Trump s'est
entretenu avec l'Arabie saoudite et les E.A.U sur l'Iran (28.02.2018)
Le président
afghan prêt à reconnaître les talibans comme parti politique (28.02.2018)
Afrine: Ankara
accuse Macron de «manquer de franchise» (28.02.2018)
Nigeria: 13 morts
dans des violences inter religieuses (28.02.2018)
Insécurité à
Mayotte: des renforts de police (28.02.2018)
Grenoble: un
étudiant libanais retrouvé mort (28.02.2018)
République
centrafricaine: 6 employés humanitaires tués (28.02.2018)
Sud-Ouest: deux
tonnes de cannabis saisies sur l'autoroute venant d'Espagne (28.02.2018)
Georges
Bensoussan : «Nous entrons dans un univers orwellien où la vérité c'est le
mensonge» (07.07.2017)
Goldnadel : sur
l'immigration, le «en même temps» ne suffit plus (26.02.2018)
Ukraine:
l'organisateur d'un réseau mondial cybercriminel placé en détention
(27.02.2018)
GB: 4 attaques
terroristes d'extrême droite déjouées en 2017 (27.02.2018)
Nigeria: 2
soldats tués dans une embuscade de Boko Haram (27.02.2018)
Syrie: des
rebelles de la Ghouta prêts à «expulser» un groupe djihadiste (27.02.2018)
Prague:
libération d'un dirigeant kurde, un «soutien au terrorisme» (Ankara)
(27.02.2018)
La Norvège va
interdire les armes semi-automatiques (27.02.2018)
Turquie: deux
députés du parti prokurde déchus de leur mandat (27.02.2018)
Meurtre de Sarah
Halimi: le caractère antisémite retenu (27.02.2018)
Clash Bernard de
La Villardière/Rokhaya Diallo: Nadine Morano traite la chroniqueuse de
"Française de papier"
TPMP : échange très tendu entre Bernard de La Villardière
et Rokhaya Diallo (27.02.2018)
Les grandes
écoles françaises à la conquête de l'Afrique (26.02.2018)
Nouveau procès de
Redoine Faïd, «petit caïd» devenu grand bandit (27.02.2018)
Xi Jinping, prêt
à devenir «empereur à vie» de Chine (26.02.2018)
Louis Gautier
: «Les djihadistes gardent un patrimoine de haine intact» (26.02.2018)
Syrie : de
nouveaux bombardements malgré la trêve humanitaire (27.02.2018)
Internet,
nouvelle arme des États-Unis contre le régime cubain (27.02.2018)
Turquie: Erdogan
critiqué pour avoir incité une petite fille à mourir en martyr (27.02.2018)
Tariq Ramadan
maintenu en détention pour éviter de nouveaux «faits de viol» (27.02.2018)
Trump s'est entretenu avec l'Arabie saoudite et les E.A.U sur
l'Iran (28.02.2018)
Donald Trump a
discuté des "activités déstabilisatrices" de l'Iran mardi lors de
conversations téléphoniques distinctes avec le prince héritier d'Arabie
saoudite Mohammed ben Salman et le prince héritier des Emirats arabes unis
Mohamed bin Zayed al Nahyan, a annoncé la Maison Blanche. Les discussions ont
également porté sur des questions sécuritaires et économiques, a précisé
Washington.
» LIRE AUSSI - L'Iran
dans le viseur d'Israël et des États-Unis
Donald Trump a remercié ses
interlocuteurs de souligner la manière dont les États du Golfe pouvaient
"lutter plus efficacement contre les activités déstabilisatrices de l'Iran
et vaincre le terrorisme et l'extrémisme", a expliqué la Maison Blanche.
L'Arabie saoudite et les Émirats
arabes unis, de même que Bahreïn et l'Egypte, ont rompu en juin dernier leurs
relations diplomatiques avec le Qatar, qu'ils accusent de promouvoir le
terrorisme, ciblant aussi dans cette initiative l'Iran, ennemi juré de Ryad.
Un représentant de
l'administration américaine a annoncé vendredi que les princes héritiers
Mohammed ben Salman et Mohamed bin Zayed al Nahyan, de même que l'émir du Qatar
cheikh Tamim ben Hamad al Thani, ont prévu de rencontrer Donald Trump pour des
réunions bilatérales en mars et avril.
Le président afghan prêt à reconnaître les talibans comme
parti politique (28.02.2018)
Le président afghan, Ashraf
Ghani, a proposé de reconnaître les talibans comme un parti politique légitime,
ce mercredi, dans le cadre d'un processus visant à négocier des accords de paix
pour mettre fin à une guerre qui dure depuis plus de 16 ans.
Ghani, lors d'une réunion à
Kaboul préparée avec le soutien d'une délégation de haut niveau de l'Otan, a
proposé un cessez-le-feu et la libération de prisonniers. Il a affirmé être
prêt à modifier la constitution dans le cadre d'un accord avec les talibans.
Les violences se sont
intensifiées en Afghanistan depuis que le président américain, Donald Trump, a
dévoilé une stratégie plus offensive, en août dernier. Les forces américaines
mènent davantage de raids aériens et les taliban ripostent par des attentats à
la bombe, des embuscades et autres attaques.
Le dernier gros attentat remonte
au 27 janvier. Un kamikaze taliban a fait exploser une ambulance chargée
d'explosifs, tuant plus de 100 personnes et faisant au moins 235 blessés.
Afrine: Ankara accuse Macron de «manquer de franchise»
(28.02.2018)
La Turquie a accusé
aujourd'hui la présidence française d'avoir "manqué de
franchise" en affirmant qu'Emmanuel Macron avait dit lors d'un entretien
téléphonique avec Recep Tayyip Erdogan que la trêve réclamée par l'ONU en Syrie
concernait aussi l'offensive d'Ankara dans ce pays. Selon l'Elysée, Macron a
déclaré lors d'un entretien lundi avec son homologue turc que la trêve demandée
par le Conseil de sécurité de l'ONU devait également s'appliquer à la région
d'Afrine (nord-ouest de la Syrie), où Ankara mène une offensive depuis un mois.
Une version contredite aujourd'hui
par le ministère turc des Affaires étrangères: "contrairement au
communiqué publié par le bureau du président français (...), le président
Macron n'a pas évoqué Afrine lorsqu'il a parlé de la résolution de l'ONU",
a ainsi soutenu le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami
Aksoy. Aksoy a déclaré que l'"écart" qu'il y a selon lui entre le
contenu de l'entretien téléphonique et le communiqué français "signale un
manque de franchise" de Paris, ajoutant qu'il était "malvenu de ne
pas informer correctement le public". Le porte-parole du ministère turc
des Affaires étrangères a indiqué qu'Ankara a transmis sa réaction aux
autorités française.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a
adopté samedi à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un
cessez-le-feu humanitaire d'un mois sur l'ensemble de la Syrie, en réaction
notamment à la mort de centaines de civils dans des bombardements du régime
syrien sur un fief rebelle. La Turquie a salué l'adoption de cette résolution,
mais estime qu'elle ne concerne pas l'offensive qu'elle mène depuis le 20
janvier à Afrine contre la milice kurde des Unités de protection du peuple
(YPG). Toutefois, la porte-parole du département d'Etat américain Heather
Nauert a assuré mardi le contraire et "encouragé la Turquie à relire la
résolution". Des propos qui ont fait sortir Ankara de ses gonds.
Rejetant des déclarations
"sans fondement", le porte-parole du ministère turc des Affaires
étrangères a appelé mercredi Washington à "s'efforcer de stopper les attaques
du régime syrien contre des civils innocents, au lieu de faire des déclarations
en soutien aux terroristes". Fin janvier, la Turquie avait déjà contesté
un compte-rendu publié par la Maison Blanche après un entretien téléphonique
entre M. Erdogan et Donald Trump quelques jours après le début de l'offensive à
Afrine.
LIRE AUSSI:
Nigeria: 13 morts dans des violences inter religieuses
(28.02.2018)
Au moins 13 personnes ont été
tuées au cours d'affrontements entre jeunes musulmans et chrétiens dans l'Etat
de Kaduna, dans le centre du Nigeria, a annoncé aujourd'hui la police. Des
violences ont éclaté hier dans la localité de Kasuwan Magani, à environ 45
km de la capitale de l'Etat, Kaduna.
"Le chaos a entraîné la mort
de 13 personnes, avec de nombreuses maisons et commerces incendiés", a
déclaré à l'AFP le ministre de la Police de l'Etat de Kaduna, Austin Iwar. Les
médias locaux ont fait état de bilans plus lourds.
Selon M. Iwar, 20 suspects ont
été arrêtés depuis, tandis que les forces de police et l'armée ont été
déployées pour rétablir l'ordre. "La calme est revenu", a-t-il ajouté,
précisant qu'une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine des troubles.
"Il y a des spéculations sur le fait que de jeunes chrétiens n'étaient pas
contents que des filles (de leur communauté) se lient avec des garçons
musulmans", a-t-il expliqué, avant d'ajouter: "nous ne voulons pas
faire de conclusion hâtive sur ce qui a conduit au chaos".
Le centre du Nigeria, point de
rencontre entre un nord majoritairement musulman et un sud principalement
chrétien, est régulièrement le théâtre
de vives tensions intercommunautaires. La région connait notamment un
regain de tensions entre agriculteurs chrétiens et éleveurs nomades musulmans
depuis des mois, dans un conflit pour l'accès à la terre aggravé par le
réchauffement climatique et l'explosion démographique - le Nigeria est le pays
le plus peuplé d'Afrique avec près de 200 millions d'habitants.
LIRE AUSSI :
Insécurité à Mayotte: des renforts de police (28.02.2018)
La ministre des Outre-mer Annick
Girardin a annoncé aujourd'hui une série de "mesures
déterminées" pour améliorer la sécurité à Mayotte, dont l'envoi de forces
de l'ordre supplémentaires, alors que se succèdent depuis une semaine les
manifestations dénonçant l'insécurité dans ce département de l'océan Indien.
"Le gouvernement ne laissera pas un territoire de la République s'enfoncer
dans la violence et ses citoyens penser qu'on ne s'occupe pas d'eux", a
déclaré Mme Girardin sur Mayotte 1ère, soulignant que "la situation
actuelle commande des mesures déterminées".
Alors que le gouvernement avait
fait savoir ces derniers jours qu'une zone de sécurité prioritaire (ZSP) était
à l'étude pour le département, Mme Girardin a indiqué que la décision avait été
prise de la mettre en place, et qu'à cette fin le préfet allait réunir les
maires concernés. En attendant, la ministre a annoncé "l'arrivée dès cette
semaine de deux pelotons de gendarmerie mobile", la mise en place
"dans les dix jours" d'un "plan de sécurisation des établissements
et des transports scolaires", et "l'arrivée de dix policiers
supplémentaires de la police aux frontières" d'ici à la fin mars.
» LIRE AUSSI : La
carte de France des zones de sécurité prioritaires
"Par ailleurs, le
déploiement à Mayotte de la police de sécurité du quotidien se traduira par
l'arrivée progressive de vingt gendarmes de plus. Et dès cet été, une brigade
de prévention de la délinquance juvénile sera effective", a encore énuméré
la ministre, qui a enfin souligné que "le gouvernement veillera à ce que
les nouveaux bateaux dédiés à la lutte contre l'immigration illégale soient
livrés dès septembre". Ces annonces interviennent alors que pendant six
jours de suite, des manifestations ont réuni plusieurs centaines de Mahorais
pour dénoncer l'insécurité.
Hier, une opération "île
morte" a été organisée, et une très grande majorité des entreprises de Mamoudzou
sont restées fermées toute la journée. "La grève continue tant qu'on n'est
pas entendus au ministère", a déclaré un porte-parole du mouvement.
Au-delà des annonces sécuritaires, Mme Girardin a appelé à "dessiner une
nouvelle vision pour Mayotte", avec "des priorités clairement
établies: la sécurité et la lutte contre l'immigration clandestine, bien
entendu, mais aussi la santé, le logement et les transports, qui font votre vie
de tous les jours".
LIRE AUSSI :
Grenoble: un étudiant libanais retrouvé mort (28.02.2018)
Hicham Salim Mourad, un étudiant
libanais en physique nucléaire, a été retrouvé mort mardi matin, vers 7 heures,
dans le quartier Chorier-Berriat à Grenoble, rapporte le
quotidienL'Orient-Le Jour. Il aurait chuté du deuxième
étage d'un immeuble. Une enquête a été ouverte pour établir les circonstances
du décès. Une source proche de la victime évoquerait un accident, toujours
selon le quotidien francophone. L'ANI, l'organe de presse
officiel libanais, expliquait par ailleurs que l'étudiant de
l'Université Grenoble Alpes avait été auparavant victime de plusieurs
coups de couteau. Il était originaire du village Braikeh, au Sud-Liban.
Le ministère libanais des
Affaires étrangères est entré en contact avec l'ambassade de France
pour s'enquérir des suites données à l'affaire.
République centrafricaine: 6 employés humanitaires tués
(28.02.2018)
Un employé de l'Unicef et cinq
autres coopérants dans le domaine éducatif ont été tués dimanche lors d'une
attaque en République centrafricaine, a annoncé aujourd'hui le Fonds des
Nations unies pour l'enfance. L'attaque s'est produite alors que le groupe se
rendait à Markounda dans le nord-est du pays, dans une zone reculée proche de
la frontière tchadienne. L'Unicef n'a pas dit quelle était la nationalité des
personnes tuées.
En août dernier, des inconnus
avaient tué six volontaires de la Croix-Rouge dans le sud-est de la
Centrafrique, un mois à peine après la mort d'un autre humanitaire tué par un
groupe armé non identifié dans la ville de Bangassou. "Nous condamnons
vivement cet acte insensé contre des coopérants humanitaires qui venaient pour
améliorer la vie des populations les plus vulnérables", a déclaré la
directrice régionale de l'Unicef pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique
centrale, Marie-Pierre Poirier. Les violences émanant de milices sont en
recrudescence en Centrafrique depuis un an, ce qui en fait l'un des pays les
plus dangereux pour les coopérants humanitaires.
Sud-Ouest: deux tonnes de cannabis saisies sur l'autoroute
venant d'Espagne (28.02.2018)
Plus de deux tonnes de cannabis
ont été saisies par les douaniers de Bordeaux et de Dax (Landes) lors de deux
contrôles distincts sur des véhicules venant d'Espagne, ont annoncé aujourd'hui
les douanes. La valeur de la marchandise, saisie sur l'autoroute A63, est
estimée à près de 17 millions d'euros à la revente.
Dans un camion stationné sur une
aire de repos, les agents des douanes à Dax ont découvert le 20 février, grâce
à un chien anti-stupéfiants, 692 kg de résine et 278 kg d'herbe de cannabis,
cachés sous des vêtements et des chaussures. Le chauffeur, qui avait présenté
des documents pour le transport de ces dernières marchandises à destination de
l'Allemagne, a été interpellé.
Le lendemain, les douaniers de
Bordeaux ont contrôlé deux véhicules utilitaires roulant l'un derrière l'autre
sur l'A63. Ils ont découvert des cartons contenant des serviettes en papier,
puis dans ceux du fond, des paquets de drogues, au total plus d'une tonne de
résine et 131 kg d'herbe de cannabis. Les personnes interpellées ont été mises
en examen et placés sous mandat de dépôt.
Georges Bensoussan : «Nous entrons dans un univers orwellien
où la vérité c'est le mensonge» (07.07.2017)
ENTRETIEN - L'auteur
des Territoires perdus de la République (Fayard) et d'Une
France soumise (Albin Michel) revisite la campagne présidentielle.
Fracture sociale, fracture territoriale, fracture culturelle, désarroi
identitaire : pour l'historien, les questions qui nourrissent l'angoisse
française ont été laissées de côté.
En 2002, Georges Bensoussan
publiait Les Territoires perdus de la République, un recueil de
témoignages d'enseignants de banlieue qui faisait apparaître l'antisémitisme,
la francophobie et le calvaire des femmes dans les quartiers dits sensibles.«Un
livre qui faisait exploser le mur du déni de la réalité française», se souvient
Alain Finkielkraut, l'un des rares défenseurs de l'ouvrage à l'époque.
Une France soumise, paru cette
année, montrait que ces quinze dernières années tout s'était aggravé.
L'élection présidentielle devait répondre à ce malaise. Mais, pour Georges
Bensoussan, il n'en a rien été. Un voile a été jeté sur les questions qui
fâchent. Un symbole de cet aveuglement? Le meurtre de Sarah Halimi, défenestrée
durant la campagne aux cris d'«Allah Akbar» sans qu'aucun grand média ne s'en
fasse l'écho. Une chape de plomb médiatique, intellectuelle et politique qui,
selon l'historien, évoque de plus en plus l'univers du célèbre roman de George
Orwell, 1984.
Selon un sondage du JDD paru
cette semaine, le recul de l'islam
radical est l'attente prioritaire des Français (61 %), loin
devant les retraites (43 %), l'école (36 %), l'emploi (36 %) ou
le pouvoir d'achat (30 %). D'après une autre étude, 65 % des sondés
considèrent qu'«il y a trop d'étrangers en France» et 74 % que l'islam
souhaite «imposer son mode de fonctionnement aux autres».
LE FIGARO. - Des résultats en
décalage avec les priorités affichées par le nouveau pouvoir: moralisation de
la vie politique, loi travail, construction européenne… Les grands enjeux de
notre époque ont- ils été abordés durant la campagne présidentielle?
Georges BENSOUSSAN. - Une
partie du pays a eu le sentiment que la campagne avait été détournée de son
sens et accaparée, à dessein, par les «affaires» que l'on sait, la presse étant
devenue en la matière moins un contre-pouvoir qu'un anti-pouvoir, selon le mot
de Marcel Gauchet. Cette nouvelle force politique pêche par sa représentativité
dérisoire, doublée d'un illusoire renouvellement sociologique, quand 75 %
des candidats d'En marche appartiennent à la catégorie «cadres et professions
intellectuelles supérieures». Le seul véritable renouvellement est
générationnel, avec l'arrivée au pouvoir d'une tranche d'âge plus jeune
évinçant les derniers tenants du «baby boom».
Fracture sociale, fracture
territoriale, fracture culturelle, désarroi identitaire, les questions qui
nourissent l'angoisse française ont été laissées de côté
Pour une «disparue», la lutte de
classe se porte bien. Pour autant, elle a rarement été aussi occultée. Car
cette victoire, c'est d'abord celle de l'entre-soi d'une bourgeoisie qui ne
s'assume pas comme telle et se réfugie dans la posture morale (le fameux
chantage au fascisme devenu, comme le dit Christophe
Guilluy, une «arme de classe» contre les milieux populaires). Fracture
sociale, fracture territoriale, fracture culturelle, désarroi identitaire, les
questions qui nourrissent l'angoisse française ont été laissées de côté pour
les mêmes raisons que l'antisémitisme, dit «nouveau», demeure indicible.
C'est là qu'il faut voir l'une
des causes de la dépression collective du pays, quand la majorité sent son
destin confisqué par une oligarchie de naissance, de diplôme et d'argent. Une
sorte de haut clergé médiatique, universitaire, technocratique et
culturellement hors sol.
Toutefois, le plus frappant
demeure à mes yeux la façon dont le
gauchisme culturel s'est fait l'allié d'une bourgeoisie financière
qui a prôné l'homme sans racines, le nomade réduit à sa fonction de producteur
et de consommateur. Un capitalisme financier mondialisé qui a besoin de
frontières ouvertes mais dont ni lui ni les siens, toutefois, retranchés dans
leur entre-soi, ne vivront les conséquences.
Ce gauchisme culturel est moins
l'«idiot utile» de l'islamisme que celui de ce capitalisme déshumanisé qui, en
faisant de l'intégration démocratique à la nation un impensé, empêche
d'analyser l'affrontement qui agite souterrainement notre société. De surcroît,
l'avenir de la nation France n'est pas sans lien à la démographie des mondes
voisins quand la machine à assimiler, comme c'est le cas aujourd'hui,
fonctionne moins bien.
Dans un autre ordre d'idées,
peut-on déconnecter la constante progression du taux d'abstention et
l'évolution de notre société vers une forme d'anomie, de repli sur soi et
d'individualisme triste? Comme si l'exaltation ressassée du «vivre-ensemble»
disait précisément le contraire. Cette évolution, elle non plus, n'est pas sans
lien à ce retournement du clivage de classe qui voit une partie de la gauche
morale s'engouffrer dans un ethos méprisant à l'endroit des classes populaires,
qu'elle relègue dans le domaine de la «beauferie» méchante des «Dupont
Lajoie».Certains analystes ont déjà lumineusement montré (je pense à Julliard,
Le Goff, Michéa, Guilluy, Bouvet et quelques autres), comment le mouvement
social avait été progressivement abandonné par une gauche focalisée sur la
transformation des mœurs.
La France que vous décrivez
semble au bord de l'explosion. Dès lors, comment expliquez-vous le déni
persistant d'une partie des élites?
La perpétuation de la doxa est
inséparable de cet ordre social dont ils sont les bénéficiaires et qui leur
vaut reconnaissance, considération et avantages matériels
Par le refus de la guerre qu'on
nous fait dès lors que nous avons décidé qu'il n'y avait plus de guerre («Vous
n'aurez pas ma haine» ) en oubliant, selon le mot de Julien
Freund, que «c'est l'ennemi qui vous désigne». En privilégiant cette doxa
habitée par le souci grégaire du «progrès» et le permanent désir d'«être de
gauche», ce souci dont Charles Péguy disait qu'on ne mesurera jamais assez
combien il nous a fait commettre de lâchetés.Enfin, en éprouvant, c'est normal,
toutes les difficultés du monde à reconnaître qu'on s'est trompé, parfois même
tout au long d'une vie. Comment oublier à cet égard les communistes effondrés
de 1956?
Quant à ceux qui jouent un rôle
actif dans le maquillage de la réalité, ils ont, eux, prioritairement le souci
de maintenir une position sociale privilégiée. La perpétuation de la doxa est
inséparable de cet ordre social dont ils sont les bénéficiaires et qui leur
vaut reconnaissance, considération et avantages matériels.
Le magistère
médiatico-universitaire de cette bourgeoisie morale (Jean-Claude Michéa parlait
récemment dans la Revue des deux mondes, (avril 2017) d'une
«représentation néocoloniale des classes populaires […] par les élites
universitaires postmodernes», affadit les joutes intellectuelles. Chacun sait
qu'il lui faudra rester dans les limites étroites de la doxa dite de
l'«ouverture à l'Autre». De là une censure intérieure qui empêche nos doutes
d'affleurer à la conscience et qui relègue les faits derrière les croyances.
«Une grande quantité d'intelligence peut être investie dans l'ignorance lorsque
le besoin d'illusion est profond», notait jadis l'écrivain américain Saul
Bellow.
Avec 16 autres intellectuels,
dont Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Elisabeth Badinter, Michel Onfray ou
encore Marcel Gauchet, vous avez signé
une tribune pour
que la vérité soit dite sur le meurtre de Sarah Halimi. Cette affaire
est-elle un symptôme de ce déni que vous dénoncez?
La
chape de plomb qui pèse sur l'expression publique détourne le sens
des mots pour nous faire entrer dans un univers orwellien où le blanc c'est le
noir et la vérité le mensonge. Nous avons signé cette tribune pour tenter de
sortir cette affaire du silence qui l'entourait, comme celui qui avait
accueilli, en 2002, la publication des Territoires perdus de la République.
C'était il y a quinze ans et
vous alertiez déjà sur la montée d'un antisémitisme dit «nouveau»…
Faut-il parler d'un
«antisémitisme nouveau»? Je ne le crois pas. Non seulement parce que les
premiers signes en avaient été détectés dès la fin des années 1980. Mais plus
encore parce qu'il s'agit aussi, et en partie, d'un antijudaïsme d'importation.
Que l'on songe simplement au Maghreb, où il constitue un fond culturel ancien
et antérieur à l'histoire coloniale. L'anthropologie culturelle permet le
décryptage du soubassement symbolique de toute culture, la mise en lumière d'un
imaginaire qui sous-tend une représentation du monde.
Pour la doxa d'un antiracisme
dévoyé, l'analyse culturelle ne serait qu'un racisme déguisé
Mais, pour la doxa d'un
antiracisme dévoyé, l'analyse culturelle ne serait qu'un racisme
déguisé. En septembre 2016, le dramaturge algérien Karim Akouche
déclarait: «Voulez-vous devenir une vedette dans la presse algérienne
arabophone? C'est facile. Prêchez la haine des Juifs […]. Je suis un rescapé de
l'école algérienne. On m'y a enseigné à détester les Juifs. Hitler y était un
héros. Des professeurs en faisaient l'éloge. Après le Coran, Mein Kampf et Les
Protocoles des sages de Sion sont les livres les plus lus dans le monde musulman.»
En juillet 2016, Abdelghani Merah (le frère de Mohamed) confiait à la
journaliste Isabelle Kersimon que lorsque le corps de Mohamed fut rendu à la
famille, les voisins étaient venus en visite de deuil féliciter ses parents,
regrettant seulement, disaient-ils, que Mohamed «n'ait pas tué plus d'enfants
juifs»(sic).
Cet antisémitisme est au mieux
entouré de mythologies, au pire nié. Il serait, par exemple, corrélé à un
faible niveau d'études alors qu'il demeure souvent élevé en dépit d'un haut
niveau scolaire. On en fait, à tort, l'apanage de l'islamisme seul. Or, la
Tunisie de Ben Ali, longtemps présentée comme un modèle d'«ouverture à
l'autre», cultivait discrètement son antisémitisme sous couvert d'antisionisme
(cfNotre ami Ben Ali, de Beau et Turquoi, Editions La Découverte). Et
que dire de la Syrie de Bachar el-Assad, à la fois violemment anti-islamiste et
antisémite, à l'image d'ailleurs du régime des généraux algériens? Ou, en
France, de l'attitude pour le moins ambiguë des Indigènes de la République sur
le sujet comme celle de ces autres groupuscules qui, sans lien direct à
l'islamisme, racialisent le débat social et redonnent vie au racisme sous
couvert de «déconstruction postcoloniale»?
Justement, le 19 juin
dernier, un collectif d'intellectuels a publié dans Le Monde un
texte de soutien
à Houria Bouteldja, la chef de file des Indigènes de la République.
Que penser de l'évolution
sociétale d'une partie des élites françaises quand le même quotidien donne la
parole aux détracteurs de Kamel Daoud, aux apologistes d'Houria Bouteldja et
offre une tribune à Marwan Muhammad, du Collectif contre l'islamophobie en
France (CCIF), qualifié par ailleurs de «porte-parole combatif des musulmans»?
Les universitaires et
intellectuels signataires font dans l'indigénisme comme leurs prédécesseurs
faisaient jadis dans l'ouvriérisme. Même mimétisme, même renoncement à la
raison, même morgue au secours d'une logorrhée intellectuelle prétentieuse
(c'est le parti de l'intelligence, à l'opposé des simplismes et des clichés de
la «fachosphère»). Un discours qui fait fi de toute réalité, à l'instar du
discours ouvriériste du PCF des années 1950, expliquant posément la
«paupérisation de la classe ouvrière». De cette «parole raciste qui revendique
l'apartheid», comme l'écrit le Comité laïcité république à propos de Houria
Bouteldja, les auteurs de cette tribune en défense parlent sans ciller à son
propos de «son attachement au Maghreb […] relié aux Juifs qui y vivaient, dont
l'absence désormais créait un vide impossible à combler».Une absence,
ajoutent-ils, qui rend l'auteur «inconsolable». Cette forme postcoloniale de la
bêtise, entée par la culpabilité compassionnelle, donne raison à George Orwell,
qui estimait que les intellectuels étaient ceux qui, demain, offriraient la
plus faible résistance au totalitarisme, trop occupés à admirer la force qui les
écrasera. Et à préférer leur vision du monde à la réalité qui désenchante. Nous
y sommes.
Vous vous êtes retrouvé sur le
banc des accusés pour avoir dénoncé l'antisémitisme des banlieues dans
l'émission «Répliques» sur France Culture. Il a suffi d'un signalement du CCIF
pour que le parquet décide de vous poursuivre cinq mois après les faits. Contre
toute attente, SOS-Racisme, la LDH, le Mrap mais aussi la Licra s'étaient
associés aux poursuites.
En dépit de la relaxe prononcée
le 7 mars dernier, et brillamment prononcée même, le mal est fait: ce
procès n'aurait jamais dû se tenir. Car, pour le CCIF, l'objectif est atteint:
intimider et faire taire. Après mon affaire, comme après celle de tant
d'autres, on peut parier que la volonté de parler ira s'atténuant. A-t-on
remarqué d'ailleurs que, depuis l'attentat de Charlie Hebdo, on n'a plus vu une
seule caricature du Prophète dans la presse occidentale?
Une France soumise. Les voix
du refus,collectif dirigé par Georges Bensoussan. Albin Michel, 672 p.,
24,90 €. Préface d'Elisabeth Badinter. - Crédits photo : ,
L'islam radical use du droit pour
imposer le silence. Cela, on le savait déjà. Mais mon
procès a mis en évidence une autre force d'intimidation, celle de cette
«gauche morale» qui voit dans tout contradicteur un ennemi contre lequel aucun
procédé ne saurait être jugé indigne. Pas même l'appel au licenciement, comme
dans mon cas. Un ordre moral qui traque les mauvaises pensées et les sentiments
indignes, qui joue sur la mauvaise conscience et la culpabilité pour clouer au
pilori. Et exigera (comme la Licra à mon endroit) repentance et «excuses
publiques», à l'instar d'une cérémonie d'exorcisme comme dans une «chasse aux
sorcières» du XVIIe siècle.
Comment entendre la disproportion
entre l'avalanche de condamnations qui m'a submergé et les mots que j'avais
employés au micro de France Culture? J'étais entré de plain-pied, je crois,
dans le domaine d'un non-dit massif, celui d'un antisémitisme qui, en
filigrane, pose la question de l'intégration et de l'assimilation. Voire, en
arrière-plan, celle du rejet de la France. En se montrant incapable de voir le
danger qui vise les Juifs, une partie de l'opinion française se refuse à voir
le danger qui la menace en propre.
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Goldnadel : sur l'immigration, le «en même temps» ne suffit
plus (26.02.2018)
- Par Gilles William Goldnadel
- Publié le 26/02/2018 à 12:33
FIGAROVOX/CHRONIQUE -
Gilles-William Goldnadel fustige l'ambivalence d'Emmanuel Macron sur la
question migratoire. En fonction de son auditoire, le président semble selon
lui défendre tantôt un discours élitiste et déconnecté du réel, tantôt au
contraire un discours ferme qui plaît aux classes populaires.
Gilles-William Goldnadel est
avocat et essayiste. Il est président de l'association France-Israël. Toutes
les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.
Alors que Gérard Collomb a
présenté son projet de loi sur l'asile et l'immigration mercredi au Conseil des
ministres, il n'est peut-être pas inutile d'écrire les choses franchement.
Il s'agit de la question qui
fâche le plus. Parce qu'elle est désormais existentielle. Raison pourquoi, la
plupart du temps, on préfère parler d'autre chose, ce qui a été le cas pendant
la période électorale.
Deux camps s'affrontent
frontalement. Le parti médiatique et financier qui considère largement qu'il
s'agit d'une question vulgaire à laisser au populisme. Et le peuple, dont il
est aujourd'hui acquis aux débats par sondages interposés qu'il s'agit de sa
première préoccupation.
Si le sommet médiatique en parle,
il abordera la question par la face sud: les malheurs des migrants. Quand la
plèbe terre à terre évoque le sujet, elle abordera avant tout les problèmes
sécuritaires ou identitaires posés par l'immigration massive et illégale dès
lors considérée logiquement comme invasive.
Encore faut-il ajouter qu'il ne
s'agit que de l'apparence publique des choses. Quand l'élite se met à parler
avec moins de coquetterie, elle peut se laisser aller à parler comme la plèbe.
C'est ainsi que l'ancien
président Hollande confiait à deux journalistes, lors de ses confidences
vespérales, l'aspect désormais insupportable pour les Français de
l'immigration, et que l'on risquait même «la partition». On remarquera que de
tels propos n'ont provoqué aucune indignation et que la presse a plutôt préféré
les passer sous silence…
Exactement comme si certaines
vérités trop crues n'étaient pas bonnes à dire devant les petits enfants.
La question migratoire est,
depuis un demi-siècle, posée de manière totalement irrationnelle.
Au caractère massif et
irrésistible de la migration, s'est ajoutée durant la dernière décennie la
question islamiste et donc islamique. Il se trouve que c'est précisément
l'origine des nouveaux réfugiés et migrants qui viennent s'ajouter à une
précédente vague, quelquefois clandestine, qui cause déjà cruellement de
profonds remous.
Parmi les raisons de la colère
plébéienne, outre les problèmes inhérents rencontrés par les difficultés
d'intégration d'une population importante et très différente de la population
autochtone, le fait que la quasi-totalité des illégaux demeurent sur le territoire
national est le plus compréhensible.
Pour le dire autrement,
l'obstacle psychologique principal à l'accueil des réfugiés éligibles au droit
d'asile est constitué par le maintien sur le sol français d'individus
inéligibles dont la présence est considérée légitimement et légalement comme
une offense.
Mais les développements qui
précèdent ne sont que des observations d'ordre rationnel.
Malheureusement, et ainsi que je
l'écris souvent, la question migratoire est, depuis un demi-siècle, posée de
manière totalement irrationnelle.
Il fut un temps où le débat sur
l'accueil tournait principalement autour de la notion de la générosité parfois
excessive ou de l'égoïsme ou non sacré. Avant-guerre, pour des raisons purement
économiques, le socialiste Marchandeau fut à l'origine d'une loi restreignant
considérablement l'entrée sur le territoire national. Il fut critiqué, sans
être taxé de raciste. Dans les années 60, Raymond Cartier, journaliste de bonne
tenue, et père de la doctrine d'un «Cartiérisme» réticent à l'ouverture sur le
monde, fut célébré pour sa formule «plutôt la Corrèze que le Zambèze».
Ce n'était pas très distingué
dans les salons, et l'on pouvait parfaitement trouver le point de vue bien
étriqué. Mais Cartier ne fut pas vilipendé pour son improbable racisme, mais
plutôt pour son esprit de quartier.
C'est après le choc de 1968, dont
j'ai toujours expliqué («CRS SS!») qu'il était mû par un fantasme
post-schoatique, que tout débat autour de l'accueil de l'Autre, s'est
transformé aussi inconsciemment qu'irrationnellement en mise en cause
culpabilisante de l'occidental raciste ou, pour le dire autrement , du
franchouillard vichyssois xénophobe.
En l'espace d'une guerre mondiale
traumatisante, d'un excès, l'autre: du sentiment méprisant de supériorité
occidentale à la dilection de l'altérité orientale.
Depuis, la question migratoire
est devenue en creux la question française, et encore plus profondément
enfouie, la question blanche.
C'est donc dans ce cadre
psychologique collectif que le candidat Macron a fait une campagne rien moins
qu'ambivalente - l'œil sur le second tour face à la candidate
ultra-franchouillarde - à coups de formules transparentes sur la colonisation
française nazifiée et l'absence de culture nationale.
Une fois élu largement, le
président jupitérien semblait avoir donné des gages tant aux désirs de la plèbe
qu'aux exigences prosaïques du réel: les vrais réfugiés oui, les migrants
économiques non.
Et ceux qui n'ont rien à faire en
France devront partir, et vite.
C'était compter sans les exigences
du monde virtuel. Depuis des semaines, l'inquiétude pour l'Autre était grande
du Monde jusqu'à Libération. Et tant pis pour la plèbe. Sur toutes les chaînes
audiovisuelles du service public de France Inter jusqu'à Arte. Sans parler des
associations, de ces forcément gentilles organisations non-gouvernementales qui
s'opposent au gouvernement forcément méchant. Pas question de trier entre le
bon réfugié et le mauvais migrant. Et tant pis, si dans la réalité, d'Oxfam
jusqu'à Médecins Sans Frontières et l'Unicef, de grandes libertés ont été
prises aux dépens des réfugiés, à commencer par les femmes.
Il n'était même pas question de
voir l'État faire rentrer ses fonctionnaires dans les refuges pour recenser les
déplacés. Pas question non plus de vérifier la réalité d'une minorité alléguée,
sauf à se conduire en nazi comme suggéré par Moix sur le service public, en
gamin attardé du gentil mois de mai.
L'avenir des réfugiés et des
migrants d'islam n'est-il pas dans leurs pays islamiques ?
Du coup, voici notre Jupiter un
peu moins foudroyant. Non seulement le projet de loi est considérablement
raboté: un article 3 prévoit que les réfugiés qui jusqu'ici pouvaient faire
venir leurs parents pourront désormais faire venir aussi leurs frères et sœurs
afin que «la réunification familiale ne se fasse pas au détriment de l'unité
familiale».
Autrement dit, un regroupement
familial bis, au moment où l'on s'interrogeait même sur l'éventuelle
suppression de celui-ci… Mais en outre, le premier ministre a promis de
reprendre les grandes lignes d'un rapport du député En Marche (ex socialiste)
Aurélien Taché. Celui-ci, et c'est manifestement son rôle, contredit la
prétendue fermeté du projet du ministre de l'intérieur. Taché propose notamment
d'établir une égalité entre les Français et les réfugiés «dans l'accès à
l'emploi et au logement» contredisant ainsi le principe de citoyenneté. Son
projet est un catalogue de droits sans devoirs.
Pour faire bonne mesure le député
considère également que le délit d'aide aux clandestins est tombé dans
l'obsolescence. À défaut de la vulgaire et impuissante plèbe, Cédric Herrou
sera content.
La confusion règne dans les
esprits. Au même moment, le premier ministre Édouard Philippe, homme
respectable, déclarait:
«La France ne se dérobera pas
à son devoir d'hospitalité. Mais l'avenir des chrétiens d'Orient doit être en
Orient.»
Dans ce cas, lui ai-je fait
observer, l'avenir des réfugiés et des migrants d'islam n'est-il pas dans leurs
pays islamiques?
La fermeté, et en même temps, le
laxisme. Le réel et en même temps le virtuel.
Pauvre peuple français, ce n'est
pas demain que ses lois républicaines sur la régulation des flux migratoires
seront respectées.
Dans une récente chronique, je
comparais Macron à la chauve-souris de la fable.
Ravi, dans la présente matière,
de montrer ses ailes d'oiseau pro-migratoire en même temps que ses dents
pointues de rat intransigeant. On peut malheureusement parier sans grand risque
que l'aigle des hauteurs l'emportera sur le vulgaire rongeur.
La cote présidentielle n'atteint
plus les sommets. Les Français sont dans le noir.
La chauve-souris est peut-être un
oiseau sans grand danger, mais ne sera jamais un mammifère très populaire.
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Ukraine: l'organisateur d'un réseau mondial cybercriminel
placé en détention (27.02.2018)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 27/02/2018 à 11:36
- Publié le 27/02/2018 à 11:33
Un tribunal ukrainien a ordonné
le placement en détention provisoire d'un hackeur ukrainien suspecté d'être
l'organisateur du réseau cybercriminel mondial "Avalanche", qui avait
provoqué des pertes de centaines de millions d'euros, ont indiqué aujourd'hui
les autorités locales. Interpellé dimanche à Kiev, Guennadi Kapkanov, 35 ans, a
été transféré à Poltava, dans le centre de l'Ukraine, où il sera détenu en
attendant son procès, a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère de
l'Intérieur Artem Chevtchenko.
M. Kapkanov avait déjà été arrêté
en novembre 2016 en Ukraine, avant qu'un tribunal n'ordonne sa libération. Il
avait alors disparu dans la nature et un mandat d'arrêt international avait été
émis contre lui. "Avalanche" avait été démantelé en novembre 2016 au
cours d'une opération menée conjointement par les polices de 28 pays à travers
le monde. Europol avait alors indiqué que le réseau sévissait dans plus de 180
pays, et avait provoqué des pertes estimées à plusieurs "centaines de
millions d'euros".
Ce réseau criminel procédait à
"des attaques en ligne, à l'aide de logiciels malveillants" et
s'occupait de "recruter des intermédiaires chargés de blanchir de l'argent
pour le compte d'organisations criminelles", avait expliqué l'Office
européen de police. Sur demande d'autres groupes criminels, le réseau envoyait
des courriels contenant des logiciels malveillants à des personnes ciblées afin
de dérober des données bancaires et des mots de passe.
Dans le monde entier, 37 serveurs
avaient été saisis et plus de 800.000 noms de domaines bloqués tandis que plus
de 39 perquisitions avaient été menées, Europol saluant alors "une des
plus grandes" opérations de démantèlement d'un réseau cybercriminel menées
à ce jour.
GB: 4 attaques terroristes d'extrême droite déjouées en 2017
(27.02.2018)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 27/02/2018 à 11:56
- Publié le 27/02/2018 à 11:51
Quatre attaques terroristes
d'extrême droite ont été déjoués l'an dernier au Royaume-Uni, a révélé le chef
du contre-terrorisme britannique. Mark Rowley, commissaire adjoint à Scotland
Yard, a qualifié la menace terroriste d'extrême droite d'"organisée"
et "significative", dans un discours prononcé hier soir devant un
groupe de réflexion.
Les autorités s'inquiètent de la
menace terroriste d'extrême droite en particulier depuis l'assassinat de la
députée travailliste Jo Cox en juin 2016 et de l'attaque à proximité de la
mosquée de Finsbury Park à Londres un an plus tard. La façon dont le terrorisme
d'extrême droite et le terrorisme islamiste grandissent et se nourrissent l'un
l'autre est "particulièrement préoccupant", a souligné M. Rowley.
En plus des cinq attentats qui
ont frappé le Royaume-Uni l'an dernier, la police a déjoué dix complots de
nature islamiste depuis l'attaque de Westminster en mars 2017, et quatre autres
complots inspirés par l'extrême droite, a dévoilé M. Rowley, sans donner plus
de détails. Selon lui, il est important de rendre publics ces chiffres afin d'
"illustrer la croissance du terrorisme de droite". La menace
terroriste globale est "considérable", avec plus de 600 enquêtes
terroristes en cours concernant 3 000 personnes, a déclaré M. Rowley.
Selon le chef du
contre-terrorisme, les parents extrémistes devraient se voir retirer la garde
de leurs enfants, comme pour les parents pédophiles, estimant que dans les deux
cas les enfants sont exposés à des "environnements pervers". La
députée Jo Cox avait été assassinée peu avant le référendum sur le maintien du
Royaume-Uni dans l'UE, par un sympathisant néo-nazi qui avait crié à plusieurs
reprises "Britain first" (le Royaume-Uni d'abord).
L'auteur de l'attaque de Finsbury
Park, Darren Osborne, un père de quatre enfants, était devenu obsédé par les
musulmans et s'était radicalisé dans les semaines précédant l'attaque. Selon
Mark Rowley, l'opinion publique devrait être "gravement préoccupée"
par le groupe "National Action", premier groupe d'extrême droite à
être interdit en raison des lois antiterroristes, qu'il a décrit comme une
"organisation terroriste néo-nazie et suprématiste blanche".
Nigeria: 2 soldats tués dans une embuscade de Boko Haram
(27.02.2018)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 27/02/2018 à 12:07
- Publié le 27/02/2018 à 12:04
Deux soldats nigérians ont été
tués et quatre blessés dans une embuscade tendue par des militants de Boko
Haram dans l'Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria, a indiqué l'armée et
une milice. L'attaque a eu lieu hier alors que les soldats circulaient
entre les villes de Biu et Damboa, dans le Borno, épicentre de l'insurrection
djihadiste qui a fait 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.
"Nos hommes sont tombés dans
une embuscade tendue par des terroristes de Boko Haram alors qu'ils se
dirigeaient vers Damboa", a déclaré à l'AFP un officier nigérian.
"Ils ont combattu les terroristes et nous avons perdu deux hommes dans les
combats. Quatre soldats ont également été blessés", a-t-il ajouté,
précisant que les insurgés avaient réussi à s'emparer d'un véhicule. Ce bilan a
été confirmé par Mustapha Karimbe, membre d'une milice civile engagée aux côtés
de l'armée.
Après neuf années de conflit,
Boko Haram a été chassé par l'armée nigériane de la plupart des localités dont
ses hommes s'étaient emparé en 2014-2015, à l'apogée de sa puissance. Mais
malgré les revendications des autorités d'Abuja, qui ont annoncé à maintes
reprises avoir "écrasé les terroristes", le groupe possède encore une
évidente force de frappe, ciblant les civils du nord-est. La semaine
dernière, plus
de 100 élèves ont ainsi été enlevées dans un internat pour filles à Dapchi, dans
l'Etat voisin de Yobe, lors d'une attaque nocturne de djihadistes.
Syrie: des rebelles de la Ghouta prêts à «expulser» un groupe
djihadiste (27.02.2018)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 27/02/2018 à 12:54
- Publié le 27/02/2018 à 12:49
Des factions rebelles de la
Ghouta orientale se sont engagées aujourd'hui dans une lettre adressée à l'ONU
à "expulser" les combattants d'un groupe djihadiste en contrepartie
de l'application de la trêve
prévue par une résolution du conseil de sécurité. Les groupes
rebelles ont fait part de leur engagement à "évacuer les combattants
de Hayat Tahrir al Cham, du Front al-Nosra et d'Al-Qaïda ainsi que leurs
proches dans un délai de 15 jours à partir de l'entrée en vigueur de la trêve
(...)". Leur lettre est adressée au président du conseil de sécurité,
Mansour Al-Otaibi, ainsi qu'au patron de l'ONU, Antonio Guterres.
Les factions rebelles ont
dénoncé, en parallèle, les "violations de l'accord de trêve par le régime
et ses alliés russe et iranien", en allusion aux frappes rapportées ce
matin contre plusieurs localités de la Ghouta. Les groupes rebelles ont
aussi exhorté l'ONU à oeuvrer en faveur d'une entrée des aides humanitaires
dans cette zone assiégée depuis 2013 de manière "organisée, sûre et
régulière". Et ont demandé l'"évacuation des blessés et des
malades graves vers des hôpitaux en dehors des zones contrôlées par le régime,
sous la protection de l'ONU et de la Croix-Rouge internationale".
Prague: libération d'un dirigeant kurde, un «soutien au
terrorisme» (Ankara) (27.02.2018)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 27/02/2018 à 14:33
- Publié le 27/02/2018 à 14:27
La Turquie s'est élevée
aujourd'hui contre la décision d'un tribunal tchèque de remettre en liberté un
dirigeant kurde syrien recherché par Ankara, y voyant "un soutien très
clair au terrorisme". "Cette décision est une décision de soutien
très clair au terrorisme", a déclaré le porte-parole du gouvernement turc,
Bekir Bozdag, ajoutant que la remise en liberté de Saleh Muslim aurait "un
impact négatif sur les relations entre la Turquie et la République
tchèque". De son côté, le ministre turc de la Justice, Abdülhamit Gül, a
qualifié la décision du tribunal tchèque d'"absolument inacceptable".
Le tribunal municipal de Prague a
remis en liberté ce matin M. Muslim, ancien co-président du Parti de l'union
démocratique (PYD), qui avait été arrêté samedi dans la capitale tchèque en
vertu d'une demande d'Interpol émise par la Turquie et dont Ankara avait
réclamé l'extradition. "Une décision de placement en détention aurait dû
être prise, mais celle-ci n'a pas été prise pour des raisons politiques",
a accusé M. Gül.
La Turquie considère le PYD comme
un groupe "terroriste" étroitement lié au Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), une organisation kurde qui livre une sanglante guérilla sur le
sol turc depuis 1984. Ankara a d'ailleurs lancé, le mois dernier, une offensive
dans le nord-ouest de la Syrie contre l'aile armée du PYD, la milice des Unités
de protection du peuple (YPG). Cette dernière est cependant soutenue par Washington
contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).
L'interpellation de M. Muslim
avait suscité l'espoir des autorités turques de mettre la main sur une figure
importante, près de 20 ans après l'arrestation spectaculaire du chef du PKK,
Abdullah Ocalan. Peu avant l'audience du dirigeant kurde au tribunal, le
Premier ministre turc Binali Yildirim avait tenté de mettre la pression en
affirmant que la demande d'extradition d'Ankara constituait un "test"
pour la République tchèque.
LIRE AUSSI:
La Norvège va interdire les armes semi-automatiques
(27.02.2018)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 27/02/2018 à 16:10
- Publié le 27/02/2018 à 16:00
La Norvège va interdire les armes
semi-automatiques à partir de 2021, dix ans après la sanglante fusillade
perpétrée par l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik, a indiqué un élu
norvégien aujourd'hui. Tirant les enseignements du drame
qui avait fait 69 morts sur l'île d'Utøya en 2011, le gouvernement de
droite, minoritaire au Parlement, avait présenté l'an dernier un projet
d'interdiction de ces armes qui se rechargent automatiquement.
"Aujourd'hui, il est
apparu qu'une majorité parlementaire se rangeait derrière la proposition
du gouvernement. Les armes semi-automatiques vont donc être interdites en
Norvège", a déclaré à l'AFP Peter Frølich, responsable conservateur pour
les affaires de justice au Parlement. Cette interdiction, qui entrera en
vigueur en 2021, survient alors que le débat sur une prohibition de ces armes a
également été relancé aux États-Unis après une tuerie au fusil d'assaut qui a
coûté la vie à 17 élèves et enseignants dans un lycée de Floride le 14 février.
Déguisé en policier et armé d'un
fusil semi-automatique Ruger Mini-14 et d'un pistolet Glock, Breivik avait
fauché 69 personnes, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu pendant
près d'une heure et quart contre un camp d'été de la Jeunesse travailliste, le
22 juillet 2011. Il avait auparavant fait huit autres victimes dans un attentat
à la bombe contre le siège du gouvernement à Oslo.
La loi prévoit quelques
exemptions, notamment pour les tireurs professionnels. "Cela a pris du
temps parce que nous avons beaucoup de chasseurs en Norvège qui possèdent des
armes semi-automatiques", a souligné M. Frølich.
LIRE AUSSI :
Turquie: deux députés du parti prokurde déchus de leur mandat
(27.02.2018)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 27/02/2018 à 17:03
- Publié le 27/02/2018 à 16:56
Deux nouveaux députés du
principal parti prokurde de Turquie ont été déchus de leur mandat aujourd'hui,
après avoir été formellement condamnés dans deux affaires distinctes, selon
leur formation politique. Ahmet Yildirim, vice-président du groupe
parlementaire du Parti démocratique des peuples (HDP) et Ibrahim Ayhan, député
HDP, ont tous deux été déchus de leur mandat aujurd'hui, a annoncé à l'AFP une responsable
du parti.
M. Yildirim a été condamné pour
"insulte au président" après avoir traité le président Recep Tayyip
Erdogan de "caricature de sultan", précise le HDP. M. Ayhan a été
condamné pour "propagande en faveur d'une organisation terroriste", pour
avoir salué la mémoire d'Aziz Güler, un combattant kurde décédé considéré comme
"terroriste" par les autorités turques.
Le HDP avait raflé 80 sièges aux
législatives de juin 2015, privant ainsi le Parti de la justice et du
développement (AKP, au pouvoir) de la majorité absolue. Lors de nouvelles
élections convoquées pour novembre de la même année, le HDP a perdu 21 députés.
Parmi eux, 9 ont été depuis déchus de leur mandat, en comptant MM. Yildirim et
Ayhan.
Les autorités turques accusent le
HDP d'être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés
occidentaux. Mais le parti a toujours rejeté ces allégations et affirme être
visé en raison de son opposition au président Erdogan.
LIRE AUSSI :
Meurtre de Sarah Halimi: le caractère antisémite retenu
(27.02.2018)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 27/02/2018 à 18:48
- Publié le 27/02/2018 à 18:45
La juge d'instruction en charge
de l'enquête sur le meurtre de Sarah Halimi à Paris en avril 2017 a retenu
aujourd'hui le caractère antisémite du crime, réclamé de longue date par
le parquet et les parties civiles, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
Déjà mis en examen pour le
meurtre de cette femme juive orthodoxe, le suspect Kobili Traoré "a été
entendu aujourd'hui par le magistrat instructeur" qui a retenu cette
circonstance aggravante, a précisé cette source.
LIRE AUSSI :
Clash Bernard de La Villardière/Rokhaya Diallo: Nadine Morano
traite la chroniqueuse de "Française de papier"
Dans Touche Pas à Mon Poste, la
chroniqueuse a dénoncé les positions du présentateur de M6 sur le voile.
VINCENT KESSLER / REUTERS
Rokhaya Diallo, une
"française de papier" selon Nadine Morano qui revient sur le clash
avec La Villardière dans TPMP
MÉDIAS - Il n'a pas fallu
attendre longtemps pour voir une partie de la classe politique récupérer l'affrontement entre Bernard de la Villardière et Rokhaya
Diallo sur le plateau de TPMP. Dans la foulée de l'émission diffusée le 26
février, Nadine Morano s'est en pris à la chroniqueuse de Cyril Hanouna,
qualifiée de "Française de papier".
Sur C8, la militante féministe
s'est insurgée des positions de Bernard de la Villardière, notamment sur la
question du voile. "Je reviens sur la polémique qu'on a eu ici dans TPMP
où vous avez pointé du doigt le fait que Cyril Hanouna puisse inviter sur le
plateau une femme qui porte le foulard, un hijab. (...) Vous n'avez pas à dire
comment une femme doit s'habiller. Vous avez un problème avec le voile",
a-t-elle affirmé.
Mais ses propos ont provoqué la
colère de Nadine Morano. Dans un tweet, l'eurodéputée Les Républicains a
dénoncé "l'intolérance, l'arrogance et la suffisance de la
militante", qu'elle n'a pas hésité à qualifier de "Française de
papier".
L’intolérance, l’arrogance, la
suffisance de la militante @RokhayaDiallo
qui combat la culture, les racines de la France et fait la propagande
scandaleuse de la régression de la femme avec le hidjab. Française de papier
Comme le souligne Marianne, l'expression "française de
papier" fait partie du vocabulaire de l'extrême droite. Jean-Marie Le Pen
l'utilisait notamment en son temps, et plus récemment, c'est sa
petite-fille Marion Maréchal Le Pen qui l'avait reprise dans une vidéo après
l'attentat de Nice, s'attirant les foudres de la ministre de l'éducation de
l'époque Najat Vallaud-Belkacem.
Plusieurs membres du parti
frontiste, comme Gilbert Collard et Jean Messiha, ont d'ailleurs rejoint le
point de vue de Nadine Morano, tout comme le souverainiste Nicolas
Dupont-Aignant.
Rokhaya Diallo, "militante
féministe", ose défendre le port du hijab (qui couvre cheveux, oreilles,
et cou) en France, alors qu'en Iran les femmes se font emprisonner pour ne pas
le porter. Oui, prôner le hijab en France est une propagande de violation de la
liberté des femmes !
Nadine Morano parle de
"Française de papier", puis retweete le coordinateur du projet
présidentiel de Marine Le Pen.
Mais promis, LR n’a rien à voir avec le FN.
Mais promis, LR n’a rien à voir avec le FN.
Rarement vu quelqu'un assumer
autant ses propos que Bernard de la Villardière ce soir dans #TPMP. Énoncer des faits devient
un crime dont les juges sont des chroniqueurs bobo coupés de toute réalité.
Soutien sans faille à @BdLVillardiere , invectivé par
le tribunal de la pensée unique incarné par @RokhayaDiallo #TPMP https://twitter.com/TPMP/status/968212304377667586 …
Très bonne réponse de @BdLVillardiere à@RokhayaDiallo au sujet du voile
islamique, lors de son passage à #TPMP. Avoir le droit de
dire ce que l'on pense devient de plus en plus compliqué face à ceux qui
défendent l'aliénation au nom des "libertés"... https://twitter.com/TPMP/status/968212304377667586 …
Toujours sur Twitter, Rokhaya
Diallo a réagi ironiquement à la déclaration de Nadine Morano, en rappelant une
des précédentes sorties polémique de l'ancienne ministre sur "la France,
pays de race blanche."
Après la France « pays de
race blanche », la délicieuse @nadine__morano
me qualifie de « Française de papier ». Il semblerait que cette femme
qui a pourtant été ministre de la République ne me considère pas comme une
vraie Française... Je me demande bien pourquoi
À voir également sur Le
HuffPost:
Lire aussi :
TPMP : échange très tendu entre Bernard de La Villardière
et Rokhaya Diallo (27.02.2018)
- Par Emilie Geffray
- Mis à jour le 27/02/2018 à 12:29
- Publié le 27/02/2018 à 11:48
VIDÉO - L’animateur d’Enquête
exclusive s’est défendu de stigmatiser les musulmans et l’islam en se
confrontant aux chroniqueurs du talk-show de C8 présenté par Cyril Hanouna.
La brouille ne date pas d’hier.
Depuis plusieurs années, Touche pas à mon poste!critique, parfois violemment,
Bernard de La Villardière et son émission Enquête exclusive . Accusé de stigmatiser l’islam
et les musulmans, notamment après la diffusion de Dossier tabou consacré
à l’islam en France, l’animateur de M6 a accepté de se rendre lundi soir sur le
plateau du talk-show de C8 pour se confronter aux chroniqueurs.
» LIRE AUSSI - Dossier tabou : Bernard de La Villardière répond aux attaques d’Enora Malagré
dans TPMP
Premier à prendre la parole,
Gilles Verdez, visiblement très remonté, réitère d’emblée les accusations sur
Bernard de La Villardière, jugeant ce dernier obsédé par les musulmans.
«Pourquoi vous stigmatisez en permanence les musulmans?» «Je ne veux pas
répondre à cette question car je ne me sens pas concerné. C’est une accusation
gratuite, dérisoire. (...) Vous parlez d’islamophobie. J’ai passé une partie de
mon enfance au Liban, j’ai vécu ensuite au Maroc, j’ai plein d’amis musulmans,
et aujourd’hui, je crois que je suis, dans la presse française, un des
journalistes qui a été le plus au chevet des musulmans dans les camps en Syrie,
en Irak. J’ai rencontré des musulmans victimes parce que les premières victimes
de l’islamisme, du terrorisme musulman, ce sont les musulmans eux-mêmes
figurez-vous», a répondu calmement l’animateur d’Enquête exclusive.
«Vous êtes des manipulateurs
!»
Bernard de La Villardière aux
chroniqueurs de Touche pas à mon poste:
De son côté, Rokhaya Diallo a tenu à son tour à dénoncer la manière
dont il dépeint les musulmans de France. «Je vais être très honnête avec vous:
je n’aime pas du tout ce que vous faites. Je trouve que vous abordez des sujets
avec une fausse neutralité qui pour moi masque une idéologie que vous déversez
dans des pseudos reportages qui à mon avis sont des tribunes», a débuté la
militante antiraciste avant de revenir sur la polémique née dans Touche
pas à mon poste!.
En effet, il y a un an, à
l’occasion d’un jeu, Cyril Hanouna avait tiré au sort une personne du public et
l’heureuse élue était une jeune femme voilée. Sur Twitter, Bernard de La
Villardière a retweeté le message d’un écrivain palestinien réfugié en France
qui disait: «Les tentatives de la banalisation du voile dans l’espace public
passent également par les médias! Le voile n’a rien de banal, c’est un symbole
de l’islamisation de notre société et nous devons dénoncer ces dangereux
animateurs sans valeurs».
«Ce n’est pas un foulard comme un
autre», s’est défendu Bernard de La Villardière coupant la parole à Rokhaya
Diallo. «C’est un hijab qui recouvre non seulement les cheveux mais aussi le
cou et les oreilles. Et pour moi c’est une doctrine que je dénonce et j’ai le
droit de dire que porter le hijab, c’est une régression». Agacée de ne pas
pouvoir parler, la chroniqueuse reproche à l’animateur de faire offense aux
femmes voilées présentes dans le public en «prétendant savoir mieux qu’elles de
quelle manière elles doivent s’habiller». «Les femmes ont parfaitement le droit
de porter le voile mais j’ai parfaitement le droit de dire que c’est une
régression de mon point de vue dans un pays où on essaye de faire en sorte
qu’il y ait une égalité entre les droits des femmes et des hommes. Le voile
porte une idéologie, la femme est impure, elle peut être une tentatrice pour
l’homme donc il faut qu’elle se couvre», a répondu Bernard de La Villardière.
Le reste de la séquence, baptisée
«Les 5 minutes de vérité» et qui a finalement duré le triple du temps initial,
s’est poursuivi toujours dans cette ambiance tendue. Au moment d’évoquer la
polémique liée au reportage tourné à Sevran (Seine-Saint-Denis) pour Dossier tabou , l’animateur s’est vivement emporté
accusant Touche pas à mon poste!de manipulation. «Vous êtes des
manipulateurs! J’en ai ras-le-bol de cette histoire parce que c’est de la
manipulation pure et simple». Et de conclure: «Je suis tout droit dans mes
baskets. Je me connais, je connais mon métier, je sais de la manière dont je
l’exerce. Je sais les risques que j’ai pris pour le faire. Voilà je n’ai aucun
problème».
Les grandes écoles françaises à la conquête de l'Afrique
(26.02.2018)
Centrale-Supélec, Essec...
beaucoup s'implantent sur ce continent pour profiter du boom démographique.
Vingt-deux millions. C'est le
nombre d'étudiants supplémentaires que comptera l'Afrique en 2030, selon une
analyse démographique du cabinet Paxter, fondé par l'ancien président de la
Conférence des grandes écoles (CGE), Pierre Tapie. Ils ne sont que 8 millions
aujourd'hui. Une véritable explosion, que de nombreux établissements hexagonaux
ont anticipée.
Au cours des douze dernières
années, le nombre d'étudiants africains au sein des grandes écoles en France a
progressé de 130 %, selon la CGE. Mais depuis quelques années, les grandes
écoles ne se contentent plus d'aller chercher leurs étudiants en Afrique,
beaucoup s'y implantent. Il ne se passe pas une semaine sans que l'une d'elles
annonce la création d'un nouveau programme, l'ouverture d'un campus ou d'un bureau
de représentation dans ce nouvel eldorado de l'enseignement supérieur mondial.
Le Maroc, première destination
africaine
Destination préférée des
établissements français: le Maroc. Depuis quelques années, le royaume a ouvert
ses portes aux grandes écoles françaises dans le but de devenir un point de
connexion entre l'Europe et l'Afrique. Plusieurs écoles de commerce
prestigieuses ou d'ingénieurs, comme Toulouse Business School (TBS), l'Essec,
l'EM Lyon, Centrale-Supélec ou encore l'EIGSI, s'y sont établies. «C'est la
zone la plus dynamique de la région, il y a un réseau d'entreprises très dense
et un vrai potentiel de création d'activité sur tout le Maghreb», justifie
François Bonvalet, directeur de TBS.
» LIRE AUSSI - Témoignage: mon avis sur le campus de l'Essec au Maroc
En mai 2017, l'école de
management a inauguré son nouveau campus au cœur du quartier des affaires de
Casablanca. Un mois plus tôt, c'était l'Essec, autre poids lourd des écoles de
commerce françaises, qui ouvrait son implantation marocaine, à Rabat. «Ce pays
est devenu un acteur économique de premier plan et s'est clairement positionné
comme un trait d'union entre l'Afrique et l'Europe», atteste Thierry Sibieude,
directeur du campus, qui évoque la stratégie de recrutement de talents en
Afrique subsaharienne des autorités marocaines.
Mais de nombreux autres pays du
continent africain attirent les établissements hexagonaux. «L'Afrique est une
priorité pour HEC, assure François Collin, directeur délégué au développement
international de la grande école parisienne. Il s'agit d'une région clé pour
notre développement. Chaque année, près de 1000 Africains viennent suivre
nos programmes à Paris, et nous avons tissé des partenariats avec de nombreux
établissements sur place.» L'école a décidé d'ouvrir un bureau permanent, à
Abidjan, en Côte d'Ivoire.
«Il est absolument vital pour
nous d'être présents dans cette zone du monde où la démographie est
impressionnante et où vit une bonne partie des talents de la planète»
Frédéric Mion, directeur de
Sciences Po Paris
Sciences Po aussi vient tout
juste d'annoncer l'inauguration de son premier bureau de représentation à
Nairobi, au Kenya. Le but: faire venir des étudiants prometteurs. «Nous
souhaitons diversifier notre recrutement sur le continent africain. Il est
absolument vital pour nous d'être présents dans cette zone du monde où la
démographie est impressionnante et où vit donc une bonne partie des talents de
la planète», argue Frédéric Mion, le directeur de l'Institut d'études
politiques parisien.
«Connecter l'Afrique au reste
du monde»
Autre raison du choix des écoles
de s'exporter en Afrique: le fort potentiel de développement du continent.
«C'est un territoire d'avenir, qui est capable de faire de véritables sauts
technologiques. Dans les années qui viennent, l'Afrique va faire une
progression digitale très importante», anticipe Frédérique Vincent, directrice
de l'enseignement et de l'international de l'Institut Mines-Télécom (IMT), qui
a récemment signé un partenariat avec l'école Polytechnique de Dakar, au
Sénégal.
L'ESIEE, autre école d'ingénieurs
française, possède déjà deux campus en Afrique du Sud, au Cap et à Pretoria.
«Notre présence en Afrique est une véritable opportunité pour les entreprises
françaises sur place qui ont besoin d'un point d'ancrage scientifique. Elles
recrutent une grande partie de nos diplômés», expose Jean-Luc Polleux,
directeur des relations internationales de l'école. Avec en ligne de mire, pour
ces écoles, un objectif commun: «Connecter l'Afrique au reste du monde»,
conclut Frédéric Mion.
José Milano: «Nous adaptons
nos programmes aux besoins des entreprises»
LE FIGARO. - Kedge BS a ouvert
un campus à Dakar (Sénégal) depuis maintenant dix ans. Quel bilan tirez-vous de
ces années de présence en Afrique?
José Milano est directeur général de Kedge
Business School. - Crédits photo : Kedge Business School
José MILANO. - La mise en
place des programmes a été longue. Et nous avons dû construire avec des
partenaires qui ont une culture différente, ce qui n'est pas toujours simple.
Mais nous sommes très satisfaits du résultat. En dix ans, nous sommes passés de
cent étudiants à plus d'un millier cette année. Ces deux dernières années, la
croissance a été de 20 %. Nous avons maintenant 11 enseignants permanents
qui travaillent là-bas et nos professeurs basés en France s'y rendent pour
donner des cours. Au départ, nous n'avions qu'un bâtiment ; à présent,
nous en possédons trois dans le centre économique de Dakar. Et nous accueillons
de plus en plus d'étudiants d'autres pays d'Afrique subsaharienne: des
Ivoiriens, des Togolais, etc.
Les programmes sont-ils les
mêmes qu'en France?
Nous allons de plus en plus vers des
programmes hybrides qui n'existent pas en France. Des cursus qui mêlent
ingénierie et management. Nous avons par exemple lancé un bachelor
agroalimentaire en partenariat avec l'Isara-Lyon, une école d'ingénieurs
française, afin de former des cadres moyens, très recherchés au Sénégal. Cette
hybridation des programmes est extrêmement porteuse en Afrique, puisque les
entreprises en forte croissance cherchent des diplômés de niveau bac+3 qui ont
des compétences transverses. D'ailleurs, cela nous donne des idées pour la
France.
Les écoles françaises
implantées en Afrique semblent très liées aux grandes entreprises présentes sur
place. Est-ce le cas pour vous?
Au début, ce n'était pas le cas.
Mais ça l'est de plus en plus. Nous avons construit des programmes en fonction
des besoins des entreprises du Sénégal. L'objectif est d'avoir une forte
connexion avec le monde économique local, tout en ayant une approche
internationale. Nous avons des partenariats avec des entreprises comme Orange,
le groupe Bolloré, Hilti ou CMA CGM. Ces sociétés possèdent de gros marchés et
cherchent de la main-d'œuvre localement. Nous adaptons nos programmes. Par
exemple, depuis que des ressources pétrolières ont été découvertes au large du
Sénégal, nous avons lancé des cursus de formation adaptés. Ces grandes
entreprises font partie de notre comité stratégique. En septembre 2018, nous
lancerons un bachelor en secrétariat de direction, car les patrons des grands
groupes nous ont fait savoir qu'ils avaient besoin de cette main-d'œuvre.
Quand Harvard paie ses
diplômés pour aller en Afrique
La ruée des établissements
d'enseignement supérieur vers l'Afrique est un phénomène mondial. Signe
révélateur de cet engouement, l'arrivée en Tunisie, il y a tout juste un an, de
la prestigieuse université américaine Harvard, qui a ouvert un centre d'études
consacré au Moyen-Orient. Mais son intérêt pour le continent africain ne se
limite pas à cette installation. Le 31 janvier dernier, l'école de
commerce de Harvard, la Harvard Business School (HBS), a annoncé la création
d'un programme de bourses d'un genre nouveau: un complément de salaire pour ses
diplômés qui décideraient d'aller travailler en Afrique.
Cette dotation «est conçue pour
combler l'écart entre le salaire annuel du bénéficiaire et un revenu de
100.000 dollars» (revenu auquel est censé prétendre un diplômé de
Harvard), indique l'université. Les diplômés qui en bénéficieront pourront
toucher jusqu'à 50.000 dollars par an, dans la limite de 150.000 dollars
par personne et ce pendant cinq ans après l'obtention de leur diplôme. «Nous
voulons soutenir nos diplômés qui veulent s'investir dans les marchés
émergents», explique Chad Losee, directeur général des admissions et de l'aide
financière à Harvard. Selon lui, «ce programme va aider à attirer les meilleurs
talents en Afrique».
Cet article est publié dans
l'édition du Figaro du 27/02/2018. Accédez à sa version
PDF en cliquant ici
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Nouveau procès de Redoine Faïd, «petit caïd» devenu grand
bandit (27.02.2018)
- Par Valentine
Arama
- Mis à jour le 27/02/2018 à 09:58
- Publié le 27/02/2018 à 06:00
Redoine Faïd et ses co-accusés
de retour devant la justice
Huit hommes dont Redoine Faïd,
comparaissent en appel à partir de mardi 27 février à la cour d'assises de Paris.
Ils sont jugés pour tentative de braquage, fuite sur l'autoroute et surtout
pour le meurtre d'Aurélie Fouquet, policière de 26 ans
VIDÉO - Huit hommes, dont le
braqueur multirécidiviste Redoine Faïd, sont rejugés à partir de ce mardi aux
assises de Paris pour une attaque ratée de fourgon blindé en mai 2010, qui
s'était soldée par la mort d'une policière municipale.
Il n'a cessé de clamer son
innocence dans cette affaire. Condamné à dix-huit ans de prison en mars 2016, Redoine
Faïd a été déclaré coupable pour avoir participé au projet de braquage d'un
fourgon blindé, qui a coûté la vie à Aurélie Fouquet, policière municipale de
26 ans, le 20 mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne). Jugé pour sa
participation au braquage, «association de malfaiteurs» et «détention d'armes»,
il est accusé d'avoir été en lien avec les principaux protagonistes de cette
affaire, originaires, comme lui, de la ville de Creil (Oise), qu'il a pour la
plupart côtoyés derrière les barreaux. Désigné par le président comme le principal «cerveau» de l'opération, Redoine Faïd,
habitué des tribunaux, avait pourtant employé toute son énergie à répéter à
quel point il était «étranger» à ce braquage avorté.
Les faits remontent au 20 mai
2010, quand des policiers repèrent une camionnette blanche dont la carrosserie
présente deux traces ressemblant à des impacts de balles. L'un d'entre eux sort
de son véhicule pour un contrôle et voit alors le conducteur se baisser. Il
sort son arme juste avant que la camionnette ne démarre en trombe.
S'engage alors une course-poursuite à grand renfort de
jets d'extincteurs, de tirs de Kalachnikov et de pistolets-mitrailleurs. Les
premiers policiers sont semés mais «entiers». Les fuyards poursuivent leur
folle embardée et croisent la route de policiers municipaux de
Villiers-sur-Marne. Ils prennent leur véhicule pour cible, qui essuie une
vingtaine de tirs. Les deux policiers à bord sont grièvement blessés. Quelques
heures plus tard, la policière Aurélie Fouquet succombera à ses blessures.
Entre repentance et fuite
2010 sonnait pourtant comme un
renouveau pour Redoine Faïd. Après dix ans de détention pour plusieurs faits
criminels, l'ancien braqueur assure qu'il est repenti. Il vient de publier un
livre intitulé Braqueur: des cités au grand banditisme et
court les plateaux de télévision pour raconter son histoire. Mais son passé le
rattrape. Les enquêteurs découvrent une vidéosurveillance dans laquelle il
apparaît la veille du braquage, dans un véhicule identifié comme étant le sien.
Devenu suspect, Redoine Faïd prend la fuite. Les enquêteurs mettront six
mois à l'interpeller. Le 28 juin 2011, alors qu'il est attablé à la terrasse
d'un café à Villeneuve d'Ascq (Nord), des policiers le reconnaissent et
procèdent à son arrestation. Il est incarcéré à la maison d'arrêt de Sequedin,
près de Lille.
De ce moment au procès de mars
2016, Redoine Faïd soutiendra qu'il est «innocent de A à Z». Une posture qu'il
compte maintenir à l'occasion de ce nouveau procès en appel, son sixième aux
assises. Son avocat, Me Joseph Cohen-Sabban, s'appliquera néanmoins à ce qu'il
soit jugé sur des faits et non sur «qui il est». «C'est une personne qui capte
la lumière dès qu'il rentre dans une salle d'audience», affirme son conseil,
qui le décrit comme «combatif». «C'est pour cette raison que je lui ai suggeré
de faire profil bas», continue l'avocat. Et d'ajouter: «Même si je doute
grandement de sa capacité à ne pas la ramener pendant les sept semaines de
procès».
«L'objectif va être de démontrer
que le dossier est vide et qu'à part le fait qu'il ait rencontré les personnes
impliquées la veille, il n'y a aucun moyen d'affirmer qu'il était présent au
moment des faits», note Me Cohen-Sabban, qui compte plaider l'acquittement.
Pour Me Raphael Chiche, qui défendra également Redoine Faïd, il y a eu un
renversement «total» de la charge de la preuve. «Il y a un élément - le fait
qu'on le voit la veille sur des images de vidéosurveillance - puis on a brodé
autour», explique Me Chiche. Ce dernier, qui rappelle que Redoine Faïd n'a
jamais été mis en cause ni par son ADN, ni par les témoins, assure qu'un
«environnement» a été créé pour le lier à ses co-accusés. «On a dit que ce
braquage portait sa signature, puis à partir de la seule vidéo surveillance on
a déroulé une simple hypothèse. C'est cette hypothèse que l'on va combattre».
Me Cohen-Sabban concède toutefois que même avec une relaxe, l'horizon de
Redoine Faïd reste sombre, «étant donné le nombre d'affaires dans lesquelles il
est impliqué».
L'évasion spectaculaire
Arrêté plusieurs fois pour des
faits de braquage, Redoine Faïd est condamné une première fois en 1999 à
dix-huit ans de réclusion. S'il profite en 2009 d'une remise de peine, la
liberté sera de courte durée. Incarcéré en 2011, le braqueur comparaît à nouveau en mars 2017 pour
s'être évadé de sa prison de Sequedin. En effet, le 13 avril 2013, Redoine Faïd
prend quatre membres du personnel pénitentiaire en otage, fait exploser cinq
portes de sécurité avant d'embarquer à bord d'une voiture rapide et de
disparaître dans la nature. L'évasion, préparée par Faïd lui-même, a duré moins
d'une demi-heure. Il est alors accusé de «récidive de destruction en bande organisée
du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes», «récidive
d'évasion en bande organisée», «port prohibé d'arme» et «détention arbitraire
d'otage pour faciliter un crime». Il écopera de dix ans de réclusion criminelle.
À cette peine est donc venu
s'ajouter le jugement de mars 2016, dans l'affaire du braquage avorté. Si l'avocat
général avait requis vingt-deux ans avec deux-tiers de peine de sûreté, «le
meilleur moyen de s'assurer de l'absence de récidive», Redoine Faïd sera
finalement condamné à dix-huit ans de prison. Pour Me Cohen-Sabban, aucun
doute: «On a voulu s'assurer qu'il passerait le reste de sa vie derrière les
barreaux».
Sept autres accusés impliqués
dans l'affaire comparaissent en appel
● Daouda Baba,
reconnu coupable du meurtre d'Aurélie Fouquet, a été condamné à vingt ans de
prison. Son ADN a été retrouvé sur une arme. Il portait des marques de
brûlures, on le soupçonne d'être à l'origine de l'incendie du fourgon impliqué
le 20 mai.
● Malek Khider, a été
condamné à quinze ans de prison pour association de malfaiteurs. Il a avoué
qu'il devait participer au braquage de Villiers-sur-Marne, mais assure ne pas
avoir été dans la fourgonnette .
● Rabia Hideur,
acquitté du meurtre de la policière, a été déclaré coupable d'association de
malfaiteurs et condamné à dix ans de prison. Son ADN a été retrouvé sur la
crosse d'une Kalachnikov. Il a également été reconnu par un témoin comme étant
le passager du fourgon blanc.
● Olivier Garnier, a
été condamné à cinq ans de prison pour participation à une association de
malfaiteurs en bande organisée. Il est accusé d'avoir eu un rôle logistique
dans la fabrication d'explosifs qui devaient être utilisés dans l'attaque de fourgon.
● William Mosheh, a
été condamné à cinq ans de prison pour participation à une association de
malfaiteurs en bande organisée. Son ADN a été retrouvé sur une kalachnikov.
● Olivier Tracoulat,
reconnu coupable du meurtre d'Aurélie Fouquet, a été condamné à 30 ans de
prison. Présumé mort, il n'a cependant jamais été retrouvé. Son cas sera à
nouveau étudié en appel.
● Jean-Claude Bisel,
reconnu coupable de recel de malfaiteurs il est condamné à un an de prison. Il
a avoué avoir veillé sur Olivier Tracoulat blessé la nuit de la fusillade. Il
comparaît à nouveau. Un appel du parquet, qui a estimé que les peines n'étaient
pas suffisantes.
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Xi Jinping, prêt à devenir «empereur à vie» de Chine (26.02.2018)
Le Parti communiste chinois
s'apprête à lever la limitation de deux mandats, renforçant les craintes d'une
dérive maoïste du régime.
De notre correspondant à Pékin
«Ma mère m'avait fait promettre
de me marier avant la fin du mandat de Xi Jinping. Me voilà
soulagé…», ironisait dimanche un internaute chinois. Évoquée depuis des mois,
la possibilité que le maître de Pékin devienne empereur à vie est à présent
plus réelle que jamais, et fait craindre à certains que la Chine ne renoue avec
les démons de l'époque maoïste.
Celui qui était déjà le
dirigeant le plus puissant depuis Mao Tsé-toung pourra désormais
rester au sommet du pays aussi longtemps qu'il lui plaira. Le Comité central du
Parti communiste chinois (PCC) a en effet proposé de supprimer de la
Constitution l'obligation pour un président de ne «pas exercer plus de deux
mandats consécutifs» de cinq ans. La
mesure sera, sauf tremblement de terre, adoptée par des députés inféodés
au régime lors de la session annuelle plénière de l'Assemblée nationale
populaire (ANP), qui s'ouvre le 5 mars.
«Cette mesure crée la panique
tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du régime»
Zhang Lifan, un historien
indépendant basé à Pékin
Nommé président de la République
populaire de Chine en 2013, Xi Jinping n'aura donc pas à quitter cette fonction
comme prévu en 2023. Âgé de 64 ans, il cherchera aussi, selon toute
probabilité, à prolonger la durée de ses postes de secrétaire général du PCC
- il a été sacré une deuxième fois lors du dernier Congrès
d'octobre - et de chef des armées, qui lui confèrent un pouvoir encore
plus important que celui de président. Seule une règle non écrite de départ à
la retraite à 68 ans pourrait le limiter. Mais il semble bien parti pour
s'en affranchir.
La modification de la
Constitution marque une rupture spectaculaire avec les principes de succession
suivis par le régime depuis
la mort de Deng Xiaoping, afin de garantir la stabilité du régime. Et
d'éviter qu'après le règne impitoyable de Mao, qui avait favorisé les luttes
entre factions et rendu le pays exsangue, un nouveau dictateur s'accroche
indéfiniment au pouvoir. Au bout de dix ans, les prédécesseurs de Xi Jinping
- Jiang Zemin et Hu Jintao - avaient ainsi quitté la tête de l'État,
du Parti et de l'armée. «Cette mesure, qui semble rétablir le présidentialisme
à vie, est l'un des événements politiques les plus importants depuis le
lancement des réformes économiques à la fin des années 1970: elle crée la
panique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du régime», souligne Zhang Lifan,
un historien indépendant basé à Pékin.
Les experts craignent qu'en
l'absence de tout contre-pouvoir face à son leader, qui fait l'objet d'un culte
de la personnalité croissant, la Chine bascule dans l'arbitraire
Les experts craignent qu'en
l'absence de tout contre-pouvoir face à son leader, qui fait l'objet d'un culte
de la personnalité croissant, la Chine bascule dans l'arbitraire. Comme sous
Mao, inventeur du catastrophique «Grand Bond en avant», «seule une voix
décidera du sort de près de 1,4 milliard d'habitants» et risquera de commettre
de lourdes erreurs, s'inquiète Willy Lam, politologue à l'université chinoise
de Hongkong, pour qui un retour au maoïsme serait un «désastre». «Il faut
espérer que Xi Jinping écoute ses conseillers, sinon la Chine fait face à de
graves dangers», abonde Jean-Pierre Cabestan, sinologue à l'Université baptiste
de Hongkong. Mais il est devenu périlleux de s'opposer à un dirigeant qui
concentre dans ses mains la plupart des pouvoirs du pays. Et qui a obtenu un
statut équivalent à celui de Mao, le fondateur du régime, en faisant inscrire
sa «pensée» dans la charte du Parti.
«L'empereur
rouge» avait déjà envoyé un signal clair en ne désignant pas de
successeur, lors du dernier Congrès, contrairement à ce qu'avait fait son
prédécesseur après son premier mandat. Mais Xi Jinping, qui s'est fait beaucoup
d'ennemis avec sa vaste campagne anticorruption, «n'a pas d'autre choix que de
rester au pouvoir», estime Jean-Pierre Cabestan. Et il est le seul, en tenant
le pays d'une main de fer, «à être capable de mener les réformes annoncées et à
pouvoir éviter - ou gérer - une contestation sociale», ajoute cet
expert, alors que la tendance est au ralentissement économique.
La population, abreuvée
quotidiennement de propagande, soutient dans l'ensemble un dirigeant qui a
promis de rendre à la Chine sa grandeur, en en faisant une superpuissance «moderne»
Pour l'heure, Xi Jinping a
terrassé ses rivaux, qui en sont réduits à espérer qu'une crise économique ou
géopolitique l'affaiblisse. Quant à la population, abreuvée quotidiennement de
propagande, elle soutient dans l'ensemble un dirigeant qui a promis de rendre à
la Chine sa grandeur, en en faisant une superpuissance «moderne» et dotée d'une
armée de «classe mondiale».
Mais le prix à payer est élevé,
tant Xi Jinping a accru son emprise sur la société civile depuis son arrivée
aux manettes, fin 2012. Certains observateurs redoutent qu'il profite de sa
toute-puissance pour resserrer davantage la vis. «Je suppose que sa priorité
sera de poursuivre la répression», qui s'est notamment abattue sur les
militants des droits de l'homme et les avocats, pronostique ainsi Sam Crane,
spécialiste de l'histoire chinoise du Williams College, aux États-Unis. La
presse, les religions ou les ONG sont par ailleurs étroitement surveillées. Et
plus, généralement, toute voix contestataire est muselée ou emprisonnée.
L'annonce de la mesure a
toutefois provoqué de nombreux remous sur la toile chinoise. Plusieurs
internautes ont publié sur les réseaux sociaux des commentaires acerbes
- vite effacés et bloqués par les autorités -, comparant parfois le
système chinois à la dynastie nord-coréenne, où les Kim dirigent le pays
jusqu'à leur mort. D'autres ont diffusé des images de Winnie l'ourson
- dont l'apparence débonnaire évoque à leurs yeux celle du
dirigeant chinois -coiffé d'une couronne d'empereur. Pas sûr que cela
suffise à freiner la détermination de Xi Jinping.
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Louis Gautier : «Les djihadistes gardent un patrimoine
de haine intact» (26.02.2018)
INTERVIEW - Le secrétaire général
de la défense et de la sécurité nationale analyse la menace terroriste après la
défaite de Daech.
Louis Gautier est secrétaire
général de la défense et de la sécurité nationale depuis octobre 2014. À la
tête de cet organisme interministériel rattaché au premier ministre, il a géré en
direct les principales crises de ces dernières années.
LE FIGARO. - Quelles sont les
conséquences du recul de Daech au Levant pour la France?
Louis GAUTIER. - Ce
n'est pas un recul, c'est une défaite. Le projet de Daech, qui consistait à
installer un califat islamiste sur un vaste territoire au nord de l'Irak et en
Syrie, a vécu. Si nous n'avions pas agi, nous aurions laissé se développer un
monstre. Après avoir fait main basse sur des gisements pétroliers en Irak,
Daech disposait de moyens financiers considérables. Sa capacité à se projeter
en faisait une organisation terriblement dangereuse. Par ailleurs, ses succès
militaires initiaux exerçaient une attraction magnétique, comme en attestent
les 20.000 combattants étrangers, dont 1300 Français, qui ont rejoint ses
rangs. Il fallait détruire, sur place, cette puissance maléfique, propageant la
mort et la haine autour d'elle.
Sa défaite n'annonce pas pour
autant la fin du djihadisme dans la région…
«Si la stratégie de Daech a
échoué, celle d'al-Qaida, qui consiste à adouber des groupes terroristes à
travers le monde, fonctionne encore très bien»
Non, bien sûr. Si la stratégie de
Daech a échoué, celle
d'al-Qaida, qui consiste à adouber des groupes terroristes à travers le
monde, fonctionne encore très bien. Devant sa défaite annoncée, Daech a
également changé de méthode. Aujourd'hui retranchée dans la moyenne vallée de
l'Euphrate, elle procède désormais à des actions de guérilla et à des attentats
sporadiques.
En Irak et aussi ailleurs,
non?
Nous avons réussi à éviter que la
Libye devienne un nouveau sanctuaire de Daech. L'organisation est également
présente dans le Sinaï égyptien ou au Mali avec le groupe État islamique dans
le Grand Sahara. Par ailleurs, elle a déjà essaimé en Asie: en Afghanistan, au
Bangladesh, aux Philippines, en Malaisie… Al-Qaida avait accordé des franchises
- Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique), Aqpa (al-Qaida dans la Péninsule
arabique). Daech l'imite aujourd'hui.
Le
retour de djihadistes vers le Maghreb et l'Europe constitue un
autre sujet de préoccupation pour notre sécurité. Daech fait toujours peser sur
la France le risque d'une menace projetée de l'extérieur et celui d'une menace
endogène, pas forcément structurée mais non moins redoutable. Il existe une
porosité entre ces deux types de menace, à travers des réseaux de
radicalisation et de possibles cellules dormantes.
Jusqu'à quel point cette
menace endogène peut-elle profiter de l'échec au Levant?
Les idéologues de Daech ont perdu
leur assurance. Leur discours désormais est celui de vaincus. Techniquement,
ils n'ont plus les mêmes moyens financiers et les mêmes relais pour attirer de
nouvelles recrues. Depuis la prise de Mossoul et de Raqqa, leur propagande est
en berne. Mais leur extrémisme continue à travailler nos sociétés.
L'organisation a utilisé divers moyens asymétriques pour gagner des combats et
frapper les esprits: multiplication des attentats, recours aux drones, tentative
de militariser des engins chimiques… Surtout, joignant à la violence physique
la violence psychologique, elle a cherché à produire un effet de sidération. La
graduation dans l'horreur vise à saper notre paix civile: attaque à la
kalachnikov, kamikazes, voiture-bélier, femmes mercenaires et peut-être demain
enfants terroristes. Les terroristes de Daech ont pris nos sociétés à
contre-pied, infligeant un démenti cinglant aux théoriciens d'une
mondialisation heureuse. Les milliers de djihadistes survivants gardent un
patrimoine de haine et un fanatisme intact. Ces soldats d'une cause perdue
d'avance peuvent-ils revenir en arrière, seront-ils un jour récupérables?
«Les terroristes agissent de
façon opportuniste et indiscriminée»
Comment expliquez-vous le fait
qu'il n'y a pas eu d'attentats en France depuis longtemps?
L'attentat
de Nice en juillet 2016 n'est pas si lointain et une vague
d'attentats a touché l'Europe, de Manchester à Barcelone, en 2017. En France,
depuis 2015, nous avons considérablement revu et renforcé les dispositifs de
protection et de prévention. Sur le plan interministériel, le SGDSN a coordonné
cet effort dont l'expression la plus connue est Vigipirate. Des moyens
supplémentaires ont été accordés à la police et aux services de renseignements.
La surveillance des réseaux radicalisés et la lutte contre la propagande
djihadiste ont porté leurs fruits, quand on regarde le nombre d'entreprises
terroristes avortées ou déjouées par nos services, en particulier la DGSI.
Chaque année, en effet, entre dix et vingt projets conspiratifs plus ou moins
élaborés ont été démantelés en France (deux
projets d'attentats ont été déjoués depuis le 1er janvier, a annoncé
dimanche le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, NDLR). Cela dit,
nous ne sommes pas au bout de nos peines. Il va falloir surtout inscrire les
efforts dans la durée, ne pas relâcher notre vigilance en ce qui concerne le
phénomène de radicalisation ou la surveillance, une fois leur peine purgée, des
individus condamnés pour s'être rendus en Irak ou en Syrie.
La France est-elle toujours la
cible principale des terroristes?
Elle a été, c'est un fait, la
première ciblée à partir de 2014. Mais les attentats qui depuis ont frappé
l'Europe prouvent que les terroristes agissent de façon opportuniste et
indiscriminée. Les États-Unis pensaient être à l'abri: ils ont été visés, en
décembre 2015, à
San Bernardino. Dès 2015, je disais aux Américains, aux Britanniques
comme à mes autres collègues européens qu'il ne fallait pas s'arrêter à des
explications simplistes, comme le passé colonial de la France, son
engagement militaire au Mali ou notre conception de la laïcité.
Tous nous étions susceptibles d'être frappés un jour. L'intensification de la
coopération européenne doit se poursuivre, progresser dans le sens d'une Union
de la sécurité.
La fin de Daech
permettra-t-elle à la France de revenir sur le dossier diplomatique syrien?
«Pour nous, la lutte contre
Daech était l'unique objectif de notre engagement en Syrie. Pour d'autres, elle
n'était qu'un prétexte pour revenir dans le jeu régional»
La partie est de toute façon très
difficile pour la France et la coalition, car elle dépend de très nombreux
acteurs - Turquie, Iran, Arabie saoudite, Russie, Israël - dont les agendas
militaires et diplomatiques divergent. Pour nous, la lutte contre Daech était
l'unique objectif de notre engagement en Syrie. Pour d'autres, elle n'était
qu'un prétexte pour revenir dans le jeu régional. La France, membre permanent
du Conseil de sécurité de l'ONU, essaie de rechercher une solution politique
pour la Syrie, accablée par sept ans de guerre et confrontée au risque d'une
catastrophe humanitaire.
Tirez-vous d'autres leçons de
la victoire de la coalition?
La société française a démontré
une grande sagesse et sa résilience face au choc. Après chaque attentat - Charlie
Hebdo, Saint-Quentin-Fallavier, le Bataclan, Saint-Étienne-du-Rouvray,
Nice -, je me suis demandé si cette ligne de résistance allait céder. Mais les
Français ont fait preuve de discernement. Le pays a été fort dans l'épreuve. La
France a serré les rangs derrière sa police et son armée. Le consensus forgé
sur la défense nationale sous la Ve République a joué à plein dans la
lutte contre-terroriste, sur les théâtres de conflit comme sur notre
territoire. Ce capital national de confiance, il faut le préserver.
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Syrie : de nouveaux bombardements malgré la trêve humanitaire
(27.02.2018)
- Par Le
figaro.fr
- Mis à jour le 27/02/2018 à 16:39
- Publié le 27/02/2018 à 10:14
Syrie : malgré l’annonce d’une
trêve temporaire décrétée par Moscou, la reprise des combats dans la fiefs
rebelle de la Goutha orientale a été annoncé par l'ONU. Un enfant civil a été
tué quelques heures après le début de la trêve.
VIDÉO - Une trêve humanitaire
devait entrer en vigueur ce mardi dans la Ghouta, dernière poche de résistance
au régime de Bachar el-Assad. Après ces nouveaux raids, la communauté
internationale appelle à «reprendre le dialogue».
«Cette trêve est une farce»,
assurait un habitant de la Ghouta Samer al-Bouydani à l'AFP. Ce mardi matin
entrait en vigueur une trêve humanitaire quotidienne dans l'enclave rebelle
assiégée de la Ghouta orientale. Annoncée par la Russie, elle devait permettre
aux habitants de cette banlieue est de Damas d'évacuer les blessés. Mais des
raids et des tirs de roquette ont été observés quelques minutes après son début
officiel. Un premier décès a été déclaré. Il s'ajoute aux 560 victimes civiles
morts lors de cette violente campagne aérienne du régime, entamée il y a dix
jours.
La pause humanitaire était censée
être appliquée quotidiennement pendant cinq heures, entre 9 et 14 heures. Des
«couloirs humanitaires» devaient également être mis en place pour permettre
l'évacuation des civils, d'après le ministre russe de la Défense, Sergueï
Choïgou.
Selon un correspondant de l'AFP à
Douma, la plus grande ville de la Ghouta orientale, ainsi que l'Observatoire
syrien des droits de l'homme (OSDH), la nuit avait pourtant été calme, mise à
part quelques tirs d'artillerie qui ont résonné juste avant l'entrée en vigueur
de la trêve.
1000 personnes attendant une
évacuation médicale
«Le régime syrien a lancé depuis
9h neuf frappes au total, dont six obus d'artillerie, deux barils d'explosifs
et un raid aérien», a regretté le représentant de l'OSDH. Ce qu'a rapidement
confirmé l'ONU: «Nous constatons que les combats continuent alors que je vous
parle, ce qui rend impossible» l'envoi de convois d'aide, a déclaré Jens
Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de
l'ONU (Ocha) à Genève.
L'agence officielle Sana a de son
côté fait état de tirs de roquettes par les rebelles visant les couloirs
humanitaires au niveau du camp d'Al-Rafidain dans le but d'empêcher les civils
de quitter la région. À la question de savoir lequel des deux camps avait rompu
la trêve, le porte-parole d'Ocha a répondu que «ce n'était pas vraiment le
problème des humanitaires». Le porte-parole de l'Organisation mondiale de la
santé (OMS) Tarik Jasarevic a par ailleurs fait état d'une liste de 1000
personnes attendant une évacuation médicale de la zone, dont 600 dans un état
«modéré à grave».
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pour l'ONU, la Ghouta est devenue «l'enfer sur Terre»
Tout en dénonçant la violation de
la trêve, des factions rebelles se sont engagées dans une lettre adressée à
l'ONU à «expulser» des combattants djihadistes en contrepartie de l'application
de la pause humanitaire. Les groupes Faylaq al-Rahmane, Jaich al-Islam et Ahrar
al-Cham ainsi que des représentants de la société civile dans ce dernier
bastion antirégime aux portes de la capitale ont fait part de leur engagement à
«évacuer les combattants de Hayat Tahrir al Cham, du Front al-Nosra et
d'al-Qaida ainsi que leurs proches dans un délai de 15 jours à partir de
l'entrée en vigueur de la trêve (...)»
Les groupes rebelles ont aussi
exhorté l'ONU à œuvrer en faveur d'une entrée des aides humanitaires de manière
«organisée, sûre et régulière» susceptible de satisfaire les «besoins
alimentaires et médicaux des 400.000 habitants». Ils ont demandé l'évacuation
des blessés et des malades graves vers «des hôpitaux en dehors des zones
contrôlées par le régime, sous la protection de l'ONU et de la Croix-Rouge
internationale.»
Le ministre français des Affaires
étrangères Jean-Yves Le Drian, qui s'est rendu à Moscou ce mardi, a appelé le
régime de Bachar el-Assad à «accepter» la trêve humanitaire, qui constitue
selon lui une occasion de «reprendre le dialogue». «Il faut aller plus loin»,
notamment pour que «les évacuations médicales dans les cas les plus critiques
soient rendues possibles», a-t-il insisté, avant de poursuivre: «Nous
souhaitons trouver la forme d'un mécanisme de surveillance de la trêve»,
ajoutant qu'il fallait en profiter «pour reprendre le dialogue sous l'égide des
Nations unies.»
De son côté, le porte-parole du
Kremlin, Dmitri Peskov, a rétorqué que l'avenir de la trêve dépendait «de la
manière dont se comportent les groupes terroristes, s'ils continuent à faire
feu, s'ils poursuivent leurs provocations». Sceptique, Sergueï Lavrov, chef de
la diplomatie russe, a estimé qu'il fallait «vérifier dans la pratique à quel
point les assurances des groupes armés quant au respect de la résolution de
l'ONU correspondent à leurs intentions.»
«La Russie nous tue tous les
jours»
Pour les habitants de cette
dernière poche de résistance au régime de Bachar el-Assad, la décision de
Moscou était de la poudre aux yeux. «La Russie nous tue tous les jours et nous
bombarde tous les jours», assure à nouveau à l'AFP Samer al-Bouydani. «Je ne
peux pas faire confiance à ses auteurs pour quitter (la Ghouta) avec ma famille
(à travers les couloirs). Si j'accepte de sortir, (le régime) m'enrôlera
immédiatement dans l'armée pour combattre d'autres Syriens», regrette-t-il. Un
autre résistant, Abou Adnan, abonde en ce sens: «Cette trêve n'a pas de sens,
c'est une proposition vouée à l'échec», lâche-t-il à l'AFP, avant d'ajouter:
«Les Russes font désormais partie de la bataille, nous ne pouvons pas leur
faire confiance».
» LIRE AUSSI - Syrie:
six années d'impuissance face aux armes chimiques
Assiégée depuis 2013, la région
et ses quelque 400.000 habitants subissent, en sus des bombardements, pénuries
de nourritures et de médicaments. Ces bombardements interviennent dans un
contexte de nouveaux soupçons sur l'usage
par le régime d'armes chimiques. Dimanche soir, 14 cas de suffocation, dont
celui d'un enfant, qui est décédé, ont été rapportés par l'OSDH, après un
bombardement du régime.
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Internet, nouvelle arme des États-Unis contre le régime
cubain (27.02.2018)
La Havane dénonce une nouvelle
guerre froide, alors que Washington veut élargir l'accès à l'Internet sur
l'île.
Tout a commencé officiellement le
23 janvier dernier. Les États-Unis ont annoncé la création d'une commission
gouvernementale chargée de connecter
gratuitement Cuba à Internet. Nom de code: «Cuba Internet Task Force».
Au début février, ladite commission s'est réunie dans le plus grand secret à
Washington pour élaborer son plan. Rien n'a filtré sur les moyens
employés, ni sur la façon dont les Américains entendent brancher Cuba à
leur réseau. «Philanthropie ou subversion?», a titré le lendemain
ironiquement l'organe officiel du Parti communiste cubain, Granma.
Comme le souligne le quotidien
dans son édition du 24 janvier dernier «La création d'une force opérationnelle
sur Internet contre Cuba […] ouvre la voie au retour à une politique de guerre
froide ratée que les deux pays avaient tenté de surmonter depuis le 17 décembre
2014.» Seule certitude, le projet d'«Internet Task Force» a été créé par le
département d'État. Il est géré par l'agence de développement Agency for
International Development (Usaid) et l'Office de radiodiffusion vers Cuba
(Office of Cuba Broadcasting), impliqués dans plusieurs tentatives de
déstabilisation du régime castriste. Selon un communiqué laconique publié par
l'ambassade américaine à La Havane, l'objectif du State Department est «d'aider
le peuple cubain à profiter du flux d'informations libres et non réglementées».
Au-delà de la détente
américano-cubaine affichée au temps de Barack Obama et des poignées de
main entre officiels américains et cubains, les
États-Unis ont toujours tenté toujours de renverser la dictature communiste.
Comme ce fut le cas entre 2009 et 2012 avec un Twitter à la cubaine, Zunzuneo,
piloté par la CIA et Usaid pour déstabiliser le régime sur le modèle des
printemps arabes. En faisant s'abonner les habitants de l'île à Zunzuneo,
Washington a tenté de fédérer la population pour provoquer des manifestations.
Les Américains ont conçu dans les mêmes années d'autres programmes, comme
Commotion.
Un communiqué de protestation
Ce dernier consistait en la
création de réseaux sans fil dans l'île. Autre tentative, Piramideo, une sorte
de Facebook, par lequel les abonnés cubains pouvaient créer un groupe d'amis.
Des appels à manifester auraient ensuite pu être réalisés via Piramideo. Chaque
fois, la Seguridad del Estado (sécurité d'État. Les services secrets cubains,
NDLR) a détecté les tentatives américaines. Certaines ont empoisonné les
relations entre les deux pays, comme celle de l'emprisonnement d'Alan Gross, un
Américain venu livrer des téléphones satellitaires à la communauté juive de La
Havane.
Cette fois, les autorités
cubaines ont émis un communiqué pour protester contre le plan de «Force
opérationnelle Internet contre Cuba».
Le ministère cubain des Relations
extérieures a dénoncé «des actions subversives et d'ingérence» de la part des
États-Unis. Si cette immixtion américaine est réelle, l'Internet demeure
actuellement très contrôlé dans la plus grande île des Caraïbes. Les connexions
sont très lentes. Elles doivent s'effectuer via des connexions Wi-Fi
payantes, souvent trop chères pour la population, mal sécurisées dans des parcs
publics, où tout un chacun surveille ce que fait le voisin sur son ordinateur
ou sa tablette.
«Les Américains n'ont aucun
intérêt à ce que Cuba s'ouvre trop. Le vrai danger serait alors une immigration
massive»
Un diplomate occidental en poste
à La Havane
Sans oublier la surveillance plus
ou moins discrète des agents de la sécurité d'État. «Avec Internet et les
médias, cubains ou étrangers, le gouvernement cubain n'a jamais su comment
faire. La seule stratégie a toujours été l'interdit», conte un diplomate occidental
en poste à La Havane. Depuis quelques années, le gouvernement de Raul Castro a
montré de timides signes d'ouverture pour brancher l'île, notamment avec l'aide
de la Chine, dont les technologies de contrôle du Web ont été adaptées au petit
frère communiste.
Depuis son arrivée au pouvoir et
même si Cuba n'est plus une priorité pour Washington, Donald Trump a multiplié
les discours hostiles, notamment le 16 juin dernier, et les provocations envers
La Havane. Si la réalisation d'un Internet libre cubain est souhaitable, la
création d'un réseau des réseaux manipulé par la CIA pourrait avoir des
conséquences catastrophiques sur la stabilité du pays et pour l'intérêt même
des États-Unis. «Les Américains n'ont aucun intérêt à ce que Cuba s'ouvre trop.
Le vrai danger serait alors une immigration massive», conte le diplomate.
La création de la «Task Force» de
Trump n'intervient toutefois pas par hasard. À la mi-avril, Raul Castro devrait
céder le pouvoir après un long processus électoral joué d'avance au sein
du parti unique. Un moment où Cuba sera dans une position de faiblesse. À moins
que le président cubain ne voit dans l'ingérence américaine un excellent
prétexte pour repousser encore son départ, prévu initialement à la fin février
de cette année.
Les Américains n'ont aucun
intérêt à ce que Cuba s'ouvre trop. Le vrai danger serait
alors une immigration massive un diplomate occidental en poste à
La Havane
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Turquie: Erdogan critiqué pour avoir incité une petite fille
à mourir en martyr (27.02.2018)
- Par Camille Calvier
- Publié le 27/02/2018 à 15:06
En plein meeting, le président
Turc incite une petite fille à mourir en martyr
Lors d’un congrès de son parti,
le président turc a invité sur scène une petite fille vêtue d’un uniforme
militaire. Il lui a assuré qu’elle serait honorée si elle tombait pour son
pays.
VIDÉO - Lors d'un congrès de
son parti, le président turc a invité sur scène une petite fille vêtue d'un
uniforme militaire. Il lui a assuré qu'elle serait honorée si elle tombait pour
son pays.
La séquence suscite l'indignation
de l'opposition turque. Le 24 février dernier, devant les militants de son
parti (AKP) réunis en congrès dans la ville de Kahramanmaras, au sud de la
Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a invité une petite fille sur scène.
Habillée de l'uniforme militaire des forces spéciales truques, la fillette a
rejoint le dirigeant en pleurant, visiblement intimidée.
«Si elle tombe en martyr, elle
sera recouverte d'un drapeau, si Dieu le veut», a alors lancé le président
Erdogan à la foule, avant d'embrasser la fillette et d'être vivement applaudi
par les militants de son parti islamo-conservateur, qui scandaient: «Chef!
Amenez-nous à Afrine!». Le président appelait en effet à soutenir l'opération
militaire des forces armées turques contre les milices kurdes dans la région
d'Afrine en Syrie. Alors que l'ONU a réclamé une trève en Syrie, Ankara prépare une
nouvelle offensive.
La scène, diffusée en direct à la
télévision nationale, a suscité de vives critiques. «Faire venir une enfant sur
scène devant des milliers de personnes et bénir la mort est une grande erreur.
Aucun enfant ne devrait jamais avoir à être dans l'ombre des armes et le visage
de la guerre», a déclaré Veli Agbaba, le vice-président du parti républicain du
peuple (CHP), principal parti d'opposition, au Daily Telegraph .
Dans la foulée, le parti démocrate des peuples (HPD) a blâmé sur twitter les
propos du président turc qui incitait les enfants à mourir pour la patrie.
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Tariq Ramadan maintenu en détention pour éviter de nouveaux
«faits de viol» (27.02.2018)
- Par Julien Licourt
- Mis à jour le 27/02/2018 à 17:41
- Publié le 27/02/2018 à 16:33
Les juges, qui avaient décidé
jeudi dernier de maintenir le théologien musulman en détention, ont estimé que
le risque de récidive était trop important pour le remettre en liberté. Ils ont
considéré que l'état de santé de celui qui affirme souffrir d'une sclérose en
plaques était parfaitement compatible avec la prison.
Éviter toute pression sur les
victimes, tentative de fuite ou renouvellement des faits. C'est en substance
avec ces arguments que la cour d'appel de Paris a décidé de maintenir en
détention Tariq Ramadan, mis en examen le 2 février dernier pour viol sur deux femmes.
Les magistrats ont estimé que l'état de santé du théologien suisse était
compatible avec la prison.
Les détails de la décision,
révélés par RTL ce mardi, ont pu être consultés par Le Figaro.
L'état de santé de l'islamologue avait été jugé «incompatible avec la
détention» le 13 février dernier par un médecin de la prison de Fleury-Mérogis,
et plusieurs
de ses soutiens avaient annoncé qu'il souffrait d'une sclérose en plaques.
Mais les juges rappellent les conclusions de l'expertise médicale commanditée
par la justice, selon lesquelles ce diagnostic «ne saurait être retenu comme
certain. Tout au plus peut-il être qualifié de possible.» Pour l'expert
mandaté, «la détention ne peut avoir, et n'a pas eu à ce jour, d'effet
aggravant avéré» sur la santé du détenu. Ce dernier n'aurait, selon lui, même
pas besoin d'ambulance: «Rien ne justifie, sur un plan strictement médical, la
nécessité de déplacement en transport sanitaire», estime-t-il.
Les motivations des juges
La contre-indication médicale
évacuée, les magistrats motivent le maintien en détention de Tariq Ramadan par
trois des sept cas prévus par l'article 144 du code de procédure pénale.
Il s'agit pour eux, premièrement, «d'empêcher une pression sur les témoins ou
les victimes». Deuxièmement, de prévenir un risque «particulièrement élevé» de
«fuite hors du territoire national». Les juges estiment que les garanties
offertes par Tariq Ramadan, à savoir un logement prêté par une association à
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), sont insuffisantes. Enfin, troisièmement, afin
de «prévenir le renouvellement» de l'infraction. Les magistrats pensent
qu'étant mis en examen pour viol sur deux femmes, et étant donné que trois
autres ont décrit «un comportement sexuel particulièrement brutal», «il est à
craindre que celui-ci renouvelle les faits de viol s'il était remis en liberté,
fut-ce sous contrôle judiciaire ou assignation à résidence sous surveillance
électronique».
La culpabilité ou l'innocence
restent à établir
Ces éléments avancés ne concluent
pas, pour autant, à une culpabilité de Tariq Ramadan. Il conviendra à l'enquête
de l'établir ou de l'infirmer. Elle devra notamment éclaircir la journée du 9
octobre 2009, jour où l'une des deux supposées victimes affirme avoir été
violée. La défense a en effet fourni à la justice un billet d'avion
Londres-Lyon qui prouverait que Tariq Ramadan n'est arrivé qu'à 18h35 à
l'aéroport. L'islamologue n'arrivant à la conférence où il était invité que
vers 21 heures, reste à établir ce qu'il s'est produit pendant cet intervalle
de temps. Notons qu'il existe des doutes quant au fait que l'islamologue ait
bien utilisé ce billet d'avion.
En attendant les conclusions de
l'enquête, Me Grégoire Leclerc, conseil d'Henda
Ayari, l'une des deux femmes qui affirment avoir été agressées, se
félicite que «la justice n'ait pas cédé aux manœuvres incessantes de Monsieur
Ramadan pour faire croire à un supposé acharnement complotiste». Depuis la
mi-février, une campagne pour sa libération est activement menée, notamment sur
Internet et les réseaux sociaux, mettant en cause la régularité de la procédure
judiciaire. «Nous nous conformons à la fois aux conclusions des experts
indépendants et à des enquêteurs qui ont fait leur travail depuis plusieurs
mois, tout le reste n'étant que fantaisies et intoxications», répond Me Jonas
Haddad, autre représentant de Henda Ayari.
Contactés, les avocats de Tariq
Ramadan n'avaient pas répondu à nos sollicitations au moment de la publication
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