Financement du
terrorisme en Syrie : la chronologie de l'affaire Lafarge (09.12.2017)
Irak : le premier
ministre annonce «la fin de la guerre» contre l'EI (09.12.2017)
La triplette
magique de l’orgasme au féminin (08.12.2017)
République
démocratique du Congo: 14 casques bleus tués (08.12.2017)
Il y a 30 ans
débutait la première Intifada dans la bande de Gaza (08.12.2017)
EN IMAGES - Liban :
heurts près de l'ambassade américaine (10.12.2017)
Des Français avec
Daech en Afghanistan (10.12.2017)
Financement du terrorisme en Syrie : la chronologie de
l'affaire Lafarge (09.12.2017)
- Par Mathilde Golla
- Publié le 09/12/2017 à 19:08
Enquête, mises en examen… Le
cimentier est soupçonné de «financement d'une entreprise terroriste»,
«violation du règlement européen» concernant l'embargo sur le pétrole syrien et
«mise en danger de la vie d'autrui». Retour sur cette affaire hors normes en 7
dates clés.
Le géant des matériaux de
construction Lafarge est dans la tourmente. La filiale syrienne (Lafarge Cement
Syria, LCS) du groupe français est accusé d'avoir pris part entre novembre 2013
et septembre 2014 au «financement d'une entreprise terroriste» (le groupe Etat
islamique en Syrie, ndlr), «violation du règlement européen» concernant
l'embargo sur le pétrole syrien et «mise en danger de la vie d'autrui». Le
groupe a reconnu que des pratiques «inacceptables» avaient été employées pour
maintenir l'activité et la sécurité du personnel de son usine en Syrie. Le
travail des enquêteurs est notamment de déterminer si la direction à Paris a pu
être au courant de tels agissements.
● Octobre 2010:
inauguration de la cimenterie de Lafarge en Syrie
En 2007, Lafarge achète une
cimenterie située à Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep. Le cimentier
français a ensuite mené trois ans de travaux pour un montant de 680 millions de
dollars. L‘usine représentait alors l'un des investissements étrangers les plus
importants jamais consentis en Syrie en dehors du secteur pétrolier. En
octobre, l'usine de Jalabiya devenue Lafage Cement Syria est inaugurée.
En 2010, le site entre en
production mais dès le mois de septembre 2011, la guerre civile éclate en
Syrie. La production de la cimenterie baisse progressivement. Mais le cimentier
- fusionné en 2015 avec le suisse Holcim - s'échine à maintenir l'activité de
son usine en 2013 et 2014, en plein conflit syrien.
● 29 juin 2014: l'État
Islamique contrôle le territoire où est l'usine Lafarge
Le 29 juin 2014, l'organisation
État islamique (EI) proclame l'instauration du «califat» et prend ainsi le
contrôle d'un vaste territoire où se situe notamment l'usine de Lafarge. Mais
le cimentier s'entête à vouloir rester en Syrie, quel qu'en soient le prix. Ce
même 29 juin, un cadre de cette usine de Lafarge a, selon les documents de
l'enquête, «informé par mail ses supérieurs qu'il a pris rendez-vous avec un
“responsable de l'État islamique” pour négocier la sécurité des employés du
site».
● De juin à septembre 2014:
des milliers d'euros versés aux terroristes
Lafarge avait ainsi employé un
intermédiaire pour obtenir de l'EI des laissez-passer pour ses employés aux
checkpoints. Cet homme d'affaires - fils de l'ex-ministre de la Défense du
président Bachar Al-Assad, ayant fait défection au régime - se voit remettre
«entre 80.000 et 100.000 dollars par mois» pour monnayer des laissez-passer
avec ces groupes. Au total, le cimentier a versé plusieurs centaines de
milliers d'euros à divers groupes armés, dont 5 millions de livres syriennes
(20.000 euros) par mois à l'EI. Selon Christian Herrault, ancien directeur
général adjoint opérationnel du groupe, Lafarge aurait alloué un budget mensuel
de 200.000 dollars pour permettre la libre circulation de ses matériaux, dont
près de 30.000 versés à Daech.
Des négociants seraient également
intervenus pour permettre au cimentier de se procurer du pétrole raffiné par
l'EI.
● 19 Septembre 2014:
l'État islamique prend le contrôle de la cimenterie
La compromission de Lafarge dans
le conflit syrien ne l'aura pas épargnée puisque l'organisation djihadiste a
fini par prendre le contrôle du site en septembre 2014. Là encore, l'attitude
du groupe est vivement critiquée. De fait, le cimentier tente de tenir alors que
les djihadistes sont aux portes de la cimenterie. Les managers ont déjà tous
pris la fuite mais Frédéric Jolibois, directeur de l'usine, interdit
l'évacuation du site. Il préfère que les employés se cachent dans les tunnels
techniques de l'usine plutôt que de fuir en voiture. Les salariés finiront par
fuir par leurs propres moyens, in extremis. Lafarge explique qu'un plan
d'évacuation de l'usine était prêt... Onze salariés de l'usine syrienne
saisiront la justice française.
● Octobre 2016: une
enquête est ouverte
Le 21 juin 2016, Le Monde révèle
que le cimentier a tenté, en 2013 et 2014, de faire fonctionner «coûte que
coûte» son usine en Syrie, «au prix d'arrangements troubles et inavouables avec
les groupes armés environnants», dont l'EI. Après les plaintes des salariés et
celle de Bercy, une enquête préliminaire est ouverte. Le ministère de
l'Économie accuse notamment LafargeHolcim d'avoir enfreint les sanctions
édictées par l'Union européenne contre le régime de Bachar al-Assad et plus
généralement l'interdiction de toute relation avec les organisations
terroristes présentes en Syrie. Des ONG ont aussi saisi la justice.
● Mars 2017: Lafarge
admet avoir financé des groupes armés en Syrie
Le géant suisse des matériaux de
construction reconnaît que des pratiques «inacceptables» ont été employées pour
maintenir l'activité et la sécurité de son usine. Face aux enquêteurs, l'ancien
directeur général adjoint opérationnel de Lafarge Christian Herrault a
notamment reconnu que le groupe s'est plié à une «économie de racket».
● Décembre 2017: mises en
examen des responsables
Les premières mises en examen ont
été prononcées le 2 décembre dernier. Trois cadres du groupe sont
soupçonnés de «financement d'une entreprise terroriste», «violation du
règlement européen» concernant l'embargo sur le pétrole syrien et «mise en
danger de la vie d'autrui». Il s'agit de Frédéric Jolibois, directeur de l'usine
de Jalabiya à partir de l'été 2014, de Bruno Pescheux, son prédécesseur, et
Jean-Claude Veillard, directeur de la sûreté du groupe.
Le 8 décembre, la justice
procède à deux nouvelles mises en examen dont celle de l'ex-PDG. Bruno Lafont a
dirigé le cimentier français de 2007 à 2015. Également mis en examen, Christian
Herrault, ex-directeur général adjoint. Ils sont tous deux soupçonnés de
«financement d'une entreprise terroriste» et «mise en danger de la vie
d'autrui» et placés sous contrôle judiciaire. Éric Olsen, DRH à l'époque des
faits puis directeur général, est lui aussi mis en examen pour les mêmes chefs
d'inculpation.
Éric Olsen assistait aux réunions
du comité de sûreté et a «participé pleinement aux discussions concernant la
sécurité de l'usine LCS», souligne le cabinet Baker McKenzie. Christian
Herrault, qui a reconnu début 2017 que le groupe avait été victime d'une
«économie de racket», a assuré «avoir régulièrement informé Bruno Lafont» et
que ce dernier «n'avait émis aucune objection à l'époque».
● Vers une audition de
Laurent Fabius?
Selon
les informations de FranceTV Info, l'ONG Sherpa, qui défend des anciens
salariés syriens de Lafarge, réclame l'audition par la justice de Laurent
Fabius, ministre des Affaires étrangères de mai 2012 à février 2016.
Les responsables du groupe ont
déclaré aux enquêteurs avoir été en relation régulière entre 2011 et 2014 avec
les autorités françaises qui avaient donné leur aval pour son maintien en
Syrie. Selon Christian Herrault, ancien directeur général adjoint opérationnel
du groupe, le Quai d'Orsay aurait même recommandé à Lafarge de «tenir, que ça
va se régler». Toutefois, les responsables de l'usine n'avaient pas informé les
diplomates des rançons payées à l'État Islamique. Le Quai d'Orsay conteste
cette version des faits et affirme que le ministère aurait «alerté le groupe
Lafarge sur les risques encourus à rester en Syrie».
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Irak : le premier ministre annonce «la fin de la guerre»
contre l'EI (09.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 09/12/2017 à 19:25
- Publié le 09/12/2017 à 11:42
Le premier ministre irakien
Haider al-Abadi a annoncé samedi «la fin de le guerre» menée depuis trois ans
par les forces gouvernementales pour éliminer le groupe jihadiste État
islamique (EI) d'Irak.
«Nos forces contrôlent
complètement la frontière irako-syrienne et j'annonce donc la fin de la guerre
contre Daech», acronyme en arabe de l'EI, a-t-il dit à Bagdad à l'ouverture
d'une conférence organisée par le syndicat irakien des journalistes.
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Irak, la métamorphose de Daech
«Notre bataille est avec
l'ennemi, qui voulait tuer notre civilisation, mais nous avons gagné par notre
unité et notre détermination. Nous les avons vaincus en peu de temps», a-t-il
ajouté.
Les États-Unis ont salué la fin
de l'«ignoble occupation» de l'Irak. Heather Nauert, porte-parole du
département d'État a néanmoins souhaité rester prudente: «Nous devons
rester vigilants pour contrecarrer toutes les idéologies extrémistes afin
d'empêcher un retour de l'EI ou l'émergence de menaces par d'autres groupes
terroristes».
L'EI s'était emparé en 2014 lors
d'une offensive éclair du tiers de l'Irak, mettant la main sur la
quasi-totalité des régions sunnites dans l'ouest, le centre et le nord du pays.
En prenant le contrôle d'un
territoire aussi vaste que l'Italie, à cheval sur la Syrie et l'Irak, l'EI
avait proclamé un «califat» avec ses deux capitales Mossoul en Irak et Raqqa
en Syrie.
La triplette magique de l’orgasme au féminin (08.12.2017)
- Par Damien Mascret
- Mis à jour le 08/12/2017 à 18:59
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Une étude américaine confirme
l’intérêt de la pénétration assistée d’une stimulation du clitoris pour
déclencher l’orgasme.
Une étude
menée sous la houlette du Pr Kim Wallen, du département de psychologie
et de neuroendocrinologie de l’université Emory à Atlanta (États-Unis),
confirme bien l’augmentation de la fréquence de l’orgasme lorsque la
pénétration est «assistée» d’une stimulation du clitoris: environ une fois sur
deux, contre une fois sur quatre en son absence. On pourrait bien sûr souligner
que ce n’est pas si mal car l’orgasme n’est pas indispensable au rapport
sexuel, ce qui est exact, mais en se souvenant tout de même que les hommes eux
en ont un neuf fois sur dix.
Pour la majorité des femmes donc,
les chances d’avoir un orgasme lors d’une pénétration vaginale sont optimales
lorsque celle-ci est associée à une stimulation du clitoris. Dans la dernière
enquête nationale sur la sexualité des Australiens (20.000 personnes interrogées en 2013), sept
femmes sur dix disaient avoir reçu des caresses clitoridiennes de leur
partenaire...et la même proportion l’avoir fait elle-même.
Dix
ans plus tôt, les chercheurs de l’université de Sidney avaient d’ailleurs
noté que les chances pour une femme d’avoir un orgasme étaient optimales (90%
de chance) lorsqu’elle avait bénéficié d’un cunnilingus et d’une stimulation
clitoridienne, et minimale lorsque le rapport s’était limité à une pénétration
vaginale (50% de chance).
La triplette magique de
l’orgasme féminin
La «triplette magique»
pénétration vaginale, stimulation clitoridienne et cunnilingus se situait entre
les deux en termes de performance orgasmique: 70%. Oui, vous avez bien lu, la
pénétration plombe un peu l’orgasme. Pour les femmes. Car pour les hommes,
l’orgasme survenait dans plus de 90% des cas quelle que soit la combinaison
utilisée. Les chiffres indiquaient juste un score un peu bas (82% de chance d’avoir
un orgasme) lorsque leur partenaire les avait juste masturbés.
Ce qui est intéressant dans l’étude
australienne de 2003, c’est de voir que si l’on se penchait sur le
dernier rapport sexuel des personnes interrogées, la «triplette magique»
n’avait été pratiquée que dans 21% des cas et que les trois quarts des rapports
s’étaient limités à une pénétration vaginale seule (20%) ou associée à une
masturbation (53%).
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République démocratique du Congo: 14 casques bleus tués
(08.12.2017)
- Par Tanguy Berthemet
- Publié le 08/12/2017 à 18:53
Cette tuerie, qui a eu lieu
jeudi soir dans l'est du pays, est la plus importe de l'histoire récente de
l'ONU en RDC. Elle a été attribuée un groupe rebelle d'origine ougandaise.
Les circonstances de l'attaque
demeurent floues, mais elle est déjà la plus importante jamais subie par l'ONU en
République démocratique du Congo (RDC). Selon un communiqué de la Mission des
Nations unies (Monusco), 14 casques bleus ont été tués dans ce raid ainsi que 5
militaires congolais des FARDC (Forces armées de RDC) dans l'est du pays. Un
bilan qui pourrait s'alourdir, 53 soldats de la paix ont également été blessés.
Ils appartiennent en majorité au contingent tanzanien de la force
internationale. «Il y a des pertes importantes des deux côtés», a affirmé une
source sécuritaire à l'AFP.
Le raid s'est produit jeudi soir,
dans une base provisoire de la Monusco à Semuliki, une petite ville de la
province du Nord-Kivu, le long de la frontière ougandaise. Les experts de
l'ONU accusent les rebelles des ADF-Nalu (Allied democratic forces) d'être les
auteurs de cet assaut. Ce groupe, à l'origine des islamistes ougandais opposés
au président Yoweri Museveni, est actif dans la région de Béni depuis le début
des années 2010. Les ADF-Nalu, devenus une rébellion aux contours et aux
objectifs incertains, se sont fait remarquer à partir de 2014 par une série de
massacres particulièrement violents contre des civils le plus souvent, et
parfois contre des militaires.
Plusieurs rapports d'ONG ont
cependant mis en lumière la conduite elle aussi violente des FARDC dans cette
zone. En réaction, les casques bleus ont organisé plusieurs offensives de
grandes ampleurs contre les ADF, sans jamais toutefois pouvoir éliminer ce
groupe qui profite des frontières et de la végétation. Le raid de jeudi
démontre que leur puissance de nuisance demeure extrême.
Le secrétaire général de
l'ONU, Antonio
Guterres, s'est déclaré «indigné» vendredi dans un tweet.
«C'est la pire attaque contre des
Casques bleus de l'ONU dans l'histoire récente de l'Organisation», a affirmé de
son côté le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, également sur
Twitter.
Il y a 30 ans débutait la première Intifada dans la bande de
Gaza (08.12.2017)
- Publié le 08/12/2017 à 17:44
LES ARCHIVES DU FIGARO - Le 9
décembre 1987 une insurrection populaire, menée par la jeunesse palestinienne,
éclatait dans les territoires occupés par Israël. C'est le commencement d'un long
et violent affrontement.
La guerre des pierres. Le 9
décembre 1987 débute la première Intifada (soulèvement en arabe) dans la bande de Gaza. Trente ans
après le risque d'un nouvel embrasement entre Palestiniens et Israéliens est
grand, en raison de la reconnaissance par Donald Trump de la
souveraineté israélienne sur la Ville sainte de Jérusalem.
À l'origine il s'agit d'une
révolte populaire dans le camp de réfugiés Palestiniens de Jabalia, à la suite
du décès de quatre ouvriers Palestiniens. Leur voiture a été heurtée par un
camion israélien. La foule est persuadée qu'il ne s'agit pas d'un accident de
circulation mais d'un acte intentionnel de la part du chauffeur israélien.
La jeunesse palestinienne à la
pointe de la contestation
En colère, dans un contexte de
misère et de chômage, de jeunes Palestiniens manifestent alors spontanément
contre l'occupation israélienne -qui remonte à la guerre des six joursde 1967. Et jettent des pierres sur les
forces de l'ordre. Parallèlement à cette agitation, les ouvriers Palestiniens
sont invités à ne pas se rendre à leur travail en Israël et les commerçants à
baisser leur rideaux. Dès les jours suivants de violentes manifestations
anti-israéliennes ont lieu dans l'ensemble des territoires occupés. La jeunesse
est très impliquée. Des pierres, puis des bouteilles incendiaires artisanales,
sont lancées contre les soldats israéliens. La riposte est brutale. Meurtrière.
Très rapidement l'Organisation de libération de la Palestine (l'OLP) -installée
à Tunis- cautionne ce mouvement populaire.
Le Figaro aborde
en détails ces évènements dans un article daté du 15 décembre 1987: il dresse
le bilan de ces émeutes et évoque la division des autorités israéliennes sur le
sujet. En effet pour certains dirigeants «l'agitation actuelle est un phénomène
passager», tandis que d'autres continuent à se demander «s'il s'agit d'un
désordre ou bien d'une émeute, d'une rébellion, voire d'une guerre civile».
Cette première Intifada dure plusieurs années. Elle prend fin le 13 septembre
1993 avec la
signature des accords de paix d'Oslo.
Article paru dans Le Figaro du
15 décembre 1987.
Israël: Toujours des heurts
Un Palestinien tué, dix-sept
autres blessés par balles hier à Khan Younis, dans la bande de Gaza occupée, où
des accrochages se sont produits pour la septième journée consécutive entre
manifestants palestiniens et soldats israéliens. Des incidents ont également
été signalés à Gaza, Ramallah et Naplouse où les soldats israéliens ont soudé
en position fermée les rideaux de fer des commerçants qui refusaient d'ouvrir
leurs boutiques en signe de protestation contre les violences de ces derniers
jours. À Jérusalem, des cocktails Molotov ont été lancés contre l'ambassade des
États-Unis. La police a interpellé 22 suspects.
Pour le premier ministre Yitzak
Shamir, l'agitation actuelle est un phénomène passager, encouragée par
des activistes de l'OLP qui cherchent par tous les moyens à envenimer les
rapports entre Juifs et Arabes. Pour d'autres experts, la flambée de
violence serait le résultat direct de la conférence des chefs d'Etat arabes à
Amman. Celle-ci a marginalisé l'OLP et renforcé la position du roi Hussein dans
les zones occupées à défaut de celle d'Arafat.
Du point de vue tactique, il y a
probablement du vrai dans cette analyse et la commission des Affaires
étrangères et de la Défense au Parlement de Jérusalem continue à se
demander s'il s'agit d'un désordre ou bien d'une émeute, d'une rébellion, voire
d'une guerre civile. Débat qui souligne à la fois la complexité et la
gravité de la situation.
Il faut donc, dans l'immédiat,
calmer les esprits puis, après, chercher «un sentier pour sortir de l'impasse».
«Rien n'est plus stérile et
dépourvu de contenu que ce débat sémantique», a déclaré à la radio de Jérusalem
hier matin le président de cette commission, M. Abba Eban. Pour M. Eban, ancien
ministre des Affaires étrangères, le problème essentiel «n'est pas le sort des
zones occupées et de leurs habitants, mais le sort de l'État d'Israël qui est
en train de perdre son image juive et son visage démocratique, parce que le
cadre démographique et territorial actuel met en danger son identité». Il
faut donc, dans l'immédiat, calmer les esprits puis, après, chercher «un
sentier pour sortir de l'impasse».Or, de nulle part, on n'entrevoit une
volonté de chercher ce sentier.
Enquête militaire
Selon M. Eban, les troubles
s'expliquent par «l'absence de solution politique. Il n'y a pas de
lumière au bout du tunnel pour une énorme population qui est, en fait, une
nation séparée, affirme-t-il. Elle est bloquée dans une sorte de
cohabitation forcée». Nombreux sont les responsables militaires israéliens
qui commencent également à prendre la parole pour affirmer que la véritable
nature du problème n'est pas uniquement de leur ressort.
L'annonce hier par l'armée de
l'ouverture d'une enquête sur le comportement des gardes-frontières, les
«bérets verts», qui se trouvaient ces derniers jours dans le camp de réfugiés
palestiniens de Balata pose la question de manière encore plus aiguë. Des
responsables militaires israéliens ont estimé «sérieuses» les accusations de
nombreux habitants palestiniens du camp, faisant état d'exactions à
l'origine, selon eux, de la manifestation de vendredi dernier au cours de
laquelle une fusillade a éclaté. Des responsables de haut rang au commandement
de la région militaire «centre» d'Israël ont déclaré que tout devait «être fait
pour que de telles choses ne se reproduisent plus. Si l'on n'arrive pas à faire
cesser cette situation, les bérets verts seront retirés des territoires
occupés», ont-ils ajouté.
L'OLP, qui fait, de loin, des
efforts pour exploiter la situation, ne semble pas avoir, sur le terrain, la
capacité de transformer les émeutes en révolte. Le Conseil de
sécurité, devant lequel le Yémen a porté plainte contre Israël, n'est pas en
mesure de prendre des initiatives concrètes, surtout après sa démonstration
d'impuissance dans le conflit du Golfe. Rien n'est plus significatif à cet
égard que la décision de Washington (qui pourrait imposer son veto à toute
résolution du Conseil de sécurité défavorable à Israël) de signer aujourd'hui
même un accord alignant dans le domaine militaire l'État hébreux aux pays de
l'Alliance atlantique.
L'Europe est totalement
absente. L'Égypte, dont la presse dénonce avec violence l'action
israélienne, n'a aucune possibilité d'intervenir. Syrie et Jordanie restent
profondément hostiles à l'OLP qui, du moins à Gaza, est concurrencée par les
fondamentalistes musulmans, bien plus craints au Caire, à Amman et à Damas qu'à
Jérusalem. Croire à un dénouement de la crise palestinienne par la
force est aussi irréel que croire à son règlement par la négociation. Et
pourtant, une solution est indispensable car, au-delà de toute autre
considération, le coût du contrôle des zones occupées devient pour Israël de
plus en plus élevé.
Par René Bauduc
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comprenn
EN IMAGES - Liban : heurts près de l'ambassade américaine
(10.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 10/12/2017 à 11:11
- Publié le 10/12/2017 à 10:46
Les forces de sécurité libanaises
ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau dimanche lors d'une rare
manifestation près de l'ambassade des Etats-Unis contre la
décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale
d'Israël.
Plusieurs centaines de
manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés près de l'ambassade américaine
située dans la localité de Awkar, au nord de la capitale Beyrouth.
Ils ont été empêchés d'atteindre
le complexe par une porte métallique qui barrait le chemin menant à
l'ambassade, et les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et fait
usage de canons à eau pour repousser les manifestants.
Plusieurs personnes ont été
blessées par des pierres et des gaz lacrymogènes.
Les manifestants, qui
brandissaient des drapeaux palestiniens et libanais et portait des keffiehs
palestiniens à carreaux noir et blanc, ont scandé des slogans contre le
président américain Donald Trump, qui a reconnu mercredi Jérusalem comme la
capitale d'Israël.
Un groupe de manifestants a brûlé
une effigie de M. Trump, dont la décision a marqué une rupture spectaculaire
avec des décennies de diplomatie américaine et internationale.
Parmi les manifestants se
trouvaient des membres de groupes palestiniens ainsi que des islamistes et des
partisans de la gauche libanaise.
Des centaines de milliers de
réfugiés palestiniens vivent au Liban, y compris ceux qui ont fui ou ont été
expulsés de leurs maisons après la création d'Israël en 1948, ainsi que leurs
descendants.
Israël a occupé le sud du Liban
pendant 22 ans avant de retirer ses troupes en 2000, mais les deux pays restent
techniquement en guerre.
En 2006, Israël a mené une guerre
dévastatrice contre le Hezbollah au Liban, qui a tué plus de 1.200 Libanais,
pour la plupart des civils, et 120 Israéliens, en majorité des soldats.
Des Français avec Daech en Afghanistan (10.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 10/12/2017 à 08:30
- Publié le 10/12/2017 à 08:28
Des Français et des Algériens,
certains arrivant de Syrie, ont rejoint les rangs du groupe Etat islamique dans
le nord de l'Afghanistan, où les insurgés ont établi de nouvelles bases, selon
des sources concordantes interrogées par l'AFP.
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: les talibans gagnent du terrain
C'est la première fois que la
présence de combattants français - tout au moins francophones - est confirmée
au sein de l'EI en Afghanistan par des témoins et des responsables interrogés
depuis Kaboul.
"Selon nos informations, un
certain nombre de ressortissants français et d'Algériens sont arrivés il y a 15
à 20 jours (mi-novembre) dans le district de Darzab", dans le sud-ouest de
la province de Jowzjan, affirme le gouverneur du district, Baaz Mohammad Dawar.
Le groupe est accompagné de
plusieurs femmes, selon le gouverneur, et se déplace avec un interprète venu du
Tadjikistan.
"Quatre de ces étrangers,
dont deux femmes, parlent français et arabe", précise-t-il. "Sept à
huit combattants algériens qui ne parlent qu'arabe sont avec eux, en plus de
Tchétchènes, d'Ouzbeks et de Tadjiks. Parmi les Algériens de Darzab, certains
ont déjà passé du temps en Syrie et en Irak".
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paix en Afghanistan passe par la Chine