jeudi 1 mars 2018

Immigration, islamisme et collabos islamogauchistes dénoncés

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Goldnadel : migrants, féminisme... méfions-nous de l'américanisation du débat (15.01.2018)
Gilles-William Goldnadel : «Ce n'est pas seulement Bizet qu'on assassine» (08.01.2018)
Goldnadel : «Yann Moix est un idiot utile de la cause migratoire» (29.01.2018)
Goldnadel : «Le premier devoir de l'homme est de protéger ses enfants innocents» (05.02.2018)
Immigration, salafisme, mosquées... Extraits exclusifs du livre choc de Philippe de Villiers (06.10.2016)

La CEDH condamne la France pour l'expulsion d'un djihadiste (01.02.2018)
Terrorisme: la Cour européenne des droits de l'homme condamne la France (01.02.2018)
Goldnadel : la gauche morale la plus bête du monde (19.02.2018)
Goldnadel: «Cachez cette croix que je ne saurais voir!» (30.10.2017)
Zineb El Rhazoui : pourquoi l'islamisme est un totalitarisme (11.11.2016)
Élisabeth Lévy : «L'inquisition d'aujourd'hui est de gauche !» (13.10.2014)

Georges Bensoussan : «Nous entrons dans un univers orwellien où la vérité c'est le mensonge» (07.07.2017)

Goldnadel : sur l'immigration, le «en même temps» ne suffit plus (26.02.2018)

TPMP : échange très tendu entre Bernard de La Villardière et Rokhaya Diallo (27.02.2018)

Clash Bernard de La Villardière/Rokhaya Diallo: Nadine Morano traite la chroniqueuse de "Française de papier" (27.02.2018)

Goldnadel : migrants, féminisme... méfions-nous de l'américanisation du débat (15.01.2018)
  • Par  Gilles William Goldnadel 

  • Mis à jour le 15/01/2018 à 13:26 

  • Publié le 15/01/2018 à 12:15

FIGAROVOX/TRIBUNE - Tands qu'outre-Atlantique la grand-messe du Bien «télégénique» a trouvé en Oprah Winfrey une nouvelle prêtresse, la France continue de s'agiter après la tribune signée par une centaine d'alter-féministes. Gilles-William Golnadel donne sept conseils à ceux qui veulent résister à la folie médiatique.


Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.


À ceux qui souhaitent résister au vent de folie idéologique qui souffle, j'ai, immodestement, sept conseils à offrir.
Premier conseil: d'abord, ne doutez surtout pas de la folie du temps. La semaine passée aura été aussi venteuse que les précédentes. Sur ces deux fronts, qui en fait n'en font qu'un.
Dans l'hebdomadaire de la gauche convenue, on vous a expliqué, un prix Nobel littéraire en tête, que le gouvernement français s'apprêtait à déchoir en prétendant vouloir résister aux grands flux migratoires. C'est là qu'arrive déjà mon deuxième conseil: n'oubliez pas que ceux que vous lisez n'ont ni complexe, ni humilité, ni mémoire. Ils se sont systématiquement et monstrueusement trompés depuis des décennies. Ils vous ont dit que le communisme était une bonne idée. Ils vous ont dit que l'immigration était une chance pour la France. Ils vous ont dit que les migrants étaient inoffensifs.
Ils savent que ce ne sont pas eux qui en paieront le prix.
Ils vous ont dit que le printemps arabe était une merveille. Ils vous ont dit que l'antisémitisme n'avait rien à voir avec l'islamisme.
Ils continuent ainsi leurs errements esthétiques avec le même narcissisme agréable et gratuit.
Ils savent que ce ne sont pas eux qui en paieront le prix.
Mon troisième conseil est juridique: ils sont en train de dévoyer impunément le droit d'asile.
Celui-ci est réservé exclusivement à ceux qui encourent personnellement dans leur pays les violences de l'État.
Lundi dernier, à la radio active de notre État passif, en présence du responsable administratif de l'OFPRA, on détournait effrontément la loi internationale de l'asile en voulant abusivement et follement l'étendre à l'ensemble des habitants de la planète. On vous expliquait doctement que les migrantes violées par leurs compagnons de traversée, que l'immigrant climatique comme l'économique avaient le droit irréfragable de pénétrer sans droit et comme bon lui semble sur le territoire national.
Ici demeure la démence et commence la souffrance pour les hommes de France.
Car mon quatrième conseil est moral: le devoir d'humanité n'est pas réservé exclusivement à l'Autre, sauf à se faire inhumain pour son pays et ses propres enfants. N'ayez pas honte et soyez même fier de les aimer davantage que ceux des autres qui ne sont pas meilleurs. Et de vouloir les protéger contre la dilection névrotique de l'altérité.
L'autre vent de folie est venu, comme désormais après chaque marée médiatique, des Amériques.
On nous a expliqué avec un enthousiasme qui se devait communicatif que lors de la cérémonie des Golden Globes à Los Angeles le 7 janvier, Oprah Winfrey avait «électrisé» son assistance hollywoodienne. Avec un art consommé de la mise en scène empathique, on pouvait voir des acteurs en transe quasi-hypnotique recevoir les imprécations prophétiques d'une télévangéliste noire et féministe.
Le camp du Bien télégénique était de retour sans être jamais parti. Celui d'Harvey Weinstein et celui qui avait couvert les frasques d'icelui. Et la télévangéliste féministe les absolvait et leur promettait des lendemains qui chantent après la pluie. Mais n'oubliez jamais que la nuit américaine est un artifice trompeur. Ceci est mon cinquième conseil.
En France, des femmes courageuses et qui refusent de marcher au pas de l'oie blanche en fureur, ont publié une tribune globalement intelligente pour dénoncer précisément la folle imposture de la traque électronique du porcin dans tous ses états. Il s'est ensuivi une exceptionnelle chasse à la femme libre de vouloir penser autrement qu'en horde déchainée.
Certaines pétitionnaires, comme Élisabeth Lévy, furent insultées en des termes indignes d'un débat civilisé. Le fait de ne pas être d'accord n'autorise pas de telles bassesses.
Femmes courageuses, qui luttez contre la folie du radical-féminisme, ne vous excusez surtout pas.
Michelle Perrot, incarnant l'éternelle féministe, expliqua sans rire que les pétitionnaires coupables avaient attenté à leur obligation de solidarité envers les femmes. Ce qui me conduit logiquement à déduire que les hommes devraient faire montre d'un esprit de corps symétrique envers leurs semblables à double testicules. Ainsi se poursuivrait donc la guerre des sexes qu'elles veulent.
Brigitte Lahaie, ordinairement mieux inspirée, et pour avoir prétendu qu'il était arrivé que des femmes violées connaissent l'orgasme, fut couverte de sarcasmes par Caroline de Haas et paya au prix fort pour toutes les pétitionnaires. La pauvre inonda de larmes les microphones périphériques.
Elle eut bien tort et ce sera mon sixième conseil: femmes courageuses, qui luttez contre la folie du radical-féminisme, ne vous excusez surtout pas. Quoi qu'il vous en ait coûté, vous avez marqué un coup d'arrêt à l'hystérie sans frein. N'ayez ni honte ni peur. Car vos adversaires n'ont pas de ces pudeurs. Caroline de Haas ne s'est pas excusée pour avoir préconisé l'élargissement des trottoirs afin de lutter contre le violent sexisme migratoire. Et encore moins pleuré de rage après que Houria Bouteldja a expliqué «que si une femme noire est violée par un noir, c'est compréhensible qu'elle ne porte pas plainte pour protéger la communauté noire».
Cette indignation indignement sélective montre combien les deux folies à lier sont alliées.
Il est un angle mort aussi indicible qu'affolant: la chasse au porc, c'est la chasse au mâle blanc.
Et la migration sans résistance aucune, c'est le droit pour l'Autre oriental de pénétrer où il veut, quand il veut sur la terre de l'homme occidental, déchu pour cause de racisme congénital.
Lors d'un récent débat télévisé consacré au lynchage de Champigny-sur-Marne, j'étais le seul à oser questionner ce racisme-là dans les quartiers.
Si l'on veut arrêter cette folie qui s'étend, il faut pourtant impérativement le faire.
Sans être impérieux , c'est mon ultime et insistant conseil.
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Gilles-William Goldnadel : «Ce n'est pas seulement Bizet qu'on assassine» (08.01.2018)
  • Par  Gilles William Goldnadel 

  • Publié le 08/01/2018 à 13:50
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Gilles-William Goldnadel revient cette semaine sur la réécriture de Carmen par Léo Muscato. Il y voit la marque d'un révisionnisme culturel importé tout droit des États-Unis. La culture de progrès s'arroge désormais tous les droits.


Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.


Merveilleuse nouvelle pour les femmes, mais moins bonne pour leurs porcs: Carmen ne meurt plus assassinée, car elle donne la mort au postfranquiste Don José.
Par décret directorial du théâtre de Florence, le metteur en scène Léo Muscato a décidé de modifier la fin tragique de la belle cigarettière gitane.
En effet, selon le directeur directif et de progrès du Teatro del Maggio: «à notre époque, marquée par le fléau des violences faites aux femmes, il est inconcevable qu'on applaudisse le meurtre de l'une d'elles».
La même hystérie vengeresse s'est abattue sur le pays à partir de l'affaire hollywoodienne et ses frasques weinsteiniennes.
Je passe, hebdomadairement, mon temps à écrire assez invariablement dans ces colonnes que l'époque est dangereusement névrotique. Depuis la rentrée de septembre et les hystéries électroniques venues de l'Atlantique, je décris désormais un effet d'emballement.
Les émeutes estivales de Charleville et les destructions de statues de généraux sudistes ont traversé l'océan et fait des émules jusque dans Paris où l'on a exigé la mise à bas des suppôts d'esclavagistes Colbert et Dugommier.
La même hystérie vengeresse s'est abattue sur le pays à partir de l'affaire hollywoodienne et ses frasques weinsteiniennes. Non seulement un porc français est publiquement balancé chaque semaine par-dessus bord, mais plus gravement, le discours public est révisé et sévèrement corrigé.
C'est dans ce cadre rien moins que rationnel que j'ai été conduit à plaindre avant les fêtes le sort réservé à un humoriste du nom de Tex, congédié comme un malpropre - et dans l'indifférence - par le service public audiovisuel pour avoir osé faire de l'humour noir sur une femme imaginaire, l'œil au beurre assorti.
Pour ceux qui viendraient à douter de ce que la tragi-comédie de Carmen se situerait dans ce strict cadre révisionniste, la lecture d'un article sans état d'âme publié ce 5 janvier de l'an nouveau sur le site de France Culture est riche d'enseignements. Notamment, les déclarations approbatrices d'Olivier Py qui, comme chacun sait, siège comme un pape de la culture de progrès en Avignon.
À la question, effectivement assez pertinente, peut-on changer la fin d'un opéra datant du XIXe siècle? l'homme qui se vante d'avoir déjà réglé son compte à Don José dans une adaptation pour l'opéra de Lyon en 2012, répond doctement: «dans la version que j'ai faite à l'opéra de Lyon, Carmen ne mourait pas non plus, elle se relevait et partait, comme si le geste de Don José n'avait pas été un geste mortel, elle l'abandonnait à son sort.»
Puis ce décret moralisant pour l'avenir: «je pense qu'il y a dans certains opéras du XIXe, une manière de traiter les personnages féminins, qui, dans certains cas, n'est plus acceptable aujourd'hui. Je peux donc comprendre que l'on propose une autre fin»
Pour persuader encore le sceptique que l'œuvre de révision féministe radicalement engagée est à relier indissociablement au gauchisme culturel de toujours, celui-ci sera sans doute édifié d'apprendre que Léo Moscato à Florence, tout à son ardent désir modificateur, a également transposé le récit dans un camp de Roms des années 80 occupé illégalement par des forces de l'ordre en tenues antiémeutes: «Carmen, qui travaille dans une manufacture de cigarettes voisine du camp, est soumise aux coups de matraque répétés de Don José, un policier irascible et violent» (le Monde du 5 janvier).
Halte là! On ne passe plus les gitanes à tabac. Seulement les policiers.
À coups répétés de boutoir, la bêtise idéologique hystérique, en majesté médiatique, est en train de rendre fou, à lier, l'univers intellectuel et culturel occidental.
Ainsi, en prononçant la peine de mort contre Don José, l'homme de théâtre de progrès ne supprime pas seulement un mâle espagnol trop dominant, mais aussi un flic fascisant.
En collaborateur zélé des démiurges de progrès qui veulent désormais réviser la culture aujourd'hui inacceptable d'un passé dépassé, je propose avec empressement les modifications suivantes:
L'ouvrière Fantine, acculée misérablement à la prostitution, plutôt que de mourir de faim pourrait, en un geste de révolte féminin autant que citoyen, étrangler l'homme Javert de ses deux pauvres mains.
Dans la liste de Schindler, Spielberg, sévèrement chapitré, ferait pendre à présent les SS d'Hitler par des juifs en colère.
Je propose, encore plus définitivement, qu'à la fin, ce soit le méchant qui meurt. Donc l'homme, le policier, plutôt européen.
De manière plus générale, je suggère que l'on impose moralement pour tous les-crèves-la-faim, une meilleure fin.
Mais, trêve de persiflage. À coups répétés de boutoir, la bêtise idéologique hystérique, en majesté médiatique, est en train de rendre fou, à lier, l'univers intellectuel et culturel occidental.
Ce n'est pas seulement Bizet qu'on assassine, c'est tout simplement la raison.


Goldnadel : «Yann Moix est un idiot utile de la cause migratoire» (29.01.2018)
  • Par  Gilles William Goldnadel 

  • Mis à jour le 29/01/2018 à 15:02 

  • Publié le 29/01/2018 à 11:52

FIGAROVOX/CHRONIQUE - À la suite de la tribune publiée dans Libération pour dénoncer de supposées violences policières à Calais, Gilles-William Goldnadel regrette que Yann Moix gaspille son talent dans d'odieuses et calomnieuses dénonciations.


Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.


Ce sont toujours les garçons intelligents qui se conduisent comme des idiots utiles. Sinon l'idéologie dominante du moment ne les utiliserait pas. Prenez Yann Moix: qu'est-ce qui a bien pu le pousser à sortir pareille énormité que de prétendre que la France et son président seraient tombés en barbarie?
Mettons de côté l'hypothèse du désir de paraître ou du narcissisme esthétique, qui relève du procès d'intention et de la spéculation intellectuelle un peu vulgaire.
Il n'en demeure pas moins que soutenir sérieusement que les policiers français auraient commis des actes de torture barbares en utilisant des gaz lacrymogènes contre les migrants de Calais participe, littéralement, du discours névrotique.
De la malhonnêteté intellectuelle aussi, qui fait fi des circonstances d'utilisation d'un matériel classique pour réprimer les manifestations. Comme il l'a été souvent écrit depuis, les participants à la Manif Pour Tous n'ont pas bénéficié d'une égale compassion.
« Yann Moix, dans votre tribune, vous n'évoquez pas la violence des migrants »
Grâce soit rendue à Fabien Sudry, préfet du Pas-de-Calais qui, délaissant un peu la posture convenue du haut fonctionnaire, a su, en termes précis et vigoureux, régler leur compte aux approximations et aux contrevérités du précité: «Il y a à l'évidence deux Yann Moix, le premier, à qui j'ai parlé au téléphone, qui m'expliquait en s'excusant qu'il avait été «outrancier» sur le plateau d'«On n'est pas couché» et mentionnait que «quelques pourcentages seulement» des images qu'il avait filmées montraient ce qu'il appelait des «violences policières, et le second, auteur d'un brûlot dans Libération , qui semble découvrir qu'il est très légitimement fait usage proportionné de gaz lacrymogènes à chaque fois que cela est nécessaire pour empêcher l'intrusion de migrants dans le tunnel sous la Manche ou dans le port de Calais… ou pour protéger les transporteurs routiers».
Même dans Libération, on confirme exactement ce qui précède. C'est ainsi que dans une tribune du 26 janvier, Julien Pouyet de la rédaction de Nord littoral écrit: «Yann Moix, dans votre tribune, vous n'évoquez pas la violence des migrants, les barrages réguliers sur les routes, les caillassages. Vous n'avez pas filmé ces images qui sont aussi une partie de la réalité que vous ne décrivez pas. Vous oubliez les Calaisiens, les riverains que l'on a laissés pendant de longs mois livrés à eux-mêmes, face à la jungle et ses dix mille migrants, face à une pression migratoire sans précédent, sans réponse de l'État. Yann Moix, dans l'émission «Quotidien» de Yann Barthez, vous avez lancé un appel à témoins d'actes de violences policières envers les exilés. Pour être équilibré, votre propos aurait dû s'accompagner d'une demande pour réunir les mêmes documents visant à prouver qu'il y a aussi des actes de violence des migrants envers les policiers et les Calaisiens et également des actes de violence de migrants entre eux!»
Les faits étant posés, je voudrais d'abord expliquer pourquoi je n'hésite pas à qualifier le discours de Moix de littéralement «névrotique». À longueur d'articles, j'écris dans ces colonnes que la volonté d'empêcher, au moyen de tous les actes ou arguments, le peuple français, son État, sa république et ses lois de réguler l'entrée des étrangers sur le territoire national est issue du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. Plus qu'un autre, Yann Moix est hanté par le drame de la Shoah. Il lui est arrivé d'écrire ou de dire, avec courage et passion, sur le peuple juif ou sur Israël des choses très touchantes. Malheureusement, et il n'est pas le seul, sa vision fantasmée du passé déforme caricaturalement le présent. Au risque, mais il ne le comprend désespérément pas, de le faire revivre autrement.
Ainsi sa vision des actes de la police française, qu'on croirait extrêmement droit sortie d'une histoire de la Milice.
Ainsi de l'usage sans économie du mot de barbarie.
Moix se comporte en idiot très utile de la cause migratoire sans freins.
Ainsi, de l'emploi subliminal, caricatural, grotesque, saugrenu, inconvenant, du gaz, et des larmes des enfants migrants étrangers pour disqualifier le pouvoir policier.
Sorte de remake grossier du «CRS-SS» par un soixante-huitard attardé.
Ainsi encore, de cette dilection caractéristique pour l'altérité, cette sollicitude à sens unique envers le clandestin étranger dans l'illégalité, dénuée de tous égards pour ces soutiers de la république que sont les policiers, dont 4600 ont été blessés cette année.
Qui s'est vraiment conduit en bourgeois à Calais?
Enfin, je veux écrire que, volontairement ou non, je ne sais, Moix se comporte en idiot très utile de la cause migratoire sans freins. Au moins, M. Martinez a eu la rude franchise prolétarienne et internationaliste de reconnaître souhaiter voir tous les migrants qui le veulent pénétrer sur le territoire français. Les choses sont dites. Si, à la République ne plaise, elles se déroulaient conformément au désir du patron de la CGT, elles entraîneraient les pires malheurs, mais elles ont le mérite d'être dites cyniquement peut-être, mais sans hypocrisie.
Les critiques sans fondement de Moix sont d'une autre nature. Elles prennent place dans le travail quotidien et systématique de sape qui veut émasculer le pouvoir d'État dans sa nécessaire fonction répressive en matière de régulation légale des flux migratoires. Au même titre que certaines associations, dont le président de la République a eu le surprenant courage intellectuel de préciser qu'elles étaient autant d'officines de promotion de l'immigration sans freins ni frontières.
Ce désir névrotique d'empêcher l'État de droit de protéger la population française est en majesté médiatique, et en premier lieu sur le service public. Chaque soir, la chaîne franco-allemande ARTE, elle-aussi hantée par le passé, consacre une rubrique empathique et unilatérale en faveur de la migration sans bornes.
Quant à la principale radio de service public, on se contentera d'observer sans commentaires superflus que le lundi 22, son préposé à la revue de presse débutait celle-ci par la lecture de l'article de Moix. Le mardi 23, celui-ci était invité pour la commenter.
Ce désir névrotique d'empêcher l'État de droit de protéger la population française est en majesté médiatique.
Difficile de faire mieux. Ou pire, après que France 2 a dégoupillé la première grenade lacrymale. C'est donc avant tout l'audiovisuel de service public qui s'est fait, aux frais du contribuable et du citoyen français, l'auxiliaire de Moix dans sa charge névrotique contre la police de service public.
Le défi migratoire est déjà difficile à relever dans des conditions juridiques, politiques et administratives normales. Si la névrose historique du passé s'en mêle, une nouvelle histoire tragique est déjà écrite.
La rédaction vous conseille

Goldnadel : «Le premier devoir de l'homme est de protéger ses enfants innocents» (05.02.2018)
  • Par  Gilles William Goldnadel 

  • Publié le 05/02/2018 à 10:51
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Gilles-William Goldnadel s'insurge contre la condamnation de la France par la CEDH, qui reproche aux autorités d'avoir expulsé un terroriste sans se soucier suffisamment de ses droits. Au nom de quelle morale le droit des ennemis supplante-t-il le devoir de protéger ses proches ?


Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.


Ainsi, la France vient d'être condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme pour avoir précipité en 2015 l'expulsion vers son pays d'un Algérien condamné pour terrorisme afin de l'empêcher d'exercer pleinement son droit de recours à résider en France.
Pour motiver cette décision, la juridiction strasbourgeoise indique que les rapports du Comité des Nations Unies contre la torture et plusieurs ONG décrivent une situation «préoccupante» en Algérie concernant le sort réservé aux personnes liées au «terrorisme international».
Cette situation «préoccupante» documentée par l'impartiale ONU et les ONG révérées, nous fait déjà trembler.
Concernant le requérant triomphant, celui-ci avait été impliqué dans des mouvements islamistes en Algérie durant les années 90, avant de rejoindre la France où il a été condamné à sept ans de prison en 2006 pour son implication dans un réseau de recrutement de combattants islamistes qui avaient préparé un attentat à Paris. La condamnation de cet individu était assortie d'une interdiction du territoire français contre laquelle celui-ci a introduit un recours, rejeté pour des raisons de procédure par la Cour de Strasbourg, puis une demande d'asile en France également rejetée en février 2015.
La CEDH semble moins préoccupée par la difficulté pour les autorités françaises de relever le défi terroriste.
C'est donc dans ces conditions parfaitement légales que les autorités françaises, en période d'attentats, l'ont placé sans désemparer dans un avion sept heures après la notification du rejet sans que la Cour, qu'il avait de nouveau saisie, ait le temps d'inviter éventuellement la France à surseoir à son expulsion dans l'attente d'un examen de son cas. La Cour européenne, décidément très sensible, est irritée par le fait que la décision de refus de demande d'asile du 17 février n'a été notifiée au requérant que le 20 février, alors que les modalités de son transport avaient déjà été retenues et qu'un laissez-passer avait été délivré par les autorités algériennes. Pour les juges européens «les autorités françaises ont créé des conditions dans lesquelles le requérant ne pouvait que «très difficilement» saisir la Cour d'une seconde demande de mesures provisoires. Elles ont délibérément et de manière irréversible, «amoindri» le niveau de protection des droits énoncés par la Convention Européenne des Droits de l'Homme». Vous avez bien lu: les juges européens n'écrivent pas que la France a commis des actes illégaux mais qu'elle a rendu plus difficiles les recours du terroriste avéré à vouloir rester en France en dépit de décisions de justice. Il faut reconnaître qu'une telle personne méritait une sollicitude particulière, et l'on comprend l'attention de la Cour pour sa situation «préoccupante» en Algérie. Quant à la difficulté pour les autorités françaises de relever le défi terroriste, la Cour européenne semble moins préoccupée.
Dans le même temps, nous apprenions qu'à Calais, des migrants afghans (dont certains, à en croire Yann Moix déclamant Victor Hugo dans la langue de l'auteur des Châtiments) tirent à balles réelles sur des migrants érythréens.
Toujours dans le même temps, le Guardian du 31 janvier rapportait qu'Interpol se préoccupe de ce que 50 personnes suspectées d'être des combattants de l'État islamique, toutes de nationalité tunisienne, soient arrivées en Italie par la mer. Selon Interpol, ces Tunisiens avaient accosté en Sicile entre juillet et octobre 2017 à bord de bateaux de pêche ou d'embarcations abandonnées. Toujours selon Interpol, «l'un d'entre eux aurait pu déjà traverser la frontière italo-française, pour atteindre le Gard»…
Dans le même temps, une bataille médiatique est en train d'être menée progressivement pour tenter de persuader une partie de l'opinion publique française que la France serait bien inspirée, pour des raisons juridiques et morales, de juger sur son sol ses djihadistes partis combattre en Syrie plutôt que d'en laisser le soin aux autorités locales dont le Code pénal prévoit la peine capitale.
La lecture de ce qui précède devrait susciter à tout homme de raison une déclinaison de sentiments colorés allant de la blanche sidération à la colère noire.
Commençons par quelques considérations juridiques. La France n'a en rien attenté à la loi interne ou internationale. Les juges européens, dans leur extrême sollicitude pour le terroriste, considèrent seulement que sa célérité à l'expulser a rendu plus malaisés ses nouveaux recours éventuels.
Les juges européens se sont basés sur l'ONU ou sur les ONG pour considérer que la situation des terroristes en Algérie était «préoccupante». Il est dommage qu'ils n'aient pas demandé un rapport sur la situation de la population civile en France en 2015.
Il est certain que la clé de voûte d'une société civilisée repose sur le respect de la règle de droit.
Mais le respect n'est pas la dévotion mystique et encore moins la bigoterie à géométrie variable.
Rien n'est plus étranger à la morale humaine que la morale artificielle.
Les faux dévots légalistes acquis à la religion des droits de l'homme qui applaudissent onctueusement les décisions à la mode de Strasbourg sont les mêmes qui ne voient pas d'inconvénients à ce que les lois républicaines sur l'entrée et le séjour sur le territoire de la République soient foulées aux pieds. Idem quant au respect de la légalité des frontières-gruyères européennes. Et c'est la même Cour européenne dévouée aux droits de l'homme qui rend pratiquement impossible l'exercice étatique de leur respect en multipliant les obstacles juridiques.
Les faux dévots qui craignent pour la vie des djihadistes détenus en Syrie en raison de la possibilité de les voir encourir légalement la peine de mort siègent dans le même camp idéologique que ceux qui regardent avec une infinie compréhension les grands massacres commis par les régimes révolutionnaires de 1793 jusqu'à Che Guevara. Ces pervers paradoxaux n'acceptent la peine de mort que lorsqu'elle frappe les innocents.
Et je ne crains à présent pas d'écrire que le sort d'un djihadiste français en Syrie - que je peine à prendre pour un compatriote puisque j'aurais souhaité qu'il soit déchu de sa nationalité - ne me préoccupe pas davantage que celui d'un trafiquant de drogue en Iran menacé lui aussi par la peine capitale.
Rien n'est plus étranger à la morale humaine que la morale artificielle. Rien n'est plus étranger à l'humanité vraie que de réserver sa sollicitude première pour la méchante altérité au nom de principes dont on a oublié jusqu'au sens.
Le premier devoir de l'homme est de protéger ses enfants innocents. Lorsque la prétendue Cour européenne «des droits de l'homme» met en danger nos propres enfants en oubliant jusqu'au principe de réalité, elle bafoue ceux-ci plutôt que de les honorer.
Il est du droit de l'homme de se rebeller contre l'ordre devenu injuste.
Il est aussi du devoir du citoyen français de s'interroger sur la conformité de la Cour européenne avec le droit des hommes.
La rédaction vous conseille


Immigration, salafisme, mosquées... Extraits exclusifs du livre choc de Philippe de Villiers (06.10.2016)


Par Figaro Magazine
Mis à jour le 07/10/2016 à 12h10 | Publié le 06/10/2016 à 17h30
Philippe de Villiers est reparti en croisade. Non contre l'Europe, les farines animales ou les insecticides, mais contre un certain islam aux visées hégémoniques, accusé de travailler en sous-main, avec la complicité de nos élites, à la déconstruction du pays. Villiers, qui n'a jamais pratiqué la langue de bois, ne craint pas de recourir aux mots qui fâchent. «La France, clame-t-il, n'a pas vocation à devenir la fille aînée de l'islam» Voici, en exclusivité, de larges extraits de son livre choc, Les cloches sonneront-elles encore demain?.
Moins d'églises, plus de mosquées
Il fallait oser. Il a osé. Quand on se croit en pays conquis et qu'on a des complices dans la place, on peut tout oser. En ce jour de Pâques, le 5 avril 2015 au Bourget, devant un public en liesse de 50.000 croyants, le recteur de la Grande Mosquée de Paris - un tenant de «l'islam modéré» - a décidé de lancer un ballon d'essai. Il dévoile un objectif à atteindre: «Nous avons 2200 mosquées, il en faut le double d'ici deux ans!»
L'idée d'abandonner un lieu de culte à une religion concurrente ne choque pas la cohorte des dévots utiles. Ils sont les compagnons de route des conquérants du Coran.
Petite gêne chez les politiques, juste une approbation discrète - «il faudra bien un jour - confesse-t-on - sortir de l'islam des caves, où se dissimule le fanatisme». Chacun s'exerce à la compréhension. En revanche, l'accueil tourne aux allégresses publiques parmi les cléricatures médiatiques et les cléricatures tout court: Monseigneur Dubost bat sa coulpe et confie sa préférence «pour que des églises deviennent des mosquées plutôt que des restaurants». On ne veut pas rester en arrière du mouvement. L'idée d'abandonner un lieu de culte à une religion concurrente ne choque pas la cohorte des dévots utiles. Ils sont les compagnons de route des conquérants du Coran.
Ainsi dopé par ce test jugé encourageant, le recteur Boubakeur, s'exprimant sur Europe 1 quelques semaines plus tard, redoublera d'audace. Il poussera son avantage et ira jusqu'à proposer de transformer les églises vides en mosquées. Quand le journaliste Jean-Pierre Elkabbach, un des archontes du «Vivre-Ensemble», l'invite avec gourmandise à préciser sa pensée, Dalil Boubakeur réplique sans ciller: «Pourquoi pas? C'est le même Dieu, ce sont des rites voisins, fraternels…»
Dans sa Lettre ouverte aux Français, le recteur de la Grande Mosquée justifiera sa proposition: «Si on va vers une vision mathématique des choses, on pourrait effectivement mettre les plus à la place des moins»: moins d'églises = plus de mosquées, deux biens substituables. Des mosquées qui manquent, des églises vides qui ne demandent qu'à se remplir. C'est si simple…
Dans la foulée, le président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) franchira une étape supplémentaire en réclamant, je cite, la construction de «mosquées-cathédrales». Cet homme-là est proche des Frères musulmans; on connaît leur profession de foi: «L'islam est notre objectif, le Prophète est notre chef, le Coran est notre loi.»

Nicolas Sarkozy et Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, en 2003 pour l'assemblée du Conseil français du culte musulman. - Crédits photo : AFPLes islamistes radicaux veulent la France, ils veulent le monde. La nouvelle conquête spirituelle est en marche. Après chaque acte de guerre, nos dirigeants font les gros yeux et répondent au crime par un délit, le délit de fuite, la fuite devant les mots: on ne désigne pas l'ennemi, on ne nomme pas le mal. On lutte «contre le terrorisme». Avec ledit «terrorisme», il y a deux sortes de gens face à face: ceux qui terrorisent et ceux qui sont terrorisés. Les premiers instaurent la panique: avec le couteau, ils égorgent; avec la kalachnikov, ils rafalent; avec le camion, ils écrasent. Les seconds descendent dans la rue, ils déposent des bougies et murmurent en se tenant la main, comme pour émouvoir les tueurs, «ils n'auront pas ma haine…». Peut-être pensent-ils qu'en dessinant des petits cœurs et en reprenant la chanson Imagine de John Lennon qui célèbre la paix perpétuelle et la fraternité universelle, ils vont attendrir et fléchir les assassins.
L'idée sous-jacente de la riposte des bougies nous en dit long sur la peur et la lâcheté: on est tous frères, on est tous de la même terre, il faut s'entendre.
Pourquoi ne pas inaugurer une ère nouvelle de la fusion des cœurs, d'une paix de consensus, une ère de confusion des mosquées et des églises? […]
L'œcuménisme post-conciliaire encourage ceux qui, soucieux de «l'Accueil de l'Autre», piaffent à l'idée de confier leurs édifices religieux à des sacristains en djellaba
Sans doute le recteur fut-il ravi d'apprendre que l'évêque d'Auch, Mgr Maurice Gardès, avait distrait une partie du denier du culte pour l'affecter à la reconstruction de la mosquée d'Auch. L'œcuménisme post-conciliaire encourage ceux qui, soucieux de «l'Accueil de l'Autre», piaffent à l'idée de confier leurs édifices religieux à des sacristains en djellaba. L'évêque d'Evry invite les musulmans à psalmodier le Coran dans la basilique de Longpont, dans l'Essonne. La presse, elle, brûle des bâtons d'encens. Il y a de l'émotion dans la plume, on communie aux deux espèces de la laïcité et des droits de l'homme.
Bientôt, quelques voix fortes s'élèvent, autour de l'écrivain Denis Tillinac, qui monte dans les tours et sonne le tocsin: «Une église n'est pas une mosquée!» Une pétition circule avec quelques noms de conséquence qui carillonnent d'indignation. Ils en appellent aux ressorts intimes de notre imaginaire, on invoque Millet avec son Angélus. On va même jusqu'à prendre à témoin les mânes de François Mitterrand, on ressort son affiche de mai 1981 où il pose devant une église de campagne - La Force Tranquille. Qu'on soit croyant ou indifférent, on ouvre son cœur à la France des terroirs. Avec cette trilogie immémoriale qui résonne encore dans le cœur des Français: l'église, la mairie, l'école. Et un peu plus loin, le cimetière.
Ils sont chez nous presque chez eux
La classe politique a viré de bord. Elle accompagne le mouvement. C'est en 1983 que tout se retourne: Mitterrand écoute Delors, il se convertit au monétarisme et à l'européisme. Le capitalisme financier va prospérer. Chaque jour davantage, les délocalisations déchirent nos tissus. Les friches, l'exode, le chômage de masse. On abandonne à leur sort, au nom de la religion des coûts mondiaux, les petits commerçants, les petits métiers, les petites gens, les ouvriers. Ils sont trop chers. Ils vont être euthanasiés. Toutes les élites se mondialisent. Et annoncent la parousie. On travaille pour le monde. Et le monde travaille pour nous. La mondialisation sera heureuse ou ne sera pas.
Le grand patronat veut changer de main-d'œuvre: l'Algérie, le Maroc sont tout près. Mare nostrum…
La gauche mute vers la prolophobie. Les ouvriers décrochent. Ils ne voteront plus pour elle. Elle ne les aime plus. Elle va changer d'électorat. Elle cherche un prolétariat de substitution. Très vite, elle le trouve: le nouveau peuple élu sera l'Autre, l'Immigrant.
Tous les décramponnés des villes et des campagnes se regardent, effarés, au milieu d'un étrange ballet: le porte-monnaie qui se vide, l'usine qui se démonte, la mosquée qui s'installe.
Avec le cynisme consommé du politicien de la IVe République, Mitterrand se souvient du ministre de l'Intérieur qui tonnait en 1956: «L'Algérie, c'est la France.» Le ministre, c'était lui. Il renverse le logiciel: «La France, c'est l'Algérie.» Il réforme la carte de séjour. Il ouvre les bras aux étrangers et prononce la phrase célèbre: «Ils sont chez eux chez nous!»
La colonisation est en marche. La défrancisation aussi. Les «faces de craie» commencent à raser les murs
Aujourd'hui, le programme est accompli. Ils sont chez nous presque chez eux. Et nous, nous ne sommes plus tout à fait chez nous. Bientôt chez eux. La colonisation est en marche. La défrancisation aussi. Les «faces de craie» commencent à raser les murs. Le temps vient où les barbus-bernard l'hermite sortent de leurs coquilles, qui ont été abandonnées par l'espèce française en voie d'extinction.
Avec arrogance, ils nous enjoignent de «réécrire l'HistoiredeFrance à la lumière de l'apport de la civilisation islamique». Les profs jubilent. Enfin du neuf, enfin de nouvelles histoires à raconter… Toutes les élites européennes prêtent une oreille complaisante aux sermons visionnaires des prédicateurs zélés, comme celui de la mosquée Bilal de Berlin qui marquera les esprits: «L'Europe moderne est la fille de la civilisation islamique, mais c'est une fille ingrate, qui oublie tout le bien que lui ont prodigué ses parents et qui se frappe la tête contre le mur… Sans la civilisation islamique, l'Europe moderne n'aurait jamais vu le jour…»
Un an après, le 7 février 2016, seul sur la scène du Grand Palais de Lille, entouré de drapeaux français, devant un public de femmes voilées et de barbus portant le qamis, c'est-à-dire la tenue du Prophète, le théologien Tariq Ramadan va enflammer la salle. Ce jour-là, il se découvre: «La France est une culture maintenant musulmane. L'islam est une religion française. La langue française est la langue de l'islam. Vous avez la capacité culturelle de faire que la culture française soit considérée comme une culture musulmane parmi les cultures musulmanes.» Et il ajoute avec un brin d'ironie: «Tout ce que je dis est dangereux pour ceux qui aimeraient qu'on continue à se penser comme des béni-oui-oui minoritaires… La France a un grand besoin de renouveau de sa classe politique». A bon entendeur, salut…
A la fin de l'année 2015, le traumatisme du Bataclan inspire au ministère de l'Intérieur des mesures exceptionnelles pour la sécurité des «fêtes de Noël». Par un dimanche «œcuménique», dans plusieurs villes de France, des «gardes musulmanes» se mettent en place pour la messe de minuit.
Devant l'église Saint-Léger de Lens une vingtaine de musulmans, proches de l'UOIF, forment une haie de protection pour les fidèles ainsi rassurés.
A Béziers, la cathédrale Saint-Nazaire est gardée par une patrouille de jeunes protecteurs de bonne volonté. Le maire, Robert Ménard, reconnaît l'un d'entre eux, qui avait notamment publié sur les réseaux sociaux une photo d'une Marianne décapitée, dont la tête avait été remplacée par un Coran. Alors il pose la question: «Une garde musulmanequiprotège une cathédrale? Mais contre qui? Des hordes de moines bouddhistes? Des chamans sibériens? Depuis quand les pyromanes nous protègent-ils des incendies?»
Par-delà l'anecdote de ces patrouilles de Noël, ces initiatives ont une portée symbolique très forte. Voilà que, dans notre pauvre pays tuméfié, apeuré, une religion inscrite au cœur de son identité semble si faible qu'il apparaît possible aux tenants radicaux d'une autre religion de s'arroger le droit de la protéger.
La terre de France porte dorénavant deux peuples: un peuple neuf qui s'installe avec ses fiertés et un peuple exténué
Le lendemain de Noël, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a publié - sur le réseau social Twitter - une brève déclaration: «Respect pour les musulmans qui ont protégé les églises pour Noël. Concorde et Fraternisation dans la République.» Ce communiqué laisse entendre que les musulmans ont autorité pour faire la loi, puisqu'ils assurent les missions de sécurité publique qui incombent officiellement à l'Etat. Il renvoie à l'imaginaire de la dhimma islamique traditionnelle, un pacte de soumission - protection qui s'imposait en terre d'islam aux chrétiens et aux juifs, les dhimmi.
La France porte le deuil d'une grandeur défunte. Elle a connu bien des malheurs dans son histoire. Elle s'est toujours relevée. Elle garde, de toutes les épreuves traversées - l'occupation allemande, la guerre de Cent Ans, les invasions barbares - une mémoire douloureuse mais victorieuse. Pour la première fois, elle doit affronter la crainte de disparaître. Notre manière d'habiter la France n'est plus tout à fait la même. Nous ne sommes plus seuls. C'est désormais une manière de cohabiter. Car la terre de France porte dorénavant deux peuples: un peuple neuf qui s'installe avec ses fiertés et un peuple exténué qui n'est même plus conscient des conditions de sa survie, un peuple hagard qui ne sait plus où il habite.
Ces deux peuples appartiennent à des civilisations singulières. Ils n'ont pas d'histoire commune. Ou plutôt si, une histoire commune chargée de retours d'amertume et de ressentiments. On vit dans la postcolonisation: les mœurs, les coutumes, les croyances et les indifférences se heurtent. De temps en temps, dans les «zones sensibles» comme on dit, un mot un peu radical part d'une fenêtre et traverse la rue à l'adresse des ultimes céfrans, des kouffars - les mécréants -, les infidèles. Il y a de la francophobie dans l'air. Et dans les airs avec les rappeurs comme Ministère amer qui mettent leurs mélodies au service de la revanche millénaire: «Poitiers brûle. Et cette fois-ci, pas de Charles Martel. On vous élimine puisque c'est trop tard», ou encore: «La France pète, j'espère que t'as capté le concept.»
Cette France toute neuve s'installe tous les jours
Cette nouvelle figure d'une France renouvelée, transfusée, est bien là désormais, inscrite dans nos paysages, méconnaissables. Elle a remplacé l'autre, vidée d'elle-même. Désaffiliée. Cette France toute neuve s'invente tous les jours. Elle migre en ses modes de pensée et ses accointances. Analphabète de son propre passé. Satellisée, tourbillonnante, désorbitée, atomisée. Devenue une géographie de circonstance. Deshistoricisée. On s'y côtoie sans se fréquenter. Il n'y a plus de destin désiré.
La citoyenneté s'en est allée, avec les anciennes ferveurs, le matrimoine et le patrimoine sont tombés en désuétude. Ils sont sujets à dérision. Il n'y a plus d'héritage. On n'hérite de rien d'autre que du cosmos.
On n'a plus qu'un seul devoir civique: «sauver la planète». Nous sommes tous devenus des planétaires universels, des légataires cosmiques. L'Etat n'existe plus comme fournisseur du Bien Commun. Il n'a aucun droit sur nous. On a des droits sur lui.
Sur le forum de toutes les bigarrures, où se croisent des hybrides solitaires-solidaires, la vie n'est plus que Créance. On vit dans le hors-sol, la mobilité absolue. On est tous des nomades. […]

De nombreuses grandes surfaces, comme ici à Mulhouse, proposent un espace halal, ici à l'occasion du ramadan. - Crédits photo : PHOTOPQR/L'ALSACELes unes après les autres, les villes basculent dans la France halal. Lunel n'est plus de l'Hérault. Oyonnax est devenue turque comme Lons-le-Saunier. Graulhet n'est plus d'Albigeois, Creil n'est plus du pays de France, Yssingeaux de Velay, Chauny de Picardie. Petit à petit la France glisse: Avignon n'est plus la Cité des papes mais celle des salafistes. Partout les Français de souche souffrent. Ils sont déjà dans une culture de minoritaires. Ils se taisent. Leur histoire, leurs attachements deviennent exotiques. […]
Saint-Denis n'est plus dans Saint-Denis. Sur le parvis de la basilique, on voit passer des boubous et des barbus, parfois même des toutes petites filles drapées dans le linceul islamique. Si la paroisse reste bien vivante, c'est grâce au zèle de la communauté chrétienne des Africains et des Tamouls. Le cimetière des Rois n'est plus qu'une enclave. Signe des temps: face au grand porche des Rois, le bar-tabac a changé de nom: il s'appelle le Khédive. La basilique a pris un coup de jeune. Sa pierre est blanche. Sa façade a été ravalée. A Saint-Denis, on l'appelle avec un brin de tendresse, «la belle étrangère». On ne lui fera pas de mal. Elle appartient à une histoire qui ne compte plus. Gilles Kepel décrit, dans Quatre-Vingt-Treize, la ville de Saint-Denis comme «La Mecque de l'islam de France». Le 11 juin 2016, les «Indigènes de la République» ont organisé sur l'esplanade de la basilique, avec le soutien de la mairie, une rupture de jeûne du ramadan. Voilà. La boucle est bouclée. Le gisant de Charles Martel dort d'un marbre définitif. Saint-Denis vit au Stade et dans l'Oubli.
Comment a-t-on pu en arriver là? Que s'est-il passé pour que nous acceptions de voir notre pays muter aussi vite et aussi mal? Il aura fallu une incroyable conjonction de lâchetés, d'imprévoyances et de démissions pour emporter notre pays loin de ses bases et le conduire aux portes de l'abîme.
Le salafisme s'installe
Nos autorités ne nous ont pas protégés. Les conséquences de leur légèreté sont incommensurables. La peine sera lourde. L'histoire sévère. Le jugement impitoyable.
Trois générations d'hommes politiques ont livré le pays à l'islam. Comment osent-ils encore se montrer au public pour déplorer ou nier les effets des maux dont ils ont, pendant quarante ans, chéri les causes? Ils savaient. Oscillant entre l'irréflexion et l'aveuglement, avec cette petite pointe d'exotisme qui poussait les cyniques postmodernes à aller s'encanailler en terre d'islam.
Les Français ont assisté, incrédules, impuissants, à l'incroyable séquence historique. Ce fut un enchaînement fatal. Nous avons glissé le long d'une spirale qui ouvrait sur un gouffre: il y eut trois étapes dans la transplantation d'un nouveau peuple: la première fut celle des «darons», des immigrés maghrébins, celle de l'islam en France, contrôlé par l'Algérie et la Grande Mosquée de Paris.
La deuxième étape commença avec l'affaire du voile de Creil, que Gilles Kepel appelle l'âge des «Frères et des blédards». Les Frères, ce sont les Frères musulmans. A partir de 1989, ils nous testent pour acclimater la charia. Ils vont connaître leur véritable apogée lorsque Nicolas Sarkozy ira les adouber au Bourget en assistant à leur congrès au printemps 2003. […]

L'interdiction du voile intégral a été votée en 2009 par le gouvernement Fillon, mais elle est souvent défiée. - Crédits photo : Hervé LequeuxIl ne connaît pas encore Patrick Buisson et ignore donc qu'il effectuera dans quelques mois un virage sur l'aile sécuritaire et identitaire qui lui aliénera le soutien des cités pour ratisser plus large. On passera du «Je vous ai compris» du Bourget au «Je vais vous passer au Kärcher» d'Argenteuil.
Jusqu'en 1989, l'islam français se vivait comme la réplique, le miroir des communautés nationales. On se retrouvait entre soi: les Algériens avec les Algériens, les Marocains avec les Marocains…
A partir des années 2000, «une nouvelle ligne de fracture apparaît: l'opposition entre les courants salafistes, prônant un islam séoudite, et les courants fréristes, se plaçant du côté du réformisme et encouragés par le Qatar.»
La troisième étape, à partir de 2004, est celle du halal, de l'espace identitaire. «Sa principale expression se traduisit par la structuration d'un marché islamique pour la viande égorgée rituellement.» Les entrepreneurs du halal français ont de l'argent. Une classe aisée, islamique, française va naître. L'Arabie séoudite prend le relais du Qatar, le salafisme s'installe et va connaître une croissance exponentielle.
Personne n'a rien vu venir. La classe politique a vendu la France par morceaux. Aujourd'hui, l'impuissance publique est totale. Nous sommes devenus des fabricants de terreau terroriste qui cherchent le bon désherbant.
Dans le vent des cloches
Entre toutes les appellations et allégories dont se nourrit l'imaginaire national, la première, dans l'ordre d'ancienneté, et qui nous vient du fond des âges, c'est la formule de la «Fille aînée de l'Eglise». Comme le disait Platon, la vérité d'une chose est dans ses commencements. Ceux de la France sont très éloignés de la mythologie laïciste: «L'Etat n'est pas, en France, né de la sécularisation du pouvoir mais tout au contraire de la rencontre providentielle du trône et de l'autel, de l'alliance féconde du temporel et du spirituel, du pouvoir et du sacre. C'est ce qui fait que la France est bien, de ce strict point de vue, “la Fille aînée de l'Eglise”.» Contrairement à la Hongrie, la Russie, la Pologne, la France n'est pas une nation païenne devenue chrétienne par son baptême. La France est née du baptême de son roi. Du baptistère est sortie la nation. […]

- Crédits photo : DRCe n'est pas que le peuple français, plus qu'un autre, soit mystique ou méditatif. Mais la France du subconscient va chercher ses secours en les secrets dépôts qui ont forgé des millions d'âmes. Même Mitterrand confiait avant sa mort: «Je crois aux forces de l'Esprit.» Il y a un souffle, un mystère français. Il y a comme un petit angelot qui se promène au-dessus des toits dans le vent des cloches. Comme une réminiscence et une présence
Les Cloches sonneront-elles encore demain? par Philippe de Villiers. Albin Michel, 320 p., 22,50 €.
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La CEDH condamne la France pour l'expulsion d'un djihadiste (01.02.2018)

Par Le Figaro.fr avec Reuters
Mis à jour le 01/02/2018 à 12h34 | Publié le 01/02/2018 à 12h20
La France a été condamnée aujourd'hui par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir précipité en 2015 l’expulsion vers son pays d’un Algérien condamné pour terrorisme, afin de l’empêcher d’exercer son droit de recours. La juridiction du Conseil de l’Europe rappelle que les rapports du Comité des Nations unies contre la torture et plusieurs ONG décrivent une situation "préoccupante" en Algérie s’agissant du traitement réservé aux personnes liées au "terrorisme international".
Le requérant avait été impliqué dans des mouvements islamistes en Algérie durant les années 90, avant de rejoindre la France où il a été condamné à sept ans de prison en 2006 pour son implication dans un réseau de recrutement de combattants islamistes qui avait préparé un attentat à Paris. La condamnation était assortie d’une interdiction du territoire français contre laquelle il a introduit un recours, rejeté pour raisons procédurales devant la Cour de Strasbourg, puis une demande d’asile en France rejetée en février 2015.
Il a été mis dans un avion sept heures après la notification du rejet sans que la Cour européenne, qu’il avait de nouveau saisie, ait eu le temps d’inviter la France à surseoir à son expulsion dans l’attente d’un examen de son cas. "La décision de refus de demande d’asile du 17 février n’a été notifiée au requérant que le 20 février, alors que les modalités de son transport avaient déjà été retenues et qu’un laisser-passer avait été délivré par les autorités algériennes à son insu", notent les juges.
"Les autorités françaises ont créé des conditions dans lesquelles le requérant ne pouvait que très difficilement saisir la Cour d’une seconde demande de mesure provisoire. Elles ont, délibérément et de manière irréversible, amoindri le niveau de protection des droits énoncés par la Convention (européenne des droits de l’homme)", concluent-ils. Ils condamnent la France pour violation du droit de ne pas être soumis à la torture (ou au risque de torture) et pour avoir entravé le droit de tout citoyen à saisir leur juridiction.
La Cour de Strasbourg indique au gouvernement français qu’il lui "incombe" d’entreprendre toutes les démarches possibles pour obtenir des autorités algériennes l’assurance que le requérant, placé en détention dès sa descente d'avion à Alger, ne sera pas soumis à de mauvais traitements. L’arrêt est susceptible d’appel.
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Terrorisme: la Cour européenne des droits de l'homme condamne la France (01.02.2018)
Par Paule Gonzalès
Mis à jour le 01/02/2018 à 20h43 | Publié le 01/02/2018 à 19h45
La CEDH estime qu'il ne fallait pas expulser vers l'Algérie un ancien détenu islamiste.
La France rappelée à l'ordre par la Cour européenne des droits de l'homme. Jeudi, cette dernière a condamné la France pour avoir renvoyé le 17 février 2015, vers l'Algérie, un de ses ressortissants condamnés en 2006 à sept ans de prison et à une interdiction de territoire pour son implication dans une organisation terroriste. En l'occurrence, il s'agirait d'un des 27 prévenus du procès des «filières tchétchènes». Ces individus - pour la plupart aussi impliqués dans les mouvements islamistes algériens des années 1990 - avaient été condamnés pour avoir notamment projeté des attentats en France en 2001 et 2002.
Après avoir purgé sa peine jusqu'en 2010, cet homme, assigné à résidence depuis sa sortie de prison, aurait épuisé une partie des recours possibles afin d'éviter son expulsion. En février 2015, alors que l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) vient de le débouter de sa demande d'asile, il est expulsé vers son pays d'origine. La CEDH valide son ultime recours d'examen alors que l'avion s'apprête à décoller. La France passera outre la demande de la CEDH, et ne retiendra pas cet hôte jugé indésirable. Nous sommes trois semaines après les attentats de janvier 2015 et le pays prend brutalement conscience de la menace terroriste. À cette époque se pose crûment la question de ces assignés à résidence longue durée qui ont été en lien avec les nouveaux prétendants au djihad, comme Djamel Beghal, mentor des frères Kouachi.
«Mon client aurait été accueilli à son arrivée par les services secrets algériens, aurait disparu pendant 15 jours, puis n'aurait pas pu bénéficier d'avocat pendant quatre mois avant d'être incarcéré»
Me Fanny de Berco, l'avocate du requérant
La CEDH reproche aujourd'hui à la France de ne pas avoir respecté deux principes de la Convention européenne des droits de l'homme: l'obligation de maintenir sur son territoire un individu dont le recours a été accepté par la Cour de Strasbourg mais aussi celui de ne pas renvoyer des ressortissants vers des pays qui les exposent «à un risque réel et sérieux» de mauvais traitements, y compris la torture. Selon Me Fanny de Berco, l'avocate du requérant, son client «aurait été accueilli à son arrivée par les services secrets algériens, aurait disparu pendant 15 jours, puis n'aurait pas pu bénéficier d'avocat pendant quatre mois avant d'être incarcéré au centre pénitentiaire de Chlef». La France est aujourd'hui condamnée à payer les frais d'avocats et les dépens. Elle est aussi invitée à «entreprendre toutes les démarches possibles pour obtenir des autorités algériennes l'assurance concrète et précise que le requérant n'a pas été et ne sera pas soumis» à de tels traitements. Pour l'avocat William Bourdon, spécialisé dans le contentieux terroriste, «la Cour européenne des droits de l'homme rappelle à la France qu'elle doit être exemplaire dans le respect des valeurs européennes et que même au nom de la lutte contre le terrorisme, on ne peut y déroger».
Particulièrement investi dans les dossiers des assignations à résidence, il fait également partie des défenseurs des cinq individus déchus de leur nationalité en 2015 et pour lesquels plusieurs recours sont pendants, notamment devant la Cour de Strasbourg. Trois ans après la vague d'attentats qui a touché la France, la CEDH, comme le Conseil constitutionnel, semblent reprendre la main sur des décisions et des textes adoptés dans l'émoi et l'urgence de ces événements.

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Goldnadel : la gauche morale la plus bête du monde (19.02.2018)
  • Par  Gilles William Goldnadel 

  • Publié le 19/02/2018 à 18:55

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Cette semaine, notre chroniqueur Gilles-William Goldnadel dénonce l'imposture d'une gauche morale qui devrait commencer selon lui par regarder la poutre qui est dans son œil... avant d'en inventer dans celui du voisin.


Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.


Dieu que la gauche morale, ce camp autoproclamé du Bien, fait du mal à tes créatures terrestres.
Par l'imposture ou la sottise.
L'imposture, sans aucun doute, lorsque l'on voit des membres de l'association humanitaire Oxfam - qui proteste contre la fermeture des frontières aux migrants - négocier leur aide aux femmes réfugiées contre des faveurs sexuelles parfois mineures. On apprend maintenant que ni l'ONU, ni l'Unicef, ni Médecin Sans Frontières n'ont été épargnés ou plutôt n'ont épargné les femmes sans défense.
Le camp du Bien hollywoodien, si prompt aux sermons enflammés, avait déjà donné toute sa véritable mesure morale en couvrant longtemps les turpitudes d'Harvey Weinstein. Mais on m'autorisera davantage de compassion pour une malheureuse réfugiée haïtienne ou soudanaise en détresse qu'à l'égard d'une actrice aguerrie qui a davantage le pouvoir de dire non.
Quand quelqu'un me chante qu'il a gardé son âme d'enfant, j'ai la prudente tendance de cacher ma fille et de serrer mon portefeuille dans un tiroir à clef.
Puissent les déboires d'Oxfam rendre l'opinion médiatique moins révérencieuse à l'égard de ces Organisations Non Gouvernementales forcément sans reproches face aux gouvernements étatiques forcément coupables. Grâce, sur ce point, à notre actuel président d'avoir dénoncé, dans l'affaire de Calais, ces associations théoriquement chargées de venir en aide aux migrants mais qui en réalité ne sont que des officines chargées d'empêcher l'État de droit de faire respecter les lois républicaines en matière de flux migratoires.
Il y aurait beaucoup à dire aussi sur la dérive extrêmement gauchisante d'Amnesty International ayant abandonné depuis longtemps son louable objet de faire libérer les prisonniers politiques pour combattre désormais ces pouvoirs occidentaux qui lui déplaisent idéologiquement.
Mais écrire ces quelques mots relève encore - pour combien de temps? - largement du blasphème.
Toujours est-il que ces impostures morales ne me trompent plus depuis longtemps, tant le discours généreux - qui vaut souvent quittance - provoque ma méfiance. Quand quelqu'un me chante qu'il a gardé son âme d'enfant, j'ai la prudente tendance de cacher ma fille et de serrer mon portefeuille dans un tiroir à clef.
Reste la sottise de gauche qui fait bien des ravages. Dans ce cadre, le nouveau féminisme s'illustre emblématiquement depuis ces déferlements électroniques venus des Amériques.
Caroline de Haas aura été sur ce point particulièrement bien inspirée.
D'abord, s'agissant des mésaventures de Nicolas Hulot. Au micro généreusement tendu par France Info, elle s'est laissé à dire pour accabler l'homme accusé «qu'elle en a entendu parler» et que des informations «lui remontent»… Ce qui m'a conduit à médire au micro de RMC que la dame devait être d'Orléans, qui est à la rumeur ce que la bêtise est à Cambrai.
Mais cette semaine, notre dame de Haas se sera surpassée intellectuellement. Dans l'Obs, qui n'a pas vu problèmes à reproduire ses déclarations, notre nouvelle féministe considère «qu'un homme sur deux ou trois est un agresseur». Aucune association des droits de l'homme n'y a vu la marque du sexisme proscrit. J'affirme quant à moi, scientifiquement, que les deux déclarations sur deux de Caroline de Haas sont des agressions contre l'intelligence.
Mais c'est sans doute dans ses comparaisons oiseuses avec le nazisme que la gauche morale aura fait montre de sa bêtise la plus ignominieuse. La semaine, sur ce point, aura été fructueuse.
Zeev Sternhell, tout d'abord, dans le Monde des idées du 18 février. Pour lui, en Israël «pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts» compte tenu de l'attitude de l'État juif à l'égard tant des Palestiniens que des migrants illégaux africains. Il faut dire que l'homme et le journal sont coutumiers du fait. Avec les mêmes ingrédients: le recours au juif de l'extrême-gauche morale.
C'est sans doute dans ses comparaisons oiseuses avec le nazisme que la gauche morale aura fait montre de sa bêtise la plus ignominieuse.
Il y a quelques années, Edgar Morin fut mobilisé pour écrire dans le Monde (du 4 juin 2002) que les Juifs prenaient plaisir à humilier les Palestiniens, et pour inventer un massacre imaginaire à Jénine dont il reconnut par la suite la fausseté. Celui-ci s'est depuis reconverti à l'écriture à quatre mains de livres harmonieux avec Tariq Ramadan.
Quant à Zeev Sternhell, c'est sa marque de fabrique obsessionnelle de voir le fascisme partout. Citons notamment Raymond Aron à propos de son livre Ni droite ni gauche. L'idéologie fasciste en France dans lequel Sternhell considérait que la quasi-totalité des idées du fascisme étaient nées dans notre pays: «Son livre est le plus totalement a-historique qui se puisse concevoir. L'auteur ne remet jamais les choses en contexte. Il donne du fascisme une définition tellement vague que l'on peut l'y rattacher à n'importe quoi.» .
On pourrait évidemment rire de ces nouvelles fadaises islamo-gauchistes qu'on aurait pu croire remisées après les massacres de 2015 en France, mais je gagerais que les milieux antisionistes radicaux feront de cet article leur miel avant que d'en tirer plus tard, qui sait, un fiel criminel.
Je laisse dans ce cas les hommes du Monde à leur conscience morale de gauche.
Yann Moix ensuite. Et encore. Et toujours chez Ruquier, toujours sur le service public le 17 février. Alors que Médecins Sans Frontières a ouvert un centre d'accueil de migrants en banlieue parisienne, l'écrivain - imprécateur que l'on aurait pu croire refroidi après son voyage en Calaisis a récidivé.
Le sort des enfants aura été la cause de ses comparaisons obsessionnelles avec l'horreur suprême par un parallélisme psychologique dont on ne sait s'il a seulement conscience: «les bénévoles décident qui est mineur, qui ne l'est pas, s'est emporté le chroniqueur sur le plateau de l'émission de Laurent Ruquier. Je vous décris la scène pour y avoir assisté. Un qui parle de nulle part et dit: tu viens d'où toi? Érythrée? OK, tu as 14 ans, dehors. Personne ne sait comment on mesure chez un Érythréen le degré de minorité. Est-ce que c'est le squelette, on ne sait pas.»
Puis vient la chute dans le troisième Reich: «Je rappelle que ce sont les nazis qui ont inventé l'évaluation de minorité. On vit dans un pays qui évalue les mineurs comme le faisaient les nazis. Voilà comment sont pris en France les mineurs et majeurs».
On sait que le nombre des migrants mineurs isolés explose. On sait aussi que de nombreux migrants adultes se font passer pour des mineurs isolés. Pendant ce temps, Moix compare la France à l'Allemagne nazie.
Le camp du Bien fait encore mal. Bêtise ou imposture? Est-on forcé de choisir?
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Goldnadel: «Cachez cette croix que je ne saurais voir!» (30.10.2017)
  • Par  Gilles William Goldnadel 

  • Publié le 30/10/2017 à 18:49

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Gilles-William Goldnadel revient sur la polémique déclenchée par la décision de démonter la croix d'une statue de Jean-Paul II en Bretagne. Il y voit une aberration juridique et l'expression d'une laïcité à géométrie variable.


Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.


A l'heure du hashtag mobilisateur et des indignations électroniques , on permettra à quelqu'un qui ne marche au pas cadencé des modes hystériques et des pauses avantageuses de choisir ses causes.
Non, je ne me suis pas rendu à la convocation féministe des #Metoo pour protester contre le harcèlement des femmes.
Je ne m'y suis pas rendu, car, personnellement, je me méfie de ces cortèges de bons sentiments exhibés publiquement et qui ne coûtent pas très cher, ils sont pleins d'imposteurs.
Je ne m'y suis pas rendu car je n'aime pas vivre, à Paris, à l'heure de Charlottesville ou de Los Angeles. En août, on détruit les statues des généraux sudistes, en septembre, on veut culbuter Colbert et dégommer Dugommier.
En octobre, on découvre les turpitudes hollywoodiennes de ce monsieur Weinstein et huit jours francs plus tard voilà que des charcutières électriques veulent tailler dans chaque porc français qui s'ignore une bonne tranche de lard.
On peut effectivement tout reprocher à l'extrême gauche sauf d'être complexée, c'est d'ailleurs dans ce manque de pudeur, qu'elle puise sa vigueur.
Je ne m'y suis pas rendu, car comme à leur habitude, j'ai vu les gaucho-féministes et leurs masculins supplétifs empressés vouloir sans complexe prendre le train en marche. On peut effectivement tout reprocher à l'extrême gauche sauf d'être complexée, c'est d'ailleurs dans ce manque de pudeur, qu'elle puise sa vigueur.
Elle s'est toujours trompée, ce qui ne l'empêche pas de vouloir constamment chapitrer. Car, en manière de violences faite aux femmes ou de comportements inappropriés avérés, la gauche, si elle avait une once de décence, devrait se faire modeste.
Je rappelais dans ma chronique de la semaine passée comment le camp du bien hollywoodien, celui des libéraux généreux, des jet-setter sans frontières prêts à ouvrir certainement leurs piscines et leurs jacuzzis à tous les migrants de la terre, ceux qui ont abominé d'injures et de reproches le président honni de tous les beaufs blancs réunis avait fermé les yeux pendant des années sur les turpitudes d'un des leurs.
Mais la gauche radicale française devrait également se faire radicalement petite.
Je revois encore Monsieur Baupin Denis parader superbement avec ses verts amis , maquillés et les lèvres rougies, en soutien courageux envers le sexe faible et les autres minorités sexuelles martyrisées. Ce sont ces mêmes amis écolos-gauchistes qui se sont tus pendant des années alors qu'ils connaissaient l'hyperactivité de leur camarade aujourd'hui déchu mais qui ne saurait les avoir outrageusement déçus. Peut-être, dans le courant tumultueux des nouveautés politiques, n'avons-nous pas suffisamment apprécié le progrès effectué, dans la déconfiture électorale de ce parti si souvent convaincu d'impostures.
Surtout, je ne m'y suis pas rendu, parce que je n'y étais pas le bienvenu.
Il faut lire l'interview qu'a donnée à LCI, Carole Galand, organisatrice des manifestations sous la bannière: «MeToo»:
«Il n'y aurait pas de problèmes si l'homme n'existait pas… Il n'est pas facile pour certaines femmes victimes d'agression de manifester aux côtés des hommes. C'est pourquoi dans le parcours de la manifestation, certaines zones sont réservées à ces femmes…»: C'est la dernière mode ségrégationniste: Dominés de tous les pays, réunissez-vous en excluant les dominants!
Les indigènes de la république, l'UNEF (voir cet article du Monde, pour une fois salvateur) apprécient les camps racisés interdits aux blancs. Voilà que les féministes de la république veulent confiner les femmes dans des espaces franco de porcs. Je ne suis donc pas de ceux qui s'imposent.
En revanche, si un défilé n'excluant a priori personne était organisé dans la foulée du hashtag MontreTaCroix, j'y protesterais volontiers avec mes pieds contre la dernière décision du Conseil d'État ordonnant l'amputation du symbole de la chrétienté sur une œuvre d'art consacrée à Jean-Paul II et édifiée sur une place de Ploërmel. Bref un calvaire administratif en plein pays catholique et breton.
Au plan juridique, la décision apparaît suprêmement insensée. Il ne s'agit pas de l'édification d'un emblème
La religion des natifs ne bénéficie pas des mêmes prévenantes attentions que celle des nouveaux arrivants, du voile jusqu'au burkini. Maudits chrétiens racistes parce qu'occidentaux dominants.
religieux dans l'espace de la république, il s'agit d'une partie de l'ornement emblématique d'un tout artistique.
Mais laissons là le droit. Je sais bien quel est l'esprit qui souffle depuis longtemps sur la haute institution. Je sais ce qui se trame dans l'inconscient du juge administratif. La religion des natifs ne bénéficie pas des mêmes prévenantes attentions que celle des nouveaux arrivants, du voile jusqu'au burkini. Celle des «chrétiens zombies», de la religion des blancs qui se meurt, pour reprendre la hideuse expression d'Emmanuel Todd pour les taxer pour le même prix d'Islamophobie.
Maudits chrétiens racistes parce qu'occidentaux dominants. Cachons leurs emblèmes. Comme cette marque de yaourt grec qui vient d'effacer la croix orthodoxe sur son étiquette pour n'offenser personne. Comme la régie publicitaire de la RATP qui interdisait toute publicité caritative pour les chrétiens d'Orient martyrisés pour n'offusquer personne. Comme cette loi mémorielle Taubira qui interdit le souvenir de la traite arabique des chrétiens pour ne désespérer personne dans les banlieues.
La mairie de Paris peut bien organiser la nuit du ramadan aux frais du contribuable, sans attenter à la laïcité et les prières de rue se poursuivre sans emprise sur l'espace public. Sous l'empire de la laïcité française à géométrie variable et de la pudibonderie américaine schizophrène, on applaudit donc le plug anal , on célèbre le vagin royal et on construit des édicules zoophiles où l'on sodomise les chiens sans égard pour le regard enfantin.
Dans mes «Réflexions sur la question blanche», je confessais qu'en ma petite enfance normande mais judaïque je craignais de dormir dans un lit surmonté d'une croix catholique. L'église en ces temps-là était encore dominante et parfois impérieuse.
Adulte, je ne puis souffrir que l'on interdise aux enfants malmenés de sa fille aînée de montrer leur croix où ils veulent sur leur terre de France.
Dans un domaine extrêmement voisin, mon lecteur apprendra, puisqu'on ne lui a pas dit, que la semaine dernière, le médaillé d'or Israélien Tal Flicker a vu les symboles de l'État juif-hymne national et drapeau frappé de l'étoile de David-interdits de cité par les autorités d'Abou-Dhabi, pays organisateur du tournoi de judo du Grand Chelem.
L'athlète victorieux a alors entonné lui-même l'hymne de son pays.
Bel exemple à méditer si l'on veut continuer d'exister sans renier sa croix ou son étoile.
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Zineb El Rhazoui : pourquoi l'islamisme est un totalitarisme (11.11.2016)
Par Alexandre Devecchio
Publié le 11/11/2016 à 20h57
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Un an après le 13 novembre et à l'ocasion de la sortie de son dernier livre, Détruire le fascisme islamique, Zineb El Rhazoui a accordé un entretien fleuve au FigaroVox. Selon elle, on ne pourra pas vaincre le terrorisme sans s'attaquer à l'idéologie qui le sous-tend.


http://i.f1g.fr/media/figaro/100x150/2016/11/11/XVM76fde7a8-a847-11e6-9e31-ac0d491c80bb-100x150.jpg
Zineb El Rhazoui est une journaliste et militante des droits de l'homme franco-marocaine, née le 19 janvier 1982 à Casablanca. Elle vient de publier Détruire le fascisme islamique qui paraît aux éditions Ring.


PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE DEVECCHIO @AlexDevecchio
FIGAROVOX. - Dans votre dernier livre Détruire le fascisme islamique, vous dénoncez le concept d'islamophobie. Pourquoi?
Zineb EL RHAZOUI. - D'abord il s'agit d'un néologisme, un terme quasi-médical qui prétend désigner une «pathologie»: la haine injustifiée, aveugle, irrationnelle de l'islam avec un petit i, l'Islam avec un grand I, et les Musulmans, sans jamais les définir. Le concept d'islamophobie est une imposture intellectuelle fondée sur une confusion délibérée entre l'islam en tant que dogme, l'Islam en tant que civilisation, et les musulmans considérés ipso facto comme une communauté monolithique et non pas comme des individus. Qu'est-ce qu'un musulman? Une personne née dans cette foi ou une personne qui l'a choisie? On peut être issu de culture islamique et se définir par une multitude d'autres caractères, comme on peut opter pour cette religion sans en adopter les préceptes à la lettre. En réalité, ce que l'on nous désigne comme étant de l'islamophobie est souvent un rejet des manifestations ostentatoires et militantes d'un islam revendicatif. Les pleurnichards de l'islamophobie nous prennent en otage: à chaque acte terroriste, ils crient au «pas d'amalgame», mais lorsqu'on dénonce l'idéologie qui mène au terrorisme, ils nous accusent de haïr l'ensemble des musulmans. Le concept d'islamophobie est surtout un outil discursif qui consiste à faire taire toute critique envers la religion musulmane, à l'extraire à la raison. D'ailleurs l'islamophobie n'existe pas en terre d'Islam, là où la théocratie islamique a le pouvoir coercitif, puisque les islamistes disposent de mieux: le délit de blasphème, d'apostasie ou d'insulte à la religion. Lorsque vous critiquez l'islam dans un pays islamique, on vous met en prison, vous fouette sur la place publique ou vous assassine. Dans les démocraties occidentales, les islamistes, désespérés d'imposer le délit de blasphème, n'ont plus que l'accusation d'islamophobie dont ils veulent faire un nouveau racisme. Mais depuis quand la foi est une race?
Dans les pays où le voile est un uniforme obligatoire sous peine de châtiments corporels, les mêmes islamistes ne défendent pas la liberté individuelle de s'habiller comme on le veut.
Au-delà de la question de l'islamophobie, les islamistes instrumentalisent-ils les droits de l'homme à leur profit?
L'islamisme est une idéologie impérialiste, elle a intrinsèquement vocation à se répandre car le prosélytisme est un devoir en islam, y compris sous sa forme la plus belliqueuse: le jihad. Lorsque cette idéologie n'est pas en position de force, elle n'hésite pas à faire feu de tout bois pour faire avancer son agenda: l'édification de l'Oumma, partout sur terre. Ainsi les islamistes ont coutume de se prévaloir de luttes auxquelles ils n'ont jamais contribué, voire auxquelles ils ont été hostiles. Les partis islamistes par exemple se diront démocrates, puisqu'élus, alors qu'ils considèrent la démocratie comme du kufr (impiété), puisqu'elle tend à ériger la volonté des humains plutôt que celle d'Allah. En France, nous voyons comment la notion de liberté individuelle est récupérée pour défendre les porteuses du voile. Le voile est par définition la négation de la liberté des femmes, mais peu importe pour les islamistes: ils n'encensent que la «liberté» d'être islamiste alors qu'il s'agit en réalité d'un consentement. Dans les pays où le voile est un uniforme obligatoire sous peine de châtiments corporels, les mêmes islamistes ne défendent pas la liberté individuelle de s'habiller comme on le veut. L'antiracisme est également détourné par eux et vidé de toute noblesse: ils ne dénonceront jamais les préceptes islamiques qui interdisent les unions interreligieuses comme racistes. Les islamistes qui crient au racisme le vident de sens, car pour eux, il n'est pas une lutte pour l'universalisme, pour gommer les différences entre les êtres humains, mais plutôt un combat pour imposer leur propre différence comme un universel. Les islamistes dénoncent le racisme des autres parce qu'ils veulent avoir le monopole du racisme.
Il faut avant tout oser désigner cette idéologie pour ce qu'elle est : un fascisme.
Pour combattre l'islamisme, il faut donc déconstruire le discours des islamistes...
En France, nous sommes loin d'une démarche saine de raison critique envers l'islamisme, car nous peinons toujours à le nommer. Il faut avant tout oser désigner cette idéologie pour ce qu'elle est: un fascisme. On ne peut pas prétendre combattre le terrorisme si on le considère comme un crime de droit commun. Il faut non seulement juger les terroristes, mais incriminer l'idéologie qui les produit.
En réalité, il y a bien plus de paix, d'amour et de justice dans la constitution française que dans le coran.
Selon vous, il faut aussi revenir aux sources du mal qui se situeraient dans le Coran …
On ne peut quasiment plus évoquer la religion musulmane en France sans la faire précéder par la précaution d'usage: «l'islam est une religion de paix et d'amour». Cela en soit indique qu'il y a bel et bien un problème. Lorsque la parole est confisquée, cela signifie que nous sommes face à un totalitarisme. Je ne vois absolument pas pour quelle raison l'islam serait la seule religion de paix et d'amour dans le monde. Revenons à la raison: l'islam est une religion écrite par des bédouins d'Arabie il y a 15 siècles, et elle est fortement empreinte de leur contexte. Prétendre qu'elle pourrait régir notre société et nos mœurs en 2016 est une hérésie. Il est essentiel de revenir aux sources écrites de la religion pour comprendre à quel point elles sont -à l'instar des écrits des autres religions monothéistes- un condensé de mythes et de barbarie. Le problème spécifique de l'islam, ce n'est pas tant l'archaïsme de ses textes, mais le mensonge collectif qui consiste à dire qu'ils seraient des textes qui prônent la paix et l'amour. En réalité, il y a bien plus de paix, d'amour et de justice dans la constitution française que dans le coran. Tant que nous ne disons pas aux islamistes que nous ne sommes pas dupes du message de leur religion, ils continueront à vouloir l'ériger en universel.
Vous dénoncez également la «chimère» du vrai islam. Selon vous, il n'y aurait pas de différence entre islam et
L'islamisme, c'est simplement l'islam appliqué à la lettre.
islamisme …
L'islamisme, c'est simplement l'islam appliqué à la lettre. Et l'islamisme génère forcément le terrorisme, puis qu'aucun théologien puriste ne déclarera le jihad ou tout autre précepte de l'islam caduc. Dans le dogme islamique, la religion est un tout, et non pas des pratiques à la carte. A chaque fois qu'un attentat terroriste est commis, les crypto-islamistes crient: «ceci n'est pas le vrai islam!». Mais personne ne nous dit jamais où il est, le vrai islam. Est-ce l'islam des individus qui en font une pratique partielle, respectueuse des lois? Moi je dirais Amen si ceux-là n'étaient pas dénoncés par les islamistes comme des apostats inféodés à l'Occident. Où est-il le «vrai islam»? En Arabie saoudite? En Iran? Dans les théocraties soft d'Afrique du Nord qui persécutent les buveurs d'alcool et les homosexuels, qui violent les droits des femmes et la liberté de culte et de conscience? C'est justement pour déconstruire ce mythe du «vrai islam» que je me suis attachée à revenir aux textes et à décortiquer leur contenu.
Mais tous les musulmans ne sont pas des islamistes!
C'est ce qu'on nous rétorque à chaque fois que l'on dénonce l'islamisme comme inhérent à la religion musulmane et non comme une idéologie ex nihilo. Mais d'abord, qui prétend que tous les musulmans de la terre sont des islamistes? Et qui désigne-t-on d'abord comme musulman? Si je m'alignais sur la définition du CCIF: l'islamophobie est un racisme antimusulman, j'en conviendrais (à tort) que les musulmans seraient une race. Si la race musulmane existe, et bien j'en fais moi-même partie. Pourtant, je suis bien loin d'être une islamiste, je suis même ce qu'il conviendrait d'appeler «une bouffeuse d'islamiste». On peut être musulman de culture et athée, voire athée militant. Pour moi, un islamiste c'est d'abord quelqu'un qui pense que l'islam a vocation à régir la cité, et qu'il prévaut sur les lois terrestres.
Le différencialisme culturel prôné par certains antiracistes est l'antithèse de l'antiracisme. Les droits humains, l'égalité homme femme, ne sont pas l'apanage des blancs.
Selon vous, l'islamisme serait «un fascisme comme les autres». En quoi cette idéologie est-elle totalitaire?
Elle est avant tout totalitaire parce que c'est le règne de la pensée unique. Est-il utile de rappeler le triste sort de tous ceux qui ont osé critiquer cette idéologie? Dans mon livre, je démontre que l'islamisme possède l'ensemble des caractéristiques structurelles des fascismes: le culte absolu de la personnalité du chef, un quasi-dieu. Mahomet, le chef perpétuel de l'Oumma, est si sacré qu'on ne peut même pas le représenter, et 15 siècles après sa mort, ceux qui osent le faire sont encore passés par les armes. Cette sacralité, il en lègue une partie aux souverains temporels qui règnent en son nom: on ne peut caricaturer aucun chef d'Etat musulman. Comme les autres fascismes, le fascisme islamique pratique un sexiste répressif contre les femmes et les homosexuels. Même dans un pays dit «modéré» comme le Maroc, les homosexuels sont passibles de 3 ans de prison, et les femmes n'ont légalement pas les mêmes droits que les hommes. Dans les pays où le projet du fascisme islamique a réussi, comme en Iran, en Arabie saoudite ou dans l'Etat islamique, les femmes doivent carrément disparaître du paysage en se couvrant de noir et les homosexuels sont pendus, ont la tête coupée ou sont précipités du haut d'un immeuble. L'autre caractéristique commune entre le fascisme islamique et les autres fascismes, c'est ce que les islamistes appellent la Taqia, c'est-à-dire l'habilité à masquer le véritable agenda. Les partis islamistes, comme les partis fascistes, se présentent d'abord avec des programmes attrape-tout qui admettent des revendications sociales ou ouvrières. Une fois arrivés au pouvoir, ils pratiquent un libéralisme sauvage et répriment toute contestation. Il y a aussi l'aversion profonde pour les intellectuels et les arts. Comme les autres fascismes, et peut-être même plus, l'islamisme opprime les artistes et les intellectuels et n'hésite pas à condamner en bloc certaines formes d'expression artistique comme la musique, le chant ou la peinture. Et puis, le fascisme islamique a aussi son uniforme, son drapeau, son prêt-à-penser, son jargon et son esthétique. Il suffit de voir comment des jeunes français ou belges se mettent du jour au lendemain en accoutrement saoudien pour s'en rendre compte.
Ces féministes ont admis une autre imposture intellectuelle : le féminisme islamique. Depuis quand l'islam a-t-il des choses à nous apprendre sur la libération des femmes ?
Votre livre est une charge contre l'islamisme mais aussi contre les «antiracistes». Ces derniers ont-ils fait le lit de l'islamisme? Comment?
Heureusement que tous les antiracistes de France ne sont pas tombés dans le piège tendu par les islamistes. Beaucoup rejettent la notion d'islamophobie et continuent à défendre un antiracisme universaliste. Le différencialisme culturel prôné par certains antiracistes est l'antithèse de l'antiracisme. Accepter une idéologie totalitaire qui réprime les femmes, les homosexuels et l'altérité de façon générale, comme étant l'expression légitime d'une différence culturelle, c'est dénier à certaines cultures les droits que l'on admet pour soi. Les droits humains, l'égalité homme femme, ne sont pas l'apanage des blancs, ils sont faits pour tout le monde. Malheureusement, les antiracistes différencialistes ont laissé les islamistes avoir le monopole de la définition de toute une culture. La forme de racisme la plus dangereuse aujourd'hui, ce n'est pas quelqu'un qui monterait sur un toit et crierait: «les bougnoules dehors!», car celui qui le ferait tomberait sous le coup des lois antiracistes. La forme de racisme la plus pernicieuse, c'est celle qui consiste à considérer les «musulmans» comme une race/culture/religion condamnée à être régie par sa coutume. Encenser les lumières quand il s'agit de culture occidentale et la dénier à l'Islam (avec un grand I), c'est ça le racisme.
Vous allez jusqu'à les comparer aux collaborationnistes. N'est-ce pas excessif?
Pour moi, les antiracistes différentialistes ne sont pas les seuls collaborationnistes du fascisme islamique. Il y a aussi une partie de l'extrême gauche qui passe tout aux islamistes parce qu'elle est suffisamment condescendante (et manque surtout d'intelligence politique) pour considérer les «musulmans» comme un nouveau prolétariat. Il suffit de voir le sort réservé aux communistes par les régimes islamistes pour battre en brèche ce postulat. Il suffit aussi de rappeler que l'idéologie islamistes est financée par les plus riches de ce monde: l'Arabie saoudite et le Qatar, pour se rendre compte de la bêtise politique de cette extrême-gauche. Il y a aussi une partie du mouvement féministe, qui admet le voile comme une «liberté» alors qu'il sert de technique de marquage visuel non pas de celles qui le portent, comme elles le prétendent en France, mais de celles qui ne le portent pas dans les pays où il est obligatoire légalement ou socialement. Ne pas porter le voile dans un contexte où il prolifère, c'est être immédiatement identifiée comme non-adhérente à l'idéologie islamiste. Ces féministes ont admis une autre imposture intellectuelle: le féminisme islamique. Depuis quand l'islam a-t-il des choses à nous apprendre sur la libération des femmes? Il y a aussi une autre classe de collaborationnistes du fascisme islamique, qui eux, ne sont pas des idiots utiles, mais des acteurs conscients de l'expansion de cette idéologie détestable: une partie de la classe politique. Tous ces élus qui vont de compromission en compromission et cèdent le terrain à l'islamisme militant pour mieux être réélus. Ces politiciens devront un jour porter l'opprobre de leur trahison aux principes républicains dont ils sont pourtant censés être les défenseurs.


Élisabeth Lévy : «L'inquisition d'aujourd'hui est de gauche !» (13.10.2014)

Par Alexandre Devecchio
Mis à jour le 14/10/2014 à 12h12 | Publié le 13/10/2014 à 18h54
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - A l'occasion de la sortie du dernier numéro de Causeur intitulé «Gauche : mourir dans la dignité ?», Elisabeth Lévy a accordé un long entretien à FigaroVox. Elle évoque pêle-mêle : «les fractures françaises», «le déni du réel» ou encore «le sectarisme des rebellocrates».



Elisabeth Lévy est journaliste et directrice de la rédaction du magazine «Causeur». Dans son numéro d'octobre, le magazine s'interroge sur la disparition de la gauche et donne la parole entre autres à Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Aymeric Chauprade et Christophe Bourseiller.


Le dernier numéro de Causeur s'intitule «Gauche: mourir dans la dignité?» La disparition de la gauche a été pronostiquée plusieurs fois et celle-ci est pourtant toujours là. N'allez-vous pas un peu vite en besogne?
Elisabeth Lévy: Un titre, c'est à la fois un raccourci, une exagération et une coquinerie. Celui-ci répondait au Monde diplomatique qui proclamait le mois dernier sous la plume de Frédéric Lordon «La gauche ne peut pas mourir» (à mon humble avis, tout ce qui est historique peut mourir, mais passons). Certes, il existe toujours un camp politique qui s'appelle «la gauche», quoi qu'il ne soit pas très en forme. Mais il est intellectuellement et idéologiquement moribond: quel référent peut bien désigner un signifiant revendiqué par Najat Vallaud-Belkacem et Jean-Pierre ChevènementBernard-Henri Lévy et Emmanuel ToddJean-Luc Mélenchon et Michel Sapin ? Le mot «gauche» est devenu une sorte de mantra, un totem qu'on s'arrache en jouant à «plus à gauche que moi tu meurs», d'où la traque permanente des imposteurs et hérétiques qui trahissent la «vraie gauche». Mais le mot «chien» ne mord pas et le mot «gauche» ne crée pas de justice.
Cependant, des millions de gens se disent encore de gauche: il doit bien y avoir un noyau rationnel?
Il reste surtout un habitus existentiel, un sentiment d'appartenance, de plus en plus fragile d'ailleurs: raison pour laquelle on ne peut plus deviner au premier coup d'œil si quelqu'un vote à gauche ou à droite. Quant au noyau rationnel, il est maigrelet - et problématique. Ayant (heureusement) renoncé à la révolution, la gauche continue à croire au sens de l'Histoire. Mais ce progressisme messianique ne vise plus que l'extension illimitée des droits des individus: chacun fait ce qui lui plait dans un monde sans frontières. Tout ce qui contribue à abattre les structures anthropologiques, tout ce qui conspire à détruire l'héritage, est célébré comme une avancée et ceux qui s'y opposent dénoncés avec force épithètes dont je vous fais grâce. Le pire, c'est que la gauche feint d'organiser un mystère qui la dépasse: elle croit être le parti du mouvement, alors qu'elle se contente de le suivre, ce mouvement.
Ce qui donne le sentiment de vivre dans un asile de fous, c'est qu'aujourd'hui, le rebelle est au pouvoir. Plus il est minoritaire, plus il se sent légitime pour décider ce qu'il convient de penser, plus il est hargneux avec ceux qui ne pensent pas comme lui.
Ne parlez-vous pas plutôt de la gauche morale que Philippe Muray qualifiait de «rebellocrate»? Justement, vous étiez vendredi à Blois pour débattre avec Marcel Gauchet et Aymeric Caron sur le thème des rebelles.
Malheureusement, Aymeric Caron s'était trompé d'heure (et c'est vrai): c'est la première fois qu'il me manque. Bien sûr, ce que vous appelez la «gauche morale» n'est pas toute la gauche. J'ai évoqué la gauche de gouvernement, qui mène peu ou prou, comme la droite du même nom, «la seule politique possible». Par ailleurs, il y a des individus, des groupes ou des cercles qui, à défaut de proposer des alternatives convaincantes (mais je peux me tromper), ont le mérite d'observer la réalité telle qu'elle est. Et nous leur donnons largement la parole dans ce numéro. Si je m'intéresse à ce que vous appelez la «gauche morale», c'est parce que son pouvoir culturel, et plus encore médiatique, est sans commune mesure avec son poids réel. Le peuple de gauche ou ce qu'il en reste n'aime pas plus que celui de droite les fanfreluches sociétales qui enchantent le bobo de gauche et de droite - qui est conforté par les protestations des ploucs. La gauche morale a accouché de la gauche rebelle, mot remis au goût du par ces Rendez-vous de l'Histoire de Blois. La rébellion, c'est précisément ce qui reste de la révolution à l'âge de l'individu et de Canal +. Ce qui donne le sentiment de vivre dans un asile de fous, c'est qu'aujourd'hui, le rebelle est au pouvoir. Plus il est minoritaire, plus il se sent légitime pour décider ce qu'il convient de penser, plus il est hargneux avec ceux qui ne pensent pas comme lui. Ce rebelle dominant, oxymore qui rappelle les «anarchistes couronnés» d'Antonin Artaud ou les délicieux «mutins de Panurge» de Philippe Muray (upgradés ensuite en «matons de Panurge)- résume le mensonge dans lequel la gauche est engluée: elle cumule les gratifications de la subversion et le confort de l'institution. Ainsi parvient-elle, en dépit de son discrédit croissant, à rester l'arbitre des élégances morales, décider de quels sujets on peut parler et qui peut en parler. Hégémonique et minoritaire, cela finit par poser un problème démocratique, non?
Tout de même, la gauche est historiquement le parti du Tiers-Etat, c'est-à-dire aujourd'hui celui des plus faibles…
Le logiciel de la gauche au pouvoir, c'est toujours plus d'Europe et toujours plus d'ouverture.
Ah oui, il paraît que la preuve que le président n'est pas de gauche, c'est qu'il n'aime pas les pauvres - les sans-dents. Deux siècles de révolutions, de luttes sociales, de controverses doctrinales, pour en arriver à expliquer que la gauche aime les pauvres - c'est sans doute la raison pour laquelle les pauvres ne sont pas de gauche (eux non plus n'aiment pas les pauvres). Ce sont les pauvres qui, comme chacun sait, résident en masse dans les centres de Paris, Lyon ou Bordeaux qui fournissent à la gauche de gouvernement ses dernières citadelles électorales. Alors peut-être ferait-elle bien d'aimer un peu moins les pauvres et de les écouter un peu plus. En réalité, la gauche d'aujourd'hui n'aime pas les pauvres, elle aime l'Autre, et elle l'aime d'autant mieux qu'elle le croise peu. Résultat: abandon de la nation, abandon du peuple. Ce n'est pas avec ce programme qu'elle va reconquérir les classes populaires.
N'est-ce pas un peu caricatural?
Je vous concède que ce diagnostic est au moins partiel. Il y a bien entendu des penseurs - et même des responsables politiques - qui refusent de communier dans le mépris d'un peuple qui ne veut pas disparaître dans le métissage planétaire - ce qui n'a rien à voir avec le racisme dont on l'accuse en bloc. Ceux-là tentent héroïquement de refonder la gauche en posant la question des frontières, mot très mal porté dans leur camp. Je pense à la nébuleuse qu'on appelle «Gauche républicaine» et, dans le champ intellectuel, à Christophe Guilluy, Jacques Julliard et à Jean-Claude Michéa, même si ce dernier se réclame du socialisme et non de la gauche, mais aussi à Lordon qui a au moins le mérite de la cohérence: «Être de gauche, dit-il, c'est refuser la souveraineté du capital» et cette lutte, poursuit-il, doit être menée au niveau national. Les moyens qu'il a en tête pour y parvenir me semblent assez effrayants, car ils consistent d'abord à désigner les «ennemis du peuple» - et je suis attachée à la liberté économique autant qu'à celle des mœurs et de la pensée. Reste que la liberté sans limites, c'est la jungle, et que des millions de citoyens qui sentent que les manettes ont échappé à leurs élus réclament une nouvelle régulation - qui pourrait s'exercer au niveau européen. Mais le logiciel de la gauche au pouvoir, c'est toujours plus d'Europe et toujours plus d'ouverture. Emmanuel Macron a raison de vouloir alléger les contraintes bureaucratiques et administratives qui pèsent sur l'activité économique. Tant qu'on ne remettra pas en cause le paradigme du sans-frontiérisme, cela améliorera peut-être le sort des ouvriers chinois ou polonais. Les ploucs aimeraient bien que le gouvernement de leur pays s'occupe d'abord de leurs problèmes. Rien que des égoïstes aux idées rances, on vous dit.
Quelles que soient ses tares et ses turpitudes, la droite est spontanément plus pluraliste, moins sectaire, moins fanatique que la gauche. L'inquisition d'aujourd'hui est de gauche.
Peut-être, mais cette politique n'est pas l'apanage de la gauche - on lui reproche assez d'être de droite. Dès lors qu'on ne sait pas vraiment ce que signifie être «de gauche», pourquoi dites-vous souvent que la seule chose dont vous soyez sûre, c'est que vous ne l'êtes pas?
Une partie de la réponse est dans votre question: je ne me détermine certainement pas sur les programmes économiques que séparent surtout des différences rhétoriques - même si la rhétorique de gauche («mon ennemi c'est la finance», «qu'ils s'en aillent tous») m'exaspère particulièrement. Mais je ne me sens pas particulièrement «de droite». Tout d'abord, on ne peut pas dire que la santé doctrinale, intellectuelle et politique de la droite soit plus brillante que celle de la gauche. Et elle est, comme elle, un foutoir idéologique. Cependant, il y a une différence fondamentale. Dans le fond, être de gauche, c'est avoir raison. Pour des raisons essentiellement historiques, la droite ne prétend pas incarner le Bien, au contraire, elle a en quelque sorte intégré son infériorité morale. Aussi, quelles que soient ses tares et ses turpitudes, la droite est-elle- spontanément plus pluraliste, moins sectaire, moins fanatique que la gauche. L'inquisition d'aujourd'hui est de gauche.
Une fois de plus vous exagérez!
Le monde est plein d'idées de gauche devenues folles. Le camp de la liberté prononce des interdits, les adeptes de la transparence luttent contre l'Etat policier et les champions de l'égalité suppriment les bourses au mérite.
Ah bon? Voulez-vous la liste des gens qui ont perdu un boulot ou des contrats parce qu'ils s'étaient déclarés contre le mariage gay ou qu'ils avaient signé le «Manifeste des 343 salauds» contre la pénalisation de la prostitution de Causeur? On peut évidemment professer sur ces deux sujets des opinions contraires. L'ennui, c'est que certains points de vue (parfaitement légaux) sont frappées d'interdit. On ne les discute pas, on les criminalise. Du coup, beaucoup de gens finissent par cacher ce qu'ils pensent: un «dérapage machiste», c'est-à-dire un compliment un peu lourdingue, peut vous flinguer une carrière. Comment pouvons-nous tolérer une telle régression? On rétablit le délit d'opinion et permettez-moi à ce sujet de vous faire part d'une petite déception amicale. Le Figaro a le droit de préférer Ludovine de la Rochère à Frigide Barjot et peut-être n'est-ce même pas le cas. Mais comment pouvez-vous accepter sans protester que celle-ci et sa famille soient expulsés de l'appartement qu'ils occupaient en toute conformité avec le bail qu'ils avaient signé, simplement parce qu'elle a été la principale initiatrice de l'opposition à la loi Taubira? La RIVP c'est-à-dire la ville de Paris, propriétaire de l'appartement en question, a découvert de graves irrégularités après plus de vingt ans, et trois jours après la plus massive des Manifs pour tous, c'est une plaisanterie? La gauche a hurlé au fascisme quand une famille de Kosovars a été expulsée après avoir bénéficié de toutes les possibilités de la loi et vous, vous tolérez ce déni de justice! Pour la presse de gauche, ce n'est pas une famille qui se retrouve à la rue, c'est une famille de droite. Et pour vous, elle n'est pas assez à droite? Quoi qu'il en soit, voilà pourquoi je suis «pas de gauche»: la gauche fait peser une menace réelle sur la liberté de penser. La droite ne la défend pas assez à mon goût. C'est tout de même moins grave.
Je n'ai aucune nostalgie pour la famille patriarcale ni pour l'âge d'avant la contraception et l'IVG tout en respectant ceux qui y sont opposés.
Mais enfin, vous ne pouvez pas nier que vos idées progressent dans la société?
Encore faudrait-il préciser lesquelles car j'ai du mal à me reconnaître dans les quelques mots par lesquels la gauche médiatique désigne une hydre néo-réactionnaire à cinq ou dix têtes (Dans Libération ce week-end, la short-list était réduite à SoralZemmour et votre servante, vous conviendrez que cet attelage est pour le moins baroque). Cela dit, vous avez raison: dans les représentations collectives, la suprématie morale de la gauche est en train de décliner, son pouvoir culturel finira par suivre. Je ne suis pas sûre que ce qui viendra après me plaira beaucoup plus, mais on n'en est pas là. Pour l'instant, le monde est plein d'idées de gauche devenues folles. Le camp de la liberté prononce des interdits, les adeptes de la transparence luttent contre l'Etat policier et les champions de l'égalité suppriment les bourses au mérite. Ce sont ces idées qu'il faut combattre. Encore faudrait-il que le combat se déroule à la loyale…
Est-ce finalement la victoire culturelle de Causeur et plus largement de tous ceux que cette gauche, convaincue d'appartenir au «camp du bien», relègue un peu facilement dans «le camp du mal»?
Pour tout dire, j'aimerais que cette victoire culturelle que vous nous prêtez aimablement, se transforme en succès commercial! J'avoue que les calomnies répétées en boucle («un journal de fachos», un «torchon») par des gens qui ne l'ont jamais ouvert et qui, ainsi, en dissuadent d'autres de l'ouvrir, sont parfois décourageantes. Le problème - et je l'espère le charme - de Causeur, c'est que nous n'appartenons à aucun camp. Notre seul parti, c'est celui de la complexité. Nous sommes immunisés contre tout embrigadement, ne serait que-ce que parce que nous avons d'innombrables désaccords entre nous. Nous critiquons de nombreux aspects du monde qui vient, par exemple son horizontalité, mais ne voudrions pour rien au monde revenir à celui des hiérarchies figées. Je déteste que l'on touche au socle anthropologique qu'est la différence des sexes, mais je n'ai aucune nostalgie pour la famille patriarcale ni pour l'âge d'avant la contraception et l'IVG - tout en respectant ceux qui y sont opposés. On me dit qu'on ne mobilise pas avec des nuances, des ambiguïtés, des contradictions. Mon ambition est au contraire de mobiliser tous ceux qui se régalent des tours et détours de la conversation, du choc des arguments, de la bataille des idées. Bref tous ceux qui aiment, comme le suggérait Montaigne, frotter leur cervelle contre celle d'autrui.
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Georges Bensoussan : «Nous entrons dans un univers orwellien où la vérité c'est le mensonge» (07.07.2017)
Par Alexandre Devecchio
Publié le 07/07/2017 à 09h00
ENTRETIEN - L'auteur des Territoires perdus de la République (Fayard) et d'Une France soumise (Albin Michel) revisite la campagne présidentielle. Fracture sociale, fracture territoriale, fracture culturelle, désarroi identitaire : pour l'historien, les questions qui nourrissent l'angoisse française ont été laissées de côté.
En 2002, Georges Bensoussan publiait Les Territoires perdus de la République, un recueil de témoignages d'enseignants de banlieue qui faisait apparaître l'antisémitisme, la francophobie et le calvaire des femmes dans les quartiers dits sensibles.«Un livre qui faisait exploser le mur du déni de la réalité française», se souvient Alain Finkielkraut, l'un des rares défenseurs de l'ouvrage à l'époque.
Une France soumise, paru cette année, montrait que ces quinze dernières années tout s'était aggravé. L'élection présidentielle devait répondre à ce malaise. Mais, pour Georges Bensoussan, il n'en a rien été. Un voile a été jeté sur les questions qui fâchent. Un symbole de cet aveuglement? Le meurtre de Sarah Halimi, défenestrée durant la campagne aux cris d'«Allah Akbar» sans qu'aucun grand média ne s'en fasse l'écho. Une chape de plomb médiatique, intellectuelle et politique qui, selon l'historien, évoque de plus en plus l'univers du célèbre roman de George Orwell, 1984.
Selon un sondage du JDD paru cette semaine, le recul de l'islam radical est l'attente prioritaire des Français (61 %), loin devant les retraites (43 %), l'école (36 %), l'emploi (36 %) ou le pouvoir d'achat (30 %). D'après une autre étude, 65 % des sondés considèrent qu'«il y a trop d'étrangers en France» et 74 % que l'islam souhaite «imposer son mode de fonctionnement aux autres».
LE FIGARO. - Des résultats en décalage avec les priorités affichées par le nouveau pouvoir: moralisation de la vie politique, loi travail, construction européenne… Les grands enjeux de notre époque ont- ils été abordés durant la campagne présidentielle?
Georges BENSOUSSAN. - Une partie du pays a eu le sentiment que la campagne avait été détournée de son sens et accaparée, à dessein, par les «affaires» que l'on sait, la presse étant devenue en la matière moins un contre-pouvoir qu'un anti-pouvoir, selon le mot de Marcel Gauchet. Cette nouvelle force politique pêche par sa représentativité dérisoire, doublée d'un illusoire renouvellement sociologique, quand 75 % des candidats d'En marche appartiennent à la catégorie «cadres et professions intellectuelles supérieures». Le seul véritable renouvellement est générationnel, avec l'arrivée au pouvoir d'une tranche d'âge plus jeune évinçant les derniers tenants du «baby boom».
Fracture sociale, fracture territoriale, fracture culturelle, désarroi identitaire, les questions qui nourissent l'angoisse française ont été laissées de côté
Pour une «disparue», la lutte de classe se porte bien. Pour autant, elle a rarement été aussi occultée. Car cette victoire, c'est d'abord celle de l'entre-soi d'une bourgeoisie qui ne s'assume pas comme telle et se réfugie dans la posture morale (le fameux chantage au fascisme devenu, comme le dit Christophe Guilluy, une «arme de classe» contre les milieux populaires). Fracture sociale, fracture territoriale, fracture culturelle, désarroi identitaire, les questions qui nourrissent l'angoisse française ont été laissées de côté pour les mêmes raisons que l'antisémitisme, dit «nouveau», demeure indicible.
C'est là qu'il faut voir l'une des causes de la dépression collective du pays, quand la majorité sent son destin confisqué par une oligarchie de naissance, de diplôme et d'argent. Une sorte de haut clergé médiatique, universitaire, technocratique et culturellement hors sol.
Toutefois, le plus frappant demeure à mes yeux la façon dont le gauchisme culturel s'est fait l'allié d'une bourgeoisie financière qui a prôné l'homme sans racines, le nomade réduit à sa fonction de producteur et de consommateur. Un capitalisme financier mondialisé qui a besoin de frontières ouvertes mais dont ni lui ni les siens, toutefois, retranchés dans leur entre-soi, ne vivront les conséquences.
Ce gauchisme culturel est moins l'«idiot utile» de l'islamisme que celui de ce capitalisme déshumanisé qui, en faisant de l'intégration démocratique à la nation un impensé, empêche d'analyser l'affrontement qui agite souterrainement notre société. De surcroît, l'avenir de la nation France n'est pas sans lien à la démographie des mondes voisins quand la machine à assimiler, comme c'est le cas aujourd'hui, fonctionne moins bien.
Dans un autre ordre d'idées, peut-on déconnecter la constante progression du taux d'abstention et l'évolution de notre société vers une forme d'anomie, de repli sur soi et d'individualisme triste? Comme si l'exaltation ressassée du «vivre-ensemble» disait précisément le contraire. Cette évolution, elle non plus, n'est pas sans lien à ce retournement du clivage de classe qui voit une partie de la gauche morale s'engouffrer dans un ethos méprisant à l'endroit des classes populaires, qu'elle relègue dans le domaine de la «beauferie» méchante des «Dupont Lajoie».Certains analystes ont déjà lumineusement montré (je pense à Julliard, Le Goff, Michéa, Guilluy, Bouvet et quelques autres), comment le mouvement social avait été progressivement abandonné par une gauche focalisée sur la transformation des mœurs.
La France que vous décrivez semble au bord de l'explosion. Dès lors, comment expliquez-vous le déni persistant d'une partie des élites?
La perpétuation de la doxa est inséparable de cet ordre social dont ils sont les bénéficiaires et qui leur vaut reconnaissance, considération et avantages matériels
Par le refus de la guerre qu'on nous fait dès lors que nous avons décidé qu'il n'y avait plus de guerre («Vous n'aurez pas ma haine» ) en oubliant, selon le mot de Julien Freund, que «c'est l'ennemi qui vous désigne». En privilégiant cette doxa habitée par le souci grégaire du «progrès» et le permanent désir d'«être de gauche», ce souci dont Charles Péguy disait qu'on ne mesurera jamais assez combien il nous a fait commettre de lâchetés.Enfin, en éprouvant, c'est normal, toutes les difficultés du monde à reconnaître qu'on s'est trompé, parfois même tout au long d'une vie. Comment oublier à cet égard les communistes effondrés de 1956?
Quant à ceux qui jouent un rôle actif dans le maquillage de la réalité, ils ont, eux, prioritairement le souci de maintenir une position sociale privilégiée. La perpétuation de la doxa est inséparable de cet ordre social dont ils sont les bénéficiaires et qui leur vaut reconnaissance, considération et avantages matériels.
Le magistère médiatico-universitaire de cette bourgeoisie morale (Jean-Claude Michéa parlait récemment dans la Revue des deux mondes, (avril 2017) d'une «représentation néocoloniale des classes populaires […] par les élites universitaires postmodernes», affadit les joutes intellectuelles. Chacun sait qu'il lui faudra rester dans les limites étroites de la doxa dite de l'«ouverture à l'Autre». De là une censure intérieure qui empêche nos doutes d'affleurer à la conscience et qui relègue les faits derrière les croyances. «Une grande quantité d'intelligence peut être investie dans l'ignorance lorsque le besoin d'illusion est profond», notait jadis l'écrivain américain Saul Bellow.
Avec 16 autres intellectuels, dont Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Elisabeth Badinter, Michel Onfray ou encore Marcel Gauchet, vous avez signé une tribune pour que la vérité soit dite sur le meurtre de Sarah Halimi. Cette affaire est-elle un symptôme de ce déni que vous dénoncez?
La chape de plomb qui pèse sur l'expression publique détourne le sens des mots pour nous faire entrer dans un univers orwellien où le blanc c'est le noir et la vérité le mensonge. Nous avons signé cette tribune pour tenter de sortir cette affaire du silence qui l'entourait, comme celui qui avait accueilli, en 2002, la publication des Territoires perdus de la République.
C'était il y a quinze ans et vous alertiez déjà sur la montée d'un antisémitisme dit «nouveau»…
Faut-il parler d'un «antisémitisme nouveau»? Je ne le crois pas. Non seulement parce que les premiers signes en avaient été détectés dès la fin des années 1980. Mais plus encore parce qu'il s'agit aussi, et en partie, d'un antijudaïsme d'importation. Que l'on songe simplement au Maghreb, où il constitue un fond culturel ancien et antérieur à l'histoire coloniale. L'anthropologie culturelle permet le décryptage du soubassement symbolique de toute culture, la mise en lumière d'un imaginaire qui sous-tend une représentation du monde.
Pour la doxa d'un antiracisme dévoyé, l'analyse culturelle ne serait qu'un racisme déguisé
Mais, pour la doxa d'un antiracisme dévoyé, l'analyse culturelle ne serait qu'un racisme déguisé. En septembre 2016, le dramaturge algérien Karim Akouche déclarait: «Voulez-vous devenir une vedette dans la presse algérienne arabophone? C'est facile. Prêchez la haine des Juifs […]. Je suis un rescapé de l'école algérienne. On m'y a enseigné à détester les Juifs. Hitler y était un héros. Des professeurs en faisaient l'éloge. Après le Coran, Mein Kampf et Les Protocoles des sages de Sion sont les livres les plus lus dans le monde musulman.» En juillet 2016, Abdelghani Merah (le frère de Mohamed) confiait à la journaliste Isabelle Kersimon que lorsque le corps de Mohamed fut rendu à la famille, les voisins étaient venus en visite de deuil féliciter ses parents, regrettant seulement, disaient-ils, que Mohamed «n'ait pas tué plus d'enfants juifs»(sic).
Cet antisémitisme est au mieux entouré de mythologies, au pire nié. Il serait, par exemple, corrélé à un faible niveau d'études alors qu'il demeure souvent élevé en dépit d'un haut niveau scolaire. On en fait, à tort, l'apanage de l'islamisme seul. Or, la Tunisie de Ben Ali, longtemps présentée comme un modèle d'«ouverture à l'autre», cultivait discrètement son antisémitisme sous couvert d'antisionisme (cfNotre ami Ben Ali, de Beau et Turquoi, Editions La Découverte). Et que dire de la Syrie de Bachar el-Assad, à la fois violemment anti-islamiste et antisémite, à l'image d'ailleurs du régime des généraux algériens? Ou, en France, de l'attitude pour le moins ambiguë des Indigènes de la République sur le sujet comme celle de ces autres groupuscules qui, sans lien direct à l'islamisme, racialisent le débat social et redonnent vie au racisme sous couvert de «déconstruction postcoloniale»?
Justement, le 19 juin dernier, un collectif d'intellectuels a publié dans Le Monde un texte de soutien à Houria Bouteldja, la chef de file des Indigènes de la République.
Que penser de l'évolution sociétale d'une partie des élites françaises quand le même quotidien donne la parole aux détracteurs de Kamel Daoud, aux apologistes d'Houria Bouteldja et offre une tribune à Marwan Muhammad, du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), qualifié par ailleurs de «porte-parole combatif des musulmans»?
Les universitaires et intellectuels signataires font dans l'indigénisme comme leurs prédécesseurs faisaient jadis dans l'ouvriérisme. Même mimétisme, même renoncement à la raison, même morgue au secours d'une logorrhée intellectuelle prétentieuse (c'est le parti de l'intelligence, à l'opposé des simplismes et des clichés de la «fachosphère»). Un discours qui fait fi de toute réalité, à l'instar du discours ouvriériste du PCF des années 1950, expliquant posément la «paupérisation de la classe ouvrière». De cette «parole raciste qui revendique l'apartheid», comme l'écrit le Comité laïcité république à propos de Houria Bouteldja, les auteurs de cette tribune en défense parlent sans ciller à son propos de «son attachement au Maghreb […] relié aux Juifs qui y vivaient, dont l'absence désormais créait un vide impossible à combler».Une absence, ajoutent-ils, qui rend l'auteur «inconsolable». Cette forme postcoloniale de la bêtise, entée par la culpabilité compassionnelle, donne raison à George Orwell, qui estimait que les intellectuels étaient ceux qui, demain, offriraient la plus faible résistance au totalitarisme, trop occupés à admirer la force qui les écrasera. Et à préférer leur vision du monde à la réalité qui désenchante. Nous y sommes.
Vous vous êtes retrouvé sur le banc des accusés pour avoir dénoncé l'antisémitisme des banlieues dans l'émission «Répliques» sur France Culture. Il a suffi d'un signalement du CCIF pour que le parquet décide de vous poursuivre cinq mois après les faits. Contre toute attente, SOS-Racisme, la LDH, le Mrap mais aussi la Licra s'étaient associés aux poursuites.
En dépit de la relaxe prononcée le 7 mars dernier, et brillamment prononcée même, le mal est fait: ce procès n'aurait jamais dû se tenir. Car, pour le CCIF, l'objectif est atteint: intimider et faire taire. Après mon affaire, comme après celle de tant d'autres, on peut parier que la volonté de parler ira s'atténuant. A-t-on remarqué d'ailleurs que, depuis l'attentat de Charlie Hebdo, on n'a plus vu une seule caricature du Prophète dans la presse occidentale?

Une France soumise. Les voix du refus,collectif dirigé par Georges Bensoussan. Albin Michel, 672 p., 24,90 €. Préface d'Elisabeth Badinter. - Crédits photo : ,
L'islam radical use du droit pour imposer le silence. Cela, on le savait déjà. Mais mon procès a mis en évidence une autre force d'intimidation, celle de cette «gauche morale» qui voit dans tout contradicteur un ennemi contre lequel aucun procédé ne saurait être jugé indigne. Pas même l'appel au licenciement, comme dans mon cas. Un ordre moral qui traque les mauvaises pensées et les sentiments indignes, qui joue sur la mauvaise conscience et la culpabilité pour clouer au pilori. Et exigera (comme la Licra à mon endroit) repentance et «excuses publiques», à l'instar d'une cérémonie d'exorcisme comme dans une «chasse aux sorcières» du XVIIe siècle.
Comment entendre la disproportion entre l'avalanche de condamnations qui m'a submergé et les mots que j'avais employés au micro de France Culture? J'étais entré de plain-pied, je crois, dans le domaine d'un non-dit massif, celui d'un antisémitisme qui, en filigrane, pose la question de l'intégration et de l'assimilation. Voire, en arrière-plan, celle du rejet de la France. En se montrant incapable de voir le danger qui vise les Juifs, une partie de l'opinion française se refuse à voir le danger qui la menace en propre.
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Goldnadel : sur l'immigration, le «en même temps» ne suffit plus (26.02.2018)
  • Par  Gilles William Goldnadel 

  • Publié le 26/02/2018 à 12:33

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Gilles-William Goldnadel fustige l'ambivalence d'Emmanuel Macron sur la question migratoire. En fonction de son auditoire, le président semble selon lui défendre tantôt un discours élitiste et déconnecté du réel, tantôt au contraire un discours ferme qui plaît aux classes populaires.

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

Alors que Gérard Collomb a présenté son projet de loi sur l'asile et l'immigration mercredi au Conseil des ministres, il n'est peut-être pas inutile d'écrire les choses franchement.
Il s'agit de la question qui fâche le plus. Parce qu'elle est désormais existentielle. Raison pourquoi, la plupart du temps, on préfère parler d'autre chose, ce qui a été le cas pendant la période électorale.
Deux camps s'affrontent frontalement. Le parti médiatique et financier qui considère largement qu'il s'agit d'une question vulgaire à laisser au populisme. Et le peuple, dont il est aujourd'hui acquis aux débats par sondages interposés qu'il s'agit de sa première préoccupation.
Si le sommet médiatique en parle, il abordera la question par la face sud: les malheurs des migrants. Quand la plèbe terre à terre évoque le sujet, elle abordera avant tout les problèmes sécuritaires ou identitaires posés par l'immigration massive et illégale dès lors considérée logiquement comme invasive.
Encore faut-il ajouter qu'il ne s'agit que de l'apparence publique des choses. Quand l'élite se met à parler avec moins de coquetterie, elle peut se laisser aller à parler comme la plèbe.
C'est ainsi que l'ancien président Hollande confiait à deux journalistes, lors de ses confidences vespérales, l'aspect désormais insupportable pour les Français de l'immigration, et que l'on risquait même «la partition». On remarquera que de tels propos n'ont provoqué aucune indignation et que la presse a plutôt préféré les passer sous silence…
Exactement comme si certaines vérités trop crues n'étaient pas bonnes à dire devant les petits enfants.
La question migratoire est, depuis un demi-siècle, posée de manière totalement irrationnelle.
Au caractère massif et irrésistible de la migration, s'est ajoutée durant la dernière décennie la question islamiste et donc islamique. Il se trouve que c'est précisément l'origine des nouveaux réfugiés et migrants qui viennent s'ajouter à une précédente vague, quelquefois clandestine, qui cause déjà cruellement de profonds remous.
Parmi les raisons de la colère plébéienne, outre les problèmes inhérents rencontrés par les difficultés d'intégration d'une population importante et très différente de la population autochtone, le fait que la quasi-totalité des illégaux demeurent sur le territoire national est le plus compréhensible.
Pour le dire autrement, l'obstacle psychologique principal à l'accueil des réfugiés éligibles au droit d'asile est constitué par le maintien sur le sol français d'individus inéligibles dont la présence est considérée légitimement et légalement comme une offense.
Mais les développements qui précèdent ne sont que des observations d'ordre rationnel.
Malheureusement, et ainsi que je l'écris souvent, la question migratoire est, depuis un demi-siècle, posée de manière totalement irrationnelle.
Il fut un temps où le débat sur l'accueil tournait principalement autour de la notion de la générosité parfois excessive ou de l'égoïsme ou non sacré. Avant-guerre, pour des raisons purement économiques, le socialiste Marchandeau fut à l'origine d'une loi restreignant considérablement l'entrée sur le territoire national. Il fut critiqué, sans être taxé de raciste. Dans les années 60, Raymond Cartier, journaliste de bonne tenue, et père de la doctrine d'un «Cartiérisme» réticent à l'ouverture sur le monde, fut célébré pour sa formule «plutôt la Corrèze que le Zambèze».
Ce n'était pas très distingué dans les salons, et l'on pouvait parfaitement trouver le point de vue bien étriqué. Mais Cartier ne fut pas vilipendé pour son improbable racisme, mais plutôt pour son esprit de quartier.
C'est après le choc de 1968, dont j'ai toujours expliqué («CRS SS!») qu'il était mû par un fantasme post-schoatique, que tout débat autour de l'accueil de l'Autre, s'est transformé aussi inconsciemment qu'irrationnellement en mise en cause culpabilisante de l'occidental raciste ou, pour le dire autrement , du franchouillard vichyssois xénophobe.
En l'espace d'une guerre mondiale traumatisante, d'un excès, l'autre: du sentiment méprisant de supériorité occidentale à la dilection de l'altérité orientale.
Depuis, la question migratoire est devenue en creux la question française, et encore plus profondément enfouie, la question blanche.
C'est donc dans ce cadre psychologique collectif que le candidat Macron a fait une campagne rien moins qu'ambivalente - l'œil sur le second tour face à la candidate ultra-franchouillarde - à coups de formules transparentes sur la colonisation française nazifiée et l'absence de culture nationale.
Une fois élu largement, le président jupitérien semblait avoir donné des gages tant aux désirs de la plèbe qu'aux exigences prosaïques du réel: les vrais réfugiés oui, les migrants économiques non.
Et ceux qui n'ont rien à faire en France devront partir, et vite.
C'était compter sans les exigences du monde virtuel. Depuis des semaines, l'inquiétude pour l'Autre était grande du Monde jusqu'à Libération. Et tant pis pour la plèbe. Sur toutes les chaînes audiovisuelles du service public de France Inter jusqu'à Arte. Sans parler des associations, de ces forcément gentilles organisations non-gouvernementales qui s'opposent au gouvernement forcément méchant. Pas question de trier entre le bon réfugié et le mauvais migrant. Et tant pis, si dans la réalité, d'Oxfam jusqu'à Médecins Sans Frontières et l'Unicef, de grandes libertés ont été prises aux dépens des réfugiés, à commencer par les femmes.
Il n'était même pas question de voir l'État faire rentrer ses fonctionnaires dans les refuges pour recenser les déplacés. Pas question non plus de vérifier la réalité d'une minorité alléguée, sauf à se conduire en nazi comme suggéré par Moix sur le service public, en gamin attardé du gentil mois de mai.
L'avenir des réfugiés et des migrants d'islam n'est-il pas dans leurs pays islamiques ?
Du coup, voici notre Jupiter un peu moins foudroyant. Non seulement le projet de loi est considérablement raboté: un article 3 prévoit que les réfugiés qui jusqu'ici pouvaient faire venir leurs parents pourront désormais faire venir aussi leurs frères et sœurs afin que «la réunification familiale ne se fasse pas au détriment de l'unité familiale».
Autrement dit, un regroupement familial bis, au moment où l'on s'interrogeait même sur l'éventuelle suppression de celui-ci… Mais en outre, le premier ministre a promis de reprendre les grandes lignes d'un rapport du député En Marche (ex socialiste) Aurélien Taché. Celui-ci, et c'est manifestement son rôle, contredit la prétendue fermeté du projet du ministre de l'intérieur. Taché propose notamment d'établir une égalité entre les Français et les réfugiés «dans l'accès à l'emploi et au logement» contredisant ainsi le principe de citoyenneté. Son projet est un catalogue de droits sans devoirs.
Pour faire bonne mesure le député considère également que le délit d'aide aux clandestins est tombé dans l'obsolescence. À défaut de la vulgaire et impuissante plèbe, Cédric Herrou sera content.
La confusion règne dans les esprits. Au même moment, le premier ministre Édouard Philippe, homme respectable, déclarait:
«La France ne se dérobera pas à son devoir d'hospitalité. Mais l'avenir des chrétiens d'Orient doit être en Orient.»
Dans ce cas, lui ai-je fait observer, l'avenir des réfugiés et des migrants d'islam n'est-il pas dans leurs pays islamiques?
La fermeté, et en même temps, le laxisme. Le réel et en même temps le virtuel.
Pauvre peuple français, ce n'est pas demain que ses lois républicaines sur la régulation des flux migratoires seront respectées.
Dans une récente chronique, je comparais Macron à la chauve-souris de la fable.
Ravi, dans la présente matière, de montrer ses ailes d'oiseau pro-migratoire en même temps que ses dents pointues de rat intransigeant. On peut malheureusement parier sans grand risque que l'aigle des hauteurs l'emportera sur le vulgaire rongeur.
La cote présidentielle n'atteint plus les sommets. Les Français sont dans le noir.
La chauve-souris est peut-être un oiseau sans grand danger, mais ne sera jamais un mammifère très populaire.
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TPMP : échange très tendu entre Bernard de La Villardière et Rokhaya Diallo (27.02.2018)

  • Mis à jour le 27/02/2018 à 12:29 

  • Publié le 27/02/2018 à 11:48
VIDÉO - L’animateur d’Enquête exclusive s’est défendu de stigmatiser les musulmans et l’islam en se confrontant aux chroniqueurs du talk-show de C8 présenté par Cyril Hanouna.
La brouille ne date pas d’hier. Depuis plusieurs années, Touche pas à mon poste!critique, parfois violemment, Bernard de La Villardière et son émission Enquête exclusive . Accusé de stigmatiser l’islam et les musulmans, notamment après la diffusion de Dossier tabou consacré à l’islam en France, l’animateur de M6 a accepté de se rendre lundi soir sur le plateau du talk-show de C8 pour se confronter aux chroniqueurs.
Premier à prendre la parole, Gilles Verdez, visiblement très remonté, réitère d’emblée les accusations sur Bernard de La Villardière, jugeant ce dernier obsédé par les musulmans. «Pourquoi vous stigmatisez en permanence les musulmans?» «Je ne veux pas répondre à cette question car je ne me sens pas concerné. C’est une accusation gratuite, dérisoire. (...) Vous parlez d’islamophobie. J’ai passé une partie de mon enfance au Liban, j’ai vécu ensuite au Maroc, j’ai plein d’amis musulmans, et aujourd’hui, je crois que je suis, dans la presse française, un des journalistes qui a été le plus au chevet des musulmans dans les camps en Syrie, en Irak. J’ai rencontré des musulmans victimes parce que les premières victimes de l’islamisme, du terrorisme musulman, ce sont les musulmans eux-mêmes figurez-vous», a répondu calmement l’animateur d’Enquête exclusive.
«Vous êtes des manipulateurs !»
Bernard de La Villardière aux chroniqueurs de Touche pas à mon poste:
De son côté, Rokhaya Diallo a tenu à son tour à dénoncer la manière dont il dépeint les musulmans de France. «Je vais être très honnête avec vous: je n’aime pas du tout ce que vous faites. Je trouve que vous abordez des sujets avec une fausse neutralité qui pour moi masque une idéologie que vous déversez dans des pseudos reportages qui à mon avis sont des tribunes», a débuté la militante antiraciste avant de revenir sur la polémique née dans Touche pas à mon poste!.
En effet, il y a un an, à l’occasion d’un jeu, Cyril Hanouna avait tiré au sort une personne du public et l’heureuse élue était une jeune femme voilée. Sur Twitter, Bernard de La Villardière a retweeté le message d’un écrivain palestinien réfugié en France qui disait: «Les tentatives de la banalisation du voile dans l’espace public passent également par les médias! Le voile n’a rien de banal, c’est un symbole de l’islamisation de notre société et nous devons dénoncer ces dangereux animateurs sans valeurs».
«Ce n’est pas un foulard comme un autre», s’est défendu Bernard de La Villardière coupant la parole à Rokhaya Diallo. «C’est un hijab qui recouvre non seulement les cheveux mais aussi le cou et les oreilles. Et pour moi c’est une doctrine que je dénonce et j’ai le droit de dire que porter le hijab, c’est une régression». Agacée de ne pas pouvoir parler, la chroniqueuse reproche à l’animateur de faire offense aux femmes voilées présentes dans le public en «prétendant savoir mieux qu’elles de quelle manière elles doivent s’habiller». «Les femmes ont parfaitement le droit de porter le voile mais j’ai parfaitement le droit de dire que c’est une régression de mon point de vue dans un pays où on essaye de faire en sorte qu’il y ait une égalité entre les droits des femmes et des hommes. Le voile porte une idéologie, la femme est impure, elle peut être une tentatrice pour l’homme donc il faut qu’elle se couvre», a répondu Bernard de La Villardière.

Le reste de la séquence, baptisée «Les 5 minutes de vérité» et qui a finalement duré le triple du temps initial, s’est poursuivi toujours dans cette ambiance tendue. Au moment d’évoquer la polémique liée au reportage tourné à Sevran (Seine-Saint-Denis) pour Dossier tabou , l’animateur s’est vivement emporté accusant Touche pas à mon poste!de manipulation. «Vous êtes des manipulateurs! J’en ai ras-le-bol de cette histoire parce que c’est de la manipulation pure et simple». Et de conclure: «Je suis tout droit dans mes baskets. Je me connais, je connais mon métier, je sais de la manière dont je l’exerce. Je sais les risques que j’ai pris pour le faire. Voilà je n’ai aucun problème».


Clash Bernard de La Villardière/Rokhaya Diallo: Nadine Morano traite la chroniqueuse de "Française de papier" (27.02.2018)
Dans Touche Pas à Mon Poste, la chroniqueuse a dénoncé les positions du présentateur de M6 sur le voile.


VINCENT KESSLER / REUTERS
Rokhaya Diallo, une "française de papier" selon Nadine Morano qui revient sur le clash avec La Villardière dans TPMP
MÉDIAS - Il n'a pas fallu attendre longtemps pour voir une partie de la classe politique récupérer l'affrontement entre Bernard de la Villardière et Rokhaya Diallo sur le plateau de TPMP. Dans la foulée de l'émission diffusée le 26 février, Nadine Morano s'est en pris à la chroniqueuse de Cyril Hanouna, qualifiée de "Française de papier".
Sur C8, la militante féministe s'est insurgée des positions de Bernard de la Villardière, notamment sur la question du voile. "Je reviens sur la polémique qu'on a eu ici dans TPMP où vous avez pointé du doigt le fait que Cyril Hanouna puisse inviter sur le plateau une femme qui porte le foulard, un hijab. (...) Vous n'avez pas à dire comment une femme doit s'habiller. Vous avez un problème avec le voile", a-t-elle affirmé.
Mais ses propos ont provoqué la colère de Nadine Morano. Dans un tweet, l'eurodéputée Les Républicains a dénoncé "l'intolérance, l'arrogance et la suffisance de la militante", qu'elle n'a pas hésité à qualifier de "Française de papier".


L’intolérance, l’arrogance, la suffisance de la militante @RokhayaDiallo qui combat la culture, les racines de la France et fait la propagande scandaleuse de la régression de la femme avec le hidjab. Française de papier
Comme le souligne Marianne, l'expression "française de papier" fait partie du vocabulaire de l'extrême droite. Jean-Marie Le Pen l'utilisait notamment en son temps, et plus récemment, c'est sa petite-fille Marion Maréchal Le Pen qui l'avait reprise dans une vidéo après l'attentat de Nice, s'attirant les foudres de la ministre de l'éducation de l'époque Najat Vallaud-Belkacem.
Plusieurs membres du parti frontiste, comme Gilbert Collard et Jean Messiha, ont d'ailleurs rejoint le point de vue de Nadine Morano, tout comme le souverainiste Nicolas Dupont-Aignant.

Rokhaya Diallo, "militante féministe", ose défendre le port du hijab (qui couvre cheveux, oreilles, et cou) en France, alors qu'en Iran les femmes se font emprisonner pour ne pas le porter. Oui, prôner le hijab en France est une propagande de violation de la liberté des femmes !


Nadine Morano parle de "Française de papier", puis retweete le coordinateur du projet présidentiel de Marine Le Pen.

Mais promis, LR n’a rien à voir avec le FN.

Rarement vu quelqu'un assumer autant ses propos que Bernard de la Villardière ce soir dans #TPMP. Énoncer des faits devient un crime dont les juges sont des chroniqueurs bobo coupés de toute réalité.

Soutien sans faille à @BdLVillardiere , invectivé par le tribunal de la pensée unique incarné par @RokhayaDiallo #TPMP https://twitter.com/TPMP/status/968212304377667586 …

Très bonne réponse de @BdLVillardiere à@RokhayaDiallo au sujet du voile islamique, lors de son passage à #TPMP. Avoir le droit de dire ce que l'on pense devient de plus en plus compliqué face à ceux qui défendent l'aliénation au nom des "libertés"... https://twitter.com/TPMP/status/968212304377667586 …
Toujours sur Twitter, Rokhaya Diallo a réagi ironiquement à la déclaration de Nadine Morano, en rappelant une des précédentes sorties polémique de l'ancienne ministre sur "la France, pays de race blanche."

Après la France « pays de race blanche », la délicieuse @nadine__morano me qualifie de « Française de papier ». Il semblerait que cette femme qui a pourtant été ministre de la République ne me considère pas comme une vraie Française... Je me demande bien pourquoi
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