mercredi 7 novembre 2018

Démythification : Mahomet, prophète illettré ?

Objectif du mythe : Pourquoi faire passer Mahomet pour un illettré ?

L'illettrisme de Mahomet procède d'une tendance apologétique. Le raisonnement islamique consiste à affirmer que l'origine divine du Coran est validée par le fait que ce livre fut révélé par un illettré, qui de ce fait n'avait pu tirer son enseignement d'une consultation directe des textes des différents courants religieux de l'Arabie préislamique(principalement des différentes sectes juives et chrétiennes). 

De même ce principe permet de renforcer au maximum le contraste entre l'humilité de Mahomet sur le potentiel de son capital culturel et sa grandeur comme Messager. 

De plus, ce mythe sert à renforcer un autre mythe islamique : la langue arabe a été créée grâce au coran.

Déconstruction du mythe Pour faire croire à l'illettrisme du prophète, les islamistes essayent de s'appuyer sur le coran en proposant une traduction fausse de certains mots.

1)Réfutation de l'argumentation islamique : Le terme ummi(pluriel ummiyyûn) ne signifie pas illettré

L'assertion sur laquelle se fonde l'illettrisme de mahomet s'appuie sur l'épithète ummi(seulement employé dans les versets médinois) que l'on retrouve notamment dans la sourate 8 verset 156-157 qui donne à ummi le sens d'ignorant qui ne sait ni lire ni écrire(interprétation que l'on retrouve dans le Tafsir de Tabari pour la sourate 2 verset 93-96 et que l'on retrouve chez des orientalistes comme Kasimirski, Montet etc)

Dans la sourate 62 verset 2 on lit « C'est lui qui a envoyé par les ummi un Apôtre issu d'eux qui leur dit Ses signes et leur enseigne le Livre et la Sagesse quoiqu'ils fussent auparavant dans un égarement évident. »

Dans ce passage comme dans d'autres, le terme ummi désigne les Arabes paiens, qui à l'inverse des juifs et des Chrétiens, n'avaient reçu aucune révélation et vivaient par conséquent, dans l'ignorance de la loi divine. Dans le Tasfir d'at-Tabari, nous retrouvons un certain nombre de Traditions remontant à Ibn 'Abbas qui mettent ce sens en avant;
Ainsi dans Tabari 296 ligne 15 sqq nous avons " Les Ummiyyûn sont des gens qui ne déclarent véridique aucun Apôtre envoyé par Allah, ni aucune Ecriture révélée par Lui, mais qui forgent un « écriture » de leurs mains". Par la suite Tabari dit que cette acceptation n'est pas celle de l'arabe et retourne à sa première interprétation.

Nabi ummi ne signifie donc pas « prophète ignorant » « illettré » mais « Prophète des Gentils » et l'épithète dérivée du mot arabe umma, réfère très certainement à l'hébreu ummôt hâ-olâm(les nations du monde, les Gentils) que les Juifs de Médine devaient bien connaître

2°) L'arabie connaissait l'écriture
Les islamistes comme d'autres individus sont persuadés que l'Arabie était peuplée de Bédouin inculte. Or, les sources historiques démontrent le contraire. L'on sait que dans
un centre commercial comme la Mekke, nombreux étaient ceux qui savaient tenir un calame(tige de roseau etc). Dans les villes, l'homme qui savait manier un roseau et déchiffrer un écrit jouissait d'une certaine considération. Ainsi, selon Balâdhuri nous savons qu'Omar, Othman, Ali, Abu-Suyan et son fils Mu'awiya-puis les noms des deux tribus arabes de Yathrib connaissaient l'écriture arabe-parmi lesquels nous trouvons des futurs secrétaires de Muhammad, Zayd fils de Thâbit et Ubayyi fils de Ka'b.

3°) Mahomet alphabétisé :
Nous savons que Mahomet est embauché comme intendant pour gérer les affaires de khadidja. A ce titre, il s'occupe d'acheter et de vendre des marchandises au niveau international(commerce notamment avec le pays du Sham). Or, cette fonction implique la connaissance de l'écriture et du calcul. Dans l'économie antique, ces compétences spécifiques peuvent même permettre à un individu d'échapper à un statut infamant(cf le parcours de l'esclave-intendant puis marchand international affranchi Trimalcion dans Le Satiricon de Pétrone)

D'autre part, ces lieux d'échanges fréquentés par Mahomet ont été influencés par les commerçants grecs, puis romains et byzantins mais aussi perses. Dans ce cadre géographique, les marchands n'utilisent que le contrat écrit pour passer leurs transactions commerciales. L'on sait aussi qu'une critique récurrente des contemporains de Mahomet se focalise sur les marchands qui se sont transformés en financier d'expéditions.
Mais les faits en faveur d'une alphabétisation de Mahomet nous viennent des sources islamiques elles-mêmes.

Dans la tradition, il existe une preuve qui démontre le savoir faire de Mahomet dans le domaine de l'écriture. Cela se passe à al Hodaïbiyya, mahomet et le délégué mekkois Sohaïl décident de rédiger un pacte, Mahomet fait venir un scribe et commence à dicter une formule liminaire. Mais Sohaïl arrête net mahomet et lui dit : « Ecris ! Comme tu écrivais [jadis]: « En ton nom ! O Seigneur ! »
Il est évident qu'içi Sohaïl fait allusion à quelque écrit de la main de Mahomet avant son départ de la Mekke et peut-être antérieur à sa prédication.

De même, une série des Traditions nous montrent Mahomet, à l'article de la mort, réclamant une omoplate de chameau(ou un parchemin selon d'autres) avec une écritoire, afin de rédiger son testament politique. Nul ne s'étonne de l'exigence et si l'on n'y satisfait pas, c'est simplement parce que la faction d'Abou Bakr et de Aïcha s'y oppose pour faire pièce à la faction d'Ali.(cf Ibn Sa'ad, II, 36-8 )

De plus, deux passages du Coran mettent en cause les compétences littéraires de Mahomet.
Dans le premier il est accusé d'avoir écrit lui même des récits rédigés par les Anciens et qui lui étaient dictés matin et soir »
En réponse, il nie pas le fait de l'écriture, mais se borne à rétorquer que « celui qui connaît les secrets des cieux et de la terre a fait descendre » Coran 25, 5-6 Récits rédigés asâtîr avec la racine STR ; écrire soi-même, iktataba, à la forme réfléchie de KTB, que l'on devrait traduire par « se les écrire/les écrire pour soi-même; dicter, amla.

Dans le second passage, il est soupçonné d'utiliser ou contrer les Ecritures saintes antérieures; en réponse, il dit qu'il ne « récitait aucune Ecriture ni n'en écrivait de sa propre main avant celle-ci » c'est-à-dire la sienne propre. Coran 29,48 « Ecrire/tracer » avec la racine Khtt qui désigne la graphie puis désignera la calligraphie ; « de sa propre main », bi-yamînihi, littéralement « de sa main droite ». La seule équivoque qui subsiste dans le contexte de la second citation joue précisément sur le passage d'une écriture(Kitâb) celle des juifs ou des chrétiens, à l'autre(Kitâb), la sienne propre.
Dans l'un et l'autre cas, le vocabulaire est plus qu'explicite sur l'opération d'écrire. On voit de plus, dans le second passage, que le fait d'écrire intervient en parallèle complémentaire avec celui de réciter liturgiquement. Ainsi, le verbe « réciter(à haute voix) » est içi TLW que l'on retrouve sous la même forme en syriaque syro-palestinien pour dire « hausser/ élever(la voix, les yeux, la tête etc) »

On voit que Mahomet sait écrire dans ce que la tradition musulmane appelle la constitution de Médine.

Ibn ishâq (341- 344 numérotation Wensinck)dit : "Le Messager de Dieu rédigea un écrit ayant trait au Emigrants et aux Ançar, écrit par lequel il établissait un traité et une alliance avec les Juifs, les confirmait dans leur religion et leurs possessions , leur donnant certains droits et les obligeant à certains devoirs. « Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Compatissant ! Ceci est un écrit de Mahomet le Prophète, concernant les croyants, les Musulmans Koréishites, ceux de Yathrib, ceux qui les suivent, qui leur sont attachés et qui guerroient avec eux etc »


Mahomet n'était donc pas illettré.
Cela ne l'empêchera pas de faire appel à des secrétaires pour élaborer la rédaction du coran tout comme Napoléon en avait pour rédiger ses ordres.

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Mohammed était-il illettré ? 

Citer:
Concernant l'illettrisme de Mohammed,"al nabî al ummî" selon l'expression coranique, les experts sont réticents à reconnaitre le prophète comme illettré, d'ailleurs des Hadiths(Sahih Boukhari) ne vont pas dans ce sens.

Sahih Bukhari Volume 7, Livre 62, Numéro 88
'Ursa a rapporté:
Le prophéte écrivit le (contrat de mariage) avec 'Aisha quand elle était âgée de six ans et consomma son mariage avec elle quand elle était âgée de neuf ans et elle resta avec lui durant neuf années (c'est à dire jusqu'à sa mort).

Sahih Bukhari Volume 7, Livre 62, Numéro 88
'Ursa a rapporté:
Le prophéte écrivit le contrat de mariage avec 'Aisha quand elle était âgée de six ans et consomma son mariage avec elle quand elle était âgée de neuf ans et elle resta avec lui durant neuf années.

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Le " jeudi de la calamité " est sans aucun doute un jour terrible pour l'ensemble de la Umma rapportés par les plus grandes sources.

Les Compagnons étaient regroupés dans la chambre du Prophète Mohammed (saw), trois jours avant sa mort. Il leur demanda de lui apporter de quoi écrire un message protecteur qui évitera leur égarement. Mais les Compagnons se sont divisés, quelques uns (à leur tetes omar) ont désobéi à son ordre en prétendant qu'il divaguait. En écoutant leur propos, le Prophète (saw) s'était fâché. il les a chassé de chez lui sans rien écrire.

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Ibn Abbas raconte : " C'était un jeudi, et quel jeudi !. Le Messager d'Allah était très malade, il déclara : "Approchez-vous, Je veux vous écrire un message qui vous protégera de l'égarement et de la déviation." Omar a dit : " Le Prophète est trop souffrant et il nous suffit de lire le Coran, le Livre de Dieu ! ".

Les Compagnons se divisèrent en grandes querelles. Les uns disaient " Qu'il nous écrive son message qui évitera l'égarement ! " D'autres se rangeaient aux côtés de Omar.

Lorsque leurs voix s'élevèrent du fait de leurs querelles et leurs divergences, le Prophète dit : " Allez-vous en! Sortez de chez moi ".

Ibn-Abbas qui rapportait cette histoire, pleurait et disait : " La plus grande calamité et le plus grand malheur se sont produits ce jour-là, car le Prophète a été empêché d'écrire ce qu'il voulait "

Sahih Al-Boukhari Volume I Page 37 et Volume 5 Page 138
Mousnad Ahmed Volume 1 Page 355 et Volume 5 Page 116.
Tarikh Tabari Volume 3 Page 193.
Tarikh ibn-athir Volume 2 page 320

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Le mot ummiyûn (pi. de ummî), en revanche, est sans ambiguïté : il désigne nettement ceux qui n'ont pas reçu de révélation (en latin gentiles, d'ou le Français "Gentils". Cela laisse donc penser que al-nabî al-ummî signifie « le prophète envoyé aux gentils ». Dans sa célèbre traduction française du Coran, M. Hamidullah utilise cette même expression pour Muhammad et parle de « prophète gentil » ou « de la gentilité » avec référence expresse à l'exemple de Saint Paul. Toutefois, de façon inexplicable, il la considère comme équivalent de la formule traditionnelle d'« illettré » alors qu'il n'y a aucun lien entre les deux.. (Ref Marie Thérèse Urvoy & Dominique Urvoy, islamologues, professeurs d'Arabe, d'histoire de la civilisation et pensée Arabe et philologues émérites )

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"L'idée que Muhammad était illettré est une élaboration hagiographique et apologétique tardive destinée à appuyer le caractère miraculeux et sui generis ( sui generis) du Coran" (Premare A-L. de ( universitaire français, spécialiste de la langue et de la culture arabes et de l’histoire de l’islam), Aux origines du Coran..., p.65 cité in Gallez E-M (docteur en théologie et histoire des religions), Le messie et son prophète..., T2, p49)

Le Coran : Sourate 17 verset 45 : Et quand tu (Muhammad) lis le Coran, Nous plaçons, entre toi et ceux qui ne croient pas en l'au-delà, un voile invisible (Wa 'Idhā Qara'ta Al-Qur'āna Ja`alnā Baynaka Wa Bayna Al-Ladhīna Lā Yu'uminūna Bil-'Ākhirati Ĥijābāan Mastūrāan)
Puis 106 : (Nous (Dieu) avons fait descendre) un Coran que Nous(Dieu) avons fragmenté, pour que tu le lises lentement aux gens. Et Nous l'avons fait descendre graduellement. (Wa Qur'ānāan Faraqnāhu Litaqra'ahu `Alá An-Nāsi `Alá Mukthin Wa Nazzalnāhu Tanzīlāan)

Mais lire n'est pas ici une traduction irréfutable. On peut très bien traduire par "récite" ou "invoque".
Calame* =Roseau dont se servaient les anciens pour écrire sur le papyrus ou le parchemin :
C Luxenberg :
Invoque le nom de ton Seigneur, qui a créé,
Qui a créé l'homme (d'argile) collante;
Invoque ton Seigneur digne qu'on l'honore,
qui a enseigné par le calame (l'Écriture)
à l'homme ce qu'il ne savait pas du tout....

En revanche 

D'après Anas bin Malik,
Un jour, le Prophète écrivait une lettre, ou avait l'idée d'écrire une lettre. Il a été dit au Prophète qu'ils ne liraient pas les lettres à moins qu'elles aient été scellés. Ainsi le prophète a obtenu un anneau argenté avec "Muhammad l'Apôtre d'Allah" gravé dessus. J'étais en train d'observer son blanc (de l'anneau) scintillez sur la main du prophète. Sahih Bukkari, Volume 1, Book 3, Number 65

D’après Al-hariri' ibn `Azib (qu'Allah soit satisfait de lui),
Lorsque le Prophète (pbAsl) conclut avec les polythéistes la trêve d'Al-Hudaybiya, `Alî ibn 'Abî Tâlib se mit à consigner par écrit les conditions de l'arrangement; et il écrivit: "Voici à quoi souscrit Muhammad, l’Envoyé d'Allah". - "Nous n'acceptons pas cette rédaction, déclarent les infidèles, car si nous savions que tu es bien l'Envoyé d'Allah, nous ne t'aurions pas combattu". - "Efface-le", dit le Prophète à `Alî. - "Par Dieu! répondit ce dernier, je ne l'effacerai jamais". Le Prophète (pbAsl) effaça alors de sa propre main les mots contestés. Une des conditions inscrites fut que les musulmans entrent à La Mecque pourvu qu'ils la quittent après trois jours et qu'ils ne portent en entrant aucune arme sauf les Julubbân. Comme je demandai à 'Abû 'Ishâq ce que signifie le mot Julubbân, il me répondit: "Il s'agit du fourreau et de son contenu".Sahih Muslim numéro 1035 (Un Hadith semblable est trouvé chez Bukkari

D'après Said bin Jubair,
Ibn 'Abbas dit, "Jeudi! Quelle (grande chose) a eu lieu Jeudi!" Alors il commença à pleurer jusqu'à ce que ses larmes aient mouillé les graviers de la terre. Puis il dit, "Jeudi où la maladie de l'Apôtre d'Allah s'est aggravée et (où) il a dit," Cherchez-moi de quoi écrire, de sorte que je puisse écrire quelque chose pour vous après quoi vous ne vous égarez jamais."... Sahih Bukkari, Volume 4, Book 52, Number 288

La Sunna, à commencer par les Sahihs laisse entendre que Mohammed était lettré.

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http://trueshia.blogspot.fr/2011/02/prophet-muhammad-saww-ummi.html

Ja’far ibn Muhammad al-Soufi a rapporté :
« J’ai demandé à Abu Ja’far Muhammad ibn Ali al-Rida, (as) : « O fils de l’Apôtre d’Allah, pourquoi le Prophète était-il appelé l’illettré ? » Il répondit: « Qu’est-ce que les gens disent? » J’ai dit « Ils prétendent qu’il a été appelé le « Ummi » parce qu’il était illettré. » Il a répondu: “Ils mentent! Que la malédiction d’Allah soit sur eux pour cela. Allah a dit clairement dans Son Livre : « C’est Lui qui a envoyé parmi les Ummi un Messager parmi eux, pour réciter Ses versets (à savoir le Coran), pour les purifier, leur enseigner le Livre et leur enseigner la sagesse (à savoir la connaissance et l’éthique). [Coran 62:2]. Comment aurait-il pu enseigner ce que lui-même ne pouvait pas faire? Par Allah, l’Apôtre d’Allah avait l’habitude de lire et d’écrire en 72, (ou 73), langues. Il était appelé le « Ummi » parce qu’il était de La Mecque. La Mecque est l’une des villes « mères » (Umm), et c’est pourquoi Allah, l’Elevé et l’Exalté, a déclaré: « Alors que tu (Muhammad) puisse avertir la ville « mère » (Umm) des ville (à savoir Makkah) et ce qui est autour.» » Muhammad ibn Ali ibn al-Husayn ibn Babuyah al-Saduq, Ilal al-Sharai (Beirut, Lebanon: Muasassat al-A’lami lil Matbu’aat; première édition, 1988) vol. 1, p. 151, Chapitre 105, Hadith No 1.

Ce mot « ummi » ici signifie quatre choses :

1) Issu de la Mecque

2) Issu d’une communauté sans livre

3) Envoyé à toute l’humanité

4) Pur ou infaillible

Par ailleurs, dans la sourate 96, quand l’Ange Jibrîl est venu lui dire “Iqra” et qu’il répondit en arabe, ” Ma ana bi qariî”, cela ne veut pas dire “je ne sais pas lire”.

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Ummi serait donc à comprendre dans le sens de «Gentil» ou «unscriptured» ce qui correspond aux versets où il est employé pour Muhammad: Dieu/Allah a envoyé parmi les ummiyynn (gentils)un messager, l'un des leurs, pour qu'il leur récite Ses signes, les purifier, leur enseigner le Livre et la Sagesse, bien qu'ils étaient auparavant dans un égarement évident. (62,2)

«Croyez donc en Dieu, son messager, le prophète ummi, qui croit en Dieu et en Ses paroles» (7.158). Ainsi, le prophète ummî 'est le "prophète non juif" ou donné aux"païens". Il a été envoyé par Dieu pour son propre peuple "arabe" qui était "non-juif ou païen", ainsi que pour les juifs et les chrétiens peut-être pour leur rappeler la Vraie Parole que ceux-ci oublient ou modifient . Ainsi ummi ne signifie pas «analphabète» au sens strict, mais il pourrait être rendu «unscriptured ' ("ceux qui n'ont pas reçu la Parole de Dieu, et la Sainte écriture") (La Mecque Mahomet, W. Montgomery Watt, chapitre 3: Religion En Arabie pré-islamique, p26-53)


M. Watt : professeur émérite en études arabes et islamiques à l'Université d'Edimbourg. Selon Carole Hillenbrand (historienne spécialisée dans l'islam (et la Perse) médiéval et contemporain «un érudit très influent dans le domaine des études islamiques et un nom très respecté par de nombreux musulmans du monde entier". Biographie complète Watt du prophète islamique Mahomet, Mahomet à La Mecque (1953) et Muhammad à Médine (1956), sont considérés comme des classiques dans le domaine.

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http://docteurangelique.forumactif.com/t17350p50-mohamed-tait-t-il-annonc-dans-la-bible-ou-est-ce-un-imposteur


Les ‘oulemâ’ ont fait du prophète un illettré à partir de l’expression coranique an-nabi al-oummî (7.157-158) dans le dessein de rendre le coran miraculeux par nature « mais il semble clair, d’un point de vue philologique, que cette acceptation de oummî s’accorde difficilement avec les autres occurrences de ce terme »1. Oummî (أمي) signifie en arabe moderne analphabète, illettré, ignorant, « j’atteste que tu es le messager des ignorants »2, se moqua un jour Ibn Sayyâd au sujet de Mohammed, toujours est-il que ce sens reste inconciliable avec le contexte coranique. Le dogme de l’illettrisme du prophète s’enracina profondément dans la foi des musulmans plus de deux siècles après la rédaction du coran, étant donné qu’à l’époque de la composition des principaux corpus de ahadith, les traditionalistes recensèrent de nombreux rapports stipulant que l’Envoyé de Dieu rédigeait des documents écrits tels des lettres ou des traités.

Oummî apparaît dans six versets. Hamidoullah l’a traduit parfois par « gens sans livre », parfois par « illettré » selon le terme auquel elle est rattachée ; l’orientaliste Régis Blachère l’a rendu par « gentils », c'est-à-dire, des gens qui n’ont pas reçu de livres révélés par Dieu (la Thora ou l’Evangile), autrement dit, des païens.



Sourate 2.78 Alors que parmi eux sont des gentils qui ne connaissent point l’Écriture [mais] seulement des chimères, et [qui] ne font que conjecturer (Juger en se basant sur des idées non vérifiées, fondées soit sur une probabilité, soit sur l'apparence.) ? (Blachère)

Et il y a parmi eux des illettrés qui ne savent rien du Livre hormis des prétentions et ils ne font que des conjectures. ( cette fois traduit par Hamidoullah)

Au groupe de juifs (du verset 75 de la Sourate 2) qui répugna à partager la Thora avec les soumis (muslim)(Sourate 2.76), se sont joints les « oummiyyoun », avec lesquels ils falsifièrent la parole de Dieu en composant un livre qu’ils présentèrent ensuite aux adeptes de l’islam comme étant le pentateuque de façon à remplir leur bourses(2.79).

Ce passage démontre que les oummiyyoun sont des gens lettrés.

Selon les exégètes, la description du prophète, le verset de la lapidation, ainsi que d’autres détails, furent transposés d’une manière différente dans l’ouvrage frauduleux. Les oummiyyoun, précise le coran, sont des gens qui ne connaissent rien du livre, seulement quelques échos (2.78) ; ainsi le coran donne par lui-même la définition de ce terme, corroborée par d’anciennes traditions qui s’appuient notamment sur le verset 2.79 : « les oummiyyoun sont des gens qui ne déclarent véridique aucun apôtre envoyé par Dieu, ni aucun livre révélé par lui, mais qui forgent un livre de leurs mains, puis ils disent aux ignorants que cela vient de Dieu (Ibn Abbas) »3, cependant Tabari rejette cette signification qui ne colle pas avec la légende du prophète illettré ; et dans le tafsîr d’Ibn Kathîr : « les oummiyyin, décrits par Dieu, ne comprennent pas les livres révélés par Dieu à Moïse mais ils créent des mensonges et des falsifications (Moujâhid) »4.



Sourate 3 verset 20

-Et dis à ceux qui ont reçu l’Écriture, ainsi qu’aux gentils : « vous êtes-vous converti à l’islam ? » (Blachère)
-Et dis à ceux à qui le Livre a été donné, ainsi qu'aux illettrés : « avez-vous embrassé l'Islam ? » (Hamidoullah)

Dieu associe le peuple « à qui le livre a été donné » et les « oummiyyin », qui ne possèdent pas de révélation écrite ; il s’adresse aux juifs et aux chrétiens et à leurs opposés, les païens. Hamidoullah* traduit à tort par illettrés. Il restreint le message divin à l’adresse d’une catégorie spécifique de personnes, les analphabètes, en se désintéressant du reste de l’humanité sans la lumière de Dieu pour les guider à travers les ténèbres, or, le coran est « un rappel à l’intention de tout l’univers » (6.90).

Citer:
(*La Traduction d'Hamidullah est reconnue comme étant du très mauvais français tout en restant proche proche du texte arabe)


Sourate3.75

-Cette attitude provient de ce que ces derniers (les gens du livre) disent : « nulle voie [de contrainte] sur nous, envers les Gentils ». Ils profèrent le mensonge contre Allah alors qu’ils savent. (Blachère)
-Tout cela parce qu'ils disent : « ces (arabes) qui n'ont pas de livre n'ont aucun chemin pour nous contraindre ». Ils profèrent des mensonges contre Allah alors qu'ils savent. (Hamidoullah)

Hamidoullah dans ce contexte-ci tranche pour une traduction plus adaptée, « qui n’ont pas de livre », car illettrés n’aurait ici aucun sens. Le coran accuse les gens du livre (ahl al-kitâb), du moins une partie d’entre eux, d’user de sournoiserie afin que les soumis (mouslimoun) ne croient plus en la révélation qui leur a été faite (3.72).

Ils("les gens du Livre" juifs et chrétiens) disent à leurs coreligionnaires qui pourraient être séduits par l’islam : « n’ayez foi qu’en ceux qui suivent votre religion » (3.73).

Des juifs refusèrent catégoriquement de payer leurs dettes aux musulmans ; ils « n’ont aucun chemin pour nous contraindre », dirent-ils, et les désignèrent par le terme péjoratif d’oummiyyin (3.75) [Mohammed a probablement emprunté cette expression aux juifs].

Dieu/Allah dans le Coran recommande dans cette situation de les harceler jusqu’à ce qu’ils se plient à leurs obligations morales. L’attitude hautaine des ahl al-kitâb témoigne des vives tensions entre les deux communautés et du sentiment de supériorité qui domine chez les gens du livre à l’égard de ceux qui n’ont pas reçu d’Écritures.

Sourate62. versets 2&3

-C’est lui (Dieu) qui a envoyé parmi les Gentils un apôtre [issu] d’eux qui leur communique ses aya (au singulier : ayat/verset/signe/miracle), les purifie, leur enseigne l’Écriture et la sagesse. En vérité, [ces gentils] étaient certes auparavant dans un égarement évident. Et [enseigne] d’autres, [issus] d’eux qui ne les ont pas encore rejoints. (Blachère)
-C'est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre (les Arabes) un Messager des leurs qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu'ils étaient auparavant dans un égarement évident, ainsi qu'à d'autres parmi ceux qui ne les ont pas encore rejoints. C'est Lui le Puissant, le Sage. (Hamidoullah)

Le messager est issu des oummiyyin ; il est par conséquent un oummî. Il fut investit de la mission divine de les convertir à sa religion. C’est en partie un succès puisqu’il est dit que les oummiyyin – les païens - « étaient certes auparavant (qabl) dans un égarement évident », mais la prédication doit se poursuivre pour ceux « qui ne les ont pas encore rejoints », c’est-à-dire, ceux qui ne font pas encore parti du nombre des convertis.

Pour sa part, la tradition chiite tire de ce verset une signification absolument fantaisiste de oummî, bien que la réflexion du huitième imam infaillible soit au départ très convaincante et juste, elle finit en queue de poisson :

Ja’far ibn Mohammed as-Soufi a rapporté:
J’ai demandé à Abou Ja’far Mohammad ibn ‘Ali ar-Rida : « Ô fils du Messager de Dieu, pourquoi appelait-on le prophète l’oummî ? » Il répondit : « que disent les gens ? » Je dis : « ils prétendent qu’on l’appelait ainsi parce qu’il était illettré ». Il répondit : « ils mentent ! Qu’Allah les maudisse. Allah a clairement dit dans son livre : C’est lui qui a envoyé parmi les oummiyyin un apôtre [issu] d’eux qui leur communique ses aya, les purifie, leur enseigne l’Ecriture et la sagesse. Comment enseignerait-il ce qu’il ne peut faire lui-même ? Par Dieu, le Messager de Dieu lisait et écrivait en soixante-douze, ou dit-on, soixante-treize langues. On le surnommait l’oummî car il était originaire de la Mecque. La Mecque est l’une des cités mères (oumm) et c’est pourquoi Dieu dit : afin que tu avertisses la Mère des Cités et les gens tout autour ».5

Sourate 7.157-158

-Et qui suivent l’Apôtre, le Prophète des Gentils qu’ils trouvent annoncé chez eux dans la Thora et l’Evangile (Blachère)
-Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu'ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Thora et l'Evangile. (Hamidoullah)

-Croyez en Allah et en son Apôtre, le prophète des gentils qui croit en Allah et en Ses arrêts ! Suivez-le ! Peut-être serez-vous dans la bonne direction. (Blachère)
-Croyez donc en Allah, en Son messager, le Prophète illettré qui croit en Allah et en Ses paroles. Et suivez-le afin que vous soyez bien guidés. (Hamidoullah)

Les versets 157 à 159, d’après Régis Blachère, sont « incontestablement une addition ultérieure, car ils dénoncent une attitude pressante pour amener les Juifs et les Chrétiens à se rallier à l’Islam »6, de plus le passage se greffe au milieu de l’histoire du peuple hébreux conduit par Moïse, cela ne laisse guère de doute quant à une insertion tardive.

L’islamologue français transcrit an-nabi al-oummî par le Prophète des Gentils, néanmoins cette traduction n’est pas tout à fait exacte.

En effet, al-oummî est dans cette construction un adjectif relatif et non une annexion sous la forme nabi al-oummiyyin. Littéralement, an-nabi al-oummî veut dire le prophète « gentil / sans livre » ; les falsificateurs se sont basés sur « parmi les Gentils un apôtre [issu] d’eux » (62.2) pour constituer cette expression qui sera après coup détournée de son sens originel par les savants musulmans en vue de façonner la « légende tardive destinée à conforter le dogme du miracle coranique descendu du ciel sur un prophète illettré »7, et, outre cela, pour une raison sous jacente qui pourrait s’avérer être la principale motivation, occulter le passé « d’infidèle » du rasoul (Apôtre).

Quatre versets coraniques attestent que le Messager savait lire et écrire :

1.« et ils ont dit : « [ce sont] histoires de nos aïeux qu’il s’est écrites et qui lui sont dictées matin et soir ! » (25.5) ;
« iktatabahâ « qu’il s’est écrites ». Ce sens est absolument sûr. On a donc là – dans la mesure où, bien entendu, l’accusation des opposants mekkois correspondait à la réalité – une preuve que Mohammedsavait écrire »8. Pour sa part, Hamidoullah fausse en connaissance de cause la traduction en remplaçant le prophète par un scribe : « ce sont des contes d'anciens qu'il se fait écrire ».

2.Dans la sourate de l’araignée, Dieu dit : « tu ne récitais, avant celle-ci, aucune Écriture ni n’en traçais de ta dextre (main droite). Les tenants du doute sont donc certes dans l’hypothèse » (29.48), biyamînik stricto sensu de ta droite ; « et avant cela, tu ne récitais aucun livre et tu n'en n'écrivais aucun de ta main droite. Sinon, ceux qui nient la vérité auraient eu des doutes », traduit Hamidoullah.

Cet autre verset laisse entendre que Mohammed savait écrire et qu’il est, lui, le rédacteur du qor’ân (celui qui inscrit en Arabe la Parole de Dieu).

3.En deux autres endroits, Dieu demande au prophète de lire le livre sacré à son peuple : « et quand tu lis le coran, Nous plaçons, entre toi et ceux qui ne croient pas en l'au-delà, un voile invisible » (Sourate 17.45) et « un coran que Nous avons fragmenté, pour que tu le lises lentement aux gens » (17.106)

Cela laisse entendre que Mohammed enseignait par la langue et l'écrit. Il était capable de lire et d'écrire.

Quelques traditions prétendent que les cinq premiers versets de la sourate al-‘alaq furent les premiers descendus (d’autres que cela pourrait être le début de la sourate al-mouddathir) : « Lis (iqra), au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis ! (iqra) Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume (al-qalam. Dire que Dieu a une main et qu'il écrit comme le fait un homme est indacceptable, voire le verset du trône, aucun musulman n'imagine Dieu assis sur un Trône comme un être humain le ferait)), a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas » (96.1-5). Iqra est l’impératif du verbe qara’â qui signifie lire ou réciter en public.

Les ahadith rattachés au commencement de la révélation du coran sont contradictoires. La version la plus diffusée est celle où Gabriel oppresse Mohammed quasiment jusqu’à l’asphyxie (Mohammed dit : "j'étouffe"):

La vérité lui a été révélée dans la grotte de Hirâ’ par l’ange qui lui a dit : « lis ! » Et le prophète de répondre : « je ne sais pas lire » ; « sur ce, raconte le prophète, l’ange m’a étreint si fort que j’étais à bout de force puis il m’a lâché en disant : « lis ! » « Je ne sais pas lire », ai-je répliqué ; il m’a alors étreint une deuxième fois jusqu’à m’étouffer puis il m’a libéré et m’a dis : « lis ! », et moi de répéter : « je ne sais pas lire » ; la troisième fois qu’il m’a étreint et relâché il m’a dit : « lis au nom de ton Seigneur qui a créé ! Qui a créé l’homme d’une adhérence ! Lis ! Ton Seigneur est le très noble ».9

Que pouvait lire Mohammed supposé que l’ange ne lui ait pas remis de livre ? Si son Envoyé n’avait que peu de compétences littéraires, comment Dieu pouvait-il l’ignorer ? Naturellement, le sens de lire ne s’harmonise pas avec la tradition, c’est sans doute en s’appuyant sur celle-ci et principalement sur le verset 17.106, « un coran que Nous avons fragmenté, pour que tu le lises (ou récites) lentement aux gens », que Blachère choisira le sens de « prêche » pour sa traduction.

Dans sa version initiale, la cause de la révélation se présentait sous cette forme :

Pendant que je dormais, Jibrîl vint à moi, tenant une couverture de brocart à l’intérieur de laquelle il y avait un écrit. Il m’a dit : « lis ! » Je lui dis : « qu’est-ce que je lirai ? » Il me pressa avec l’écrit si fortement que je pensais que c’était la mort ; puis il me libéra et dit : « lis ! » Je demande : « qu’est-ce que je lirai ? » Il me pressa avec l’écrit pour la troisième fois si fortement que je pensais que c’était la mort et il me dit : « lis ! » Je dis : « qu’est-ce que je vais lire donc ? » Je dis cela seulement pour me débarrasser de lui, de peur qu’il me fasse la même chose encore. Il dit : « lis, au nom de ton Seigneur qui créa ! Qui créa l’homme d’une adhérence. Lis, ton Seigneur étant le très Généreux qui enseigne par le calame et enseigne à l’homme ce qu’il ignorait » (XCVI, 1). L’Envoyé d’Allah dit : « je les lus ».10

« Prêche » est plus approprié que le sens traditionnel de lire. Le prophète demande : « qu’est-ce que je prêcherai (réciterai en public) ? » et Gabriel lui tend le livre afin de lui faire comprendre ce qu’il doit réciter mais Mohammed ne saisit pas tout de suite.
Qara’â et qor’ân sont dérivés tous deux de la racine q.r.’, et sont directement emprunté du syriaque qeryânâ11. La signification de qor’ân est donc lecture / récitation en public, pareillement à un prêche ou un sermon.

Certains théologiens sunnites ne mirent pas en doute que le rasoul (apôtre) savait manier la plume en raison des multiples traditions recensées à ce sujet. Ils pensèrent, à l’exemple d’Ibn Hajar, que l’Envoyé de Dieu eut acquis la connaissance de l’Écriture directement d’Allah après la descente du coran, néanmoins, parmi les dizaines de milliers d’ahadith dénombrés, aucun ne le suggère alors que la vie du prophète fut disséquer sous toute les coutures : de ses pratiques sexuelles à la façon dont il s’essuie après ses besoins.

Lors de la rédaction du traité d’Houdaybiyya, les mecquois refusèrent que « Messager de Dieu » soit mentionné dans le traité parce qu’ils estimaient que Mohammed n’en était pas un. Le prophète dit à ‘Ali : « efface rasoul Allah ». ‘Ali lui répondit : « non, par Dieu, je ne l’effacerai jamais ». Mohammed s’empara alors de la feuille et gomma l’expression de sa main, puis il écrivit ou se fit écrire : « c’est le traité de paix que Mohammed, le fils d’Abdullah, a conclu : Mohammed ne devra pas entrer avec des armes à la Mecque sauf armes aux fourreaux, ne devra pas emmener avec lui des mecquois même si l’un d’eux désire le suivre, et si quelques-uns de ses compagnons souhaitent rester à la Mecque, il ne devra pas le leur interdire »12.

À propos de cette tradition, les savants objectent que « le prophète qui n’écrit que quelques mots n’enlève rien à son analphabétisme, à cause du fait que beaucoup d’illettrés de nos jours savent écrire leur nom, malgré cela ils sont toujours illettrés »13.

Quelques années plus tôt, Mohammed scella le pacte entre les émigrés, les médinois et les juifs qui demeuraient sur sa terre d’exil, Ibn Ishâq archiva la constitution de Yathrib dans son intégralité, nous n’en citerons que quelques extraits :

L’Envoyé d’Allah a écrit un pacte entre les émigrés et les ‘Ansârs et où il a également établi une réconciliation avec les juifs et une convention, les laissant pratiquer leur religion et conserver leurs biens, et établissant les conditions en leur faveur et des conditions à leur charge. En voici le texte :

« Au nom de Dieu, miséricordieux et plein de miséricorde, c’est un écrit de la part de Muhammad le Prophète entre les croyant et les musulmans de Quraysh et de Yathrib aussi bien que ceux qui les ont rejoints et ont lutté côte à côte avec eux. Ils sont une seule communauté à l’exclusion de tous les autres hommes. Les émigrants qurayshites conservent leur coutume en ce qui concerne le paiement de la rançon du sang entre eux, et ils paient la rançon du captif avec la charité et la justice commune entre les croyants (…). Un croyant ne tuera pas un autre croyant à cause d’un infidèle, il ne doit pas non plus aider un infidèle contre un croyant (…). Aux juifs qui nous suivent, nous devons l’aide et la consolation, ils ne seront ni lésés, et on n’aidera pas leurs ennemis contre eux (…). Les juifs contribuent aux frais de la guerre tant qu’ils combattent à côté des croyants (…). Aucun (des juifs) ne peut faire la guerre sans la permission de Muhammad, mais il ne sera pas empêché s’il s’agit de la vengeance pour une blessure (…). Les deux (les juifs et les musulmans) s’engagent à combattre celui qui fait la guerre aux gens de cet écrit, entre eux, ils échangent les conseils, entre eux, il y a la bonté et non le crime (…). Les partis à cette convention sont engagés à s’aider mutuellement contre toute attaque dirigée contre Yathrib (…). Dieu protège celui qui fait le bien et qui craint Dieu. Muhammad est l’Envoyé d’Allah.14

Ce traité, en partie, semble remonter aux origines du proto-islam indépendamment des corrections qui y furent apportées tardivement15, sa portée diachronique (qui a trait aux évolutions des faits de langue.) et le fait que Mohammed en soit directement l’auteur, persuada les traditionnalistes de le seconder au coran et de le faire conserver précieusement par une figure emblématique de l’islam en la personne d’Ali :

Je demandai à Ali : « as-tu connaissance d’une révélation divine autre que ce qui se trouve dans le livre de Dieu ? » Il répondit : « non ! Par celui qui fend le grain de maïs et crée l’âme ! Je ne pense pas qu’on le sache, mais nous avons la faculté de comprendre que Dieu donne à l’homme pour qu’il comprenne le coran, et nous avons aussi ce qui est écrit dans ce papier ». « Qu’est-ce qui est écrit dans cette page ? » demandai-je. Il répondit : « al-’aql (les règles de la rançon du sang), la rançon pour libérer les captifs, et le décret selon lequel un musulman ne doit pas être tué pour avoir tué un mécréant ».16

La charte de Yathrib est le seul document historique à ce jour qui immortalisa l’empreinte du véritable Mohammed, malheureusement, les retouches nécessaire pour bâtir le mythe du prophète mecquois rendent difficile la recherche sur les alliances intertribales dans la ville oasis.

Le rasoul (apôtre) prodiguait aussi des recommandations religieuses par écrit : il s’opposa par exemple au mélange des dattes et des raisins et des dattes mûres avec les dattes vertes en le communiquant par lettre aux yéménites17 ; d’autre part, à l’article de la mort, il souhaita laisser les dernières instructions à sa communauté : « apportez-moi du papier, j’écrirai pour vous un message grâce auquel vous ne vous égarerez pas après »18, mais ‘Omar l’en empêcha prétextant qu’il délirait et que le livre d’Allah était suffisant. Les chiites soutiennent qu’à ce moment-là le prophète aspira à léguer la charge du califat à ‘Ali. 

Il écrivit également des missives aux tribus arabes et aux gouverneurs, parfois pour les féliciter de leurs conversions : « il (le messager des rois de Himyar) nous a amené votre conversion à l’islam et le fait que vous avez tué les polythéistes. Dieu vous a guidé par sa bonne direction », n’omettant pas de souligner que le paiement de l’aumône légale ainsi que le versement d’une part du butin accordera aux souscripteurs « la protection de Dieu et la protection de son Envoyé. Celui qui le refuse sera considéré ennemi de Dieu et de son Envoyé »19, et d’autre fois, pour les sommer d’embrasser l’islam, auquel cas ils se préserveront d’un déferlement de jihadistes sur leurs terres :

« De Mohammed, Messager de Dieu, aux Banou Zouhayr ibn Ouqaych. Si vous attestez qu’il n’y a de Dieu que Dieu, et que Mohammed est le Messager de Dieu, faites la prière, payez la zakat, versez le cinquième du butin et la part du prophète, vous serez sous la protection de Dieu et de son Messager ». Puis nous avons demandé : « qui a écrit ce document pour toi ? » Il répondit : « le Messager de Dieu ».20

Le clan du jeune converti Rifâ’a ibn Zayd al-Joud’âmi eut pareillement le plaisir de recevoir les mêmes menaces. Le prophète correspondit avec Khâlid ibn al-Walîd, à qui il avait ordonné d’inviter la tribu chrétienne des Banou al-Hârith ibn K’ab de Najrân « à embrasser l’islam avant de les combattre, et cela pendant trois jours. « S’ils acceptent, accepte cela d’eux ; s’ils refusent, combats-les »21, et lui demanda de rentrer à Médine après avoir obtenu leur conversion forcée, puis il mandata ‘Amrou ibn Hazm, qui emporta avec lui un communiqué avec les directives du prophète pour instruire les nouveaux disciples.
Mohammed reçu la lettre d’un prophète autoproclamé comme lui, Mousaylima, dans laquelle il lui proposa de partager la prophétie. L’Envoyé de Dieu la lu, fulmina contre les émissaires partisans de Mousaylima qui échappèrent de peu à la décapitation, et répondit par écrit à son rival en le traitant menteur.

Badawi (*Abdur Rahman Badawi (en arabe: عبد الرحمن بدوى) (Février 17, 1917 - Juillet 25, 2002) était un professeur de philosophie existentialiste et poète égyptien. Il a été appelé le «maître de l'existentialisme arabe». Il est l'auteur de plus de 150 œuvres, parmi elles, 75 classées comme encyclopédiques. Il a écrit facilement dans son pays natal en arabe, anglais, espagnol, français et allemand, et savait lire le grec, le latin et le persan.), le traducteur de l’édition française de la sira d’Ibn Ishâq, annote que nous avons là « une preuve, parmi des centaines d’autres preuves qui se trouvent dans la sirah, que l’Envoyé d’Allah savait lire »22.

Dans leur ensemble, les ‘oulemâ’ d’obédience sunnite sont d’avis que le prophète resta illettré toute sa vie car, « si Mohammed avait été capable de lire et d’écrire, observe Fakhr ad-Dîn ar-Râzi, il y aurait eu une suspicion qu’il examinât les anciens livres et copiât ses révélations d’eux »23. Cependant, le Messager de Dieu connaissait l’histoire des prophètes de l’Ancien Testament par l’intermédiaire de Zayd bin Thâbitun scribe de la révélation : « Mohammad m’a ordonné d’apprendre le syriaque et Mohammad me paya pour cela, et je devins un érudit dans cette langue. J’écrivais à Mohammad dans cette langue et lui lisait leurs livres (le canon biblique) »24.

Il ressort de cette tradition que Mohammed maitrisait la langue syriaque et qu’une copie de la Bible circulait dans la communauté musulmane, peut-être appartenait-elle même au prophète qui versa un salaire à Zayd en échange de son travail de copiste, quoi qu’il en soit, l’Envoyé de Dieu avait accès aux Saintes Ecritures qu’il pouvait consulter.

De plus, comment ne pas faire ici le lien avec les origines syro-araméenne du coran misent remarquablement en évidence par le philologue allemand Christoph Luxenberg ? On raconte également, « dans le Sahîh d’El-Boukhâri, que le Prophète lui avait ordonné (à Zayd) d’apprendre le Livre sacré des juifs afin qu’il le récite au Prophète lorsque les juifs lui écriraient. Il l’apprit en quinze jours »25.

Une autre tradition rapporte que le cousin de Khadija, Waraqa Ibn Nawfal, avait traduit l’Évangile en arabe26, mais compte tenu du contraste entre le récit coranique et les évangiles du Nouveau Testament, il devait s’agir là d’un apocryphe que le prophète avait toutefois à porter de main.

Pour la majorité chiite, Mohammed n’était pas un illettré, le baptiser d’inculte relève même du blasphème et c’est une source de malédiction envers la secte sunnite.

Mohammad Baqir al-Majlisi (m. 1690) grand théologien, clerc et juriste chiite (http://fr.wikipedia.org/wiki/Allameh_Majlesi)explique que « les traditions sont en outre contradictoire s’il lisait ou écrivait après son entrée en fonction prophétique, mais il ne peut y avoir de doute sur son habilitée à faire cela dans la mesure où il savait toute chose par inspiration divine »27.

Allah aurait donc donné à son envoyé la maitrise de la lecture, de l'écrit et la compréhension d'autre langues qui lui été inconnues.

Le Cheikh As-Saduq (m. 991) transmit un hadith selon lequel l’Envoyé de Dieu lut une lettre de son oncle Abbas qui l’informa de l’arrivée des troupes mecquoise, « le même imam certifie aussi que le prophète lisait et écrivait »28.

D'’après la théologie chiite, il est inconcevable qu’un messager de Dieu puisse être illettré, cela touche au dogme de l’impeccabilité des prophètes.

Avant son exil, la tradition, tant sunnite que chiite, décrit Mohammed comme un petit marchand qoraychite qui débuta sa carrière dans le négoce au service de Khadija, une noble et riche commerçante, qu’il épousa par la suite. Sa femme l’envoya en Syrie où il vendit et acheta des marchandises, puis il se mit à son compte en ouvrant une échoppe à la Mecque dans le commerce de produits en tout genre 29.

En ce temps-là, les transactions étaient enregistrées sur des parchemins, il est inimaginable qu’un détaillant, en plus de ne pas avoir appris à compter dont l’aptitude est élémentaire dans ce métier, ne sache ni lire ni écrire.
 Lorsque Mohammed émigra dans la ville sainte de Médine, il cessa ses activités commerciales au profit du brigandage (contre les mécréants), une source de revenu plus lucratif, en orchestrant des pillages de caravanes mecquoises aussi bien que des razzias contre les tribus arabes : « Le Messager d’Allah (sws) a dit : « J’ai été envoyé avant l’heure avec l’épée, ma subsistance est à l’ombre de ma lance, et l’humiliation et l’avilissement est le destin de quiconque défie mes commandements. » » Sahih al-Boukhâri 2757.

Les sources chiites relatent qu’en une occasion, le prophète utilisa son talent de négociant en écoulant près de 400 000 dirhams de bijoux à des étrangers de passage à Médine et convainquit le bénéficiaire de faire don de sa fortune aux musulmans31.

Les légendes de la tradition islamique, écrites environ deux siècles après les évènements, sont néanmoins inspirées de faits réels puisqu’il est rapporté d’après des chroniqueurs contemporains que Mohammed faisait du marchandage en Mésopotamie ainsi qu’au Levant :

Ainsi chez Sebèos, le chroniqueur arménien : « il y avait un des enfants d’Ismaël, du nom de Mahomet, un marchand ». Le chroniqueur syriaque Jacob d’Edesse est plus précis : « … et Mhmt alla pour le commerce en terres de Palestine, des ‘Arabayâ et de Phénicie des Tyriens ». […] Une cinquantaine d’année plus tard, Théophile d’Edesse concentra l’information sur la Palestine : « lorsqu’il eut atteint l’âge et la taille de jeune homme, il se mit, à partir de Yathrib sa ville, à aller et venir vers la Palestine pour le commerce, pour acheter et vendre. S’étant familiariser avec la région, il fut séduit par la religion du Dieu unique, et il revint chez les gens de sa tribu ».32

Le coran fait aussi état des activités commerciales de la tribu de Qoraych à laquelle appartenait Mohammed : « à cause de l’entente des Qoraïch, [de] leur entente [dans] la caravane d’hiver et d’été, qu’ils adorent le Seigneur de ce temple qui les a munis contre la faim et les a mis à l’abri d’une crainte ! » (sourate 106).

L'enseignement sous forme allégorique de l’illettrisme du prophète, comme celui de l’inimitabilité du livre de Dieu, est le corollaire du dogme du coran incréé, éternel et miraculeux. La doctrine est tellement ancrée dans l’esprit des musulmans sunnites qu’elle en supplante la révélation divine elle-même qui témoigne pourtant des compétences littéraires de Mohammed.

Cela procède de la sacralisation de la parole des théologiens musulmans, ils sont l’incarnation de la volonté divine et les seuls interprètes du coran, au risque d’entraîner avec eux, toute la oumma dans l’hérésie du fait de leurs erreurs. Mais ces gens (les théologiens érudits) sont considérés comme les gardiens de l'islam véridique, ils sont les successeurs des prophètes. Il est utopique de croire que (pour les musulmans) l'analyse et la science d'un non musulman en islam (théologie islamique, histoire, philologie, droit, interprétation, pensée etc.) puisse infirmer l'autorité de ces Cerbères de la Foi & Loi. .

1 Dictionnaire du coran, p.513, Éditions Robert Laffont, 2007

2 Sahih Moslim 2931

3 Tafsir at-Tabari 2.78

4 Tafsir Ibn Kathîr 2.78

5 Ilal ach-chara'i, Abou Ja'far Mohammad ibn 'Ali ibn Babawaih al-Qoummi, vol. 1, p.151, Mouasassat al-A’lami li-l-Matbou’ât, 1988

6 Le Coran, traduction Régis Blachère, p.194, Éditions Maisonneuve & Larose, 2005

7 Les fondations de l’islam, Alfred-Louis de Prémare, note 11 p.89, Éditions du Seuil, 2002

8 Le Coran, traduction Régis Blachère, p.387

9 Abrégé de Sahih al-Boukhâri, p.20, n°3, traduit de l’arabe par le Dr. Diah Saba Jazzar, Éditions Al-Biruni, 2010

10 La vie du Prophète Muhammad, Ibn ‘Ishaq, Tome I, p.182-183, traduction d’Abdurrahmân Badawî, Éditions Albouraq, 2001

11 The syro-aramaic reading of the koran, Christoph Luxenberg, p.70-71, Schiler, 2007

12 Sahih al-Boukhâri 3013 et 4005

13 Fatwa IOL Shari’ah Researchers, was Prophet Muhammad Illiterate?, 12 March 2006

14 La vie du Prophète Muhammad, Ibn ‘Ishaq, Tome I, p.406-410

15 Les fondations de l’islam, Alfred-Louis de Prémare, p.90-91

16 Abrégé de Sahih al-Boukhâri, p.528, n°1302

17 Sahih Moslim 1990

18 Sahih al-Boukhâri 114

19 La vie du prophète Muhammad, Ibn ‘Ishaq, Tome II, p.513-514

20 Sunan Abi Dawoud 2999

21 La vie du prophète Muhammad, Ibn ‘Ishaq, Tome II, p.516-517

22 Ibid. p.525

23 Across the world of Islam, Samuel M. Zwemer, p.73-74, Fleming H. Revell Company, 1929

24 As-Sîra al-Halabiyya, ‘Ali bin Bourhân ad-Dîn al-Halabi ach-Châfi’i, Vol. 3, p.327, an-Nâchir al-Matba al-Bâyya

25 La biographie du Prophète Mohammed, Ibn Kathîr, p.921-922, traduction de Messaoud Boudjenoun, Éditions Universel, 2007. Voir aussi Sunan Abi Dâwoud 3645, al-Albani l’a classifié hassan sahih dans Sahih wa-Da’îf Sunan Abi Dâwoud 8/145.

26 Sahih Moslim 160

27 The life and religion of Mohammed, as contained in the sheeah traditions of Hyât-ul-Kuloob, James L. Merrick, p.87, Phillips, Sampson, and Company, 1850

28 Ibid.

29 Mohammed and the rise of islam, D.C. Margoliouth, p.68-69, Publisher Cosimo Classics, 2006

30 Sahih al-Boukhâri 2757

31 The life and religion of Mohammed, as contained in the sheeah traditions of Hyât-ul-Kuloob, James L. Merrick, p.164

32 Les fondations de l’islam, Alfred-Louis de Prémare, p.38-39. L’Histoire d’Héraclius de Sebèos fournit de très précieuses informations sur la naissance de l’islam et la formation de la oumma.

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