samedi 3 novembre 2018

Islamisme et politique 03.11.2018




Les habitants de Nouvelle-Calédonie sont invités à se prononcer par référendum sur l’indépendance de l’archipel ou leur maintien en France. Les premiers résultats devraient être connus dimanche dans la matinée (heure de Paris).
Sept à vingt-cinq ans de prison. Ce sont les réquisitions à l’encontre à l’encontre de 12 des 18 dirigeants indépendantistes catalans qui vont être jugés prochainement pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces de l’ordre ont dû disperser des jeunes avenue Brossolette, dans le quartier de Terraillon. Une voiture y avait été incendiée quelques minutes plus tôt, entraînant l’intervention des sapeurs-pompiers. Des soldats du feu caillassés à leur arrivée par un groupe d’une dizaine de jeunes. […] Le Progrès
Jeudi soir, deux adolescents emprisonnés à l’Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur ont saccagé une unité de vie. En ce jour de Toussaint, vers 16h30, ces deux mineurs étaient dans le patio de leur unité de vie quand ils s’en sont pris violemment aux surveillants. «Ils ont alors commencé à casser les vitres et […]
Une cascade de délits qui a conduit le tribunal d’Agen, hier, à le condamner à un an de prison et de lourdes amendes. Récit d’une soirée partie complètement en vrille. Cette nuit-là, avenue de Pujols, les policiers effectuent des contrôles en vue d’une soirée animée. Jusqu’à ce qu’un véhicule arrive vers eux, ralentisse, puis accélère […]
Sous le coup d’une expulsion au Maroc suite à la perte de la nationalité belge, Malika El Aroud, que l’on surnomme « La veuve noire du Djihad », vient de faire une demande d’asile politique en Belgique. Et cela devient urgent pour cette femme d’origine marocaine, puisqu’elle est actuellement dans un centre fermé en vue […]
 (…) Une semaine après la mort de Kevin Ribal, un jeune Cannois de 23 ans, un suspect vient de passer sa première nuit en détention provisoire. A l’issue de 48 heures de garde à vue, ce Niçois de 26 ans a été mis en examen pour assassinat par un juge d’instruction de Grasse, ce vendredi […]

Il est scandaleux de piétiner ainsi les symboles de la République. Alors que l’autorité des forces de l’ordre est sans cesse défiée, nous serons sans faiblesse. Je souhaite que les poursuites judiciaires soient fortes. — Christian Estrosi (@cestrosi) November 3, 2018 Le maire LR de Nice Christian Estrosi a annoncé avoir fait annuler ce samedi […]
Il est environ 21h30 quand commence, au niveau de la station Casal Bernocchi, entre les deux Ukrainiens de 23 ans et l’Indien, une discussion qui va très vite prendre un ton de plus en plus vif. Les deux agresseurs crient quelque chose dans une langue étrangère (qui s’avérera plus tard être de l’ukrainien) au jeune […]
Avant l’Autriche, seuls les USA, l’Australie et, en tant qu’unique État européen, la Hongrie avaient jusqu’à présent annoncé leur intention de ne pas adhérer au « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » qui doit être signé les 10 et 11 décembre dans le cadre d’une conférence de l’ONU à Marrakech (Maroc). Mais le […]
Une femme du Kentucky pourrait faire l’objet d’une enquête pour fausse déclaration de viol contre le juge de la Cour suprême Brett Kavanaugh. Une femme du Kentucky pourrait faire l’objet d’une enquête après qu’elle aurait admis avoir déposé une fausse plainte pour viol contre le juge Brett Kavanaugh, actuellement à la Cour suprême, ont rapporté plusieurs […]
Tout laisse à penser que plus aucun TER n’empruntera le tronçon entre Angoulême et Saillat-sur-Vienne (Haute-Vienne). « Un cas d’école », souligne, dans sa chronique, Frédéric Potet, journaliste au « Monde ». Ubu travaille à la SNCF, il est chef de gare à Ruelle-sur-Touvre (Charente), près d’Angoulême. Cette petite ville de 7 500 habitants a […]
Un gang, dirigé par un financier de l’attaque du 11-Septembre, démantelé en Espagne Samedi, la police espagnole a annoncé le démantèlement d’un gang dirigé par un ressortissant algérien qui avait été incarcéré pour avoir aidé au financement de l’attentat du 11-Septembre. La police espagnole a annoncé samedi le démantèlement d’un gang spécialisé dans la reproduction […]
Le premier ministre français, qui avait salué la veille la mémoire du père de l’indépendance Ho Chi Minh dans le livre d’or signé à Hanoï, a aussi salué celle des « soldats vietnamiens qui se sont battus pour l’indépendance » d’un pays qui était alors une colonie française. Aucun responsable vietnamien n’avait cependant fait le […]
03/11/2018 Une mineure de 13 ans mise en examen pour avoir jeté de l’acide sur un policier le soir d’Halloween Une adolescente de 13 ans, soupçonnée d’avoir jeté de l’acide sur un policier le soir d’Halloween à Montgeron (Essonne), le blessant légèrement à la main, a été mise en examen vendredi, a-t-on appris samedi auprès […]
(…) Le profil de ce musulman non pratiquant inquiète d’autant qu’il a tenu des propos qui font froid dans le dos. Il invoque la charia, la loi islamique. «  Le divorce c’est non, en ce qui concerne la religion !  » maintenait-il encore, mardi, devant le juge. «  S i je suivais la religion, je serais obligé de l’égorger,  » avait-il […]
Dans un entretien au Magazine littéraire, vous posiez la question : « En quoi l’islam a-t-il été utile à l’humanité ? » . Que répondriez-vous ? Il s’agit de la formulation un peu brutale d’une autre question : en quoi sommes-nous universels, et le sommes-nous encore ? La réponse pourrait être la suivante : nous voulons à la […]
03/11/2018 Le meurtrier présumé et mari de Razia, Afghane de 34 ans poignardée à mort mardi en pleine rue à Besançon (Doubs), a été arrêté vendredi à l’aéroport d’Athènes. Le drame avait suscité une vive émotion. L’homme a été placé en garde à vue et devrait être incarcéré dans l’attente de son extradition Trois jours […]

Ado blessé par un tir de lanceur de balle à Rennes: la famille porte plainte
Espagne : démantèlement d'un gang dirigé par un financier des attentats du 11 septembre
Agression d'un policier dans le Var : 2 ados présentés à un juge
Drôme: 20 clandestins pakistanais interceptés
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Allemagne : un élu sauve un adversaire politique
Essonne : une ado de 13 ans mise en examen
Pakistan : l'avocat d'Asia Bibi quitte le pays, craignant pour sa vie
Pakistan: troisième jour de manifestations anti-Asia Bibi
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Enquête ouverte après une agression homophobe envers une femme
Rouen : rassemblement contre l'homophobie
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« En quoi l’islam a-t-il été utile à l’humanité ? » : « En rien du tout » répond Kamel Daoud

Dans un entretien au Magazine littéraire, vous posiez la question : « En quoi l’islam a-t-il été utile à l’humanité ? » . Que répondriez-vous ?

Il s’agit de la formulation un peu brutale d’une autre question : en quoi sommes-nous universels, et le sommes-nous encore ? La réponse pourrait être la suivante : nous voulons à la fois appartenir à cette humanité et nous refusons qu’elle fasse partie de nous. Nous refusons les valeurs universelles et en même temps nous crions au scandale d’une humanité qui refuse les musulmans de culture ou de croyance. C’est quelque chose qui m’interpelle depuis très longtemps : nous gémissons parce que le monde nous exclut, mais nous excluons tout ce qui est universel, et nous ne faisons que nourrir nos particularismes au nom d’une identité culturelle fantasmée. Honnêtement, qu’est-ce que nous apportons au monde ? Rien du tout. C’est cruel de le dire, c’est blessant pour l’image narcissique des post-colonisés, ça heurte cette culture du din [de la religion, ndlr] chez nous, mais c’est la vérité. Je ne remets pas en question l’apport d’individualités, la bonne foi de beaucoup de gens et leur sacrifice ; je parle d’un bilan collectif.



































































































































































« Retour des années 30 »: Macron fait joujou avec l’histoire
Un président post-tragique, ça se trompe énormément
 - 3 novembre 2018
Emmanuel Macron. Sipa. Numéro de reportage : AP22263904_000099.

Comme le montre sa dernière sortie sur « le retour des années 30 », le rapport du jeune Macron à la vieille histoire fonctionne comme un extraordinaire révélateur. Du conformisme des jeunes élites, de l’inaptitude à penser l’irréductibilité des événements sans recourir à des cadres pré-établis, et de l’hubris de l’hyper-contemporanéité.

Petit-fils des Trente glorieuses et de l’après-68, Macron est un président post-tragique. Il appartient en effet à une génération qui n’a rien connu, ou presque, des cruautés de l’histoire : ni guerre, ni révolution violente, tout au plus des conflits extérieurs par procuration.
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Le président d’une société post-historique
Notre Occident de paix est parvenu à son objectif : disjoindre histoire et violence, anesthésier les injustices par la consommation, libérer le citoyen du devoir sacrificiel, substituer toujours plus de confort aux grandes fatalités, oublier in fine la conflictualité des peuples. L’adoucissement est la marque de notre temps, de ses enfants et de ses mœurs. Macron ne représente rien d’autre que cette forme de Finistère, mais ce Finistère est un réduit qui du haut de sa solitude se trompe d’histoire, tant l’histoire l’a abandonné. Emmanuel Macron est le président d’une société post-historique pour laquelle les traumas de l’histoire ont été mis à distance, abolis, comme endoloris au profit d’un homme consommateur, spectateur, visiteur de ce grand parc d’attractions que semble être devenue une cité toute tournée vers les délices hypnotiques du divertissement. Externalisée toujours plus au sein d’un ordre techno-économique, la politique renonce peu à peu à sa fonction originelle qui consiste à opérer l’histoire, à en exprimer non seulement toute l’acuité de l’action mais à en incarner également au plus haut point la conscience. Ruse du destin, cet homme issu de l’ultime génération de l’après-Guerre froide, insensibilisée à l’inattendu, se trouve bien malgré lui confronté au retour de l’histoire…
Exhumer des angoisses passées pour éviter de penser le présent
Face à l’histoire, Macron apparaît nécessairement désemparé. Il semble parfois tenté d’en faire une matière communicante, élément parmi d’autres de son storytelling qu’il transforme en appel au sursaut. Mais ses appels à la mobilisation tiennent de la tentative maladroite. L’inexpérience que le président laisse transparaître est celle des élites de son époque. Tâtonnants, instables et trébuchants comme les aveugles de Brueghel, nos jeunes dirigeants n’ont d’autre choix que de convoquer le passé pour affronter l’avenir. Ce contre-sens est le produit d’une hypertrophie mémorielle, caractéristique de l’instrumentalisation politique de l’historiographie. La référence aux années 30 pour caractériser la situation actuelle a pour vocation de réactiver un imaginaire exacerbé, anxiogène, aisément identifiable, d’en référer à une crise, celle de l’avant-guerre qui littéralement fonctionne comme un moment fatidique de la conscience contemporaine. Cette fétichisation d’une séquence primordiale de notre histoire récente traduit d’abord une impossibilité à penser le présent.
Inapte à comprendre la nature des menaces
Ironie de la comparaison, le seul point commun entre nos années et celles qui précédèrent la déflagration de la Seconde guerre mondiale échappe au discours présidentiel : l’inaptitude à comprendre la nature des menaces, à les confondre dans la même généralisation hâtive qui incita en son temps par exemple les gouvernants d’avant-guerre à voir dans le nazisme une simple répétition de la volonté de puissance prussienne de toujours.
En “absolutisant” la référence au second conflit mondial, le président s’empêche de saisir ce qui est au cœur des dynamiques historiques, leur incommensurable exclusivité. Il fait sien à mi-chemin seulement le mot fameux de Marx selon lequel « les hommes font leur histoire dans des conditions directement héritées du passé mais ne savent pas l’histoire qu’ils font ».  Ainsi, Macron préfère le prêt-à-penser à une appréhension sans concessions du réel. Ce faisant, le président puise dans les ressources d’une historiographie aussi bien-pensante que dominante pour s’économiser une réflexion sur les impasses de l’Europe de Maastricht et les défis identitaires qu’il doit relever.
Macron refait le match en noir et blanc
Ce qui frappe à la porte du vieux continent est tout simplement évacué au prix d’un passé convoqué pour mettre en scène l’opposition entre « progressistes » d’un côté, « populistes » de l’autre. En somme, il s’agit d’une pure et simple manœuvre de communication politique.
En rejouant un match en noir et blanc, le chef de l’Etat cède à ce réflexe hyper contemporain qui consiste à se réapproprier – pour mieux la juger et la dénoncer – une histoire qui ne nous appartient pas, en y plaquant une grille de lecture forcément anachronique. L’histoire selon Macron se décline sur le mode de la désapprobation, du ressentiment, de la repentance… et parfois de la pudibonderie. Ses déclarations sur la France en Algérie, loin d’épouser la complexité de la présence française de l’autre côté de la Méditerranée, repoussent le curseur toujours plus en direction des autorités d’Alger. On reconnaît la responsabilité de l’Etat dans la mort d’Audin, mais les massacres d’Oran en juillet 62 demeurent un no man’s land mémoriel… Sur un autre plan, les célébrations de la fin de la Première guerre mondiale préféreront voir dans le choc des nationalismes la forge de l’hécatombe alors que les alliances inter-étatiques étaient aussi mues par d’indiscutables intérêts capitalistiques.
Un progressiste aussi caricatural que ses ennemis
Sur le fond, Macron n’innove pas. Il confirme que l’histoire demeure d’abord un terrain de projection idéologique, un outil de mobilisation symbolique, une arme pour polir les imaginaires. Il l’incorpore dans son appareil communicant en la simplifiant, en la brandissant dans une acception sommaire, appauvrie et répétitive. À trop la caricaturer, il agit comme ses adversaires qu’il entend dénoncer et combattre, trahissant ainsi face aux événements qui montent d’un horizon digne du Désert des tartares ou du Rivage des Syrtes le crépuscule de cette résilience indispensable au repos des institutions. La com’ n’a jamais dissous l’histoire.

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France télévisions s’interroge : un historien peut-il débattre avec Zemmour ?
Poser la question, c’est y répondre...
 - 2 novembre 2018
Eric Zemmour. Sipa. Numéro de reportage : 00715073_000036.

« Les chercheurs ont-il vocation à intervenir dans les médias ? » se demande (sérieusement ?) le site de France TV Info. Alors que les « partis-pris » d’Eric Zemmour gagnent du terrain dans l’opinion, à force de sectarisme, les journalistes du service public ont des nœuds dans le cerveau…

Sur le site de France TV info, quatre intellectuels ont décidé de prendre leurs distances avec le pugilat médiatique. Bruno Cautrès, Pierre Lefébure, Julien Longhi et Claire Sécail se questionnent en synode sur le rôle que doivent tenir les chercheurs dans nos médias. Une entreprise curieuse… eux l’ont apparemment estimée salutaire !
« Certains chercheurs vont jusqu’à débattre avec Eric Zemmour de nos jours… Où va-t-on, mes bons amis ? »
Anne-Claire Ruel, conseillère en stratégie d’opinion et prof de fac, était d’humeur un peu chafouine après un éprouvant visionnage. De quoi parle-t-on ? Du débat contradictoire de BFMTV entre un polémiste trop orienté idéologiquement à son goût (Eric Zemmour) et un historien du CNRS fort respectable (Patrick Weil), où il faut bien reconnaître que le second n’a pas été le plus brillant orateur. A sa décharge, au programme étaient abordés tous les thèmes sulfureux adorés par Zemmour (collaboration en 1940, invasion de hordes arabes dans l’hexagone, multiplication des librairies halal etc.). Un petit festival :
Anne-Claire Ruel décroche son téléphone pour interroger ses plus éminents confrères sur le sujet et organiser une réflexion entre ecclésiastiques éclairés. Voir débattre à la télévision un éminent historien accrédité avec un polémiste populaire n’est-il pas un mélange des genres des plus vulgaires ? « Certains chercheurs vont jusqu’à débattre avec Eric Zemmour de nos jours… Où va-t-on, mes bons amis ? » s’emporte-t-elle outrée au téléphone.
Les réflexions de haute tenue qui vont suivre sont regroupées dans le long et soporifique billet de blog hébergé par France Télévisions (la redevance télé est décidément judicieusement dépensée).
A part leur rejet sous-jacent permanent des théories du journaliste du Figaro Magazine, pas évident en vérité de voir où veulent en venir nos régisseurs du débat d’idées ! Sous le prétexte d’expliquer combien il est difficile pour un chercheur de s’adapter aux contraintes des affreux médias modernes où ils sont appelés à témoigner, une glose sans fin se développe. Voici la substantifique moelle qu’on peut tirer des questionnements de nos éminents savants « progressistes ».
Zemmour n’est même pas chercheur au CNRS !
Les médias n’offrent pas le support idéal pour exposer tout le savoir scientifique. Les chaînes info en continu sont apparemment un fléau où les journalistes travaillent dans l’urgence. Les émissions racoleuses concoctées par ces derniers ne permettent que trop rarement au chercheur d’y développer toute l’étendue de son sidéral savoir universitaire. Scoop !
Les médiatiques mettent sur un plan d’égalité les différents intervenants. Un petit scandale ! Si le vote de chaque citoyen a la même valeur, dans le domaine des opinions, faudrait pas pousser ! Demandons à BFMTV de mettre en gros et en bien gras les titres des scientifiques intervenants sur les plateaux. Ils y sont visiblement très attachés . Sinon, la parole d’un vulgaire « polémiste » est autant considérée que celle d’un « vrai » chercheur. Comment le citoyen peut-il ne pas voter comme un sagouin ensuite ?
La télévision ne permet pas de « notes de bas de pages », de « bibliographie », « d’équations ou de modèles ». C’est vraiment ballot, car les scientifiques excellent dans ces domaines.
Certains journalistes mal intentionnés retranscrivent de travers les citations les plus brillantes de nos savants. Ceci dans le but fallacieux de « conforter ou illustrer un aspect de l’angle développé dans [leur] article ». Salauds !
Pour en revenir à Belzébuth (Gargamel / Zemmour NDLR), qui parvient de son côté à se jouer de tous ces pièges, son « régime de parole » est celui du « domaine de l’opinion masquée derrière une pseudo-scientificité ». Alors que, bien sûr, le régime de parole de Weil « c’est la vérité du savoir et des connaissances scientifiques ».
Déplorant que Weil n’ait pas eu droit à sa propre émission (Gargamel est parfois invité seul ce privilégié !), le conclave de conclure : « Il y a donc une double responsabilité : celle des historiens scientifiques de s’exprimer dans les médias et celles des médias de leur fournir les conditions les plus favorables puisque, par ailleurs, leur fonctionnement ordinaire fournit à Zemmour des formats d’expression dans lesquels il est à l’aise. »
Certains idéologues sont plus égaux que d’autres
Tout le champ lexical pédant des sciences sociales et de la linguistique a beau être convoqué, la glose de nos archidiacres ci-dessus résumée peine à accoucher d’autre chose que d’une souris pour défendre la cause du malheureux Patrick Weil.
D’une part, Zemmour, en vérité toujours présenté avec beaucoup de pincettes par les journalistes qui l’invitent, accepte humblement de se voir qualifier d’ « essayiste » voire de « polémiste » (ce qui peut être un rien condescendant). D’autre part, il n’a jamais réclamé le titre d’historien.
Quelque idéologie qui puisse s’en dégager, quiconque a lu un de ses bouquins ne peut qu’en relever la qualité. Et dans la République des Lettres, 400 000 exemplaires du Suicide français vendus valent fort heureusement bien des titres académiques pompeux, n’en déplaise à certains ! Sur BFMTV deux idéologies se sont opposées (ouverture et fermeture). Nos quatre experts font semblant de ne pas voir l’essentiel : sur la bataille des idées, le camp progressiste a du plomb dans l’aile. Des deux idéologies et analyses de l’immigration ou de l’islam en France, la première étant tellement hégémonique dans leurs cercles, nos archidiacres ne distinguent plus qu’autre chose puisse seulement exister ! Zemmour peut continuer de ricaner dans sa barbe et s’en aller plus loin manger deux ou trois autres Schtroumpfs ! Nos quatre experts, eux, peuvent crier : « Raphaël Glucksmann, vite ! »

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A LIRE SUR CAUSEUR




Dans les villes éthiopiennes frontalières de l’Erythrée, « l’affluence de réfugiés ne tarit pas »
Ethiopie-Erythrée, une réconciliation en marche (1/3). Plus de 14 000 migrants ont été enregistrés en Ethiopie depuis la réouverture de la frontière en septembre après vingt ans de fermeture.
Par Emeline Wuilbercq (Zalambessa, Ethiopie, envoyée spéciale)
LE MONDE Le 30.10.2018 à 10h54 • Mis à jour le 31.10.2018 à 11h13

Teddy (le prénom a été modifié) est sur le départ. Ce jeune Erythréen à peine majeur n’a qu’une envie : rejoindre son père aux Etats-Unis. Originaire d’Asmara, la capitale, il a traversé la frontière « le plus vite possible » quand le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et le président érythréen, Isaias Afwerki, ont décidé de la démilitariser et de l’ouvrir, le 11 septembre.
Cette mesure a donné le signal du départ pour sa famille, qui compte désormais sur la procédure de regroupement familial pour parvenir outre-Atlantique. Ce matin de fin octobre, sa mère et ses trois frères patientent à Zalambessa, ville frontière côté éthiopien, comme 700 autres Erythréens répartis dans 13 autobus en partance pour le centre de réception d’Endabaguna, à environ 200 km à l’ouest, la première étape avant les camps de réfugiés.
« Là-bas, il n’y a plus de jeunes »
L’ouverture de la frontière a permis aux deux peuples de renouer des relations commerciales. Mais elle a aussi créé un appel d’air, entraînant un afflux massif de migrants en Ethiopie. Selon des chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de 15 000 Erythréens ont traversé la frontière les trois premières semaines. Certains d’entre eux sont simplement venus acheter des vivres et des marchandises ou retrouver des proches perdus de vue depuis la guerre. Mais la plupart ont l’intention de rester« Je n’ai pas envie de rentrer à Asmara. Là-bas, il n’y a plus de jeunes : soit ils sont partis, soit ils sont morts en mer, soit ils sont ici », poursuit Teddy.

Chaque année, des milliers d’Erythréens fuient leur pays, depuis longtemps critiqué par les organisations de défense des droits humains pour le recours à la détention arbitraire, la disparition d’opposants et la restriction des libertés d’expression et de religion. La perspective d’être enrôlé à vie dans un service militaire obligatoire, jusque-là justifié par la menace du voisin éthiopien, a poussé une grande partie de la jeunesse sur la route de l’exil. Pour l’heure, l’accord de paix entre les deux pays n’a pas fait changer d’avis les candidats au départ, au contraire.
Depuis plusieurs semaines, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait des allers-retours entre le centre d’Endabaguna et Zalambessa et Rama, les deux principaux points de passage grâce auxquels traverse la grande majorité des nouveaux arrivants – surtout des femmes et des enfants. « L’affluence ne tarit pas », explique un humanitaire. Près de 320 personnes franchiraient la frontière quotidiennement, soit six fois plus qu’avant. Côté érythréen, les militaires tiennent un registre des départs, mais le contrôle s’arrête là.
Une situation « critique »
Après leur enregistrement au centre d’Endabaguna, les migrants seront répartis dans des camps. Plus de 14 000 arrivants ont été recensés depuis l’ouverture de la frontière. « L’un des camps est saturé », confie le même humanitaire. Quant au HCR, il juge la situation « critique ».Cette nouvelle donne risque d’accentuer la pression sur l’Ethiopie, qui compte déjà près d’un million de réfugiés, dont aujourd’hui plus de 175 000 Erythréens, et voit augmenter le nombre de déplacés internes : ceux-ci sont environ 2,8 millions à travers le pays.
Si la visite du premier ministre éthiopien à Paris, Berlin et Francfort, du lundi 29 au mercredi 31 octobre, se voulait à dominante économique, la lancinante question migratoire a forcément plané sur les discussions. Et l’Europe, qui cherche à éviter les départs du continent africain, a trouvé en Abiy Ahmed un allié, puisque l’Ethiopie prévoit d’intégrer davantage les réfugiés en leur accordant bientôt des permis de travail et des licences commerciales. C’est l’un des objectifs du « cadre d’action globale pour les réfugiés » imaginé par les Nations unies. Addis-Abeba doit confier à cette population déracinée une partie des 100 000 emplois créés dans de nouveaux parcs industriels construits grâce à un prêt de la Banque européenne d’investissement et aux subventions du Royaume-Uni et de la Banque mondiale.
En attendant, à Zalambessa, les nouveaux arrivants devront passer une ou plusieurs nuits dans un refuge de fortune en tôle, près de la gare routière. Ils sont des centaines à y dormir. Adiat et Feruz, deux jeunes femmes coquettes, viennent de déposer leurs gros sacs. Autour d’elles, de nombreux migrants s’enregistrent pour ne pas rater les prochains bus. « Notre pays est en train de se vider. Dans mon village, il n’y a plus personne », lâche, amère, Feruz, qui rappelle que beaucoup d’Erythréens sont partis avant l’ouverture de la frontière, illégalement. Elle se dit prête à sacrifier une ou deux années dans un camp de réfugiés avant d’obtenir, peut-être, le droit d’aller vivre en Europe, son rêve. La perspective de devenir ouvrière en Ethiopie est moins séduisante.



Maroc : « Le seul moment où l’Europe est cohérente, c’est pour mettre la pression sur les pays de transit »
Dans un entretien au « Monde », Nasser Bourita, chef de la diplomatie du royaume, revient sur la Libye, le Sahara occidental et les migrations.
Propos recueillis par Charlotte Bozonnet
LE MONDE Le 02.11.2018 à 11h49 • Mis à jour le 02.11.2018 à 19h28

De passage à Paris, mercredi 31 octobre, où il a rencontré son homologue Jean-Yves Le Drian, le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, revient sur plusieurs échéances à venir de l’agenda international : le sommet sur la Libye à Palerme les 12 et 13 novembre, les discussions avec l’Union européenne (UE) sur le contrôle des migrations et la relance des négociations sur le Sahara occidental, prévue début décembre à Genève.
Vous vous êtes entretenu avec Jean-Yves Le Drian à la Celle-Saint-Cloud. Quel était l’objectif de cette rencontre ?
Nasser Bourita Nous devions préparer plusieurs échéances bilatérales, notamment une visite prochaine du président de la République, Emmanuel Macron, au Maroc, qui aura lieu dans le courant du mois. Mais aussi une importante réunion sur la Libye prévue dans une dizaine de jours en Italie. Une réunion qui s’inscrit dans le prolongement de l’accord de Paris [en mai, les quatre principaux acteurs de la crise libyenne s’étaient notamment engagés sur la tenue d’élections en décembre] mais qui doit prévoir des ajustements tenant compte des évolutions intervenues depuis.
Nous pensons que la dimension sécuritaire du problème devrait recevoir la même attention que le processus politique. On peut fixer toutes les échéances électorales que l’on veut, si on ne prépare pas le terrain, notamment en termes sécuritaires, cela s’avérera contre-productif. Comme en août à Tripoli, où la perspective d’une élection a excité les différentes milices, chacune voulant renforcer ses positions. Le principal objectif est alors devenu l’obtention d’un cessez-le-feu plutôt qu’un travail sur le processus politique.
Cet épisode montre bien qu’un élément clé des accords de Skhirat [accords de paix interlibyens signés au Maroc en décembre 2015], à savoir l’article 34 sur les arrangements sécuritaires, n’a jamais reçu l’attention nécessaire de la part de la communauté internationale. Ces accords ne portaient pas seulement sur une transition politique. Il s’agissait aussi de passer d’un pays contrôlé par les milices à la constitution d’une police nationale libyenne professionnelle. C’est fondamental. J’ai vu Ghassan Salamé, l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, il y a quelques jours à Rabat, et nous avons longuement échangé là-dessus, à savoir : comment faire de la réunion de Palerme une étape concrète pour la préparation d’un contexte favorable à la tenue d’élections en Libye. Cela veut dire, par exemple, renforcer les structures chargées de superviser le cessez-le-feu, veiller à ce que les infrastructures importantes de l’Etat, comme l’aéroport, sortent des mains des milices pour être confiées à une police nationale, mais aussi assurer la formation d’une telle police dont l’allégeance irait à la Libye tout entière. Sans cela, le processus politique restera vain.
Enfin, nous avons évoqué le sommet sur la Méditerranée qui se tiendra en juin 2019 à Marseille, et que le Maroc considère comme un moment important. Les sujets sur cette zone sont en effet très nombreux, mais il existe peu d’espaces pour en discuter.
L’un de ces sujets est celui des migrations. Depuis cet été, des milliers de ressortissants subsahariens ont été arrêtés au Maroc et déplacés de force dans le sud du pays. Pourquoi un tel durcissement de votre politique migratoire ?
Dès le départ, la politique migratoire du Maroc a reposé sur trois piliers : la solidarité, la responsabilité et la coopération internationale. Nous avons lancé en 2013 un large processus de régularisations. Alors qu’en Europe les gouvernements se renvoient la balle en se disant « J’en ai pris 100, tu dois en prendre 300 », nous, un pays en développement, avons traité 50 000 demandes de régularisation en trois ans, dont 90 % ont été satisfaites.
S’agissant de ceux qui ne veulent pas rester, nous avons prévenu dès le début : nous n’accepterons pas que le Maroc devienne une plate-forme pour des actions illégales. Cet été, la situation dans le nord était devenue inacceptable. A Cassiago [la forêt proche de l’enclave espagnole de Ceuta] et à Nador [ville marocaine voisine de l’enclave de Melilla], la mainmise de réseaux de trafiquants a débouché sur des attaques contre les forces de l’ordre et des violences sur les migrants eux-mêmes. La décision du gouvernement italien de fermer le pays aux arrivées depuis la Libye a poussé les réseaux de passeurs à se redéployer vers la route Maroc-Espagne. Nous nous devions de prendre nos responsabilités vis-à-vis de nos citoyens et des migrants. Nous l’avons fait en associant les ambassades des pays d’origine de ces derniers, qui ont elles-mêmes mené des opérations d’identification de leurs ressortissants.
Le troisième pilier de notre politique est la coopération internationale : ce que fait le Maroc au sein de l’Union africaine, ou l’accueil à Marrakech de la Conférence internationale sur la migration sous l’égide de l’ONU, les 10 et 11 décembre.
Ce n’est pas la première fois que des opérations de déplacement de migrants sont menées, mais elles ne l’avaient jamais été de façon aussi massive et brutale, comme l’attestent ceux qui travaillent sur le sujet, médias ou ONG. Des migrants ont été arrêtés jusque dans leur domicile.
On généralise sur la base de témoignages individuels. Nous avons éloigné ces gens du nord du pays pour des raisons évidentes : leur objectif était de partir, de prendre la mer, au risque de perdre la vie comme beaucoup d’autres avant eux. En outre, certains pays et médias font en sorte de se focaliser sur les pays de transit en les accusant de mal gérer, de ne pas faire leur travail. Le Maroc a agi en partenaire responsable de l’Europe et n’a pas de leçons à recevoir.
A combien s’élève l’aide financière de l’UE au Maroc pour le contrôle des frontières ?
Une offre a été avancée par l’Europe – autour de 140 millions d’euros –, mais ce sont les premières discussions. On est toutefois bien loin de ce qui a été exigé par certains pays. Le Maroc n’est pas dans une politique de chantage, du type « Je suis votre gendarme, combien vous me payez ? ». Il a sa propre politique migratoire et entend y être fidèle. Nous pensons que les pays de transit ne doivent pas être au cœur de la politique. Il faut que tous les pays d’origine, de transit, de destination assument leurs responsabilités. Le fait de donner de l’argent relève de la même logique que l’idée d’installer des centres. Ce sont de fausses bonnes idées qui créeront plus de problèmes qu’elles n’en régleront.
Qu’attendez-vous de l’UE ?
Une approche migratoire cohérente. Aujourd’hui, il y a presque autant de politiques migratoires que de pays. Il n’y a qu’à voir les débats au sein du Conseil européen. Le seul moment où l’UE est cohérente, c’est pour mettre la pression sur les pays de transit. Ce n’est pas comme ça que l’on trouvera des solutions. La migration doit être prise pour ce qu’elle est, à savoir un phénomène naturel. Il y a 256 millions de migrants dans le monde (3 % de la population mondiale), dont 36 millions d’Africains. A 80 %, ces migrants africains restent sur le continent. Il reste donc 7 millions de personnes qui quittent l’Afrique pour le reste du monde, dont 1,5 million de façon irrégulière. A l’arrivée, 0,5 % de la migration mondiale est africaine et illégale. Voilà de quoi nous parlons. Or, quand on écoute les discours politiques en Europe, quand on regarde certains reportages, on présente cela comme une invasion de l’Europe par l’Afrique. Si on ramenait le problème à sa dimension réelle, le débat serait plus serein et efficace.
Autre sujet d’actualité pour la diplomatie marocaine : le Sahara occidental. Le mandat de la Minurso vient d’être renouvelé pour six mois, et non pour un an, par le Conseil de sécurité de l’ONU. Et des discussions directes, les premières depuis 2012, doivent se tenir en décembre à Genève. Qu’en attendez-vous ?
Le débat sur la durée du renouvellement est un faux débat. Ce n’est pas la durée qui est importante, mais le processus politique qui est indépendant de l’opération de maintien de la paix. Nous attendons des discussions de décembre qu’elles soient différentes des précédentes sur le format : qu’il n’y ait pas de distinction entre les participants, que chacun des acteurs – Maroc, Front Polisario, Algérie, Mauritanie – soit mis sur le même plan que les autres.
Différentes, aussi, sur l’ordre du jour : qu’il y ait plus de réalisme et de compromis, moins de rhétorique. Certaines choses ne sont pas négociables pour le Maroc, à savoir toute solution qui remettrait en cause l’intégrité territoriale du royaume ou qui prévoirait une option référendaire.


Francis Vallat, président de SOS Méditerranée : « La question du sauvetage est d’une simplicité lumineuse »
Le Français, qui refuse de prendre position sur le plan politique, estime que la mission de sauvetage de l’association est « en droite ligne avec les idéaux des gens de la mer ».
LE MONDE | 07.10.2018 à 06h28 • Mis à jour le 07.10.2018 à 15h39 |Par Philippe Ridet
Longtemps, le nom de Francis Vallat, président de SOS Méditerranée, n’a parlé qu’aux spécialistes du transport maritime. En 1997, Le Monde rendait compte de son départ de la présidence de Van Ommeren Tankers, filiale de l’armateur néerlandais van Ommeren, où il était entré comme chef du personnel en 1971 : « Francis Vallat a la réputation de ne faire aucune concession sur les questions de sécurité des navires et de formation des équipages, et il n’a jamais été tenté de recourir au pavillon de complaisance. »
En décembre 2014, c’est sur le site Internet spécialisé Mer et marine qu’on le retrouve. Il vient de quitter ses fonctions de président du Cluster maritime français, qu’il a fondé en 2005, soit une structure fédérant près de 450 entreprises du secteur. Une première imitée ensuite par dix-sept pays européens.
Il a représenté la France pendant dix ans auprès de l’Agence européenne de sécurité maritime et dirigé l’Institut français de la mer. Commentaire du journaliste : « Des personnalités comme Francis Vallat, il n’y en a pas beaucoup. »
Personnalité incontestable du monde maritime
Enfin, en cet après-midi ensoleillé de fin septembre à Paris, il est face à nous sur la terrasse d’une brasserie porte d’Auteuil. Il s’excuse de devoir garder son téléphone allumé. A 2 500 kilomètres de là, l’Aquarius, le navire de l’association, affronte des creux de cinq mètres en Méditerranée avec sa cargaison grelottante de cinquante-huit migrants repêchés les jours précédents.
Le voilà donc, ce dangereux « complice des passeurs », comme le ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, désigne les responsables des associations humanitaires qui ont assuré le sauvetage des migrants avant que l’Aquarius, ses 77 mètres et ses trente membres d’équipage ne restent seuls sur la zone entre l’Afrique et l’Europe. C’est donc lui, cet « utopiste »prêt à accueillir...

Femmes noires et métisses : une libération qui commence par les cheveux
Après des décennies d’injonction au défrisage et de canons de beauté édictés par les Blancs, elles affirment leur identité en laissant leurs cheveux au naturel.
M le magazine du Monde | 02.11.2018 à 06h35 • Mis à jour le 03.11.2018 à 11h25 |Par Caroline Rousseau

Elle en a un peu marre qu’on ne lui parle que de ça. Juliette Sméralda est sociologue, enseignante et chercheuse à l’université des Antilles, pôle Martinique. Depuis qu’elle est venue présenter en 2005, au Salon Boucles d’Ebène à Saint-Denis (93), son livre Peau noire, cheveu crépu. L’histoire d’une aliénation (éditions Jasor), elle a beau avoir des tonnes de choses à dire sur l’immigration indienne ou sur le rapport au sucre aux Antilles, on la sollicite, on l’invite, on lui demande conseil et pourquoi la peau noire ceci ou les cheveux crépus cela… Treize ans que les questions et les témoignages fusent partout où elle va.
Samedi 13 octobre, conviée par l’association Sciences Pop, la mairie de Saint-Denis et le Théâtre Gérard-Philipe, elle a donné une conférence devant une salle bondée. Elle l’a fait dans le cadre de l’exposition itinérante « Afro ! » conçue par la journaliste et militante féministe et antiraciste Rokhaya Diallo et la photographe Brigitte Sombié, auteures du livre éponyme (éditions Les Arènes), qui donne à voir des personnes médiatiques ou inconnues, à l’aise avec leurs cheveux naturels. Juliette Sméralda descendait tout juste de l’avion mais a partagé pendant deux heures son savoir et sa réflexion uniques.
« C’est un souci permanent de vivre dans un pays qui nous donne le sentiment qu’on n’existe pas parce que rien n’est pensé pour nous, ni les pansements, ni les coiffeurs, ni les fonds de teint. » Rokhaya Diallo
« Quand je me suis lancée dans Peau noire, cheveu crépu, j’ai dû faire face à une absence totale de documentation, notamment en français. Nous sommes censés avoir une université à la Martinique et à la Guadeloupe, mais je ne sais pas de quoi elles s’occupent car il n’y a pas de socio, de philo. Pas de psycho… Il y a des lettres par contre. Beaucoup de gens qui inventent la réalité au lieu de l’explorer. Du coup, on ne voit pas clair dans ces questions. Que faisaient les Africains de leurs cheveux...


Entre l’Espagne et la France, la nouvelle route migratoire prend de l’ampleur
L’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe pour des personnes originaires d’Afrique de l’Ouest qui tentent de gagner la France.
LE MONDE | 03.11.2018 à 06h37 • Mis à jour le 03.11.2018 à 10h50 |Par Julia Pascual (Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) et Irun (Espagne), envoyée spéciale)
Emmitouflé dans un manteau, la tête abritée sous un bonnet, Boris disparaît dans la nuit, sous la pluie. Ce Camerounais de 33 ans, qui parle un français parfait, « traîne » à Irun depuis un mois. Dans cette petite commune du Pays basque espagnol, il attend de pouvoir traverser la frontière et de rejoindre la France, à quelques mètres de là. L’aventure a trop peu de chances de réussir s’il la tente à pied, et il n’a pas l’argent pour se payer un passage en voiture. Il aimerait rejoindre Paris. Mais il doute : « On me dit que c’est saturé. C’est vrai ? Est-ce qu’il y a des ONG ? Vous connaissez Reims ? »
Parti depuis un an de son pays, Boris a traversé le Nigeria, le Niger, l’Algérie et le Maroc avant de gagner l’Europe par la mer. Comme de plus en plus de personnes, il a emprunté la route dite de la Méditerranée occidentale, qui passe par le détroit de Gibraltar. Le passage par la Libye, privilégié ces dernières années, est devenu « trop dangereux » et incertain, dit-il.
En 2018, l’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe. Quelque 50 000 personnes migrantes sont arrivées sur les côtes andalouses depuis le début de l’année, en provenance du Maroc, ce qui représente près de la moitié des entrées sur le continent.
Sous l’effet de la baisse des départs depuis la Libye et des arrivées en Italie, les routes migratoires se redessinent. Et bien que les flux soient sans commune mesure avec le pic de 2015, lorsque 1,8 million d’arrivées en Europe ont été enregistrées, ils prennent de court les autorités et en particulier en France, qui apparaît comme la destination privilégiée par ces nouveaux arrivants originaires majoritairement d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb.
80 à 100 arrivées quotidiennes
A Irun, Txema Pérez observe le passage en nombre de ces migrants et le compare à l’exil des réfugiés espagnols lors de la guerre civile en 1939 : « On n’a pas vu ça depuis la Retirada »,...


Coups de feu à Bordeaux : 2 blessés légers
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 03/11/2018 à 14h59 | Publié le 03/11/2018 à 14h57
Quatre personnes ont été arrêtées aujourd'hui après avoir tiré des coups de feu dans le centre de Bordeaux et blessé légèrement deux personnes, a appris l'AFP auprès de la police, qui privilégie la piste d'une rivalité amoureuse sur fond de soirée alcoolisée.
Quatre hommes, d'origine marocaine et âgés d'une quarantaine d'années, visaient un homme qui sortait avec deux autres personnes, vers 09h Cours de l'Yser, d'une soirée qui s'était prolongée jusqu'au matin. Deux personnes, légèrement blessées, ont été hospitalisées.
Les auteurs des coups de feu, qui ont utilisé des "munitions de ball-trap", ont été arrêtés et placés en garde à vue, a précisé la police. L'enquête a été confiée à la sécurité départementale de la police.


Un mariage annulé à Nice après un jet de fumigène
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 03/11/2018 à 17h31 | Publié le 03/11/2018 à 17h30
Le maire LR de Nice Christian Estrosi a annoncé avoir fait annuler samedi une cérémonie de mariage qui devait avoir lieu dans la journée, après un jet de fumigène sur un commissariat, lors du passage du cortège nuptial. La police a indiqué de son côté avoir procédé à deux interpellations.
"Après les nombreuses infractions au code de la route d'un cortège, l'utilisation et le jet de fumigènes sur le commissariat Auvare, j'ai donné des instructions de ne pas célébrer un mariage prévu ce jour, en vertu de la charte signée par les futurs époux", a précisé M. Estrosi. "Compte tenu de la gravité des infractions", il n'a pas "souhaité indiquer de date de report" du mariage.
L'auteur du jet de fumigène, un Marseillais de 26 ans qui conduisait l'une des voitures du cortège, a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête ouverte pour "violences volontaires avec arme par destination contre personne dépositaire de l'autorité publique", a précisé une source policière.
Il a reconnu le lancer du fumigène par dessus le mur d'enceinte du commissariat et sa Mercedes a été saisie. Un autre participant au mariage a par ailleurs été interpellé, pour outrage, après avoir insulté les forces de l'ordre et placé en garde à vue. Le 2 septembre, un mariage avait déjà été reporté, à la suite de nombreuses infractions au code de la route et de la mise en danger d'autrui par un autre cortège nuptial.
Il s'agissait alors de la cinquième cérémonie de mariage annulée en vertu de cette charte des mariages, dénoncée comme discriminatoire et électoraliste par l'opposition de gauche à Nice. Edictée en 2012 à Nice, la charte engage les futurs mariés "à ne pas troubler la quiétude, la tranquillité et la solennité de l'instant". Elle leur interdit encore de déployer des "drapeaux, notamment étrangers".


Rouen : rassemblement contre l'homophobie
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 03/11/2018 à 18h47 | Publié le 03/11/2018 à 18h46
Près de 800 personnes se sont rassemblées samedi sur le pont Pierre-Corneille à Rouen pour dénoncer les actes homophobes après la violente agression d'un homme de 34 ans à la sortie d'une boîte de nuit, ont rapporté les organisateurs et la police. Plusieurs temps de parole ont été organisés, en présence du maire de Rouen Yvon Robert, et de familles venues avec des enfants qui tenaient des drapeaux arc en ciel. Une lettre transmise par la victime de l'agression a été lue, a constaté un photographe de l'AFP.
"On a voulu dénoncer la banalisation du discours homophobe. Il y a toujours plus d'agressions", a déclaré à l'AFP Géraldine Chambon du centre LGBTI de Normandie. Une chaîne humaine a clôturé le rassemblement. La victime de l'agression, qui a porté plainte contre X la semaine dernière, a expliqué aux enquêteurs avoir été "frappée à de très nombreuses reprises, avec de nombreuses insultes homophobes" après être "montée volontairement dans une voiture à la sortie d'une boîte de nuit rouennaise".
Selon son récit, "ses agresseurs sont parvenus à lui dérober 800 euros. La victime est ensuite parvenue à prendre la fuite, en profitant du sas de sortie d'une banque où il était entré pour aller retirer de l'argent au guichet sur demande de ses agresseurs", selon une source proche de l'enquête.

Marseille : rassemblement contre l'homophobie

A Marseille, entre 200 et 300 personnes se sont également réunies sur le Vieux-Port, en portant des drapeaux arc-en-ciel. Ils ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes d'actes homophobes, dont plusieurs ont eu lieu dans le centre-ville et dans la région, comme à Arles où un étudiant homosexuel a été jeté dans le Rhône en juin.
"Je me fais insulter, traiter de tous les noms, il faut que ça cesse", a témoigné auprès de l'AFP Vincent, un étudiant marseillais de 21 ans, drapeau arc-en-ciel sur le dos, en expliquant ne pas pouvoir "tenir la main de (son) copain en public dans certains quartiers de Marseille". Pour Emilie, étudiante de 19 ans, depuis "le mariage pour tous, les gens ont l'impression que tout va bien... Mais l'homophobie continue. Il faut changer les mentalités, surtout chez les jeunes, ça passe par eux".


Mathieu Bock-Côté : «Budapest, Varsovie et le sermon de Macron»

Par Mathieu Bock-Côté
Publié le 02/11/2018 à 20h01
CHRONIQUE - Lors de sa tournée à Visegrád, Emmanuel Macron s'est permis une pique contre la Hongrie d'Orban et la Pologne. Il y avait quelque chose d'irréel à le voir sermonner l'Europe de l'Est, elle qui avait été très longtemps privée d'existence politique.
Emmanuel Macron a manifestement l'intention d'aller au bout de sa croisade contre la«lèpre» populiste, comme on l'a vu encore cette semaine lorsqu'il a comparé la présente situation européenne à celle qui prévalait pendant les années 1930. C'est dans le même esprit qu'il s'est permis, lors d'une brève tournée dans certains pays du groupe de Visegrad, une mise en garde contre une politique nationaliste qui les éloignerait du cœur de l'Europe. L'Europe de l'Est devrait rentrer dans les rangs. Si le président français s'est permis comme à l'habitude une pique contre la Hongrie d'Orban, il a aussi ciblé la Pologne, qui s'engage certes dans une aventure politique hasardeuse, pour le dire d'un euphémisme.
Il y avait néanmoins quelque chose d'irréel à voir Emmanuel Macron sermonner l'Europe de l'Est au moment où la Pologne s'apprête à célébrer le centième anniversaire de sa renaissance nationale, elle qui avait été très longtemps privée d'existence politique.
On le sait : l'Europe de l'Est est le domaine privilégié des petites nations
Plus largement, la traversée du XXe siècle par les petites nations d'Europe de l'Est ne saurait se réduire à l'affrontement schématisé entre démocratie libérale et totalitarisme. Pour elles, le XXe siècle a aussi correspondu à une négation de leur souveraineté nationale. Elles ont, notamment, fait les frais de la doctrine de la souveraineté limitée au temps de Brejnev et n'entendent pas répéter l'expérience au nom cette fois de l'impérialisme humanitaire. Si la comparaison entre URSS et Union européenne est évidemment exagérée, et même choquante, on comprend néanmoins qu'elle ne soit pas totalement insensée à la lumière de la conscience historique est-européenne. Cela ne veut pas dire qu'on ne s'y sent pas appartenir à la civilisation européenne, au contraire.
On le sait: l'Europe de l'Est est le domaine privilégié des petites nations. Milan Kundera a défini leur situation existentielle en parlant de leur précarité historique et de la conscience qu'elles en ont. En d'autres mots, ces nations savent qu'elles peuvent disparaître et que leurs aspirations, à l'échelle de l'histoire, pèsent peu. On tolère leur existence dans la mesure où celle-ci semble bucolique mais lorsqu'elles entendent peser sur le cours des événements, on leur reproche de basculer dans la déraison. Ces pays devraient se soumettre aux lois de l'histoire révélées dans les grandes métropoles et ne pas leur résister. Leur opposition frontale à l'immigration massive aujourd'hui passe pour une manifestation d'arriération historique symptomatique d'une psychologie autoritaire. On pourrait néanmoins se demander si les nations d'Europe occidentale ne sont pas devenues des petites nations sans le savoir, comme Alain Finkielkraut l'avait deviné dès la fin des années 1990. Chose certaine, elles sont aujourd'hui hantées par la crainte de leur propre dissolution.
La tentation de la démocratie illibérale
Les petites nations d'Europe de l'Est savent une chose aujourd'hui oubliée à l'Ouest: une nation ne saurait se définir exclusivement par son adhésion à un ensemble de valeurs universelles. Aucune ne s'imagine incarner l'histoire humaine à elle seule. Aucune n'accepte la réduction de son identité culturelle à un stock de coutumes folkloriques que la modernité devrait tôt ou tard liquider, à la manière d'habitudes provinciales désuètes et inadéquates à l'échelle de la mondialisation. Pour cela, on les accuse de crispation identitaire. En réalité, l'identité culturelle d'un peuple rend possible la mise en scène d'un monde commun sans lequel la démocratie est condamnée à une réduction minimaliste. L'identité d'un peuple est la médiation qui lui permet de participer au monde, et on ne saurait l'oblitérer sans le condamner au rabougrissement. De ce point de vue, à l'est de l'Europe, souveraineté et identité sont intimement liées.
C'est à partir de cet arrière-fond historique qu'on doit aujourd'hui considérer la tentation de la démocratie illibérale, qui traverse l'Est de l'Europe. À certains égards, cette expression désigne la démocratie libérale d'avant-hier, au temps où elle n'était pas encore victime de la judiciarisation du politique et alors qu'elle ne faisait pas du culte de la diversité un de ses principes fondateurs. Selon les catégories médiatiques aujourd'hui dominantes, Churchill comme de Gaulle passeraient aujourd'hui pour de très inquiétants illibéraux, à tort par ailleurs. Car le libéralisme bien compris se conjugue avec la souveraineté et l'identité culturelle. La démocratie illibérale, de ce point de vue, semble répondre à nos démocraties impolitiques. S'il ne faut d'aucune manière y voir un contre-modèle à faire valoir contre nos sociétés en crise, on ne devrait pas non plus croire que le refus de l'immigration massive, de la tutelle bruxelloise et du gouvernement des juges est contradictoire avec la démocratie libérale, dont on ne concédera pas la définition aux progressistes autoproclamés.

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Mathieu Bock-Côté



Midterms : en Géorgie, Stacey Abrams rêve de devenir la première femme noire gouverneur
Par Philippe Gélie
Mis à jour le 02/11/2018 à 20h14 | Publié le 02/11/2018 à 19h29
REPORTAGE - L'élue de 44 ans, également écrivain, est en course pour créer la surprise dans cet État du Sud. Au cœur de l'ancienne Confédération, sa victoire serait un symbole encore plus fort que l'élection de Barack Obama.
Envoyé spécial à Athens et Atlanta (Géorgie)
Quand les supporteurs de Stacey Abrams vantent son parcours, son diplôme de la faculté de droit de Yale et ses dix ans d'élue au Parlement de l'État, ils omettent un versant crucial de sa biographie. La candidate au poste de gouverneur de la Géorgie est aussi écrivain, sous le pseudonyme de Selena Montgomery, auteur de huit romans «sentimentaux à suspense». Le premier, en 2001, l'a spontanément distinguée de Donald Trump: il est titré L'Art du désir.
Avec un nom de plume faisant écho à la marche de Martin Luther King pour les droits civiques de Selma à Montgomery, en 1965, Stacey Abrams, 44 ans, a entrepris de porter l'émancipation sociale et politique des Afro-Américains un cran plus loin. Si elle remporte son pari le 6 novembre (ou le 4 décembre en cas de second tour), elle deviendra la première femme noire à diriger un État américain, qui plus est dans le Sud marqué par l'esclavage et la ségrégation, au cœur de l'ancienne Confédération.
«Pour les plus âgés, voir une femme noire occuper la résidence du gouverneur après 82 hommes blancs ­serait encore plus fort émotionnellement que l'élection d'Obama à la Maison-Blanche»
Cliff Albright, cofondateur du Black Voters Matter Fund
«Cette seule possibilité traduit l'émergence d'un nouveau Sud, estime Cliff Albright, cofondateur du Black Voters Matter Fund («Les électeurs noirs comptent»). Pour les plus âgés, voir une femme noire occuper la résidence du gouverneur après 82 hommes blancs serait encore plus fort émotionnellement que l'élection d'Obama à la Maison-Blanche.»
Stacey la conteuse a justement une histoire dans sa besace à propos de cette résidence à colonnades du quartier huppé de Buckhead, à Atlanta. Adolescente, elle y avait été invitée en tant que présidente des élèves de son lycée. Ses parents n'ayant pas de voiture, ils l'avaient accompagnée en bus, ce qui suffit au gardien pour vouloir l'éconduire sans même consulter sa liste.
«Je ne me souviens de rien d'autre, raconte-t-elle au public bobo, aux deux tiers blanc, d'un café d'Athens, à 120 kilomètres de la capitale. Seulement de cet homme me disant que ma place n'est pas là… Lorsque je serai gouverneur, nous ouvrirons en grand les portes de cette maison!»
Ainsi va la candidate en campagne, son identité en bandoulière. Elle parle fréquemment d'un de ses frères pris dans l'engrenage drogue-prison. «Nous devons être un État rédempteur. […] L'humanité n'exige pas de papiers d'identité. […] Cet État n'appartient pas aux haineux. […] La diversité est notre force, pas une arme contre nous.»
Elle finit souvent par l'histoire de son père donnant son manteau à un sans-abri «parce qu'il savait que nous viendrions le chercher.» Sa conclusion est toute trouvée: «Géorgie, je viens à toi!»
«Les démocrates ne peuvent pas gagner en Géorgie sans une partie des républicains modérés qui vivent dans les banlieues»
Alan Abramowitz, professeur de sciences politiques à l'université Emory d'Atlanta
Dans un État dominé par les républicains, remporté par Trump en 2016 avec 5 points d'avance, ses partisans croient fermement en ses chances: «Elle représente l'avenir, assure Robert, chercheur en immunologie venu l'écouter à Athens. La démographie a changé, elle mène une campagne inclusive, elle va gagner!» «L'avantage d'être écrivain, c'est qu'elle est capable d'exposer des idées claires», renchérit Alexis Dunn, sage-femme afro-américaine. Les sondages la placent à deux points seulement de son adversaire, dans une marge d'erreur qu'elle qualifie de «marge d'opportunité» - et avec trois fois plus de fonds à dépenser dans le sprint final.
Estimant que les efforts passés des démocrates pour recruter au centre ont échoué, Stacey fait campagne sur un programme «progressiste», notamment l'extension du système public d'assurance-maladie, Medicaid. «Son armée de volontaires est impressionnante, observe Martha, une femme d'affaires d'Atlanta. On a déjà frappé trois fois à ma porte et je ne peux pas aller dans une épicerie sans tomber sur ses militants.» Depuis 2013, elle a lancé une vaste campagne d'inscription sur les listes électorales, notamment auprès des minorités, avec l'espoir d'élargir sa base. Reste que «les démocrates ne peuvent pas gagner en Géorgie sans une partie des républicains modérés qui vivent dans les banlieues», prévient Alan Abramowitz, professeur de sciences politiques à l'université Emory d'Atlanta.
«Je suis plus Trump que Trump !»
Brian Kemp, candidat du Parti républicain
Le choix offert à ces derniers ne saurait être plus contrasté. Avec Brian Kemp, 54 ans, le Parti républicain a misé sur un homme réputé «solide», mais bourru et terne. Avant de projeter l'image d'un bon père de famille, le secrétaire d'État de Géorgie s'était distingué durant les primaires par des spots télévisés au marteau-pilon. Dans l'un, il brandissait son fusil sur un adolescent venu inviter sa fille et proclamait qu'on ne lui «arracherait jamais» ses armes. Dans l'autre, il sillonnait les routes avec son pick-up pour rafler les immigrés illégaux et les livrer à la police. Son positionnement politique ne souffre aucune ambiguïté: «Je suis plus Trump que Trump!»
Sans y voir de lèse-majesté, le fils du président, Donald Junior, et sa nouvelle compagne Kimberly Guilfoyle, ex-présentatrice de Fox News, sont venus le soutenir à Athens. «Nous sommes en pays trumpien!, proclame la jeune femme, plus enjouée que ses compères. Nous allons bâtir ce grand beau mur (sur la frontière) ! Et nous ne nous agenouillons qu'à l'église!», une flèche contre les joueurs de football américain qui protestent pendant l'hymne national.
Don Jr s'en prend de façon cryptique à Barack Obama, «qui n'a jamais signé un chèque de sa vie». Kemp accuse sa rivale de lever des fonds jusqu'à San Francisco et promet: «Nous ne laisserons personne acheter l'élection, il en va de l'âme de la Géorgie!»
Brian Kemp possède une arme fatale. En tant que secrétaire d'État, il est responsable de l'organisation du scrutin
«On ne connaît à cet homme ni talent ni succès particulier, affirme la présidente d'une ONG internationale à Atlanta, qui soutient Stacey Abrams. Elle est tellement plus brillante, mieux préparée et capable!» Mais Brian Kemp possède une arme fatale. En tant que secrétaire d'État, il est responsable de l'organisation du scrutin. Un avantage auquel il refuse de renoncer en démissionnant, quitte à être juge et partie.
Ainsi, il peut appliquer avec zèle une politique dite «de correspondance exacte», selon laquelle toute personne dont le nom ou l'adresse dévie même d'un iota des registres de la sécurité sociale ou du permis de conduire est rayée des listes électorales. Quelque 53.000 inscrits viennent ainsi d'être mis «en suspens», sous réserve de prouver leur droit de voter le jour du scrutin.
«L'intention de cette loi est de limiter la participation des minorités, qui sont plus démocrates», affirme Alan Abramowitz. L'Associated Press, qui a analysé la liste des «suspendus», y a trouvé 70 % d'Afro-Américains, alors qu'ils ne représentent que 32 % de la population - et 80 % de minorités avec les Latinos et les Asiatiques. Cette mesure succède à la «purge», l'an dernier, de 670.000 noms des listes électorales, «un processus de mise à jour mené agressivement par les républicains», selon le politologue.
Facteur racial
La Géorgie est en outre l'un des rares États à utiliser un système de vote électronique sans aucune trace papier, rendant impossible un recompte des voix. En dépit de tentatives de piratage dans trois comtés, le secrétaire d'État refuse les fonds fédéraux pour renforcer la cybersécurité du scrutin…
En butte au système, Stacey Abrams doit aussi surmonter le facteur racial, qui «joue ici un rôle considérable», souligne le professeur Abramowitz: les sondages promettent 75 % du vote blanc à Kemp et 92 % du vote noir à Abrams - le premier pesant deux fois plus lourd que le second. «La ligne de fracture est très claire, estime Cliff Albright. Le vote blanc est aligné derrière Donald Trump.» Pas totalement, assure Martha: «La couleur de peau de Stacey Abrams ne fait pas peur aux Blancs éduqués.» L'émergence - ou pas - d'un «nouveau Sud» le dira.
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Correspondant à Washington


«En Nouvelle-Calédonie, le multiculturalisme rend impossible la construction d'une identité nationale»
Par Laurent Chalard
Publié le 02/11/2018 à 19h50
FIGAROVOX/ANALYSE - Dimanche, les habitants de Nouvelle-Calédonie seront consultés par référendum pour dire s'ils souhaitent que ce territoire d'Outre-Mer français prenne son indépendance. Mais pour le géographe Laurent Chalard, la multiplicité des cultures présentes sur l'archipel est un obstacle de poids pour l'indépendance.

Laurent Chalard est géographe à l'European Centre for International Affairs. Retrouvez-le surson blog personnel.

Comme la Polynésie Française, la Nouvelle-Calédonie présente une situation géopolitique spécifique, très différente des autres territoires d'Outre-Mer, car elle figure sur la liste de l'ONU, définie en 1946 et actualisée régulièrement, des 17 territoires non autonomes, c'est-à-dire dont la population ne s'administre pas par elle-même, qui sont donc considérés comme étant à «décoloniser».
En effet, c'est un territoire annexé par la France en 1853 au moment de son expansion coloniale, qui n'était alors habité que par un peuple indigène, les Kanaks, et dans lequel une colonisation de peuplement s'est ensuite mise en place, que l'historien Frédéric Angleviel considère comme la plus importante menée par l'État français derrière l'Algérie. Il s'ensuit que, quelles que soient les positions des uns ou des autres concernant le devenir de ce territoire, le référendum d'autodétermination est complètement légal, légitime et incontestable, d'autant plus qu'il a été acté à l'issue de violences entre les deux principales communautés de l'archipel, qui avaient atteint leur paroxysme en 1988 avec l'attaque de la gendarmerie de Fayaoué et la prise d'otages de la grotte d'Ouvéa. Ces dernières avaient fait un total de 25 victimes, 19 militants kanaks et six gendarmes français.
La création d'une identité nationale s'avère extrêmement complexe car sa perception est très variable selon les groupes ethniques.
Au premier abord, on pourrait donc penser que le oui à l'indépendance devrait l'emporter dimanche, s'inscrivant dans le sens de l'histoire: un peuple indigène perçu comme opprimé par une puissance colonisatrice très lointaine, située à 16 900 kilomètres. Or, sauf surprise de taille, ce scénario semble peu probable, étant donné les sondages qui prévoient 60 % d'intention de vote pour le non et l'appel des indépendantistes radicaux à boycotter le scrutin. Une question se pose alors: pourquoi l'indépendance ne va pas de soi pour les habitants d'un territoire qui bénéficie de ressources économiques largement appréciables, que ce soit le nickel (dont elle est le sixième producteur mondial) ou le tourisme (au potentiel de développement considérable grâce à sa relative proximité du marché de clientèle de l'Australie et de l'Asie Orientale), lui permettant d'espérer de conserver un niveau de vie raisonnable, une fois acquise sa séparation de la puissance tutélaire? La réponse se situe dans les caractéristiques démographiques de ce territoire. Pour espérer gagner un référendum d'auto-détermination, il faut que la population autochtone, en l'occurrence les Kanaks, constitue une large majorité du corps électoral et que son projet national soit partagé par le plus grand nombre. Or, le contexte de multiculturalisme de la société néo-calédonienne obère fortement les perspectives, à court comme à plus long terme, d'une indépendance.
S'il est convenu de diviser la population néo-calédonienne en deux grands groupes ethniques aux intérêts divergents, les descendants des colons européens, les «Caldoches», et les «Kanaks», peuple indigène, dans les faits la situation est plus complexe, puisqu'environ un quart des habitants de l'archipel n'appartient à aucune des deux communautés. Nous sommes donc face à une situation typique de multiculturalisme, où la création d'une identité nationale s'avère extrêmement complexe car sa perception est très variable selon les groupes ethniques.
Le premier groupe, les «Kanaks», qui constitue le peuple autochtone, ne représente que 39,1 % de la population au recensement de 2014, soit bien loin de la majorité. Ayant des liens très distendus avec l'Hexagone, perçu comme un colonisateur qui n'a pas hésité à user de la violence par le passé pour faire régner l'ordre, et dont il ne connaît guère le pays d'origine, même si les voyages d'étudiants kanaks vers la métropole ont progressé au cours des dernières décennies, les Kanaks sont largement partisans de l'indépendance. Sous la houlette du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), ils souhaitent une Nouvelle-Calédonie qui renoue avec ses racines, magnifiées dans le centre culturel Tjibaou, percevant les cultures amenées par les autres populations, «Européens» et «autres minorités ethniques», comme non légitimes. Selon le programme politique kanak, dans le nouvel État indépendant, la place accordée aux autres ethnies peuplant l'archipel serait très marginale, puisqu'ils ont appelé à le diriger. Or, pour assurer le succès de leur projet d'État indépendant, les Kanaks se devraient de négocier un projet national avec au moins une des deux autres composantes ethniques de l'archipel.
Le second groupe, les «Européens», rassemble 27,2 % de la population en 2014, auxquels il faut ajouter la majorité des personnes se déclarant comme «Calédoniens» au recensement, soit 8,7 % de la population en 2014. Arrivés en plusieurs vagues migratoires successives depuis le rattachement de l'archipel à la France, ils sont très attachés à la France Métropolitaine, dont ils partagent pleinement la culture et qu'ils fréquentent régulièrement, en particulier lors de leurs études supérieures. Pour eux, la perspective de l'indépendance paraît inenvisageable, pas tant pour des raisons de viabilité économique que par peur d'un État qui serait dominé par les Kanaks, remettant potentiellement en cause leur position économique et sociale dominante dans l'archipel. Ils ont en mémoire les nombreux épisodes de décolonisation, qui se sont terminés par le départ contraint et forcé des anciens colons, même si leur famille était présente sur le territoire depuis plusieurs générations. Étant minoritaires, la stratégie des «Caldoches» vise à s'allier avec les autres minorités ethniques pour contrer la puissance démographique kanake, tout en essayant d'amadouer une partie de cette dernière communauté.
La Nouvelle-Calédonie est un exemple singulier d'une problématique qui se généralise à l'échelle de la planète : l'hétérogénéisation du peuplement.
Le troisième groupe ethnique, qui ne comprend pas moins de 25 % de la population, n'en est pas un au sens premier du terme, se caractérisant par sa grande hétérogénéité, mais en forme un par défaut, celui des «autres minorités ethniques». Ces communautés bigarrées, originaires d'autres territoires d'Océanie (Wallis et Futuna, Tahiti, Vanuatu) ou d'États d'Asie du Sud-Est (Indonésie, Vietnam, Chine), n'adhèrent que minoritairement au projet indépendantiste, qui leur paraît trop «nationaliste», les Kanaks radicaux dénonçant aussi bien la colonisation européenne que celle des Wallisiens ou autres minorités, qu'elles rendent complices d'un complot «caldoche» visant à les minoriser perpétuellement. Il s'ensuit un attachement au lien tutélaire avec la France, mais il s'inscrit plus dans un contexte d'identité culturelle d'une France d'Outre-Mer (à Wallis et Futuna pour des raisons évidentes) que de la France métropolitaine. Rester au sein de la France, c'est maintenir le contact avec le reste de l'Outre-Mer où résident des parents et se préserver des dérives nationalistes kanakes.
Finalement, en Nouvelle-Calédonie, comme dans d'autres régions du monde, dans un contexte de multiculturalisme affirmé, il apparaît compliqué de faire partager une identité nationale commune à un ensemble de populations aux cultures et intérêts divergents. La vision traditionnelle défendue par les Kanaks, un État équivaut à une nation, en l'occurrence celle «indigène», peut difficilement faire consensus auprès des autres communautés. D'une certaine manière, la Nouvelle-Calédonie est un exemple singulier d'une problématique qui se généralise à l'échelle de la planète, avec la multiplication des migrations internationales, à l'origine d'une hétérogénéisation du peuplement dans de nombreux pays, source de tensions concernant les éléments constitutifs de leur identité nationale.
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La Nouvelle-Calédonie, un archipel multiculturel
Par Coralie Cochin
Mis à jour le 02/05/2018 à 19h30 | Publié le 02/05/2018 à 19h19
INFOGRAPHIE - L'archipel calédonien que le président Macron visite en ce moment et qui décidera de son avenir le 4 novembre prochain n'est pas habité que par les Kanaks et les «Caldoches». Un tiers de la population se réclame d'autres communautés.
À Nouméa
«Deux couleurs, un seul peuple.» C'est le slogan prôné depuis plus d'un demi-siècle par le parti indépendantiste Union calédonienne. Dans les débats, cette image d'une Calédonie à deux visages est largement véhiculée, avec d'un côté les Kanaks, peuple autochtone depuis 4 000 ans, de l'autre les «Européens», incluant aussi bien les «Caldoches» vivant sur le «Caillou» depuis plusieurs générations que les Métropolitains, arrivés plus récemment sur le territoire.
Mais les chiffres du dernier recensement * contredisent cette vision binaire de la société calédonienne. En 2014, 39,05 % des habitants se sont déclarés kanaks et 27,2 % européens. Les 33,75 % restants se sont réclamés d'autres communautés, notamment vietnamienne ou indonésienne, présentes depuis 120 ans sur le territoire, mais aussi wallisienne et futunienne, tahitienne, ni-Vanutu…

Michel Fongue, le président de l'amicale de la communauté chinoise, a rappelé cette réalité à Manuel Valls et Christian Jacob, lors de leur visite en février dans le cadre de la mission d'information sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. Pour ce Tahitien aux ancêtres chinois, ces 33,75 % «sont une majorité silencieuse dont on ne parle pas du tout» et qui «n'est pas représentée dans le G10», le groupe politique - devenu G8 - chargé de préparer l'avant et l'après-référendum. «C'est comme si, en France, sur les 66 millions d'habitants, on excluait 21 millions de Français!» a-t-il déclaré, avant de souligner qu'il n'y avait «aucune majorité ethnique sur ce territoire».
Depuis 1963, les Kanaks sont en effet devenus minoritaires en Nouvelle-Calédonie. Si ce «pur loyaliste» souhaite rester dans la France, parce qu'«elle a permis à la population calédonienne de s'émanciper», il estime «tout à fait légitimes» les «revendications indépendantistes».
«Certains leaders indépendantistes voudraient limiter le droit de vote aux seuls Kanaks, mais, en cherchant bien, beaucoup de ­Calédoniens ont des origines mélanésiennes, eux aussi»
Jean-Pierre Aïfa, descendant d'Algériens condamnés au bagne
Après les Kanaks et les Européens, les Wallisiens et Futuniens représentent la plus forte proportion de la population (8,1 %). L'immigration de cette communauté de tradition loyaliste fut longtemps encouragée par la droite locale pour contrecarrer le vote indépendantiste. Mais une minorité, comme Arnaud Chollet-Léakava, 39 ans, adhère aux thèses indépendantistes. «Comme les Kanaks, nous sommes français depuis 150 ans, mais océaniens depuis plusieurs milliers d'années. Même si des progrès ont été faits, nous partageons les mêmes conditions sociales et enregistrons le même échec scolaire», constate le secrétaire général du RDO, le Rassemblement démocratique océanien, qui a rejoint, il y a vingt ans, les rangs du FLNKS.
Autre donnée intéressante: 8,7 % des habitants affirment être calédoniens ou n'appartenir à aucune communauté précise, à l'image de Jean-Pierre Aïfa, descendant d'Algériens condamnés au bagne. «Le métissage est une réalité dont on ne parle pas assez en Nouvelle-Calédonie, signale celui qui fut secrétaire général de l'Union calédonienne de 1971 à 1977 aux côtés de Jean-Marie Tjibaou, avant que le parti ne change de cap et n'opte pour l'indépendance. Certains leaders indépendantistes voudraient limiter le droit de vote aux seuls Kanaks, mais, en cherchant bien, beaucoup de Calédoniens ont des origines mélanésiennes, eux aussi.»
* L'exception calédonienne permet defaire état de la «communauté d'appartenance» lors des recensements, etce depuis la Seconde Guerre mondiale.
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Ado blessé par un tir de lanceur de balle à Rennes: la famille porte plainte
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 03/11/2018 à 19h56 | Publié le 03/11/2018 à 19h51
Une plainte a été déposée vendredi par la famille d'un adolescent de 15 ans gravement blessé par un tir de lanceurs de balle de défense (LBD) mercredi soir à Rennes alors qu'il lançait des projectiles en direction de policiers, a rapporté une source judiciaire ce samedi.
La mère a déposé plainte pour violence avec arme par un dépositaire de l'autorité, a précisé le parquet de Rennes. L'adolescent a été blessé à la tempe et s'est vu prescrire 30 jours d'interruption totale de travail (ITT) par un médecin légiste, selon le parquet. Il souffre de "blessures importantes", notamment d'un hématome et d'une fracture, mais l'oeil n'est pas atteint.
Le parquet de Rennes a ouvert deux enquêtes distinctes sur ces faits, intervenus dans le quartier sensible de Villejean, à Rennes, lors de la soirée d'Halloween. La première enquête, confiée à la sûreté départementale, vise "à faire la lumière sur les violences commises contre les policiers", selon le parquet qui a précisé qu'un policier avait été "légèrement blessé au visage" par un projectile.
La deuxième enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), vise "à déterminer les circonstances exactes de ces blessures que le jeune a subies et à vérifier si l'usage de l'arme est conforme aux conditions légales du recours à la force par les policiers". Treize voitures et une vingtaine de poubelles ont été incendiées dans différents quartiers de l'agglomération, lors de la soirée d'Halloween, entre 18H00 et 02H00 du matin, selon la préfecture.

Espagne : démantèlement d'un gang dirigé par un financier des attentats du 11 septembre
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 03/11/2018 à 13h05 | Publié le 03/11/2018 à 12h48
La police espagnole a annoncéaujourd'hui le démantèlement d'un gang spécialisé dans la reproduction de fausses cartes de crédit et dirigé par un ressortissant algérien qui avait été incarcéré pour avoir aidé au financement de l'attentat du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
Dix-neuf personnes ont été arrêtées à Madrid. Elles fabriquaient de fausses cartes de crédit après avoir recueilli sur le darknet les coordonnées d'utilisateurs, telles que leur code pin, en les transférant sur d'autres cartes, a précisé la police espagnole dans un communiqué. Les faussaires pouvaient alors retirer des espèces depuis des distributeurs ou procéder à des achats dans des magasins, a-t-on ajouté de même source.
Le même procédé utilisé pour financer les attentats du 11 septembre
Le chef du gang, un Algérien de 49 ans dont l'identité n'a pas été rendue publique, avait eu recours au même procédé pour aider au financement de l'attentat du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, qui a coûté la vie à près de 3000 personnes. Une porte-parole de la police a indiqué que l'homme avait été jugé et condamné en Espagne mais elle n'a pas été en mesure de préciser combien de temps il était resté derrière les barreaux avant d'être libéré. Il opérait cette fois-ci pour son propre bénéfice, a ajouté toutefois la porte-parole.
Un procès de masse de personnes soupçonnées d'avoir été impliquées dans l'attentat du 11 septembre 2001 s'était tenu en 2005 en Espagne. Vingt-quatre personnes accusées de faire partie d'Al Qaida avaient comparu avec des mesures de sécurité draconiennes. Dix-huit d'entre elles avaient été incarcérées. Il n'était pas possible dans l'immédiat de préciser si le chef algérien de ce gang figurait alors parmi les condamnés ou s'il avait été jugé séparément.

Agression d'un policier dans le Var : 2 ados présentés à un juge
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 03/11/2018 à 14h10 | Publié le 03/11/2018 à 12h59
Deux adolescents de 16 et 17 ans soupçonnés d'être impliqués dans l'agression d'un policier toulonnais jeudi devant son domicile à Hyères (Var), doivent être présentés à un juge d'instruction aujourd'hui, a appris l'AFP de source judiciaire.
Les deux mineurs doivent passer devant le juge d'instruction à l'issue de leur garde à vue, pour une possible mise en examen, puis devant le juge des libertés et de la détention (JLD). Le parquet demandera leur incarcération, a précisé cette source.
Une ITT de cinq jours
Jeudi à l'aube, alors qu'il rentrait du travail, le policier avait surpris deux personnes en train de casser sa voiture. "Il a alors fait connaître sa qualité de policier, ce que les mis en cause ne semblaient pas ignorer", avait précisé le parquet soulignant qu'ils l'auraient "reconnu".
Une bagarre s'en est suivie au cours de laquelle l'un des deux agresseurs a appelé le concours d'autres personnes - une dizaine au total - qui sont venues leur prêter main forte. Le policier s'est vu accorder une interruption de travail de cinq jours.
Le lendemain, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait dénoncé des "faits très graves".
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Drôme: 20 clandestins pakistanais interceptés
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 02/11/2018 à 18h31 | Publié le 02/11/2018 à 18h24
Un véhicule immatriculé en Italie transportant 20 clandestins pakistanais a été contrôlé aujourd'hui dans la Drôme et son conducteur, un Italien soupçonné d'être leur passeur, a été placé en garde à vue, selon le parquet de Valence.
Le passager avant de cette camionnette, de nationalité indienne, a également été placé en garde à vue pour "aide à l'entrée et au séjour irréguliers sur le territoire national", a précisé le procureur de la République, Alex Perrin. Vingt personnes d'origine pakistanaise sans titre de séjour, dont quatre mineurs, étaient transportées dans la partie arrière du véhicule, dépourvue de fenêtre et fermée par un cadenas. Les gendarmes du peloton autoroutier départemental l'ont contrôlé ce matin alors qu'il était arrêté sur la bande d'arrêt d'urgence de l'A7 à Montboucher-sur-Jabron, apparemment tombé en panne. "Les premiers éléments de l'enquête laissent penser que le chauffeur et son passager seraient des passeurs. Ils ont été placés en garde à vue. Les autres personnes ont été placées en rétention administrative et font l'objet d'une procédure d'obligation de quitter le territoire par la préfecture", a indiqué le procureur. Circulant dans le sens nord-sud, le véhicule serait entré sur l'autoroute à Vienne, en provenance d'Italie, selon la même source.

Démantèlement d'une équipe dévalisant des touristes
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 02/11/2018 à 18h23 | Publié le 02/11/2018 à 18h21
Ils ciblaient les groupes de touristes asiatiques séjournant dans des hôtels de région parisienne: une équipe de malfaiteurs "extrêmement mobile" mise en cause dans huit vols violents a été démantelée cet automne, a appris l'AFP  aujourd'hui de sources concordantes.
Cinq hommes âgés de 21 à 28 ans ont été mis en examen, dont quatre ont été incarcérés, a indiqué le parquet de Pontoise. Ils ont été interpellés en septembre et octobre par des gendarmes de la section de recherches de Versailles et du groupement du Val-d'Oise. Originaires de Seine-Saint-Denis, ils sont suspectés de s'être "spécialisés" dans les agressions de touristes aux abords des hôtels, en particulier dans la zone de l'aéroport de Roissy, a détaillé une source proche de l'enquête.
A l'été 2018, plusieurs groupes de touristes asiatiques - réputés voyager avec d'importantes sommes en liquide - sont ainsi agressés dans plusieurs départements de région parisienne, selon cette source. Fin août, les gendarmes interceptent une voiture désertée par ses occupants qui viennent de commettre une agression. Les enquêteurs remontent la trace d'une "équipe extrêmement mobile" qui utilise des véhicules volés, précise la source proche de l'enquête. Huit agressions de touristes lui sont imputées, pour un préjudice de "plusieurs dizaines de milliers d'euros".
Les hôtels proches de Roissy comme les axes routiers entre l'aéroport et Paris sont régulièrement le théâtre d'agressions visant les biens de valeur transportés par les touristes. En août 2016, l'agression d'un car de Chinois, détroussés devant leur hôtel, avait accentué en Chine l'image d'une France à la sécurité défaillante.

Allemagne : un élu sauve un adversaire politique
Par Le Figaro.fr - Mis à jour le 03/11/2018 à 11h44 | Publié le 03/11/2018 à 11h14
Toute la presse allemande en parle. Mercredi, lors d'une réunion d'un comité de santé à Düsseldorf (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), un député social-démocrate (SPD) d'origine kurde, élu au Parlement de ce Land du nord-ouest de l'Allemagne, a sauvé un collaborateur du parti d'extrême droite Alternativ für Deutschland (AfD).
En pleine réunion, ce dernier s'est levé, a marché quelques mètres puis s'est effondré. Serdar Yüksel a alors pris les choses en main. Celui qui a travaillé pendant quinze ans comme infirmier en soins intensifs avant de se lancer en politique a pratiqué un massage cardiaque et organisé les secours, avec l'aide d'une autre élue du parti libéral-démocrate FDP.
"Je n'ai fait que mon devoir"
"L'homme serait mort s'il n'avait pas été secouru immédiatement", mais "je ne suis pas un héros, je n'ai fait que mon devoir", a témoigné Serdar Yüksel dans le Frankfurter Allgemeine . "Dans les situations d'urgence, les gens doivent s'entraider. Peu importe les préférences politiques ou de parti!", a-t-il insisté.
L'élu en a profité pour appeler ses concitoyens à rafraîchir leurs connaissances en matière de secourisme. "C'est un des plus beaux cadeaux de la vie de pouvoir aider un homme dans le besoin. D'autant plus qu'il peut toujours s'agir d'un proche", a-t-il estimé.


Essonne : une ado de 13 ans mise en examen
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 03/11/2018 à 11h09 | Publié le 03/11/2018 à 11h05
Une adolescente de 13 ans, soupçonnée d'avoir jeté de l'acide sur un policier le soir d'Halloween à Montgeron (Essonne), le blessant légèrement à la main, a été mise en examen hier, a appris aujourd'hui l'AFP auprès du parquet d'Evry. Deux autres adolescentes qui avaient été interpellées ont également été remises en liberté avec un simple rappel à la loi.
Le jeune fille de 13 ans a été mise en examen par le juge des enfants pour "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique avec arme", a précisé cette même source, confirmant une information du Parisien. "Elle a été remise en liberté surveillée préjudicielle et devra faire l'objet d'un suivi éducatif avec des éducateurs", a détaillé le parquet.
Concrètement, étant donné le jeune âge de l'adolescente, elle devra comparaître devant un juge des enfants mais ne pourra faire l'objet d'une condamnation pénale. Des sanctions éducatives pourront toutefois être prononcées à son encontre, explique la source.
Une nuit particulièrement agitée en Essonne
Les faits remontent à la nuit de mercredi à jeudi à Montgeron. Trois jeunes, le visage masqué, tentent de pénétrer de force dans une épicerie. Une patrouille de police présente dans le secteur intervient et un policier est légèrement blessé à la main. "Il a été légèrement brûlé par de l'acide, mais cela ne l'a empêché de poursuivre son service", selon une source policière à l'AFP.
La nuit d'Halloween a été émaillée d'incidents dans ce département de banlieue parisienne. Au total, en France, plus d'une centaine de personnes ont été interpellées en marge de la fête, un chiffre toutefois inférieur aux années précédentes, selon le ministère de l'Intérieur.
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Pakistan : l'avocat d'Asia Bibi quitte le pays, craignant pour sa vie
Par Le Figaro.fr - Mis à jour le 03/11/2018 à 08h03 | Publié le 03/11/2018 à 08h00
L'avocat qui a sauvé la Pakistanaise chrétienne Asia Bibi d'une pendaison pour blasphème, Saif-ul-Mulook, a quitté le pays samedi, déclarant craindre pour sa vie après des menaces d'islamistes radicaux.
Saif-ul-Mulook était le défenseur d'Asia Bibi dans l'affaire qui lui a valu de passer près de dix ans dans le couloir de la mort avant d'être acquittée mercredi par un verdict de la Cour suprême qui a provoqué la fureur des milieux extrémistes musulmans.
Ceux-ci sont descendus dans les rues, paralysant une grande partie du pays pendant trois jours, avant qu'un accord y mettant fin ne soit conclu dans la nuit de vendredi à samedi entre les autorités et les manifestants.
"Dans le scénario actuel, il ne m'est pas possible de vivre au Pakistan, a déclaré l'avocat à l'AFP avant d'embarquer à bord d'un avion tôt samedi. J'ai besoin de rester en vie car je dois poursuivre la bataille judiciaire pour Asia Bibi". Le sexagénaire ne s'est vu accorder aucune protection rapprochée après le verdict en faveur de sa cliente.
La réaction violente des extrémistes au jugement était selon lui "malheureuse mais pas inattendue".


Pakistan: troisième jour de manifestations anti-Asia Bibi
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 02/11/2018 à 18h19 | Publié le 02/11/2018 à 18h14
Le Pakistan demeurait aujourd'hui en grande partie paralysé par des islamistes protestant contre l'acquittement de la chrétienne Asia Bibi, bien que la puissante armée les ait appelés à ne pas abuser de sa patience.
Tous les grands axes et autoroutes du pays étaient fermés au trafic aujourd'hui, tandis que la circulation apparaissait réduite sur les routes secondaires, beaucoup de gens ayant préféré rester chez eux. De nombreux commerces et écoles sont restés fermés et le réseau mobile est resté coupé une bonne partie de la journée dans les grandes villes. Plusieurs groupes religieux avaient appelé à des manifestations aujourd'hui après la prière pour protester contre l'acquittement mercredi de la chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort en 2010 pour blasphème, un sujet très sensible au Pakistan.
L'atmosphère a été encore alourdie dans la soirée par l'annonce de l'assassinat d'un influent mollah octogénaire, Sami ul-Haq, connu pour ses ses liens étroits avec les talibans afghans et dont le parti est un allié de celui du Premier ministre Imran Khan. Ce dernier a condamné le meurtre depuis Pékin, où il se trouve en visite officielle, et ordonné une enquête, selon ses services. A Islamabad, quelque 5000 personnes se réclamant de partis religieux s"étaient rassemblées dans l'après-midi, appelant à la pendaison d'Asia Bibi et des juges qui l'ont acquittée, qualifiés eux aussi de "blasphémateurs", a constaté l'AFP. "Libérer Asia est un premier pas vers une abrogation de la loi sur le blasphème au Pakistan. L'Occident a toujours essayé de modifier cette loi mais nous résisterons", a lancé un orateur devant la foule. La plupart des rassemblements sont menés par le parti radical Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), connu pour sa ligne particulièrement dure en matière de blasphème.
Des négociations hier avec les autorités se sont soldées par un échec, a déclaré l'un de leurs chefs de file, Pir Afzal Qadri. "Nos négociations sont au point mort et ils ont menacé de nous tuer. Nous avons décidé de rester sur place et aucune menace ne nous effraiera", a-t-il dit dans la nuit, selon une vidéo visible sur le site du parti.
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Pakistan: assassinat d'un influent mollah proche des talibans
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 02/11/2018 à 17h26 | Publié le 02/11/2018 à 17h22
Le mollah pakistanais Sami ul-Haq, connu pour ses liens étroits avec les talibans afghans, a été assassiné aujourd'hui par des inconnus, a-t-on appris auprès de sa famille et de sources officielles.
L'influent mollah octogénaire, qui était surnommé le "père des talibans" résidait dans la ville de Rawalpindi (centre). Il dirigeait de longue date l'école coranique de Dar- ul-uloom Haqqania dans l'ouest du Pakistan, qui avait jadis accueilli dans ses rangs l'ex-chef des talibans afghans, le Mollah Omar, et l'ancien leader du réseau Haqqani, Jalaluddin Haqqani. "Des assaillants inconnus ont tué le Maulana Sami ul Haq à son domicile", a déclaré Umar Jahangir, un haut responsable du gouvernement aux médias d'Etat pakistanais. Le meurtre a été confirmé sur la chaîne GEO TV par le fils du mollah, Hamid Ul-Haq, selon qui les assaillants ont d'abord poignardé la victime avant d'ouvrir le feu sur elle. Son parti a également confirmé le meurtre.
Sami ul-Haq faisait partie des négociateurs lors de pourparlers de paix entre le mouvement taliban pakistanais (TTP) et les autorités pakistanaises en 2014, qui avaient donné lieu à un cessez-le-feu avant de finalement échouer. Ce meurtre intervient alors que le Pakistan est depuis trois jours en partie paralysé par des manifestations d'islamistes radicaux protestant contre l'acquittement par la Cour suprême de la chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort en 2010 pour blasphème.


Enquête ouverte après une agression homophobe envers une femme
Par Le Figaro.fr avec AFP - Mis à jour le 02/11/2018 à 12h41 | Publié le 02/11/2018 à 12h39
Une enquête a été ouverte après la plainte d'une femme disant avoir été victime d'une agression à caractère homophobe mercredi soir parce qu'elle embrassait sa compagne à un arrêt de bus à Paris, selon des sources concordantes, confirmant une information de franceinfo. Selon une source policière, cette femme née en 1972 embrassait son amie lorsqu'un homme a tiré les cheveux de cette dernière. Pour connaître les raisons de son geste, elle a alors poursuivi cet individu, qui lui a donné un coup de poing, entraînant 21 jours d'interruption totale de travail (ITT). L'enquête a été ouverte pour "violences commises à raison de l'orientation sexuelle dans un lieu destiné à l'accès à un transport collectif de voyageurs ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours", a précisé une source judiciaire.
Les investigations ont été confiées au Service de l'accueil et de l'investigation de proximité (SAIP) du IXe arrondissement, où ont eu lieu les faits. Le 21 octobre, quelque 3.000 personnes s'étaient rassemblées à Paris pour dénoncer une série d'agressions homophobes dans la capitale ces dernières semaines. Plusieurs membres du gouvernement étaient présents à ce rassemblement organisé à l'appel d'associations. Lundi, le président Emmanuel Macron avait dénoncé sur Twitter ces agressions comme "indignes de la France", et annoncé de futures "mesures concrètes", sans en préciser le contenu.


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