jeudi 6 décembre 2018

Gilets jaunes Acte IV - 8 décembre 2018

INCOGNITO  🇫🇷 🇮🇱@Db340Incognito
L'ARC de Triomphe qui a été vandalisé par la racaille des banlieues.
Les juges ont considéré que cette racaille ne méritait qu'une amende, ils sont libres de revenir pour détruire la République à nouveau.

Patrick Edery@patrick_edery
Ceci n'est pas le Venezuela mais la France!
Stratégie du Chaos toujours en cours: après 15 jours de mépris total des #GélitsJaunes, ses images humiliantes de lycéens, des blindés ont été pré-positionnés à Paris..
Je ne vois pas bien ce que le gouvernement pourrait faire de plus.


Sébastien JALLAMION
Ceux qui n'ont toujours pas compris qu'il y avait deux types de manifestants samedi dernier à Paris, ceux qui grimés en #GiletsJaunes s'en sont pris à l'Arc de Triomphe, et ceux qui ont protégé la tombe du soldat inconnu, ont peu de chance de comprendre se qui se produira demain.

Un CRS témoigne  : on nous donne l’ordre de laisser casser pour que le mouvement devienne impopulaire

Gilets Jaunes : Des CRS en colère sur la prime de Macron : «Il nous a pris pour des putes ou quoi ?»

Invasion Europe décidée 1973 voir lien mon profil@fr4pper
- Programme de Macron et des journalistes pour la présidentielle : connaître les couleurs des petites culottes de Pénélope Fillon.
- Programme de Fillon : lutter contre les racailles des cités et l'islamisme.
- RDV samedi pour savoir qui s'intéressait au vrai sujet. #GiletsJaunes

Matricule2856@DisinfoEU@soleilevant888

2 morts  115 blessés c'était le triste bilan d'une soirée de fête : 
👉 la victoire des bleus
(tabassés, tentatives d'égorgements, des coups de feu ... ) les voitures brûlées des dizaines ;.. 
👉👉alors cessez de faire l'amalgame avec les gilets jaunes ..

Jacques CLOSTERMANN@jaclostermann
Le gouvernement avertit que des milliers de gens dangereux et à l'attitude insurrectionnelle devraient venir à Paris.
Le gouvernement sait donc que ceux-ci existent sur le territoire français.
Ils ne sont visiblement pas installés depuis hier matin.
Qu'en pensent mes followers ?

The_Smoking_Bear (matricule 11884)@The_Smokin_Bear
En réalité, le gouvernement s'attend aux casseurs habituels, ni plus, ni moins.
La menace est surévaluée à dessein, pour dissuader les braves gens de venir manifester tranquille, et pouvoir claironner dès samedi soir sur toutes les chaînes que "le mouvement s'essouffle"....🙄

Avner Solal  🇫🇷@avnersolal2

Ça y est, le scénario du pire est en train d'éclater... Quel cauchemar...

Si @EmmanuelMacron est un homme d'Etat, il peut encore prendre la courageuse décision de démissionner, et éviter au sang de couler... 

Sinon, que D.ieu protège la France 🙏

Bassounov@Bassounov
Le #bankster #Macron a couvé #Benalla. Il a bombardé la #Syrie pour plaire à #Trump. Il aide #MBS à assassiner le #Yémen. Il est solidaire de tous les carnages #capitalistes, #plansSociaux, misère et exploitation.

Mais il accepte pas la #violence. Na !

Romain Gary509@RomainGary509
A l'assemblée nationale la #FranceInsoumise est le seul parti qui ne s'est pas levé pour rendre hommage à nos forces de l'ordre! Cela en dit long sur son électorat Islamo-Anarcho-Gauchiste anti-France! #MéchantCon

PetitParis (matricule 6002)@pascalfagnoux
Tiens sur BFM à l'instant ils viennent de lâcher le morceau et ce que je pressentais. La vraie crainte pour samedi est de voir toutes les bandes de banlieues déferler dans les centre villes pour les piller et les saccager.

Jean-Michel CADENAS@RassNational53
Gilets Jaunes : Trump, Salvini et un député serbe se moquent de Macron devenu la risée de ceux qu’il avait l’habitude de prendre de haut et à qui il donnait des leçons de démocratie. Ce retour à l’envoyeur est particulièrement réjouissant !

Han@HanPatriote

Taux de popularité :
Salvini : 54%
Trump : 50%

Macron : 18%

Pierre  🇨🇵 🇺🇲@White_Outlaw186
Durant l'entre-deux-tours de 2017, à entendre nos vierges effarouchées médiatico-politiques habituelles si MLP passait y aurait la guerre civile en France.

Aujourd'hui, c'est sous #Macron que des blindés font mouvement sur Paris pour réprimer une manifestation #GiletsJaunes.


Triste symbole. Le Gouvernement, qui n'a jamais utilisé des blindés dans les zones de non-droit malgré les agressions des voyous et leur violence contre les policiers, les pompiers et les médecins, envisage de les déployer contre les #Giletsjaunes.

Peter Columns@PeterColumns
L'incertitude sur les Gilets Jaunes est totale. Cependant, depuis 50 ans, la France est bloquée en pilotage automatique vers le ravin le plus proche. Ils ne donnent peut être pas au peuple la victoire, mais ils lui donnent le droit de jouer. Et c'est déjà énorme.


[Info VA] “Gilets jaunes” à Paris : Macron et ses ministres “craignent pour leur vie”
Par Auteur Louis de Raguenel / Jeudi 6 décembre 2018 à 18:00 24
Emmanuel Macron et ses ministres. Photo © Blondet Eliot-POOL/SIPA
A l'exception de ceux qui occupent des fonctions essentielles, les collaborateurs des ministres ont reçu la consigne de ne pas venir travailler ce week-end.

Depuis le samedi 1er décembre, la panique a atteint le sommet de l’Etat. Une angoisse en train de se transformer progressivement en tétanie. Preuve s’il en fallait de l’état de choc, entraînant l’incapacité du gouvernement, depuis ce mercredi 5 décembre, les ministres multiplient les appels à la radio et à la télévision pour demander aux « gilets jaunes » de ne pas venir manifester à Paris, ce samedi 8 décembre.

De nombreux ministres ont même annulé leurs déplacements pour éviter de mobiliser, pour leur sécurité, des unités de forces mobiles, déjà exténuées. Chaque déplacement du président de la République est particulièrement éprouvant : huées, sifflets, demandes de démission, menaces de violences contre sa personne. L’heure est grave.

SUR LE MÊME SUJET [Info VA] “Très grande violence” : samedi, la crainte d’un immense chaos
Entre les lignes, chacun l’a compris : l’Etat n’est plus en mesure de faire face à toutes les prévisions d’attroupements, regroupements insurrectionnels et assauts des « gilets jaunes » les plus violents, rompus aux méthodes de l’ultra gauche, ayant décidé de converger en nombre à Paris le weekend prochain « pour tout casser ».

A l'exception de ceux qui occupent des fonctions essentielles, les collaborateurs des ministres ont d'ailleurs reçu la consigne de ne pas venir travailler ce week-end. « Tout le monde a peur. Peur pour la stabilité des institutions, pour la continuité de l’Etat, pour les Français, pour nos vies, pour la France », confie une source proche de la présidence de la République.

Peter Columns
Ce pouvoir est en train de mourir de ce qui faisait mourir la France. Sa bienpensance. Plus personne ne craint ce pouvoir. Tout le monde le sait faible. Il ne peut même plus coffrer des casseurs juvéniles. Le respect qu'il inspire pour les institutions atteint le zéro absolu.

Je goûte vraiment avec plaisir à cette ironie qui fait que ces bienpensants sont en train de tout perdre, du fait de leur insupportable faiblesse qu'ils ont trop longtemps imposée à la tête de la France. Ils sont la risée de la France comme ils ont fait de nous la risée du Monde.

Je trouve le parallèle saisissant: la France sous leur règne n'a même pas réussi à imposer sa loi aux petites îles des Comores. Et maintenant, ils sont incapables d'imposer leur loi autour d'un monument historique. Même les dealers de St Martin se moquent d'eux devant la caméra.

Lettres de France@LettresF

« Tu m’appelles, monsieur le président! »
Effectivement, il doit bien se marrer le petit jeune qui fut remis en place devant la France entière. Dans peu de temps il pourra de nouveau l’interpeller en lui disant :
« Ça va, Manu ? »
L’Histoire est parfois cruelle, Manu!

Avec Marine@avec_marine
Tous dénoncent aujourd’hui le chaos de la politique menée par Emmanuel Macron : mais qui a appelé à voter pour lui déjà ? 🤔
https://twitter.com/avec_marine/status/1070692498882871296













































« IL Y A LA VOLONTÉ QUE LES COLLÈGUES SE LÂCHENT »
http://www.frontsyndical-classe.org/2018/12/un-crs-temoigne-on-nous-donne-l-ordre-de-laisser-casser-pour-que-le-mouvement-devienne-impopulaire.html
Vendredi, 7 Décembre, 2018

Le mouvement des gilets jaunes ébranle les forces de police. Certains fonctionnaires, comme Martin, CRS, ont décidé de se mettre en arrêt maladie pour ne plus se sentir du mauvais côté de la barricade.

Martin (1) est CRS depuis de nombreuses années. Des manifestations et des interventions parfois violentes, il en a connu un nombre incalculable. Malgré des conditions de travail difficiles et des doutes occasionnels, il a toujours appliqué les directives avec discipline et obéissance, comme le veut la profession. Mais la réponse policière aux manifestations de ces dernières semaines ordonnée par le ministère de l’Intérieur l’a tellement écœuré qu’il a préféré se mettre en arrêt maladie pour ne plus cautionner cette répression aveugle. « Je ne me voyais pas taper sur des gens qui n’ont rien fait. L’usage de la force est censé être proportionné. Même si ce terme est subjectif, ça veut dire qu’on n’a pas le droit de tout faire. Or, quand on nous dit de gazer sans sommation des lycéens qui manifestent pacifiquement, c’est un ordre illégal. Dans le mouvement des gilets jaunes, ce ne sont plus des groupes de casseurs bien identifiés qu’on a en face de nous, c’est le peuple : des gens qui ont un réel combat ou même qui se retrouvent en situation de légitime défense face à la police », s’insurge-t-il.

« On se demande si notre devoir ne serait pas d’être avec le peuple. On subit la même violence sociale... »

D’après lui, il y a une réelle volonté politique de jeter de l’huile sur le feu. « Quand on voit dans les comptes rendus opérationnels le nombre de lacrymos ou de Flash-Ball utilisés, on est à des niveaux exceptionnels, alors qu’on a vécu des manifestations beaucoup plus dangereuses pour nous où on avait interdiction d’utiliser les lanceurs de balles de défense (nom officiel du Flash-Ball – NDLR) », affirme-t-il. « Et ça, ce sont des décisions qui viennent du ministère de l’Intérieur », souligne-t-il. En parallèle, « aucune consigne de mesure n’est donnée aux CRS, contrairement à d’autres manifestations où on nous met la pression. Là, il y a une volonté que les collègues se lâchent », estime-t-il. D’autant que l’état physique des fonctionnaires de police n’arrange pas vraiment les choses. « Quand on doit se lever à 2 heures du matin pour rejoindre sa compagnie à 3 heures et être sur les Champs-Élysées de 7 heures du matin à 22 heures, c’est sûr qu’on est épuisé et qu’on n’a plus le même discernement ni le même self-control », rappelle-t-il.

Et ce n’est pas la prime promise par Emmanuel Macron qui suffira à apaiser les tensions. « Tous les collègues auxquels j’en ai parlé se sont sentis insultés. On l’a ressenti comme si c’était un susucre qu’on nous donnait pour qu’on ferme notre gueule et qu’on aille faire le sale boulot », lâche-t-il. D’après lui, le mouvement des gilets jaunes a fait naître des débats inédits dans sa compagnie. « Certains taperaient sur père et mère si on leur en donnait l’ordre. Mais il y a une vraie crise existentielle pour d’autres. On se demande si notre devoir ne serait pas d’être avec le peuple. On subit la même violence sociale en termes de salaire, et on est doublement victimes de l’autoritarisme de l’État parce qu’en plus c’est notre patron et qu’on est muselés », souligne le fonctionnaire, qui a observé plusieurs arrêts maladie dans sa compagnie ces derniers jours. « Il ne manque pas grand-chose pour que les flics refusent de retourner en manif la prochaine fois », estime-t-il.

Concernant le revirement annoncé dans la stratégie de maintien de l’ordre mise en place par la préfecture de police de Paris – d’un dispositif plus statique samedi dernier à celui prévu comme plus mobile et offensif pour ce samedi –, Martin estime qu’il s’agit là d’une « décision politique habituelle ». « C’est ce qui a été fait lors des dernières manifestations contre la loi travail ou le 1er Mai : on nous donne l’ordre de laisser casser pour que le mouvement devienne impopulaire, et la fois d’après on y va fort parce que l’opinion publique attend une réaction de répression policière. »


(1) Le prénom a été modifié.



Aya Lafargue























































































































«Gilets jaunes» : la carte des zones les plus sensibles des manifestations de samedi à Paris


La veille de la quatrième journée de mobilisation des «gilets jaunes», la préfecture de police de Paris a cartographié les zones exposées à des actions des «gilets jaunes». Comme pour les précédentes manifestations, la zone autour de l'avenue des Champs-Élysées sera particulièrement vulnérable. L'est parisien (place de la Bastille, boulevard Voltaire, place de la République...) ne sera pas épargné, selon la préfecture de police.
L'avertissement n'est ni exhaustif, ni limité à une plage horaire.
Malgré la mobilisation des forces de l'ordre «pour assurer la sécurité des personnes et des biens» à Paris, «le caractère particulièrement violent de la manifestation du 1er décembre courant ne vous aura pas échappé, lit-on dans le message de la préfecture. Ceci nous incite à vous demander de redoubler de vigilance et à mettre en oeuvre tous les moyens dont vous pouvez disposer pour protéger vos biens.»
La préfecture incite donc les commerçants, riverains et membres d'institutions basées dans ces zones de «prendre toutes les mesures propres à protéger votre établissement ou institution contre d'éventuelles dégradations». Elle demande également le «retrait de tout objet pouvant être utilisé comme arme par destination» et le déplacement des véhicules stationnés «sur les endroits sensibles».
Dès vendredi, les commerces des zones concernées étaient déjà très largement barricadés. La façade du magasin Louis Vuitton sur les Champs-Élyses, déjà pris pour cible le 24 novembre denrier, était recouverte d'une gille. Le grand bâtiment Publicis drugstore était lui aussi en train d'être protégé, avec des palissades en bois.

Emmanuel Macron, la sortie de crise est pourtant simple !
 Par Philippe Mabille  |  02/12/2018, 20:57  |  1717  mots
https://www.latribune.fr/opinions/editos/emmanuel-macron-la-sortie-de-crise-est-pourtant-simple-799556.html

(Crédits : POOL New)
ÉDITO. En frappant aveuglément le pouvoir d'achat des plus pauvres sans leur apporter un accompagnement social suffisant alors qu'ils n'ont pas d'alternative à la voiture, Emmanuel Macron a transformé la colère populaire en rage. La solution est pourtant simple : pour faire rentrer chez eux les gilets jaunes, le chef de l'Etat doit suspendre la hausse des taxes sur les carburants et profiter du vaste débat qui parcourt le pays pour construire un nouveau pacte fiscal et social.
Et pourtant, dès la fin août, Emmanuel Macron avait eu le bon réflexe : le président de la République avait eu comme un doute sur l'opportunité de la retenue à la source et forcé Bercy à relever la part des crédits d'impôts qui seront redistribués aux contribuables dès fin janvier. Le président de la République, déjà préoccupé par le pouvoir d'achat des « classes moyennes » avait eu la bonne intuition, mais il aurait dû porter son attention sur l'impact de la hausse des taxes sur les carburants sur les Français les plus modestes.

Si l'on se remémore la séquence, c'est aussi le moment où Nicolas Hulot a quitté le gouvernement avec fracas. L'ancien ministre de l'écologie, la plus belle prise du macronisme, a expliqué son départ par son impuissance à faire plier la technocratie et les lobbys. Lors de son « Emission politique », Hulot avait été encore plus précis en expliquant qu'il avait tenté en vain de convaincre le ministère du budget d'accompagner socialement la hausse des taxes sur les carburants, beaucoup plus fortement que par la prime de conversion de 2000 euros lancé en début d'année.

Trois mois plus tard, Emmanuel Macron est en train de se fracasser tout seul sur la « fracture sociale » dénoncée en 1995 par Jacques Chirac, et il met en jeu tout son quinquennat et la poursuite des réformes par un entêtement imbécile et incompréhensible qui met à feu et à sang tout le pays. En trois samedi de mobilisation des gilets jaunes, la France a connu une montée inédite de la violence dont la mise à sac de l'Arc de Triomphe à Paris le 1er décembre a constitué l'acmé, donnant de la startup nation l'image d'un pays en guerre civile. Beau résultat qui efface 18 mois d'efforts pour redresser l'image de la France à l'étranger.

Avec 8 Français sur 10 qui soutiennent le mouvement des « gilets jaunes », le pouvoir a tort de jouer la carte du pourrissement en se raccrochant à la baisse de leur mobilisation, alors que, malgré les violences, une majorité de gens font en quelque sorte une « grève par procuration ». On ne peut pas gouverner contre le peuple. Quand on est face à une situation comme celle-là, jouer la carte de l'ordre et parler d'état d'urgence n'est pas une solution. Certes, il faut appliquer la plus grande fermeté à l'égard des casseurs et protéger le pays contre ceux, minoritaires, qui en profitent pour semer le chaos. Mais ce n'est pas en appelant l'armée au secours du maintien de l'ordre que les gens vont se calmer. Au contraire, tout indique que sur le terrain, le mouvement se radicalise de plus en plus et que l'on va entrer dans un durcissement des blocages. Au risque de déclencher vraiment une "guerre civile" comme le montre la naissance inquiétante du mouvement des "foulards rouges".

En politique, reculer n'est pas une défaite, c'est une preuve d'intelligence. La hausse de la taxe carbone n'a manifestement pas été comprise. Elle apparaît comme la seule manifestation de l'inextinguible soif fiscale de la sphère publique, incapable de se réformer et qui a pris la mauvaise habitude de se refaire en augmentant les taxes sur les plus modestes. Hausse des carburants, du tabac, non indexation des retraites et des transferts sociaux, baisse des APL, le cocktail était détonnant et il vient d'exploser à la figure d'Emmanuel Macron. Il n'y a pas besoin d'avoir fait l'Ena ni d'être banquier d'affaires pour se rendre compte que pour « les gens qui ne sont rien » (l'expression est d'Emmanuel Macron), le prix à la pompe et celui de la cuve à fuel est la goutte d'eau qui fait déborder un vase bien rempli.

Ces gilets jaunes, c'est la France des classes moyennes inférieures, dont le niveau de vie a été abimé par dix ans de stagnation des revenus, et dont les dépenses contraintes ont « en même temps « explosé » : ainsi, des personnes de revenus modestes, se situant au-dessus du seuil de pauvreté, sont devenues pauvres en terme de niveau de vie « arbitrable », défini comme la part qui reste à vivre pour boucler la fameuse « fin du mois ». Et voilà comment des gens qui normalement ne sortent pas dans la rue pour manifester se retrouvent en n'ayant plus rien à perdre : ce sont des personnes âgées, déjà choquées par la hausse de 1,7 points de la CSG, beaucoup de femmes seules avec enfants vivant de petits boulots, des artisans et des intérimaires que l'on entend le plus dans ce mouvement « liquide », dans lequel personne n'est reconnu comme chef mais où tout le monde a le sentiment de vivre la même injustice.

Un sentiment d'injustice aggravée par la politique fiscale mise en œuvre, avec la baisse de l'impôt sur la fortune ou la flat tax sur les plus-values. Non pas que ces réformes n'aient pas leur légitimité : elles ne représentent que 0,5% des prélèvements obligatoires, mais elles n'ont pas fait la preuve de leur efficacité pour créer des emplois. Le député Bruno Bonnell et quelques autres ont d'ailleurs décidé de réaliser un audit pour vérifier l'impact de la suppression de l'ISF pour les valeurs mobilières sur l'investissement dans le capital des entreprises en France. S'il est faible ou nul, comme c'est probable, il ne sera pas inutile de remettre sur le chantier la question de la juste contribution des premiers de cordée. Et pourquoi ne pas créer un ISF "vert" avec une réduction d'impôt pour les investissements dans la transition écologique...

Au final, Emmanuel Macron n'a plus qu'une seule solution : renoncer à la hausse des taxes sur les carburants, comme l'y enjoignent tous ses « amis » et de nombreux ministres et députés de la majorité, pour adresser au pays et aux gilets jaunes un signal clair. Les Français ne comprennent pas en effet pourquoi eux seuls doivent contribuer à la transition écologique alors que la taxe carbone ne concerne pas le kérosène des avions ni le fuel lourd des bateaux. Ils ont bien conscience que le climat est un enjeu essentiel pour l'avenir, mais ils ont aussi bien compris que ce ne sont pas quelques centimes de taxes en plus ou en moins en France qui vont sauver la planète alors que cela peut sauver leurs fin de mois. Ils ne comprennent pas comment en gagnant moins de 2000 euros par mois on peut acheter une voiture électrique ou même un modèle thermique plus récent avec une aide de seulement 4000 euros. L'argument écologique ne convainc pas et ne séduit que les bobos parisiens qui ne sont plus que 37% à être propriétaire d'une voiture.

Ce moratoire sur les carburants est indispensable, pour remettre tout le monde autour de la table afin de trouver des réponses dans les territoires aux problèmes de mobilité. La solution politique est simple : il suffit de reprendre sur ce point le texte de la loi de finances tel que votée par le Sénat qui a annulé la hausse de 6 centimes du diesel et de 3 centimes de l'essence au 1er janvier. Emmanuel Macron doit aussi suspendre la fin brutale de la possibilité pour les professionnels du BTP d'avoir recours au gazole non routier (GNR) qui représente pour des milliers de TPE/PME une hausse de 50 centimes au 1er janvier.

Cette réponse ne remettra pas en cause la transition écologique, dire cela est une fable. Au contraire, c'est l'obstination actuelle qui est en train de tuer l'écologie fiscale. Contrairement à ce que veut faire croire Bercy, la suppression de la hausse des taxes carburants qui représente certes 3,9 milliards peut tout à fait être absorbée par d'autres mesures budgétaires et fiscales sans remettre en cause les équilibres du budget, qui sont d'ailleurs bien plus menacés par les conséquences économiques dramatiques des blocages que par le maintien des hausses prévues. Rien n'empêche Emmanuel Macron de travailler avec les constructeurs automobiles, avec les entreprises du bâtiment et avec les collectivités locales pour rechercher des solutions innovantes afin d'accélérer la transformation du parc automobile, le remplacement des chaudières à fuel et la rénovation des logements : au contraire, cela engendrera de l'activité et de l'emploi et donc des recettes fiscales.

Rien n'empêche enfin non plus Emmanuel Macron de transformer son autisme jupitérien en une relance du dialogue économique et social en y associant les corps intermédiaires, les syndicats et le patronat, afin de remettre en chantier ce qui constituait, plus encore que l'urgence climatique, le cœur de son mandat, la raison d'être de son élection inédite : remettre la France en mouvement (« en marche »), en faire « le pays le plus compétitif d'Europe », lui redonner foi et espoir dans son avenir grâce à l'innovation, la recherche, les nouvelles technologies. En arriver à bloquer le pays pour quelques gouttes de carburant et quelques milliards d'euros, voire lui faire risquer un embrasement social et politique qui lui ferait faire une marche arrière dont il ne se relèvera pas, voilà qui est incompréhensible. La France ne peut pas se permettre le luxe de vivre un acte IV comme annoncé déjà pour samedi 8 décembre. Emmanuel Macron doit d'urgence mettre fin à cette colère, ramener la paix civile et il est désormais seul, en première ligne, pour se montrer à la hauteur de ses responsabilités. Des négociateurs se sont manifestés ce dimanche pour offrir au président de la République une porte de sortie. Quand une main est tendue, il faut savoir la saisir. Il est encore temps d'en finir avec ce délire qui excite les nostalgiques de la révolution et les extrêmes de tous bords. Emmanuel Macron a parfois mis en avant que l'époque a un parfum d'années trente. Et de fait, entre les "enragés" se référant à la guillotine et les messages sur les réseaux sociaux évoquant le 6 février 1934, il est irresponsable de persister dans un scénario autoréalisateur...

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