Yémen: le camp rebelle a du plomb dans l'aile (02.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 02/12/2017 à 21:14
- Publié le 02/12/2017 à 21:11
L'alliance entre les deux
composantes de la rébellion semble avoir volé en éclats samedi au Yémen au quatrième
jour d'affrontements meurtriers et une ouverture de l'ex-président Ali Abdallah
Saleh qui s'est dit prêt à "tourner la page" avec l'Arabie saoudite.
De violents affrontements se sont
poursuivis samedi dans la capitale yéménite Sanaa entre ces factions de la
rébellion, les Houthis dénonçant un "coup de force" et une
"grande trahison" de leur allié, M. Saleh, qui a fait des appels du
pied aux Saoudiens, ennemis jurés des Houthis accusés de liens avec l'Iran.
Samedi, les deux groupes se sont
affrontés pour le contrôle de positions-clés à Sanaa, y compris des ministères
et l'aéroport international, selon des sources sécuritaires et des témoins. En
fin de journée, la capitale avait l'allure d'une "ville fantôme",
selon un habitant.
Ces violences pourraient
entraîner l'ouverture d'un nouveau front dans ce pays pauvre de la péninsule
arabique, ravagé par la guerre et qui connaît la "pire crise
humanitaire" de la planète, selon les Nations unies.
"J'appelle nos frères dans
les pays voisins (...) à arrêter leur agression et à lever le blocus (...) et
nous tournerons la page", a dit M. Saleh à la télévision, en référence à
l'Arabie saoudite.
Ryad est intervenu en mars 2015
au Yémen, commandant une coalition militaire arabe en soutien au président Abd
Rabbo Mansour Hadi pour stopper la progression des rebelles et empêcher qu'ils
prennent le contrôle de ce pays voisin de l'Arabie saoudite.
Ryad a renforcé le blocus autour
du Yémen après un tir de missile des Houthis le 4 novembre vers la capitale
saoudienne.
"Nous promettons à nos
frères et voisins que dès qu'un cessez-le-feu sera en place et que le blocus
sera levé, nous dialoguerons directement via l'autorité légitime représentée
par notre Parlement", a ajouté M. Saleh.
Cette initiative a été accueillie
favorablement par l'Arabie saoudite qui était en froid avec M. Saleh depuis
2012 et qui accuse les Houthis d'être armés par son grand rival régional
l'Iran, malgré les démentis de Téhéran.
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Yémen: Riyad apporte un soutien à Saleh (03.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 03/12/2017 à 09:33
- Publié le 03/12/2017 à 09:17
La coalition saoudienne a
bombardé dans la nuit de samedi à dimanche des positions des Houthis à Sanaa,
rapportent des habitants de la capitale du Yémen et les médias locaux,
apportant pour la première fois un soutien aux forces de l'ancien président Ali
Abdallah Saleh qui combattent depuis quelques jours les miliciens pro-iraniens.
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Ali Abdallah Saleh, allié aux
Houthis depuis le début du conflit yéménite face aux forces gouvernementales du
chef de l'Etat en exil Abd-Rabbou Mansour Hadi, soutenu par la coalition arabe
formée par Ryad, a proposé samedi à l'Arabie saoudite de "tourner une
page" de la guerre qui ensanglante le pays depuis bientôt trois ans.
Des dizaines de morts
Les partisans de l'ex-président,
chassé par la rue lors des printemps arabes, en 2011, après 33 ans au pouvoir,
affrontent depuis quatre jours les Houthis dans un quartier du sud de Sanaa.
Ces combats, qui ont fait des
dizaines de morts et des centaines de blessés, selon le Comité international de
la Croix-Rouge, illustrent l'extrême complexité de la situation dans le pays où
l'Arabie saoudite et l'Iran se livrent à une guerre indirecte dans leur
rivalité d'influence au Moyen-Orient.
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Cameroun: l'armée "sans état d'âme" avec les
séparatistes (02.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 02/12/2017 à 20:18
- Publié le 02/12/2017 à 20:15
L'armée camerounaise mettra en
oeuvre "sans état d'âme" les instructions du président Paul Biya pour
mettre "hors d'état de nuire" les
séparatistes anglophones violents, a assuré samedi le ministre de la
Défense, Joseph Beti Assomo.
"Lorsque le chef de l'Etat
prend une décision politique comme celle-là (éradiquer les combattants
séparatistes), nous allons la mettre en oeuvre sans état d'âme", a affirmé
M. Beti Assomo dans une déclaration à la radio d'Etat.
"Il y a des mesures qui
seront mises en oeuvre immédiatement et le processus va se poursuivre jusqu'à
ce que cette situation incommode que nous vivons soit éradiquée", a-t-il
promis, sans préciser la nature de ces mesures.
"Le Cameroun est victime des
attaques à répétition d'une bande de terroristes se réclamant d'un mouvement
sécessionniste", a accusé jeudi le président Paul Biya, réagissant à
l'assassinat entre mardi et jeudi dans le sud-ouest anglophone de quatre
militaires et deux policiers. Le gouvernement en attribue la responsabilité aux
séparatistes anglophones. M. Biya a assuré que "toutes les dispositions
sont prises pour mettre hors d'état de nuire ces criminels".
"Paul Biya vient de déclarer
la guerre à ces terroristes qui prônent la sécession", a commenté la radio
d'Etat.
A la demande du président, son
ministre de la Défense a réuni vendredi plusieurs hauts gradés de l'armée et
responsables militaire, pour évaluer la situation sécuritaire dans le pays, et
analyser la dégradation du niveau de sécurité dans les régions anglophones,
selon la radio.
Les actions militaires
préconisées lors de cette rencontre visent à "rassurer la partie saine de
la population qui est prise en étau", a assuré M. Beti Assomo, promettant
que "l'intégrité du territoire va être assurée".
"Des opérations massives de
l'armée (dans les régions anglophones) sont en préparation", a confirmé à
l'AFP, sans plus de précision, une source sécuritaire.
Dans un communiqué, attribué au
préfet du département de la Manyu (sud-ouest, où les six militaires et
policiers ont été tués), Joseph Oum Il, texte largement diffusé depuis vendredi
soir et qui suscitait la controverse sur internet, les autorités locales ont
ordonné aux habitants de 15 villages de quitter immédiatement les lieux, en
prélude aux opérations de l'armée, sous peine d'être considérés comme
"complices ou responsables des crimes commis actuellement contre les
forces de sécurité".
La France n'interviendra pas militairement en Libye
(03.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 03/12/2017 à 11:33
- Publié le 03/12/2017 à 11:31
La France n'interviendra pas
militairement en Libye, a déclaré le porte-parole du gouvernement,
Benjamin Griveaux, dans la foulée des précisions apportées par le chef de
l'Etat sur l'opération de démantèlement de réseaux de passeurs décidée lors de
sa tournée africaine.
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fil politique du week-end
En marge du sommet Union
européenne-Union africaine d'Abidjan, Emmanuel Macron a annoncé mercredi la
mise en place d'une task-force de lutte contre les trafiquants d'êtres humains
en Libye entre l'UE, l'Union africaine et l'Onu, avant de préciser le lendemain
qu'aucun envoi de forces militaires et de policiers français n'était
"prévu à ce stade".
"Il n'y aura pas
d'intervention militaire de la France", a déclaré Benjamin Griveaux lors
du Grand Rendez-vous Europe 1-CNEWS-Les Echos.
"Il faut qu'il puisse y
avoir une force interafricaine qui puisse intervenir ; la France et l'UE
peuvent être là en soutien sur l'intelligence, sur les services, sur le
renseignement, sur la technique", a-t-il ajouté, soulignant que
l'opération serait conduite par des contingents militaires interafricains.
"C'est le chaos en Libye. On
a fait la guerre mais nous n'avons pas préparé la paix, et il y a là une
responsabilité. Aujourd'hui des gens y meurent, il fallait donc que la France
prenne cette initiative dans le cadre européen."
» LIRE AUSSI - La
bataille des frontières se joue en Libye
Une enquête est ouverte après l'agression sexuelle d'une
enseignante par des élèves (03.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 03/12/2017 à 14:18
- Publié le 03/12/2017 à 14:16
Une enquête a été ouverte après
la plainte pour agression sexuelle d'une enseignante d'un lycée
d'Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) contre cinq élèves de son établissement,
indique le parquet de Nanterre.
Les faits se sont déroulés le 23
novembre au sein du lycée Auguste-Renoir, lors d'un exercice de confinement.
Selon Le Parisien, qui a révélé l'incident, les élèves incriminés
font partie d'une classe de première technologique.
"Un groupe d'élèves
chahutait. (L'enseignante) est venue pour faire cesser le bruit. Ils l'ont
alors entourée" et se seraient livrés à des "attouchements", a
indiqué le parquet.
L'enseignante avait déposé
plainte le 27 novembre. Le commissariat d'Asnières est chargé de l'enquête.
Aucun des élèves mis en cause
n'est connu de la justice, a précisé le parquet.
"Nous avons mis à
disposition" de l'enseignante "nos psychologues pour la soutenir et
nous l'accompagnons dans sa demande de protection juridique", avait
indiqué vendredi l'inspection académique des Hauts-de-Seine, évoquant une
"agression", sans en définir le caractère.
"Quelle que soit la
qualification pénale retenue, encercler un professeur et le menacer est inacceptable"
et "une procédure disciplinaire a été engagée, qui se terminera devant un
conseil de discipline", selon l'inspection académique. L'enseignante est
depuis en arrêt-maladie.
Des élèves ont bloqué les accès
du lycée jeudi pendant quelques heures pour protester contre la plainte de
l'enseignante.
Allemagne: des explosifs découverts sur un marché de Noël de
Potsdam (01.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 01/12/2017 à 18:27
- Publié le 01/12/2017 à 17:20
Un explosif a été découvert sur un
marché de Noël de Potsdam, près de Berlin, a annoncé la police allemande
vendredi sur Twitter.
L'explosif a été retrouvé dans un
paquet déposé devant une pharmacie, a précisé la police qui a ordonné d'évacuer
une partie du centre de cette ville de l'est de l'Allemagne, située juste à
côté de la capitale. Le colis suspect a été découvert vers 14h30 locales (13h30
GMT), selon un autre porte-parole de la police cité par la radio locale RBB24.
Selon le quotidien local Märkische
Allgemeine, citant une porte-parole de la police, le colis suspect
contenait une boîte en métal, ouverte par un employé de la pharmacie, et des
policiers spécialisés dans les explosifs étaient en train d'examiner le paquet.
D'autres policiers déployés sur
place s'emploient à ce que les habitants des immeubles alentour ne quittent pas
leur domicile, selon le journal local.
L'engin explosif a été désamorcé
alors que, selon des médias locaux, un bruit de détonation a été entendu. Le
marché de Noël de Berlin avait été le théâtre d'une attaque au camion-bélier le
19 décembre 2016, faisant 12 morts et plus de 70 blessés.
À Dubaï, des résidences de luxe pour les nouvelles fortunes
du monde entier (02.12.2017)
- Par Carole
Papazian
- Mis à jour le 02/12/17 à 07:00
REPORTAGE - L’émirat attire
une clientèle fortunée de plus en plus variée. Britanniques, Russes, Indiens ou
Américains qui viennent régulièrement s’offrent désormais des appartements
plutôt que de loger à l’hôtel.
Il suffit de passer quelques
heures dans le lobby d’un hôtel à Dubaï et de regarder les clients passer pour
avoir une vision légèrement différente du monde de celle que vous aviez avant!
Naïf? Excessif? Vous n’y croyez peut-être pas. Et pourtant, le voyageur
européen qui vient pour la première fois dans l’émirat ne peut qu’être frappé
par la diversité des nationalités côtoyées et par leurs façons si différentes
de voyager, de vivre. Impossible à ce moment-là de penser que l’Europe est au
centre du monde. À Dubaï,
on sent que le pouls de la planète bat de plus en plus à l’est et que beaucoup
des nouvelles fortunes mondiales se retrouvent là.
» LIRE AUSSI - Immobilier: Dubaï reste la
ville des superlatifs
L’an dernier, 15 millions de
touristes ont séjourné à Dubaï et en 2020, date de l’Exposition universelle,
l’émirat espère en attirer 20 millions autour du thème «connecter les
esprits, construire le futur». S’ils sont si nombreux, c’est bien sûr par curiosité
devant l’offre mise en place, mais aussi parce que l’émirat n’est qu’à quelques
heures d’avion de l’Inde par exemple et que pour les Britanniques qui sont
nombreux à priser la destination, le décalage horaire est faible. Les expatriés
sont, toutes proportions gardées, eux aussi de plus en plus nombreux, l’émirat
s’étant lancé dans une politique de l’après-pétrole en cherchant à attirer des
talents de la finance, des technologies ou des médias.
Des forces vives qui devront se
loger, beaucoup habitent aujourd’hui dans le quartier de la marina. «C’est
l’endroit où on a le plus l’impression de vivre à l’européenne», explique une
trentenaire arrivée il y a deux ans et qui a quitté sans regrets les brumes de
Londres. Gastronomie, salons commerciaux, événements en tous genres et centres
commerciaux impeccables, Dubaï ne lésine pour séduire.
Un espace en construction
permanente
Dès l’aéroport, il est facile de
comprendre que ce monde est en pleine construction. Les publicités vantant les
mérites de programmes immobiliers à l’allure design se font concurrence sur les
murs du terminal. Il y en a pour tous les goûts. «Appartement avec deux
chambres près du canal de Dubaï, payables en six ans, à partir de
1,3 million d’AED, dirhams des Émirats arabes unis(soit
environ 300 000 euros, NDLR)». «Payez 20 % et déménagez dans
votre villa de luxe payable en trois ans à Damac Hills», propose une autre
gigantesque publicité montrant des maisons blanches vitrées et contemporaines
devant lesquelles les voyageurs patientent. Spot pour Bulgari, la célèbre
maison italienne ayant comme le veut la nouvelle habitude de l’immobilier de
luxe associé son nom à celui d’un programme «exclusif». Ou encore, maquette géante
dans un centre commercial promettant aux passants un rendement astronomique en
investissant dans l’une des îles artificielles de The World. Les projets ne
manquent pas comme ces 32 villas prévues sur l’île «Germany».
Mais c’est sur Palm Island, l’île
en forme de palmier, devenue le symbole de l’émirat qu’un gigantesque projet
est en train de sortir de terre. Avec ses 46 étages, il culminera à 192 mètres
de haut et nécessitera 225 000 m3 de béton. Le chantier des Résidences
Atlantis tourne là-bas nuit et jour, avec des équipes d’ouvriers (1 800
personnes la semaine de notre visite) qui se relaient 24 heures sur 24
pour tenir les délais, livraison annoncée pour le troisième trimestre 2019.
«C’est un chantier complexe en raison du décalage des volumes», explique un des
membres de l’équipe. Qui sont les opérateurs de ce projet de 1,4 milliard
de dollars? C’est le fonds d’investissement de l’émirat, ICD, Investment
Corporation of Dubai (qui possède aussi la compagnie aérienne Emirates) qui en
est propriétaire, le groupe Kerzner (dont Atlantis est une des marques) étant
l’opérateur et Knight Frank le commercialisateur. Atlantis, qui va décliner sa
marque l’année prochaine en Chine, change de gamme avec ce projet.
Dix ans après l’ouverture de son
concept de parc aquatique (aquarium géant, attractions autour de l’eau) et
de son hôtel de 1 500 chambres dont le taux de remplissage atteint
89 %, Atlantis a prouvé être apte à séduire des clients aux budgets
divers, des touristes classiques ou des people. Les Beckham sont venus en
famille, Brad Pitt y
a passé une journée tout comme Kim
Kardashian et l’hôtel s’enorgueillit de posséder une des suites les
plus chères du monde. Atlantis veut maintenant monter en gamme: avec ses
nouvelles résidences, le groupe Kerzner mise sur un concept complètement
différent sur un terrain de 10 hectares.
Un nouveau concept pour une
nouvelle cible de clients
Différent architecturalement
d’abord. Loin du kitsch de l’hôtel initial, le nouvel immeuble dessine un long
ruban en courbe avec espaces vides et volumes décalés. Ce qui, malgré l’ampleur
du projet (400 mètres de long), permet de lui donner une certaine légèreté
et de réinventer les volumes. Terrasses vitrées, lounge et piscine extérieure à
90 mètres d’altitude, le building sera résolument contemporain.
C’est le cabinet d’architectes
new-yorkais Kohn Pedersen Fox (KPF) Associates qui l’a conçu. L’édifice
comporte deux parties, d’un côté un hôtel de 795 chambres et de l’autre
231 appartements. «L’idée est que l’acheteur se sente vraiment chez lui»,
promettent ses concepteurs. L’aménagement intérieur, qui offre des choix
multiples aux acheteurs, a été confié à la Française Sybille de Margerie (qui
a notamment signé la décoration intérieure du Mandarin Oriental à Paris et à
Genève, de l’hôtel Cheval Blanc à Courchevel ou de l’Hôtel de Paris à
Saint-Tropez). Et c’est le designer David Mexico qui est aux manettes pour
insuffler un esprit spécifique au programme et installer la piscine à
débordement dans les airs.
La cible est elle aussi nouvelle.
«Aujourd’hui, dans l’hôtel, certains clients louent des suites plusieurs mois
et reviennent régulièrement, ils auront bientôt une alternative», explique
Andrea Krenn, la vice-présidente de l’hôtel Atlantis. Avec ces résidences, le
groupe espère en effet séduire non seulement des acheteurs fortunés à la
recherche d’une nouvelle résidence secondaire, mais aussi des acquéreurs qui en
feront la résidence principale de leur famille. Des acheteurs britanniques,
émiriens, russes, néerlandais, belges, autrichiens et américains ont déjà pris
position. Soixante-cinq appartements disposent de piscines privées et les
espaces extérieurs sont un vrai prolongement de l’intérieur.
Les prix? Autour de
1,7 million d’euros pour 162 m2 et deux chambres. Les penthouses de
400 m2 ou plus offrent des terrasses de taille équivalente. Et puisqu’on
est à Dubaï, il fallait tout de même glisser un peu de spectaculaire dans le projet.
«L’alliance de l’eau et du feu le permettra», promettent les concepteurs qui
ont prévu des hologrammes dans le lobby et des animations «jamais vues» le soir
de feu et lumière pour le lounge…
Au Sénégal, les femmes s’organisent contre les mutilations génitales (30.11.2017)
Par Idrissa Sane pour "Le
Soleil" | Le 30 novembre 2017
Au Sénégal, l’excision recule sur
fond de mobilisation des femmes, principales victimes, et des ONG spécialisées.
Les principales victimes de
l’excision sont en première ligne dans la sensibilisation pour l’abandon de
cette pratique qui a des conséquences néfastes sur la santégénitale et la santé de
la fille tout court. Dans la région de Kolda, au Sud-Est du Sénégal, où cette
pratique est ancrée, les victimes et les potentielles victimes mènent une
campagne de sensibilisation sans relâche. La pratique recule. Mais la bataille
est loin d’être gagnée. La tradition a encore tout son poids dans ces zones.
Leurs armes, ce sont les mots
Les cas d’excision ont
diminué grâce à l’implication des filles qui sont les premières victimes
L’heure n’est pas à la sieste. Ce
mercredi 15 mars à 15 heures au quartier Bantanguel de Kolda, au Sud-Est du
Sénégal. Les jeunes filles, les unes après les autres convergent vers la maison
familiale de Oumou Barry, l’ex-présidente du club des jeunes filles. La cour de
sa maison est leur quartier général. Depuis trois ans, elles ont pris leur
destin en main. Elles mènent une campagne tambours battants contre les grossesses
précoces et les mariages
précoces et les mutilations
génitales. Leurs armes, ce sont les mots. «Nous pouvons dire que les
mutilations génitales ont reculé. Les clubs des jeunes filles y ont contribué.
Ce n’est pas facile de convaincre les adultes qui sont attachés à nos pratiques
ancestrales», nous confie l’ex-présidente du club des jeunes filles de
Bantanguel.
Depuis trois ans, elles
organisent des séances de causerie, des visites à domicile et le porte-à- porte
pour échanger sur les pratiques qui hypothèquent l’avenir des jeunes filles
dans la région de Kolda. Adama Lajo Diallo âgée de 20 ans et Salimata Bâ 18 ans
étaient en première ligne dans la croisade contre ces fléaux. Elles pensent
qu’elles n’ont pas prêché dans le vide. «Nous pouvons dire que les cas
d’excision ont diminué grâce à l’implication des filles qui sont les premières
victimes. Mais il faudra reconnaître qu’il reste du travail dans des villages»,
a laissé entendre Adama Lajo Diallo.
En vidéo, reportage au Sénégal
dans les plantations de l'association Nebeday
A voir aussi
Reportage au Sénégal dans les
plantations de l'association Nebeday
Au Sénégal, le groupement Nebeday
propose aux femmes de diversifier leurs revenus grâce à la culture et à la
transformation de moringa.
Engagées contre "leurs
ennemis communs"
Comme à Bantanguel, peu avant 16
heures, des filles, certaines arrivant à pied, d’autres à bord des motos «Jakarta»,
au Centre Conseil pour les Adolescents (Cca) de Kolda. C’est leur point de
convergence tous les mercredis après-midi. Elles sont environ une quarantaine
ce mercredi 15 mars 2017. La timidité de quelques unes contraste avec l’énergie
de la masse. Elles sont toutes engagées contre «leurs ennemis communs» qui ont
pour noms «mariages et grossesses précoces», «Infections sexuellement
transmissibles (Ist)», «mutilations génitales féminines». Leur ton est
révélateur de leur conviction.
«À travers cette campagne «Ne
touche pas à ma sœur», il a été demandé aux jeunes filles si elles sont prêtes
à dénoncer les cas d’excision ?», déclare Josiane Biaye. Les réponses de
quelques filles ne souffrent d’aucune équivoque. Le voile noir enroulé sur la
tête, Oumou Awa Baldé au bord des larmes a juré de ne plus taire les cas
d’excision pour le reste de sa vie. «Je jure de dénoncer une femme qui pratique
l’excision fut-elle ma maman», dit-elle presque en tapant sur la chaise.
Les lignes bougent
Au bureau de l’Ong Tostan, sis à
Nord Foire à Dakar, les actrices se gardent de crier victoire après plus de 20
ans sur le terrain de la sensibilisation. Ce lundi 28 août 2017, la fondatrice
et directrice exécutive de Tostan, l’Américaine Molly Melching transmet une passion
débordante. «Je tiens d’abord à préciser que ce sont les communautés qui
décident d’abandonner l’excision. Tostan ne fait que son travail d’information
et de sensibilisation sur les droits humains d’une manière générale», fait
remarquer, Molly Melchning. La pratique persiste. Les lignes bougent.
Au Sénégal, on a dépassé la
période où celles qui parlent d’excision étaient traînées dans la boue. Molly
Melching n’est plus victime d’injures dans les rues de Malicounda, dans la zone
de Mbour. «Nous savons que nous n’avons pas un taux de 100% d’abandon dans les
villages qui ont décidé de tourner le dos à cette pratique. Mais nous avons
obtenu un taux réel d’abandon d’environ 70%», pense Molly Melchning. L’acquis
de taille, c’est l’engagement des leaders religieux dans la sensibilisation.
Le poids de l’argument médical
Des filles sont décédées à la
suite de la pratique de l’excision à cause des hémorragies
L’argument médical a tout son
poids dans la diminution de la prévalence. Certaines filles n’ont pas survécu à
la mutilation génitale. D’autres n’ont pas transcendé le syndrome
post-traumatique.«Nous avons eu des filles qui sont décédées à la suite de la
pratique de l’excision à cause des hémorragies. Certaines filles excisées qui
sont devenues femmes ont des difficultés lors des accouchements. D’autres
traînent encore le traumatisme», rapporte Penda Mbaye, responsable Sénior
programme à Tostan.
Ces éducateurs savent bien que le
chemin est encore long. Selon le rapport annuel de 2016 du Programme conjoint
de l’Unfpa-Unicef sur les Mutilations génitales féminines (Mgf), aujourd’hui au
Sud du Sénégal, la prévalence de l’excision tout âge confondu est 47% chez les
filles contre 77% chez leurs aînées il y a quelques années. Dans le nord, cette
prévalence est de 31% chez les jeunes femmes de plus 15 ans et 22% chez les
moins de 15 ans. Pour le responsable suivi-évaluation, Mady Cissé, le défi,
c’est d’affiner les méthodes d’évaluation de l’abandon de cette pratique au
sein des communautés.
En vidéo, Discovering Hands,
reportage sur une méthode de détection de tumeur du sein
Discovering Hands, reportage
sur une méthode de détection de tumeur du sein
En Allemagne, l'association
Discovering Hands fait appel aux compétences tactiles de femmes mal-voyantes
pour détecter de tumeur du sein le plus tôt possible.
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Le Figaro est fier de
participer au programme «Women in action» créé par l'entreprise sociale
Sparknews qui met, durant tout le mois de novembre, à l'honneur des projets
destinés aux femmes et à réduire l'inégalité entre les sexes à travers le
monde. Retrouvez tous les articles dans notre dossier «Les femmes s'engagent».
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Natacha Polony : «La France, combien de divisions en
Europe ?» (01.12.2017)
CHRONIQUE - Sur le dossier du
glyphosate, l'Allemagne a privilégié ses intérêts nationaux, semant le doute
sur la crédibilité du couple franco-allemand.
Noël approche, mais il est une
farce dont un dindon a pu profiter avec un peu d'avance. La farce est
allemande. Le dindon est français. Merveille du couple franco-allemand… Le coup
de théâtre qui a entouré le vote européen autour de la réautorisation de mise
sur le marché du glyphosate nous raconte une histoire de l'Union européenne,
mais aussi de nos gouvernements nationaux.
Le lundi 27 novembre, donc,
l'Union européenne a trouvé une majorité qualifiée pour prolonger
la durée de vie du glyphosate jusqu'en 2022. Et le vote ne fut arraché qu'à
la faveur d'un revirement allemand dont il faudra bien un jour éclaircir les
ressorts. Angela Merkel a feint la surprise: comment? Son ministre de
l'Agriculture aurait de lui-même trahi les arbitrages décidés en commun au
sein de la coalition gouvernementale? Immédiatement, la chancelière a
infligé un blâme à l'indélicat. Voilà qui devrait le transir d'effroi et de
honte…
La question n'est pas tant de
savoir si Angela Merkel a tranquillement accordé un blanc-seing à son ministre
pour préserver les intérêts de Bayer, en pleine procédure pour le rachat
de Monsanto. Ce ne serait pas la première fois que l'Allemagne privilégierait
son industrie, et le
«dieselgate» a prouvé combien les
intérêts des grands groupes allemands relevaient de la priorité nationale outre-Rhin.
Mais Angela Merkel devait être consciente que son nouvel homologue français
avait fait de ce vote un symbole. La demande française d'une réautorisation
pour seulement trois ans n'était pas seulement une lubie de Nicolas Hulot
et de quelques écologistes. C'est tout l'exécutif français qui avait pris
position en ce sens. Une façon de faire mentir ceux qui craignent un abandon en
rase campagne des promesses en matière d'environnement, après le cafouillage
sur l'interdiction des néonicotinoïdes, l'entrée en vigueur supposément
provisoire du Ceta et le recul sur les engagements autour du nucléaire.
Le mythe du couple
franco-allemand
Cet enjeu aurait-il échappé à la
si précieuse partenaire allemande? Angela Merkel ne pouvait ignorer à quel
point cette réautorisation votée au dernier moment par l'Allemagne allait faire
passer les grandes déclarations d'Emmanuel Macron sur la refondation de
l'Europe pour ce qu'elles sont: un joli conte pour enfants. Peut-être même s'en
est-elle délectée, cette chancelière que les médias occidentaux prétendent en
perte de vitesse, supplantée par un jeune homme cool et dynamique promis à
devenir «le prochain leader de l'Europe». Car, dans le carcan des traités
européens, conçus pour limiter toute volonté régulatrice des États face au
pouvoir des multinationales, la refondation ne se décrète pas à coup de
discours lyriques devant des assemblées d'étudiants pâmés.
Cette triste révélation était
passée inaperçue quand l'annonce d'une renégociation de la directive
travailleurs détachés avait fait oublier que le secteur des transports en était
exonéré. Elle devient aujourd'hui incontournable. Au pied du mur, le voisin
allemand se contrefiche d'un couple qui n'existe que dans les titres de la
presse française, et préserve ses intérêts, ses emplois, son industrie
(et désormais son agriculture, dont il entend bien étendre les marchés au
détriment de la France).
Changer les règles de ce jeu
de dupes réclame plus que des déclarations et des sourires
Ou alors, mais il y aurait
vraiment quelque mauvais esprit à le supposer, cette décision allemande
satisfait l'exécutif français, ravi que l'Allemagne endosse ce rôle de
fossoyeur des sols et des rivières, pendant que la France peut encore, à peu de
frais, proclamer la main sur le cœur sa volonté d'en finir avec un herbicide
qu'il sera bien difficile d'éliminer dans trois ans, quand tout le reste de
l'Europe l'autorisera encore.
La satisfaction benoîte du
ministre de l'Agriculture pourrait le laisser croire, mais non! Il serait
inconvenant de se demander pourquoi, des deux côtés du Rhin, on offre le
ministère de l'Environnement à de gentils écologistes ou apparentés, pendant
que le cœur du réacteur, le ministère de l'Agriculture, là où se décide
réellement l'avenir, est systématiquement confié à un proche des lobbys
agro-industriels, quelqu'un qui fera son possible pour freiner toute évolution
vers un modèle d'agriculture fondé sur le respect des sols et la limitation des
intrants chimiques.
Changer les règles de ce jeu de
dupes réclame plus que des déclarations et des sourires. Un bras de fer, de la
volonté, le sens de l'intérêt national et la foi dans un régime, la démocratie,
qui nous prescrit que le choix des citoyens, celui de voir disparaître un
herbicide, celui de limiter le libre-échange ou celui de maîtriser la libre
circulation d'hommes et de capitaux, doit s'imposer à toutes les bonnes
raisons, tous les impératifs de gouvernance. Pour l'heure, la démocratie pèse
aussi peu que la France.
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L'attentat du 14 octobre en Somalie a fait 512 morts
(02.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec agences
- Mis à jour le 02/12/2017 à 12:08
- Publié le 02/12/2017 à 11:38
L'attentat le plus meurtrier de
l'histoire de la Somalie a fait jusqu'à 512 morts, le 14 octobre dernier,
lorsqu'un camion piégé a explosé à Mogadiscio, a annoncé samedi un comité
travaillant sur les victimes de cette attaque.
Le dernier bilan publié fin
octobre faisait état de 358 morts. Cet attentat n'a pas été revendiqué, mais
les autorités n'ont aucun doute que les chebab sont derrière cette attaque.
Le nombre de personnes touchées
par cet attentat est "de 869 dont 512 sont décédées, 295 blessées. Il y a
70 autres personnes pour lesquelles nous ne savons pas si elles sont mortes ou
portées disparues", a déclaré samedi à l'AFP Abdulahi Mohamed Shirwac,
président du comité des opérations d'urgence en Somalie.
Ce comité, composé de onze
membres, avait été mis en place en octobre suite à l'attentat qui a ensanglanté
Mogadiscio.
L'explosion d'un camion piégé
garé devant un hôtel dans le quartier K5, un secteur très fréquenté de la
capitale, avait été particulièrement meurtrière, car elle avait entraîné
l'explosion d'un camion-citerne. Deux heures plus tard environ, un second
véhicule avait explosé dans le quartier de Medina.
Les
chebab, affiliés à Al-Qaïda, contrôlent toujours de vastes zones rurales.
Ils mènent souvent des attaques notamment contre les hôtels et les restaurants
de la capitale.
Les Etats-Unis ont intensifié
leurs opérations en Somalie ces dernières semaines, accélérant notablement le
rythme de leurs attaques de drones contre les islamistes locaux, les shebab et
les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Ces frappes sont désormais
quasi-quotidiennes.
La Syrie accuse Israël d'avoir bombardé un site militaire
près de Damas (02.12.2017)
- Par Cyrille Louis
- Publié le 02/12/2017 à 12:34
Les frappes ont été conduites
près de la ville d'al Kiswah, où une base iranienne est en cours de
construction selon un service de renseignement cité par la BBC.
Correspondant à Jérusalem
Plusieurs explosions attribuées
par les médias arabes à des missiles israéliens ont frappé dans la nuit de
vendredi à samedi un site militaire situé près de la localité d'al Kiswah, une
dizaine de kilomètres au sud de Damas. Selon l'agence officielle Sana, au moins
deux missiles sol-sol tirés par l'État hébreu ont été interceptés par les
systèmes de défense antiaérienne syriens tandis que d'autres projectiles ont causé
des dégâts matériels. Plusieurs sources ont aussi évoqué des frappes conduites
par des avions de chasse depuis l'espace aérien libanais. L'Observatoire syrien
des droits de l'homme précise pour sa part que de puissantes explosions ont été
entendues jusque dans la capitale syrienne, où plusieurs quartiers auraient été
touchés par des coupures d'électricité. L'armée israélienne a refusé de
commenter ces déclarations mais les principaux médias du pays relevaient samedi
matin que la localité d'al Kiswah est soupçonnée d'abriter une base militaire
iranienne.
» LIRE AUSSI - Liban, Syrie, Irak: comment l'Iran étend son emprise
Les stratèges israéliens accusent
la République islamique et ses alliés chiites de chercher à profiter de la
déroute de l'organisation État islamique pour s'implanter durablement dans le
sud de la Syrie, non loin du plateau du Golan. Ils estiment qu'environ 7000
combattants du Hezbollah libanais et 7500 hommes servant dans les rangs de
diverses milices chiites se trouvent actuellement dans le pays, en plus
d'environ 1200 conseillers militaires iraniens. Selon un service de
renseignements occidental cité il y a trois semaines par la BBC, des travaux
visant à créer une implantation militaire iranienne dans l'enceinte d'une base
syrienne près d'al-Kiswah ont été observés depuis janvier 2017. Des images
satellites commandées par le groupe audiovisuel britannique montrent «une série
d'une vingtaine de bâtiments de petites hauteurs - probablement destinés à
loger des soldats et à abriter des véhicules».
« L'Iran se déploie à mesure
que l'État islamique cède du terrain et nous sommes résolument opposés à l'installation
de ce pays».
Le premier ministre israélien
Benyamin Nétanyahou
Le premier ministre israélien,
Benyamin Nétanyahou, a mis en garde l'été dernier contre une telle
implantation. «L'Iran se déploie à mesure que l'État islamique cède du terrain
et nous sommes résolument opposés à l'installation de ce pays et de ses
satellites en Syrie», a-t-il déclaré, avant d'ajouter: «Nous ferons ce qui est
nécessaire pour garantir la sécurité d'Israël». Le général Gadi Eizenkot, chef
d'état-major de l'armée, a pour sa part récemment déclaré à un site
d'information saoudien: «Nous souhaitons que l'Iran se retire de Syrie. Nous
avons dit à voix haute, mais aussi par des canaux plus discrets, que nous
n'accepterons pas une consolidation des positions iraniennes en Syrie. Nous ne
permettrons pas qu'ils construisent des usines d'armement et des bases
militaires.»
» LIRE AUSSI - Israël ne tolérera pas un axe chiite en Syrie
L'État hébreu, qui a maintes fois
réaffirmé son souhait de ne pas se laisser aspirer dans le conflit syrien, n'en
fait pas moins respecter ce qu'il appelle des «lignes rouges». Selon le
commandant de l'armée de l'air, une centaine de frappes ont été menées depuis
le début de la guerre contre des dépôts ou des convois d'armées sophistiquées
destinées au Hezbollah. L'armée a aussi ponctuellement visé des positions de
l'armée syrienne ou de la rébellion après que projectiles tirés le long du
Golan eurent atterri, le plus souvent par erreur, du côté israélien. En janvier
2015, enfin, un convoi transportant plusieurs dirigeants du Hezbollah et un
général iranien fut frappé du côté syrien de la ligne de cessez-le-feu alors
qu'il effectuait visiblement une mission de reconnaissance visant à établi de
nouvelles positions militaires. En revanche, l'État hébreu s'était jusqu'à
présent gardé de viser directement des sites iraniens.
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à la Syrie, le Hezbollah est devenu une armée régionale
«L'homme est-il une espèce en voie de disparition?» (01.12.2017)
Par Alexandre
Devecchio et Aziliz Le CorreMis à jour le 01/12/2017 à 14h38 |
Publié le 01/12/2017 à 09h00
FIGAROVOX/RENCONTRE - Le rôle
grandissant de l'intelligence artificielle dans nos vies pose la question de la
place de l'homme dans la société au cours des prochaines décennies. Laurent
Alexandre, chirurgien et neurobiologiste et Jean-Marie Le Méné, président de la
fondation Jérôme-Lejeune, en débattent.
Les robots vont-ils supplanter
les êtres humains? Ce qui n'était hier qu'un scénario de science-fiction
pourrait devenir une réalité dans à peine quelques décennies avec l'avènement
de l'intelligence artificielle. C'est la
thèse soutenue par le chirurgien et neurobiologiste Laurent Alexandre dans
son dernier livre, La Guerre des intelligences (JC Lattès).
Pour Jean-Marie Le Méné, auteur de Les Premières Victimes du
transhumanisme (Pierre-Guillaume de Roux) et président de la Fondation
Jérôme-Lejeune, premier financeur de la recherche sur la trisomie 21, aucun
logiciel ne pourra jamais imiter la complexité de l'âme humaine. Le vrai danger
pour l'avenir de l'homme est la marchandisation de la vie.
LE FIGARO - Laurent Alexandre,
vous présentez le triomphe de l'intelligence artificielle comme inéluctable et
proposez de nous y adapter. Ne faut-il pas, au contraire, résister à cette
évolution?
Laurent ALEXANDRE. - Les Gafa
américains et Batx chinois, ce sont ces géants du numérique qui
développent l'IA: des puissances économiques et technologiques qui sont à
12.000 kilomètres de chez nous. Le chinois Tencent (le T de Batx) est devenu la
cinquième entreprise mondiale, avec plus 500 milliards de dollars de valeur
boursière. La stratégie des bio-conservateurs est suicidaire au lieu de
réfléchir aux technologies comme celles que développe Elon Musk, ils s'épuisent
en des combats d'arrière-garde tels que le mariage pour tous. Il y a d'énormes
sujets éthiques à traiter en priorité. Il faut construire une nouvelle morale.
Cela va être compliqué car l'IA accélère le temps, bouscule les repères, pousse
à l'eugénisme et à la neuro-technologie. Elon Musk pense que l'IA peut
concurrencer l'intelligence humaine et se retourner contre l'homme d'ici une
dizaine d'années seulement. Cela justifie, à ses yeux, de mettre des
micro-processeurs dans le cerveau de nos enfants. L'IA nous fait entrer dans
une guerre des intelligences, que l'on ne contrôle pas. Je suis un humaniste,
je ne fais pas partie de ceux qui pensent que la technologie est nécessairement
bonne. Mais l'homme 1.0 est mort, la question est maintenant de savoir quel
homme 2.0 nous voulons.
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Je
ne conteste pas la réalité de l'IA, mais je ne partage pas l'idée qu'il faut
implanter des micro-processeurs dans le cerveau de nos enfants! Je ne crois pas
au caractère inéluctable, à cette espèce de fatum antique auquel on ne pourrait
apporter aucun remède. Devant les découvertes et leur exploitation
technologique, on doit être capable de dire «go» ou «no go». Cela pose la
question de la liberté. S'il n'y a plus de liberté, cela ne sert à rien de
discuter! «La mort de la mort» est un slogan transhumaniste, mais le vrai débat
doit porter sur l'allongement de la vie et le progrès de la médecine, non sur
l'idéologie transhumaniste. Le transhumanisme est à la fois une idéologie et
une réalité. Sur le plan économique, il y a beaucoup de choses à dire sur les
Gafa, qui sont loin d'avoir une position irréprochable. Les Gafa pratiquent
l'optimisation fiscale, alors qu'ils dégagent d'immenses profits privés. Sur le
plan idéologique, ce sont des géants aux pieds d'argile. Le Pacs contre nature
entre scientisme et marché est une idéologie qui va s'effondrer, car il propose
une vision pessimiste de l'être humain réduit au rang de machine, ce qui ne
correspond pas à la réalité.
Les États peuvent-ils imposer
des limites aux Gafa?
Laurent ALEXANDRE. - Pour
que l'Europe ait son mot à dire, il faudrait un renouveau technologique,
militaire, économique. Aujourd'hui, face au tsunami technologico-politique de
l'axe San Francisco-Pékin, nous n'avons aucune logique de puissance, militaire
et géopolitique. De ce fait, le toboggan idéologique est impossible à réguler!
Je considère avec la psychanalyse que le refus des limites est délétère. La
volonté de certains transhumanistes de démanteler toute forme de limite, de
tuer la mort, ne mènera pas les hommes au bonheur. Mais aujourd'hui, il faut se
demander comment piloter et encadrer l'hubris. La difficulté est de définir une
ligne rouge entre licite et illicite, entre la vision d'un Elon Musk et la
vision des plus conservateurs. Nous allons vers une guerre des intelligences. Si
nos enfants sont des attardés face aux autres enfants du monde qui auront été
augmentés, nous serons obligés de suivre.
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Je
n'ai pas de solution miracle, on ne peut pas revenir sur des dizaines d'années
de néant philosophique, de déconstructivisme intellectuel. On est passé du
théo-centrisme, à l'anthropo-centrisme, au bio-centrisme, puis aujourd'hui au
techno-centrisme: l'homme n'est plus rien et le transhumanisme prospère sur ce
vide. Le vers de Lamartine traduit bien cette idéologie: «L'homme est un dieu
tombé qui se souvient des cieux.» Les transhumanistes ont la nostalgie de
l'homme d'avant la Chute, mais en tirent des conclusions aberrantes: puisque
l'homme est réduit à sa construction neuronale on va le réparer, c'est une sorte
de «rédemption» laïque. Mais dire que l'homme doit être réparé pour être
«sauvé», c'est considérer qu'il y a une solution technique à la folie des
hommes. Ce qui est faux.
Laurent Alexandre, vous
décrivez l'école comme obsolète et prédisez sa disparation...
«Dans quelques décennies, nous
accepterons les implants intra-cérébraux d'Elon Musk»
Laurent Alexandre
Laurent ALEXANDRE. - L'école
doit former nos enfants à ce que l'IA fait mal: la transdisciplinarité,
l'esprit critique, le travail collectif, les humanités. On ne doit pas former
des techniciens étroits. La philosophie, l'histoire peuvent nous permettre de
défendre nos enfants face à l'IA. Cependant, l'école des cerveaux biologiques
galope moins vite que l'école des cerveaux de silicium. Entre la position du
missionnaire et le doctorat du petit, il faut trente ans, alors que pour
dupliquer une IA, cela prend seulement un millième de seconde. On investit plus
sur la formation des cerveaux de silicium que sur la formation des cerveaux
biologiques. Les «éducateurs» des cerveaux de silicium gagnent cent fois plus
que le professeur de collège le mieux payé au monde. Si nous n'équilibrons pas
les moyens entre les deux écoles, le décalage va légitimer la
neuro-technologie. Dans quelques décennies, nous accepterons les implants
intra-cérébraux d'Elon Musk.
En quoi l'intelligence
artificielle peut-elle être une aide en ce qui concerne le remords, le pardon ?
Jean-Marie Le Méné
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Il
est absolument vain d'opposer intelligence désincarnée de l'IA et incarnation
de l'intelligence des êtres humains. Cela procède du réductionnisme
contemporain. Jean-Pierre Changeux et sa vision matérialiste du cerveau ne
propose qu'une vision parcellaire. Qui peut prétendre détenir la vérité sur
l'esprit humain? Changeux observe la câblerie du cerveau, sa vision est
biologisante, mais seule, elle ne suffit pas. Le réductionnisme voudrait faire
passer la science comme le seul mode d'accès à la connaissance. Pour donner une
véritable définition de l'être humain, il faut aussi convoquer la poésie, la
littérature, l'histoire, la philosophie, la théologie… Jamais, on ne fera
concurrence à Baudelaire. Cela relève du rêve, du cauchemar ou du fantasme du
transhumanisme. Changeux sera plus vite oublié que Racine ne le sera! Cette
vision réductionniste qui s'impose est délétère et relève d'une confusion entre
qualitatif et quantitatif. Les dés sont pipés, une machine fera toujours plus
quantitativement que l'homme, comme la calculette le faisait déjà. Le problème
n'est pas d'augmenter l'intelligence, l'intelligence n'est pas moins
performante aujourd'hui qu'à l'époque des Romains. Ce qui nous tue aujourd'hui,
ce sont les passions, au sens où l'entendait Descartes, celui des vices et des
vertus. Il faut diminuer les vices et augmenter les vertus. L'école est là pour
former l'être humain capable de réagir avec son cœur, son esprit et sa volonté.
En quoi l'IA peut-elle être une aide en ce qui concerne le remords, le pardon?
L'intelligence humaine est libre et non déterminée.
La Guerre des
intelligences. Intelligence artificielle versus intelligence humaine, de
Laurent Alexandre. JC Lattès, 340 p., 20,90 €. - Crédits photo : ,Les
bouleversements liés à l'IA vont en premier lieu toucher le travail...
Laurent ALEXANDRE. - Schumpeter
n'est pas encore mort. Si on avait dit aux 29.000 porteurs d'eau parisiens de 1793
que l'eau courante allait arriver, et que l'industrie de l'eau allait créer
plus de 29.000 emplois, et que plus de 1000 professions allaient émerger, ils
ne l'auraient pas cru. La nouveauté, c'est que la technologie remplace
aujourd'hui le cerveau humain. L'accélération du temps et la concurrence du
cerveau de silicium sont plus difficiles à gérer que les révolutions
schumpétériennes antérieures (la vapeur, le pétrole). L'arrivée de l'IA va
défavoriser les gens qui ne sont pas adaptés au monde de la data. A court
terme, les gens les moins doués vont être le plus bousculés, les tensions
sociales vont devenir immenses. Aux Etats-Unis, les
camions Tesla, à 95% autonomes, viennent d'être inaugurés. Que va-t-on
faire demain des 5 millions de chauffeurs-routiers américains?
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Comme
dans toute révolution technologique et scientifique très rapide, il va y avoir
de grands bouleversements. Ce n'est pas la première fois, et ce n'est pas
choquant. Certains diagnostics faits par ordinateur, la ligne de métro 14 sans
conducteur, j'y suis favorable. Mais l'arbre cache la forêt. Le vrai problème,
c'est la marchandisation de la vie. La vie est devenue une mine à exploiter. La
conséquence? L'homme est en miettes. Et le transhumanisme ajoute: il est en
miettes, mais ses miettes valent de l'or. Le transhumanisme est un esclavage
moderne qui vend l'homme, non plus sur pied, mais en pièces détachées, ce qui
rapporte davantage! Cette marchandisation de la vie fait des victimes. Faute
d'être capables de fabriquer des hommes augmentés, nous supprimons déjà des
hommes diminués. L'incroyable découverte scientifique, qui a vu que la femme
enceinte avait des traces du génome de son enfant dans le sang, a été utilisée
pour détecter la trisomie 21. Le marché explique aux mères qu'il n'est pas
souhaitable de faire naître des «mongoliens» et les bio-techs engrangent des
milliards grâce à ces nouvelles technologies, c'est une économie de rente qui
est indigne.
Les Premières Victimes du
transhumanisme, de Jean-Marie Le Méné. Pierre Guillaume de Roux, 172 p.,
19,50 €. - Crédits photo : ,Aujourd'hui, 95,5 % des cas de diagnostic
positif de trisomie 21 pendant la période prénatale conduisent à une
interruption de grossesse. Le transhumanisme va-t-il de pair avec l'eugénisme?
Laurent ALEXANDRE. - Le
transhumanisme sera eugéniste par la sélection et la modification embryonnaire.
Les transhumanistes souhaitent la création de superbébés capables de résister à
l'IA. Ils veulent aussi guérir la trisomie 21. Oui, les transhumanistes sont
eugénistes. Le mot transhumaniste a été inventé en 1957 par le frère d'Aldous
Huxley, pour remplacer le terme «eugénisme», devenu péjoratif après la
guerre...
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Le
transhumanisme fait des victimes chez les trisomiques plus qu'il ne les guérit.
L'eugénisme négatif est déjà en place dans la PMA, qui élimine les mauvais
embryons, et on va aller beaucoup plus loin, puisqu'on commence à créer des
embryons à trois ADN. La PMA est une réponse non médicale donnée par des gens
en blouse blanche à un problème social. Je ne jette pas le discrédit sur
l'enfant né par PMA. Mais beaucoup de transgressions passent sous pavillon de
complaisance médicale, c'est une erreur de méthode.
Laurent ALEXANDRE. - La
médecine va muter, il ne faut pas l'empêcher de devenir transhumaniste. Même
chez les catholiques les plus convaincus, la plupart des gens aimeraient vivre en
bonne santé plus de 125 ans. La transhumanisation des esprits a gagné: pour
moins souffrir, moins vieillir et moins mourir, la plupart des gens accepteront
les technologies les plus transgressives. En tant que médecin, à la veille de
mourir, j'ai vu des gens capables d'accepter des traitements lourds pour gagner
quelques minutes. Pour gagner cinquante ans, les gens seront prêts à tout
accepter. La régulation éthique va être difficile.
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Quand
ces questions éthiques s'adresseront aux législateurs, il faudra se demander ce
que l'on fait. Le risque est de tout accepter au nom du progrès technique
synonyme de progrès moral.
Laurent ALEXANDRE. - Le
billet d'avion ne va pas augmenter. Donc, on prendra l'avion pour aller faire
des bébés sur la côte Pacifique et contourner la loi française. Aujourd'hui,
les législations nationales n'ont aucun sens. Il faut se demander quelle
régulation mondiale mettre en place, sinon nous allons assister à un nomadisme
transhumaniste.
Jean-Marie LE MÉNÉ. - L'égalité
d'accès à l'eugénisme, à la PMA, à la GPA, qui met les vices privés des riches
à la portée des pauvres, est une déshumanisation.
Si les gens deviennent
immortels, il faudra nécessairement arrêter de faire des enfants. Ce serait la
fin de l'humanité.
Laurent ALEXANDRE. - Jeff
Bezos a dit que pour coloniser notre simple galaxie il fallait 1000 milliards
d'êtres humains. Il y a donc du boulot pour plus de 7 milliards d'hommes!On
n'est pas dans Soleil vert et les dystopies des années 70. On n'a pas de
risque de surpopulation en vue, sauf si on raisonne comme en 1965…
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Vous
pouvez nous raconter des histoires de colonisation de la planète Mars, mais
Elon Musk sera en prison avant, et ses implants finiront par rouiller!
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Zone CFA : la France appelle à lutter contre le financement
du terrorisme (05.10.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 05/10/2017 à 17:18
- Publié le 05/10/2017 à 17:10
Le ministre français des
Finances, Bruno le Maire, a appelé ce jeudi les pays de la zone CFA à lutter
contre le financement du terrorisme et à réduire les déficits publics, à
l'occasion d'une réunion à Paris avec ses homologues africains.
"Nous avons plusieurs Etats
membres de la zone franc qui sont directement concernés par le
terrorisme", a affirmé Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse à
Bercy au terme de la réunion des ministres des 14 pays francophones d'Afrique
de l'Ouest et centrale de la zone CFA.
"Je pense évidemment au Mali
et au Niger. Mais dans beaucoup d'Etats, on voit cette menace qui existe",
a-t-il ajouté, assurant que "les risques en termes de financement du
terrorisme n'avaient jamais été aussi élevés". "Nous pensons avec le
président de la République (Emmanuel Macron) que nous pouvons faire plus et que
nous pouvons faire mieux", a-t-il assuré, précisant qu'il aborderait cette
question la semaine prochaine à Washington à l'occasion de la réunion annuelle
du FMI et de la Banque mondiale.
Pas de réforme du franc CFA,
ni de dévaluation
Par ailleurs, la réunion de Bercy
a aussi reconnu "un problème de croissance de l'endettement" dans les
pays de la zone CFA. Nous sommes tous déterminés à le résoudre", a assuré
Bruno Le Maire qui indiqué trois pistes pour y parvenir. "La première
des solution c'est évidemment de poursuivre la réduction des déficits
publics", a-t-il assuré. "Il faut aussi investir (...) là où les
retours en termes de croissance sont les plus forts (et enfin) faire rentrer des
recettes fiscales".
Les participants ont assuré ne
pas avoir parlé d'une éventuelle réforme du franc CFA. "Ce n'était pas à
l'ordre du jour", a assuré le ministre sénégalais des Finances, Amadou Ba.
"Le statu-quo est là pour longtemps", a-t-il assuré. Pour sa part,
Bruno Le Maire a balayé une éventuelle dévaluation du franc CFA. "Ne vous
fiez pas aux oiseaux de mauvais augure", a-t-il répondu à un journaliste
qui l'interrogeait à ce propos.
Lié à l'euro par un système de
parité fixe, le franc CFA est la monnaie de 14 pays francophones d'Afrique de
l'Ouest et centrale, totalisant 155 millions d'habitants: huit appartenant à
l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et six à la Communauté
économique d'Afrique centrale (Cémac).
LIRE AUSSI :
Franc CFA: "les Africains peuvent changer les règles du
jeu" (05.11.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 05/11/2017 à 17:59
- Publié le 05/11/2017 à 17:59
Les Africains "peuvent
changer les règles du jeu" du franc CFA, a estimé dimanche le président
burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, qui soutient la création prochaine d'une
monnaie commune aux pays d'Afrique de l'ouest. Monnaie commune utilisée par 15
pays francophones d'Afrique de l'ouest et du centre (155 millions d'habitants),
liée à l'euro par un système de parité fixe, le "CFA" fait débat: considéré
comme un facteur de stabilité par ses défenseurs, il est jugé par ses
détracteurs comme un frein au développement des pays aux économies fragiles.
Pour garantir sa parité, les
Etats africains doivent déposer 50% de leurs réserves de change auprès du
Trésor français, ce qui entame leur souveraineté, selon certains économistes.
"Nous pouvons tout à fait changer les règles du jeu, ils appartient aux
Africains de le décider", a estimé M. Kaboré, lors d'une interview à
Ouagadougou avec des journalistes de TV5 Monde, RFI et Le Monde. "Au
niveau de la Cédéao nous avons engagé un processus pour mettre en place une
monnaie" commune, a-t-il rappelé, en jugeant que celle-ci pourrait être
créée "très prochainement".
La Communauté économique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest a réitéré fin octobre sa volonté de créer dès
2020 une monnaie unique pour ses 15 pays membres qui emploient actuellement
huit monnaies différentes, dont le franc CFA. Mais ce calendrier paraît
difficile à tenir en raison des écarts macro-économiques persistants entre les
différents pays de la zone et des réserves du Nigeria, poids-lourd de la
région.
Des manifestations pour dire non au franc CFA (17.09.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 17/09/2017 à 11:29
- Publié le 16/09/2017 à 21:55
Plusieurs centaines de
manifestants se sont réunis samedi dans plusieurs villes d'Afrique francophone,
à l'appel du mouvement Urgences panafricanistes, pour dire non au franc CFA,
qui selon eux "empêche le développement", sur fond d'une polémique qui
gagne notamment le Sénégal et le Bénin.
Deux cents personnes se sont
réunies à Cotonou, la capitale économique du Bénin, quatre cents à Dakar et un
nombre beaucoup plus insignifiant à Libreville (Gabon) où la manifestation a
été aussitôt dispersée ainsi qu'à Bamako (Mali).
"On ne peut pas se dire
souverains et dépendre d'une monnaie comme le franc CFA", a déclaré à
l'AFP à Dakar, Simon Kouka, responsable de groupe de société civile sénégalaise
Y'en a marre. "La souveraineté implique avoir sa propre monnaie."
"Le franc CFA nous empêche de nous développer", affirme Keeman Diouf,
qui se présente comme artiste et ouvrier. Il a fait sensation samedi en avalant
un billet de 500 francs CFA.
Monnaie commune pour environ 155
millions d'habitants, le franc CFA est accusé par ses détracteurs de favoriser
les intérêts de la France, ex-puissance coloniale, tandis que ses défenseurs
soulignent l'importance d'une monnaie commune stable, à la différence du naira
nigérian ou du rand sud-africain, monnaies flottantes, qui souffrent de la
chute des cours des matières premières, calculées sur la base du dollar.
LIRE AUSSI :
Macron «ouvert» sur l'avenir du franc CFA (19.08.2017)
- Par Guillaume
Poingt
- Mis à jour le 28/11/2017 à 18:52
- Publié le 19/08/2017 à 08:00
À l'occasion de sa visite au
Burkina Faso, le chef de l'État s'est déclaré «ouvert» sur la question de
l'avenir du franc CFA. Cette monnaie est aujourd'hui utilisée dans 15 pays
africains et est fabriquée en France, dans le Puy-de-Dôme.
Emmanuel Macron s'est déclaré ce
mardi «ouvert» sur la question de l'avenir du franc CFA, son périmètre, son nom
et son existence même. «N'ayez pas sur ce sujet une approche bêtement
post-coloniale ou anti-impérialiste, ça n'a aucun sens, ça n'est pas de
l'anti-impérialisme, ce n'est pas vrai», a répondu le président français à un
étudiant qui l'interpellait sur ce sujet lors d'un échange à l'université de
Ouagadougou (Burkina Faso). «C'est une bonne chose pour un aspect, ça donne de
la stabilité à ceux qui l'ont», a-t-il ajouté.
» LIRE AUSSI - Ce qu'il faut retenir du discours de Macron au
Burkina Faso
Quant à l'avenir, «la France
accompagnera la solution qui sera portée par vos dirigeants», a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre: «S'ils veulent en changer le périmètre, j'y suis plutôt
favorable. S'ils veulent en changer le nom, j'y suis totalement favorable. Et
s'ils veulent, s'ils considèrent qu'il faut même supprimer totalement cette
stabilité régionale et que c'est mieux pour eux, moi je considère que c'est eux
qui décident et donc je suis favorable».
Lors de leur dernière réunion à
Paris début octobre, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques
centrales de la zone avaient éludé le débat. «Ce n'était pas à l'ordre du jour,
même si on réfléchit, on discute, parce il n'y a pas de relation figée», a
déclaré à cette occasion le ministre sénégalais des Finances Amadou Ba. À
l'occasion de la sortie d'Emmanuel Macron sur le franc CFA, Le
Figaro revient sur les grandes caractéristiques de cette monnaie.
Fabriqué en France et utilisé
en Afrique
Aujourd'hui utilisé dans 15 pays
africains, le franc CFA est fabriqué à Chamalières, dans une imprimerie de la
Banque de France entourée de grilles infranchissables. Le maire de cette petite
commune du Puy-de-Dôme n'est autre que Louis Giscard d'Estaing, le fils de
l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing. «Après la Première Guerre mondiale
la Banque de France a décidé de construire une imprimerie très éloignée de la
frontière de l'est dans un endroit peu accessible: elle a acheté un terrain à
Chamalières en 1921», raconte Louis Giscard d'Estaing au Figaro.
Initialement, l'acronyme CFA
signifiait «colonies françaises d'Afrique». «Le franc CFA est issu de la
colonisation», explique Philippe Hugon, directeur de recherche à l'IRIS en
charge de l'Afrique. «Il s'est développé après la Seconde Guerre mondiale»,
poursuit le chercheur. Concrètement, le franc CFA est aujourd'hui utilisé dans
deux unions monétaires distinctes disposant chacune d'une banque centrale:
• La communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) qui comprend le Cameroun, la
Centrafrique, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le
Tchad.
• L'union économique et monétaire
ouest-africaine (UEMOA) qui regroupe le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Burkina
Faso, le Mali, le Niger, le Togo, le Bénin et la Guinée-Bissau.
L'acronyme CFA signifie désormais
«coopération financière en Afrique» pour la première union monétaire et
«communauté financière africaine» pour la seconde union monétaire. Les Comores
appartiennent également à la zone franc, mais le franc utilisé aux Comores
n'est pas le franc CFA mais le franc des Comores, qui est fixe avec le CFA.
Comment fonctionne le franc
CFA?
Créé en 1945, le franc CFA est
aujourd'hui rattaché à l'euro. Autrement dit, il a un taux de change fixe avec
l'euro et suit donc les variations de la monnaie unique. Et pour garantir cette
parité fixe, les pays de la «zone franc» doivent déposer 50 % de leurs réserves
de change au Trésor français.
«Il existe un accord entre le
Trésor français et les banques centrales africaines des deux unions
monétaires», explique l'économiste Samuel Guérineau, spécialiste d'économie du
développement au CERDI (Université Clermont Auvergne). Concrètement, les
banques centrales africaines ont un compte auprès du Trésor français: si elles
ont besoin d'euros, le Trésor français leur prête. «C'est une autorisation de
découvert, qui donne accès à un financement d'urgence», résume Samuel
Guérineau. Cela permet aux banques centrales africaines de ne pas avoir de
pénurie de liquidités. Enfin, leurs dépôts sont rémunérés, la France verse des
intérêts.
Le franc CFA, entre avantages
et inconvénients
Depuis plusieurs mois, le débat
autour de la sortie ou du maintien du franc CFA a ressurgi en Afrique. D'après
les spécialistes contactés par Le Figaro, cette monnaie comporte à
la fois des avantages et des inconvénients. Les voici:
• Une monnaie très stable...
«L'avantage pour les pays
africains, c'est d'avoir une monnaie garantie et fixe», explique Philippe
Hugon. «C'est une monnaie stable», abonde Samuel Guérineau. «Jusqu'à présent,
économiquement, le franc CFA a été plutôt une bonne chose pour les pays
africains: il y a eu peu d'inflation et pas de crise de la balance des
paiements. Il simplifie les échanges avec les pays de la zone euro»,
poursuit-il.
• ... mais qui est par moments
surévaluée
Au rayon des inconvénients, les
deux économistes citent un franc CFA «surévalué quand l'euro est trop fort».
«C'est bénéfique pour les pays qui importent du pétrole - libellé en dollar -
mais cela pénalise les pays qui exportent car ils perdent de la compétitivité»,
explique Philippe Hugon. Et comme le souligne Samuel Guérineau, pour dévaluer,
il faut l'accord de tous les pays de la zone franc. «Depuis 50 ans, il n'y a eu
qu'une seule dévaluation en 1994», rappelle-t-il. La dévaluation permet à un
pays de diminuer la valeur de sa monnaie - ce qui stimule ses exportations car
ses produits sont vendus moins chers - mais parallèlement les importations
deviennent plus coûteuses. Samuel Guérineau observe également qu'il n'y a pas
eu davantage de croissance dans les pays de la zone franc, pointant au final un
«bilan économique décevant en termes de croissance, mais positif en termes de
stabilité économique, notamment pour traverser les crises sociopolitiques (Côte
d'Ivoire, Mali, Burkina-Faso...)
• Une dépendance symbolique
forte
Mais c'est surtout sur le plan
symbolique que le franc CFA cristallise le plus de critiques. «Le problème est
essentiellement symbolique. Le droit de regard du Trésor français peut être
perçu comme une atteinte à la souveraineté des banques centrales», analyse
Philippe Hugon. «Il y a une dépendance symbolique forte», abonde Samuel
Guérineau. Il poursuit: «La zone franc est aussi un instrument d'influence qui
donne du pouvoir à l'État français. C'est du «soft-power» et ça maintient une
relation particulière avec l'Afrique». Pour rappel, des représentants français
sont présents dans les organes des banques centrales africaines même s'ils sont
peu nombreux - un ou deux - et n'ont pas de droit de veto.
Kako Nubukpo, économiste togolais
et auteur de Sortir l'Afrique de la servitude monétaire. A qui profite
le franc CFA?, avançait lui d'autres explications dans
les colonnes du Monde , en septembre 2016. «Nous
souffrons d'une mauvaise gouvernance chronique et il faut sortir de la «protection»
qu'offre le CFA. Il a un effet anesthésiant car même en gérant mal les
économies, les gouvernants sont sûrs que Paris sera toujours là pour couvrir
leurs errements», expliquait-il alors. Avant de soulever un autre élément lié à
l'enrichissement des élites africaines: «Puisque il n'y a pas de limites à la
convertibilité, les élites locales ont tout loisir de placer leur argent sur un
compte étranger ou d'acheter un appartement parisien. C'est le point central».
Comme le rappelle Samuel
Guérineau, aucun obstacle juridique n'empêche cependant un pays qui le
souhaiterait d'abandonner le franc CFA. Ce fût notamment le cas de Madagascar
en 1973. Philippe Hugon comme Samuel Guérineau suggèrent tous deux qu'il est
important de réfléchir à des solutions alternatives donnant plus de flexibilité
au taux de change, comme un rattachement à un panier de monnaies, par exemple
l'euro, le dollar et la monnaie chinoise.
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Nigeria: trois enfants tués à la machette dans une école
(30.11.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 30/11/2017 à 15:48
- Publié le 30/11/2017 à 15:07
Trois enfants âgés de cinq à huit
ans ont été tués aujourd'hui par un inconnu armé d'une machette dans une école
primaire du nord-est du Nigeria, ont déclaré à l'AFP des habitants. L'attaque,
qui a eu lieu vers 09H30 du matin a visé des classes maternelles de l'école
primaire Jafi, dans la ville de Kwaya Kusar, dans le sud-ouest de l'Etat du
Borno.
» LIRE AUSSI : Yémen: morts d'enfants dans un bombardement
«Un homme est entré dans l'école
et a attaqué les enfants à l'heure de la récréation. Il a tué trois enfants
âgés de 5 à 8 ans, et a blessé une institutrice qui tentait de protéger les
enfants», a affirmé Habibu Suleiman, un voisin de l'établissement arrivé sur
les lieux peu après l'attaque. Kasimu Ibrahim, un autre habitant, a détaillé le
déroulé particulièrement choquant des évènements, l'assaillant étant selon lui
«armé d'une machette». «Il est entré dans une classe et a commencé à attaquer
les élèves», a-t-il dit. «Il a frappé à mort deux garçons, âgés d'environ 5 et
7 ans (...) en leur tailladant la tête».
«Une petite fille de 8 ans, a été
frappée au visage et gravement blessée au nez» pendant que les autres
enfants fuyaient, a-t-il ajouté. Elle est ensuite décédée durant son évacuation
vers un hôpital de la ville voisine de Gombe. L'assaillant s'est alors dirigé
vers une autre classe, où une institutrice qui a tenté de s'interposer «en le
voyant tenir la machette maculée de sang» a été blessée. Plusieurs membres
du personnel de l'établissement ont réussi à maitriser l'agresseur en attendant
l'arrivée de la police, selon M. Ibrahim.
» LIRE AUSSI : Nigeria: de plus en plus d'enfants 'bombes humaines'
Les écoles de la ville ont été
fermées par peur d'une autre attaque et l'assaillant, violemment tabassé par la
population qui voulait "rendre justice" elle-même, a été emmené à
l'hôpital, escorté par les forces de sécurité, ont affirmé à l'AFP les deux
habitants, persuadés qu'il s'agit d'un membre du groupe jihadiste Boko Haram.
Faut-il réformer le franc CFA ? (22.10.2017)
Par Tanguy
Berthemet et Service
InfographieMis à jour le 23/10/2017 à 12h39 | Publié le 22/10/2017 à
20h42
INFOGRAPHIE - Cette monnaie
commune à 14 pays d'Afrique est très critiquée pour des raisons économiques et
symboliques.
● Qu'est-ce que le franc
CFA?
Imaginé au départ en 1939, le
franc CFA est créé en 1945, la France entendant alors retisser avec ses
colonies les liens distendus par la guerre. Le franc CFA, pour «colonies
françaises d'Afrique», concernait toutes les possessions françaises, divisées
en deux zones: l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. Le CFA disposait
d'une parité fixe avec le franc français et d'une convertibilité complète. La
monnaie a depuis suivi l'histoire, survivant aux indépendances, aux différentes
tensions et à la création de l'euro. Elle circule aujourd'hui dans huit pays
d'Afrique de l'Ouest, la zone Uemoa (Union économique et monétaire
ouest-africaine), et dans six États d'Afrique centrale, la zone Cemac
(Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale). Des évolutions sont
cependant apparues. Trois États (la Guinée, la Mauritanie et Madagascar) ont
quitté le franc CFA et deux autres l'ont rejoint (la Guinée-Bissau et la Guinée
équatoriale). Le Mali, lui, a quitté la zone en 1962, pour y revenir en 1984.
Le sens de l'acronyme a été changé. Il signifie désormais «Communauté
financière d'Afrique» dans l'Uemoa et «Coopération financière d'Afrique» dans
la Cemac. Surtout les différentes réformes, en 1972 puis en 1985 et en 2010 ont
consacré l'indépendance des banques centrales africaine vis-à-vis des
gouvernements mais aussi du Trésor français. Le CFA conserve en revanche une
parité fixe avec l'euro. Cette parité est garantie par la France, qui demande
en échange le dépôt de 50 % des réserves de change par les États des zones
CFA sur un compte d'opération ouvert auprès du Trésor français. Des administrateurs
français siègent aussi dans les banques centrales de l'Uemoa et de la Cemac.
● Que lui reprochent ses
détracteurs?
Tous voient dans cette monnaie
un «reliquat colonial».
Les critiques contre le franc CFA
sont anciennes et de deux ordres. Les premières sont économiques et techniques.
Les autres sont plus idéologiques. Ces dernières ont été une nouvelle fois
ravivées en septembre dernier quand le
polémiste franco-béninois Kémi Séba, - décrié pour ses propos antisémites -
brûle à Dakar un billet pour protester contre ce «symbole de la servitude». Ce
geste, qui lui vaut une condamnation et une expulsion du Sénégal, entraîne de
nombreuses réactions de célébrités contre le franc CFA, d'Alpha Blondy à Lilian
Thuram. Ces personnalités rejoignent des intellectuels comme Achille Mbembe.
Tous voient dans cette monnaie un «reliquat colonial», particulièrement dans le
nom et l'acronyme «CFA», qui n'a jamais changé. Ils s'en prennent également au
fait que les comptes d'opérations soient à la Banque de France, signe à leurs
yeux que la France continue de profiter des économies africaines pour
s'enrichir indûment, et à la présence d'administrateurs français dans les
conseils des banques centrales africaines. Enfin, ils ne digèrent pas que
les billets soient imprimés en France, à Chamalières. «Quel État
supporterait ça?», se demande Lilian Thuram. Les économistes portent leurs
attaques sur des points précis. «Le CFA n'a pas impulsé de dynamisme au
commerce dans la zone, ce qui était pourtant son but», explique ainsi Carlos
Lopes. Comme d'autres, cet ancien responsable de la commission économique de
l'ONU pour l'Afrique déplore aussi la convertibilité complète avec l'euro qui,
entraînant une monnaie trop forte, contribue à affaiblir la compétitivité de la
zone CFA. «La politique monétaire est décidée à Francfort en fonction des
intérêts de la zone euro et non de l'Afrique», poursuit-il, regrettant le
conservatisme des banques centrales africaines. Et d'ajouter: «Depuis 2000, le
commerce dans la zone CFA a beaucoup changé, la Chine est devenue le premier
partenaire, mais la politique monétaire, elle, n'a pas changé.»
● Que mettent en avant
ses défenseurs?
Les premiers arguments sont la
stabilité et la faible inflation. Grâce à son ancrage sur l'euro, le franc
CFA fluctue peu et surtout pas en fonction des crises locales, économiques ou
politiques. «Les gens ne se rendent pas compte. Que ce serait-il passé pendant
la chute de Gbagbo? La monnaie se serait effondrée et l'économie serait
repartie bien plus lentement sans le CFA», s'agace un conseiller du président
ivoirien Alassane Ouattara. Un banquier sénégalais souligne, pour sa part, que
cette stabilité encourage aussi les investissements étrangers: «Les
investisseurs n'ont pas de soucis à se faire de ce point de vue.»
«Les euros allemands ou une
partie de la monnaie brésilienne sont aussi imprimés en France. Cela n'implique
pas que Paris dicte à Brasilia ou Berlin leur politique»
«La stabilité est réelle mais
elle sert peu car les taux d'intérêt bancaires restent très élevés», note
pourtant Kako Nubupko, un ancien ministre des Finances togolais, critique du
CFA. Les économistes favorables au CFA mettent aussi en avant qu'une monnaie
forte permet de rembourser plus facilement sa dette, et d'emprunter à moindre
coût. «Tout changement devra se faire en douceur pour éviter un endettement
insupportable», remarque le spécialiste du développement Serge Michaïlof, par
ailleurs lui aussi réservé sur le CFA. Les arguments plus idéologiques sont
balayés sèchement. À Paris, on souligne ainsi que les comptes d'opérations ne
pèsent que 10 à 12 milliards d'euros, soit une goutte d'eau au regard des
2232 milliards de la dette française. «Et ces sommes sont rémunérées»,
souligne-t-on au gouvernement. L'impression des coupures en France est
considérée comme «sans impact». «Les euros allemands ou une partie de la
monnaie brésilienne sont aussi imprimés en France. Cela n'implique pas que
Paris dicte à Brasilia ou Berlin leur politique», rétorque la même source.
Quant au nom, le CFA, la polémique a le don d'agacer dans les palais africains.
«Il existe en Afrique des livres, des dollars et shillings et cela ne gêne pas.
Alors pourquoi pas des francs?», lance le conseiller ivoirien. «Je regrette que
la discussion autour de cette question soit devenue idéologique car de vrais
changements sont nécessaires», affirme Carlos Lopes.
● Des changements
sont-ils inévitables?
Très probablement et à
relativement court terme. Parmi les présidences africaines, très conservatrices
et longtemps hostiles aux changements, l'idée fait son chemin. Certains
espèrent même voir les premiers signes lors de la réunion des chefs d'État de
l'Uemoa organisée le 24 octobre. Paris met discrètement la pression,
répétant publiquement dès que possible, «que les banques africaines sont
indépendantes et qu'elles peuvent prendre toutes les décisions qu'elles souhaitent».
En coulisses, les nouvelles autorités françaises et le président Macron se font
pressants. En 2013, François Hollande avait tenté d'obtenir des aménagements,
sans succès. «La polémique sur le franc CFA est nuisible pour la France. Elle
ringardise notre pays. D'ailleurs, c'est devant les ambassades de France que
les anti-CFA manifestent, pas devant les banques centrales africaines»,
remarque-t-on. Les objectifs semblent être d'obtenir des réformes afin de faire
taire les critiques les plus idéologiques. Les mesures de fond prendront plus
de temps d'autant que la situation économique n'est pas la même dans l'Uemoa et
dans la Cemac. «Tout va se faire très lentement car la force d'une monnaie
tient avant tout à la confiance qu'elle inspire», souligne le banquier
sénégalais. En creux, il ne s'agit pas, par des mesures brusques, de relancer
des rumeurs de dévaluation, toujours vivaces depuis le traumatisme de 1994. À
cette date, le franc CFA avait été dévalué de 50 %.
«Il faut que le débat s'ouvre
de manière apaisée. Mais la monnaie n'est qu'une arme économique parmi
d'autres»
Carlos Lopes
● Quel pourrait être le
«nouveau CFA»?
La première modification sera
sans doute de changer de dénomination pour un terme africain. Dans les années
1990, un projet porté par des panafricanistes suggérait le «Cauri» au lieu du
CFA. L'impression pourrait quitter la France rapidement. «Rien de plus simple.
Il suffit de lancer un appel d'offres comme le font la plupart des grands
pays», souligne Serge Michaïlof. Enfin, les fameux comptes d'opération iraient
loin de la Banque de France. «L'important est que ces comptes existent. Ils
peuvent être n'importe où, à la Banque des règlements internationaux à Bâle par
exemple», suggère Kako Nubupko. Les grandes réformes seront plus complexes. Nul
ne semble envisager de supprimer cette monnaie commune. «Ce serait ridicule.
Les avantages sont bien trop grands», tranche-t-on à Abidjan. La piste
privilégiée pour revivifier le CFA est de couper son lien avec l'euro pour
l'arrimer à un panier de monnaies. «Cela pourrait être l'euro, le dollar, le
yuan et la livre et ça donnerait plus de souplesse», détaille l'ancien
ministre. Patrick Guillaumont, chercheur au Centre d'études et de recherches
sur le développement international, alerte dans un article que cette solution
n'est pas la panacée. «Le rattachement à un panier de monnaies serait une
réponse à la variabilité des cours bilatéraux (…) mais non à l'instabilité des
prix des matières premières qui demeurent la principale composante des
exportations africaines». «Il faut que le débat s'ouvre de manière apaisée.
Mais la monnaie n'est qu'une arme économique parmi d'autres. Cela ne réglera
pas tous les problèmes. Bien des questions recoupent en fait les mêmes
problématiques que celles qui agitent la zone euro», prévient Carlos Lopes.
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L'Irak réclame un plan Marshall (30.11.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 30/11/2017 à 19:55
- Publié le 30/11/2017 à 19:40
L'Irak a besoin d'un plan
Marshall pour sa reconstruction, "le monde nous le doit", après la
victoire militaire acquise contre l'organisation Etat islamique (EI), a estimé
aujourd'hui à Rome le ministre irakien des Affaires étrangères Ibrahim
Al-Jaafari.
"Je demande à la communauté
internationale de nous aider comme elle l'a fait pour combattre Daech (acronyme
arabe de l'EI)", a déclaré le ministre devant le colloque Rome MED sur le
dialogue en Méditerranée.
L'Irak a combattu dans le cadre
d'une "guerre mondiale, donc le monde doit aujourd'hui nous apporter son
soutien", a ajouté le ministre, faisant allusion aux nombreuses nationalités
des "Foreign fighters" engagés dans les rangs de l'EI.
"Daech n'est plus une menace
stratégique pour le régime irakien", a encore jugé M. Al-Jaafari, invitant
la communauté internationale à aider l'Irak à reconstruire ses villes
aujourd'hui en ruines, comme celle de Mossoul, à l'image de ce qui a été fait
pour les villes allemandes après la Deuxième guerre mondiale.
"Ca s'est avéré très utile
pour faire cesser les tensions dans la région. Or, Daesh se concentre sur les
territoires où existent des tensions", a encore rappelé le ministre
irakien.
Menaces d'attentats sur Facebook: 2 mineures condamnées
(30.11.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 30/11/2017 à 20:15
- Publié le 30/11/2017 à 20:14
Elles avaient évoqué sur Facebook
la possibilité de commettre des attentats : deux mineures ont été condamnées
aujourd'hui, dont une à trois ans de prison ferme, par le tribunal pour enfants
de Paris pour association de malfaiteurs terroriste.
La plus jeune, âgée de 15 ans au
moment des faits, a été condamnée à cinq ans de prison dont deux ans avec
sursis et mise à l'épreuve. Selon une source proche du dossier, la jeune fille
a non seulement participé aux échanges sur Facebook mais a également eu des
velléités de partir vers la zone de combat irako-syrienne où elle avait déjà
des contacts. L'autre mineure, qui avait 17 ans au moment des faits, a été
condamnée à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis et mise à l'épreuve.
La première comparaissait sous
bracelet électronique et la seconde sous contrôle judiciaire. L'audience s'est
déroulée sur deux jours à huis clos. Ces deux mineures avaient été mises en
examen en mars 2016 par un juge antiterroriste. La plus jeune avait d'abord été
placée en détention et la seconde sous contrôle judiciaire, conformément aux
réquisitions du parquet.
Quelques jours plus tôt, elles
avaient été interpellées par des enquêteurs de la direction générale de la
sécurité intérieure avec deux autres jeunes filles dont une majeure de 19 ans
qui a été condamnée à cinq ans de prison dont six mois avec sursis et mise à
l'épreuve début novembre. La dernière adolescente mise en cause dans cette
affaire a été remise en liberté à l'issue de sa garde à vue.
Ces quatre adolescentes
s'échangeaient des messages sur Facebook dans lesquelles elles affirmaient
vouloir commettre des attentats "dans des lieux de rassemblement"
mais aucun élément matériel n'était venu étayer ces menaces, avait dit la
police.
Pour le parquet de Paris, il
s'agissait avant tout d'un "projet intellectuel". "Aucune arme,
ni substance de nature explosive n'a été découverte" avait-il confirmé.
Les enquêteurs soupçonnaient notamment les jeunes filles d'un projet d'attentat
visant une salle de concert parisienne. Elles affirmaient vouloir commettre des
attentats "semblables à ceux du 13 novembre", avait expliqué une
source policière.
Seine-Saint-Denis: un homme écroué pour la mort d'une athlète
(30.11.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 30/11/2017 à 22:11
- Publié le 30/11/2017 à 22:09
Il s'était livré à la police,
s'accusant de la mort d'une marathonienne éthiopienne de 27 ans: un homme a été
mis en examen pour assassinat et écroué jeudi, a-t-on appris auprès du parquet
de Bobigny.
La victime, Zenash
Gezmu, venait de rejoindre la section athlétisme du Stade françaisaprès
être passée dans d'autres clubs de région parisienne, a indiqué à l'AFP le
président d'honneur de la section, Michel Provost. Elle avait couru le marathon
d'Amsterdam en 02H32 en 2016.
Elle travaillait selon lui comme
femme de ménage entre ses entraînements et résidait dans un appartement de
Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), en banlieue est de Paris.
Son corps y a été découvert mardi
sur les indications d'un homme qui venait de se constituer prisonnier dans un
commissariat parisien.
Cet homme de 28 ans, originaire
comme elle d'Ethiopie, était arrivé en France il y a deux ans en situation régulière
pour participer à un marathon, selon une source proche de l'enquête.
Il a expliqué aux enquêteurs
avoir étouffé la jeune femme avec un coussin, mais aussi l'avoir frappée avec
l'un des nombreux trophées présents dans l'appartement, a précisé à l'AFP cette
source.
Ses liens avec la victime et les
raisons de son passage à l'acte resteront à éclaircir dans le cadre de
l'information judiciaire.
L'enquête avait été confiée à la
police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
Affaire Ramadan: Henda Ayari aurait menacé un homme d'une
plainte pour viol en 2013 (01.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 01/12/2017 à 07:07
- Publié le 01/12/2017 à 06:50
Un témoin affirme, dans une
attestation transmise jeudi à la justice, avoir été menacé d'une plainte pour
viol par Henda
Ayari, accusatrice de Tariq Ramadan. Il explique qu'il avait repoussé
les avances "explicites" de cette femme en 2013, a-t-on appris
aujourd'hui de source proche du dossier.
Ce témoignage, daté du 27
novembre, est celui d'un fonctionnaire assermenté. Il raconte avoir rencontré
Henda Ayari en mars 2013, alors qu'elle cherchait à obtenir des conseils
juridiques dans le cadre de problèmes professionnels. "Quelques jours
après, elle voulait me revoir, me disant avoir besoin de 'réconfort'. J'ai
indiqué être marié, elle insistait, je refusais ses avances", a écrit ce
témoin. Selon lui, Henda Ayari, qui accuse le théologien de l'avoir violée dans
un hôtel parisien en 2012, "voulait absolument une relation intime".
"Elle m'a menacé de porter
plainte pour viol si je n'acceptais pas une relation sexuelle avec elle, me
harcelant des jours durant", poursuit-il dans cette attestation.
"Nous n'allons pas commenter
chaque pièce ou allégation à rapporter concernant cette affaire assez grave
comme cela. Notre cliente subit depuis quelques jours un flot ininterrompu de
menaces et de calomnies sur les réseaux sociaux et par d'autres voies. Cette démarche
structurée n'est sûrement pas sans lien avec les avancées récentes de l'enquête
qui permettront de connaître la vérité", a réagi l'avocat de Mme Ayari, Me
Jonas Haddad.
Outre celle de Henda Ayari, à
l'origine de cette affaire, une seconde plainte visant Tariq Ramadan
avait été déposée fin octobre et jointe à l'enquête préliminaire ouverte à
Paris pour "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort".
Tariq Ramadan a catégoriquement réfuté ces accusations. Les enquêteurs, qui
poursuivent leurs investigations, ont déjà auditionné les deux plaignantes.
Pakistan: neuf morts et des dizaines de blessés dans une
attaque contre une école (01.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 01/12/2017 à 10:52
- Publié le 01/12/2017 à 09:46
Au moins neuf personnes ont été
tuées et des dizaines d'autres blessées aujourd'hui au cours d'une attaque
de talibans armés contre une école de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan,
ont déclaré les autorités.
"Nous avons recueilli les
corps de six personnes ainsi que 18 blessés, dont deux dans un état
critique", a déclaré à l'AFP une porte-parole du complexe médical de
Hayatabad. Un autre hôpital public, le complexe médical Kyber, a indiqué avoir
accueilli 20 blessés et reçu les dépouilles de trois personnes.
Un tifo à la gloire d'Hitler
et de l'holocauste dans un stade soudanais
- Par Le Scan Sport
- Mis à jour le 01/12/2017 à 10:40
- Publié le 01/12/2017 à 09:53
LE SCAN SPORT - Un grand tifo
célébrant Adolf Hitler et l'extermination des juifs durant le deuxième conflit
mondial a été aperçu dans les tribunes lors d'une rencontre au sommet du
championnat de football soudanais.
Scène sordide lors du derby
d'Omdurman entre Al-Hilal et Al Merreikh (2-0) au Soudan le week-end dernier.
Les ultras d'Al-Hilal ont déployé un très grand tifo où l'on pouvait apercevoir
la représentation géante du visage d'Adolf Hitler avec, à côté, une banderole
où était écrit le mot «Holocaust.»
Littéralement, l'holocauste
signifiait sous la Grèce antique un sacrifice ou une offrande consumée mais il
a pris une autre signification plus récemment avec le deuxième conflit mondial
pour qualifier le massacre systématique de la population juive par les Nazis.
La police locale ne serait pas
intervenue dans la tribune où ont été déployées ces banderoles afin de de pas
provoquer de débordements. La télévision qui retransmettait le match a
toutefois pris soin de ne pas diffuser les images de ces messages haineux. Les
joueurs d'Al-Hilal sont venus demander à leurs supporters de ranger le matériel
mais ils n'ont malheureusement pas été écoutés.
Ivan Rioufol : «Pourquoi la politique doit devenir radicale»
(30.11.2017)
CHRONIQUE - Depuis l'élection
d'Emmanuel Macron, la vie politique française baigne dans un univers ouaté.
Pour que le débat regagne en vitalité, il est urgent de s'extraire de la
mollesse idéologique.
Urgent de redécouvrir la clarté
radicale. Cette franchise n'est pas le genre de la Macronie: son univers flotte
sur un centre liquide qui s'étend comme une flaque. Une partie des
Constructifs, l'ondoyant Thierry Solère en tête, s'est glissée dans ce bain
tiède. Les déserteurs des Républicains sont persuadés d'accompagner l'Histoire
en s'éloignant de Laurent Wauquiez et de son parler rude.
Donné comme le futur patron de la droite, Wauquiez a le
tort, pour ces délicats en apesanteur, de vouloir appeler un chat un chat. La
France oubliée parle pourtant ainsi. Nombreux sont ceux qui se désolent des
inutiles prudences du chef de l'État, ce faux dur. Il suffit d'écouter Manuel
Valls pourfendre les dérives de l'islam pour mesurer la distance qui le sépare
du chef de l'État conciliant. «L'islamisme a à voir avec l'islam», a expliqué
l'ex-premier ministre, dimanche. Il est peu probable qu'il soit appelé
rapidement au gouvernement, tant l'angélisme présidentiel y est la norme. Cette
plongée dans le déni annonce la noyade.
La victoire est allée à celui,
Macron, qui défendait un optimisme hors-sol
Quand Christophe Castaner, patron
de LREM, explique que «l'islam est une religion de bonheur et d'amour, comme la
religion catholique», ce proche de Macron reprend un couplet cynique. Dédouaner
l'islam de toutes responsabilités est une insulte pour ceux qui ont été
assassinés au nom d'Allah. Vendredi, dans le Sinaï égyptien, une mosquée
soufie, ce courant pacifique et minoritaire, a été la cible de
l'État islamique (305 morts!). Le carnage s'ajoute à ceux commis par l'islam
totalitaire contre des musulmans mécréants, des chrétiens en Orient, l'Occident
plus généralement. Un esprit honnête ne peut contester ces évidences. Or c'est
un monde fait de sinuosités et de mensonges que cautionne le chef de l'État,
quand il laisse Castaner réciter des fadaises, après avoir lui-même soutenu de
semblables sornettes.
La vie politique anesthésiée
Le marais macronien est le refuge
des pensées molles, qui sont un poison pour la France. Rien d'étonnant à ce
qu'Alain Juppé, ce Macron avant l'heure, penche pour cette cure de
relaxation. L'échappatoire tend les bras de ceux qui pensent, comme Valérie
Pécresse (LR), que le «populisme est une impasse». Ce slogan sert d'excuse aux
somnambules qui refusent d'entendre le peuple quand il devient lucide. Un coup
d'œil rapide à l'histoire de la présidentielle 2017 peut certes laisser croire
aux impasses d'un discours clairvoyant: les trois candidats ayant osé
s'approcher des brûlures de la vérité - Manuel Valls, François Fillon, Marine
Le Pen - ont tous été éliminés. La victoire est allée à celui, Macron, qui
défendait un optimisme hors-sol. Mais l'irénisme est la fêlure du macronisme.
L'ultime message de Fillon, adressé le 20 novembre à ses amis, demeure
valable: «On m'a parfois reproché d'être radical dans mes propositions.
Je vous invite à le rester.»
Wauquiez a tout à perdre à
écouter ceux qui lui conseillent de mouiller son vin. L'OPA lancée par Macron
sur le centrisme aseptisé a pour effet d'anesthésier la vie politique. Elle n'a
jamais été aussi ennuyeuse que ces derniers mois. La léthargie désespère les
syndicats. Jean-Luc Mélenchon voit s'envoler ses espoirs d'insurrection. La
somnolence révèle la fatigue de la France, tout autant que l'incontestable
capacité hypnotique du chef de l'État. La technique a remplacé l'idéal.
Mais c'est justement pour
s'extraire de ce traquenard dépressif qu'il est urgent pour l'opposition de se
constituer en un front réactif, dégagé de la tyrannie des experts et du confort
moderniste. La radicalité, ce retour exigeant aux sources, est la seule issue
pour l'opposition si elle veut se démarquer du barbotage en eau douce que
propose la Macronie. Le courage de la vérité, ce slogan que Fillon n'a su
mettre en œuvre, doit être le socle d'une droite enfin libre et unifiée.
La macromania des médias
La macromania, qui gagne les
médias assoupis, participe à l'endormissement. Or jamais les vigilances n'ont
été plus utiles que dans cette période de sidération créée par l'effondrement
des partis, laminés par Macron. Le show offert par le chef de l'État, mardi
devant les étudiants de l'université de Ouagadougou (Burkina Faso), a été
complaisamment applaudi par les médias français, qui se sont contentés d'y voir
la fraîche insolence du jeunisme. La presse, intransigeante sur les
comportements de Donald Trump, n'a rien trouvé à redire aux désinvoltures
méprisantes de Macron.
Macron refuse de se confronter
à l'islam
Il a notamment moqué publiquement son hôte, le président
Marc Christian Kaboré. Le chef de l'État a certes eu raison de rappeler que le
nouveau trafic d'esclaves noirs, apparu en Libye, est organisé par des
Africains. Mais ses accusations, une nouvelle fois portées contre les
«incontestables crimes de la colonisation», sont des facilités qui montrent les
faiblesses de l'Obama blanc. En Afrique, Macron assure: «Je n'ai pas de tabou,
je n'ai peur de rien.» Mais il s'encombre d'interdits et de craintes, dès qu'il
est en France.
Le choix du président de faire de
l'égalité «femme-homme» la «grande cause» de son mandat illustre les fausses solutions
auxquelles conduit un diagnostic trop timoré. Le nouveau sexisme importé par la
culture islamique mérite assurément d'être sanctionné. Un délit d'«outrage
sexiste» visera les harcèlements de rue, coutumiers dans les cités ou les
quartiers d'immigration. Toutefois, quand le chef de l'État parle plus
généralement d'une «société française malade du sexisme», il fait un amalgame
destiné à noyer les racines du machisme coranique. En réalité, Macron refuse de
se confronter à l'islam. C'est pourtant lui qui porte dans ses textes, pris à
la lettre, le nouvel antisémitisme, le nouveau racisme, le nouveau sexisme.
Alors que le racisme anti-blanc se pavane et que la laïcité est ridiculisée par
l'offensive islamiste, vouloir faire de l'égalité entre les sexes la «grande
cause» du quinquennat fait comprendre quelles seront les impasses du macronisme.
Fausses idoles
C'est la radicalité de la vérité
qui déboulonne ces jours-ci les fausses idoles protégées par l'omerta. Après la
publication, dans Le Figarode lundi, d'une enquête fouillée
sur le vrai visage du journaliste Edwy Plenel, Laurent Mauduit,
sa garde rapprochée, a tweeté (fautes comprises): «La fachos sont de sortie! Venimeux
et médiocres! Nous voici revenu à l'époque délétère du parfumeur François Coty
qui donnaient consigne aux journalistes du Figaro de faire écho aux thèses des
ligues». La haine se dévoile.
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Edwy Plenel regrette avoir employé l'expression «guerre aux
musulmans» (01.12.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 01/12/2017 à 12:47
- Publié le 01/12/2017 à 11:13
Le directeur de Mediapart, Edwy
Plenel, a regretté aujourd'hui avoir employé l'expression «guerre aux
musulmans» dans la polémique qui l'oppose à Charlie Hebdosur
fond d'affaire Tariq Ramadan, reconnaissant avoir «surréagi». «Il ne peut pas y
avoir de guerre entre Charlie Hebdo et Mediapart. Il ne peut
pas y avoir de guerre entre deux journaux indépendants (...) encore moins quand
l'un de ces journaux a payé le prix le plus cher, le prix du sang pour cette
liberté», a déclaré le directeur du site d'information sur BFMTV/RMC.
«Bien sûr que nous avons
surréagi, bien sûr que quand on est blessé on fait des bêtises, mais encore une
fois nous ne sommes pas du côté de la guerre, du côté de la haine», a déclaré
Edwy Plenel. Une polémique oppose Mediapart et Edwy Plenel, accusé de
«complaisance» envers l'islamologue Tariq Ramadan, et Charlie
Hebdo, défendu par l'ancien premier ministre Manuel Valls et ses soutiens.
La une du journal satirique le 8
novembre représentant Edwy Plenel se dissimulant la bouche, les oreilles et les
yeux avec sa moustache, avec le titre: «Affaire Ramadan, Mediapart révèle: on
ne savait pas», avait suscité la colère du directeur du site d'information.
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Le Pape rencontre une délégation de Rohingyas (01.12.2017)
- Publié le 01/12/2017 à 12:44
Notre envoyé spécial a pu
rencontrer les réfugiés qui ont rencontré le Pape, près de Dacca, au
Bangladesh.
Envoyé spécial à Dacca
Ce vendredi, quelques Rohingyas,
réfugiés au Bangladesh, ont pu rencontrer le Pape. Nous avons pu parler à cette
petite délégation, prise en charge par le secours catholique local, dans le
camp Cox's Bazar, au sud de la ville de Dacca.
Aucun d'entre eux ne parle
anglais. Un responsable assure la traduction. Dans cette pièce à la sécurité
renforcée, Abum Fayas, leur porte-parole, répond à nos questions. «Nous allons
dire au Pape que le gouvernement du Myanmar nous a torturés, il a pris notre
citoyenneté, il a tué des nôtres par le feu, en enfermant des gens dans des
maisons et en les incendiant». «Nous voulons retrouver nos droits, vivre dans
des conditions de paix et retrouver notre citoyenneté de Rohingyas»,
assure-t-il.
À la sortie, la foule afflue pour
la rencontre interreligieuse pendant laquelle le pape François va rencontrer ce
groupe de Rohingyas. L'un d'eux est musulman, étudiant, il est membre d'un
groupe de jeunes invité ici. Pourquoi êtes-vous là? «Nous sommes très heureux
de rencontrer le pape. C'est très important pour le dialogue interreligieux.»
Que pensez-vous de la question des Rohingyas, le Pape peut-il apporter une
solution? «… Je ne peux pas répondre, excusez-moi».
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À Gaza, la réconciliation entre le Hamas et le Fatah s'enlise
(30.11.2017)
VIDÉO - Les factions
palestiniennes se donnent dix jours pour tenter de surmonter leurs désaccords.
Un échec pourrait avoir des conséquences désastreuses.
L'euphorie du 2 octobre aura
été de courte durée. Deux mois après la visite triomphale du premier ministre
de l'Autorité palestinienne (AP), Rami
Hamdallah, dans la bande de Gaza, la réconciliation entre les islamistes du
Hamas et le Fatah du président Mahmoud Abbas semble complètement enlisée. Les
deux factions rivales s'accusent mutuellement d'entraver le processus dans une
atmosphère si délétère que la population redoute désormais une rupture. Au
terme d'une journée d'intenses discussions, leurs dirigeants ont annoncé
mercredi soir que le transfert des pouvoirs n'aura pas lieu ce vendredi, comme
prévu, mais le 10 décembre. Ils s'offrent ainsi un court répit pour tenter
de surmonter leurs principaux points de désaccords et repoussent, au moins
provisoirement, le spectre d'un échec aux conséquences imprévisibles.
Les vieilles rancœurs, un temps
mises en sourdine pour tenter de remédier à une situation humanitaire
calamiteuse, ont brusquement ressurgi après la reprise de contrôle par
l'Autorité palestinienne des trois points de passage vers Israël et l'Égypte. Le
Hamas s'est retiré en bon ordre de ces terminaux le 1er novembre,
mais n'a guère apprécié de voir l'intégralité de ses fonctionnaires
ostensiblement exclue de leur gestion. Certains responsables du mouvement, peu
favorables aux concessions faites sous la houlette de leur nouveau chef, Yahya
Sinwar, soulignent que la population de Gaza ne tire aucun bénéfice de ce début
de transition. Le terminal de Rafah, qui relie l'enclave à l'Égypte et devait
reprendre un fonctionnement normal après plusieurs mois de paralysie, n'a
rouvert que trois jours et vient d'être remis en sommeil en raison de
l'attentat qui a fait plus de 300 morts dans le nord du Sinaï. L'AP tarde par
ailleurs à rétablir l'alimentation en électricité et en médicaments, qu'elle
avait restreinte au printemps pour pousser le Hamas à négocier.
Dans cette atmosphère de
défiance, c'est l'épineuse réorganisation de la fonction publique à Gaza qui
focalise les tensions les plus vives. Un «comité administratif» doit en
principe décider, d'ici à début février, du sort des 45.000 fonctionnaires
recrutés après la prise de pouvoir du Hamas il y a dix ans. Les syndicats qui
les représentent exigent logiquement qu'ils soient maintenus dans leur
fonction, mais l'AP ne l'entend pas de cette oreille. «Je prévois de travailler
avec les 8000 à 9000 policiers qui servaient avant 2007 - et pas avec ceux qui
ont été recrutés par le Hamas», affirme le major-général Hazem Attallah, chef
de la police civile palestinienne, qui juge par ailleurs «indispensable» le
désarmement rapide de la branche armée du mouvement islamiste. «Le sort des
brigades Ezzedine al-Qassam n'est pas à l'ordre du jour», indique pour sa part
Khalil al-Haya, numéro deux du Hamas à Gaza. «Les questions de sécurité
constituent un sujet difficile, qui ne pourra pas être réglé du jour au
lendemain, mais doivent absolument être mises sur la table», arbitre Nikolaï
Mladenov, coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient.
«On n'a pas le droit de
laisser ce processus échouer car si tel est le cas, cela aura probablement pour
résultat un conflit dévastateur»
Nikolaï Mladenov, coordinateur de
l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient
À l'approche de la date fixée
pour le transfert des pouvoirs, l'AP a accusé ces derniers jours le Hamas de
bloquer la prise de contrôle des grandes administrations par le gouvernement.
Rami Hamdallah a fait monter la pression en demandant à l'ensemble des
fonctionnaires mis au chômage technique il y a dix ans de reprendre leur poste
sans attendre. Le mouvement islamiste a réagi en interdisant mercredi l'accès
de plusieurs dizaines de ces employés, mais aussi d'un ministre de l'AP, à
leurs bureaux. Le climat est d'autant plus pesant qu'on ignore pour l'heure si
les fonctionnaires du Hamas seront payés ce mois-ci. L'accord signé au Caire le
12 octobre prévoit que l'AP verse 50 % de leur rémunération à compter
de décembre, mais il n'est pas certain qu'elle tienne cet engagement tant
qu'elle n'exercera pas un contrôle réel sur l'enclave. «Reste à savoir ce qui
se passera si des dizaines de milliers d'employés apprennent dans quelques
jours qu'ils ne sont plus payés», s'inquiète un diplomate européen.
Les autorités égyptiennes, qui
ont investi un capital politique non négligeable en choisissant de parrainer
ces efforts de réconciliation, ont envoyé une délégation à Gaza pour et éviter
qu'on en arrive là. «On n'a pas le droit de laisser ce processus échouer, a
prévenu Nikolaï Mladenov, car si tel est le cas, cela aura probablement pour
résultat un conflit dévastateur.» Par une coïncidence inquiétante, une dizaine
d'obus de mortier ont été tirés jeudi de Gaza en direction de postes militaires
israéliens - et ce pour la première fois depuis plusieurs mois. L'État hébreu a
répliqué en ciblant plusieurs positions du Hamas et du Djihad islamique.
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Le Brexit fait chuter le solde migratoire britannique
(30.11.2017)
Un an après le Brexit, le solde
migratoire britannique a enregistré un record à la baisse en plongeant de
31,5%.
Un an après le Brexit, la
Grande-Bretagne a enregistré un record à la baisse en matière de migration. Le
solde migratoire du pays s'est établi en juin 2017 à 230.000 habitants
supplémentaires, soit un plongeon de 31,5 % en un an. Le nombre
d'installations a chuté (- 80.000), tandis que les départs (+ 26.000)
ont augmenté.
Le Brexit est sans doute «un
facteur clé dans la décision de s'installer ou de quitter le Royaume-Uni»
Nicolas White, chef du
département des migrations internationales à l'ONS
«C'est la plus forte baisse
annuelle» depuis le début des mesures en 1964, a annoncé l'Office des
statistiques nationales britannique (ONS), en soulignant, qu'à l'inverse un pic
à la hausse du solde migratoire avait été atteint un an auparavant.
Le Brexit est sans doute «un
facteur clé dans la décision de s'installer ou de quitter le Royaume-Uni»,
pointe Nicolas White, chef du département des migrations internationales à
l'ONS. Plus des trois quarts de la baisse constatée sont imputables aux
migrations de citoyens des pays de l'Union européenne, hors Royaume-Uni.
De juillet 2016 à juin 2017,
230.000 d'entre eux se sont installés au Royaume-Uni, alors qu'ils avaient été
284.000 à le faire sur les douze mois précédents. Dans le même temps, 123.000
Européens, soit 30 % de plus, ont quitté le pays. Résultat, pour les seuls
citoyens européens, le solde migratoire outre-Manche chute de 43 %. Le
Royaume-Uni, où les prévisions de croissance se sont dégradées, alors que la
zone voit ses indicateurs économiques s'améliorer, devient moins attractif pour
les Européens.
Theresa May, s'est en effet
engagée à ramener sous la barre des 100.000 personnes le solde migratoire du
pays dans les cinq ans
Et cela fait plutôt l'affaire du
gouvernement britannique. La première ministre, Theresa May, s'est en effet
engagée à ramener sous la barre des 100.000 personnes le solde migratoire du
pays dans les cinq ans. Il est nécessaire de«réduire l'immigration à un niveau
soutenable, et ces chiffres signalent des progrès», a insisté jeudi un
porte-parole du gouvernement.
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Éric Zemmour : «Faisons un rêve, on appellerait cela la
démocratie…» (01.12.2017)
CHRONIQUE - Sur le dossier du
glyphosate, Emmanuel Macron a décidé d'aller à l'encontre de la décision
européenne de prolonger de cinq ans son utilisation. Au nom de l'intérêt
général du pays. Et si c'était ça, la démocratie ?
Il n'a pas tardé ni hésité. Alors
que l'Europe prolongeait de cinq ans l'utilisation du glyphosate par les
agriculteurs, le président Macron décidait que ce désherbant serait, en
France, interdit «au
plus tard dans trois ans». Ce n'est pas le lieu de cette chronique de
savoir s'il a raison ou tort ; si le glyphosate est dangereux pour la
santé ou anodin ; s'il est indispensable à l'agriculture moderne ou si nos
paysans devraient apprendre à s'en passer.
Le chantre de la souveraineté
européenne démontre qu'elle est un leurre. (...) L'adversaire résolu du repli
sur soi nous montre que le repli sur soi a parfois du bon
La réaction de notre président est
en revanche fort instructive. Le chantre de la souveraineté européenne démontre
qu'elle est un leurre. Le parangon de «A plusieurs, on est plus forts» nous
signifie qu'à plusieurs, on peut prendre une mauvaise décision. L'adversaire
résolu du repli sur soi nous montre que le repli sur soi a parfois du bon. Et
pourquoi?
Parce qu'il l'a décidé ainsi.
Parce qu'il a estimé que c'était l'intérêt de la France. Que l'Europe avait
pris une mauvaise décision. Parce que l'Allemagne avait eu tort de sortir de sa
réserve à mauvais escient. Qu'on pouvait s'asseoir sur le consensus européen à
partir du moment où les intérêts supérieurs de la France étaient en jeu.
Diable! La portée de cette
réaction toute jupitérienne est vertigineuse. On imagine qu'Emmanuel Macron pourrait
judicieusement donner toute la mesure de cette nouvelle perspective. Ne
plus appliquer les accords de Schengen, car l'ouverture de nos frontières
est contraire à l'intérêt de la France. Ne plus appliquer la jurisprudence de
la Cour de justice européenne et de la Cour des droits de l'homme qui nous
empêchent de renvoyer en pratique les demandeurs d'asile. Ne plus appliquer la
directive sur les travailleurs détachés. Sortir des règles du traité de
Maastricht les dépenses militaires qui nous empêchent d'équiper nos armées. Ne
plus se soumettre à l'Autorité de la concurrence lorsqu'elle défavorise nos
derniers champions industriels nationaux.
La démocratie, c'est
l'acceptation par la minorité de sa défaite au nom d'un intérêt supérieur, qui
est l'intérêt du pays
On pourrait prolonger la liste
indéfiniment selon les orientations de chacun. On voterait et on choisirait les
priorités plébiscitées par une majorité de Français. On appellerait cela la
démocratie. On appellerait cela la souveraineté. On appellerait cela une
nation. C'est tout le problème de l'Europe. Elle n'est pas une nation car il
n'y a pas de peuple européen. Il ne peut donc y avoir de démocratie européenne,
car la démocratie, c'est l'acceptation par la minorité de sa défaite au nom
d'un intérêt supérieur, qui est l'intérêt général du pays. Quand la France de
Macron se retrouve en minorité, elle ne reconnaît pas sa défaite et trace sa
propre voie.
Macron aura désormais du mal à
tancer les Hongrois et les Polonais qui ont refusé les migrants que voulait
leur imposer la Commission de Bruxelles: eux aussi, mis en minorité, ont estimé
que leur intérêt national était en jeu. Les partisans de l'Europe fédérale
n'ont jamais renoncé à voir dans les vieilles nations de simples régions
appelées à se fondre dans les futurs Etats-Unis d'Europe. Ils dénoncent sans se
lasser les «égoïsmes nationaux». Sauf que, pour chaque nation, son égoïsme
s'appelle intérêt général.
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pratique arc
La population musulmane progresse en France et en Europe
(30.11.2017)
INFOGRAPHIES - Selon une étude,
la France est le pays européen qui compte le plus de musulmans. La proportion
variera, selon les hypothèses, de 12,7 % à 18 % de la population nationale en
2050.
Les musulmans sont et seront de
plus en plus nombreux en Europe. Le très sérieux institut de recherche
américain Pew, reconnu pour ses recherches en matière de démographie
religieuse, est catégorique. Ils pourraient représenter, selon lui, entre
7,4 % et 14 % de la population européenne à l'horizon 2050, contre
4,9 % en 2016.
Pour effectuer ces projections,
le Pew Research Center a établi un périmètre comprenant les 28 pays membres de
l'Union européenne (Royaume-Uni compris), mais aussi la Norvège et la Suisse.
Il a compilé les données qui lui paraissaient les plus fiables, comme celles de
l'Ined-Insee en France. Trois scénarios de flux migratoires ont alors été
retenus par ses chercheurs, qui estiment à 53 % le taux de musulmans parmi
les migrants arrivés en Europe entre 2010 et 2016. Les musulmans
européens seraient aujourd'hui 25,8 millions.
La population musulmane plus
jeune et plus féconde
Quel que soit le scénario retenu,
les musulmans resteraient minoritaires en 2050. L'hypothèse d'une immigration
massive jusqu'à cet horizon correspondrait certes, pour leur communauté, à une
hausse de 193 %. Ils dépasseraient alors les 75 millions d'individus
sur un total d'habitants européens estimé à plus de 538 millions. Les
non-musulmans, quant à eux, perdraient 6 % de population. Mais ceux-ci
resteraient largement majoritaires avec 463 millions d'habitants.
Spécificité de la communauté musulmane: elle est la plus jeune et la plus
féconde. D'où sa progression constante, même lorsque l'on retient l'hypothèse
selon laquelle le flux migratoire vers l'Europe s'interromprait.
La France se singularise.
D'abord, parmi les 30 pays éclairés par l'étude, elle est celui qui compte, en
2016, le plus de musulmans: 5,72 millions, contre 4,95 millions en
Allemagne ou 4,13 millions en Grande-Bretagne.
En termes de proportion, les
musulmans de France caracolent également en tête du classement (8,8 % de
la population, juste derrière la Bulgarie, qui ne compte, elle, que 790.000
musulmans). En 2050, l'Hexagone continuerait de former la première communauté
musulmane d'Europe dans l'hypothèse d'une «immigration zéro»
(8,6 millions, soit 12,7 %).
Les musulmans seraient
12,6 millions (17,4 %) avec le scénario médian (poursuite de
l'immigration légale, hors crise migratoire actuelle), et 13,2 millions
(18 %) dans l'hypothèse d'une forte immigration.
L'étude du Pew Research Center
nous révèle que le taux de fécondité moyen des musulmans en France (2015-2020)
sera supérieur à la moyenne européenne pour cette communauté: 2,9 enfants par
femme musulmane dans l'Hexagone contre 2,6 pour les femmes musulmanes en
Europe. Les femmes non musulmanes feront en moyenne un enfant de moins
qu'elles. Par la suite, l'écart devrait se réduire légèrement, selon les
projections jusqu'en 2050 (2,4 enfants pour les musulmanes en Europe contre 1,7
pour les non musulmanes).
Autre révélation de l'étude: en
2016, c'est en France que la population musulmane était la plus jeune: 27 ans
en moyenne pour les musulmans contre 43 ans d'âge moyen pour les
non-musulmans. Seule l'Allemagne affichait une telle différence d'âge selon la
religion: 16 ans d'écart donc. Mais l'âge moyen du musulman allemand est de 31
ans.
Cette étude américaine fera
sûrement débat. Elle a le mérite de fixer quelques tendances lourdes et de
tenter d'éclairer l'avenir. On y apprend que, entre 2010 et 2016, c'est
la Grande-Bretagne qui a accueilli le plus de migrants venus de pays extérieurs
à l'Europe: 1,5 million d'arrivées régulières. La France a, dans le même
temps, accueilli «plus d'un demi-million de migrants musulmans», rappellent les
Américains.
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