Un ennemi intérieur nous tue, et nous refusons toujours
de le combattre
Par Aurélien
Marq - 14 décembre 2018
Des CRS en action à Strasbourg, décembre 2018. SIPA.
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Après Strasbourg, le même constat s’impose qu’après
Toulouse, Nice, Paris ou Saint-Etienne-du-Rouvray: un ennemi intérieur se livre
à une lutte à mort contre la France et la France refuse de se donner les moyens
de l’éliminer.
Une nouvelle fois, un marché de Noël a été frappé par le
bras armé de l’islamisme théocratique. Des familles et des amis sont endeuillés
par l’assassinat abject d’êtres aimés à l’approche de cette fête où les
chrétiens célèbrent le Prince de la Paix, l’Enfant de Lumière.
Ce n’est pourtant pas l’heure des deuils et des larmes, ni hélas
de la réconciliation et de la paix, mais du combat. Chérif Chekatt a été abattu mais il n’est pas seul, et d’autres
viendront après lui. Ne baissons pas la garde.
Et ça continue encore et encore…
Il est tragique de devoir écrire toujours la même chose,
attentat après attentat. Mais hélas ! La désinformation et le déni nous y
contraignent, alors même que certains se permettent de proférer sans cesse les
mêmes mensonges, sans pudeur, sans souci de la vérité ni respect des morts.
Bien sûr, Chérif Chekatt a pu rentrer armé dans le
Christkindelsmärik, le marché de Noël, malgré la sécurité. Inutile d’y voir un
hypothétique complot. Ceux qui connaissent Strasbourg savent d’expérience que
les vigiles, malgré leur professionnalisme, ne peuvent pas fouiller
soigneusement tout le monde, en tout cas pas au point de remarquer une arme de
poing et un couteau sous des vêtements épais ou dans un sac bien rempli. Pour
le faire, il faudrait des dispositifs comparables à ceux des aéroports, avec
les conséquences que l’on imagine en termes de files d’attente et des coûts
prohibitifs. Ou encore employer la vidéosurveillance couplée à des logiciels de
reconnaissance faciale et des bases de données dignes de ce nom. Ils ne
filtreront pas les inconnus, mais la plupart des terroristes qui ont agi sur
notre sol étaient connus et théoriquement surveillés. Seulement nous avons la CNIL,
qui fait concrètement très peu pour nous protéger des GAFAM, et beaucoup pour
limiter les moyens des forces de sécurité…
Tirer les enseignements de nos échecs
Bien sûr, l’enfermement préventif est contraire aux
principes de l’Etat de droit. Les services spécialisés n’ont pas les moyens de
surveiller en permanence tous les fichés S, ni même tous les inscrits au
Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère
terroriste (FSPRT). La situation est complexe, juridiquement et
techniquement. Mais face aux drames qui se répètent, se réfugier derrière
l’exigence des principes et la complexité du réel pour ne rien faire n’est que
de la lâcheté, si ce n’est de la trahison.
Que l’on commence déjà par considérer sérieusement que nous
sommes en guerre et par désigner clairement l’ennemi, c’est-à-dire l’islam
littéraliste théocratique. La notion d’intelligence avec l’ennemi et l’emploi
déterminé des moyens juridiques de lutte contre les dérives sectaires ne
suffiraient évidemment pas à tout éviter, mais seraient un excellent début.
A lire aussi: Fichés S: on arrête bien les gilets jaunes…
Bien sûr, les militaires de Sentinelle, les policiers, les
gendarmes et les agents des services de renseignements font un travail
difficile et exigeant, et pour la plupart le font avec un dévouement et un
courage admirables. Ils méritent la gratitude de tous. Mais cela ne doit pas
interdire de réfléchir très sérieusement aux « trous dans la
raquette » du dispositif, non pour accuser les personnes mais pour
améliorer les systèmes. Le retour d’expérience et l’exigence de vérité sont à
la fois une nécessité et un devoir.
On ne fait pas la guerre au terrorisme
Bien sûr, Chérif Chekatt n’avait rien à faire en liberté.
Même si le « mur des cons » n’était pas nécessairement illégal, il
fut révélateur de l’emprise d’une certaine idéologie au sein de la
magistrature, qui a montré, une fois de plus, à Strasbourg ses conséquences
concrètes et sanglantes. Alors comment s’étonner ? Il y a longtemps que
certains, qui restent eux-mêmes bien à l’abri des conséquences de leurs décisions
et de leurs belles théories, s’achètent une conscience faussement humaniste au
prix de la sécurité des autres, et notamment des plus vulnérables. Ce n’est pas
l’indépendance de la justice qui est en cause, c’est la manière dont des
magistrats instrumentalisent cette indépendance pour s’affranchir de leur
devoir d’impartialité et s’opposer à la volonté générale.
Bien sûr, les djihadistes sont des terroristes. Mais on ne
fait pas la guerre au terrorisme. Le terrorisme est un mode d’action, certes
particulièrement problématique sur le plan éthique, mais uniquement un mode
d’action. Tout comme les embuscades, les manœuvres d’encerclement et les
diversions. On ne fait pas la guerre aux embuscades, on ne fait pas la guerre
aux manœuvres d’encerclement, on ne fait pas la guerre aux diversions. On ne
fait pas la guerre au terrorisme. On fait la guerre à des groupes qui utilisent
les embuscades, les manœuvres d’encerclement, les diversions, ou le terrorisme.
Au royaume des aveugles, les djihadistes sont
rois
De plus, l’idéologie de ces groupes n’est pas neutre. Les
djihadistes sont le bras armé de ce que l’on appelle couramment l’islam
politique, mais que l’on pourrait plus précisément appeler l’islam
théocratique, puisqu’il ne conçoit pas la religion comme la justification d’un
projet politique mais la politique comme un moyen d’imposer les normes voulues
par la religion. A Strasbourg, Chérif Chekatt a crié « Allah
akbar ! » Ce n’est pas un slogan politique, c’est une
invocation religieuse.
Lors d’une matinale de C8, l’ancien député LR, Georges
Fenech, a prétendu qu’il ne serait pas possible d’interdire le salafisme en
France, puisqu’il existerait des salafistes quiétistes qui ne prendraient pas
part au terrorisme. Un tel degré d’aveuglement laisse pantois, qui oublie ou
feint d’oublier l’importance de l’idéologie et du soutien moral pour inspirer,
encourager ou justifier les passages à l’acte violent. Pardon pour le point
Godwin, mais imaginerait-on tolérer des néo-nazis « quiétistes », qui
exalteraient le Troisième Reich dans leurs doctrines et enseigneraient le
mépris des non-aryens et la haine des Juifs, sous prétexte qu’ils se
contenteraient d’idéologie sans essayer de passer eux-mêmes à l’acte ?
J’ajoute qu’à moins de renoncer à l’idée même de droits de
l’Homme, à la pleine citoyenneté des femmes et à leur liberté, ainsi qu’aux
libertés d’expression, de pensée et de conscience, et à toute éthique digne de
ce nom, on ne peut que condamner le projet des salafistes en tant que tel, peu
importent les moyens par lesquels ses thuriféraires comptent l’imposer :
violence, influence culturelle, médiatique ou financière, artifices juridiques,
emprise sur l’éducation, etc.
Contre-société et contre-vérité
Bien sûr, Chérif Chekatt avait un profil de type dit
« hybride », bien identifié depuis Khaled Kelkal puis Mohammed Merah.
Que certains l’utilisent pour essayer de nous faire croire que l’islamisme ne
serait qu’un habillage de la délinquance est néanmoins d’une malhonnêteté sans
borne. D’abord, un aspirant djihadiste sans liens préalables avec la
délinquance aura plus de difficultés pour se procurer des armes et obtenir les
complicités nécessaires, et donc une probabilité moindre de passer à l’acte.
Mais l’essentiel n’est pas là.
Beaucoup de djihadistes comme beaucoup de délinquants sont
issus de la même contre-société, que nous avons laissé prospérer sur notre sol.
Une contre-société unie par des références culturelles et religieuses
partagées, des liens familiaux, des solidarités ethniques, et un mépris affiché
pour les lois de la République accompagné de la fierté de les transgresser le
plus ouvertement possible. Une contre-société au sein de laquelle l’islam est
la norme, et de plus en plus cette branche particulière de l’islam qu’est
l’islam littéraliste théocratique.
Ce à quoi nous sommes confrontés, avec ces terroristes
« hybrides », repose sur des mécanismes très bien décrits par Ibn
Khaldoun1 dès le 14ème siècle, mécanismes qui ne se limitent
d’ailleurs pas à l’Europe et au monde arabo-musulman. L’histoire de la Chine
des Song face aux Jurchen, Khitans et Tangoutes en fournit une excellente
illustration.
« L’empire » et les « barbares »
Pour employer les termes du père de la sociologie, notre
société est « l’empire », policé et plutôt prospère, dont les
citoyens sont déshabitués de la violence et la condamnent intellectuellement.
Il existe, aux marges de « l’empire » (marges intérieures dans notre
cas) une contre-société d’un type semi-tribal qu’Ibn Khaldoun appelle les
« bédouins ». Habitués à la violence, ces « bédouins »
habitent dans des territoires où la loi de « l’empire » ne s’applique
pas, et vivent de prédation au détriment de « l’empire » :
trafics, vols, pillages (aujourd’hui la délinquance, notamment la plus brutale,
dont Chérif Chekatt était un adepte), mais aussi le « tribu versé aux
barbares », autrement dit de nos jours tout ce qui consiste à
« acheter la paix sociale dans les banlieues ». J’ajoute que le
clientélisme électoral de certains élus est très proche de ce que faisaient
jadis des notables de provinces frontalières, en s’associant à des mercenaires
« bédouins », « barbares », pour imposer leur autorité face
à leurs rivaux politiques.
Dans le cas qui nous occupe, les membres de cette
contre-société de « bédouins » sont heureusement divisés en de
multiples « tribus », parfois alliées mais souvent rivales. Du moins
jusqu’au moment où « quelqu’un », chef charismatique ou groupe
influent (pensons aux agents de l’Arabie saoudite ou du Qatar, aux Frères
Musulmans…), tente d’unir ces « bédouins » autour d’un projet commun,
généralement la conquête de « l’empire » à laquelle s’ajoute ici l’instauration
d’une théocratie. Dès lors, sans cesser les pillages dont ils vivent, les
pillards se font aussi conquérants et militants, ici soldats d’un dieu. Chérif
Chekatt est typiquement dans cette situation. Aux activités habituelles de
prédation s’ajoutent donc des opérations visant à imposer par l’influence et
par la brutalité l’autorité de cet « empire bédouin » naissant aux
habitants de « l’empire », lequel ne pourra survivre que s’il accepte
la nécessité du recours à la force pour s’opposer à la violence, et valorise à
nouveau les vertus héroïques dont il s’était détourné à force de
« s’embourgeoiser ».
Nos dirigeants feraient bien de méditer les conséquences du
choix de l’empereur Gaozong, qui décida de trahir le meilleur de ses généraux,
Yue Fei, parce qu’il voyait dans ce héros un rival potentiel et craignait
d’avantage de perdre son trône que de livrer son empire aux barbares….
Au régal des « mécréants »…
Dans le cas précis du djihadisme et de l’islam théocratique,
n’oublions pas non plus la référence permanente aux salafs, c’est-à-dire les
compagnons du prophète et les deux générations suivantes. Ceux-ci étaient à la
fois des islamistes au sens moderne, imposant leur religion par la force, et
issus de tribus habituées à la pratique des razzias et des pillages. La sourate
n°8 s’appelle « le Butin », et outre un appel clair au djihad armé (« Et
combattez-les jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus d’association [c’est-à-dire
de polythéisme, y compris le christianisme trinitaire], et que la religion
soit entièrement à Allah » – verset 39), elle réglemente le
partage du butin, dont une part doit être versée au prophète et à sa famille et
une autre aux pauvres et aux orphelins de la tribu. Ainsi, les liens de
solidarité au sein de la tribu, et donc sa cohésion et sa force, sont renforcés
en même temps qu’est valorisée la prédation au détriment des
« incroyants », prédation mise au service de la conquête. On s’en
doute, l’histoire des salafs contribua grandement à inspirer les travaux d’Ibn
Khaldoun…
En résumé l’islam théocratique conquérant, lecture littérale
des textes sacrés de l’islam et imitation de la vie du prophète et de ses
compagnons telle que la relate la tradition, ne cesse hélas de gagner du
terrain au sein même du monde musulman.
A lire aussi: L’islam est malade, c’est aux musulmans de le soigner
Or, en France, ce monde musulman a en partie formé une
contre-société valorisant les activités de prédation, évidemment pour les
raisons sociologiques habituelles conduisant à la délinquance, mais aussi et
peut-être surtout parce que cette prédation est glorifiée dans ses références
culturelles lorsqu’elle se fait au détriment des « mécréants », la
stricte séparation entre « croyants » survalorisés et
« mécréants » dévalorisés étant l’un des principes fondamentaux de sa
vision du monde.
Bien que tous les musulmans ne fassent pas partie de cette
contre-société, loin de là, la religion musulmane est l’un de ses marqueurs
identitaires forts, tout comme le sont l’habitude de la brutalité et la
ségrégation entre hommes et femmes, les trois s’associant d’autant mieux que
les textes sacrés de l’islam enseignent l’infériorité légale des femmes et
exaltent la violence à l’encontre des « incroyants ». Rien d’étonnant
à ce que cette contre-société soit un vivier de recrutement parfait pour les
bras armés de l’islam théocratique, d’autant plus que son idéologie a largement
contribué à la constituer.
Ils détestent Noël comme ils détestent la France
Nos ennemis abhorrent ce que Noël représente. Cette fête est
celle de la naissance d’un enfant divin, célébré par une grande joie sur la
Terre et dans le Ciel, signe que contrairement au dieu des islamistes son Père
n’est pas jalousement avide d’être seul digne de vénération. Fête d’un dieu qui
se donne et non pas qui s’impose, antithèse absolue de la soif de conquête et
de pouvoir théocratique. Fête de l’humanité de ce dieu, d’un dieu qui ne se
prétend pas au-dessus de l’exigence éthique mais s’attache lui-même au Bien, et
dont la grandeur se manifeste aussi dans l’infini respect qu’il a de la dignité
intrinsèque des mortels, et donc de leur liberté et de leur responsabilité.
Au voisinage du solstice d’hiver, Noël est la fête de la
lumière qui naît alors même que les ténèbres semblent les plus épaisses, de
l’espérance qui demeure, se régénère et jaillit. Ce n’est pas seulement la
naissance du Prince de la Paix, mais aussi l’encouragement à poursuivre le
combat même lorsque l’obscurité semble devoir l’emporter. Ainsi, les romains
célébraient la joie fraternelle des Saturnales, mais aussi la lumière invaincue
du soleil, Sol Invictus, et la naissance de Mithra, dieu particulièrement
populaire parmi les soldats.
Si nous voulons que la paix de Noël soit celle de la liberté
et non celle de la soumission honteuse à l’arbitraire, il nous faudra nous
battre. L’enfant de la crèche nous rappelle toutes ces générations à venir que
les islamistes voudraient faire ployer sous le joug de leur idéologie
totalitaire. Nous avons le devoir de les protéger, et de leur transmettre la
lumière que nous avons reçue en leur enseignant à espérer et désirer sans cesse
la paix, mais aussi à toujours être prêts à combattre lorsque c’est nécessaire.
Ainsi, et ainsi seulement, la lumière triomphera.
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