dimanche 3 décembre 2017

Islamisme et politique 01.12.2017

Yémen: le camp rebelle a du plomb dans l'aile (02.12.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 02/12/2017 à 21:14 

  • Publié le 02/12/2017 à 21:11
L'alliance entre les deux composantes de la rébellion semble avoir volé en éclats samedi au Yémen au quatrième jour d'affrontements meurtriers et une ouverture de l'ex-président Ali Abdallah Saleh qui s'est dit prêt à "tourner la page" avec l'Arabie saoudite.
De violents affrontements se sont poursuivis samedi dans la capitale yéménite Sanaa entre ces factions de la rébellion, les Houthis dénonçant un "coup de force" et une "grande trahison" de leur allié, M. Saleh, qui a fait des appels du pied aux Saoudiens, ennemis jurés des Houthis accusés de liens avec l'Iran.

Samedi, les deux groupes se sont affrontés pour le contrôle de positions-clés à Sanaa, y compris des ministères et l'aéroport international, selon des sources sécuritaires et des témoins. En fin de journée, la capitale avait l'allure d'une "ville fantôme", selon un habitant.
Ces violences pourraient entraîner l'ouverture d'un nouveau front dans ce pays pauvre de la péninsule arabique, ravagé par la guerre et qui connaît la "pire crise humanitaire" de la planète, selon les Nations unies.
"J'appelle nos frères dans les pays voisins (...) à arrêter leur agression et à lever le blocus (...) et nous tournerons la page", a dit M. Saleh à la télévision, en référence à l'Arabie saoudite.
Ryad est intervenu en mars 2015 au Yémen, commandant une coalition militaire arabe en soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi pour stopper la progression des rebelles et empêcher qu'ils prennent le contrôle de ce pays voisin de l'Arabie saoudite.
Ryad a renforcé le blocus autour du Yémen après un tir de missile des Houthis le 4 novembre vers la capitale saoudienne.
"Nous promettons à nos frères et voisins que dès qu'un cessez-le-feu sera en place et que le blocus sera levé, nous dialoguerons directement via l'autorité légitime représentée par notre Parlement", a ajouté M. Saleh.
Cette initiative a été accueillie favorablement par l'Arabie saoudite qui était en froid avec M. Saleh depuis 2012 et qui accuse les Houthis d'être armés par son grand rival régional l'Iran, malgré les démentis de Téhéran.
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Yémen: Riyad apporte un soutien à Saleh (03.12.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 03/12/2017 à 09:33 

  • Publié le 03/12/2017 à 09:17
La coalition saoudienne a bombardé dans la nuit de samedi à dimanche des positions des Houthis à Sanaa, rapportent des habitants de la capitale du Yémen et les médias locaux, apportant pour la première fois un soutien aux forces de l'ancien président Ali Abdallah Saleh qui combattent depuis quelques jours les miliciens pro-iraniens.
Ali Abdallah Saleh, allié aux Houthis depuis le début du conflit yéménite face aux forces gouvernementales du chef de l'Etat en exil Abd-Rabbou Mansour Hadi, soutenu par la coalition arabe formée par Ryad, a proposé samedi à l'Arabie saoudite de "tourner une page" de la guerre qui ensanglante le pays depuis bientôt trois ans.
Des dizaines de morts
Les partisans de l'ex-président, chassé par la rue lors des printemps arabes, en 2011, après 33 ans au pouvoir, affrontent depuis quatre jours les Houthis dans un quartier du sud de Sanaa.
Ces combats, qui ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, selon le Comité international de la Croix-Rouge, illustrent l'extrême complexité de la situation dans le pays où l'Arabie saoudite et l'Iran se livrent à une guerre indirecte dans leur rivalité d'influence au Moyen-Orient.
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Cameroun: l'armée "sans état d'âme" avec les séparatistes (02.12.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 02/12/2017 à 20:18 

  • Publié le 02/12/2017 à 20:15
L'armée camerounaise mettra en oeuvre "sans état d'âme" les instructions du président Paul Biya pour mettre "hors d'état de nuire" les séparatistes anglophones violents, a assuré samedi le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo.
"Lorsque le chef de l'Etat prend une décision politique comme celle-là (éradiquer les combattants séparatistes), nous allons la mettre en oeuvre sans état d'âme", a affirmé M. Beti Assomo dans une déclaration à la radio d'Etat.
"Il y a des mesures qui seront mises en oeuvre immédiatement et le processus va se poursuivre jusqu'à ce que cette situation incommode que nous vivons soit éradiquée", a-t-il promis, sans préciser la nature de ces mesures.
"Le Cameroun est victime des attaques à répétition d'une bande de terroristes se réclamant d'un mouvement sécessionniste", a accusé jeudi le président Paul Biya, réagissant à l'assassinat entre mardi et jeudi dans le sud-ouest anglophone de quatre militaires et deux policiers. Le gouvernement en attribue la responsabilité aux séparatistes anglophones. M. Biya a assuré que "toutes les dispositions sont prises pour mettre hors d'état de nuire ces criminels".
"Paul Biya vient de déclarer la guerre à ces terroristes qui prônent la sécession", a commenté la radio d'Etat.
A la demande du président, son ministre de la Défense a réuni vendredi plusieurs hauts gradés de l'armée et responsables militaire, pour évaluer la situation sécuritaire dans le pays, et analyser la dégradation du niveau de sécurité dans les régions anglophones, selon la radio.
Les actions militaires préconisées lors de cette rencontre visent à "rassurer la partie saine de la population qui est prise en étau", a assuré M. Beti Assomo, promettant que "l'intégrité du territoire va être assurée".
"Des opérations massives de l'armée (dans les régions anglophones) sont en préparation", a confirmé à l'AFP, sans plus de précision, une source sécuritaire.
Dans un communiqué, attribué au préfet du département de la Manyu (sud-ouest, où les six militaires et policiers ont été tués), Joseph Oum Il, texte largement diffusé depuis vendredi soir et qui suscitait la controverse sur internet, les autorités locales ont ordonné aux habitants de 15 villages de quitter immédiatement les lieux, en prélude aux opérations de l'armée, sous peine d'être considérés comme "complices ou responsables des crimes commis actuellement contre les forces de sécurité".

La France n'interviendra pas militairement en Libye (03.12.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 03/12/2017 à 11:33 

  • Publié le 03/12/2017 à 11:31
La France n'interviendra pas militairement en Libye, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, dans la foulée des précisions apportées par le chef de l'Etat sur l'opération de démantèlement de réseaux de passeurs décidée lors de sa tournée africaine.
En marge du sommet Union européenne-Union africaine d'Abidjan, Emmanuel Macron a annoncé mercredi la mise en place d'une task-force de lutte contre les trafiquants d'êtres humains en Libye entre l'UE, l'Union africaine et l'Onu, avant de préciser le lendemain qu'aucun envoi de forces militaires et de policiers français n'était "prévu à ce stade".
"Il n'y aura pas d'intervention militaire de la France", a déclaré Benjamin Griveaux lors du Grand Rendez-vous Europe 1-CNEWS-Les Echos.
"Il faut qu'il puisse y avoir une force interafricaine qui puisse intervenir ; la France et l'UE peuvent être là en soutien sur l'intelligence, sur les services, sur le renseignement, sur la technique", a-t-il ajouté, soulignant que l'opération serait conduite par des contingents militaires interafricains.
"C'est le chaos en Libye. On a fait la guerre mais nous n'avons pas préparé la paix, et il y a là une responsabilité. Aujourd'hui des gens y meurent, il fallait donc que la France prenne cette initiative dans le cadre européen."

Une enquête est ouverte après l'agression sexuelle d'une enseignante par des élèves (03.12.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 03/12/2017 à 14:18 

  • Publié le 03/12/2017 à 14:16
Une enquête a été ouverte après la plainte pour agression sexuelle d'une enseignante d'un lycée d'Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) contre cinq élèves de son établissement, indique le parquet de Nanterre.
Les faits se sont déroulés le 23 novembre au sein du lycée Auguste-Renoir, lors d'un exercice de confinement. Selon Le Parisien, qui a révélé l'incident, les élèves incriminés font partie d'une classe de première technologique.
"Un groupe d'élèves chahutait. (L'enseignante) est venue pour faire cesser le bruit. Ils l'ont alors entourée" et se seraient livrés à des "attouchements", a indiqué le parquet.
L'enseignante avait déposé plainte le 27 novembre. Le commissariat d'Asnières est chargé de l'enquête.
Aucun des élèves mis en cause n'est connu de la justice, a précisé le parquet.
"Nous avons mis à disposition" de l'enseignante "nos psychologues pour la soutenir et nous l'accompagnons dans sa demande de protection juridique", avait indiqué vendredi l'inspection académique des Hauts-de-Seine, évoquant une "agression", sans en définir le caractère.
"Quelle que soit la qualification pénale retenue, encercler un professeur et le menacer est inacceptable" et "une procédure disciplinaire a été engagée, qui se terminera devant un conseil de discipline", selon l'inspection académique. L'enseignante est depuis en arrêt-maladie.
Des élèves ont bloqué les accès du lycée jeudi pendant quelques heures pour protester contre la plainte de l'enseignante.

Allemagne: des explosifs découverts sur un marché de Noël de Potsdam (01.12.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 01/12/2017 à 18:27 

  • Publié le 01/12/2017 à 17:20
Un explosif a été découvert sur un marché de Noël de Potsdam, près de Berlin, a annoncé la police allemande vendredi sur Twitter.
L'explosif a été retrouvé dans un paquet déposé devant une pharmacie, a précisé la police qui a ordonné d'évacuer une partie du centre de cette ville de l'est de l'Allemagne, située juste à côté de la capitale. Le colis suspect a été découvert vers 14h30 locales (13h30 GMT), selon un autre porte-parole de la police cité par la radio locale RBB24.
Selon le quotidien local Märkische Allgemeine, citant une porte-parole de la police, le colis suspect contenait une boîte en métal, ouverte par un employé de la pharmacie, et des policiers spécialisés dans les explosifs étaient en train d'examiner le paquet.
D'autres policiers déployés sur place s'emploient à ce que les habitants des immeubles alentour ne quittent pas leur domicile, selon le journal local.
L'engin explosif a été désamorcé alors que, selon des médias locaux, un bruit de détonation a été entendu. Le marché de Noël de Berlin avait été le théâtre d'une attaque au camion-bélier le 19 décembre 2016, faisant 12 morts et plus de 70 blessés.

À Dubaï, des résidences de luxe pour les nouvelles fortunes du monde entier (02.12.2017)

    • Mis à jour le 02/12/17 à 07:00
Les résidences d’Atlantis actuellement en construction. Cet immeuble de 192m de haut et 400 de long a été dessiné par le cabinet d’architectes new-yorkais Kohn Pedersen Fox.
REPORTAGE - L’émirat attire une clientèle fortunée de plus en plus variée. Britanniques, Russes, Indiens ou Américains qui viennent régulièrement s’offrent désormais des appartements plutôt que de loger à l’hôtel.
Il suffit de passer quelques heures dans le lobby d’un hôtel à Dubaï et de regarder les clients passer pour avoir une vision légèrement différente du monde de celle que vous aviez avant! Naïf? Excessif? Vous n’y croyez peut-être pas. Et pourtant, le voyageur européen qui vient pour la première fois dans l’émirat ne peut qu’être frappé par la diversité des nationalités côtoyées et par leurs façons si différentes de voyager, de vivre. Impossible à ce moment-là de penser que l’Europe est au centre du monde. À Dubaï, on sent que le pouls de la planète bat de plus en plus à l’est et que beaucoup des nouvelles fortunes mondiales se retrouvent là.
L’an dernier, 15 millions de touristes ont séjourné à Dubaï et en 2020, date de l’Exposition universelle, l’émirat espère en attirer 20 millions autour du thème «connecter les esprits, construire le futur». S’ils sont si nombreux, c’est bien sûr par curiosité devant l’offre mise en place, mais aussi parce que l’émirat n’est qu’à quelques heures d’avion de l’Inde par exemple et que pour les Britanniques qui sont nombreux à priser la destination, le décalage horaire est faible. Les expatriés sont, toutes proportions gardées, eux aussi de plus en plus nombreux, l’émirat s’étant lancé dans une politique de l’après-pétrole en cherchant à attirer des talents de la finance, des technologies ou des médias.
Des forces vives qui devront se loger, beaucoup habitent aujourd’hui dans le quartier de la marina. «C’est l’endroit où on a le plus l’impression de vivre à l’européenne», explique une trentenaire arrivée il y a deux ans et qui a quitté sans regrets les brumes de Londres. Gastronomie, salons commerciaux, événements en tous genres et centres commerciaux impeccables, Dubaï ne lésine pour séduire.
Un espace en construction permanente
Dès l’aéroport, il est facile de comprendre que ce monde est en pleine construction. Les publicités vantant les mérites de programmes immobiliers à l’allure design se font concurrence sur les murs du terminal. Il y en a pour tous les goûts. «Appartement avec deux chambres près du canal de Dubaï, payables en six ans, à partir de 1,3 million d’AED, dirhams des Émirats arabes unis(soit environ 300 000 euros, NDLR)». «Payez 20 % et déménagez dans votre villa de luxe payable en trois ans à Damac Hills», propose une autre gigantesque publicité montrant des maisons blanches vitrées et contemporaines devant lesquelles les voyageurs patientent. Spot pour Bulgari, la célèbre maison italienne ayant comme le veut la nouvelle habitude de l’immobilier de luxe associé son nom à celui d’un programme «exclusif». Ou encore, maquette géante dans un centre commercial promettant aux passants un rendement astronomique en investissant dans l’une des îles artificielles de The World. Les projets ne manquent pas comme ces 32 villas prévues sur l’île «Germany».
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Mais c’est sur Palm Island, l’île en forme de palmier, devenue le symbole de l’émirat qu’un gigantesque projet est en train de sortir de terre. Avec ses 46 étages, il culminera à 192 mètres de haut et nécessitera 225 000 m3 de béton. Le chantier des Résidences Atlantis tourne là-bas nuit et jour, avec des équipes d’ouvriers (1 800 personnes la semaine de notre visite) qui se relaient 24 heures sur 24 pour tenir les délais, livraison annoncée pour le troisième trimestre 2019. «C’est un chantier complexe en raison du décalage des volumes», explique un des membres de l’équipe. Qui sont les opérateurs de ce projet de 1,4 milliard de dollars? C’est le fonds d’investissement de l’émirat, ICD, Investment Corporation of Dubai (qui possède aussi la compagnie aérienne Emirates) qui en est propriétaire, le groupe Kerzner (dont Atlantis est une des marques) étant l’opérateur et Knight Frank le commercialisateur. Atlantis, qui va décliner sa marque l’année prochaine en Chine, change de gamme avec ce projet.
Dix ans après l’ouverture de son concept de parc aquatique (aquarium géant, attractions autour de l’eau) et de son hôtel de 1 500 chambres dont le taux de remplissage atteint 89 %, Atlantis a prouvé être apte à séduire des clients aux budgets divers, des touristes classiques ou des people. Les Beckham sont venus en famille, Brad Pitt y a passé une journée tout comme Kim Kardashian et l’hôtel s’enorgueillit de posséder une des suites les plus chères du monde. Atlantis veut maintenant monter en gamme: avec ses nouvelles résidences, le groupe Kerzner mise sur un concept complètement différent sur un terrain de 10 hectares.
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Un nouveau concept pour une nouvelle cible de clients
Différent architecturalement d’abord. Loin du kitsch de l’hôtel initial, le nouvel immeuble dessine un long ruban en courbe avec espaces vides et volumes décalés. Ce qui, malgré l’ampleur du projet (400 mètres de long), permet de lui donner une certaine légèreté et de réinventer les volumes. Terrasses vitrées, lounge et piscine extérieure à 90 mètres d’altitude, le building sera résolument contemporain.
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C’est le cabinet d’architectes new-yorkais Kohn Pedersen Fox (KPF) Associates qui l’a conçu. L’édifice comporte deux parties, d’un côté un hôtel de 795 chambres et de l’autre 231 appartements. «L’idée est que l’acheteur se sente vraiment chez lui», promettent ses concepteurs. L’aménagement intérieur, qui offre des choix multiples aux acheteurs, a été confié à la Française Sybille de Margerie (qui a notamment signé la décoration intérieure du Mandarin Oriental à Paris et à Genève, de l’hôtel Cheval Blanc à Courchevel ou de l’Hôtel de Paris à Saint-Tropez). Et c’est le designer David Mexico qui est aux manettes pour insuffler un esprit spécifique au programme et installer la piscine à débordement dans les airs.
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La cible est elle aussi nouvelle. «Aujourd’hui, dans l’hôtel, certains clients louent des suites plusieurs mois et reviennent régulièrement, ils auront bientôt une alternative», explique Andrea Krenn, la vice-présidente de l’hôtel Atlantis. Avec ces résidences, le groupe espère en effet séduire non seulement des acheteurs fortunés à la recherche d’une nouvelle résidence secondaire, mais aussi des acquéreurs qui en feront la résidence principale de leur famille. Des acheteurs britanniques, émiriens, russes, néerlandais, belges, autrichiens et américains ont déjà pris position. Soixante-cinq appartements disposent de piscines privées et les espaces extérieurs sont un vrai prolongement de l’intérieur.
Les prix? Autour de 1,7 million d’euros pour 162 m2 et deux chambres. Les penthouses de 400 m2 ou plus offrent des terrasses de taille équivalente. Et puisqu’on est à Dubaï, il fallait tout de même glisser un peu de spectaculaire dans le projet. «L’alliance de l’eau et du feu le permettra», promettent les concepteurs qui ont prévu des hologrammes dans le lobby et des animations «jamais vues» le soir de feu et lumière pour le lounge…

Au Sénégal, les femmes s’organisent contre les mutilations génitales (30.11.2017)
Par Idrissa Sane pour "Le Soleil" | Le 30 novembre 2017
Au Sénégal, l’excision recule sur fond de mobilisation des femmes, principales victimes, et des ONG spécialisées.
Les principales victimes de l’excision sont en première ligne dans la sensibilisation pour l’abandon de cette pratique qui a des conséquences néfastes sur la santégénitale et la santé de la fille tout court. Dans la région de Kolda, au Sud-Est du Sénégal, où cette pratique est ancrée, les victimes et les potentielles victimes mènent une campagne de sensibilisation sans relâche. La pratique recule. Mais la bataille est loin d’être gagnée. La tradition a encore tout son poids dans ces zones.
Leurs armes, ce sont les mots
 Les cas d’excision ont diminué grâce à l’implication des filles qui sont les premières victimes
L’heure n’est pas à la sieste. Ce mercredi 15 mars à 15 heures au quartier Bantanguel de Kolda, au Sud-Est du Sénégal. Les jeunes filles, les unes après les autres convergent vers la maison familiale de Oumou Barry, l’ex-présidente du club des jeunes filles. La cour de sa maison est leur quartier général. Depuis trois ans, elles ont pris leur destin en main. Elles mènent une campagne tambours battants contre les grossesses précoces et les mariages précoces et les mutilations génitales. Leurs armes, ce sont les mots. «Nous pouvons dire que les mutilations génitales ont reculé. Les clubs des jeunes filles y ont contribué. Ce n’est pas facile de convaincre les adultes qui sont attachés à nos pratiques ancestrales», nous confie l’ex-présidente du club des jeunes filles de Bantanguel.
Depuis trois ans, elles organisent des séances de causerie, des visites à domicile et le porte-à- porte pour échanger sur les pratiques qui hypothèquent l’avenir des jeunes filles dans la région de Kolda. Adama Lajo Diallo âgée de 20 ans et Salimata Bâ 18 ans étaient en première ligne dans la croisade contre ces fléaux. Elles pensent qu’elles n’ont pas prêché dans le vide. «Nous pouvons dire que les cas d’excision ont diminué grâce à l’implication des filles qui sont les premières victimes. Mais il faudra reconnaître qu’il reste du travail dans des villages», a laissé entendre Adama Lajo Diallo.
En vidéo, reportage au Sénégal dans les plantations de l'association Nebeday
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Reportage au Sénégal dans les plantations de l'association Nebeday
Au Sénégal, le groupement Nebeday propose aux femmes de diversifier leurs revenus grâce à la culture et à la transformation de moringa.
Engagées contre "leurs ennemis communs"
Comme à Bantanguel, peu avant 16 heures, des filles, certaines arrivant à pied, d’autres à bord des motos «Jakarta», au Centre Conseil pour les Adolescents (Cca) de Kolda. C’est leur point de convergence tous les mercredis après-midi. Elles sont environ une quarantaine ce mercredi 15 mars 2017. La timidité de quelques unes contraste avec l’énergie de la masse. Elles sont toutes engagées contre «leurs ennemis communs» qui ont pour noms «mariages et grossesses précoces», «Infections sexuellement transmissibles (Ist)», «mutilations génitales féminines». Leur ton est révélateur de leur conviction.
«À travers cette campagne «Ne touche pas à ma sœur», il a été demandé aux jeunes filles si elles sont prêtes à dénoncer les cas d’excision ?», déclare Josiane Biaye. Les réponses de quelques filles ne souffrent d’aucune équivoque. Le voile noir enroulé sur la tête, Oumou Awa Baldé au bord des larmes a juré de ne plus taire les cas d’excision pour le reste de sa vie. «Je jure de dénoncer une femme qui pratique l’excision fut-elle ma maman», dit-elle presque en tapant sur la chaise.
Les lignes bougent
Au bureau de l’Ong Tostan, sis à Nord Foire à Dakar, les actrices se gardent de crier victoire après plus de 20 ans sur le terrain de la sensibilisation. Ce lundi 28 août 2017, la fondatrice et directrice exécutive de Tostan, l’Américaine Molly Melching transmet une passion débordante. «Je tiens d’abord à préciser que ce sont les communautés qui décident d’abandonner l’excision. Tostan ne fait que son travail d’information et de sensibilisation sur les droits humains d’une manière générale», fait remarquer, Molly Melchning. La pratique persiste. Les lignes bougent.
Au Sénégal, on a dépassé la période où celles qui parlent d’excision étaient traînées dans la boue. Molly Melching n’est plus victime d’injures dans les rues de Malicounda, dans la zone de Mbour. «Nous savons que nous n’avons pas un taux de 100% d’abandon dans les villages qui ont décidé de tourner le dos à cette pratique. Mais nous avons obtenu un taux réel d’abandon d’environ 70%», pense Molly Melchning. L’acquis de taille, c’est l’engagement des leaders religieux dans la sensibilisation.
Le poids de l’argument médical
Des filles sont décédées à la suite de la pratique de l’excision à cause des hémorragies
L’argument médical a tout son poids dans la diminution de la prévalence. Certaines filles n’ont pas survécu à la mutilation génitale. D’autres n’ont pas transcendé le syndrome post-traumatique.«Nous avons eu des filles qui sont décédées à la suite de la pratique de l’excision à cause des hémorragies. Certaines filles excisées qui sont devenues femmes ont des difficultés lors des accouchements. D’autres traînent encore le traumatisme», rapporte Penda Mbaye, responsable Sénior programme à Tostan.
Ces éducateurs savent bien que le chemin est encore long. Selon le rapport annuel de 2016 du Programme conjoint de l’Unfpa-Unicef sur les Mutilations génitales féminines (Mgf), aujourd’hui au Sud du Sénégal, la prévalence de l’excision tout âge confondu est 47% chez les filles contre 77% chez leurs aînées il y a quelques années. Dans le nord, cette prévalence est de 31% chez les jeunes femmes de plus 15 ans et 22% chez les moins de 15 ans. Pour le responsable suivi-évaluation, Mady Cissé, le défi, c’est d’affiner les méthodes d’évaluation de l’abandon de cette pratique au sein des communautés.
En vidéo, Discovering Hands, reportage sur une méthode de détection de tumeur du sein
Discovering Hands, reportage sur une méthode de détection de tumeur du sein
En Allemagne, l'association Discovering Hands fait appel aux compétences tactiles de femmes mal-voyantes pour détecter de tumeur du sein le plus tôt possible.
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Le Figaro est fier de participer au programme «Women in action» créé par l'entreprise sociale Sparknews qui met, durant tout le mois de novembre, à l'honneur des projets destinés aux femmes et à réduire l'inégalité entre les sexes à travers le monde. Retrouvez tous les articles dans notre dossier «Les femmes s'engagent».
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Natacha Polony : «La France, combien de divisions en Europe ?» (01.12.2017)
Par Natacha Polony
Publié le 01/12/2017 à 17h54
CHRONIQUE - Sur le dossier du glyphosate, l'Allemagne a privilégié ses intérêts nationaux, semant le doute sur la crédibilité du couple franco-allemand.
Noël approche, mais il est une farce dont un dindon a pu profiter avec un peu d'avance. La farce est allemande. Le dindon est français. Merveille du couple franco-allemand… Le coup de théâtre qui a entouré le vote européen autour de la réautorisation de mise sur le marché du glyphosate nous raconte une histoire de l'Union européenne, mais aussi de nos gouvernements nationaux.
Le lundi 27 novembre, donc, l'Union européenne a trouvé une majorité qualifiée pour prolonger la durée de vie du glyphosate jusqu'en 2022. Et le vote ne fut arraché qu'à la faveur d'un revirement allemand dont il faudra bien un jour éclaircir les ressorts. Angela Merkel a feint la surprise: comment? Son ministre de l'Agriculture aurait de lui-même trahi les arbitrages décidés en commun au sein de la coalition gouvernementale? Immédiatement, la chancelière a infligé un blâme à l'indélicat. Voilà qui devrait le transir d'effroi et de honte…
La question n'est pas tant de savoir si Angela Merkel a tranquillement accordé un blanc-seing à son ministre pour préserver les intérêts de Bayer, en pleine procédure pour le rachat de Monsanto. Ce ne serait pas la première fois que l'Allemagne privilégierait son industrie, et le «dieselgate» a prouvé combien les intérêts des grands groupes allemands relevaient de la priorité nationale outre-Rhin. Mais Angela Merkel devait être consciente que son nouvel homologue français avait fait de ce vote un symbole. La demande française d'une réautorisation pour seulement trois ans n'était pas seulement une lubie de Nicolas Hulot et de quelques écologistes. C'est tout l'exécutif français qui avait pris position en ce sens. Une façon de faire mentir ceux qui craignent un abandon en rase campagne des promesses en matière d'environnement, après le cafouillage sur l'interdiction des néonicotinoïdes, l'entrée en vigueur supposément provisoire du Ceta et le recul sur les engagements autour du nucléaire.
Le mythe du couple franco-allemand
Cet enjeu aurait-il échappé à la si précieuse partenaire allemande? Angela Merkel ne pouvait ignorer à quel point cette réautorisation votée au dernier moment par l'Allemagne allait faire passer les grandes déclarations d'Emmanuel Macron sur la refondation de l'Europe pour ce qu'elles sont: un joli conte pour enfants. Peut-être même s'en est-elle délectée, cette chancelière que les médias occidentaux prétendent en perte de vitesse, supplantée par un jeune homme cool et dynamique promis à devenir «le prochain leader de l'Europe». Car, dans le carcan des traités européens, conçus pour limiter toute volonté régulatrice des États face au pouvoir des multinationales, la refondation ne se décrète pas à coup de discours lyriques devant des assemblées d'étudiants pâmés.
Cette triste révélation était passée inaperçue quand l'annonce d'une renégociation de la directive travailleurs détachés avait fait oublier que le secteur des transports en était exonéré. Elle devient aujourd'hui incontournable. Au pied du mur, le voisin allemand se contrefiche d'un couple qui n'existe que dans les titres de la presse française, et préserve ses intérêts, ses emplois, son industrie (et désormais son agriculture, dont il entend bien étendre les marchés au détriment de la France).
Changer les règles de ce jeu de dupes réclame plus que des déclarations et des sourires
Ou alors, mais il y aurait vraiment quelque mauvais esprit à le supposer, cette décision allemande satisfait l'exécutif français, ravi que l'Allemagne endosse ce rôle de fossoyeur des sols et des rivières, pendant que la France peut encore, à peu de frais, proclamer la main sur le cœur sa volonté d'en finir avec un herbicide qu'il sera bien difficile d'éliminer dans trois ans, quand tout le reste de l'Europe l'autorisera encore.
La satisfaction benoîte du ministre de l'Agriculture pourrait le laisser croire, mais non! Il serait inconvenant de se demander pourquoi, des deux côtés du Rhin, on offre le ministère de l'Environnement à de gentils écologistes ou apparentés, pendant que le cœur du réacteur, le ministère de l'Agriculture, là où se décide réellement l'avenir, est systématiquement confié à un proche des lobbys agro-industriels, quelqu'un qui fera son possible pour freiner toute évolution vers un modèle d'agriculture fondé sur le respect des sols et la limitation des intrants chimiques.
Changer les règles de ce jeu de dupes réclame plus que des déclarations et des sourires. Un bras de fer, de la volonté, le sens de l'intérêt national et la foi dans un régime, la démocratie, qui nous prescrit que le choix des citoyens, celui de voir disparaître un herbicide, celui de limiter le libre-échange ou celui de maîtriser la libre circulation d'hommes et de capitaux, doit s'imposer à toutes les bonnes raisons, tous les impératifs de gouvernance. Pour l'heure, la démocratie pèse aussi peu que la France.

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L'attentat du 14 octobre en Somalie a fait 512 morts (02.12.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec agences 

  • Mis à jour le 02/12/2017 à 12:08 

  • Publié le 02/12/2017 à 11:38
L'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Somalie a fait jusqu'à 512 morts, le 14 octobre dernier, lorsqu'un camion piégé a explosé à Mogadiscio, a annoncé samedi un comité travaillant sur les victimes de cette attaque.
Le dernier bilan publié fin octobre faisait état de 358 morts. Cet attentat n'a pas été revendiqué, mais les autorités n'ont aucun doute que les chebab sont derrière cette attaque.
Le nombre de personnes touchées par cet attentat est "de 869 dont 512 sont décédées, 295 blessées. Il y a 70 autres personnes pour lesquelles nous ne savons pas si elles sont mortes ou portées disparues", a déclaré samedi à l'AFP Abdulahi Mohamed Shirwac, président du comité des opérations d'urgence en Somalie.
Ce comité, composé de onze membres, avait été mis en place en octobre suite à l'attentat qui a ensanglanté Mogadiscio.
L'explosion d'un camion piégé garé devant un hôtel dans le quartier K5, un secteur très fréquenté de la capitale, avait été particulièrement meurtrière, car elle avait entraîné l'explosion d'un camion-citerne. Deux heures plus tard environ, un second véhicule avait explosé dans le quartier de Medina.
Les chebab, affiliés à Al-Qaïda, contrôlent toujours de vastes zones rurales. Ils mènent souvent des attaques notamment contre les hôtels et les restaurants de la capitale.
Les Etats-Unis ont intensifié leurs opérations en Somalie ces dernières semaines, accélérant notablement le rythme de leurs attaques de drones contre les islamistes locaux, les shebab et les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Ces frappes sont désormais quasi-quotidiennes.

La Syrie accuse Israël d'avoir bombardé un site militaire près de Damas (02.12.2017)

  • Publié le 02/12/2017 à 12:34

Les frappes ont été conduites près de la ville d'al Kiswah, où une base iranienne est en cours de construction selon un service de renseignement cité par la BBC.
Correspondant à Jérusalem
Plusieurs explosions attribuées par les médias arabes à des missiles israéliens ont frappé dans la nuit de vendredi à samedi un site militaire situé près de la localité d'al Kiswah, une dizaine de kilomètres au sud de Damas. Selon l'agence officielle Sana, au moins deux missiles sol-sol tirés par l'État hébreu ont été interceptés par les systèmes de défense antiaérienne syriens tandis que d'autres projectiles ont causé des dégâts matériels. Plusieurs sources ont aussi évoqué des frappes conduites par des avions de chasse depuis l'espace aérien libanais. L'Observatoire syrien des droits de l'homme précise pour sa part que de puissantes explosions ont été entendues jusque dans la capitale syrienne, où plusieurs quartiers auraient été touchés par des coupures d'électricité. L'armée israélienne a refusé de commenter ces déclarations mais les principaux médias du pays relevaient samedi matin que la localité d'al Kiswah est soupçonnée d'abriter une base militaire iranienne.
Les stratèges israéliens accusent la République islamique et ses alliés chiites de chercher à profiter de la déroute de l'organisation État islamique pour s'implanter durablement dans le sud de la Syrie, non loin du plateau du Golan. Ils estiment qu'environ 7000 combattants du Hezbollah libanais et 7500 hommes servant dans les rangs de diverses milices chiites se trouvent actuellement dans le pays, en plus d'environ 1200 conseillers militaires iraniens. Selon un service de renseignements occidental cité il y a trois semaines par la BBC, des travaux visant à créer une implantation militaire iranienne dans l'enceinte d'une base syrienne près d'al-Kiswah ont été observés depuis janvier 2017. Des images satellites commandées par le groupe audiovisuel britannique montrent «une série d'une vingtaine de bâtiments de petites hauteurs - probablement destinés à loger des soldats et à abriter des véhicules».
« L'Iran se déploie à mesure que l'État islamique cède du terrain et nous sommes résolument opposés à l'installation de ce pays».
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a mis en garde l'été dernier contre une telle implantation. «L'Iran se déploie à mesure que l'État islamique cède du terrain et nous sommes résolument opposés à l'installation de ce pays et de ses satellites en Syrie», a-t-il déclaré, avant d'ajouter: «Nous ferons ce qui est nécessaire pour garantir la sécurité d'Israël». Le général Gadi Eizenkot, chef d'état-major de l'armée, a pour sa part récemment déclaré à un site d'information saoudien: «Nous souhaitons que l'Iran se retire de Syrie. Nous avons dit à voix haute, mais aussi par des canaux plus discrets, que nous n'accepterons pas une consolidation des positions iraniennes en Syrie. Nous ne permettrons pas qu'ils construisent des usines d'armement et des bases militaires.»
L'État hébreu, qui a maintes fois réaffirmé son souhait de ne pas se laisser aspirer dans le conflit syrien, n'en fait pas moins respecter ce qu'il appelle des «lignes rouges». Selon le commandant de l'armée de l'air, une centaine de frappes ont été menées depuis le début de la guerre contre des dépôts ou des convois d'armées sophistiquées destinées au Hezbollah. L'armée a aussi ponctuellement visé des positions de l'armée syrienne ou de la rébellion après que projectiles tirés le long du Golan eurent atterri, le plus souvent par erreur, du côté israélien. En janvier 2015, enfin, un convoi transportant plusieurs dirigeants du Hezbollah et un général iranien fut frappé du côté syrien de la ligne de cessez-le-feu alors qu'il effectuait visiblement une mission de reconnaissance visant à établi de nouvelles positions militaires. En revanche, l'État hébreu s'était jusqu'à présent gardé de viser directement des sites iraniens.
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«L'homme est-il une espèce en voie de disparition?» (01.12.2017)
Par Alexandre Devecchio et Aziliz Le CorreMis à jour le 01/12/2017 à 14h38 | Publié le 01/12/2017 à 09h00
FIGAROVOX/RENCONTRE - Le rôle grandissant de l'intelligence artificielle dans nos vies pose la question de la place de l'homme dans la société au cours des prochaines décennies. Laurent Alexandre, chirurgien et neurobiologiste et Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme-Lejeune, en débattent.
Les robots vont-ils supplanter les êtres humains? Ce qui n'était hier qu'un scénario de science-fiction pourrait devenir une réalité dans à peine quelques décennies avec l'avènement de l'intelligence artificielle. C'est la thèse soutenue par le chirurgien et neurobiologiste Laurent Alexandre dans son dernier livre, La Guerre des intelligences (JC Lattès). Pour Jean-Marie Le Méné, auteur de Les Premières Victimes du transhumanisme (Pierre-Guillaume de Roux) et président de la Fondation Jérôme-Lejeune, premier financeur de la recherche sur la trisomie 21, aucun logiciel ne pourra jamais imiter la complexité de l'âme humaine. Le vrai danger pour l'avenir de l'homme est la marchandisation de la vie.
LE FIGARO - Laurent Alexandre, vous présentez le triomphe de l'intelligence artificielle comme inéluctable et proposez de nous y adapter. Ne faut-il pas, au contraire, résister à cette évolution?
Laurent ALEXANDRE. - Les Gafa américains et Batx chinois, ce sont ces géants du numérique qui développent l'IA: des puissances économiques et technologiques qui sont à 12.000 kilomètres de chez nous. Le chinois Tencent (le T de Batx) est devenu la cinquième entreprise mondiale, avec plus 500 milliards de dollars de valeur boursière. La stratégie des bio-conservateurs est suicidaire au lieu de réfléchir aux technologies comme celles que développe Elon Musk, ils s'épuisent en des combats d'arrière-garde tels que le mariage pour tous. Il y a d'énormes sujets éthiques à traiter en priorité. Il faut construire une nouvelle morale. Cela va être compliqué car l'IA accélère le temps, bouscule les repères, pousse à l'eugénisme et à la neuro-technologie. Elon Musk pense que l'IA peut concurrencer l'intelligence humaine et se retourner contre l'homme d'ici une dizaine d'années seulement. Cela justifie, à ses yeux, de mettre des micro-processeurs dans le cerveau de nos enfants. L'IA nous fait entrer dans une guerre des intelligences, que l'on ne contrôle pas. Je suis un humaniste, je ne fais pas partie de ceux qui pensent que la technologie est nécessairement bonne. Mais l'homme 1.0 est mort, la question est maintenant de savoir quel homme 2.0 nous voulons.
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Je ne conteste pas la réalité de l'IA, mais je ne partage pas l'idée qu'il faut implanter des micro-processeurs dans le cerveau de nos enfants! Je ne crois pas au caractère inéluctable, à cette espèce de fatum antique auquel on ne pourrait apporter aucun remède. Devant les découvertes et leur exploitation technologique, on doit être capable de dire «go» ou «no go». Cela pose la question de la liberté. S'il n'y a plus de liberté, cela ne sert à rien de discuter! «La mort de la mort» est un slogan transhumaniste, mais le vrai débat doit porter sur l'allongement de la vie et le progrès de la médecine, non sur l'idéologie transhumaniste. Le transhumanisme est à la fois une idéologie et une réalité. Sur le plan économique, il y a beaucoup de choses à dire sur les Gafa, qui sont loin d'avoir une position irréprochable. Les Gafa pratiquent l'optimisation fiscale, alors qu'ils dégagent d'immenses profits privés. Sur le plan idéologique, ce sont des géants aux pieds d'argile. Le Pacs contre nature entre scientisme et marché est une idéologie qui va s'effondrer, car il propose une vision pessimiste de l'être humain réduit au rang de machine, ce qui ne correspond pas à la réalité.
Les États peuvent-ils imposer des limites aux Gafa?
Laurent ALEXANDRE. - Pour que l'Europe ait son mot à dire, il faudrait un renouveau technologique, militaire, économique. Aujourd'hui, face au tsunami technologico-politique de l'axe San Francisco-Pékin, nous n'avons aucune logique de puissance, militaire et géopolitique. De ce fait, le toboggan idéologique est impossible à réguler! Je considère avec la psychanalyse que le refus des limites est délétère. La volonté de certains transhumanistes de démanteler toute forme de limite, de tuer la mort, ne mènera pas les hommes au bonheur. Mais aujourd'hui, il faut se demander comment piloter et encadrer l'hubris. La difficulté est de définir une ligne rouge entre licite et illicite, entre la vision d'un Elon Musk et la vision des plus conservateurs. Nous allons vers une guerre des intelligences. Si nos enfants sont des attardés face aux autres enfants du monde qui auront été augmentés, nous serons obligés de suivre.
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Je n'ai pas de solution miracle, on ne peut pas revenir sur des dizaines d'années de néant philosophique, de déconstructivisme intellectuel. On est passé du théo-centrisme, à l'anthropo-centrisme, au bio-centrisme, puis aujourd'hui au techno-centrisme: l'homme n'est plus rien et le transhumanisme prospère sur ce vide. Le vers de Lamartine traduit bien cette idéologie: «L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux.» Les transhumanistes ont la nostalgie de l'homme d'avant la Chute, mais en tirent des conclusions aberrantes: puisque l'homme est réduit à sa construction neuronale on va le réparer, c'est une sorte de «rédemption» laïque. Mais dire que l'homme doit être réparé pour être «sauvé», c'est considérer qu'il y a une solution technique à la folie des hommes. Ce qui est faux.
Laurent Alexandre, vous décrivez l'école comme obsolète et prédisez sa disparation...
«Dans quelques décennies, nous accepterons les ­implants intra-cérébraux d'Elon Musk»
Laurent Alexandre
Laurent ALEXANDRE. - L'école doit former nos enfants à ce que l'IA fait mal: la transdisciplinarité, l'esprit critique, le travail collectif, les humanités. On ne doit pas former des techniciens étroits. La philosophie, l'histoire peuvent nous permettre de défendre nos enfants face à l'IA. Cependant, l'école des cerveaux biologiques galope moins vite que l'école des cerveaux de silicium. Entre la position du missionnaire et le doctorat du petit, il faut trente ans, alors que pour dupliquer une IA, cela prend seulement un millième de seconde. On investit plus sur la formation des cerveaux de silicium que sur la formation des cerveaux biologiques. Les «éducateurs» des cerveaux de silicium gagnent cent fois plus que le professeur de collège le mieux payé au monde. Si nous n'équilibrons pas les moyens entre les deux écoles, le décalage va légitimer la neuro-technologie. Dans quelques décennies, nous accepterons les implants intra-cérébraux d'Elon Musk.
En quoi l'intelligence artificielle peut-elle être une aide en ce qui concerne le remords, le pardon ?
Jean-Marie Le Méné
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Il est absolument vain d'opposer intelligence désincarnée de l'IA et incarnation de l'intelligence des êtres humains. Cela procède du réductionnisme contemporain. Jean-Pierre Changeux et sa vision matérialiste du cerveau ne propose qu'une vision parcellaire. Qui peut prétendre détenir la vérité sur l'esprit humain? Changeux observe la câblerie du cerveau, sa vision est biologisante, mais seule, elle ne suffit pas. Le réductionnisme voudrait faire passer la science comme le seul mode d'accès à la connaissance. Pour donner une véritable définition de l'être humain, il faut aussi convoquer la poésie, la littérature, l'histoire, la philosophie, la théologie… Jamais, on ne fera concurrence à Baudelaire. Cela relève du rêve, du cauchemar ou du fantasme du transhumanisme. Changeux sera plus vite oublié que Racine ne le sera! Cette vision réductionniste qui s'impose est délétère et relève d'une confusion entre qualitatif et quantitatif. Les dés sont pipés, une machine fera toujours plus quantitativement que l'homme, comme la calculette le faisait déjà. Le problème n'est pas d'augmenter l'intelligence, l'intelligence n'est pas moins performante aujourd'hui qu'à l'époque des Romains. Ce qui nous tue aujourd'hui, ce sont les passions, au sens où l'entendait Descartes, celui des vices et des vertus. Il faut diminuer les vices et augmenter les vertus. L'école est là pour former l'être humain capable de réagir avec son cœur, son esprit et sa volonté. En quoi l'IA peut-elle être une aide en ce qui concerne le remords, le pardon? L'intelligence humaine est libre et non déterminée.

La Guerre des intelligences. Intelligence artificielle versus intelligence humaine, de Laurent Alexandre. JC Lattès, 340 p., 20,90 €. - Crédits photo : ,Les bouleversements liés à l'IA vont en premier lieu toucher le travail...
Laurent ALEXANDRE. - Schumpeter n'est pas encore mort. Si on avait dit aux 29.000 porteurs d'eau parisiens de 1793 que l'eau courante allait arriver, et que l'industrie de l'eau allait créer plus de 29.000 emplois, et que plus de 1000 professions allaient émerger, ils ne l'auraient pas cru. La nouveauté, c'est que la technologie remplace aujourd'hui le cerveau humain. L'accélération du temps et la concurrence du cerveau de silicium sont plus difficiles à gérer que les révolutions schumpétériennes antérieures (la vapeur, le pétrole). L'arrivée de l'IA va défavoriser les gens qui ne sont pas adaptés au monde de la data. A court terme, les gens les moins doués vont être le plus bousculés, les tensions sociales vont devenir immenses. Aux Etats-Unis, les camions Tesla, à 95% autonomes, viennent d'être inaugurés. Que va-t-on faire demain des 5 millions de chauffeurs-routiers américains?
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Comme dans toute révolution technologique et scientifique très rapide, il va y avoir de grands bouleversements. Ce n'est pas la première fois, et ce n'est pas choquant. Certains diagnostics faits par ordinateur, la ligne de métro 14 sans conducteur, j'y suis favorable. Mais l'arbre cache la forêt. Le vrai problème, c'est la marchandisation de la vie. La vie est devenue une mine à exploiter. La conséquence? L'homme est en miettes. Et le transhumanisme ajoute: il est en miettes, mais ses miettes valent de l'or. Le transhumanisme est un esclavage moderne qui vend l'homme, non plus sur pied, mais en pièces détachées, ce qui rapporte davantage! Cette marchandisation de la vie fait des victimes. Faute d'être capables de fabriquer des hommes augmentés, nous supprimons déjà des hommes diminués. L'incroyable découverte scientifique, qui a vu que la femme enceinte avait des traces du génome de son enfant dans le sang, a été utilisée pour détecter la trisomie 21. Le marché explique aux mères qu'il n'est pas souhaitable de faire naître des «mongoliens» et les bio-techs engrangent des milliards grâce à ces nouvelles technologies, c'est une économie de rente qui est indigne.

Les Premières Victimes du transhumanisme, de Jean-Marie Le Méné. Pierre Guillaume de Roux, 172 p., 19,50 €. - Crédits photo : ,Aujourd'hui, 95,5 % des cas de diagnostic positif de trisomie 21 pendant la période prénatale conduisent à une interruption de grossesse. Le transhumanisme va-t-il de pair avec l'eugénisme?
Laurent ALEXANDRE. - Le transhumanisme sera eugéniste par la sélection et la modification embryonnaire. Les transhumanistes souhaitent la création de superbébés capables de résister à l'IA. Ils veulent aussi guérir la trisomie 21. Oui, les transhumanistes sont eugénistes. Le mot transhumaniste a été inventé en 1957 par le frère d'Aldous Huxley, pour remplacer le terme «eugénisme», devenu péjoratif après la guerre...
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Le transhumanisme fait des victimes chez les trisomiques plus qu'il ne les guérit. L'eugénisme négatif est déjà en place dans la PMA, qui élimine les mauvais embryons, et on va aller beaucoup plus loin, puisqu'on commence à créer des embryons à trois ADN. La PMA est une réponse non médicale donnée par des gens en blouse blanche à un problème social. Je ne jette pas le discrédit sur l'enfant né par PMA. Mais beaucoup de transgressions passent sous pavillon de complaisance médicale, c'est une erreur de méthode.
Laurent ALEXANDRE. - La médecine va muter, il ne faut pas l'empêcher de devenir transhumaniste. Même chez les catholiques les plus convaincus, la plupart des gens aimeraient vivre en bonne santé plus de 125 ans. La transhumanisation des esprits a gagné: pour moins souffrir, moins vieillir et moins mourir, la plupart des gens accepteront les technologies les plus transgressives. En tant que médecin, à la veille de mourir, j'ai vu des gens capables d'accepter des traitements lourds pour gagner quelques minutes. Pour gagner cinquante ans, les gens seront prêts à tout accepter. La régulation éthique va être difficile.
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Quand ces questions éthiques s'adresseront aux législateurs, il faudra se demander ce que l'on fait. Le risque est de tout accepter au nom du progrès technique synonyme de progrès moral.
Laurent ALEXANDRE. - Le billet d'avion ne va pas augmenter. Donc, on prendra l'avion pour aller faire des bébés sur la côte Pacifique et contourner la loi française. Aujourd'hui, les législations nationales n'ont aucun sens. Il faut se demander quelle régulation mondiale mettre en place, sinon nous allons assister à un nomadisme transhumaniste.
Jean-Marie LE MÉNÉ. - L'égalité d'accès à l'eugénisme, à la PMA, à la GPA, qui met les vices privés des riches à la portée des pauvres, est une déshumanisation.
Si les gens deviennent immortels, il faudra nécessairement arrêter de faire des enfants. Ce serait la fin de l'humanité.
Laurent ALEXANDRE. - Jeff Bezos a dit que pour coloniser notre simple galaxie il fallait 1000 milliards d'êtres humains. Il y a donc du boulot pour plus de 7 milliards d'hommes!On n'est pas dans Soleil vert et les dystopies des années 70. On n'a pas de risque de surpopulation en vue, sauf si on raisonne comme en 1965…
Jean-Marie LE MÉNÉ. - Vous pouvez nous raconter des histoires de colonisation de la planète Mars, mais Elon Musk sera en prison avant, et ses implants finiront par rouiller!
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Zone CFA : la France appelle à lutter contre le financement du terrorisme (05.10.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 05/10/2017 à 17:18 

  • Publié le 05/10/2017 à 17:10
Le ministre français des Finances, Bruno le Maire, a appelé ce jeudi les pays de la zone CFA à lutter contre le financement du terrorisme et à réduire les déficits publics, à l'occasion d'une réunion à Paris avec ses homologues africains.
"Nous avons plusieurs Etats membres de la zone franc qui sont directement concernés par le terrorisme", a affirmé Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse à Bercy au terme de la réunion des ministres des 14 pays francophones d'Afrique de l'Ouest et centrale de la zone CFA.
"Je pense évidemment au Mali et au Niger. Mais dans beaucoup d'Etats, on voit cette menace qui existe", a-t-il ajouté, assurant que "les risques en termes de financement du terrorisme n'avaient jamais été aussi élevés". "Nous pensons avec le président de la République (Emmanuel Macron) que nous pouvons faire plus et que nous pouvons faire mieux", a-t-il assuré, précisant qu'il aborderait cette question la semaine prochaine à Washington à l'occasion de la réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale.
Pas de réforme du franc CFA, ni de dévaluation 
Par ailleurs, la réunion de Bercy a aussi reconnu "un problème de croissance de l'endettement" dans les pays de la zone CFA. Nous sommes tous déterminés à le résoudre", a assuré Bruno Le Maire qui indiqué trois pistes pour y parvenir. "La première des solution c'est évidemment de poursuivre la réduction des déficits publics", a-t-il assuré. "Il faut aussi investir (...) là où les retours en termes de croissance sont les plus forts (et enfin) faire rentrer des recettes fiscales".
Les participants ont assuré ne pas avoir parlé d'une éventuelle réforme du franc CFA. "Ce n'était pas à l'ordre du jour", a assuré le ministre sénégalais des Finances, Amadou Ba. "Le statu-quo est là pour longtemps", a-t-il assuré. Pour sa part, Bruno Le Maire a balayé une éventuelle dévaluation du franc CFA. "Ne vous fiez pas aux oiseaux de mauvais augure", a-t-il répondu à un journaliste qui l'interrogeait à ce propos.
Lié à l'euro par un système de parité fixe, le franc CFA est la monnaie de 14 pays francophones d'Afrique de l'Ouest et centrale, totalisant 155 millions d'habitants: huit appartenant à l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et six à la Communauté économique d'Afrique centrale (Cémac).
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Franc CFA: "les Africains peuvent changer les règles du jeu" (05.11.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 05/11/2017 à 17:59 

  • Publié le 05/11/2017 à 17:59
Les Africains "peuvent changer les règles du jeu" du franc CFA, a estimé dimanche le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, qui soutient la création prochaine d'une monnaie commune aux pays d'Afrique de l'ouest. Monnaie commune utilisée par 15 pays francophones d'Afrique de l'ouest et du centre (155 millions d'habitants), liée à l'euro par un système de parité fixe, le "CFA" fait débat: considéré comme un facteur de stabilité par ses défenseurs, il est jugé par ses détracteurs comme un frein au développement des pays aux économies fragiles.
Pour garantir sa parité, les Etats africains doivent déposer 50% de leurs réserves de change auprès du Trésor français, ce qui entame leur souveraineté, selon certains économistes. "Nous pouvons tout à fait changer les règles du jeu, ils appartient aux Africains de le décider", a estimé M. Kaboré, lors d'une interview à Ouagadougou avec des journalistes de TV5 Monde, RFI et Le Monde. "Au niveau de la Cédéao nous avons engagé un processus pour mettre en place une monnaie" commune, a-t-il rappelé, en jugeant que celle-ci pourrait être créée "très prochainement".
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest a réitéré fin octobre sa volonté de créer dès 2020 une monnaie unique pour ses 15 pays membres qui emploient actuellement huit monnaies différentes, dont le franc CFA. Mais ce calendrier paraît difficile à tenir en raison des écarts macro-économiques persistants entre les différents pays de la zone et des réserves du Nigeria, poids-lourd de la région.

Des manifestations pour dire non au franc CFA (17.09.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 17/09/2017 à 11:29 

  • Publié le 16/09/2017 à 21:55
Plusieurs centaines de manifestants se sont réunis samedi dans plusieurs villes d'Afrique francophone, à l'appel du mouvement Urgences panafricanistes, pour dire non au franc CFA, qui selon eux "empêche le développement", sur fond d'une polémique qui gagne notamment le Sénégal et le Bénin.
Deux cents personnes se sont réunies à Cotonou, la capitale économique du Bénin, quatre cents à Dakar et un nombre beaucoup plus insignifiant à Libreville (Gabon) où la manifestation a été aussitôt dispersée ainsi qu'à Bamako (Mali).
"On ne peut pas se dire souverains et dépendre d'une monnaie comme le franc CFA", a déclaré à l'AFP à Dakar, Simon Kouka, responsable de groupe de société civile sénégalaise Y'en a marre. "La souveraineté implique avoir sa propre monnaie." "Le franc CFA nous empêche de nous développer", affirme Keeman Diouf, qui se présente comme artiste et ouvrier. Il a fait sensation samedi en avalant un billet de 500 francs CFA.
Monnaie commune pour environ 155 millions d'habitants, le franc CFA est accusé par ses détracteurs de favoriser les intérêts de la France, ex-puissance coloniale, tandis que ses défenseurs soulignent l'importance d'une monnaie commune stable, à la différence du naira nigérian ou du rand sud-africain, monnaies flottantes, qui souffrent de la chute des cours des matières premières, calculées sur la base du dollar.
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Macron «ouvert» sur l'avenir du franc CFA (19.08.2017)

  • Mis à jour le 28/11/2017 à 18:52 

  • Publié le 19/08/2017 à 08:00
À l'occasion de sa visite au Burkina Faso, le chef de l'État s'est déclaré «ouvert» sur la question de l'avenir du franc CFA. Cette monnaie est aujourd'hui utilisée dans 15 pays africains et est fabriquée en France, dans le Puy-de-Dôme.
Emmanuel Macron s'est déclaré ce mardi «ouvert» sur la question de l'avenir du franc CFA, son périmètre, son nom et son existence même. «N'ayez pas sur ce sujet une approche bêtement post-coloniale ou anti-impérialiste, ça n'a aucun sens, ça n'est pas de l'anti-impérialisme, ce n'est pas vrai», a répondu le président français à un étudiant qui l'interpellait sur ce sujet lors d'un échange à l'université de Ouagadougou (Burkina Faso). «C'est une bonne chose pour un aspect, ça donne de la stabilité à ceux qui l'ont», a-t-il ajouté.
Quant à l'avenir, «la France accompagnera la solution qui sera portée par vos dirigeants», a-t-il déclaré. Avant de poursuivre: «S'ils veulent en changer le périmètre, j'y suis plutôt favorable. S'ils veulent en changer le nom, j'y suis totalement favorable. Et s'ils veulent, s'ils considèrent qu'il faut même supprimer totalement cette stabilité régionale et que c'est mieux pour eux, moi je considère que c'est eux qui décident et donc je suis favorable».
Lors de leur dernière réunion à Paris début octobre, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales de la zone avaient éludé le débat. «Ce n'était pas à l'ordre du jour, même si on réfléchit, on discute, parce il n'y a pas de relation figée», a déclaré à cette occasion le ministre sénégalais des Finances Amadou Ba. À l'occasion de la sortie d'Emmanuel Macron sur le franc CFA, Le Figaro revient sur les grandes caractéristiques de cette monnaie.
Fabriqué en France et utilisé en Afrique
Aujourd'hui utilisé dans 15 pays africains, le franc CFA est fabriqué à Chamalières, dans une imprimerie de la Banque de France entourée de grilles infranchissables. Le maire de cette petite commune du Puy-de-Dôme n'est autre que Louis Giscard d'Estaing, le fils de l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing. «Après la Première Guerre mondiale la Banque de France a décidé de construire une imprimerie très éloignée de la frontière de l'est dans un endroit peu accessible: elle a acheté un terrain à Chamalières en 1921», raconte Louis Giscard d'Estaing au Figaro.
Initialement, l'acronyme CFA signifiait «colonies françaises d'Afrique». «Le franc CFA est issu de la colonisation», explique Philippe Hugon, directeur de recherche à l'IRIS en charge de l'Afrique. «Il s'est développé après la Seconde Guerre mondiale», poursuit le chercheur. Concrètement, le franc CFA est aujourd'hui utilisé dans deux unions monétaires distinctes disposant chacune d'une banque centrale:
• La communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) qui comprend le Cameroun, la Centrafrique, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.
• L'union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui regroupe le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Togo, le Bénin et la Guinée-Bissau.
L'acronyme CFA signifie désormais «coopération financière en Afrique» pour la première union monétaire et «communauté financière africaine» pour la seconde union monétaire. Les Comores appartiennent également à la zone franc, mais le franc utilisé aux Comores n'est pas le franc CFA mais le franc des Comores, qui est fixe avec le CFA.
http://i.f1g.fr/media/figaro/680x/2017/08/19/INF863050fa-8337-11e7-9968-92b4a48b72dd-805x650.jpg
Comment fonctionne le franc CFA?
Créé en 1945, le franc CFA est aujourd'hui rattaché à l'euro. Autrement dit, il a un taux de change fixe avec l'euro et suit donc les variations de la monnaie unique. Et pour garantir cette parité fixe, les pays de la «zone franc» doivent déposer 50 % de leurs réserves de change au Trésor français.
«Il existe un accord entre le Trésor français et les banques centrales africaines des deux unions monétaires», explique l'économiste Samuel Guérineau, spécialiste d'économie du développement au CERDI (Université Clermont Auvergne). Concrètement, les banques centrales africaines ont un compte auprès du Trésor français: si elles ont besoin d'euros, le Trésor français leur prête. «C'est une autorisation de découvert, qui donne accès à un financement d'urgence», résume Samuel Guérineau. Cela permet aux banques centrales africaines de ne pas avoir de pénurie de liquidités. Enfin, leurs dépôts sont rémunérés, la France verse des intérêts.
Le franc CFA, entre avantages et inconvénients
Depuis plusieurs mois, le débat autour de la sortie ou du maintien du franc CFA a ressurgi en Afrique. D'après les spécialistes contactés par Le Figaro, cette monnaie comporte à la fois des avantages et des inconvénients. Les voici:
• Une monnaie très stable...
«L'avantage pour les pays africains, c'est d'avoir une monnaie garantie et fixe», explique Philippe Hugon. «C'est une monnaie stable», abonde Samuel Guérineau. «Jusqu'à présent, économiquement, le franc CFA a été plutôt une bonne chose pour les pays africains: il y a eu peu d'inflation et pas de crise de la balance des paiements. Il simplifie les échanges avec les pays de la zone euro», poursuit-il.
• ... mais qui est par moments surévaluée
Au rayon des inconvénients, les deux économistes citent un franc CFA «surévalué quand l'euro est trop fort». «C'est bénéfique pour les pays qui importent du pétrole - libellé en dollar - mais cela pénalise les pays qui exportent car ils perdent de la compétitivité», explique Philippe Hugon. Et comme le souligne Samuel Guérineau, pour dévaluer, il faut l'accord de tous les pays de la zone franc. «Depuis 50 ans, il n'y a eu qu'une seule dévaluation en 1994», rappelle-t-il. La dévaluation permet à un pays de diminuer la valeur de sa monnaie - ce qui stimule ses exportations car ses produits sont vendus moins chers - mais parallèlement les importations deviennent plus coûteuses. Samuel Guérineau observe également qu'il n'y a pas eu davantage de croissance dans les pays de la zone franc, pointant au final un «bilan économique décevant en termes de croissance, mais positif en termes de stabilité économique, notamment pour traverser les crises sociopolitiques (Côte d'Ivoire, Mali, Burkina-Faso...)
• Une dépendance symbolique forte
Mais c'est surtout sur le plan symbolique que le franc CFA cristallise le plus de critiques. «Le problème est essentiellement symbolique. Le droit de regard du Trésor français peut être perçu comme une atteinte à la souveraineté des banques centrales», analyse Philippe Hugon. «Il y a une dépendance symbolique forte», abonde Samuel Guérineau. Il poursuit: «La zone franc est aussi un instrument d'influence qui donne du pouvoir à l'État français. C'est du «soft-power» et ça maintient une relation particulière avec l'Afrique». Pour rappel, des représentants français sont présents dans les organes des banques centrales africaines même s'ils sont peu nombreux - un ou deux - et n'ont pas de droit de veto.
Kako Nubukpo, économiste togolais et auteur de Sortir l'Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA?, avançait lui d'autres explications dans les colonnes du Monde , en septembre 2016. «Nous souffrons d'une mauvaise gouvernance chronique et il faut sortir de la «protection» qu'offre le CFA. Il a un effet anesthésiant car même en gérant mal les économies, les gouvernants sont sûrs que Paris sera toujours là pour couvrir leurs errements», expliquait-il alors. Avant de soulever un autre élément lié à l'enrichissement des élites africaines: «Puisque il n'y a pas de limites à la convertibilité, les élites locales ont tout loisir de placer leur argent sur un compte étranger ou d'acheter un appartement parisien. C'est le point central».
Comme le rappelle Samuel Guérineau, aucun obstacle juridique n'empêche cependant un pays qui le souhaiterait d'abandonner le franc CFA. Ce fût notamment le cas de Madagascar en 1973. Philippe Hugon comme Samuel Guérineau suggèrent tous deux qu'il est important de réfléchir à des solutions alternatives donnant plus de flexibilité au taux de change, comme un rattachement à un panier de monnaies, par exemple l'euro, le dollar et la monnaie chinoise.
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Nigeria: trois enfants tués à la machette dans une école (30.11.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 30/11/2017 à 15:48 

  • Publié le 30/11/2017 à 15:07
Trois enfants âgés de cinq à huit ans ont été tués aujourd'hui par un inconnu armé d'une machette dans une école primaire du nord-est du Nigeria, ont déclaré à l'AFP des habitants. L'attaque, qui a eu lieu vers 09H30 du matin a visé des classes maternelles de l'école primaire Jafi, dans la ville de Kwaya Kusar, dans le sud-ouest de l'Etat du Borno.
«Un homme est entré dans l'école et a attaqué les enfants à l'heure de la récréation. Il a tué trois enfants âgés de 5 à 8 ans, et a blessé une institutrice qui tentait de protéger les enfants», a affirmé Habibu Suleiman, un voisin de l'établissement arrivé sur les lieux peu après l'attaque. Kasimu Ibrahim, un autre habitant, a détaillé le déroulé particulièrement choquant des évènements, l'assaillant étant selon lui «armé d'une machette». «Il est entré dans une classe et a commencé à attaquer les élèves», a-t-il dit. «Il a frappé à mort deux garçons, âgés d'environ 5 et 7 ans (...) en leur tailladant la tête».
«Une petite fille de 8 ans, a été frappée au visage et gravement blessée au nez» pendant que les autres enfants fuyaient, a-t-il ajouté. Elle est ensuite décédée durant son évacuation vers un hôpital de la ville voisine de Gombe. L'assaillant s'est alors dirigé vers une autre classe, où une institutrice qui a tenté de s'interposer «en le voyant tenir la machette maculée de sang» a été blessée. Plusieurs membres du personnel de l'établissement ont réussi à maitriser l'agresseur en attendant l'arrivée de la police, selon M. Ibrahim.
Les écoles de la ville ont été fermées par peur d'une autre attaque et l'assaillant, violemment tabassé par la population qui voulait "rendre justice" elle-même, a été emmené à l'hôpital, escorté par les forces de sécurité, ont affirmé à l'AFP les deux habitants, persuadés qu'il s'agit d'un membre du groupe jihadiste Boko Haram.

Faut-il réformer le franc CFA ? (22.10.2017)
Par Tanguy Berthemet et Service InfographieMis à jour le 23/10/2017 à 12h39 | Publié le 22/10/2017 à 20h42
INFOGRAPHIE - Cette monnaie commune à 14 pays d'Afrique est très critiquée pour des raisons économiques et symboliques.
● Qu'est-ce que le franc CFA?
Imaginé au départ en 1939, le franc CFA est créé en 1945, la France entendant alors retisser avec ses colonies les liens distendus par la guerre. Le franc CFA, pour «colonies françaises d'Afrique», concernait toutes les possessions françaises, divisées en deux zones: l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. Le CFA disposait d'une parité fixe avec le franc français et d'une convertibilité complète. La monnaie a depuis suivi l'histoire, survivant aux indépendances, aux différentes tensions et à la création de l'euro. Elle circule aujourd'hui dans huit pays d'Afrique de l'Ouest, la zone Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), et dans six États d'Afrique centrale, la zone Cemac (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale). Des évolutions sont cependant apparues. Trois États (la Guinée, la Mauritanie et Madagascar) ont quitté le franc CFA et deux autres l'ont rejoint (la Guinée-Bissau et la Guinée équatoriale). Le Mali, lui, a quitté la zone en 1962, pour y revenir en 1984. Le sens de l'acronyme a été changé. Il signifie désormais «Communauté financière d'Afrique» dans l'Uemoa et «Coopération financière d'Afrique» dans la Cemac. Surtout les différentes réformes, en 1972 puis en 1985 et en 2010 ont consacré l'indépendance des banques centrales africaine vis-à-vis des gouvernements mais aussi du Trésor français. Le CFA conserve en revanche une parité fixe avec l'euro. Cette parité est garantie par la France, qui demande en échange le dépôt de 50 % des réserves de change par les États des zones CFA sur un compte d'opération ouvert auprès du Trésor français. Des administrateurs français siègent aussi dans les banques centrales de l'Uemoa et de la Cemac.
● Que lui reprochent ses détracteurs?
Tous voient dans cette monnaie un «reliquat colonial».
Les critiques contre le franc CFA sont anciennes et de deux ordres. Les premières sont économiques et techniques. Les autres sont plus idéologiques. Ces dernières ont été une nouvelle fois ravivées en septembre dernier quand le polémiste franco-béninois Kémi Séba, - décrié pour ses propos antisémites - brûle à Dakar un billet pour protester contre ce «symbole de la servitude». Ce geste, qui lui vaut une condamnation et une expulsion du Sénégal, entraîne de nombreuses réactions de célébrités contre le franc CFA, d'Alpha Blondy à Lilian Thuram. Ces personnalités rejoignent des intellectuels comme Achille Mbembe. Tous voient dans cette monnaie un «reliquat colonial», particulièrement dans le nom et l'acronyme «CFA», qui n'a jamais changé. Ils s'en prennent également au fait que les comptes d'opérations soient à la Banque de France, signe à leurs yeux que la France continue de profiter des économies africaines pour s'enrichir indûment, et à la présence d'administrateurs français dans les conseils des banques centrales africaines. Enfin, ils ne digèrent pas que les billets soient imprimés en France, à Chamalières. «Quel État supporterait ça?», se demande Lilian Thuram. Les économistes portent leurs attaques sur des points précis. «Le CFA n'a pas impulsé de dynamisme au commerce dans la zone, ce qui était pourtant son but», explique ainsi Carlos Lopes. Comme d'autres, cet ancien responsable de la commission économique de l'ONU pour l'Afrique déplore aussi la convertibilité complète avec l'euro qui, entraînant une monnaie trop forte, contribue à affaiblir la compétitivité de la zone CFA. «La politique monétaire est décidée à Francfort en fonction des intérêts de la zone euro et non de l'Afrique», poursuit-il, regrettant le conservatisme des banques centrales africaines. Et d'ajouter: «Depuis 2000, le commerce dans la zone CFA a beaucoup changé, la Chine est devenue le premier partenaire, mais la politique monétaire, elle, n'a pas changé.»
● Que mettent en avant ses défenseurs?
Les premiers arguments sont la stabilité et la faible inflation. Grâce à son ancrage sur l'euro, le franc CFA fluctue peu et surtout pas en fonction des crises locales, économiques ou politiques. «Les gens ne se rendent pas compte. Que ce serait-il passé pendant la chute de Gbagbo? La monnaie se serait effondrée et l'économie serait repartie bien plus lentement sans le CFA», s'agace un conseiller du président ivoirien Alassane Ouattara. Un banquier sénégalais souligne, pour sa part, que cette stabilité encourage aussi les investissements étrangers: «Les investisseurs n'ont pas de soucis à se faire de ce point de vue.»
«Les euros allemands ou une partie de la monnaie brésilienne sont aussi imprimés en France. Cela n'implique pas que Paris dicte à Brasilia ou Berlin leur politique»
«La stabilité est réelle mais elle sert peu car les taux d'intérêt bancaires restent très élevés», note pourtant Kako Nubupko, un ancien ministre des Finances togolais, critique du CFA. Les économistes favorables au CFA mettent aussi en avant qu'une monnaie forte permet de rembourser plus facilement sa dette, et d'emprunter à moindre coût. «Tout changement devra se faire en douceur pour éviter un endettement insupportable», remarque le spécialiste du développement Serge Michaïlof, par ailleurs lui aussi réservé sur le CFA. Les arguments plus idéologiques sont balayés sèchement. À Paris, on souligne ainsi que les comptes d'opérations ne pèsent que 10 à 12 milliards d'euros, soit une goutte d'eau au regard des 2232 milliards de la dette française. «Et ces sommes sont rémunérées», souligne-t-on au gouvernement. L'impression des coupures en France est considérée comme «sans impact». «Les euros allemands ou une partie de la monnaie brésilienne sont aussi imprimés en France. Cela n'implique pas que Paris dicte à Brasilia ou Berlin leur politique», rétorque la même source. Quant au nom, le CFA, la polémique a le don d'agacer dans les palais africains. «Il existe en Afrique des livres, des dollars et shillings et cela ne gêne pas. Alors pourquoi pas des francs?», lance le conseiller ivoirien. «Je regrette que la discussion autour de cette question soit devenue idéologique car de vrais changements sont nécessaires», affirme Carlos Lopes.
● Des changements sont-ils inévitables?
Très probablement et à relativement court terme. Parmi les présidences africaines, très conservatrices et longtemps hostiles aux changements, l'idée fait son chemin. Certains espèrent même voir les premiers signes lors de la réunion des chefs d'État de l'Uemoa organisée le 24 octobre. Paris met discrètement la pression, répétant publiquement dès que possible, «que les banques africaines sont indépendantes et qu'elles peuvent prendre toutes les décisions qu'elles souhaitent». En coulisses, les nouvelles autorités françaises et le président Macron se font pressants. En 2013, François Hollande avait tenté d'obtenir des aménagements, sans succès. «La polémique sur le franc CFA est nuisible pour la France. Elle ringardise notre pays. D'ailleurs, c'est devant les ambassades de France que les anti-CFA manifestent, pas devant les banques centrales africaines», remarque-t-on. Les objectifs semblent être d'obtenir des réformes afin de faire taire les critiques les plus idéologiques. Les mesures de fond prendront plus de temps d'autant que la situation économique n'est pas la même dans l'Uemoa et dans la Cemac. «Tout va se faire très lentement car la force d'une monnaie tient avant tout à la confiance qu'elle inspire», souligne le banquier sénégalais. En creux, il ne s'agit pas, par des mesures brusques, de relancer des rumeurs de dévaluation, toujours vivaces depuis le traumatisme de 1994. À cette date, le franc CFA avait été dévalué de 50 %.
«Il faut que le débat s'ouvre de manière apaisée. Mais la monnaie n'est qu'une arme économique parmi d'autres»
Carlos Lopes
● Quel pourrait être le «nouveau CFA»?
La première modification sera sans doute de changer de dénomination pour un terme africain. Dans les années 1990, un projet porté par des panafricanistes suggérait le «Cauri» au lieu du CFA. L'impression pourrait quitter la France rapidement. «Rien de plus simple. Il suffit de lancer un appel d'offres comme le font la plupart des grands pays», souligne Serge Michaïlof. Enfin, les fameux comptes d'opération iraient loin de la Banque de France. «L'important est que ces comptes existent. Ils peuvent être n'importe où, à la Banque des règlements internationaux à Bâle par exemple», suggère Kako Nubupko. Les grandes réformes seront plus complexes. Nul ne semble envisager de supprimer cette monnaie commune. «Ce serait ridicule. Les avantages sont bien trop grands», tranche-t-on à Abidjan. La piste privilégiée pour revivifier le CFA est de couper son lien avec l'euro pour l'arrimer à un panier de monnaies. «Cela pourrait être l'euro, le dollar, le yuan et la livre et ça donnerait plus de souplesse», détaille l'ancien ministre. Patrick Guillaumont, chercheur au Centre d'études et de recherches sur le développement international, alerte dans un article que cette solution n'est pas la panacée. «Le rattachement à un panier de monnaies serait une réponse à la variabilité des cours bilatéraux (…) mais non à l'instabilité des prix des matières premières qui demeurent la principale composante des exportations africaines». «Il faut que le débat s'ouvre de manière apaisée. Mais la monnaie n'est qu'une arme économique parmi d'autres. Cela ne réglera pas tous les problèmes. Bien des questions recoupent en fait les mêmes problématiques que celles qui agitent la zone euro», prévient Carlos Lopes.

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L'Irak réclame un plan Marshall (30.11.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 30/11/2017 à 19:55 

  • Publié le 30/11/2017 à 19:40
L'Irak a besoin d'un plan Marshall pour sa reconstruction, "le monde nous le doit", après la victoire militaire acquise contre l'organisation Etat islamique (EI), a estimé aujourd'hui à Rome le ministre irakien des Affaires étrangères Ibrahim Al-Jaafari.
"Je demande à la communauté internationale de nous aider comme elle l'a fait pour combattre Daech (acronyme arabe de l'EI)", a déclaré le ministre devant le colloque Rome MED sur le dialogue en Méditerranée.
L'Irak a combattu dans le cadre d'une "guerre mondiale, donc le monde doit aujourd'hui nous apporter son soutien", a ajouté le ministre, faisant allusion aux nombreuses nationalités des "Foreign fighters" engagés dans les rangs de l'EI.
"Daech n'est plus une menace stratégique pour le régime irakien", a encore jugé M. Al-Jaafari, invitant la communauté internationale à aider l'Irak à reconstruire ses villes aujourd'hui en ruines, comme celle de Mossoul, à l'image de ce qui a été fait pour les villes allemandes après la Deuxième guerre mondiale.
"Ca s'est avéré très utile pour faire cesser les tensions dans la région. Or, Daesh se concentre sur les territoires où existent des tensions", a encore rappelé le ministre irakien.

Menaces d'attentats sur Facebook: 2 mineures condamnées (30.11.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 30/11/2017 à 20:15 

  • Publié le 30/11/2017 à 20:14
Elles avaient évoqué sur Facebook la possibilité de commettre des attentats : deux mineures ont été condamnées aujourd'hui, dont une à trois ans de prison ferme, par le tribunal pour enfants de Paris pour association de malfaiteurs terroriste.
La plus jeune, âgée de 15 ans au moment des faits, a été condamnée à cinq ans de prison dont deux ans avec sursis et mise à l'épreuve. Selon une source proche du dossier, la jeune fille a non seulement participé aux échanges sur Facebook mais a également eu des velléités de partir vers la zone de combat irako-syrienne où elle avait déjà des contacts. L'autre mineure, qui avait 17 ans au moment des faits, a été condamnée à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis et mise à l'épreuve.
La première comparaissait sous bracelet électronique et la seconde sous contrôle judiciaire. L'audience s'est déroulée sur deux jours à huis clos. Ces deux mineures avaient été mises en examen en mars 2016 par un juge antiterroriste. La plus jeune avait d'abord été placée en détention et la seconde sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet.
Quelques jours plus tôt, elles avaient été interpellées par des enquêteurs de la direction générale de la sécurité intérieure avec deux autres jeunes filles dont une majeure de 19 ans qui a été condamnée à cinq ans de prison dont six mois avec sursis et mise à l'épreuve début novembre. La dernière adolescente mise en cause dans cette affaire a été remise en liberté à l'issue de sa garde à vue.
Ces quatre adolescentes s'échangeaient des messages sur Facebook dans lesquelles elles affirmaient vouloir commettre des attentats "dans des lieux de rassemblement" mais aucun élément matériel n'était venu étayer ces menaces, avait dit la police.
Pour le parquet de Paris, il s'agissait avant tout d'un "projet intellectuel". "Aucune arme, ni substance de nature explosive n'a été découverte" avait-il confirmé. Les enquêteurs soupçonnaient notamment les jeunes filles d'un projet d'attentat visant une salle de concert parisienne. Elles affirmaient vouloir commettre des attentats "semblables à ceux du 13 novembre", avait expliqué une source policière.
Seine-Saint-Denis: un homme écroué pour la mort d'une athlète (30.11.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 30/11/2017 à 22:11 

  • Publié le 30/11/2017 à 22:09
Il s'était livré à la police, s'accusant de la mort d'une marathonienne éthiopienne de 27 ans: un homme a été mis en examen pour assassinat et écroué jeudi, a-t-on appris auprès du parquet de Bobigny.
La victime, Zenash Gezmu, venait de rejoindre la section athlétisme du Stade françaisaprès être passée dans d'autres clubs de région parisienne, a indiqué à l'AFP le président d'honneur de la section, Michel Provost. Elle avait couru le marathon d'Amsterdam en 02H32 en 2016.
Elle travaillait selon lui comme femme de ménage entre ses entraînements et résidait dans un appartement de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), en banlieue est de Paris.
Son corps y a été découvert mardi sur les indications d'un homme qui venait de se constituer prisonnier dans un commissariat parisien.
Cet homme de 28 ans, originaire comme elle d'Ethiopie, était arrivé en France il y a deux ans en situation régulière pour participer à un marathon, selon une source proche de l'enquête.
Il a expliqué aux enquêteurs avoir étouffé la jeune femme avec un coussin, mais aussi l'avoir frappée avec l'un des nombreux trophées présents dans l'appartement, a précisé à l'AFP cette source.
Ses liens avec la victime et les raisons de son passage à l'acte resteront à éclaircir dans le cadre de l'information judiciaire.
L'enquête avait été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.

Affaire Ramadan: Henda Ayari aurait menacé un homme d'une plainte pour viol en 2013 (01.12.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 01/12/2017 à 07:07 

  • Publié le 01/12/2017 à 06:50
Un témoin affirme, dans une attestation transmise jeudi à la justice, avoir été menacé d'une plainte pour viol par Henda Ayari, accusatrice de Tariq Ramadan. Il explique qu'il avait repoussé les avances "explicites" de cette femme en 2013, a-t-on appris aujourd'hui de source proche du dossier.
Ce témoignage, daté du 27 novembre, est celui d'un fonctionnaire assermenté. Il raconte avoir rencontré Henda Ayari en mars 2013, alors qu'elle cherchait à obtenir des conseils juridiques dans le cadre de problèmes professionnels. "Quelques jours après, elle voulait me revoir, me disant avoir besoin de 'réconfort'. J'ai indiqué être marié, elle insistait, je refusais ses avances", a écrit ce témoin. Selon lui, Henda Ayari, qui accuse le théologien de l'avoir violée dans un hôtel parisien en 2012, "voulait absolument une relation intime".
"Elle m'a menacé de porter plainte pour viol si je n'acceptais pas une relation sexuelle avec elle, me harcelant des jours durant", poursuit-il dans cette attestation.
"Nous n'allons pas commenter chaque pièce ou allégation à rapporter concernant cette affaire assez grave comme cela. Notre cliente subit depuis quelques jours un flot ininterrompu de menaces et de calomnies sur les réseaux sociaux et par d'autres voies. Cette démarche structurée n'est sûrement pas sans lien avec les avancées récentes de l'enquête qui permettront de connaître la vérité", a réagi l'avocat de Mme Ayari, Me Jonas Haddad.
Outre celle de Henda Ayari, à l'origine de cette affaire, une seconde plainte visant Tariq Ramadan avait été déposée fin octobre et jointe à l'enquête préliminaire ouverte à Paris pour "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort". Tariq Ramadan a catégoriquement réfuté ces accusations. Les enquêteurs, qui poursuivent leurs investigations, ont déjà auditionné les deux plaignantes.

Pakistan: neuf morts et des dizaines de blessés dans une attaque contre une école (01.12.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 01/12/2017 à 10:52 

  • Publié le 01/12/2017 à 09:46
Au moins neuf personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées aujourd'hui au cours d'une attaque de talibans armés contre une école de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, ont déclaré les autorités.
"Nous avons recueilli les corps de six personnes ainsi que 18 blessés, dont deux dans un état critique", a déclaré à l'AFP une porte-parole du complexe médical de Hayatabad. Un autre hôpital public, le complexe médical Kyber, a indiqué avoir accueilli 20 blessés et reçu les dépouilles de trois personnes.

Un tifo à la gloire d'Hitler et de l'holocauste dans un stade soudanais

  • Publié le 01/12/2017 à 09:53
Un tifo à la gloire d'Hitler et de l'holocauste dans un stade soudanais

LE SCAN SPORT - Un grand tifo célébrant Adolf Hitler et l'extermination des juifs durant le deuxième conflit mondial a été aperçu dans les tribunes lors d'une rencontre au sommet du championnat de football soudanais.
Scène sordide lors du derby d'Omdurman entre Al-Hilal et Al Merreikh (2-0) au Soudan le week-end dernier. Les ultras d'Al-Hilal ont déployé un très grand tifo où l'on pouvait apercevoir la représentation géante du visage d'Adolf Hitler avec, à côté, une banderole où était écrit le mot «Holocaust.»
Littéralement, l'holocauste signifiait sous la Grèce antique un sacrifice ou une offrande consumée mais il a pris une autre signification plus récemment avec le deuxième conflit mondial pour qualifier le massacre systématique de la population juive par les Nazis.
La police locale ne serait pas intervenue dans la tribune où ont été déployées ces banderoles afin de de pas provoquer de débordements. La télévision qui retransmettait le match a toutefois pris soin de ne pas diffuser les images de ces messages haineux. Les joueurs d'Al-Hilal sont venus demander à leurs supporters de ranger le matériel mais ils n'ont malheureusement pas été écoutés.

Ivan Rioufol : «Pourquoi la politique doit devenir radicale» (30.11.2017)

Par Ivan Rioufol
Mis à jour le 01/12/2017 à 11h22 | Publié le 30/11/2017 à 16h36
CHRONIQUE - Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, la vie politique française baigne dans un univers ouaté. Pour que le débat regagne en vitalité, il est urgent de s'extraire de la mollesse idéologique.
Urgent de redécouvrir la clarté radicale. Cette franchise n'est pas le genre de la Macronie: son univers flotte sur un centre liquide qui s'étend comme une flaque. Une partie des Constructifs, l'ondoyant Thierry Solère en tête, s'est glissée dans ce bain tiède. Les déserteurs des Républicains sont persuadés d'accompagner l'Histoire en s'éloignant de Laurent Wauquiez et de son parler rude.
Donné comme le futur patron de la droite, Wauquiez a le tort, pour ces délicats en apesanteur, de vouloir appeler un chat un chat. La France oubliée parle pourtant ainsi. Nombreux sont ceux qui se désolent des inutiles prudences du chef de l'État, ce faux dur. Il suffit d'écouter Manuel Valls pourfendre les dérives de l'islam pour mesurer la distance qui le sépare du chef de l'État conciliant. «L'islamisme a à voir avec l'islam», a expliqué l'ex-premier ministre, dimanche. Il est peu probable qu'il soit appelé rapidement au gouvernement, tant l'angélisme présidentiel y est la norme. Cette plongée dans le déni annonce la noyade.
La victoire est allée à celui, Macron, qui défendait un optimisme hors-sol
Quand Christophe Castaner, patron de LREM, explique que «l'islam est une religion de bonheur et d'amour, comme la religion catholique», ce proche de Macron reprend un couplet cynique. Dédouaner l'islam de toutes responsabilités est une insulte pour ceux qui ont été assassinés au nom d'Allah. Vendredi, dans le Sinaï égyptien, une mosquée soufie, ce courant pacifique et minoritaire, a été la cible de l'État islamique (305 morts!). Le carnage s'ajoute à ceux commis par l'islam totalitaire contre des musulmans mécréants, des chrétiens en Orient, l'Occident plus généralement. Un esprit honnête ne peut contester ces évidences. Or c'est un monde fait de sinuosités et de mensonges que cautionne le chef de l'État, quand il laisse Castaner réciter des fadaises, après avoir lui-même soutenu de semblables sornettes.
La vie politique anesthésiée
Le marais macronien est le refuge des pensées molles, qui sont un poison pour la France. Rien d'étonnant à ce qu'Alain Juppé, ce Macron avant l'heure, penche pour cette cure de relaxation. L'échappatoire tend les bras de ceux qui pensent, comme Valérie Pécresse (LR), que le «populisme est une impasse». Ce slogan sert d'excuse aux somnambules qui refusent d'entendre le peuple quand il devient lucide. Un coup d'œil rapide à l'histoire de la présidentielle 2017 peut certes laisser croire aux impasses d'un discours clairvoyant: les trois candidats ayant osé s'approcher des brûlures de la vérité - Manuel Valls, François Fillon, Marine Le Pen - ont tous été éliminés. La victoire est allée à celui, Macron, qui défendait un optimisme hors-sol. Mais l'irénisme est la fêlure du macronisme. L'ultime message de Fillon, adressé le 20 novembre à ses amis, demeure valable:  «On m'a parfois reproché d'être radical dans mes propositions. Je vous invite à le rester.»
Wauquiez a tout à perdre à écouter ceux qui lui conseillent de mouiller son vin. L'OPA lancée par Macron sur le centrisme aseptisé a pour effet d'anesthésier la vie politique. Elle n'a jamais été aussi ennuyeuse que ces derniers mois. La léthargie désespère les syndicats. Jean-Luc Mélenchon voit s'envoler ses espoirs d'insurrection. La somnolence révèle la fatigue de la France, tout autant que l'incontestable capacité hypnotique du chef de l'État. La technique a remplacé l'idéal.
Mais c'est justement pour s'extraire de ce traquenard dépressif qu'il est urgent pour l'opposition de se constituer en un front réactif, dégagé de la tyrannie des experts et du confort moderniste. La radicalité, ce retour exigeant aux sources, est la seule issue pour l'opposition si elle veut se démarquer du barbotage en eau douce que propose la Macronie. Le courage de la vérité, ce slogan que Fillon n'a su mettre en œuvre, doit être le socle d'une droite enfin libre et unifiée.
La macromania des médias
La macromania, qui gagne les médias assoupis, participe à l'endormissement. Or jamais les vigilances n'ont été plus utiles que dans cette période de sidération créée par l'effondrement des partis, laminés par Macron. Le show offert par le chef de l'État, mardi devant les étudiants de l'université de Ouagadougou (Burkina Faso), a été complaisamment applaudi par les médias français, qui se sont contentés d'y voir la fraîche insolence du jeunisme. La presse, intransigeante sur les comportements de Donald Trump, n'a rien trouvé à redire aux désinvoltures méprisantes de Macron.
Macron refuse de se confronter à l'islam
Il a notamment moqué publiquement son hôte, le président Marc Christian Kaboré. Le chef de l'État a certes eu raison de rappeler que le nouveau trafic d'esclaves noirs, apparu en Libye, est organisé par des Africains. Mais ses accusations, une nouvelle fois portées contre les «incontestables crimes de la colonisation», sont des facilités qui montrent les faiblesses de l'Obama blanc. En Afrique, Macron assure: «Je n'ai pas de tabou, je n'ai peur de rien.» Mais il s'encombre d'interdits et de craintes, dès qu'il est en France.
Le choix du président de faire de l'égalité «femme-homme» la «grande cause» de son mandat illustre les fausses solutions auxquelles conduit un diagnostic trop timoré. Le nouveau sexisme importé par la culture islamique mérite assurément d'être sanctionné. Un délit d'«outrage sexiste» visera les harcèlements de rue, coutumiers dans les cités ou les quartiers d'immigration. Toutefois, quand le chef de l'État parle plus généralement d'une «société française malade du sexisme», il fait un amalgame destiné à noyer les racines du machisme coranique. En réalité, Macron refuse de se confronter à l'islam. C'est pourtant lui qui porte dans ses textes, pris à la lettre, le nouvel antisémitisme, le nouveau racisme, le nouveau sexisme. Alors que le racisme anti-blanc se pavane et que la laïcité est ridiculisée par l'offensive islamiste, vouloir faire de l'égalité entre les sexes la «grande cause» du quinquennat fait comprendre quelles seront les impasses du macronisme.
Fausses idoles
C'est la radicalité de la vérité qui déboulonne ces jours-ci les fausses idoles protégées par l'omerta. Après la publication, dans Le Figarode lundi, d'une enquête fouillée sur le vrai visage du journaliste Edwy Plenel, Laurent Mauduit, sa garde rapprochée, a tweeté (fautes comprises): «La fachos sont de sortie! Venimeux et médiocres! Nous voici revenu à l'époque délétère du parfumeur François Coty qui donnaient consigne aux journalistes du Figaro de faire écho aux thèses des ligues». La haine se dévoile.
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Éditorialiste au Figaro
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Edwy Plenel regrette avoir employé l'expression «guerre aux musulmans» (01.12.2017)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 01/12/2017 à 12:47 

  • Publié le 01/12/2017 à 11:13
Le directeur de Mediapart, Edwy Plenel, a regretté aujourd'hui avoir employé l'expression «guerre aux musulmans» dans la polémique qui l'oppose à Charlie Hebdosur fond d'affaire Tariq Ramadan, reconnaissant avoir «surréagi». «Il ne peut pas y avoir de guerre entre Charlie Hebdo et Mediapart. Il ne peut pas y avoir de guerre entre deux journaux indépendants (...) encore moins quand l'un de ces journaux a payé le prix le plus cher, le prix du sang pour cette liberté», a déclaré le directeur du site d'information sur BFMTV/RMC.
«Bien sûr que nous avons surréagi, bien sûr que quand on est blessé on fait des bêtises, mais encore une fois nous ne sommes pas du côté de la guerre, du côté de la haine», a déclaré Edwy Plenel. Une polémique oppose Mediapart et Edwy Plenel, accusé de «complaisance» envers l'islamologue Tariq Ramadan, et Charlie Hebdo, défendu par l'ancien premier ministre Manuel Valls et ses soutiens.
La une du journal satirique le 8 novembre représentant Edwy Plenel se dissimulant la bouche, les oreilles et les yeux avec sa moustache, avec le titre: «Affaire Ramadan, Mediapart révèle: on ne savait pas», avait suscité la colère du directeur du site d'information.
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Le Pape rencontre une délégation de Rohingyas (01.12.2017)

  • Publié le 01/12/2017 à 12:44
Notre envoyé spécial a pu rencontrer les réfugiés qui ont rencontré le Pape, près de Dacca, au Bangladesh.
Envoyé spécial à Dacca
Ce vendredi, quelques Rohingyas, réfugiés au Bangladesh, ont pu rencontrer le Pape. Nous avons pu parler à cette petite délégation, prise en charge par le secours catholique local, dans le camp Cox's Bazar, au sud de la ville de Dacca.
Aucun d'entre eux ne parle anglais. Un responsable assure la traduction. Dans cette pièce à la sécurité renforcée, Abum Fayas, leur porte-parole, répond à nos questions. «Nous allons dire au Pape que le gouvernement du Myanmar nous a torturés, il a pris notre citoyenneté, il a tué des nôtres par le feu, en enfermant des gens dans des maisons et en les incendiant». «Nous voulons retrouver nos droits, vivre dans des conditions de paix et retrouver notre citoyenneté de Rohingyas», assure-t-il.
À la sortie, la foule afflue pour la rencontre interreligieuse pendant laquelle le pape François va rencontrer ce groupe de Rohingyas. L'un d'eux est musulman, étudiant, il est membre d'un groupe de jeunes invité ici. Pourquoi êtes-vous là? «Nous sommes très heureux de rencontrer le pape. C'est très important pour le dialogue interreligieux.» Que pensez-vous de la question des Rohingyas, le Pape peut-il apporter une solution? «… Je ne peux pas répondre, excusez-moi».
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À Gaza, la réconciliation entre le Hamas et le Fatah s'enlise (30.11.2017)

Par Cyrille Louis
Mis à jour le 30/11/2017 à 18h58 | Publié le 30/11/2017 à 18h54
VIDÉO - Les factions palestiniennes se donnent dix jours pour tenter de surmonter leurs désaccords. Un échec pourrait avoir des conséquences désastreuses.
L'euphorie du 2 octobre aura été de courte durée. Deux mois après la visite triomphale du premier ministre de l'Autorité palestinienne (AP), Rami Hamdallah, dans la bande de Gaza, la réconciliation entre les islamistes du Hamas et le Fatah du président Mahmoud Abbas semble complètement enlisée. Les deux factions rivales s'accusent mutuellement d'entraver le processus dans une atmosphère si délétère que la population redoute désormais une rupture. Au terme d'une journée d'intenses discussions, leurs dirigeants ont annoncé mercredi soir que le transfert des pouvoirs n'aura pas lieu ce vendredi, comme prévu, mais le 10 décembre. Ils s'offrent ainsi un court répit pour tenter de surmonter leurs principaux points de désaccords et repoussent, au moins provisoirement, le spectre d'un échec aux conséquences imprévisibles.
Les vieilles rancœurs, un temps mises en sourdine pour tenter de remédier à une situation humanitaire calamiteuse, ont brusquement ressurgi après la reprise de contrôle par l'Autorité palestinienne des trois points de passage vers Israël et l'Égypte. Le Hamas s'est retiré en bon ordre de ces terminaux le 1er novembre, mais n'a guère apprécié de voir l'intégralité de ses fonctionnaires ostensiblement exclue de leur gestion. Certains responsables du mouvement, peu favorables aux concessions faites sous la houlette de leur nouveau chef, Yahya Sinwar, soulignent que la population de Gaza ne tire aucun bénéfice de ce début de transition. Le terminal de Rafah, qui relie l'enclave à l'Égypte et devait reprendre un fonctionnement normal après plusieurs mois de paralysie, n'a rouvert que trois jours et vient d'être remis en sommeil en raison de l'attentat qui a fait plus de 300 morts dans le nord du Sinaï. L'AP tarde par ailleurs à rétablir l'alimentation en électricité et en médicaments, qu'elle avait restreinte au printemps pour pousser le Hamas à négocier.
Dans cette atmosphère de défiance, c'est l'épineuse réorganisation de la fonction publique à Gaza qui focalise les tensions les plus vives. Un «comité administratif» doit en principe décider, d'ici à début février, du sort des 45.000 fonctionnaires recrutés après la prise de pouvoir du Hamas il y a dix ans. Les syndicats qui les représentent exigent logiquement qu'ils soient maintenus dans leur fonction, mais l'AP ne l'entend pas de cette oreille. «Je prévois de travailler avec les 8000 à 9000 policiers qui servaient avant 2007 - et pas avec ceux qui ont été recrutés par le Hamas», affirme le major-général Hazem Attallah, chef de la police civile palestinienne, qui juge par ailleurs «indispensable» le désarmement rapide de la branche armée du mouvement islamiste. «Le sort des brigades Ezzedine al-Qassam n'est pas à l'ordre du jour», indique pour sa part Khalil al-Haya, numéro deux du Hamas à Gaza. «Les questions de sécurité constituent un sujet difficile, qui ne pourra pas être réglé du jour au lendemain, mais doivent absolument être mises sur la table», arbitre Nikolaï Mladenov, coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient.
«On n'a pas le droit de laisser ce processus échouer car si tel est le cas, cela aura probablement pour résultat un conflit dévastateur»
Nikolaï Mladenov, coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient
À l'approche de la date fixée pour le transfert des pouvoirs, l'AP a accusé ces derniers jours le Hamas de bloquer la prise de contrôle des grandes administrations par le gouvernement. Rami Hamdallah a fait monter la pression en demandant à l'ensemble des fonctionnaires mis au chômage technique il y a dix ans de reprendre leur poste sans attendre. Le mouvement islamiste a réagi en interdisant mercredi l'accès de plusieurs dizaines de ces employés, mais aussi d'un ministre de l'AP, à leurs bureaux. Le climat est d'autant plus pesant qu'on ignore pour l'heure si les fonctionnaires du Hamas seront payés ce mois-ci. L'accord signé au Caire le 12 octobre prévoit que l'AP verse 50 % de leur rémunération à compter de décembre, mais il n'est pas certain qu'elle tienne cet engagement tant qu'elle n'exercera pas un contrôle réel sur l'enclave. «Reste à savoir ce qui se passera si des dizaines de milliers d'employés apprennent dans quelques jours qu'ils ne sont plus payés», s'inquiète un diplomate européen.
Les autorités égyptiennes, qui ont investi un capital politique non négligeable en choisissant de parrainer ces efforts de réconciliation, ont envoyé une délégation à Gaza pour et éviter qu'on en arrive là. «On n'a pas le droit de laisser ce processus échouer, a prévenu Nikolaï Mladenov, car si tel est le cas, cela aura probablement pour résultat un conflit dévastateur.» Par une coïncidence inquiétante, une dizaine d'obus de mortier ont été tirés jeudi de Gaza en direction de postes militaires israéliens - et ce pour la première fois depuis plusieurs mois. L'État hébreu a répliqué en ciblant plusieurs positions du Hamas et du Djihad islamique.

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Le Brexit fait chuter le solde migratoire britannique (30.11.2017)
Par Armelle Bohineust
Publié le 30/11/2017 à 20h30
Un an après le Brexit, le solde migratoire britannique a enregistré un record à la baisse en plongeant de 31,5%.
Un an après le Brexit, la Grande-Bretagne a enregistré un record à la baisse en matière de migration. Le solde migratoire du pays s'est établi en juin 2017 à 230.000 habitants supplémentaires, soit un plongeon de 31,5 % en un an. Le nombre d'installations a chuté (- 80.000), tandis que les départs (+ 26.000) ont augmenté.
Le Brexit est sans doute «un facteur clé dans la décision de s'installer ou de quitter le Royaume-Uni»
Nicolas White, chef du département des migrations internationales à l'ONS
«C'est la plus forte baisse annuelle» depuis le début des mesures en 1964, a annoncé l'Office des statistiques nationales britannique (ONS), en soulignant, qu'à l'inverse un pic à la hausse du solde migratoire avait été atteint un an auparavant.
Le Brexit est sans doute «un facteur clé dans la décision de s'installer ou de quitter le Royaume-Uni», pointe Nicolas White, chef du département des migrations internationales à l'ONS. Plus des trois quarts de la baisse constatée sont imputables aux migrations de citoyens des pays de l'Union européenne, hors Royaume-Uni.
De juillet 2016 à juin 2017, 230.000 d'entre eux se sont installés au Royaume-Uni, alors qu'ils avaient été 284.000 à le faire sur les douze mois précédents. Dans le même temps, 123.000 Européens, soit 30 % de plus, ont quitté le pays. Résultat, pour les seuls citoyens européens, le solde migratoire outre-Manche chute de 43 %. Le Royaume-Uni, où les prévisions de croissance se sont dégradées, alors que la zone voit ses indicateurs économiques s'améliorer, devient moins attractif pour les Européens.
Theresa May, s'est en effet engagée à ramener sous la barre des 100.000 personnes le solde migratoire du pays dans les cinq ans
Et cela fait plutôt l'affaire du gouvernement britannique. La première ministre, Theresa May, s'est en effet engagée à ramener sous la barre des 100.000 personnes le solde migratoire du pays dans les cinq ans. Il est nécessaire de«réduire l'immigration à un niveau soutenable, et ces chiffres signalent des progrès», a insisté jeudi un porte-parole du gouvernement.

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Journaliste
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Éric Zemmour : «Faisons un rêve, on appellerait cela la démocratie…» (01.12.2017)
Par Eric Zemmour
Publié le 01/12/2017 à 07h30
CHRONIQUE - Sur le dossier du glyphosate, Emmanuel Macron a décidé d'aller à l'encontre de la décision européenne de prolonger de cinq ans son utilisation. Au nom de l'intérêt général du pays. Et si c'était ça, la démocratie ?
Il n'a pas tardé ni hésité. Alors que l'Europe prolongeait de cinq ans l'utilisation du glyphosate par les agriculteurs, le président Macron décidait que ce désherbant serait, en France, interdit «au plus tard dans trois ans». Ce n'est pas le lieu de cette chronique de savoir s'il a raison ou tort ; si le glyphosate est dangereux pour la santé ou anodin ; s'il est indispensable à l'agriculture moderne ou si nos paysans devraient apprendre à s'en passer.
Le chantre de la souveraineté européenne démontre qu'elle est un leurre. (...) L'adversaire résolu du repli sur soi nous montre que le repli sur soi a parfois du bon
La réaction de notre président est en revanche fort instructive. Le chantre de la souveraineté européenne démontre qu'elle est un leurre. Le parangon de «A plusieurs, on est plus forts» nous signifie qu'à plusieurs, on peut prendre une mauvaise décision. L'adversaire résolu du repli sur soi nous montre que le repli sur soi a parfois du bon. Et pourquoi?
Parce qu'il l'a décidé ainsi. Parce qu'il a estimé que c'était l'intérêt de la France. Que l'Europe avait pris une mauvaise décision. Parce que l'Allemagne avait eu tort de sortir de sa réserve à mauvais escient. Qu'on pouvait s'asseoir sur le consensus européen à partir du moment où les intérêts supérieurs de la France étaient en jeu.
Diable! La portée de cette réaction toute jupitérienne est vertigineuse. On imagine qu'Emmanuel Macron pourrait judicieusement donner toute la mesure de cette nouvelle perspective. Ne plus appliquer les accords de Schengen, car l'ouverture de nos frontières est contraire à l'intérêt de la France. Ne plus appliquer la jurisprudence de la Cour de justice européenne et de la Cour des droits de l'homme qui nous empêchent de renvoyer en pratique les demandeurs d'asile. Ne plus appliquer la directive sur les travailleurs détachés. Sortir des règles du traité de Maastricht les dépenses militaires qui nous empêchent d'équiper nos armées. Ne plus se soumettre à l'Autorité de la concurrence lorsqu'elle défavorise nos derniers champions industriels nationaux.
La démocratie, c'est l'acceptation par la minorité de sa défaite au nom d'un intérêt supérieur, qui est l'intérêt du pays
On pourrait prolonger la liste indéfiniment selon les orientations de chacun. On voterait et on choisirait les priorités plébiscitées par une majorité de Français. On appellerait cela la démocratie. On appellerait cela la souveraineté. On appellerait cela une nation. C'est tout le problème de l'Europe. Elle n'est pas une nation car il n'y a pas de peuple européen. Il ne peut donc y avoir de démocratie européenne, car la démocratie, c'est l'acceptation par la minorité de sa défaite au nom d'un intérêt supérieur, qui est l'intérêt général du pays. Quand la France de Macron se retrouve en minorité, elle ne reconnaît pas sa défaite et trace sa propre voie.
Macron aura désormais du mal à tancer les Hongrois et les Polonais qui ont refusé les migrants que voulait leur imposer la Commission de Bruxelles: eux aussi, mis en minorité, ont estimé que leur intérêt national était en jeu. Les partisans de l'Europe fédérale n'ont jamais renoncé à voir dans les vieilles nations de simples régions appelées à se fondre dans les futurs Etats-Unis d'Europe. Ils dénoncent sans se lasser les «égoïsmes nationaux». Sauf que, pour chaque nation, son égoïsme s'appelle intérêt général.
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Journaliste, chroniqueur
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La population musulmane progresse en France et en Europe (30.11.2017)
Par Jean-Marc Leclerc
Mis à jour le 01/12/2017 à 11h16 | Publié le 30/11/2017 à 19h42
INFOGRAPHIES - Selon une étude, la France est le pays européen qui compte le plus de musulmans. La proportion variera, selon les hypothèses, de 12,7 % à 18 % de la population nationale en 2050.
Les musulmans sont et seront de plus en plus nombreux en Europe. Le très sérieux institut de recherche américain Pew, reconnu pour ses recherches en matière de démographie religieuse, est catégorique. Ils pourraient représenter, selon lui, entre 7,4 % et 14 % de la population européenne à l'horizon 2050, contre 4,9 % en 2016.
Pour effectuer ces projections, le Pew Research Center a établi un périmètre comprenant les 28 pays membres de l'Union européenne (Royaume-Uni compris), mais aussi la Norvège et la Suisse. Il a compilé les données qui lui paraissaient les plus fiables, comme celles de l'Ined-Insee en France. Trois scénarios de flux migratoires ont alors été retenus par ses chercheurs, qui estiment à 53 % le taux de musulmans parmi les migrants arrivés en Europe entre 2010 et 2016. Les musulmans européens seraient aujourd'hui 25,8 millions.
La population musulmane plus jeune et plus féconde
Quel que soit le scénario retenu, les musulmans resteraient minoritaires en 2050. L'hypothèse d'une immigration massive jusqu'à cet horizon correspondrait certes, pour leur communauté, à une hausse de 193 %. Ils dépasseraient alors les 75 millions d'individus sur un total d'habitants européens estimé à plus de 538 millions. Les non-musulmans, quant à eux, perdraient 6 % de population. Mais ceux-ci resteraient largement majoritaires avec 463 millions d'habitants. Spécificité de la communauté musulmane: elle est la plus jeune et la plus féconde. D'où sa progression constante, même lorsque l'on retient l'hypothèse selon laquelle le flux migratoire vers l'Europe s'interromprait.

La France se singularise. D'abord, parmi les 30 pays éclairés par l'étude, elle est celui qui compte, en 2016, le plus de musulmans: 5,72 millions, contre 4,95 millions en Allemagne ou 4,13 millions en Grande-Bretagne.
En termes de proportion, les musulmans de France caracolent également en tête du classement (8,8 % de la population, juste derrière la Bulgarie, qui ne compte, elle, que 790.000 musulmans). En 2050, l'Hexagone continuerait de former la première communauté musulmane d'Europe dans l'hypothèse d'une «immigration zéro» (8,6 millions, soit 12,7 %).
Les musulmans seraient 12,6 millions (17,4 %) avec le scénario médian (poursuite de l'immigration légale, hors crise migratoire actuelle), et 13,2 millions (18 %) dans l'hypothèse d'une forte immigration.

L'étude du Pew Research Center nous révèle que le taux de fécondité moyen des musulmans en France (2015-2020) sera supérieur à la moyenne européenne pour cette communauté: 2,9 enfants par femme musulmane dans l'Hexagone contre 2,6 pour les femmes musulmanes en Europe. Les femmes non musulmanes feront en moyenne un enfant de moins qu'elles. Par la suite, l'écart devrait se réduire légèrement, selon les projections jusqu'en 2050 (2,4 enfants pour les musulmanes en Europe contre 1,7 pour les non musulmanes).
Autre révélation de l'étude: en 2016, c'est en France que la population musulmane était la plus jeune: 27 ans en moyenne pour les musulmans contre 43  ans d'âge moyen pour les non-musulmans. Seule l'Allemagne affichait une telle différence d'âge selon la religion: 16 ans d'écart donc. Mais l'âge moyen du musulman allemand est de 31 ans.
Cette étude américaine fera sûrement débat. Elle a le mérite de fixer quelques tendances lourdes et de tenter d'éclairer l'avenir. On y apprend que, entre 2010 et 2016, c'est la Grande-Bretagne qui a accueilli le plus de migrants venus de pays extérieurs à l'Europe: 1,5 million d'arrivées régulières. La France a, dans le même temps, accueilli «plus d'un demi-million de migrants musulmans», rappellent les Américains.

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