lundi 12 novembre 2018

islamisme et politique 11.11.2018

Asia Bibi : le monde musulman se tait - A part quelques voix isolées et la masse de ceux qui réclament sa mort

Comme plus de 7.000 membres de la Plateforme citoyenne d’aide aux réfugiés, célébrée cette semaine par un article d’une page pleine (!) dans le New York Times, Dounia Depoorter héberge. Tout comme Anouk Van Gestel, Myriam Berghe et d’autres hébergeurs qu’un procureur a refusé de criminaliser – même si quelques peines légères ont été requises […]
 […] « Engagé et festif », voilà comment se présente le festival, afin de changer le regard que les gens portent sur les migrants et de construire un lien avec la population briochine, vers des personnes souvent isolées et sans ressources. Pour la Cimade, c’est aussi mettre à l’honneur l’hospitalité comme fondement de notre société, […]
 […] Il y a une crise de l’autorité aujourd’hui. Pas simplement en France, mais dans nos démocraties occidentales. Elle est liée à des facteurs qui pèsent de plus en plus sur les dirigeants : l’élargissement de l’espace avec la mondialisation, le temps qui presse et qui stresse ; l’insécurité qui règne, l’individualisme favorisé par les […]
Quatre Mulhousiens comparaissent ce lundi devant la cour d’assises spéciale des mineurs de Paris pour des projets d’attentat… Le plus âgé, Ermah S., Albanais de nationalité, a 19 ans. C’est en s’intéressant à ce jeune homme, qui aurait proféré des menaces terroristes, que les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) tombent […]
L‘administration fiscale va lancer cette expérimentation, à compter du début de l’an prochain, pour déceler des signes d’un niveau de vie en inadéquation avec les revenus déclarés. Gare à ceux qui partagent sans vergogne sur Facebook ou Instagram leurs virées en Porsche, leurs vacances de luxe à l’autre bout du monde ou les fêtes mémorables […]
Dans « Mélenchon, aux portes du pouvoir », Mélanie Delattre et Clément Fayol décrivent une formation aux mains d’une petite bande qui se connaît depuis plus de 20 ans.  …ils racontent la prise de pouvoir de Jean-Luc Mélenchon et ses proches au sein de la nébuleuse insoumise, et les petites combines mises en place pendant la campagne présidentielle […]
A la veille du troisième anniversaire des attentats de Paris et Saint-Denis, la femme ne supporte plus sa situation. Elle a adressé un courrier la semaine dernière à la Commission de protection et de réinsertion qui gère les témoins protégés et les repentis. Elle estime que sa « vie quotidienne est impossible à tenir ». Sonia, qui avait […]
Assises : Assassinat au couteau sous le regard des caméras à La Reynerie Fin août 2015, dans un hall d’immeuble de la rue Jean-Gilles cité de La Reynerie, à Toulouse, la scène a duré 29 secondes. (…) L’enregistrement des caméras vidéo ne laisse guère de doute sur le déroulement du drame. Lakhdar Meslem, l’auteur des […]
Wiktor Stoczkowski est chercheur au laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France et directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Il présente, au cours de cette conférence donnée le 09 octobre dernier à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) de Grenoble, les résultats de ces différentes recherches, afin d’analyser leurs […]
« Nous avons démontré que nous savons défendre nos frontières et nous démontrerons que, éventuellement, nous pouvons aussi bloquer les budgets et les activités européennes tant que l’Europe et certains pays continueront à se moquer des Italiens », a affirmé Matteo Salvini dimanche à Milan. Ce dernier réagissait dans la foulée d’un vif échange qui […]
Dès le début de la Grande guerre, les difficultés d’approvisionnement et les pénuries alimentaires deviennent des questions cruciales en Europe. Les gouvernements et les populations doivent faire face à une situation inédite. Si l’argent est le nerf de la guerre, la subsistance alimentaire devient un enjeu de la victoire. Dès 1914, l’Europe est plongée dans […]
[…] Depuis qu’il a obtenu, fin 2017, l’Intérieur et la Défense dans le cabinet du conservateur Sebastian Kurz, le parti d’extrême droite FPÖ supervise les trois services de renseignements (intérieur, extérieur, militaire) de la petite république alpine. Les auditions tenues la semaine dernière à Vienne dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire montrent comment la […]
Journaliste français et auteur de plusieurs biographies politiques, dont la dernière consacrée au président Kennedy, « Kennedy ou l’invention du mensonge » (éditions de l’Archipel), Stéphane Trano a décidé de s’installer aux États-Unis et de reprendre, à 40 ans passés, des études à l’université de Columbia. […] Deux fois par mois, il raconte pour « Le […]
Dimanche 11 novembre, en marge des commémorations du centenaire de l’armistice de la Grande guerre, le rassemblement contre la visite du président américain n’a attiré que 1 500 personnes. « Trump = Guerre ». Les slogans des manifestants rassemblés place de la République, à Paris, dimanche 11 novembre, pour protester contre la venue en France […]
La fête foraine qui a lieu traditionnellement tous les ans à la période de la Toussaint a été agitée ce week end dans la ville de Soest (Rhénanie du nord-Westphalie). En tout, ce sont 17 plaintes pour agressions physiques et 6 plaintes pour vol qui ont été déposées. Deux Marocains ont été arrêtés. Dix personnes […]
Il avait frappé puis étranglé sa professeure de mathématiques vendredi à Bezons dans le Val-d’Oise. Selon le parquet de Pontoise, le jeune de 16 ans a été mis en examen pour « violences aggravées ». « Le lycéen a été présenté à un juge des enfants et placé sous contrôle judiciaire », a indiqué le parquet. Il a également […]
Armé de lattes de bois [cloutées], il se précipite en mai sur des employés de la direction administrative de l’arrondissement et sur des passants jusqu’à ce que le responsable des Affaires sociales de l’arrondissement de Tuttlingen [Bade-Wurtemberg] arrive à le mettre à terre. Lundi [5 novembre], ce demandeur d’asile débouté de 48 ans a dû […]
A Fosseux, petit village du Pas-de-Calais, trois fils d’une même famille ont été tués durant la Grande Guerre : le premier en 1914, le second en 1916 et le dernier, la veille de l’armistice, en 1918. Cent ans après, certains s’efforcent de perpétuer leur mémoire…
L’image de la femme indépendante semble être le propre de notre modernité. Le Moyen Âge représenterait-il, à ce titre, un repoussoir? À cette image simpliste, de l’évolution de la condition féminine, il convient d’apporter quelques nuances. Si beaucoup d’histoires des femmes sont connues pour le Moyen Âge, on met souvent en avant quelques femmes d’exception, […]

Des artistes et des intellectuels de toute l’Europe appellent à la fondation d’une « République européenne » pour remplacer ses États-nations. L’«European Balcony Project» est initié par la politologue allemande Ulrike Guérot et l’écrivain autrichien Robert Menasse. Pour la première fois dans l’histoire de l’Europe, les citoyens de tout le continent se réuniront à un […]
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« Les patriotes américains et français de la 1ère Guerre Mondiale incarnent nos valeurs intemporelles: honneur et courage, force et vaillance, amour et loyauté, grâce et gloire... c'est notre devoir de préserver la civilisation pour laquelle ils se sont battus » Trump#11Novembre
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Villes, banlieues, France périphérique, la nouvelle guerre des territoires
Par Jean-Pierre Robin
Publié le 11/11/2018 à 17h09
LA CHRONIQUE DE JEAN-PIERRE-ROBIN - Finie la lutte des classes. L'opposition n'est plus entre « la France d'en haut et la France d'en bas », les fractures sociales sont aujourd'hui spatiales.
L'idée même d'instaurer des «péages urbains» pour lutter contre les embouteillages et la pollution a fait bondir les banlieusards. Dans le feuilleton sans fin sur les inégalités de toute nature, le thème qui monte est la qualité des enseignants: selon une récente enquête du Cnesco, le Conseil national d'évaluation du système scolaire, ils seraient bien meilleurs et plus expérimentés dans les écoles du Ve arrondissement de Paris que dans les cités lointaines d'Île-de-France où «c'est Mozart qu'on assassine», pour paraphraser Emmanuel Macron. Quant à la hausse du prix des carburants, elle est perçue comme une insulte à la «France périphérique» dont les résidents sont obligés de prendre leur voiture ou leur moto quotidiennement.
Chaque jour, on a l'impression de découvrir une nouvelle mouture de la fable Le Rat des villes et le Rat des champs. Mais contrairement à La Fontaine qui se moquait de la vie mondaine à la Cour pour louer les charmes et les libertés des provinces reculées, la vie urbaine est désormais présentée comme un privilège incomparable. Une prérogative socialement injuste: «Le prix des loyers chasse les classes moyennes des grandes métropoles européennes», titre un journal du soir. Avec ce codicille accusateur: «La pénurie de logements abordables touche d'abord les jeunes».
Alors qu'Emmanuel Macron cherche à rétablir «la verticalité du pouvoir», la vie sociale et ses affrontements se font sur le plancher des vaches: «l'horizontalité» prévaut. «Dis-moi à combien de kilomètres tu habites de l'île Saint-Louis et je te dirai qui tu es», voilà le nouveau mantra des sociologues et des économistes. L'opposition n'est plus entre «la France d'en haut et la France d'en bas», les disparités sociales se mesurent en termes d'éloignement du centre de la métropole urbaine.
Les déserts médicaux, les fermetures de maternité, comme celle du Blanc (dans l'Indre) annoncée le mois dernier, suscitent la révolte des habitants. Sous la pression du gouvernement, les quatre opérateurs de téléphonie mobile ont promis d'investir 3 à 4 milliards d'euros d'ici à cinq ans pour supprimer toutes les «zones blanches» en France, sachant qu'aujourd'hui un dixième de la population n'a pas accès à la 4G du fait de sa situation géographique.
 «L'État-providence met à disposition de tous les citoyens des services élémentaires tels que la santé ou l'éducation. Cela constitue le noyau consensuel de la justice spatiale»
Extrait de l'ouvrage Théorie de la justice spatiale
«L'État-providence met à disposition de tous les citoyens des services élémentaires tels que la santé ou l'éducation. Cela constitue le noyau consensuel de la justice spatiale. Mais que se passe-il quand la couverture universelle atteint pour les zones les moins denses des coûts prohibitifs par habitant, comme pour la téléphonie ou l'accès à l'Internet?» Le géographe Jacques Lévy, l'urbaniste Jean-Nicolas Fauchille et l'architecte-urbaniste Ana Povoas, tous de l'École polytechnique de Lausanne, posent la question dans leur ouvrage Théorie de la justice spatiale qui vient de paraître (éd. Odile Jacob). Voilà un livre qui devrait ravir les Français épris d'égalité et qui n'ont que ce mot à sa bouche à la radio ou sur les réseaux sociaux.
Pouvoir d'attraction
Reprenant un calcul du géographe économiste Laurent Davezies, les trois auteurs jugent l'enjeu diabolique pour les finances publiques. «La dépense publique représentait en 2016 56,4 % du produit intérieur brut… Si l'on poursuit l'ambition d'une égalité parfaite de l'aide publique par kilomètre carré en attribuant au kilomètre carré le moins peuplé ce que reçoit le kilomètre carré le plus dense, cette masse représenterait alors 300 % du PIB.»
Le raisonnement est certes poussé à l'extrême, car bien des dépenses publiques sont proportionnelles au nombre de personnes (éducation, retraites, indemnités chômage etc.) et ne sont pas des biens collectifs indivisibles comme une antenne relais de téléphonie mobile ou l'IRM d'un hôpital. Reste que la proposition des humoristes du XIXe siècle «de construire les villes à la campagne car l'air y serait plus sain», autrement dit doter la ruralité de tous les avantages de l'urbanité est une idée sympathique mais irréaliste par son coût.
L'urbanité, qui combine la densité et la mixité des populations, représente d'ailleurs bien plus que les services et les marchandises qu'elle procure
L'urbanité, qui combine la densité et la mixité des populations, représente d'ailleurs bien plus que les services et les marchandises qu'elle procure. «Elle est aussi le lieu d'opportunités de travail plus nombreuses… Elle multiplie les possibles, elle favorise la “sérendipité” qui est définie par le fait de trouver dans les environnements des éléments positifs qu'on ne cherchait pas spontanément», résument les trois géographes urbanistes. Voilà pourquoi les villes attirent tant, y compris les plus pauvres, qui souvent le restent comme le prouvent à l'envi les méga agglomérations de l'Inde et du Brésil. La ville a aussi ses laissés-pour-compte malgré son pouvoir d'attraction.
La question de «la justice spatiale» n'en est que plus délicate. Il n'y a d'ailleurs pas de mot plus ambigu comme l'a montré avec brio Amartya Sen, le Prix Nobel d'économie 1998, dans son apologue La Flûte et les trois enfants. «Des parents doivent décider auquel de leurs trois enfants ils vont donner une flûte. Anna est la seule à savoir en jouer, Bob n'a aucun jouet et Carla a fabriqué la flûte. Ils peuvent la donner à Anna, au nom de l'“utilitarisme”, car toute la famille profitera de son jeu. Mais l'“égalitarisme” pencherait pour Bob qui n'a rien. À l'inverse, les principes “libertariens” de l'ultralibéralisme, où chacun doit profiter du fruit de son travail, voudraient que Carla garde l'instrument qu'elle a conçu.»
Il faut méditer ces trois choix possibles dès qu'on prononce les mots «juste» ou «injuste», tout particulièrement quand on envisage l'aménagement de l'espace. Le quinquennat Hollande avait un «ministre de l'Égalité des territoires et du Logement», devenu le «ministère de la Cohésion des territoires» sous Macron!

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Éric Zemmour-Marc Weitzmann : quelles leçons tirer de notre histoire coloniale ?

Par Alexandre Devecchio
Publié le 11/11/2018 à 17h58
GRAND ENTRETIEN - Les deux intellectuels partagent un constat : la France de ce début de XXIe siècle est un «brasier», une nation déchirée par la montée de la violence. Ils voient tous deux dans notre passé colonial, en particulier en Algérie, l'une des sources des désordres actuels. Cependant, leur lecture de l'histoire et les enseignements qu'ils en tirent diffèrent.
Pour Marc Weitzmann, auteur d'Un temps pour haïr  (Grasset), les blessures mal cicatrisées de la colonisation expliquent en partie le ressentiment de certains enfants de l'immigration maghrébine et leur basculement dans une logique identitaire. Logique qui converge, selon lui, avec celle des populistes. Pour Éric Zemmour au contraire, lui qui vient d'écrire Destin français (Albin Michel), un affrontement entre deux visions du monde se poursuit. Un choc des civilisations qui serait exacerbé par une modernité occidentale destructrice des cultures traditionnelles.
LE FIGARO. - Vos livres montrent chacun à leur manière une France profondément divisée. Mais nous avons d'un côté Marc Weitzmann, qui se propose de faire une «archéologie de la haine», et de l'autre Éric Zemmour, qui plaide pour une histoire débarrassée du moralisme de notre époque.
Éric ZEMMOUR. - Les titres respectifs de nos ouvrages disent tout de la différence de nos projets. Un temps pour haïrse situe ainsi d'emblée dans le registre des émotions et des sentiments, ce qui est un réflexe très contemporain. À l'inverse, je choisis pour mon livre Destin français la froide réalité des rapports de forces. Je suis également frappé par le fait que le livre de Weitzmann mette de côté la démographie. La démographie a fait la grandeur de la France au XVIIIe siècle, et sa chute au XIXe siècle a ensuite annoncé son déclin. L'incapacité des Français à peupler leurs colonies - le Canada, la Louisiane, puis l'Algérie - signe la fin des empires coloniaux français. Or Weitzmann préfère nous parler de sentiments. Personne ne hait personne en vérité. L'histoire ne se fait pas par l'amour et la haine. Weitzmann est l'illustration d'une phrase d'André Suarès qui résume le mal français: «Un peuple comme la France peut n'aller jamais à l'Église: il est chrétien dans ses moelles. Ses erreurs même sont chrétiennes et ses excès, quand il veut introduire la politique dans l'ordre du sentiment.»
«Vous avez vis-à-vis de l'Histoire et de sa «gloire» la même crédulité qu'Emma Bovary envers la littérature»
Marc Weitzmann
Marc WEITZMANN. - C'est amusant de se faire traiter de sentimental par quelqu'un qui confie avoir pleuré en visitant le site de la Berezina. D'abord, ce qui nous sépare profondément, Éric Zemmour, au-delà des idées politiques, c'est la conception de l'histoire. Là où les gens de gauche passent leur temps à déconstruire le roman national parce qu'ils ne croient pas au «roman», ni à la fiction, vous, vous faites le contraire avec des résultats similaires: vous prenez les thuriféraires du roman national au pied de la lettre, y compris quand ils s'appellent Pétain. En d'autres termes, vous avez vis-à-vis de l'Histoire et de sa «gloire» la même crédulité qu'Emma Bovary envers la littérature.
J'ai emprunté le titre d'Un temps pour haïr à une citation très célèbre de l'Ecclésiaste - le «Kohélet» de la Bible juive - qui n'est pas exactement un roman Harlequin, mais l'un des textes les plus profonds de la Bible concernant la condition humaine.
Par ailleurs, si je ne tire pas de la démographie les conclusions à l'emporte-pièce auxquelles vous vous livrez, Éric Zemmour, c'est d'abord parce que je ne veux pas jouer à l'historien que je ne suis pas. Un temps pour haïr trouve sa source dans une démarche bien plus pragmatique et humble, même si, au final, plus ambitieuse: à l'été 2014, j'ai écrit pour la presse américaine une série de reportages sur la montée d'actes de violences spontanées antijuives en France, dont la plupart des auteurs étaient musulmans. Parallèlement, des slogans antisémites avaient retenti dans une manifestation d'extrême droite en janvier de la même année. Le livre est né de la confrontation de ces éléments disparates avec la vague des grands attentats à partir de janvier 2015. Quel était le lien? Cette question m'a conduit à remonter le cours de l'histoire en parallèle à l'enquête contemporaine. Mais le livre ne donne aucune réponse définitive aux questions qu'il pose ; je m'en sens bien incapable.
«Vous êtes le M. Jourdain de l'idéologie, vous en faites sans le savoir»
Éric Zemmour
É. Z. - Il est amusant de constater à quel point votre absence de réponse est pleine de réponses toutes faites. À quel point votre prétendu pragmatisme est idéologique. Vous êtes le M. Jourdain de l'idéologie, vous en faites sans le savoir. Vous faites référence à un texte des Évangiles. Qu'est-ce que le christianisme? C'est la loi juive plus la pensée grecque, plus l'amour qui domine la loi. Quand on ne garde du message chrétien que l'amour mal compris, cela donne à mon sens des catastrophes. Or, c'est la ligne idéologique de votre livre, et celle de la France depuis quarante ans face aux problématiques telles que l'immigration ou l'islam.
Je n'ai pas essayé, contrairement à ce que vous dites, d'écrire un «roman national». Je ne fais pas de fiction, pas de mythologie, même française ; mais j'assume l'approche «nationale». Sur tous les sujets, je revendique le point de vue de la France quand elle agit. C'est au fond ce que l'on me reproche: d'adopter le point de vue français. Quand je pleure devant la Berezina, je pleure sur la grandeur française passée. Dans votre livre, vous pleurez en réalité sur vos illusions, vos illusions de militant antiraciste des années 80, qui croyait au vivre-ensemble, qui criait avec SOS-Racisme «qui touche un Arabe, touche un juif», et qui se retrouve à se lamenter sur des meurtres de juifs par des musulmans. Dans les années 80, quand en banlieue eurent lieu les premières agressions, qui ne concernaient pas les juifs, vos amis antiracistes traitaient les Français qui tentaient de se défendre de «racistes» et de «pétainistes». Il est bien temps aujourd'hui de vous lamenter.
Vous insistez tous les deux sur notre passé colonial, en particulier en Algérie, et évoquez l'un comme l'autre la question du «statut personnel musulman». Mais sans forcément en tirer les mêmes enseignements…
É. Z. -L'histoire du statut personnel est très intéressante, mais Marc Weitzmann fait d'énormes confusions à ce propos. D'abord, une définition rapide: le statut personnel des musulmans est le fait pour les musulmans d'être régi par les codes juridico-religieux de leur religion, ce qu'on appelle la charia. C'est la première des confusions, qu'entretient à dessein Weitzmann. Le statut personnel n'est pas une invention des Français mais un mode de gestion classique dans l'Empire ottoman que les Français ont respecté. Vous présentez la création de ce statut comme une invention de Napoléon III pour préserver l'identité musulmane. Dans l'idée de Napoléon III, un musulman, s'il veut rejoindre la pleine citoyenneté française, peut le faire à condition de renoncer à son statut personnel et respecter ainsi le Code civil. C'est l'un ou l'autre, mais la possibilité de devenir pleinement citoyen français reste ouverte.
La IIIe République continue en ce sens, en vantant, elle, la notion d'assimilation. Non seulement vous confondez nationalité et citoyenneté françaises - les Arabes d'Algérie ont la nationalité française -, mais vous omettez de dire que ce statut personnel n'était pas réservé aux musulmans, mais concernait aussi les juifs. Simplement, les juifs ont abandonné leur statut personnel pour acquérir la citoyenneté française avec le fameux décret Crémieux, ce que les musulmans ont obstinément refusé, à chaque fois que la France le leur a proposé.
Ainsi votre procédé, qui consiste à associer ce statut à une perversité française voulant cantonner les musulmans dans leur rang d'inférieurs, n'est plus probant quand on prend en compte l'histoire parallèle des juifs, soumis au même régime juridique. Mais vous ne traitez pas du cas juif… Vous privez les musulmans de toute autonomie. Vous pensez que les Français sont responsables de tout, coupables de tout. Votre livre est révélateur de cette arrogance occidentale faussement compassionnelle.
«On ne comprend rien aux confusions actuelles sur l'islam en France sans cette toile de fond où tout se joue à front renversé et où par souci de «pureté» et d'«authenticité» les dignitaires musulmans aident eux-mêmes à la marginalisation des citoyens musulmans»
Marc Weitzmann
M. W. - Pour partie, vous avez lu le contraire de ce que j'ai écrit et, pour une autre, vous simplifiez ce que vous avez cru comprendre. Pour nous, aujourd'hui, la colonisation de l'Algérie est intéressante à étudier, notamment parce que c'est là que s'y trouve, à mon avis, l'une des sources des débats actuels sur la prétendue «islamophobie». Je montre dans le livre comment le «statut personnel musulman», qui, dans les faits, a condamné la population musulmane en Algérie à une absence totale de citoyenneté politique, était en fait inspiré des visions utopistes d'un saint-simonien socialiste lui-même converti à l'islam sous le nom d'Ismaÿl Urbain et devenu conseiller de Napoléon III pour les affaires orientales. Urbain avait l'oreille des imams et il n'était pas le seul. Beaucoup de fonctionnaires de l'Empire se convertissaient à l'islam pour bénéficier de la polygamie, par exemple, ou du mariage avec des mineures avec la bénédiction des clercs locaux.
Loin de prétendre que «tout vient de nous», donc, je raconte au contraire comment les imams eux-mêmes et les classes supérieures musulmanes ont inspiré, avec Ismaÿl Urbain, le statut personnel qui allait finir par discriminer les musulmans des classes inférieures. Dans leur esprit, il s'agissait de préserver leurs traditions «authentiques» de la «modernité corruptrice» et du Code civil. Aujourd'hui, on appellerait cette politique «identitaire» et on aurait raison. On ne comprend rien aux confusions actuelles sur l'islam en France sans cette toile de fond où tout se joue à front renversé et où par souci de «pureté» et d'«authenticité» les dignitaires musulmans aident eux-mêmes à la marginalisation des citoyens musulmans. Quant aux juifs algériens, c'est faux, je les mentionne dans le livre, quoique incidemment.
Pour vous, Éric Zemmour, les racines chrétiennes de l'Europe sont le meilleur antidote à la montée en puissance de l'islam tandis que, pour Marc Weitzmann, il y aurait une forme de «convergence» entre les «identitaires», qui revendiquent l'héritage chrétien de l'Europe, et les islamistes…
M. W. - Tout d'abord, un constat: la folie identitaire touche tout le spectre politique aujourd'hui. De l'extrême gauche à l'extrême droite, de Houria Bouteldja à Éric Zemmour, chacun se veut «fier» de ce dont il vient, comme s'il avait eu le choix. D'autre part, sur la religion: il faut partir du fait que le monde technologique dans lequel nous vivons est dominé par la notion d'information. C'est-à-dire que tout se pense au travers d'un flux statistique régulier où l'événement est toujours un accident. Cette notion d'accident et même de catastrophe comme seul événement possible a plusieurs conséquences, déjà en partie analysées par Jean-Pierre Dupuy.
L'une est évidemment de faire de l'attentat terroriste le moment par excellence où quelque chose arrive «enfin», comme on l'a si souvent dit lors du 11 septembre 2001, y compris d'ailleurs dans les cercles proches du FN, surtout lorsqu'on a vu le bénéfice politique que Le Pen père retirait quelques mois plus tard, en avril 2002, de l'angoisse générée par l'attaque. Mais une autre conséquence, plus intéressante, pourrait bien être d'ordre métaphysique. Après tout, qu'est-ce que l'événement par excellence pour les monothéismes, sinon l'Apocalypse? En d'autres termes, on ne peut pas exclure que, dans un monde gouverné par l'information, la seule manière pour le fait religieux d'exister de façon dynamique, c'est de réveiller ses tendances apocalyptiques.
«Il n'y a pas de convergence des identitarismes ; il y a d'un côté une contre-société qui s'est installée et qui veut s'étendre, et de l'autre des gens qui la refusent et qui veulent défendre leur culture»
Éric Zemmour
É. Z. -L'islam est une religion qui refuse la soumission à la modernité occidentale. C'est une évidence, et c'est d'ailleurs ce qui alimente son attractivité et lui vaut des conversions de jeunes Européens. C'est Djihad contre McDonald's. Mais là où je ne vous suis plus, c'est quand vous psychiatrisez le phénomène - sociopathie des terroristes, etc. Si l'on suit cette logique, Saint-Just, Staline, Hitler, tout le monde est psychopathe, et on s'arrête là. Vous occultez la question de l'invasion migratoire et de l'instauration par la force d'un système de valeurs étranger à l'Europe. C'est ça, le djihadisme. C'est le stade ultime de la délinquance des «quartiers». Il n'y a pas de convergence des identitarismes ; il y a d'un côté une contre-société qui s'est installée et qui veut s'étendre, et de l'autre des gens qui la refusent et qui veulent défendre leur culture. Nous assistons à un affrontement plus qu'à une convergence.
M. W. - Tout d'abord, je sais que ça tache les images d'Épinal avec lesquelles Zemmour essaie d'écrire l'Histoire, mais oui: si le XXe siècle a montré quelque chose, c'est que l'Histoire est aux mains des sociopathes et des médiocres: Hitler, Staline, Mao, Pétain. Après eux, nous ne vivons plus dans le monde de Napoléon mais dans celui de Samuel Beckett. C'est cela, la tragédie européenne. Et dans ce monde-là, sociopathie et sexualité déréglée sont des données de base. Cela ne veut bien sûr pas dire que la psychiatrie doit être la seule grille d'analyse. Dans Un temps pour haïr, je montre au contraire comment la pathologie de la famille Merah s'est imbriquée dans l'histoire politique du djihadisme algérien avant de venir frapper en France. Les deux vont de pair.
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Bernard Houdin: “La libération de Laurent Gbagbo sera une bouée de sauvetage pour la France”
Lundi prochain, le procès de Laurent Gbagbo pourrait connaitre un tournant décisif à la Cour pénale internationale. La défense va en effet pouvoir plaider l’acquittement. L’épilogue d’une saga riche en rebondissements? Nous avons profité de cette occasion pour faire le point avec Bernard Houdin, conseiller spécial de l’ancien président ivoirien. Quels enjeux politiques se cachent derrière ce procès? La CPI a-t-elle été instrumentalisée? Comment les élections de 2010 ont-elles été truquées en Côte d’Ivoire au profit d’Alassane Ouattara, rival de Gbagbo et grand ami de Sarkozy?  Pourquoi la France voulait-elle se débarrasser de Gbagbo? Quelles pourraient être les conséquences de sa libération? Si vous avez loupé un épisode, voici tout ce qu’il faut savoir avant une audience qui devrait faire date dans l’histoire de la justice internationale.

En novembre 2011, Laurent Gbagbo est incarcéré au centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI) pour quatre chefs d’accusation de crimes contre l’humanité. Mais ce 1er octobre commencera une audience de demande d’acquittement, sur l’instigation des juges. Que s’est-il passé durant ces sept dernières années pour justifier un tel retournement de situation ?
Pour nous, il ne s’agit pas d’un retournement de situation. C’est la suite logique d’une réalité que nous avions toujours décrite. Je me souviens avoir été invité sur le plateau d’une chaîne d’information française le 11 avril 2011, alors que les chars français pénétraient la résidence présidentielle en Côte d’Ivoire. J’avais déclaré que l’Histoire “avec un grand H” donnerait raison à Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, nous voyons effectivement s’effriter tout le vernis de ce storytelling fabriqué patiemment au nom de la communauté internationale. Une communauté internationale qui a bon dos.
Laurent Gbagbo n’aurait jamais dû être déféré devant la CPI ?
Tout d’abord, la CPI est une cour pénale fondée sur le droit et le statut de Rome plus particulièrement. Une chose est très claire : aucun ressortissant d’un pays non-signataire du statut de Rome ne peut être déféré devant la CPI. C’est, d’ailleurs, ce que les Américains viennent de réaffirmer avec force ces jours-ci. En novembre 2011, quand Gbagbo est transféré, la Côte d’Ivoire n’a pas signé le statut de Rome. Il a fallu qu’Alassane Ouattara bricole pour donner un semblant de légalité à ce procès. Il a ainsi signé le statut de Rome en 2013, deux ans après l’arrestation de Laurent Gbagbo. Mais le statut de Rome n’était pas conforme à la Constitution ivoirienne ! Ouattara a donc modifié la Constitution en 2015. Autrement dit, la signature du statut de Rome en 2013 n’était pas valable et Ouattara a parjuré la Constitution. C’est d’ailleurs une habitude chez lui.
Pourquoi ce tour de passe-passe ?
La fuite des mails de l’ancien procureur de la CPI, Luis-Moreno Ocampo, a révélé un montage entre la diplomatie française, Ouattara et la CPI pour transférer Gbagbo à La Haye. Certains courriels n’ont pas encore été publiés, mais j’ai pu me les procurer. Ils seront un jour mis sur la table. D’après ces documents, il apparait très clairement que les Français et Ocampo ont cherché jusqu’au dernier moment une solution pour contourner le problème du statut de Rome que la Côte d’Ivoire n’avait pas signé. Cinq jours avant la chute de Gbagbo, le 6 avril 2011, l’ambassadeur de la France aux Nations unies écrivait encore à ses collègues du Quai d’Orsay et à Luis-Moreno Ocampo. Il leur expliquait que la solution ne pourrait pas venir du Conseil de sécurité de l’ONU. Certains de ses confrères y étaient réticents, notamment le représentant de l’Inde. L’ambassadeur français le décrit d’ailleurs comme hystérique sur le sujet : pas question que le Conseil de sécurité envoie devant la CPI un dirigeant qui n’a pas signé le statut de Rome. Rappelons que l’Inde elle-même n’a pas signé ce statut. L’ambassadeur indien serait surement « content »d’apprendre que son homologue français le traite d’”hystérique” !
Le transfert de Laurent Gbagbo à La Haye était déjà anormal sur la forme. Sur le fond aussi, le dossier s’est manifestement dégonflé…
Les charges étaient un montage total. Pour rappel, la CPI est composée de deux chambres. La chambre préliminaire doit d’abord confirmer les charges que le procureur aurait trouvées. Ensuite, si le dossier est validé, il passe au tribunal. En 2013, le dossier de Gbagbo était recalé par deux juges sur trois de la chambre préliminaire. Gbagbo devait donc être libéré. Mais la France a fait pression pour que la décision soit ajournée. C’était une première dans l’histoire de la CPI. La procureure Bensouda disposait d’une année supplémentaire pour revoir son dossier et apporter des preuves suffisantes sur les charges. Un an plus tard donc, le dossier repasse à nouveau devant la chambre préliminaire. L’une des juges relève que c’est une copie du dossier précédent et qu’il n’a aucune chance d’aboutir devant le tribunal. Mais cette fois, le dossier est validé par deux juges contre un.
Si le dossier était le même, pourquoi n’a-t-il pas encore été recalé ?
Ça pourrait être un scandale dans le scandale. C’est la voix du juge allemand qui a fait basculer la balance. Son revirement a permis de confirmer les charges contre Gbagbo. La décision d’ouvrir un procès était prise le 12 juin 2014. Huit jours plus tard, ce juge quittait la CPI, un an avant la fin de son mandat, pour raison de santé. Et en juillet, il décédait. Nous nous demandons dès lors si le juge avait toutes ses facultés pour décider de confirmer les charges. Ou bien si sa voix a été utilisée pour faire basculer la position de la chambre préliminaire. La défense de Gbagbo a demandé une expertise médicale sur les derniers mois de sa vie, le président de la CPI l’a refusée.
Le procès de Laurent Gbagbo s’ouvre donc le 28 janvier 2016. La juge belge de la chambre préliminaire avait-elle raison finalement?
Oui, elle avait prédit que le dossier ne tiendrait pas devant la cour. Et c’est ce qui est arrivé. La procureure devait tout démontrer, faire passer 138 témoins devant la barre pour appuyer ses thèses et prouver que Gbagbo avait un plan commun pour se maintenir au pouvoir. Deux ans plus tard, 56 témoins ont été abandonnés en cours de route et les auditions se sont arrêtées au 82e. Quant au plan commun, l’adjoint du procureur, Eric MacDonald, a expliqué qu’il n’y a pas de preuves écrites. Toutefois, il a appelé la cour à déduire l’existence de ce plan commun à partir de tout ce qui a été dit. En fait, le dossier de la procureure relève de la tautologie. Aucune preuve sérieuse. Si bien qu’après le passage de 82 témoins, le juge de la CPI, l’Italien Cuno Tarfusser, a demandé à Bensouda de fournir un rapport intermédiaire. Il voulait savoir si la procureure pensait pouvoir démontrer les charges requises avec ses témoins. Anticipant la suite des événements, Tarfusser demandait également à la procureure s’il ne fallait pas requalifier les charges retenues contre Gbagbo.
Mais la procureure Bensouda a persisté et signé !
Tout à fait, elle a voulu continuer sur sa lancée. De son côté, la défense a remis son dossier. Une version expurgée de 48 pages est disponible sur le site de la CPI. Elle démolit complètement les thèses de Bensouda. Si bien qu’en juin dernier, la cour a déclaré que le dossier était clos. Plus une ligne ne pouvait être ajoutée. La cour autorisait en outre la défense à plaider l’acquittement directement. Ce n’est pas anodin. Ça veut dire que la cour estime que les remarques de la défense sur les témoins de la procureure sont déjà suffisantes et que la défense n’a même pas besoin de faire passer ses propres témoins pour plaider l’acquittement. Enfin, la cour a indiqué que la justice devait être rendue publiquement, c’est pourquoi une audience se tiendra le 1er octobre. Je signale au passage que cette audience devait initialement se tenir le 10 septembre. Elle a d’abord été reportée à la demande du procureur. Ensuite, Bensouda a introduit à la dernière minute un nouveau document de mille pages, sans doute pour retarder les choses. Mais la semaine dernière, le juge-président Tarfusser confirmait la date du 1er octobre. On arrive au bout du chemin.
Pourquoi vouloir retarder la libération de Laurent Gbgabo ?
L’objectif en le déferrant devant la CPI était de l’exclure totalement. Il fallait tourner la page après la crise électorale de 2011. Mais c’est tout l’inverse qui va se produire finalement. Un ancien ambassadeur de France à Abidjan m’a dit un jour : “On a voulu détruire Laurent Gbagbo, on a voulu le mettre au cachot pour ne plus en entendre parler. Mais il va sortir en Mandela.” En effet, Laurent Gbagbo est devenu un symbole, pas seulement en Côte d’Ivoire, mais ailleurs aussi en Afrique. Sa libération sera donc perçue comme une victoire sur l’ingérence et on peut s’attendre à voir la foule l’accueillir.
Nous n’allons pas tourner la page, mais plutôt nous replonger dans les origines de la crise ivoirienne pour mieux comprendre les enjeux de ce procès. Père de l’indépendance, Félix Houpouhët-Boigny a régné sur le pays jusqu’en 1993. Depuis, le climat politique est particulièrement instable. En 2000, Laurent Gbagbo est élu président, mais son rival Alassane Ouattara conteste le scrutin. Une tentative de putsch est organisée en 2002, elle débouche sur des affrontements qui opposent l’armée ivoirienne à des forces rebelles occupant le nord du pays. Qui sont ces rebelles, qui les soutient et quelles sont leurs motivations ?
La crise ivoirienne remonte selon moi à la nomination d’Alassane Ouattara comme Premier ministre en 1990 par un Houphouët-Boigny vieillissant. Le ver était amené dans le fruit. On se retrouve ensuite avec cette élection de 2000. Gbagbo n’avait rien fait pour organiser le  scrutin. C’était un simple candidat, les élections devaient mettre fin à  la transition après le coup d’État militaire du général Guéï en 1999. Le général était convaincu qu’il l’emporterait. Personnellement, j’avais discuté avec beaucoup d’Ivoiriens et j’étais sûr qu’ils allaient plébisciter un civil pour en finir avec le régime militaire. Et c’est ce qui s’est passé. Guéï a alors voulu s’opposer au résultat des urnes, mais Gbagbo a mobilisé les Ivoiriens en leur disant que le général entendait leur voler leur victoire. Une marée humaine a déferlé sur Abidjan et Guéï a disparu.
Gbagbo est donc élu, mais dès 2002, il y a un coup d’État qui échoue et qui est transformé en rébellion.
Ce putsch vient du Burkina-Faso, avec des troupes en partie ivoiriennes composées de personnes qui avaient fui la Côte d’Ivoire pour se réfugier au Burkina durant les années Guéï. La rébellion peut en outre compter sur une logistique militaire et financière. Il est aujourd’hui amplement démontré que les Français ont entraîné ces troupes au Burkina. On a même les noms des officiers. On sait aussi que Ouattara leur a apporté un soutien financier de l’aveu-même d’un de ses chefs militaires. La vidéo d’un meeting est encore visible sur YouTube. Ce chef raconte : “C’est le docteur Alassane Ouattara qui nous donnait 25 millions pour nous préparer, c’est le docteur Alassanne Ouattara qu’on va mettre au pouvoir, etc.
J’ai par ailleurs une expérience personnelle assez éclairante. En 2002, je dirigeais une entreprise à Abidjan, j’avais du personnel à défendre et je sentais qu’il y avait des tensions avec la France. J’ai donc demandé à m’entretenir avec un proche de Jacques Chirac et je lui ai demandé pourquoi la France avait appuyé la rébellion. Il m’a répondu en substance : “On a battu Jospin, maintenant qu’il n’y a plus de cohabitation à l’Élysée, il est temps de virer ses copains socialistes en Afrique.” Il me parlait même de transition militaire. Ses paroles tranchaient profondément avec les beaux discours qu’on entend habituellement sur la démocratie en Afrique. Des élections avaient enfin pu être organisées en Côte d’Ivoire en 2000, Laurent Gbagbo avait été élu, la France l’avait reconnu et voilà qu’elle était à nouveau prête à repasser la main aux militaires ! Cerise sur le gâteau, mon interlocuteur avait même déjà un candidat au poste. C’était Mathias Doué, inconnu du grand public à l’époque, il deviendra chef d’état-major quelques années plus tard. Son nom réapparaitra dans l’affaire du bombardement de Bouaké .Cet entretien avec une personnalité française de haut rang, mondialement connue, mais dont je préfère taire le nom pour le moment, m’a montré toute la profondeur de la Françafrique. Elle est prégnante à un niveau insoupçonnable. En Côte d’Ivoire, les Français avaient « dans le tiroir » tout un tas de solutions au choix.
Laurent Gbagbo reste malgré tout au pouvoir après la tentative de putsch en 2002. Mais le pays est divisé en deux, la rébellion occupant le Nord. Les accords de paix et les reprises de combats se succèdent jusqu’en 2010 et l’organisation d’élections. Gbagbo est déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel tandis que la Commission électorale indépendante adoube Ouattara. Comment expliquer cette surprenante situation ?
Précisons tout d’abord que c’était un scrutin où il était difficile de tricher. En effet, Gbagbo avait obtenu le bulletin unique comme autrefois. De plus, avant que l’urne ne parte, un dépouillement était effectué dans le bureau de vote et validé d’un procès-verbal signé par les représentants de chaque parti. Néanmoins, au premier tour, nous avons rapidement remarqué des résultats excessivement ouattaristes au nord du pays. À Korhogo par exemple, Ouattara faisait 90 % des voix contre à peine 4 % pour Bédié. Et ne parlons même pas de Gbagbo. Le tout dans un climat de violence avéré.
Le président sortant est tout de même arrivé devant au premier tour…
Oui, Gbagbo a obtenu 38,04 % des voix, Ouattara 32,07 % et Bédié arrivait troisième avec 25,24 %. Les soupçons d’irrégularité dans le nord du pays avaient poussé Gbagbo à nous demander si, sur base de réclamations, il pourrait obtenir 50 %. C’était impossible. D’après nos calculs, il aurait pu monter jusqu’à 42 ou 43 %. Nos estimations se rapprochaient d’ailleurs des sondages Sofres qui prévoyaient 44 % pour Gbagbo. C’était donc insuffisant pour éviter un second tour.
Ce second tour voit Alassane Ouattara passer en tête. Grâce au report des voix de Bédié?
La victoire de Ouattara était mathématiquement impossible. J’avais observé les élections depuis le quartier général du parti de Gbagbo, où nous avions installé une sorte de centre névralgique. Une trentaine de techniciens y étaient connectés avec leurs ordinateurs et leurs portables aux bureaux de vote pour suivre les résultats en direct. Sans savoir ce qui allait se passer au-delà de la ligne de démarcation, nous avions fait des calculs en imaginant que Ouattara obtiendrait 100 % des votes au Nord. Même sur base de ces prévisions, et avec tous les résultats qui nous étaient parvenus dans le reste du pays, Gbagbo arrivait premier avec 51 %. Pour nous, c’était réglé. Et pourtant, dans l’hôtel du Golfe, le président de la commission électorale annonce Ouattara vainqueur avec 54,10 % des voix.
Ce résultat est bidon. Il y a un problème fondamental dans les chiffres sur lequel les observateurs et les journalistes auraient dû se pencher s’ils avaient fait leur travail. On a annoncé 2,4 millions de voix pour Ouattara. C’était plus que ses voix du premier tour additionnées à celles de Bédié. Or, au deuxième tour, tout le monde avait constaté qu’il y avait moins de votants dans les bureaux. Ainsi, le lendemain du scrutin, tous les journaux écrivaient sur la faible affluence et se demandaient à qui profiterait l’abstention. Choi Young-jin, le représentant des Nations unies, a publié un communiqué au sortir d’une réunion avec les observateurs de la francophonie. Il constatait une affluence plus faible au second tour et estimait qu’elle devrait avoisiner les 70 %. Plus tard dans la soirée, le président de la commission électorale a publié un communiqué, le seul qui a fait consensus avec les autres membres de la commission à la fois pro-Gbagbo et pro-Ouattara : le taux officiel de participation au second tour est de 70,84 %. Le secrétaire du parti d’Alassane Ouattara a également déclaré dans un communiqué officiel du RDR : “Nous avions peur que le taux de participation tombe à 60 %. Mais grâce à Dieu, il pourrait atteindre les 70 %.” Autrement dit, ce taux de participation à 70 % est quasiment gravé dans le marbre. Mais si on se base sur les chiffres communiqués à l’Hôtel du Golfe et qui donnent Ouattara vainqueur avec 2,4 millions de voix, c’est impossible, on arrive à un taux de participation de 81 % ! D’où vient la différence ?
Le camp de Gbagbo n’a-t-il pas demandé un recomptage des votes ?
Si, cela a même été demandé à Ban Ki-Moon par certains chefs d’États africains lors d’un sommet de l’Union africaine en janvier 2011. Le secrétaire des Nations unies de l’époque a répondu : “Recompter serait une injustice pour Ouattara.” D’où sort cette phrase ? Avec le recul aujourd’hui, quand on voit l’état de la Côte d’Ivoire et les aberrations de la CPI, nous pouvons dire que tout cela aurait pu être évité il y a sept ans.
Le soir du 2 décembre 2010, la Côte d’Ivoire se retrouve donc avec deux présidents. Personne ne reconnait sa défaite. Qu’est-ce qui va permettre à Ouattara de s’imposer ?
Le représentant des Nations unies a trompé la communauté internationale en outrepassant ses droits. Après les accords de Ouagadougou, Ban Ki-Moon livrait un rapport au Conseil de sécurité des Nations unies. Il remarquait que la situation avait bien évolué en Côte d’Ivoire, que le président avait nommé un chef rebelle comme Premier ministre et qu’il y avait la perspective d’élections. Si bien qu’en juillet 2007, le Conseil de sécurité des Nations unies adoptait une résolution qui validait l’accord de Ouagadougou et redéfinissait les pouvoirs du représentant de l’ONU en Côte d’Ivoire. Sur base de cette résolution, la reconnaissance des résultats des élections était transférée au Conseil constitutionnel. Ce qui veut dire qu’en 2011, il ne revenait pas au représentant des Nations unies, Choi, de donner les résultats des élections. Tout ce qu’il avait à faire, c’était de valider ou pas le bon déroulement du scrutin d’un point de vue technique. Le président d’Angola, José Eduardo dos Santos, l’a d’ailleurs remarqué en recevant les vœux du corps diplomatique le 6 janvier 2011. Il a déclaré qu’en Côte d’Ivoire, M. Choi avait pris une position qui n’était pas conforme à ses prérogatives et avait trompé toute la communauté internationale.
C’est cette proclamation des résultats par le représentant des Nations unies qui a isolé Gbagbo après les élections?
Bien sûr. A partir de là, pratiquement tout le monde a suivi. La France par contre avait pris les devants. Dès le lendemain des élections, Nicolas Sarkozy déclarait que Gbagbo devait partir. Avant ça, alors qu’on comptait encore les bulletins de vote, un étrange Tweet félicitait Ouattara pour sa victoire avec 55 % des voix ! En remontant à la source, il est apparu que le message venait d’Aurore Bergé, une jeune militante UMP. Comment pouvait-elle donner Ouattara vainqueur alors que le comptage n’était pas fini ? Comment une jeune militante du parti de Sarkozy pouvait-elle donner dimanche soir à Paris, alors qu’on ouvrait les urnes à Abidjan, les chiffres qui allaient être proclamés le jeudi ? Elle a expliqué que des amis lui avaient donné l’information, mais a vite effacé son Tweet. Aurore Bergé est aujourd’hui députée pour LREM.
Tromper la communauté internationale n’était pas suffisant, il fallait encore permettre à Alassane Ouattara de s’imposer sur le terrain. L’intervention de la France a-t-elle été décisive ?
Sans cette intervention, les rebelles se seraient cassé les dents à Abidjan. Mais grâce à l’appui de l’armée française, ils ont pu prendre la résidence présidentielle. Plusieurs documents attestent cette coopération entre rebelles et soldats français. Sur une vidéo du 11 avril, on peut voir le célèbre seigneur de guerre Wattao arrêter ses hommes et leur dire de ne pas y aller : “Les Blancs vont s’en occuper“. Un autre lui répond : “Si les Blancs n’y vont pas, nous on y va pas.” Nous avons aussi des images des rebelles lorsqu’ils pénètrent à l’intérieur du palais. Les soldats français se retirent au même moment et forment une espèce de haie d’honneur. Les rebelles les applaudissent, les Français lèvent leur pouce en retour. La France est allée jusqu’au bout en délogeant Gbagbo. Si son armée n’était pas intervenue en avril 2011, Gbagbo serait toujours président.
Quel était l’intérêt de la France dans cette affaire ?
Certes, après la défaite de Jospin en 2002, le gouvernement français avait les coudées franches pour se débarrasser de ses copains socialistes en Afrique. En Côte d’Ivoire toutefois, la France n’a pas seulement commis un crime, mais une faute. Avec le recul, c’est incompréhensible. Je connaissais des entrepreneurs français à Abidjan qui, après l’élection de Gbagbo, avaient peur de voir un socialiste arriver au pouvoir. Mais ils m’ont dit qu’aujourd’hui avec la gestion de Ouattara, ils regrettent Gbagbo. Avant, ils avaient des rapports professionnels avec l’administration ivoirienne. La situation est devenue dramatique pour eux aujourd’hui. Même Bolloré avait téléphoné à Sarkozy au lendemain des élections de 2010 pour lui dire que Gbagbo avait gagné. Bouygues avait par ailleurs décroché un important contrat pour un pont sous Gbagbo. Total avait signé des contrats d’exploration pétrolière. C’était une première en Côte d’Ivoire. Bref, les entreprises françaises avaient de bonnes relations avec Gbagbo et ce n’était pas dans l’intérêt de la France de s’ingérer de la sorte en Côte d’Ivoire. C’est le noyau dur de la Françafrique qui a parlé, d’abord avec Chirac puis avec Sarkozy, le grand ami d’Alassane Ouattara.
Comment la Côte d’Ivoire a-t-elle évolué avec Ouattara ?
Gbagbo avait hérité d’une dette de 9.000 milliards CFA. En 2011, quand Ouattara a pris le pouvoir, cette dette était de 4.000 milliards CFA. Aujourd’hui, elle atteint les 12.000 milliards ! Les générations futures vont devoir payer ça. Par ailleurs, le taux de pauvreté ne fait qu’augmenter et la Côte d’Ivoire est 172eme au classement de l’Indice de Développement Humain.
La Côte d’Ivoire affiche pourtant une belle croissance de 8 %…
Comme le dit la population ivoirienne, les ponts et les routes ne se mangent pas. La croissance ne profite pas à tout le monde. Ainsi, l’éducation, les soins de santé et les autres services sociaux se trouvent dans une situation dramatique. Si bien que malgré la croissance, bon nombre d’Ivoiriens fuient le pays.
Vous rencontrez régulièrement Laurent Gbagbo. Dans quel état d’esprit est-il à la veille de cette importante audience de non-lieu ?
Laurent Gbagbo est la personne la plus extraordinaire que j’ai pu rencontrer dans ma vie. Après sept ans de détention, après tout ce qui s’est passé en Côté d’Ivoire, il fait preuve d’une résilience et d’une sérénité exceptionnelles. Il se projette déjà dans le futur. Pas pour lui, mais pour la Côte d’Ivoire.
L’autre jour, il  me disait : “Je suis en prison depuis sept ans. Je regarde les informations à la télévision. Ce qui me fait plaisir, c’est de voir nos idées progresser en Afrique. C’est une victoire.” Je lui ai demandé s’il pensait au président du Ghana qui avait prononcé un discours retentissant quelques jours plus tôt. Akufo-Addo avait notamment déclaré que les Africains devaient se prendre en charge, que l’aide extérieure n’allait pas leur permettre de s’en sortir et qu’ils devaient compter sur leurs propres forces. Gbagbo m’a répondu : “Oui ! En plus, ce que tu ne sais pas, c’est que ce Nana Akufo-Addo était ministre des Affaires étrangères du président ghanéen Kufuor pendant la crise ivoirienne, au début des années 2000. Il venait à Abidjan pour des réunions de travail avec les autres membres du panel qui était censé nous trouver une sortie de crise. Autour de la table, Akufo-Addo était un des gars les plus virulents contre moi ! Aujourd’hui, il répète ce que je dis. C’est pour ça qu’on a gagné.
Quelles pourraient être les conséquences d’une libération de Gbagbo ?
Ça va être une bouée de sauvetage pour la France. Il suffit de voir ce qui se passe déjà avec Simone Gbagbo que Ouattara a dû libérer. Les Français sont surpris par l’attitude de l’ancienne première dame qui prône la réconciliation. C’est parce qu’ils avaient monté un storytelling qui n’avait aucun lien avec la personnalité des Gbagbo. Les Français devraient plutôt s’étonner de ce qu’eux ont fait en Côte d’Ivoire. Ils doivent changer leur grille de lecture. Alors, ils comprendront mieux ce qui se passe.
Prenez l’exemple du Mali. J’y ai de nombreux contacts. Ils me conseillent de ne pas me promener avec un drapeau français dans les rues de Bamako. La France y a pourtant 4.000 hommes engagés dans l’opération Barkhane qui risquent de se faire tuer tous les jours pour défendre la région. Mais la façon dont la France gère les choses aujourd’hui n’est pas correcte. Nous sommes en 2018, les pays doivent être souverains et les relations doivent mûrir.
Et en quoi la libération de Laurent Gbagbo influencera-t-elle ces relations avec la France ?
Laurent Gbagbo est devenu un symbole de la lutte pour la souveraineté et la fin de la persécution de l’Afrique. Sa libération va permettre de tourner la page et d’écrire un nouveau chapitre. D’autant plus qu’il est le candidat idéal pour ça. Laurent Gbagbo n’est pas dans un esprit revanchard. Quand il avait été libéré, Nelson Mandela avait dit qu’il ne pensait pas à la vengeance, il n’avait pas le temps pour ça. Gbagbo est dans le même état d’esprit. Il veut que la Côte d’Ivoire se reprenne et se développe. Il défend la réconciliation, tant en Côte d’Ivoire que dans ses relations avec la France. C’est une occasion à saisir pour le gouvernement français qui pourrait avoir un impact pas seulement en Côte d’Ivoire, mais dans toute la région.
Vous êtes optimiste sur la suite des événements ?
Je l’ai toujours été. Sans pronostiquer sur le jour et l’heure, j’ai toujours dit que l’Histoire donnerait raison à Laurent Gbagbo. C’est dans l’ordre des choses et dans l’intérêt général. Un vent nouveau va souffler sur l’Afrique, beaucoup vont pouvoir mettre en œuvre le célèbre slogan de Gbagbo : “Asseyons-nous et discutons.

Image: Clara Sanchiz


Au-delà d'Asia Bibi, tous les chrétiens d'Orient se sentent menacés
Par Marc Fromager
Mis à jour le 01/11/2018 à 11h14 | Publié le 31/10/2018 à 17h39
FIGAROVOX/TRIBUNE - Asia Bibi a été libérée. Cette chrétienne avait été condamnée à mort au Pakistan pour blasphème. Tout en se réjouissant de cette décision, Marc Fromager espère que l'épreuve endurée par la jeune femme améliorera le sort des chrétiens pakistanais.

Marc Fromager est directeur de l'AED (Aide à l'Église en Détresse), qui soutient les chrétiens en danger partout dans le monde.

Comment ne pas se réjouir de la libération d'Asia Bibi, pour laquelle nous étions mobilisés depuis le départ, depuis neuf ans. L'AED (Aide à l'Eglise en Détresse) avait d'abord lancé une pétition en 2009 avec plus de 11 000 signatures, apportées au Quai d'Orsay. Une large mobilisation avait sans doute sauvé Asia Bibi dans un premier temps mais avait ensuite compliqué sa libération. Entre-temps, elle était devenue une icône, voire une victime expiatoire.
C'est la raison pour laquelle nous avons plus tard cessé de la médiatiser, sur les conseils de l'Église au Pakistan qui souhaitait la faire oublier. Nous n'avons pas cessé de la soutenir pour autant, notamment à travers la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale pakistanaise qui prenait en charge des frais d'avocat et de soutien financier de la famille.
Pour revenir à sa libération, nous ne pouvons que nous en réjouir. J'étais moi-même il y a deux semaines à Londres avec le mari et une des filles d'Asia Bibi. Ils avaient l'air assez confiants mais évidemment, il fallait attendre que la décision finale soit rendue publique.
A ce stade, il est important de saluer le courage des juges pakistanais. On sait que le gouvernement pakistanais souhaitait la libération d'Asia Bibi depuis assez longtemps, pour des raisons d'image internationale, mais la menace de désordre majeur a fait traîner ce cas toutes ces années.
Il faut dire que de nombreuses personnes ont été assassinées ces dernières années pour avoir publiquement pris position contre la loi anti-blasphème. Je pense notamment à Salman Taseer, gouverneur musulman du Punjab qui a été assassiné en 2011 par son garde du corps pour avoir défendu Asia Bibi. Nous ne les oublions pas en ce jour de sa libération.
On peut imaginer qu'au-delà de la Cour Suprême, le gouvernement pakistanais a donné son feu vert pour l'acquittement et nous l'en félicitons. Il va maintenant falloir faire face, alors que des émeutes ont déjà éclaté dans le pays. Les groupes islamistes mettent à exécution les menaces proférées en amont du jugement. Ils souhaitent, là comme ailleurs, imposer leur loi.
Il est important de saluer le courage des juges pakistanais.
Au cours des prochains jours, nous serons particulièrement attentifs au sort des communautés chrétiennes, des cibles faciles pour les représailles des groupes extrémistes musulmans.
Au-delà de la libération d'Asia Bibi, on ne peut que déplorer le sort des minorités religieuses au Pakistan, en particulier les chrétiens, qui représentent à peu près 3% de la population, souvent marginalisés, discriminés, au plus bas de l'échelle sociale, et qui font régulièrement l'objet d'attentats, surtout au moment des grandes fêtes chrétiennes.
Pour conclure, nous pouvons espérer que cet acquittement fera jurisprudence et que, dorénavant, la justice pakistanaise surveillera de plus près toute éventuelle accusation de blasphème. À terme, nous espérons que très rapidement, la loi anti-blasphème soit supprimée. Il n'est pas question d'encourager le blasphème mais de supprimer une loi inepte qui est le plus souvent instrumentalisée pour simplement régler des problèmes de voisinage.
Si les chrétiens au Pakistan pouvaient dorénavant être un peu plus respectés, la dramatique épreuve d'Asia Bibi n'aura pas été vaine.
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Asia Bibi : le monde musulman se tait
A part quelques voix isolées et la masse de ceux qui réclament sa mort
Par Aurélien Marq  - 9 novembre 2018

Le soulagement n’aura duré que quelques jours. Après avoir acquitté Asia Bibi, le Pakistan cède devant les pressions des islamistes et remet en cause ce verdict. Son avocat a été obligé de s’exiler, sa famille cherche asile à l’étranger, et elle-même est plus menacée que jamais si elle reste dans son pays. Pendant ce temps, à l’exception de quelques voix isolées et de la masse de ceux qui réclament sa mort au nom de l’islam, les musulmans du monde entier… se taisent.

Le 31 octobre était apparu comme un jour d’espoir, un jour de victoire pour le bon sens, l’Etat de droit et la justice face aux vociférations haineuses des islamistes. La Cour suprême du Pakistan avait enfin acquitté la chrétienne Asia Bibi, accusée de blasphème et risquant la peine de mort pour avoir bu de l’eau d’un puits réservé aux musulmans. Accusation absurde et inhumaine. Voilà la vision que de nombreux musulmans du Pakistan ont de ceux qui ne se soumettent pas à leurs dogmes : des êtres indignes de boire la même eau qu’eux, des impurs, moins que des bêtes – car je ne doute pas qu’avec leurs bêtes de somme, ils partageraient plus volontiers leur eau.
Un musulman et un catholique assassinés par des islamistes
Il faut saluer le grand courage des juges qui ont préféré la justice au fanatisme : un gouverneur de province et un ministre ont déjà payé ce choix de leur vie. Le musulman Salman Taseer et le catholique Shahbaz Bhatti, assassinés par les islamistes. Aurions-nous ce courage ? Nos juges et nos gouvernants l’auraient-ils ? L’ont-ils ? Ici, face aux islamistes ils risquent heureusement bien moins et pourtant trop souvent ils cèdent. Par aveuglement ou par laxisme, par complaisance idéologique ou devant la pression, celle des « quartiers difficiles » ou celle de médias que leur détestation de l’Occident rend complices des islamistes. Ils cèdent, au nom de la « paix civile », paix bien munichoise, ou dans l’espoir de s’attirer des votes communautaires. Souvenons-nous-en avant de critiquer le Pakistan. Les juges de sa Cour suprême ont choisi la justice au péril de leur vie. C’est une leçon.
Hélas, la lueur fut de courte durée. La rage des islamistes a déferlé dans les rues, leurs hurlements et leurs menaces ont envahi l’espace médiatique. Et le gouvernement pakistanais a cédé. Il a autorisé un recours contre l’acquittement d’Asia, et tout est remis en cause. L’espoir demeure mais il est bien fragile, et se situe surtout du côté de l’exil. Cela aussi, c’est une leçon : nous devons tout faire pour que jamais la même chose ne puisse se produire chez nous. Ne nous y trompons pas : certains le voudraient et œuvrent à criminaliser toute critique de l’islam, toute attitude qui refuserait de se soumettre à leur sentiment de supériorité. Ne leur cédons rien, jamais. Dans tout compromis ils ne verront que faiblesse.
De rares voix musulmanes s’élèvent
Et pendant ce temps, le monde musulman se tait. Au nom de l’islam, de son prophète et de son dieu, des milliers de musulmans pakistanais défilent en faisant porter par des enfants des pancartes réclamant la mort d’une innocente. Et les autres musulmans, les millions d’autres, tous ceux dont on nous somme de croire que leur religion n’aurait rien à voir avec le fanatisme conquérant et obscurantiste, laissent faire.
Il y a bien sûr des exceptions, notables et admirables. Il y a ces juges, avant tout. Il y a les soutiens d’Asia dans son pays, et certains comme Bilawal Bhutto sont musulmans – ils sont même plus que ça : ils sont ce qui reste d’honneur à l’islam pakistanais. Il y a celles et ceux qui intérieurement se révoltent, mais ne savent pas comment agir ou choisissent d’agir discrètement. Il y a quelques personnalités qui prennent la parole, je pense par exemple à Rachid Benzine ou à Maajid Nawaz, anglais musulman d’origine pakistanaise, qui lui aussi s’interroge sur le silence de la communauté dont il est issu.
Car malgré l’authenticité de convictions discrètes et le courage de quelques voix qui s’élèvent, le constat demeure. Dans cette affaire, des musulmans ont choisi la vérité et la justice, et cela compte. Mais ils ont fait ce choix à titre individuel. Les communautés musulmanes, en revanche, en tant que communautés, qui ont pourtant l’habitude de descendre dans la rue pour se faire entendre, se taisent ou sont ouvertement du côté des bourreaux et des fanatiques. Que faut-il en conclure ?
La lâcheté du silence
Parmi les musulmans, ou du moins ceux qui se disent tels, certains font de leur religion une monstruosité. On nous dit qu’ils n’ont « rien à voir avec l’islam ». Ils sont pourtant nombreux, trop nombreux, ceux qui se veulent musulmans, se réfèrent à l’islam, appliquent à la lettre les principes énoncés dans ses textes sacrés, et dont on voudrait nous faire croire qu’ils n’ont « rien à voir avec l’islam ». Et ils agissent, crient, revendiquent, menacent et emploient toutes les armes de la violence et de l’influence pour soumettre le monde à l’insatiable soif de puissance de ce en quoi ils croient. Au nom de l’islam, du prophète de l’islam et du dieu de l’islam.
Et les autres musulmans, qui pourtant n’hésitent pas à s’exprimer, se taisent. Tous ceux qui sont descendus dans la rue pour s’indigner de dessins qui selon eux blasphémaient contre leur religion, leur prophète et leur dieu, où sont-ils ? Tous ceux qui s’empressent de dénoncer la moindre critique en l’accusant d’islamophobie, tous ceux qui ne cessent de s’exprimer pour revendiquer des « accommodements raisonnables », où sont-ils ? Pourquoi ne les entend-on pas ? Honte ? Indifférence ? Complicité ?
Peut-être, à l’exception de quelques trop rares esprits éclairés, la « communauté musulmane », l’Oumma, ne voit-elle pas la condamnation d’Asia Bibi comme un crime ? Peut-être ces musulmans étonnamment silencieux ont-ils le sentiment qu’après tout, la tuer ne serait pas tout à fait contraire aux principes de leur religion ? Que les croyances des islamistes ne seraient pas assez différentes des leurs pour être clairement et fermement condamnées ? A eux de nous le dire et de prouver ce qu’ils disent ou de continuer à se taire. A nous d’en tirer toutes les conséquences.

Bosnie-Herzégovine : un train transportant 153 migrants refoulé non loin de la frontière croate
Par Aloysius le 11/11/2018
[…] 153 migrants illégaux ont été empêchés de sortir du train qui les avait amenés de Sarajevo à Bihac.
Après avoir initialement refusé de quitter le train, les migrants se sont petit à petit résignés à le faire et ont été renvoyés par car, sous escorte policière, vers Sarajevo.
[…] La porte-parole de la préfecture a rappelé que 1500 migrants avaient été refoulés de Bihac depuis le 23 octobre […].
De son côté, la société ferroviaire fédérale souligne que les forces de l’ordre ont « séquestré » son train, qu’un tel comportement est inadmissible, et qu’elle envisage de porter plainte. « […] D’après la police, il s’agissait de 146 migrants, mais les autres voyageurs, possédant des billets en règle, ont aussi été empêchés de poursuivre normalement leur trajet […] »
Parallèlement, le maire de Bihac a prévenu que sa ville ne pouvait pas accueillir davantage de migrants, et que la demande était d’arrêter toute nouvelle arrivée de migrants depuis Sarajevo […].

Bordeaux (33) : l’église Sainte-Croix vandalisée, silence des autorités
Par Ex-Atlas le 11/11/2018
Située le long des quais de Bordeaux, près de la gare Saint Jean, l’église Sainte-Croix est régulièrement victime de dégradations, dans ce quartier à forte composante immigrée.
Mais ce mercredi 07 Novembre, c’est un véritable acte de vandalisme qui a touché ce lieu de culte construit à la fin du XIème siècle.
(…)
Très peu de responsables politiques ont réagi à cette profanation.
(…)
Le silence est assourdissant du côté de la mairie de Bordeaux, des autorités publiques, et des associations dites « anti racistes ». Un silence dénoncé par de nombreux internautes qui dénoncent un deux poids deux mesures. Un tel acte envers une synagogue ou une mosquée aurait en effet provoqué un tourbillon médiatique !
L'église Sainte-Croix de #Bordeaux a été vandalisée mercredi 7 novembre entre 15h et 17h. Plus de 40 chaises réduites en miettes, tables et présentoirs renversés.

La fédération @DLFGironde dénonce cet acte de vandalisme qui malheureusement est de plus en plus fréquent !

Belgique: Viols sur mineures, les autorités cherchent d’autres victimes de Abdullah B.
Par Sebastien de Lyon le 11/11/2018

Viols sur mineures: d’autres victimes pour Abdullah B.?
Abdullah K., un homme de 49 ans, chauve et s’exprimant en turc, a-t-il fait d’autres victimes? Les autorités judiciaires carolos le craignent: c’est pour cette raison qu’un «appel à victimes» a été lancé par le procureur de division Vincent Fiasse voici une quinzaine de jours, un appel qui a été réitéré par la police fédérale ce vendredi.
Abdullah K. est en effet en prison depuis la fin du mois d’août, inculpé de viol sur deux jeunes filles mineures. Le profil des victimes tout comme la similitude des manœuvres d’approche ont permis de faire le lien entre les deux dossiers, un lien confirmé par les analyses ADN.
(…)

Viols commis à Charleroi: la police recherche d’autres victimes d’un homme placé sous mandat d’arrêt
Le 26 août 2015, une jeune fille âgée de 13 ans est accostée par un individu rue de la Villette située à l’arrière de la gare de Charleroi. L’homme lui propose de la raccompagner à son domicile. Sur le trajet, il la viole dans sa voiture et l’emmène dans un appartement où elle est de nouveau violée par lui ainsi que par un autre homme qui se trouvait dans l’habitation.
L’auteur se déplaçait dans une Citroën Xsara gris foncé.
Dans la nuit du 26 juin 2017, une jeune fille âgée de 16 ans se trouve dans le café « El Gringo » situé Boulevard Jacques Bertrand à Charleroi. Elle quitte l’établissement et est accostée par un automobiliste qui se déplace dans une SEAT Ibiza. Elle monte à bord de son véhicule et est emmenée dans un appartement où elle est violée par 4 individus.
Le suspect qui aborde et emmène les victimes dans sa voiture a été identifié et placé sous mandat d’arrêt. Il s’agit d’un homme âgé de 49 ans. Il est chauve et s’exprime en turque.
La police recherche des victimes qui auraient été abusées par cet individu. Il est aussi demandé aux personnes qui auraient des informations sur ces faits de se manifester.
Si vous avez des informations sur ce fait, veuillez prendre contact avec les enquêteurs via le numéro gratuit 0800 30300. Vous pouvez également envoyer vos témoignages via l’adresse avisderecherche@police.belgium.eu.


Savigny-le-Temple (77) : 7 jeunes tabassent une famille
Par €ric le 11/11/2018
[…] Des coups de pied et poing assénés pour un motif futile. Sept jeunes de Savigny-le-Temple ont tabassé une famille de quatre personnes, avenue des Régalles. Cinq d’entre eux ont été déférés le 8 novembre devant le tribunal de Melun et condamnés à six mois de prison avec sursis.
Au départ, il y a ce différend entre l’un des suspects et le plus jeune fils de la famille, un adolescent de 17 ans. Le 1er novembre, les deux se croisent au Mc Donald’s de Bois-Sénart à Cesson. Des mots sont échangés. Le futur agresseur demande à l’adolescent de le suivre. Ce dernier refuse […]
Merci à Moi


Lyon (69): Le demandeur d’asile poursuit un inconnu avec un couteau de 33cm de long
Par Sebastien de Lyon le 11/11/2018

L’agresseur, un demandeur d’asile libyen, a été interpellé puis présenté ce vendredi en comparution immédiate.
Tout serait parti de quelques insultes au centre commercial de la Part-Dieu.
(…)

Arrestation d’un migrant passeur de migrants
Les fonctionnaires de l’unité de police frontalière de Zvornik ont interpellé un migrant clandestin d’origine afro-asiatique, qui tentait de faire passer par barque la rivière Drina à un groupe de neuf migrants depuis la « République de Serbie » vers la Bosnie-Herzégovine. [Les migrants] ont été conduits au poste de police frontalière.
« L’information ouverte concernant des faits de trafic d’êtres humains a permis aux forces de l’ordre de mettre en évidence l’implication d’un migrant pakistanais, qui a dès lors été privé de liberté à la requête du ministère public« , a expliqué la police frontalière de Bosnie-Herzégovine.
(Merci à JC)


Le réseau aurait fait entrer 1200 Palestiniens via à l’aéroport de Madrid où ils déposaient une « demande d’asile frauduleuse ».
Les polices espagnole et française ont démantelé un réseau criminel de passeurs basé à Amiens. Ils sont soupçonnés d’avoir organisé la venue en Europe de centaines de Palestiniens par le biais de demandes d’asile frauduleuses.
(…)
9 millions d’euros de gain
La police estime que ce réseau a fait venir par avion depuis janvier quelque 1200 Palestiniens vivant dans des pays du Proche-Orient, via la Bolivie à destination de Madrid où ils déposaient « une demande d’asile frauduleuse ».
(…)
Le réseau demandait quelque 8000 euros par personne pour la fourniture de faux documents de voyage de réfugiés palestiniens au Liban et pour l’organisation du voyage. Ses gains sont estimés au total à au moins 9 millions d’euros.

Nationalismes, années 30… Macron, Guterres, Merkel inquiets pour la paix
Par perubu le 11/11/2018

Au Forum pour la paix à La Villette (Paris), Emmanuel Macron, Angela Merkel et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se sont montrés inquiets pour la paix en Europe et dans le monde. Antonio Guterres, a évoqué un « engrenage » semblable aux années 1930.
« Nos prédécesseurs ont tenté de construire durablement cette paix« , a rappelé Emmanuel Macron. « Elle s’est fracassée sur l’unilatéralisme de certains, sur les crises économiques, morales, et les nationalismes« , a pointé Emmanuel Macron, expliquant ainsi pourquoi il avait souhaité que le deuxième intervenant soit le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Antonio Guterres, a mis en garde contre un « engrenage » géopolitique semblable à celui qui mena à la Première Guerre mondiale et à celui des années 1930. « Bien des éléments aujourd’hui me semblent emprunter et au début du XXème siècle, et aux années 30, laissant craindre un engrenage invisible », a-t-il déclaré à l’ouverture du Forum sur la Paix.
La chancelière allemande Angela Merkel a estimé que le « projet européen de paix« , né après 1945, était menacé par la montée du nationalisme et du populisme.
« Nous voyons bien que la coopération internationale, un équilibre pacifique entre les intérêts des uns et des autres, et même le projet européen de paix sont de nouveau remis en question« , a-t-elle déclaré à l’ouverture du premier Forum pour la Paix à Paris.


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