les 50 top entreprises sur la liste de cette super-entité incorporent (en 2007): Barclays Plc (1), Capital Group Companies Inc (2), FMR Corporation (3), AXA (4), State Street Corporation (5), JP Morgan Chase & Co. (6), UBS AG (9), Merrill Lynch & Co Inc (10), Deutsche Bank (12), Credit Suisse Group (14), Bank of New York Mellon Corp (16), Goldman Sachs Group (18), Morgan Stanley (21), Société Générale (24), Bank of America Corporation (25), Lloyds TSB Group (26), Lehman Brothers Holdings (34), Sun Life Financial (35), ING Groep (41), BNP Paribas (46), et plusieurs autres.[3]
Aux Etats-Unis, cinq banques contrôlent la moitié de l’économie: JP Morgan Chase, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo et Goldman Sachs Group; elles possèdent collectivement 8500 milliards de dollars en avoirs à la fin de 2011, ce qui est équivalent à environ 56% de l’économie des Etats-Unis. Ces données sont conformes à celles divulguées par les banquiers centraux de la réserve fédérale. En 2007, les biens et avoirs des plus grandes banques comptaient pour 43% de l’économie états-unienne. Donc la crise a rendu ces banques plus grosses et plus puissantes que jamais. Parce que le gouvernement a invoqué le vocable de “trop grosses pour échouer”, ce qui veut dire que les grosses banques seront sauvées car elles sont trop importantes économiquement, ces grosses banques ont des intérêts à donc continuer de prendre des risques de plus en plus grands parc e qu’elles savent qu’elles seront sauvées à la fin (NdT: avec les deniers publics). Essentiellement, ceci représente une police d’assurance pour une attitude criminelle à prendre des risques. L’ancien président de la banque de la réserve fédérale de Minneapolis a déclaré: “Les participants du marché pensent que rien n’a changé, que les trop-grosses-pour-échouer sont toujours intactes.” Rappelez-vous que le mot “marché” veut dire “cartel banquier” (ou “super-entité” si vous préférez). Ainsi, ils construisent de nouvelles bulles et achètes des bonds du trésor (de la dette souveraine), rendant le système financier mondial encore plus insécure et à risque d’un plus grand effondrement que celui qui eut lieu en 2008.[4]
Quand les politiciens, les économistes et autres réfèrent au “marchés financiers”, ils réfèrent en fait à la “super-entité” des institutions de l’entreprise financière qui dominent, collectivement, l’économie mondiale. Par exemple, le rôle des marchés financiers dans la crise de la dette qui a ravagée l’Europe ces deux dernières années est souvent référé comme étant une “discipline de marché”, qui voit des marchés financiers spéculer contre la capacité des nations à repayer leur dette ou intérêts de leur dette, d’agences de notation financière qui diminuent la valeur du crédit des nations, qui spéculent sur les bons du trésor (plus d’intérêt sur la dette du gouvernement) et qui plongent les pays toujours plus avant dans la crise, forçant la classe politique à imposer des mesures d’austérité et de restructuration afin de restaurer la “confiance des marchés”. Ce processus est appelé la “discipline de marché”, mais de manière plus précise, cela est en fait du “terrorisme financier” ou “une guerre de marché”, avec le terme de “marché” se référant spécifiquement à la “super-entité”. Quelle que soit la terminologie employée, la discipline de marché est de manière ultime une euphémisme pour guerre de classes.[5]
Le supra-gouvernement mondialiste et le “libre-échange”
En Décembre 2011, Roger Altman, l’ancien secrétaire d’état aux finances du gouvernement Clinton écrivit un article dans le Financial Times dans lequel il expliquait que les marchés financiers “agissaient de fait comme un supra-gouvernement mondial”, notant:
“Ils éliminent des régimes politiques retranchés là où le processus politique normal ne pouvait rien faire. Ils forcent l’austérité, les sauvetages des banques et autres changements de politique majeurs. Leur influence est énorme comparé aux institutions multilatérales comme le FMI. En fait, laissant de côté l’arsenal nucléaire inutilisable, ils sont devenus les forces les plus puissantes sur terre.”[6]
Altman continuait son explication en disant que lorsque le pouvoir de ce “supra-gouvernement mondialiste” est en branle “l’impact sur la société est immédiat et peut-être douloureux, par une augmentation fréquente du chômage par exemple et l’échec des gouvernements”. Mais bien sûr en tant qu’ancien officiel du ministère des finances, il endossa ce supra-gouvernement mondial, écrivant: “Les effets à long terme peuvent souvent être transformateurs et positifs”. Puis il conclut : “Que ce pouvoir soit sain ou pas est à côté de la question. Il est permanent…. Il n’y a pas moyen d’arrêter les marchés financiers de gendarmer le monde.”[7] En d’autres termes, le “supra-gouvernement” mondialiste, “super-entité” des marchés financiers pratique l’extorsion financière, renverse des gouvernements et appauvrit les populations, mais ceci est ultimement “positif” et “permanent”, du moins du point de vue d’un ancien haut fonctionnaire du ministère des finances américain. Du point de vue de ceux qui sont de fait appauvris, les populations elles-mêmes, “positif” n’est pas nécessairement le mot qui vient immédiatement à l’esprit.
Dans l’ère de la mondialisation, l’argent ou le capital, passe allègrement au travers des frontières avec les banques, hedge funds et autres institutions financières agissant comme l’avant-garde d’un nouvel ordre international de gouvernance mondiale. Là où va la finance, les entreprises suivent, là où les entreprises s’aventurent, les états puissants protègent leurs intérêts. Notre système mondial est un système de capitalisme d’état où les intérêts de l’état et des entreprises sont interdépendants et mutuellement bénéfiques, du moins pour ceux qui sont au pouvoir. Aujourd’hui, les institutions financières ayant les banques à leur botte, ont atteint un pouvoir sans précédent et une influence gigantesque dans les sociétés à capitalisme d’état. Les banques sont devenues plus grosses que jamais dans l’histoire, préserver par une police d’assurance appelée “trop grosse pour échouer”, ce qui veut dire que malgré leur attitude criminelle et irresponsable, le gouvernement quel qu’il soit leur viendra toujours en aide comme il l’a toujours fait. Les marchés financiers incluent également ces agences de notation, qui déterminent soi-disant la valeur du crédit des banques, des entreprises et de nations entières. Au plus bas la note, au plus risqué l’investissement, et donc au plus haut les intérêts de l’argent emprunté. Les pays qui ne suivent pas les diktats des marchés financiers sont punis avec une baisse de leur note de crédit et donc en découle des intérêts d’emprunt plus importants, des attaques spéculatives et dans le cas de la Grèce et de l’Italie en Novembre 2011, leur gouvernement élu démocratiquement a été enlevé et remplacé par une administration technocratique constituée de banquiers et d’économistes qui poussent ensuite des mesures de réajustement et d’austérité qui appauvrissent et exploitent les populations. Dans l’âge de la “super-entité” d’un “supra-gouvernement”, il n’y a plus de temps pour contester le processus formel de la démocratie libérale, ils parlent business et si vos gouvernement élus ne succombent pas à la “discipline de marché”, ils seront mis à pied et remplacé par ce qui en d’autres circonstances serait appelé un “coup d’état.”
Les banques et les institutions financières donnent la liquidité ou les fonds pour ce que nous appelons le “libre-échange”. Les marchés libres en principe permettraient la concurrence libre entre les entreprises et les pays, chacune produisant son avantage comparatif, produisant ce pour quoi ils sont les meilleurs, et commerçant avec les autres sur le marché international, ainsi toutes les parties progresseraient dans les standards de vie et l’accumulation de richesses ensemble. Le marché libre, le libre-échange, n’est bien sûr que pure mythologie. En pratique, ce que nous appelons le “libre-échange” n’est qu’un système hautement protectionniste, régimenté, régulé et créé pour affaiblir la concurrence et renforcer le monopole. Le “libre-échange”, le “marché libre” sert ce but pour le seul bénéfice de grosses banques et entreprises.
Quand nous utilisons le terme de “libre-échange”, nous nous référons généralement à la “véritable” économie, légitime et légale. Quand on parle de marchés illégitimes, par exemple, le trafic de drogue mondial, nous ne nous référons pas au terme de “libre-échange” ou de “marché libre”, mais plutôt de “marché illégal”, géré par des cartels. Les cartels comme les entreprises, sont des institutions totalitaires organisées et hiérarchisées, où décisions et pouvoir s’exercent du haut vers la bas, avec généralement pas ou peu d’influence de la base vers le haut. Les grandes entreprises multinationales, comme les grands cartels internationaux, cherchent à contrôler leur secteur de marché particulier dans les nations, les régions et au delà. Bien souvent, une coopération entre les entreprises leur permet de fonctionner de manière oligopolistique, où elles contrôlent de manière collective la totalité d’un marché, se le partageant entre elles. Les majors du pétrole, les firmes de l’agro-industrie, des télécommunications, de la pharmacie, les contracteurs militaires et les entreprises de gestion de l’eau sont fort connues pour ces types d’activités.
Des cartels ont été reconnus pour s’engager dans une pratique similaire, bien qu’ils soient plus typiquement compétitifs les uns envers les autres. Quand des intérêts sont menacés, ce qui est définit lorsque qu’une entreprise ou un cartel est en passe de perdre sa domination totale sur un marché dans une région particulière, des conflits se font jour, le plus souvent violemment, avec la possibilité de coups d’état, d’assassinats, de campagnes de terreur et même de guerre. Ceci se passe quand l’état intervient pour protéger le marché pour les intérêts du cartel ou des entreprises. Ainsi fonctionne le commerce international de la drogue, de manière similaire à celle de l’économie “légitime”. Le commerce illicite de la drogue est autant un “libre-échange” que celui de l’automobile ou du pétrole. Et bien sûr, l’argent finit sa course au même endroit: dans le supra-gouvernement mondialiste des “marchés financiers”.
Cartel banquier ou de la drogue… Quelle différence ?
En 2009, le bureau des Nations-Unies pour le crime et le trafic de drogue a rapporté que des milliards de dollars de l’argent de la drogue avaient sauvé des banques importantes durant la crise financière, leur donnant une liquidité dont elles avaient besoin. Antonio Maria Costa, le patron de ce bureau de l’ONU a dit que l’argent de la drogue “était le seul capital d’investissement en liquide”, qui était à la disposition des banques au bord de la banqueroute, avec environ 325 milliards de dollars de l’argent de la drogue absorbés par le système financier. Sans identifier des pays ou des banques spécifiques, Costa déclara que “des prêts inter-banques furent financés par de l’argent émanant du trafic de la drogue et d’autres activités illégales… Il y a des indications que certaines banques ont été sauvées de cette façon.”[8]
En 2010, la banque Wachovia (depuis rachetée par la Wells Fargo) a payé la plus grande transaction jamais enregistrée par le US bank secrecy act, payant une amende de 50 millions de dollars et abandonnant 110 millions de dollars de revenus de la drogue, dont la banque a blanchi quelques 378,4 milliards de dollars depuis le Mexique. Le procureur général de l’affaire déclara: “Le mépris évident de la banque Wachovia pour nos lois bancaires a virtuellement donné aux cartels internationaux du trafic de cocaïne carte blanche pour financer leurs opérations.” L’amende qu’a payée la banque pour avoir lavé des centaines de milliards de dollars du trafic de la drogue représentait moins de 2% du bénéfice total de la dite banque pour l’exercice de 2009. La même semaine qu’eut lieu ce règlement, les actions en bourse de Wells Fargo montèrent. La banque admit dans une déclaration que “Dès 2004, Wachovia avait compris le risque impliqué pour tenir un tel compte, mais malgré les avertissements, Wachovia demeura dans ces affaires.” L’enquêteur en chef sur cette affaire de blanchiment d’argent, Martin Woods, basé à Londres, a découvert que Wachovia avait en fait reçu 6 ou 7000 demandes d’information de la part du gouvernement fédéral concernant ses activités mexicaines, sur lesquelles Woods commenta: “Un chiffre incroyable. On peut se demander à partir de quel chiffre des gens en haut lieu commencent à se poser des questions sur le fait qu’il y a vraisemblablement quelque chose de très, très grave là dessous ?” Woods avait été embauché par la branche Wachovia de Londres comme officier anti-blanchiment d’argent en 2005 et quand en 2007, une enquête officielle fut ouverte sur les opérations mexicaines de Wachovia, Woods fut informé par la banque “qu’il n’avait pas travaillé aux standards requis” et qu’en d’autres termes, il faisait en fait son travail. Au sujet du paiement de Wachovia, Woods fit ce commentaire: “
“Les autorités de régulation ne doivent pas passer plus de temps là dessus et elles ne doivent pas pousser aussi loin qu’un procès pour crime. Elles doivent juste entrer la procédure criminelle et demander pour un arrangement hors cour de justice. Les gens de loi font ce qu’ils sont supposés faire, mais à quoi bon ? tous ces gens gérant tout cet argent provenant du trafic de la drogue et de meurtres et personne ne va pas en prison ?” [9]
Comme l’ancien tsar du bureau contre le crime et le trafic de drogue de l’ONU Antonio Maria Costa l’avait dit: “La connexion entre le crime organisé et les institutions financières commença à la fin des années 1970, début des années 1980… lorsque la mafia s’est mondialisée”, tout comme les autres marchés. Martin Woods ajouta même que “Ceci est le fruit de meurtres et de la misère au Mexique et de drogue vendue à travers le monde”, et pourtant personne n’est envoyé en prison, “Quel est le résultat du règlement hors cour pour la lutte contre le trafic de drogue et ses cartels ? Rien ! cela ne rend pas plus facile le travail des forces de l’ordre et cela encourage les cartels et quiconque veut faire de l’argent en blanchissant ces dollars de sang. Où est le risque ? Il n’y en a pas.” Il ajouta: “Est-il dans l’intérêt du peuple américain d’encourager à la fois les cartels de la drogue et les banques de cette manière ? Est-ce dans l’intérêt du peuple mexicain ? C’est simple: si vous ne voyez pas la relation entre le blanchiment de l’argent par les banques et les 30 000 personnes tuées au Mexique, vous êtes complètement à côté de la plaque.” Woods, qui opère maintenant sa propre entreprise de consultation a dit à l’Observer en 2011 que “ New York et Londres sont devenus les deux plus grosses blanchisseries d’argent sale du crime et de la drogue et paradis fiscaux. Ce ne sont pas les îles Caïmans ou l’île de Man ou Jersey. La grande lessive se passe au beau milieu de la City de Londres et de Wall Street.”[10]
Tout comme le programme du “trop gros pour échouer” est une assurance pour les grosses banques pour qu’elles puissent continuer à s’engager dans des activités criminelles, prenant davantage de risques pris toujours plus grands avec la garantie absolue qu’elles seront protégées, les règlements extra judiciaires et le manque de mises en accusations criminelles pour les banques blanchissant l’argent de la drogue donne l’incentif de continuer à laver plus blanc des milliards de dollars de l’argent de la drogue, parce que tant que l’amende encourue est bien plus petite que les profits accumulés par ces malversations, cela revient toujours à une simple analyse de coût-profit: si le coût d’être pris à laver l’argent sale de la drogue est toujours inférieur au profit, alors il est avantageux de continuer la pratique. La même analyse coût-profit vaut pour toute activité criminelle perpétrée par les banques, les institutions financières et les industries, que ce soient par la corruption, la fraude, l’escroquerie ou en violant les lois sur l’environnement, du travail ou autres régulations. Aussi loin que la pénalité est moindre que le profit, il n’y a pas de raison que cela cesse.
Un article de l’Observer en Juillet 2012 a référé les banques mondiales comme étant “les services financiers des cartels de la drogue”, notant au passage que HSBC, la plus grande banque du Royaume-Uni, a été sommée devant le sénat américain pour témoigner sur le blanchiment d’argent de la drogue des cartels mexicains, après avoir maintenu un compte “suspicieux” pendant plus de 4 ans au profit du plus gros cartel de la drogue au monde, le cartel Sinaloa du Mexique.[11], en fait, une enquête s’étalant sur plusieurs années au sein de la HSBC a révélé que la banque était non seulement un conduit du blanchiment pour l’argent mondial de la drogue, mais blanchissait également de l’argent pour des gens liés avec le terrorisme international. En Juillet 2012, alors que le sénat enquêtait publiquement sur HSBC, Antonio Maria Costa déclara: “Je ne peux pas penser aujourd’hui à une seule banque au monde qui n’ait pas été pénétrée par l’argent de la mafia.” Le commerce illégal mondial de la drogue est estimé générer quelques 380 milliards de dollars par an, avec la vaste majorité de l’argent provenant des marchés nord-américains et européens. Utilisant l’exemple du marché américain de 35 milliards de dollars pour la cocaïne seule, environ 1,5% de ces profits sont rétribués aux producteurs de feuilles de coca (pour la plupart de pauvres paysans) en Amérique du Sud (qui est devenu la cible de nos bombardements et campagnes de guerre chimique dans notre soi-disant “guerre contre la drogue”), tandis que les trafiquants internationaux récoltent environ 13% des bénéfices, tandis que les distributeurs engrangent eux environ 85% des bénéfices aux Etats-Unis. HSBC a été accusée de blanchir les bénéfices de ces distributeurs de drogue.[12]
Le rapport du sénat américain a conclu que HSBC a exposé le système financier américain pour “sa large contribution au blanchiment de l’argent du trafic de la drogue et du terrorisme international.” Ceci inclut des milliards de dollars de “revenus de ventes illégales de drogue aux Etats-Unis.” HSBC a reconnu dans une déclaration officielle que” dans le passé, nous avons parfois manqué aux standards fixés par les régulateurs et les clients.” Parmi ces “standards”, auxquels HSBC a “parfois manqué”, se trouvaient des exercices financiers donnés aux banques saoudiennes et du Bengladesh, qui étaient liées avec des organisations terroristes, alors que le régulateur de la banque ne prit aucune sanction contre HSBC.[13] Parmi les organisations terroristes qui recevaient potentiellement une assistance financière de HSBC au travers des banques saoudiennes, se trouvait Al Qaïda. HSBC réserva 700 millions de dollars de fonds pour couvrir de quelconques amendes qui résulteraient de ces activités, ce qui n’est pas du tout une pratique inhabituelle pour une banque. D’autres banques comme ABN Amro, Barclays, Crédit Suisse, Lloyds et ING ont toutes conclu des règlements hors cour de justice après avoir admis des transactions de facilitation financière et s’être engagées dans du blanchiment d’argent pour leurs clients à Cuba, Iran, Libye, Myanmar et Soudan.[14]
Alors que des exécutifs de HSBC comparaissaient devant le sénat, le chef du service de conformité de la banque depuis 2002, David Bagley, démissionna alors qu’il témoignait devant le comité commentant: “Malgré les meilleurs efforts et intentions de professionnels motivés, HSBC n’a pas pu remplir les attentes de nos régulateurs ainsi que les notres.”[15] Comme Ed Vulliamy l’a rapporté dans l’Observer en Mai 2012, un pauvre afro-américain du nom de Edward Dorsey Sr fut condamné pour le deal de 5,5g de cocaïne à Washington DC et fut condamné à 10 ans de prison. Dans le même temps, de l’autre côté de la rivière où Dorsey commît son crime, des exécutifs de la HSBC ont admis devant le sénat avoir blanchi des milliards de dollars d’argent de la drogue, tout comme Wachovia l’avait admis un an plus tôt, et personne ne fut envoyé en prison.[16] La leçon de tout ceci est claire: si vous êtes pauvre, noir et êtes pris avec quelques grammes de crack-cocaïne, vous pouvez vous attendre à aller en prison pour plusieurs années, en l’occurrence une décennie, mais si vous êtes riches, blancs, possédez une banque et êtes pris à blanchir des milliards de dollars (voire des centaines de milliards de dollars) de l’argent de la drogue, vous aurez une amende (mais pas importante afin que cela n’empêche pas le bénéfice) et vous aurez peut-être à démissionner. Trop gros pour échouer est simplement une autre façon de dire “trop gros pour emprisonner”.
Il n’est bien sûr pas juste de mettre toute la responsabilité du blanchiment de l’argent de la drogue sur les épaules de HSBC ou de Wachovia, comme Bloomberg l’a rapporté, les cartels de la drogue mexicains ont aussi blanchi de l’argent à travers Bank of America et même au travers de branche banquière d’American Express, de Banco Santander et de Citigroup.[17] Même le FBI a accusé la Bank of America de blanchir les fonds du cartel de la drogue mexicain.[18] Mais les banques ne lavent pas plus blanc seulement l’argent de la drogue, bien d’autres fonds illicites sont blanchis au travers des banques majeures, dont beaucoup ont déjà été mises à l’amende ou son en cours d’investigations pour leurs activités criminelles, ceci incluant JP Morgan, Standard Chartered, Crédit Suisse, Lloyds, Barclays, ING, Royal Bank of Scotland parmi d’autres.[19] Une autre banque suisse importante l’UBS a été très constante dans la fraude et dans son engagement dans des complots divers, dont bon nombre furent dirigés contre des Américains, bien que la banque ait reçu une “immunité conditionnelle” de la part du ministère de la justice américain.[20]
La fraude financière et la carte “n’allez pas en prison”
Les banques les plus importantes au monde ont été prises la main dans le sac de complots pour escroquer de petites villes et de plus grandes aux Etats-Unis, qui autorisèrent des banques comme JP Morgan Chase, GE Capital, UBS, Bank of America, Lehman Brothers, Wachovia, Bear Stearns et d’autres, de voler des milliards de dollars aux écoles, hôpitaux, bibliothèques et maisons de retraite de “virtuellement chaque état, district et territoire des Etats-Unis”, d’après un rendu de justice sur le sujet. Le vol fut commis au moyen de la manipulation du processus d’enchères publiques, quelque chose en quoi la mafia est devenue experte en ce qui concerne les contrats d’ordures ménagères et de l’industrie du bâtiment (BTP). En bref, le système bancaire fonctionne comme un système de cartel mafieux, sans mentionner le fait de l’argent pris de la mafia et des cartels eux-mêmes.[21] Des banques comme JP Morgan Chase et Goldman Sachs se sont engagés dans la corruption, la fraude, l’escroquerie et des complots qui ont eus pour résultat de mener à la banqueroute des counties entiers aux Etats-Unis (NdT: Counties = chefs lieu de cantons chez nous).[22] Elles continuent à être respectées par la classe politique qui refuse de les punir pour leur activité criminelle et au lieu de cela les récompenses avec des packages de sauvetage et suivent leurs instructions pour établir une politique.
Durant l’été 2012, un autre scandale banquier majeur a défrayé la chronique, scandale qui concernait la manipulation de taux d’emprunt inter-banques, connu sous le nom d’index Libor. Le taux Libor, expliquait le magazine l’Economist, “détermine les prix que le gens et les entreprises dans le monde entier paient pour leurs emprunts ou reçoivent pour leurs économies”, il est utilisé comme un étalon pour établir les paiements sur un marché dérivatif de 800 mille milliards de dollars, couvrant tout du taux d’intérêt des dérivatifs aux emprunts particuliers. Essentiellement, le Libor est le taux d’intérêt avec lequel les banques se prêtent les unes aux autres sur le court terme et il est établit par un “système d’honneur” dans lequel 18 banques majeures rapportent leur taux quotidien, depuis lesquels la moyenne est calculée. Cette moyenne devient le taux de Libor et se réfléchit à travers l’économie mondiale, donnant un étalon pour les gigantesques quantités de transactions s’opérant quotidiennement sur les marchés dérivatifs. Bien que ce marché des dérivatifs soit un énorme casino de spéculation totalement dérégulée, le scandale du Libor a révélé que le cartel possède le casino.
Le scandale a commencé avec Barclays, une banque britannique vieille de 300 ans, révélant que plusieurs employés ont été impliqués à trafiquer le taux Libor pour leurs propres intérêts. Plus de banques devinent bientôt impliquées et des pays autour du monde commencèrent à ouvrir des enquêtes à ce sujet et sur le rôle que leurs propres banques aient pu jouer la dedans. Début Juillet, une vingtaine de banques étaient citées dans plusieurs enquêtes ou procès intentés suite à la falsification du Libor.[23]
Parmi les banques importantes qui étaient sous le coup d’une enquête par des procureurs américains, on trouvait la Barclays, Deutsche Bank, Citigroup, JP Morgan chase, Royal Bank of Scotland, HSBC, Bank of America, Bank of Tokyo Mitsubishi, Crédit Suisse, Lloyds banking group, Rabobank, Royal Bank of Canada, Société Générale et d’autres. Des procureurs aux Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada et au Japon enquêtaient sur la collusion entre les banques majeures et les institutions du scandale et un consensus général émergea disant que le taux Libor avait été manipulé depuis au moins 2005, bien que, comme l’écrivit un ancien courtier de Morgan Stanley dans le Financial Times, le bidouillage avait commencé dès 1991, si pas avant. L’association des banquiers britanniques était responsable pour fixer les taux du Libor en sondant 18 banques majeures sur leur taux maximum et minimum quotidien. Ainsi, la tricherie d’une banque demanderait la coopération d’au moins neuf autres pour manipuler les taux de manière signifiante et que cela est effectivement un effet sur le Libor. Douglas Keenan, ancien courtier de la banque Morgan Stanley écrivit que “lIl semblerait que le bidouillage des taux du Libor ait été une pratique courante depuis au moins 1991.”[25]
Rolf Majoen, qui était à la tête d’un hedge fund appelé TFC Capital a dit au magazine allemand Der Spiegel que “la manipulation du Libor est de manière présumée le plus grand scandale financier de l’histoire”. Alors que les régulateurs commençaient à utiliser des mots comme “escroquerie organisée” et “banksters” pour décrire le scandale montant, il devint courant de se référer aux banques majeurs comme fonctionnant à la manière de la “mafia” ou d’un “cartel”.[26] Le directeur exécutif de la Barclays, Bob Diamond démissionna en disgrâce, tout comme Marcus Agius, président de la Barclays (qui sert également de PDG de la BBC et qui est marié au sein de la dynastie banquière Rothschild). Le cartel manipula le Libor pour des raisons multiples, parmi lesquelles, paraître être en meilleure santé en falsifiant leurs taux de crédit vers le haut.[27] Imaginez donner une pile de cartes de crédits à un groupe de repris de justice pour fraude à la carte de crédit tout en établissant un “système sur l’honneur”. Quelqu’un serait-il surpris d’apprendre que cela n’a pas marché ? Et bien le scandale du Libor se basait sur la même logique, à l’exception que les répercussions étaient à l’échelle planétaire.
Des courtiers de la Royal Bank of Scotland ont référencé dans des messages électroniques internes, leur participation à la mise en place d’un “cartel” qui faisait “des sommes incroyables d’argent” par la manipulation des taux d’intérêts; un courtier vétéran de la RBS écrivant quant à lui que des gérants de la banque étaient “tacitement impliqués”. Ce même courtier, qui devint un bouc émissaire de l’affaire, écrivit dans un courriel à un collègue de la Deutsche Bank que “c’est un cartel maintenant à Londres”, là où le Libor est établi.[29]
Le cartel quoi qu’il en soit, n’incluait pas seulement des banques majeures, mais demandait aussi la coopération ou au moins la négligence des régulateurs et des banques centrales. Des documents publiés par la banque de la réserve fédérale de New York et par la Banque d’Angleterre montrent une correspondance entre le président d’alors de la Fed de NY Timothy Geithner (qui est maintenant le ministre des finances d’Obama) et du gouverneur de la banque d’Angleterre Mervyn King, discutant du comment la banque Barclays manipulait les taux du Libor pendant la crise financière de 2008. Alors que la banque de la réserve fédérale de NY correspondait avec les deux autres banques Barclays et la banque d’Angleterre sur la reconnaissance de la manipulation des taux d’intérêts, elle n’a jamais dit à la banque incriminée de cesser sa pratique de falsification. Un officiel de la Barclays a même informé la fed de NY en 2008 que la banque falsifiait à la baisse le taux auquel elle pourrait emprunter aux autres banques ainsi Barclays pourrait “éviter le stigmate” d’apparaître moins solide que ses pairs, ajoutant que “d’autres banques participatrices minimisaient également leurs données de Libor.”[30]
Un employé de la Barclays a dit à la banque de la réserve fédérale de NY en Avril 2008 que “Nous savons que nous ne postons pas… Hum… un Libor honnête et bon… nous le faisons parce que, hum, si nous ne le faisions pas, cela attirerait, hum, une attention sur nous que nous ne désirons pas.” L’officiel de la fed de NY répondit: “Vous devez l’accepter… Je comprends, malgré que ce soit contre ce que vous désireriez faire. Je comprends parfaitement.” Plusieurs mois plus tard, un employé de la Barclays déclara à un officiel de la fed de NY que les taux du Libor étaient toujours “complètement bidon”.[31]
Tandis que la banque de la réserve fédérale de NY exprimait sa sympathie et compréhension pour les pauvres banques mondialistes désemparées qui devaient s’engager dans la fraude et l’escroquerie de la manipulation des taux d’intérêts afin de mentir et de pouvoir paraître en meilleure santé qu’elles ne l’étaient vraiment, la Banque d’Angleterre (BA), elle, alla même plus loin quand Paul Tucker, chef du département des marchés à la BA écrivit une note au PDG de la Barclays Bob Diamond en 2008, lui suggérant que la Barclays baisse sa déclaration de son taux de Libor, encourageant par là-même la manipulation, au lieu que de n’exprimer que sa “sympathie” envers le “besoin” de commettre une fraude.[32]
Le plus gros groupe de lobby banquier britannique, la British Bankers Association (BBA), qui est responsable de la supervision du taux du Libor dans son fonctionnement (ceux qui y voit un conflit d’intérêt sont des théoriciens du complot…), a été déchue en Septembre 2012 de son droit de superviser le Libor, elle a été remplacée par un régulateur officiel. La supervision du Libor par la BBA remonte à 1984, lorsque la City de Londres (le Wall Street britannique) a commencé une expérience afin d’établir une nouvelle manière de déterminer les taux d’intérêts, demandant au groupe lobbyiste d’établir le taux en 1986 lorsque le Libor commença.[[33] Le comité de la BBA pour les devises étrangères et les marchés monétaires est responsable de déterminer le taux du Libor et il se réunit tous les deux mois en secret, sans qu’aucune chronologie des débats ne soit jamais publiée. Qui participe à cette réunion est également tenu secret. Les portes-parole des banques du Crédit Suisse, de la RBS ou de l’UBS ont refusé de faire quelque commentaire que ce soit quant à savoir si un de leur représentant siégeait dans ce comité, tandis que la Barclays, la Deutsche Bank, HSBC, Citigroup et Bank of America n’ont même pas répondu aux courriels les sollicitant de cette question de leur participation dans ce comité, comme Bloomberg l’a rapporté. Un régulateur britannique, dans une des déclarations langue de bois du siècle a déclaré : “Il y a un apparent manque de transparence”, ajoutant à son commentaire: “le comité de la BBA ne semble pas être suffisamment ouvert et transparent pour donner le degré nécessaire de responsabilité aux firmes et aux marchés qui ont un intérêt direct de s’assurer de l’intégrité du taux de Libor établi.”[34] Quand on donne le poulailler à garder au renard, il ne faut pas s’étonner que des poules viennent à manquer.
Dans une réunion ayant eu lieu en Avril 2008 avec des officiels de la BA, Angela Knight, la patronne de la BBA a suggéré que peut-être que la BBA ne devrait plus être responsable de superviser ce qui est “le chiffre le plus important au monde”, qui est devenu une bien trop grosse affaire pour que la BBA le gère. Personne dans la réunion ne fut suffisamment inquiété pour faire quoi que ce soit et donc rien ne changera.[35] Quel était l’incentif à changer le système de toute façon ? Oui, une fraude massive existait, et cela était parfaitement compris par les banques qui y participaient ainsi que par les régulateurs et les banques centrales qui supervisaient l’affaire. Mais du côté positif, tout le monde en réchappait, donc il n’y avait aucune raison de changer le système. Du point de vue de ceux qui le gérait, le Libor fonctionnait comme il le devait. Un cartel était établi parce qu’un cartel était désiré. Le fait que cela soit hautement illégal, frauduleux et immoral était en fait complètement à côté de la plaque. Les cartels de la drogue mexicains ne se soucient pas de la légalité de leurs opérations, car elles sont par définition illégales. Ils ne sont concernés que par le simple fait d’échapper aux conséquences de leur illégalité. Il en va de même pour les cartels banquiers. Aussi loin qu’ils s’en sortent et ne subissent que des conséquences mineures de leurs opérations illégales, il n’y a pas de raisons de changer le système, en fait, il y a même un sérieux avantage à augmenter et à faire se retrancher toujours plus les opérations du cartel.
Le régulateur canadien anti-trust a commencé une enquête sur le “cartel international de banques” qui falsifie le Libor, se focalisant sur le rôle joué par des banques comme JP Morgan Chase (NdT: intérêts Rockefeller), la Royal Bank of Scotland, la Deutsche Bank, HSBC, Citigroup (NdT: Rockefeller), parmi d’autres. Un professeur de droit de l’université de Toronto fut engagé par le régulateur pour étudier le cas et commenta que : “les cartels internationaux sont un problème signifiant pour l’économie canadienne.”[36] Nous avons vraiment atteint un niveau circonstantiel d’importance lorsque les régulateurs officiels des banques réfèrent au système bancaire comme à un “cartel international”.
Une procédure judiciaire a été enregistrée par plusieurs propriétaires de maisons aux Etats-Unis, ceux-ci essaient d’attaquer en justice quelques unes des plus grosses banques mondiales pour fraude et escroquerie, puisque la manipulation du taux de Libor a provoqué une hausse de leurs remboursements, résultant en des bénéfices illégaux pour les banques. La procédure enregistrée à New York en Octobre 2012 a accusé des banques comme la Bank of America, Citigroup, Barclays, UBS, JP Morgan chase, Deutsche Bank et d’autres, pour fraude sur une période de 10 ans.[37] Pour les états et municipalités américains qui ont achetés de l’interests-swaps avant la crise financière, la manipulation du Libor a plus que doubler leurs pertes. Des banques ont vendu environ 500 milliards de dollars d’interest-rate swaps sur le marché des dérivatifs aux municipalités avant la crise, avec envrion 200 milliards de dollars de ces swaps liés au Libor. Ainsi que l’a dit à Bloomberg TV un expert spécialiste en études sur les dérivatifs: “Pratiquement tous les interest-rate swaps commencent avec Libor.” Ceci a déclenché une vague d’enquêtes dans différents états américains sur le comment la manipulation du taux du Libor a bien pu les affecter négativement.[38]
Punir la population mondiale avec la pauvreté: La vie sous le cartel mondialiste
Alors que le cartel mondial des banques criminelles manipule les taux, blanchit l’argent sale, finance les terroristes, s’engage dans une vaste corruption, escroque et demande des plans de sauvetage financiers de multi-milliers de milliards de dollars à nos gouvernements (en vendant leur dette pourrie au public essentiellement), pour ensuite s’octroyer de gigantesques bonuses, le cartel demande aussi par le moyen de la “discipline de marché”, que nos gouvernements gèrent nos dettes par le truchement de politiques d’austérité et de “réformes structurelles”, qui sont des euphémismes pour appauvrissement et exploitation. Ainsi, après que le cartel ait largement participé à créer une crise financière énorme et après que nos gouvernements l’aient récompensé de leurs activités criminelles (par les plans de sauvetage), le cartel demande maintenant que nos gouvernements nous punissent par la pauvreté et ouvrent leurs économies, leurs ressources et force de travail à une exploitation facile et pas chère par les banques et les entreprises multinationales. Ceci est appelé “la solution” pour sortir de la “grande récession”, qui est certaine de se transformer en grande dépression. La Grèce est maintenant sous le coup de deux ans et demi de politique d’austérité et de réformes “d’ajustement”, avec la dette augmentant, la pauvreté perçant les plafonds, la misère s’étalant, la santé, l’éducation et les avantages sociaux déclinant rapidement, les suicides et la faim augmentant, alors que le peuple grec est soumis à un programme de “génocide social”. La discipline de marché demande l’austérité et les ajustements structurels, en d’autres termes, la guerre des classes provoquent la pauvreté et l’exploitation.[39]
Les pays qui refusent de mettre en pratique ces programmes d’austérité et d’ajustement sont soumis au terrorisme financier de la part du “cartel international”, alors que les marchés financiers s’engagent dans la “discipline de marché” en utilisant les marchés dérivatifs pour spéculer contre la capacité d’une nation à payer les intérêts de sa dette, faisant ainsi chuter sa note et donc faisant remonter le taux auquel elle devra emprunter, ceci ayant pour effet de plonger le pays dans une crise encore plus profonde. Dans tout autre scenario, ceci serait appeler terrorisme ou dans le moindre des cas, de l’extorsion, du racket: faites ce que je vous dis ou je vais vous punir, vous détruire. Ceci correspond à ce que l’ancien officiel du ministère américain des finances, Roger Altman, appelle le nouveau “supra-gouvernement mondialiste”, qui peut forcer “l’austérité, les plans de sauvetage, et autres changements politiques” et ainsi “est devenu la force la plus puissante sur terre”.[40] Des nations, des régions et des organisations internationales courbent tous l’échine devant les diktats du “cartel international” du “supra-gouvernement mondialiste” et des pays comme la Grèce, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, le Portugal, des organisations comme l’Union Européenne, la Banque Centrale Européenne, de puissants états comme la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, d’autres organisations internationales comme le FMI, la BIS, et l’OCDE, tous demandent et implémentent des mesures d’austérité et des “réformes structurelles”. Ou bien elles suivent les ordres du “cartel international”, qu’on peut appeler communément “la main invisible” du “libre-échange”, ou bien ils défient directement la plus forte puissance de la planète. Dans une économie mondiale, un petit pays comme la Grèce défiant le “supra-gouvernement mondialiste”, c’est un peu comme le petit restaurant grec de la rue résistant à la mafia de la ville et son racket.
Aux Etats-Unis, les états qui ont été escroqués de milliards de dollars par le cartel et qui prirent une dette massive comme résultat, sont maintenant les fers de lance de l’austerité en Amérique. En 2010, environ une vingtaine d’états de l’union ont commencé à appliquer des mesures d’austérité et leur situation économique a empiré (ce qui est le résultat prévisible de l’austérité). Même les institutions qui sont les plus militantes à demander l’application de mesures d’austérité, comme l’Union européenne ou le FMI, ont reconnu dans des rapports récents, que les nations qui poursuivent une politique d’austérité pour supposément réduire leurs dettes, se retrouvent avec plus de dettes en règle générale et que ces mesures sont en fait très néfastes à l’économie. Ceci n’est pas nouveau bien sûr, il y a un vasre domaine de données sur ces trente dernières années d’austérité forcée et de restructuration à travers l’Afrique, L’Asie et l’Amérique latine (le tout poussé par le FMI, la banque mondiale et bien sûr le “cartel”), qui montre clairement que l’effet de l’austérité et de la restructuration a été de rapidement augmenter la pauvreté et faciliter l’exploitation. Alors que l’austérité touche plusieurs états aux Etats-Unis, l’emploi chute et la pauvreté augmente, les standards de vie sont sur le déclin, la récession s’approfondit et devient une dépression économique. Les populations sont punies pour les crimes du “cartel internatonal” et les fonctionnaires, les retraités, les chômeurs, les enseignants et les ouvriers prennent le blâme.[41]
Fin Octobre 2012, les CEO de 80 entreprises majeures et de banques aux Etats-Unis se sont mis en bande (comme le fait tout cartel fonctionnant bien) afin de faire pression sur le congrès, sans considération aucune de qui sera le prochain président des Etats-Unis, afin de poursuivre un agenda d’extrême austérité et de réformes structurelles. Dans une déclaration au congrès signée par les 80 CEO, la branche américaine du cartel international (sa branche la plus significative), a demandé que cette politique soit mise en place immédiatement, mais mise en œuvre graduellement afin de “donner aux Américains ke temps de s’adapter aux changements du budget fédéral”. Parmi ces demandes figure la réforme de la sécurité sociale, Medicare, Medicaid, une augmentation des impôts et une réduction des dépenses. Tout ceci au nom d’un grand programme d’austérité pour couper les dépenses sociales (NdT: ceci marque la fin de “l’état providence” aux Etats-Unis comme ailleurs) et augmenter les impôts de la population, ainsi l’appauvrissant de plus en plus. Ceci, dans les termes de la lettre au congrès “doit être bipartisan et des réformes dans tous les domaines du budget doivent être inclues.”[42] Parmi les signataires de la lettre nous trouvons les PDG de AT&T, Bank of America, Black Rock, Boeing, Caterpillar, Dow Chemical Company, General Electric, Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Merck, Microsoft, Motorola, Time Warner et Verizon parmi d’autres.[43]
Ceci est arrivé environ une semaine après qu’un groupe de 15 PDG de banques majeures eut envoyé une lettre au président Obama et au congrès des Etats-Unis donnant une leçon de morale à la classe politique et référant à son “autorité morale”, donnant leurs ordres de manière formelle à l’establishment politique, indépendemment qu’il soit démocrate ou républicain, montrant qu’ils perdent patience avec l’appareil démocratique et l’état et ont mis en garde: “La solvabilité, la capacité productive et la stabilité des Etats-Unis, ainsi que son autorité morale en tant que leader mondial, demandent que ses défis fiscaux soient satisfaits de manière crédible.” Parmi les signataires de la lettre figuraient les PDG de la Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Morgan Stanley et la Wells Fargo. Le Wall Street Journal rapportant au sujet de cette lettre, commenta l’évènement ainsi : “pour une démocratie mourante, il est tres humiliant de voir des banquiers dire à votre gouvernement ce qu’il faut faire.”, mais dans la lettre “nous voyons même des banquiers étrangers dire à notre gouvernement ce qu’il faut faire”, d’autres PDG du cartel bancaire ayant signé la lettre comme ceux de l’UBS, la Deutsche Bank, le Crédit Suisse. “Les conséquences de l’inaction” sur la dette américaine, continue la lettre “seront très graves”. En d’autres termes, la classe politique américaine a reçu une menace directe de la part du cartel banquier international, qu’il est maintenant temps de mettre en action les mesures d’austérité et de réajustement structurel ou de faire face aux conséquences du terrorisme financier.[44]
Planquer le magot: L’économie offshore dans l’âge de la ploutonomie mondialiste
Alors que les gens sont forcés à la pauvreté pour payer de mauvaises dettes de la “super-entité” du cartel mondial de la banque, de celles qui blanchissent l’argent de la drogue et constituent le “supra-gouvernement mondial”, les gens les plus riches du monde ont caché leurs vastes fortunes dans des hâvre fiscaux, toujours bien sûr avec l’aide de ces mêmes banques. James Henry, un ancien économiste pour McKinsey, une grosse firme de consultation financière, a publié un rapport important sur les paradis fiscaux en Juillet 2012 pour le réseau de justice pour les impôts, compilant des rapports de la Banque des Règlements Internationaux (BRI), du FMI et d’autres entités du secteur privé, qui révèle que les super-riches ont planqué entre 21 et 31 000 milliards de dollars (NdT: vous avez bien lu !! avec les zéros cela fait quelque chose comme cela: 31 000 000 000 000 US$ ) dans des paradis fiscaux pour éviter l’impôt. Henry a fait état de : “Cette économie cachée dans les paradis fiscaux est sufisemment grande pour avoir un impact majeur sur les estimations d’inégalité de richesse et de revenus, sur les estimations de revenus nationaux et ratio par rapport à la dette et de manière plus importante d’avoir des impacts particulièrement négatifs sur les bases de taxation domestiques des pays sources.” John Christensen du Tax Justice Network a commenté : “ L’inégalité est tellement importante, bien pire que les statistiques officielles ne le montrent, mais les politiciens comptent toujours sur la diffusion vers le bas pour redistribuer la richesse vers les plus pauvres… Ces nouvelles données montrent qu’exactement l’inverse s’est produit: depuis trois décennies maintenant, des fortunes colossales ont été siphonnées dans les comptes des paradis fiscaux d’un tout petit nombre de super-riches.” Environ 92 000 personnes, super-riches, possèdent globalement au moins 10 000 milliards de dollars en richesse offshore (paradis fiscaux) Dans bon nombre de cas, la valeur de ces biens excède de loin les dettes des pays dont elles émanent, les mêmes dettes qui sont utilisées pour maintenir ces pays et leurs populations dans la pauvreté et dans un état constant d’exploitation.[45]
Les sommes des richesses planquées sur des comptes dans des paradis fiscaux sont estimées être plus importantes que les PIB combinés des Etats-Unis et du Japon, richesses cachées dans des juridictions financières secrètes comme la Suisse ou les îles Caymans. Le processus de cacher ces richesses est grandement facilité par les banques majeures, qui sont en compétition les unes avec les autres pour attirer ces capitaux des super-riches du monde. James Henry a expliqué que les richesses de ces super-riches “sont protégées par un gang de professionnels de la finance hautement payés, professonnels émanant de la banque, des industries d’investissement, de la comptabilité et du milieu légal, qui tirent grands avantages d’une économie globale sans frontière et ayant de moins en moins de points de friction dans les échanges.”, toujours plus de cette magie du “libre-échange”. Les 10 plus grosses banques au monde, qui incluent l’UBS et le Crédit Suisse aussi bien que Goldman Sachs pour les Etats-Unis, ont géré collectivement environ 6 400 milliards de dollars sur des comptes offshore en 2010. Ainsi que le révèle le rapport “Pour beaucoup de pays en voie de développement, la valeur cumulative de toute la richesse qui s’est exilée de leurs économies depuis les années 1970, serait plus qu’assez pour payer leurs dettes au reste du monde.”, dettes qui sont pour l’essentiel de la dette odieuse, (NdT: c’est à dire illégitime et non redevable par les peuples). Ceci est exacerbé dans les pays riches en pétrole comme le Nigéria, la Russie et l’Arabie Saoudite. Le rapport explique: “Le problème ici est que l’argent est détenu par une poignée d’individus riches alors que la dette elle est soutenue et placée sur les épaules du peuple de ces nations au travers de leurs gouvernements.” Avec environ la moitié des richesses placées dans les paradis fiscaux appartenant aux 92 000 plus riches de la planète, ils représentent 0,001% de la population, une disparité bien plus importante encore que celle affichée par le mouvement Occupy Wall Street et son paradigme des 1%. Henry a commenté: “L’existence même de cette industrie financière des paradis fiscaux et le de facto statut de défiscalisation de ces capitaux énormes investis par ces super-riches clients ne survit que par le secret.”[46] Rappelez-vous, “libre-échange”, “marché-libre” veut dire que ceux qui possèdent le marché (le cartel mondial) font ce qu’ils veulent, ils sont libres de faire ce qu’ils leur plaît.
Un rapport de Citigroup datant de 2005 avait créé le terme de “ploutonomie”, pour décrire des pays “où la croissance économique est poussée et consommée en grande partie par les quelques riches” et spécifiquement identifiée au Royaunme-Uni, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis comme étant quatre ploutonomies. Gardant à l’esprit que le rapport fut publié trois ans avant la crise de 2008, le rapport de Citigroup expliquait: “Une augmentation drastique des biens et des dividendes ajoutés à un traitement favorable par des gouvernements tous aussi favorables au marché ont permis aux riches de prospérer et de devenir une bien plus grande partie de l’économie dans des pays ploutonomiques.”, et que “les riches sont en bonne condition financière.”[47] Ce ne sont que les autres qui souffrent, ce qui par définition “est une économie fonctionnant bien”. Comme le rapporta la réserve fédérale américaine “le top 1% des foyers de la nation possède plus de la moitié des actions de la nation entière” et “ils contrôlent également plus de 16 000 milliards de dollards de richesses et de biens, plus que les 90% du bas.” Le terme de “ploutonomie” est spécifiquement utilisé pour “décrire un pays qui est défini par une inégalité massive de revenus et de richesse.” Et ils ont ces trois caractéristiques de base d’après le rapport de la Citigroup:
1. Ils sont tous créés par “des gains en productivité technologiques perturbateurs, des innovations financières, des gouvernements coopératifs amicaux et capitalistes, des immigrants… la loi et des inventions patentées. Souvent ces vagues de richesse impliquent une grande complexité qui est la plus exploitée par les riches et les éduqués de cette période.”
2. Il n’y a pas de “consommaeur moyen” dans les ploutonomies. Il n’y a que les riches et le reste de la population. Les riches comptent pour une portion disproportionnée de la population, tandis que les non-riches ne représentent qu’une petit portion du gâteau national.” (stratège du citigroup Ajay) Kapour estime qu’en 2005, les 20% des plus riches ont été responsables de 60% des dépenses.
3. Les ploutonomies ont pas mal de chances d’être plus importantes dans le futur, nourries par des gouvernements capitalistes, une productivité plus orientée vers la haute technologie et la mondialisation.[48]
Kapour qui est l’auteur de ce rapport de la Citigroup a établi qu’il y avait aussi des risques à la ploutonomie, “ceci incluant la guerre, l’inflation, les crises financières, la fin de la révolution technologique et une pression politique populiste”, mais “les riches auront toujours plus de chances de devenir plus riches et de profiter de toujours plus de part de la richesse globale dans les années à venir”.[49]
En Février 2011, Ajay Kapour, l’auteur de ce rapport de la Citigroup, qui a intégré maintenant la Deutsche Bank, a donné une interview où il explique que “l’économie mondiale est maintenant plus dépendante des dépenses et de la consommation des riches” et que “la consommation ploutonomique est presque 10 fois plus volatile que celle du consommateur moyen.” Il explique plus avant que des niveaux de dettes plus élevés sont un signe de ploutonomies:
“Nous avons une économie aujourd’hui dont une large fraction de la population ne paie plus d’impôts sur le revenu fédéral, à cause de la demande des droits, nous avons un système de représentation massif sans impôt. D’un autre côté, vous avez des ploutonistes qui protègent leurs acquis et les sommes recueillies par l’impôt ne sont plus suffisantes pour payer les demandes de chacun. Donc je suis arrivé à la conclusion que les déficits budgétaires sont biaisés en faveur de devenir plus gros et encore plus gros. Les déficits budgétaires vont devenir une manifestation de la ploutonomie.”[50]
La ploutonomie est largement caractérisée par le manque d’une classe moyenne vibrante et consumériste. Ceci est une caractéristique qui s’est accélérée ces dernières décennies, particulièrement en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne, où la classe moyenne est très endettée. La classe moyenne a existé comme classe consommatrice, conservant la classe plus basse dans un état de soumission et en maintenant la classe supérieure dans la sécurité et riche en consommant leurs produits, produits avec le travail de la classe inférieure.
Les ploutonomies les plus avancées au monde sont les nations les plus avancées industriellement et technologiquement, où les entreprises et banques majeures sont largement subventionnées et protégées par l’état, comme cela est typique dans une société capitaliste d’état. Alors que les sociétés état-capitalistes industrielles du nord riche ont été capables de s’industrialiser et de faire croître leur richesse grâce à des mesures hautememt protectonnistes, les pauvres natons du sud (Afrique, Asie, Amérique latine) étaient sujettes quant à elles à la politique du “libre-échange”, du “libre-marché”, qui ouvrit leurs économies afin qu’elles soient pillées et exploitées par les riches nations du Nord. Aucun pays n’est jamais devenu une puissance industrielle en mettant en œuvre une politique de “libre-échange”, de “libre-marché”, mais bien au contraire en faisant l’inverse: grosses subventions, protection de l’état pour les industries clés, les technologies et les entités entrepreneuriales.
Alors que le “tiers monde” fut obligé d’embrasser les politiques du “libre-échange” juste pour être capables d’obtenir des prêts, le résultat prévisible s’est produit: appauvrissement de masse et exploitation. Les états du “tiers monde” étaient gérés par une petite élite qui dominait ces pays économiquement et politiquement et qui cachaient leur fortune volée dans des banques étrangères et dans des paradis fiscaux. Maintenant, dans cette crise économique mondiale qui ravage le monde depuis ces quatre dernières années, les pays riches de l’hémisphère nord appliquent eux-mêmes des politiques de “libre-échange” identiques, créées pour soumettre les populations à la “discipline de marché”, tout en augmentant les politiques protectionistes et subventionnées pour les entreprises multinationales et les banques. Il est important ici de noter que la “discipline de marché” et les politiques de “libre-échange” ne sont faites que pour les populations, jamais pour les élites. Les travailleurs, les étudiants, les personnes âgées, les pauvres et le grand nombre sont soumis à la “discipline de marché” tandis que les banques et les multinationales continuent à être lourdement subventionnées (comme étant les récipiendaires de la plus grosse part d’avantages sociaux) et protégées par l’état en général. Ainsi, de la même manière que nos banques et nos entreprises ont pillé le tiers monde avec une vorace rapacité ces trois dernières décennies, maintenant ils vont être capables de le faire avec les populations de nations riches elles-mêmes. L’état va se transformer, comme il l’a fait dans le “tiers monde”, en une institution typiquement totalitaire qui est responsable de protéger les super-riches et de contrôler, d’opprimer ou dans des cas extrêmes de résistance, d’éliminer les “populations à problèmes” (c’est a dire le peuple).
Bienvenus à tous dans la ploutonomie mondiale de l’âge de l’austérité, le résultat de vivre et de tolérer surtout une “super-entité” mondialiste d’un cartel industrio-financier. Vraiment, nous devons faire une pause et pour seulement un moment, apprécier la capacité de ce cartel global de fonctionner si effectivement malgré ses activités criminelles ouvertes sans en subir les moindre répercussions légales. Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond dans une société quand un pauvre noir pris avec 5 grammes de cocaïne va en prison pour 10 ans, tandis que les exécutifs blancs, riches qui blanchissent des centaines de milliards de dollars de l’argent du traffic de la drogue ne reçoivent qu’une amende mineure et une tape gentillette sur la main (et encore…)
La leçon est claire: si vous êtes un voleur, volez des milliards, des milliers de milliards et personne ne peut rien y faire. Si vous êtes dans le commerce de la drogue: faites le dans la zone des milliards ou centaines de milliards de dollars et vous passerez au travers. Si vous ne voulez pas payer d’impôts, soyez un membre du 0,001% des super-rices de ce monde et planquez vos milliards dans des comptes offshore exonérés d’impôts. Si vous en voulez encore plus, créez une crise économique, demandez d’être sauvés par l’état par l’injection de dizaines de milliers de milliards de dollars et ensuite, dites à l’état de punir sa population par la pauvreté afin qu’elle paie pour vos erreurs (vos crimes).
En d’autres termes, si vous voulez réaliser vos fantasmes criminels, volez, mentez, profitez de la mort et de la drogue, dominez et exigez, soyez roi et commandez, devenez le hautement efficace, socialement accepté sociopathe que vous savez avoir toujours voulu être… Pensez en grand ! Pensez BANQUE. Les assassins en série, les braqueurs de banques et les vendeurs de drogue vont en prison; les banquiers reçoivent l’aide publique et une assurance vie appelée “trop gros pour échouer”.
Andrew Gavin Marshall est un chercheur indépendant, écrivain basé à Montréal au Canada. Il est le gérant du projet The People’s Book Project. Il est aussi hôte du show hebdomadaire, “Empire, Power, and People,” on BoilingFrogsPost.com.
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
url de l’article original:
http://andrewgavinmarshall.com/2012/10/28/the-global-banking-super-entity-drug-cartel-the-free-market-of-finance-capital/
Notes
[1] Andy Coghlan and Debora MacKenzie, “Revealed – the capitalist network that runs the world,” New Scientist, 24 October 2011:
http://www.newscientist.com/article/mg21228354.500-revealed–the-capitalist-network-that-runs-the-world.html
[2] Ibid.
[3] Ibid.
[4] David J. Lynch, “Banks Seen Dangerous Defying Obama’s Too-Big-to-Fail Move,” Bloomberg, 16 April 2012:
http://www.bloomberg.com/news/2012-04-16/obama-bid-to-end-too-big-to-fail-undercut-as-banks-grow.html
[5] Dean Baker, “The eurozone crisis is not about market discipline,” Al-Jazeera, 18 December 2011:
http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2011/12/2011121874651469307.html
[6] Roger Altman, “We need not fret over omnipotent markets,” The Financial Times, 1 December 2011:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/890161ac-1b69-11e1-85f8-00144feabdc0.html#axzz1fnNHC8YP
[7] Roger Altman, “We need not fret over omnipotent markets,” The Financial Times, 1 December 2011:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/890161ac-1b69-11e1-85f8-00144feabdc0.html#axzz1fnNHC8YP
[8] Rajeev Syal, “Drug money saved banks in global crisis, claims UN advisor,” The Observer, 13 December 2009:
http://www.guardian.co.uk/global/2009/dec/13/drug-money-banks-saved-un-cfief-claims
[9] Ed Vulliamy, “How a big US bank laundered billions from Mexico’s murderous drug gangs,” The Observer, 3 April 2011:
http://www.guardian.co.uk/world/2011/apr/03/us-bank-mexico-drug-gangs
[10] Ibid.
[11] Ed Vulliamy, “Global banks are the financial services wing of the drug cartels,” The Observer, 21 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/world/2012/jul/21/drug-cartels-banks-hsbc-money-laundering
[12] John Paul Rathbone, “Money laundering: Taken to the cleaners,” 20 July 2012:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/702a64a6-d25e-11e1-ac21-00144feabdc0.html#axzz2ALt54B7K
[13] Agustino Fontevecchia, “HSBC Helped Terrorists, Iran, Mexican Drug Cartels Launder Money, Senate Report Says,” Forbes, 16 July 2012:
http://www.forbes.com/sites/afontevecchia/2012/07/16/hsbc-helped-terrorists-iran-mexican-drug-cartels-launder-money-senate-report-says/
[14] Roberto Saviano, “Where the Mob Keeps its Money,” The New York Times, 25 August 2012:
http://www.nytimes.com/2012/08/26/opinion/sunday/where-the-mob-keeps-its-money.html?pagewanted=all&_r=0
[15] Dominic Rushe, “HSBC ‘sorry’ for aiding Mexican drugs lords, rogue states and terrorists,” The Guardian, 17 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/business/2012/jul/17/hsbc-executive-resigns-senate
[16] Ed Vulliamy, “Global banks are the financial services wing of the drug cartels,” The Observer, 21 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/world/2012/jul/21/drug-cartels-banks-hsbc-money-laundering
[17] Michael Smith, “Banks Financing Mexico Gangs Admitted in Wells Fargo Deal,” Bloomberg, 29 June 2010:
http://www.bloomberg.com/news/2010-06-29/banks-financing-mexico-s-drug-cartels-admitted-in-wells-fargo-s-u-s-deal.html
[18] Alexander Eichler, “Mexican Drug Cartel Laundered Money Through BofA, FBI Alleges,” The Huffington Post, 9 June 2012:
http://www.huffingtonpost.com/2012/07/09/los-zetas-laundered-money-bank-america_n_1658943.html
[19] Jessica Silver-Greenberg and Edward Wyatt, “In Laundering Case, a Lax Banking Law Obscured Money Flow,” The New York Times, 8 August 2012:
http://www.nytimes.com/2012/08/09/business/how-a-lax-banking-law-obscured-money-flow.html?pagewanted=all;
Jessica Silver-Greenberg and Ben Protess, “
Money-Laundering Inquiry Is Said to Aim at U.S. Banks,” The New York Times, 14 September 2012:
http://www.nytimes.com/2012/09/15/business/money-laundering-inquiry-said-to-target-us-banks.html?pagewanted=all&_r=0
[20] James B. Stewart, “For UBS, a Record of Averting Prosecution,” The New York Times, 20 July 2012:
http://www.nytimes.com/2012/07/21/business/ubss-track-record-of-averting-prosecution-common-sense.html?pagewanted=all
[21] Matt Taibbi, “The Scam Wall Street Learned From the Mafia,” Rolling Stone, 21 June 2012:
http://www.rollingstone.com/politics/news/the-scam-wall-street-learned-from-the-mafia-20120620
[22] William D. Cohan, “How Wall Street Scams Counties Into Bankruptcy,” Bloomberg, 1 July 2012:
http://www.bloomberg.com/news/2012-07-01/how-wall-street-scams-counties-into-bankruptcy.html
[23] “The Libor Scandal: The Rotten Heart of Finance,” The Economist, 7 July 2012:
http://www.economist.com/node/21558281
[24] Shahien Nasiripour, “Nine more banks added to Libor probe,” The Financial Times, 26 October 2012:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/6f4e7960-1f1a-11e2-be82-00144feabdc0.html#axzz2ARAog5NE
[25] Douglas Keenan, “My thwarted attempt to tell of Libor shenanigans,” The Financial Times, 26 July 2012:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/dc5f49c2-d67b-11e1-ba60-00144feabdc0.html#axzz2ARAog5NE
[26] “The Cartel: Behind the Scenes in the Libor Interest Rate Scandal,” Der Spiegel, 1 August 2012:
http://www.spiegel.de/international/business/the-libor-scandal-could-cost-leading-global-banks-billions-a-847453.html
[27] Matt Taibbi, “Why is Nobody Freaking Out About the LIBOR Banking Scandal?” Rolling Stone, 3 July 2012:
http://www.rollingstone.com/politics/blogs/taibblog/why-is-nobody-freaking-out-about-the-libor-banking-scandal-20120703
[28] Raúl Ilargi Meijer, “LIBOR Was A Criminal Conspiracy From The Start,” The Business Insider, 11 July 2012:
http://www.businessinsider.com/libor-was-a-criminal-conspiracy-from-the-start-2012-7
[29] Steven Swinford and Harry Wilson, “RBS traders boasted of Libor ‘cartel’,” The Telegraph, 26 September 2012:
http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/banksandfinance/9568087/RBS-traders-boasted-of-Libor-cartel.html
[30] Jill Treanor and Dominic Rushe, “Timothy Geithner and Mervyn King discussed Libor worries in 2008,” The Guardian, 13 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/business/2012/jul/13/tim-geithner-mervyn-king-libor
[31] Mark Gongloff, “New York Fed’s Libor Documents Reveal Cozy Relationship Between Regulators, Banks,” The Huffington Post, 13 July 2012:
http://www.huffingtonpost.com/2012/07/13/new-york-fed-libor-documents_n_1671524.html
[32] Chris Giles, “Libor scandal puts BoE in line of fire,” The Financial Times, 17 July 2012:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/68605a86-d02a-11e1-bcaa-00144feabdc0.html#axzz2ARAog5NE
[33] Jill Treanor, “British Bankers’ Association to be stripped of Libor rate-setting role,” The Guardian, 25 September 2012:
http://www.guardian.co.uk/business/2012/sep/25/bba-libor-setting-role-stripped-banks
[34] Liam Vaughan, “Secret Libor Committee Clings to Anonymity Following Scandal,” Bloomberg, 21 August 2012:
http://www.bloomberg.com/news/2012-08-20/secret-libor-committee-clings-to-anonymity-after-rigging-scandal.html
[35] David Enrich and Max Colchester, “Before Scandal, Clash Over Control of Libor,” The Wall Street Journal, 11 September 2012:
http://online.wsj.com/article/SB10000872396390443847404577631404235329424.html
[36] Andrew Mayeda, “Canada Regulator Says Has Power to Probe Libor ‘Cartel’,” Bloomberg, 22 June 2012:
http://www.bloomberg.com/news/2012-06-22/canada-regulator-says-has-power-to-probe-libor-cartel-.html
[37] Halah Touryalai, “Banks Rigged Libor To Inflate Adjustable-Rate Mortgages: Lawsuit,” Forbes, 15 October 2012:
http://www.forbes.com/sites/halahtouryalai/2012/10/15/banks-rigged-libor-to-inflate-adjustable-rate-mortgages-lawsuit/
[38] Darrell Preston, “Rigged Libor Hits States-Localities With $6 Billion: Muni Credit,” Bloomberg, 9 October 2012:
http://www.bloomberg.com/news/2012-10-09/rigged-libor-hits-states-localities-with-6-billion-muni-credit.html
[39] Andrew Gavin Marshall, “Austerity, Adjustment, and Social Genocide: Political Language and the European Debt Crisis,” Andrewgavinmarshall.com, 24 July 2012:
http://andrewgavinmarshall.com/2012/07/24/austerity-adjustment-and-social-genocide-political-language-and-the-european-debt-crisis/
[40] Roger Altman, “We need not fret over omnipotent markets,” The Financial Times, 1 December 2011:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/890161ac-1b69-11e1-85f8-00144feabdc0.html#axzz1fnNHC8YP
[41] Ben Polak and Peter K. Schott, America’s Hidden Austerity Program,” The New York Times, 11 June 2012:
http://economix.blogs.nytimes.com/2012/06/11/americas-hidden-austerity-program/;
Jason Cherkis, “A Thousand Cuts: Austerity Measures Devastate Communities Around The World,” The Huffington Post, 17 July 2012:
http://www.huffingtonpost.com/2012/07/12/austerity-measures-a-thousand-cuts_n_1666309.html;
Editorial, “The Austerity Trap,” The New York Times, 23 October 2012:
http://www.nytimes.com/2012/10/24/opinion/the-austerity-trap.html?_r=0;
Derek Thompson, “American Austerity: Why the States Cutting Spending Are Doing Worse,” The Atlantic, 21 June 2012:
http://www.theatlantic.com/business/archive/2012/06/american-austerity-why-the-states-cutting-spending-are-doing-worse/258825/
[42] “CEOs Deficit Manifesto,” The Wall Street Journal, 25 October 2012:
http://online.wsj.com/article/SB10001424052970203937004578076254182569318.html?mod=googlenews_wsj
[43] “Executives Who Signed the Fix the Debt Declaration,” The Wall Street Journal, 25 October 2012:
http://online.wsj.com/article/SB10001424052970203897404578077251928040508.html
[44] Al Lewis, “Bankers Face the Abyss,” The Wall Street Journal, 21 October 2012:
http://online.wsj.com/article/SB10000872396390444734804578064840879262594.html?mod=googlenews_wsj
[45] Heather Stewart, “Wealth doesn’t trickle down – it just floods offshore, research reveals,” The Observer, 21 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/business/2012/jul/21/offshore-wealth-global-economy-tax-havens
[46] Heather Stewart, “£13tn hoard hidden from taxman by global elite,” The Observer, 21 July 2012:
http://www.guardian.co.uk/business/2012/jul/21/global-elite-tax-offshore-economy
[47] We’re living in a plutonomy, The Telegraph, 2 April 2006:
http://www.telegraph.co.uk/finance/2935809/Were-living-in-a-plutonomy.html
[48] Robert Frank, Plutonomics, The Wall Street Journal, 8 January 2007:
http://blogs.wsj.com/wealth/2007/01/08/plutonomics/
[49] Ibid.
[50] Gus Lubin, Deutsche Bank Says The ‘Global Plutonomy’ Is Stronger Than Ever, And That Means 10X More Volatility, Business Insider, 17 February 2011:
http://www.businessinsider.com/ajay-kapur-plutonomy-2011-2
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