samedi 30 décembre 2017

L'Europe contre les peuples



Pour un commissaire européen, l’immigration est « la nouvelle norme » (30.12.2017)



Du traité constitutionnel à Syriza : l'Europe contre les peuples (02.02.2015)
  • Par  Coralie Delaume 

  • Publié le 02/02/2015 à 20:10
FIGAROVOX/OPINION - Pour Jean-Claude Juncker, «il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens déjà ratifiés». Coralie Delaume rappelle qu'il n'y a pas non plus de choix qui permette qu'un traité européen ne soit pas ratifié ...

Coralie Delaume est journaliste. Elle a notamment publié «Europe. Les Etats désunis» (Michalon, 2014). Découvrez ses chroniques sur son blog.

L'Union européenne est décidément une étrange construction. Il est impératif d'être une démocratie pour y entrer. C'est même l'unique critère. Les élargissements hâtifs et désordonnés aux PECO (pays d'Europe centrale et orientale) opérés en 2004 et 2007 en furent une illustration. En revanche, une fois admis dans le club, requérir à son profit le respect des règles élémentaires de la démocratie est jugé avec sévérité, et donne le plus souvent lieu à des procès en «populisme».
Les menues imperfections antidémocratiques de l'édifice communautaire sont connues de tous les observateurs sincères. En revanche, jamais jusque-là un dirigeant européen n'avait eu le culot de les reconnaître. Jean-Claude Junker vient de s'en charger, sous le coup de la forte émotion qui s'est emparé des tous les défenseurs de l'Union lisbonno-mastrichienne après la large victoire de Syriza en Grèce le 25 janvier.
«Dire que tout va changer parce qu'il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c'est prendre ses désirs pour des réalités (…) Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ...»
Jean-Claude Juncker
Certains ont eu de la fièvre et des suées. D'autres se sont mis à dire sans précaution tout ce qu'ils avaient vraiment dans la tête, à l'instar du président de la Commission européenne. Ce dernier est entré directement à la première place du «Top10» des propos les plus invraisemblables proférés la semaine dernière avec cette sortie: «dire que tout va changer parce qu'il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c'est prendre ses désirs pour des réalités (…) Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens»
Pas de choix démocratique contre les traités européens…: pour un aveu, il est de taille! C'est d'ailleurs un authentique progrès pour un Jean-Claude Juncker dont on peut penser qu'il est en phase de rémission. Tous les psys le disent: pour expurger une névrose, il faut ver-ba-li-ser. Il serait donc très encourageant que le Luxembourgeois poursuive cette opération vérité. Et qu'il pousse l'audace jusqu'à concéder ceci: il n'y a pas vraiment de choix démocratique non plus pour les traités européens.
Cette réalité, encore faudrait-t-il que Junker accepte de la regarder en face. Peut-être peut-on l'y aider? Rappelons-lui dès à présent quelques faits saillants ayant pris place dans un passé récent.
Au début des années 2000, l'Union européenne veut se doter du traité de Nice. L'Irlande, en vertu de ses institutions, doit convoquer ses électeurs aux urnes pour une ratification référendaire. Le référendum a lieu en juin 2001 et... 54% des votants irlandais rejettent le texte. On laisse alors passer un peu de temps Les peuples, c'est connu, sont oublieux. Un an et demi plus tard, le corps électoral irlandais est à nouveau mobilisé et, cette fois, il vote en faveur du traité de Nice. Du coup, puisque l'entourloupe a réussi une fois, pourquoi ne pas en abuser? Ce sera chose faite avec le traité de Lisbonne. En 2008, les Irlandais sont appelés à se prononcer sur celui-ci et répondent par la négative à 53% Un vote qui sera «corrigé» l'année d'après par un re-vote, afin que le «oui» l'emporte enfin.
Les Néerlandais avait répondu « contre » à plus de 61% en 2005. Trois ans plus tard, leur Parlement votait sans moufter le même texte, rebaptisé pour faire bien « traité de Lisbonne ». En France, nous eûmes la chance d'avoir les mêmes gros malins, pour nous écrire le même scénario.
Au Pays-Bas, on est moins téméraire. On ne sollicite pas deux fois les mal-votants car c'est dangereux: le peuple étant stupide, il arrive qu'il persiste dans la déviance. Là, quand les citoyens votent de travers, on recourt donc à leurs «représentants», qui acceptent de se transformer de bonne grâce en censeurs de leurs propres mandants. Ainsi, à la question «Êtes-vous pour ou contre l'approbation par les Pays-Bas du traité établissant une constitution pour l'Europe?», les Néerlandais avait répondu «contre» à plus de 61% en 2005. Trois ans plus tard, leur Parlement votait sans moufter le même texte, rebaptisé pour faire bien «traité de Lisbonne».
En France, nous eûmes la chance d'avoir les mêmes gros malins, pour nous écrire le même scénario. Ainsi, alors que le référendum sur le projet de traité constitutionnel organisé en mai 2005 avait placé le «non» à plus de 54 %, le Parlement adopta Lisbonne dans la joie et la bonne humeur dès 2008. Pour l'occasion, les parlementaires du Parti socialiste apportèrent un soutien touchant à leurs collègues de l'UMP, puisque 142 d'entre eux décidèrent de s'abstenir. N'écoutant que leur enthousiasme, trente environ allèrent jusqu'à voter pour. Un coup de pouce bien sympathique, qui permit à Nicolas Sarkozy d'obtenir la majorité des trois cinquièmes au Congrès dont il avait besoin pour nous glisser le traité. Après ça, il se trouve encore de braves ingénus pour s'étonner, des larmes plein les yeux, des scores mirobolants du Front national....
Bref, comme le dit Jean-Claude Junker, il n'y a pas de choix démocratique possible contre les traités européens déjà ratifiés. Mais, on vient de le voir, il n'y a pas non plus de choix qui permette qu'un traité européen ne soit pas ratifié. Or... s'il n'y a pas de choix possible quant à des textes de valeur quasi-constitutionnelle qui encadrent, dans de très nombreux domaines, la conduite des politiques nationales, peut-on nous dire ce qu'il reste, exactement, de la démocratie?


L'injustice faite à la Pologne, un déni de démocratie (21.12.2017)
Par Patrick Edery
Publié le 21/12/2017 à 18h51
FIGAROVOX/OPINION - L'Union européenne a déclenché l'article 7 du traité de Lisbonne contre la Pologne dont le gouvernement est soupçonné de vouloir violer l'état de droit. Pour Patrick Edery, il s'agit d'une décision arbitraire et qui plus est inutile.

Patrick Edery est Président directeur général de Partenaire Europe, un cabinet de conseil originaire d'Europe centrale.

Depuis près de deux ans, la Pologne est devenue, au sein de l'Union Européenne, le symbole du mal absolu. On utilise à son égard des éléments de langage particulièrement outranciers et guerriers: l'exemple en date le plus frappant fut la menace d'engager, contre elle, l'article 7 du Traité sur l'UE qualifié d'«arme nucléaire». Ce mercredi 20 décembre 2017, la Commission européenne a finalement décidé de mettre à exécution cette menace du fait «d'un risque clair de violation grave de l'État de droit en Pologne». Mais alors pourquoi cette
Des élus polonais auraient-ils été arrêtés ou des manifestations réappréhendées avec une force disproportionnée ? Non, cela s'est déroulé en Espagne.
décision à quelques jours de Noël, et alors qu'un nouveau premier ministre polonais venait d'être nommé?
Des élus polonais auraient-ils été arrêtés ou des manifestations réappréhendées avec une force disproportionnée? Non, cela s'est déroulé en Espagne. Peut-être alors parce qu'une journaliste, qui accusait nommément l'épouse d'un premier ministre d'avoir un compte au Panama pour y abriter des pots-de-vin, a été assassinée dans l'explosion de son véhicule? Non, cela s'est passé à Malte, transformée en «île mafia», selon les dires des fils de la victime. Des ministres d'extrême droite auraient-ils été nommés à des portefeuilles régaliens? Cela s'est déroulé en Autriche. Peut-être la Pologne a-t-elle décidé de mettre en place une politique énergétique qui risque de mettre en péril la sécurité de toute l'Europe centrale, et qui est en infraction avec la législation définie par Bruxelles? Non plus, c'est l'Allemagne. Peut-être qu'elle ne respecte pas les critères de Maastricht depuis des années et, en 2018, battra son record d'emprunts, le plus important de l'UE? Non, cette fois, c'est nous.
Pour la première fois de son histoire, la Commission européenne a déclenché l'article 7. Aussi, au regard des actes avérés des autres membres, le «risque» polonais d'infraction doit être particulièrement grave.
Les 5 commandements de Bruxelles à Varsovie
Selon la Commission: «À la suite des réformes judiciaires menées en Pologne, l'appareil judiciaire du pays est à présent sous le contrôle politique de la majorité au pouvoir.» Dans la recommandation qu'elle a adoptée, mercredi, la Commission définit une série de 5 mesures que les autorités polonaises doivent prendre pour apaiser ses inquiétudes. Remarquez bien que la Commission parle de risques et d'inquiétudes. Il n'y aurait donc pas de constatation factuelle de la part de la Commission de violation de l'État de droit? Poursuivons, les autorités polonaises sont invitées par Bruxelles à:
Première mesure: «Modifier la loi sur la Cour suprême, afin de ne pas réduire l'âge de départ à la retraite des juges actuellement en fonction, de supprimer le pouvoir discrétionnaire dont dispose le président quant à la prolongation du mandat des juges de la Cour suprême et de supprimer la procédure de recours extraordinaire, qui prévoit la possibilité de remettre en cause des jugements définitifs rendus plusieurs années auparavant».
La Cour suprême y est l'équivalent de la Cour de cassation en France. La nouvelle loi polonaise prévoit que les juges de plus de 65 ans seront mis d'office à la retraite. Ce qui implique que les juges nés dans les années 50 et qui étaient magistrats sous le régime communiste et notamment pendant l'état de siège vont être ciblés. Cette loi permet également à des citoyens s'estimant victime d'un procès injuste, exceptionnellement pour ces 20 dernières années, d'en demander la révision. L'objectif affiché ici est double: décommuniser le dernier pouvoir polonais qui ne l'avait pas été lors la chute du mur, et renouveler un pouvoir judiciaire considéré comme népotique.
Seconde mesure : «Modifier la loi sur le Conseil national de la magistrature, de manière à ne pas mettre fin au mandat des juges membres et à veiller à ce que le nouveau système de nomination continue de garantir l'élection des juges membres par leurs pairs.»
Jusqu'à présent, sur les 25 juges membres que compte le Conseil National de la Magistrature, 15 étaient désignés par d'autres magistrats, sans contrôle aucun des citoyens. Désormais, ces 15 magistrats seront désignés par les députés. Chaque groupe parlementaire ne pourra proposer plus de 9 juges, et chaque groupe devra pouvoir en désigner au moins un. Et la liste de ces 15 juges devra recevoir les 3/5 des suffrages de l'Assemblée nationale.
N'est-il pas plus démocratique que les «juges des juges», au lieu de se coopter (désignés entre eux), soient nommés par les représentants élus du peuple? Certes, les juges sont des experts, mais leur laisser cette prise de décision n'est-ce pas basculer vers la technocratie?
Troisième mesure : «Modifier ou abroger la loi sur l'organisation des juridictions de droit commun, notamment pour supprimer le nouveau régime de retraite applicable aux juges, y compris le pouvoir discrétionnaire dont dispose le ministre de la justice pour ce qui est de prolonger le mandat des juges et de nommer et de révoquer les présidents des tribunaux.»
Il s'agit ici de mesures purement administratives. La réforme de la loi prévoit que les affaires soient attribuées aux juges par tirage au sort, aussi les présidents de tribunaux deviennent essentiellement des «directeurs administratifs».
Quatrième mesure: «Restaurer l'indépendance et la légitimité du Tribunal constitutionnel, en veillant à ce que ses juges, son président et son vice-président soient élus légalement et à ce que tous ses jugements soient publiés et pleinement mis en œuvre ; Les plus hautes instances juridiques polonaises.»
La Commission européenne et l'opposition polonaise ont contesté, ensemble, la validité de l'élection de certains juges du Tribunal constitutionnel (équivalent français du Conseil constitutionnel) et, par ricochet, la validité de l'élection de son Président et Vice-Président. Toutefois la Commission et l'opposition sont constituées de hauts-fonctionnaires et de politiques et non de magistrats. Outre le Tribunal Constitutionnel, les équivalents de nos Cours de cassation (Cour suprême) et du Conseil d'État en Pologne ont, de par leurs jugements, validé la légalité de ces élections. Or la «Cour de Cassation polonaise», la Cour suprême, ne peut être accusée de penchants pour le parti au pouvoir en Pologne. Outre qu'une bonne partie des réformes concernent ses magistrats, elle s'oppose régulièrement, par communiqués, au parti au pouvoir en Pologne. Sa présidente a même participé et pris la parole à au moins une manifestation organisée par l'opposition.
Cinquième mesure: «S'abstenir d'actes et de déclarations publiques susceptibles de saper davantage encore la légitimité du pouvoir judiciaire.»
Ici la Commission impose comme condition, pour suspendre les poursuites, que des personnes légalement et légitimement élues dans un pays membre n'abordent pas tous les sujets de leur choix de la manière qu'ils l'entendent. Autrement dit, un élu polonais, s'il estime que le pouvoir judiciaire est corrompu, n'a pas le droit de le dire, s'il veut que son pays ne soit pas sanctionné par l'UE.
Chacun jugera en son âme et conscience ces 5 mesures. Et pour ce faire, il serait bon d'avoir à l'esprit certains
M. Timmermans, 1er vice-président de la Commission, en charge du « dossier polonais » au sein de la Commission est nommé et non élu
faits.
M. Timmermans un commissaire politique?
Le premier est que M. Timmermans, 1er vice-président de la Commission, en charge du «dossier polonais» au sein de la Commission est nommé et non élu. Certes, c'est un ancien député social-libéral, mais son parti ne représente plus que 5,7% des électeurs aux Pays-Bas.
Depuis l'arrivée au pouvoir du PiS en Pologne, M. Timmermans répète quasiment mot pour mot l'argumentaire des partis politiques libéraux qui s'opposent au gouvernement en place à Varsovie. Rappelons aussi que la «caution polonaise» de M. Timmermans est le président du Conseil européen, libéral, M. Tusk. Ce dernier est le fondateur du principal parti politique d'opposition au gouvernement en Pologne. Il est de surcroît encore en âge de revenir aux affaires dans son pays. Si M. Timmermans arrivait à ses fins et disqualifiait le parti au pouvoir à Varsovie, M. Tusk serait le premier bénéficiaire de ce changement. Il faut bien comprendre que M. Timmermans qui condamne, sans procès, depuis deux ans, le gouvernement polonais n'a qu'un pouvoir d'investigation.
Ces 3 derniers siècles la Pologne a survécu aux empires et dictatures qui voulaient la soumettre. Il en sera sûrement de même de cette nouvelle technocratie libérale. Pourrons-nous en dire autant ?
Pourquoi martyriser la Pologne?
Au-delà même de la question du bien-fondé de cette action, pourquoi Bruxelles menace la Pologne d'une procédure que tout le monde sait vouée à l'échec? En effet pour aller au bout de cette procédure il faut l'unanimité des États et la Hongrie a déjà annoncé qu'elle s'y opposerait. Pourquoi ne pas traduire Varsovie devant la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE)? Elle ne nécessite pas l'assentiment des États membres mais rend par contre des décisions juridiques et non politiques. Est-ce à dire que l'infraction n'est pas constatée? Qu'il existe uniquement un «risque»? Certes la Commission a saisi la CJUE, mais pour sic: «la discrimination fondée sur le sexe en raison de l'introduction d'un âge de départ à la retraite différent pour les femmes juges (60 ans) et les hommes juges (65 ans)».
Pour le bien de l'Europe la Pologne ne doit pas se soumettre.
Nombre de dirigeants des partis libéraux accusent la Pologne de tous les maux de l'Europe, mais est-ce le PiS qui est au pouvoir depuis 20 ans? Cette affaire «polonaise» ne serait-elle pas l'illustration de l'évolution de plus en plus inquiétante de l'Europe? Certains, comme le Président de la République française, proposent de refonder l'U.E. Mais pour la remplacer par quoi? Nul ne le sait réellement. Symboliquement ses fondations avaient déjà été ébranlées par le traitement dégradant imposé au peuple grec contre sa volonté. Nous ne parlerons pas de l'acronyme désignant les pays latins contestataires: PIGS (cochons en anglais). S'agit-il désormais de faire de même avec la Pologne, incarnation vivante de ce ciment chrétien? Il ne restera alors plus qu'à transformer l'UE en une chappe de plomb remplaçant fondations, murs et toit. In fine quel est l'objectif? Créer un nouvel Européen hors sol, sans attache, sans limite dans ses droits? D'affaiblir les états et nous priver de nos identités?
Ces 3 derniers siècles la Pologne a survécu aux empires et dictatures qui voulaient la soumettre. Il en sera sûrement de même de cette nouvelle technocratie libérale. Pourrons-nous en dire autant?

Dimitris Avramopoulos, commissaire européen, novembre 2017. SIPA. AP22129285_000002
Comme cadeau de Noël, le commissaire européen aux migrations, le Grec Dimitris Avramopoulos s’est fendu d’un article dans PoliticoEurope, un média qui joue un rôle croissant dans les cercles européens (« Europe’s migrants are here to stay »Politico, 18 décembre). Sa tribune illustre, hélas, tout ce qui est reproché à la Commission européenne, un mélange d’arrogance bureaucratique, de croyances reposant sur des dogmes plutôt que sur des faits et un mépris pour le débat démocratique.
« Nous ne pouvons et ne pourrons jamais stopper les migrations »
« Il est temps de regarder la vérité en face […] le seul [je souligne]moyen de faire de nos politiques migratoires des politiques d’avenir est de changer collectivement notre façon de penser », écrit le commissaire. Stupides citoyens, surtout ne vous ennuyez plus à penser par vous-mêmes ! Comme Zeus – un autre Grec – de son mont Olympe, la vérité descend désormais vers les peuples européens et irradie depuis le dernier étage du Berlaymont, le siège de la Commission à Bruxelles. Avis aux péquenots : écoutez, taisez-vous et soumettez-vous car « nous ne pouvons et ne pourrons jamais stopper les migrations » ! Point final.
Etudes après études, Eurobaromètre après Eurobaromètre, élections après élections, il est pourtant clair qu’une majeure partie des citoyens européens est non seulement inquiète de l’immigration mais souhaite aussi – sinon l’arrêter – au moins la réduire drastiquement et regagner le contrôle perdu de nos frontières. Mais cette tendance de fond et ces signaux sont balayés en quelques mots : « l’immigration est un sujet émotionnel, sensible […] influencé par la montée du nationalisme, du populisme et de la xénophobie ». Ainsi, toute velléité de réduire l’immigration est cataloguée comme raciste et ce label infâme permet de disqualifier toute personne cherchant à s’opposer au futur Meilleur des mondes rêvé par la Commission Juncker. Fin du débat.
« Ce n’est pas seulement un impératif moral mais aussi un impératif économique et social »
Selon notre Commissaire, ces approches quasi racistes ont « limité nos possibilités de mettre en place des politiques intelligentes d’avenir », politiques qui seront pensées et mises en œuvre par… devinez ? Les institutions européennes, dans leur grande sagesse, évidemment, bien éloignée de ce populisme délétère.
Dans un processus démocratique normal, chaque pays devrait être capable de choisir sa politique migratoire à travers son Parlement national. Au niveau européen, la volonté clairement exprimée d’une majorité de la population devrait être prise en compte. Mais Avramopoulos s’en moque. Selon ce commissaire non élu, « nous tous [je souligne] avons besoin d’accepter l’immigration, la mobilité et la diversité comme la nouvelle norme ». Une nouvelle norme, comme la taille des pommes ou la courbe des concombres, qui serait déterminée par la Commission. L’immigration ne sera donc pas une question ouverte au débat ; ce sera une « norme ».
Ainsi, nous devons accepter les migrants et les réfugiés. « Ce n’est pas seulement un impératif moral mais aussi un impératif économique et social pour notre continent vieillissant ». Voici un autre cliché que la Commission essaye, non sans succès, d’imposer depuis des années sans débat au sein de l’Union européenne. Combien de fois ai-je lu ou entendu ce poncif ! Dans son livre Exodus, How migration is changing the world (hélas non traduit en français), le professeur Paul Collier de l’Université d’Oxford, s’est replongé dans la littérature scientifique soutenant cette affirmation. Selon lui, presque tous ces articles reposent sur de nombreux biais idéologiques plutôt que sur des preuves scientifiquement irréfutables.
Dimitris Avramopoulos est un homme de droite
Et qu’en est-il des quatre millions de jeunes Européens, souvent diplômés mais sans emploi ? Ces dernières années, le taux de chômage des jeunes dans l’Union européenne  a oscillé entre 15 et 20%. N’avons-nous pas, en tant que politiques, un « impératif moral », pour reprendre les termes d’Avramopoulos, de leur trouver un emploi et de leur proposer un futur décent avant d’accepter davantage de nouveaux arrivants ? D’ailleurs en Grèce,  ce taux n’est pas de 17% (la moyenne européenne actuelle) mais explose à plus de 40% ! La plupart des jeunes Grecs ne voient aucun avenir en Grèce et souhaitent s’expatrier. Faut-il les remplacer par des migrants ou bien accepter cette migration intra-européenne quasi forcée comme une fatalité ? En Grèce, au Portugal, en Espagne, en Italie,… nous sommes témoin d’une génération perdue.
Peut-être l’aspect le plus triste de cet article est que M. Avramopoulos n’est pas un homme de gauche. Il vient du Parti de la Nouvelle Démocratie, formation de droite. Il est la preuve vivante que la gauche en est venue à dominer le paysage intellectuel des institutions européennes et a imposé sa façon de penser. Avec des politiciens de droite comme ce commissaire ou Angela Merkel, rien de surprenant à la montée du « populisme » qu’ils sont pourtant les premiers à dénoncer.
Quand les politiques de droite et du centre abandonnent leurs valeurs et se conforment au mode de pensée de gauche, trahissant ainsi leurs électeurs, ne jouons pas les étonnés si ces derniers se réfugient du côté des extrêmes.


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