mercredi 5 décembre 2018

Islamisme et politique 06.12.2018




Un enseignant du pôle universitaire Léonard-de-Vinci, à Courbevoie (Hauts-de-Seine), est décédé ce mercredi après avoir été agressé par un ancien élève devant l’établissement.
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La présidence craint la venue d' »un noyau dur de plusieurs milliers de personnes » qui viendraient « pour casser et pour tuer ».
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Le rapport choc du Sénat sur les failles de la politique migratoire française Les crédits de la mission Immigration, asile et intégration du projet de loi de finances 2019 sont passés au crible ce jeudi par le Sénat. Qui devrait les rejeter. C’est, en tout cas, la recommandation formulée le 28 novembre dernier par la […]
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Le ministre de l’Intérieur Kai Mykkänen a exprimé sa consternation devant les informations selon lesquelles un groupe d’hommes est soupçonné d’avoir violé et abusé sexuellement à plusieurs reprises une mineure pendant deux mois à Oulu, Ostrobothnia du Nord. « Ce genre de choses ne devrait pas se produire en Finlande« , s’est-il lamenté sur la radio publique […]
Gérard Courtois, éditorialiste politique au « Monde » : Emmanuel Macron fait l’objet d’un rejet violent et spectaculaire. D’abord, il a concentré entre ses mains, plus encore que ses prédécesseurs, tout le pouvoir exécutif. Il est monté en première ligne lors de toutes les réformes engagées depuis son élection et a relégué le premier ministre, […]
Rarement un recadrage aura été si violent. Alors que la secrétaire d’État à l’Égalité Femmes-Hommes, Marlène Schiappa, a cru bon d’ouvrir la voie à un rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), Emmanuel Macron lui a immédiatement adressé une fin de non-recevoir. Comme l’a appris Le Figaro, confirmant une information des Échos , […]
Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale : «Le vrai responsable, il est à l'Elysée» https://bit.ly/2RB7xoH 

???INFO -78% des Français jugent que les mesures d'E.Philippe ne répondent pas aux attentes exprimées par la mobilisation des #Giletsjaunes. 72% approuvent la mobilisation (-3 pts en 1 semaine). 63% estiment que la mobilisation doit se poursuivre (-6 pts en 1 semaine). (Elabe) — Brèves de presse (@Brevesdepresse) December 5, 2018

Le syndicat Vigi-Ministère de l’Intérieur appelle les « personnels administratifs, techniques et scientifiques » à cesser le travail dès samedi… Les policiers, explique son secrétaire général, partagent les revendications des manifestants concernant le pouvoir d’achat. «Les personnels actifs n’ont pas le droit de se mettre en grève», souligne Alexandre Langlois. En revanche, note-t-il, «sans adjoints […]
Devant un lycée de Saint-Jean-de-Braye (Loiret), un jeune homme a été gravement blessé à la tête par un tir de flash-ball mercredi matin lors d’une intervention des forces de l’ordre. Le nombre d’incidents impliquant cette arme se multiplient depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. […] Les policiers peuvent utiliser cet équipement en dehors […]
Blocus du lycée Diderot à Marseille part. 5 à préciser que les personnes ayant mis le feu sur la route avec des pneu, ne sont pas des lycéens et ne savent pas pourquoi la manifestation a eu lieu


































































































La révolution, c’est quand la police rejoint le peuple
Les révolutions sont impossibles jusqu'à ce qu'elles arrivent
Par Guillaume Bigot - 5 décembre 2018
Gilets jaunes et policiers à Paris, 1er décembre 2018. SIPA. 00886591_000025

Les révolutions populaires et spontanées sont-elles devenues impossibles avec l’apparition de la modernité ? En théorie, les moyens techniques dont disposent les forces de l’ordre sont aujourd’hui suffisants pour repousser une foule. Seulement, la police n’est pas séparée du peuple…

Qu’est-ce qu’une révolution ? Il est simple de répondre à cette question, en apparence, fort complexe et très actuelle. Et, afin de comprendre comment le mouvement des gilets jaunes peut évoluer, il est essentiel d’y répondre. Au sens technique.
L’un des plus grands écrivains italiens du vingtième siècle, Curzio Malaparte, va nous y aider. Dans un petit ouvrage au titre transparent, Technique du coup d’Etat, l’un des esprits politiques les plus pénétrants de l’entre-deux-guerres, expliquait, en 1931, que la geste romantique, à la mode de 1789, était devenue impossible à l’ère moderne.
La mitrailleuse tenant le peuple
Selon Malaparte, la révolution, entendue comme le renversement d’un gouvernement par une foule incarnant le peuple (une vision symbolisée par la toile d’Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple) aurait été en quelque sorte dés-inventée par la mitrailleuse.
Dans son essai, il s’appuie sur la répression de la Commune, sur l’écrasement de la révolution spartakiste pour asseoir sa démonstration. La révolution serait devenue anachronique. Et l’auteur de Kapput d’enfoncer le clou avec le marteau de la révolution de 1917 dont il montre, sans peine, que le putsch de Lénine n’eut de révolutionnaire que le nom.
Selon l’intellectuel italien, il suffirait, pour tout pouvoir confronté à des émeutes populaires, de positionner, suivant les bons angles de tir, des mitrailleuses devant les bâtiments officiels pour tenir.
Armes modernes contre foules sentimentales
Depuis la révolution d’octobre, les techniques de maintien de l’ordre se sont largement perfectionnées. Il n’est plus indispensable de hacher menu les manifestants pour protéger les bâtiments publics et les principaux centres névralgiques du pouvoir (les sièges des ministères et des grands médias mais aussi les dépôts de carburant, les ports, etc.).
Des compagnies de CRS bien formées, utilisant toute la panoplie du maintien de l’ordre, des grenades au gaz en passant par le canon à eau, sans oublier la matraque et le Taser, peuvent dresser un mur infranchissable face à une foule innombrable et désarmée. Seuls ceux qui ne l’ont jamais vécu croient que des civils, même surmotivés, peuvent résister à une charge de gardes mobiles.
Et même lorsque la foule est prête à en découdre, Malaparte a encore raison : les armes modernes, concentrées entre les mains d’un appareil d’État résolu, peuvent stopper net une émeute. Ce fut le cas en 2004, à Abidjan, lorsque des centaines de milliers d’Ivoiriens fous furieux et munis d’armes de petit calibre et de machettes tentèrent de franchir un pont et d’attaquer l’hôtel. Une section de marsouins bien entraînés et armés de Famas put tenir la foule en respect tandis que l’intervention d’un de nos hélicoptères a achevé de transformer ce bloc de haine humaine en volée de moineaux.
Tous les flics ont une mère
Si la situation inédite créée par les gilets jaunes dégénère, compte tenu de l’exercice du monopole légal de la violence légitime dont il dispose, le président de la République peut espérer calmer la furia francese en activant l’article 16 ou en décrétant l’état d’urgence.
Mais comme disait Lacan, l’espoir précède le désespoir.  Car si le raisonnement de Malaparte semble d’une implacable logique, il omet toutefois un détail essentiel qui doit faire perdre tout optimisme au pouvoir en place. Ce détail, c’est la psychologie sociale.
Nulle part, surtout pas dans notre République, les forces de répression ne demeurent isolées du reste de la population. Même dans les régimes les plus autoritaires, l’armée, les CRS, la police, même les services de renseignement, ne vivent « hors sol ».
Dans l’Iran du Shah, la féroce savak, dans l’Égypte de Moubarak, les très redoutés moukhabaraths, dans l’Allemagne de l’Est de Honecker, la terrible Stasi étaient insérées dans le tissu social et national. Même surpayés et choyés par l’État, ces garants du maintien de l’ordre, appartiennent au peuple qu’ils sont censés surveiller et réprimer. Ils ont des frères, des mères, des oncles et des nièces. Ils ne peuvent donc rester insensibles aux mouvements de l’opinion. C’est ce qui explique la permanence des révolutions.
Comme la chute du mur de Berlin ou les printemps arabes l’ont encore rappelé, les événements se mettent subitement en branle. Sans crier gare, l’opinion publique, qui était encore une mer d’huile 48h plus tôt, peut laisser place à une tempête qui balaye tout. « History is on the move again », disait le grand historien britannique Arnold Toynbee.  Les changements de cette ampleur sont lents à incuber. Ils correspondent à des courants souterrains et invisibles. Et puis soudain, ils débouchent et le décor change alors instantanément.
Servir et fraterniser
Pour comprendre ce qui va se passer dans les semaines et les mois à venir en France, il faut garder à l’esprit que les forces de l’ordre habitent le même pays et vivent dans le même présent que les émeutiers. Ce cordon de sécurité que forment les forces de l’ordre, le pouvoir actuel et les pouvoirs depuis des décennies ont beaucoup tiré dessus. Effectifs réduits, peu ou pas augmentées, peu ou mal considérées (cf. l’épisode du général de Villiers) : les épisodes de fraternisation avec la foule risquent de se multiplier.
#Pau les #CRS retirent leurs casques face aux #GiletsJaunes . Applaudissements, Marseillaise, dispersion des manifestants dans le calme.
Malaparte a raison : si des soldats ou des policiers déterminés à appuyer sur la queue de détente veulent tenir le peuple en joug, il ne se passe rien. Et le pouvoir politique est souvent prêt à réprimer au nom du maintien de l’ordre. Mais Malaparte a tort car le véritable changement d’époque implique qu’un matin, les soldats ou les policiers refusent de tirer. C’est ce qui s’était passé en 1789.
Nous arrivons donc à notre conclusion : qu’est-ce qu’une révolution ? C’est la situation où les forces de l’ordre, les CRS, les policiers et les gendarmes mettent la crosse en l’air, soulèvent la visière de leur casque et disent à la foule : nous sommes avec vous.
Nous n’en sommes plus très loin.
Macron n’a donc plus que deux choix réalistes : se soumettre (dissoudre ou a minima changer de gouvernement pour organiser des élections) ou se démettre (démissionner). La révolution de 2018 a débuté.

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