jeudi 6 juin 2019

Prostitution, proxénétisme, esclavage sexuel

Prostitution : de plus en plus de jeunes victimes 

Un rapport de la fondation Scelles publié ce mardi révèle que le nombre de mineurs qui se prostituent a fortement augmenté ces dernières années dans le monde. Sans pouvoir chiffrer cette tendance. Selon l’ONG, internet et les réseaux sociaux sont à l’origine de cette hausse. (…)



Selon Yves Charpenel [le directeur du rapport mondial sur l’exploitation sexuelle et président de la fondation Scelles], les jeunes proxénètes préfèrent l’exploitation sexuelle au trafic de drogue. « C’est tellement facile d’exploiter sur internet. Ils ne prennent pas de risques physiques et ils peuvent blanchir l’argent facilement », détaille le directeur du rapport. Parallèlement se développe un « proxénétisme des cités » qui concernerait 14% des victimes de la prostitution aujourd’hui en France.

Des jeunes hommes, déjà habitués aux faits de délinquance, agissent en petits groupes structurés, souvent difficiles à repérer car tout se passe sur internet puis dans des appartements ou des chambres d’hôtel. En 2018, la justice a été saisie de plus de 120 affaires du type, contre une vingtaine en 2015, d’après Jean-Marc Droguet, directeur de l’office central pour la répression de la traite des êtres humains. Plus de la moitié des jeunes filles concernées étaient mineures, tout comme 15% des proxénètes. Les proxénètes parviennent à générer des profits allant jusqu’à un million d’euros en un an, sans doute l’une des raisons du développement de ces pratiques. (…)

Le choix de la prostitution comme « ascenseur social »

Un autre phénomène a également été remarqué lors de cette enquête, celui de la « glamourisation » de la prostitution. Les membres de la fondation Scelles le surnomme le phénomène « Zahia Dehar », du nom de la jeune fille au cœur d’une affaire de proxénétisme impliquant des joueurs de football de l’équipe de France à la fin des années 2000, alors qu’elle était mineure.
Zahia a désormais réussi à devenir riche et beaucoup de jeunes filles s’identifient à elle. Elles considèrent que la prostitution a été une étape, comme un ‘ascenseur social’ pour pouvoir sortir de leurs milieux socio-professionnels. Ce sont des jeunes filles qui sont dans des familles défavorisées et elles imaginent qu’en rencontrant des hommes dans des boîtes de nuit de luxe, elles peuvent prétendre à une ascension sociale. Ce phénomène se développe de plus en plus. Les jeunes filles s’imaginent qu’en se prostituant elles vont pouvoir sortir de leur situation.
Sandra Ayad, coordinatrice du rapport de la fondation Scelles
(…)

France Culture

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