samedi 7 octobre 2017

Islamisme et politique 01.09.2017

Faits divers - Attentats du 13 novembre : la France veut entendre le frère d'un suspect-clé


Yassine Atar va pouvoir être interrogé par les juges d'instruction français en charge de l'enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts).

© (LP/ Guillaume Georges.) (Archives) Paris, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015. L'enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts) vise Yassine Atar.

La justice belge a approuvé la remise à la France, en vertu d'un mandat d'arrêt européen, de Yassine Atar, le frère d'un des coordinateurs présumés des attentats de Paris et de Bruxelles.

Ce mandat d'arrêt «a été rendu exécutoire lundi», affirme un porte-parole du parquet fédéral, confirmant une information du journal La Dernière Heure, mais la remise du suspect à la France pourrait prendre plusieurs mois, celui-ci étant encore impliqué dans plusieurs dossiers en Belgique.
L'émission d'un mandat d'arrêt européen signifie que les juges d'instruction français en charge de l'enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), souhaitent entendre Yassine Atar en vue d'une probable mise en examen. Ce Belge de 30 ans avait été arrêté dans la foulée des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, qui ont fait 32 morts. Il est inculpé en Belgique dans plusieurs dossiers, notamment dans le cadre du volet belge de l'enquête sur les attentats du 13 novembre pour «assassinats terroristes» et «participation aux activités d'un groupe terroriste en qualité de dirigeant».
Arrêté cinq jours après les attentats de Bruxelles


Son frère Oussama Atar, toujours en fuite, est considéré par les enquêteurs comme un des coordinateurs à partir de la Syrie des attentats à Bruxelles et Paris. Yassine Atar avait été arrêté cinq jours après les attentats de Bruxelles avec deux autres hommes. Les domiciles de proches, notamment de sa soeur Asma et de leur mère, Malika Benhattal, ont fait l'objet de plusieurs perquisitions. Toutes deux avaient même été brièvement interpellées.

Selon la chaîne belge RTL-TVI, Yassine Atar était en possession d'une clé qui donnait accès à une planque de la commune bruxelloise de Schaerbeek où avaient été constituées les ceintures explosives utilisées à Paris et où Salah Abdeslam, seul survivant des commandos du 13 novembre, s'était caché après les attaques dans la capitale française. Selon la même source, des «résidus d'explosifs» ont également été détectés sur lui.

Oussama et Yassine Atar sont des cousins des frères El Bakraoui, qui se sont fait exploser dans le métro et à l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016.

Afflux de migrants au Québec : Juppé défend le droit d'asile (01.09.2017)

  • Par Le Figaro.fr avec AFP
  • Mis à jour le 01/09/2017 à 06:58
  • Publié le 01/09/2017 à 06:54
Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a défendu jeudi au Québec le respect du droit d'asile au moment où la province francophone est confrontée à un afflux de migrants, surtout haïtiens, fuyant les États-Unis.

"Le respect du droit d'asile" est une valeur partagée par la France et le Canada, a déclaré l'ancien Premier ministre français lors d'un point de presse en marge d'une rencontre avec le Premier ministre québécois Philippe Couillard.

"C'est un devoir d'accueillir des personnes qui sont persécutées dans leur pays d'origine pour leurs idées, c'est ce qu'on appelle l'asile", a souligné M. Juppé.


"On sait très bien aussi que l'asile est parfois détourné par des migrants économiques", a-t-il cependant nuancé au moment où l'accueil de réfugiés au Québec empoisonne le débat politique avec une mobilisation de l'extrême droite.

Des milliers de demandeurs d'asile haïtiens affluent depuis deux mois au Québec en provenance des Etats-Unis, où ils craignent de perdre fin 2017 leur statut de protection temporaire, accordé à près de 60.000 d'entre eux après le séisme de 2010.


Alain Juppé a appelé les Québécois à "éviter de pratiquer l'amalgame" à l'égard de la communauté musulmane de Québec, sept mois après la fusillade meurtrière à la mosquée de la ville et alors que la province est confrontée "à une montée de l'extrême droite", selon le maire Régis Labeaume.


Terrorisme : le débat sur le tabac à l'intérieur des lycées relancé (31.08.2017)

En raison de la menace d'attentat, des représentants de plusieurs ministères - de l'Intérieur, de la Santé et de l'Education nationale - se seraient réunis, ce jeudi, pour évoquer la sécurité des élèves, notamment ceux fumant devant leur établissement.

Face à la menace terroriste, des proviseurs, notamment en Île-de-France, ont déjà bravé l'interdit lors de la précédente rentrée scolaire. Alors que la loi Evin prohibe la cigarette dans l'enceinte des établissements scolaires, ils avaient laissé leurs élèves fumer et avaient établi un périmètre pour les fumeurs. Une violation des règles pleinement assumée pour éviter le pire scénario. Celui d'une attaque terroriste fauchant la vie de centaines de jeunes victimes.

Or, une réunion interministérielle se serait tenue ce jeudi soir pour aborder le sujet. Lors d'une table ronde, des représentants de plusieurs ministères - de l'Intérieur, de la Santé et de l'Education nationale - se seraient réunis pour se pencher sur la sécurité des lycéens, notamment ceux fumant devant leur établissement.

D'après RTL, «le ministère de l'Éducation nationale envisagerait de laisser le choix aux chefs d'établissements: autoriser la cigarette dans l'enceinte des lycées ou contraindre les élèves de fumer à l'extérieur». Contacté par Le Figaro, le ministère dément.

Des représentants de plusieurs ministères - de l'Intérieur, de la Santé et de l'Education nationale - se seraient réunis pour se pencher sur la sécurité des lycéens

Faut-il éviter de pareils rassemblements de ces jeunes devant les portes de leurs classes quand la menace terroriste est toujours au plus haut niveau? Ces élèves sont de toute évidence des cibles pour des terroristes qui font de plus en plus usage de leur voiture pour faire le plus grand nombre de victimes possible. Ces réflexions ont été au coeur de cette réunion.

Pour les associations anti-tabac, et sans même connaître ce qui s'est dit, il s'agit d'une réunion inacceptable. «Il n est pas normal d'organiser des tables rondes pour violer une loi», déclare le professeur Dautzenberg secrétaire général de l'Alliance contre le tabac. Dans un communiqué commun, plusieurs de ces associations ont réagi dès jeudi soir pur dire: «Non au retour du tabac dans les lycées». Elles y rappellent aussi que 200.000 jeunes Français entrent dans l'addiction tabagique chaque année.

L'entourage la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, indique au Figaro que cette dernière n'a pas l'intention d'autoriser ou de favoriser le développement du tabagisme des jeunes alors qu'elle s'apprête à lancer un plan de prévention contre le tabac et qu'elle va augmenter le prix des paquets de cigarettes.

La rédaction vous conseille


En tournage à Arras pour Clint Eastwood, les héros du Thalys se confient (01.09.2017)

  • Par  Guillaume Narduzzi 
  • Publié le 01/09/2017 à 13:23

Le réalisateur américain tourne à la gare de la cité du Pas-de-Calais son prochain film, The 15:17 to Paris, sur l'attentat déjoué dans le train Paris-Amsterdam il y a deux ans. Héros dans la vie comme au cinéma, Spencer Stone, Alek Skarlatos, Anthony Sadler et Christopher Norman ont livré leurs impressions à RTL.

Clint Eastwood veut un décor authentique pour son prochain film, The 15:17 to Paris. Après avoir filmé à l'Élysée avec «son» François Hollande, il a décidé de tourner certaines scènes de son projet sur l'attentat déjoué du Thalys dans la gare d'Arras, ce vendredi 1er septembre. À cette occasion, les quatre héros de cette attaque, les américains Spencer Stone, Alek Skarlatos, Anthony Sadler et le franco-britannique Christopher Norman se sont confiés auprès de nos confrères de RTL .

Désormais surnommés les «héros du Thalys», ils détaillent les mois qui ont suivi cet événement qui marquera à jamais leurs existences. Si Alek Skarlatos a profité de sa notoriété avec une brève apparition dans la version américaine de Danse avec les stars, un livre et désormais un rôle au cinéma, le soldat Spencer Stone a lui été contraint d'abandonner l'armée suite à sa blessure. Il avait été touché assez gravement en essayant de maîtriser le djihadiste Ayoub El Khazzani.

«J'ai commencé à mesurer réellement l'étendue de ce qui aurait pu arriver dans le train»
Christopher Norman

Pour Christopher Norman, les mois qui ont suivi cet épisode traumatisant ont été difficiles à gérer. «On avait réussi à tromper la mort. C'était simple, on était vivant», explique-t-il. «Puis le Bataclan est arrivé. J'ai commencé à mesurer réellement l'étendue de ce qui aurait pu arriver dans le train. (...) Ma vie professionnelle a été à la dérive pendant à peu près six mois, je passais une période un peu difficile. Là, j'ai réussi à remonter la pente», résume le Franco-Britannique de 64 ans, qui refuse l'étiquette de «héros».

Avec ce nouveau projet sur des «héros américains», dans la lignée de Sully ou encore American Sniper , Clint Eastwood adapte le livre The 15:17 To Paris: The True Story Of A Terrorist, A Train, And Three American Heroe coécrit par l'écrivain Jeffrey E. Stern et les trois rescapés américains.

Lors de l'attaque, le train s'était arrêté en gare d'Arras pour que les passagers puissent être évacués. Les «héros» avaient été décorés très rapidement de la Légion d'honneur par François Hollande. Mark Moogalian, également distingué et blessé gravement lors de l'attaque, ne devrait pas apparaître dans le film de Clint Eastwood.

La rédaction vous conseille


Attaque à la bonbonne de gaz: une vieille méthode et beaucoup de symboles (01.09.2017)

En France et plus récemment en Espagne, les forces de l'ordre ont constaté la présence de bouteilles de gaz sur des scènes d'attentat. À quoi servent-elles ? Pourquoi ce mode opératoire et d'où vient-il ? Éléments de réponse.

Le constat est dur mais factuel: ces dernières années, de nombreux modes opératoires ont été utilisés dans les attentats commis en Europe. On a vu des attaques terroristes à la voiture-bélierau couteau ou encore à la ceinture d'explosif mais, et fort heureusement, moins celle aux bonbonnes de gaz. Pourtant, les enquêteurs ont eu plusieurs fois l'occasion de relever la présence de ces engins sur des scènes d'attentats en France. On peut notamment se souvenir de Yassin Salhi, qui avait décapité son patron en Isère. Le jour de l'attentat, il s'était rendu sur son lieu de travail avec son utilitaire rempli de bouteilles de gaz et avait notamment foncé sur un hangar, stockant lui-même des bonbonnes de gaz et d'acétone, ce qui avait provoqué une explosion. Deux personnes avaient légèrement été blessées. C'était en juin 2015.

Plus d'un an après, une voiture contenant des bonbonnes de gaz et des bidons de gasoil est découverte à Paris, près de la cathédrale Notre-Dame et de la préfecture de Police. Ce qui ressemblait à une attaque à la voiture piégée a tourné court. Dans cette Peugeot 607 laissée à l'abandon et repérée un dimanche matin, les bonbonnes n'étaient reliées à aucun détonateur, aucune chaîne pyrotechnique. En juin dernier, un homme ayant prêté allégeance au groupe terroriste État islamique (EI) a foncé en voiture sur un fourgon de gendarmerie sur les Champs-Élysées. Dans son véhicule, des armes et... des bonbonnes de gaz. Enfin, plus récemment, dans l'enquête sur les attaques de Barcelone et Cambrils, 120 bonbonnes de gaz et des ingrédients pour confectionner du TATP - un explosif artisanal utilisé par Daech - ont été découverts à Alcanar, dans un laboratoire clandestin.

Un mode opératoire d'abord utilisé par Daech en zone irako-syrienne

Essayons de comprendre ce que cela représente car ces différentes attaques soulèvent plusieurs questions: pourquoi les auteurs ont-ils recours à ce mode opératoire? Quel en est l'«intérêt»? D'où vient-il? D'après Mathieu Guidère, professeur à l'université de Paris-VIII et auteur de La Guerre des islamismes, cette méthode, dans l'histoire récente, a d'abord été utilisée par l'État islamique en Irak et en Syrie en 2013-2014,lorsque les djihadistes ne disposaient pas encore d'artificiers professionnels ou d'explosifs pour fabriquer de «vraies bombes». Ce mode opératoire, qui consistait à confiner plusieurs bouteilles de gaz dans un véhicule avec un dispositif de mise à feu, était destiné à commettre un maximum de dégâts matériels. «Des ministères irakiens, des mairies et des casernes ont été détruits comme ça», rappelle Mathieu Guidère. Depuis, l'EI a essayé d'exporter ce mode opératoire en Europe. D'ailleurs, on le retrouve dans la propagande djihadiste. «Dans les manuels d'attentat ou sur des applications cryptées, les djihadistes s'y échangent des conseils», détaille Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme.

Une méthode encore mal maîtrisée en Europe

Pour autant, les attaques récentes à la bonbonne semblent avoir jusqu'ici échouée en Europe. «Ils essaient de les faire éclater par incendie mais ce n'est pas très efficace», constate un expert en explosifs qui travaille pour la police. «C'est ce que j'appelle un mode opératoire d'opportunité: ça peut marcher mais c'est sans garantie». «Pour le moment, on a affaire à des amateurs», enchaîne l'universitaire Mathieu Guidère. «Ce n'est pas parce qu'on enferme plusieurs bonbonnes de gaz dans une voiture et qu'on jette une cigarette allumée à l'intérieur que ça va exploser». «Disons que les processus d'explosion nécessitent des connaissances techniques», commente, plus nuancé, Alain Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire national ses arts et métiers (CNAM). En effet, «ils commettent souvent des erreurs techniques», observe l'expert en explosifs. «Mais ils vont finir par y arriver», reprend Mathieu Guidère.

Des dégâts matériels et symboliques avant tout

Finalement, quel intérêt d'utiliser des bonbonnes de gaz comparé à d'autres modes opératoires? La méthode reste facile d'accès, économique et difficilement repérable, répondent plusieurs spécialistes. «Les bonbonnes de gaz sont des produits de consommation courante dont l'achat n'attire pas forcément l'attention», fait remarquer Samuel Rémy, secrétaire général du Syndicat national des personnels de police scientifique (SNPPS-Unsa). «Une bouteille gaz qui explose forme une boule de feu. Ils veulent peut-être donner un côté sensationnel à leur action», suppose l'expert en explosifs.
Autre explication possible: utiliser les bonbonnes de gaz remplirait un objectif différent des autres modes opératoires. Contrairement aux attaques à la voiture-bélier ou à la kalachnikov, les bonbonnes de gaz seraient surtout utilisées pour faire un maximum de «dégâts matériels et symboliques», toujours selon Mathieu Guidère. «L'objectif est davantage de détruire des bâtiments publics qui représentent le pouvoir ou les forces de sécurité que de faire des victimes civiles». En Espagne, les enquêteurs ont découvert que les comploteurs de Barcelone et Cambrils prévoyaient de faire sauter un ou plusieurs monuments.

Une très vieille méthode

L'utilisation de bouteille de gaz dans les milieux terroristes est loin d'être nouvelle. Déjà dans les années 1970, des engins explosifs confectionnés à partir de bonbonne de gaz étaient utilisés pour commettre des attentats. Le 2 juin 1976 par exemple, une bouteille de gaz piégée explosait boulevard de Sébastopol à Paris et faisait 4 morts. Cinq ans plus tard, à l'aéroport d'Orly-Sud, une valise, contenant un engin explosif raccordé à trois bonbonnes de gaz, explosait et faisait 8 morts et plus d'une cinquantaine de blessés. L'attaque avait été revendiquée par la branche syrienne de l'Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie (ASALA).

Puis dans les années 1990, le Groupe islamique armé (GIA) les a aussi utilisées pour fabriquer des bombes et semer la terreur en France. À cette époque, les terroristes remplissaient les bonbonnes d'explosifs, d'écrous et de clous pour faire un maximum de victimes. Ce fut notamment le cas le 25 juillet 1995 lors de l'attentat du RER B à Saint-Michel. Idem en 1996 lors d'un attentat à l'explosif dans une rame de la ligne B du RER à la station Port-Royal.

La rédaction vous conseille


Turquie: deux Allemands arrêtés "pour des raisons politiques" (01.09.2017)


Par Le Figaro.fr avec AFP   Mis à jour le 01/09/2017 à 13:31  Publié le 01/09/2017 à 12:55

L'Allemagne a dénoncé aujourd'hui l'arrestation pour des "raisons politiques" de deux de ses ressortissants en Turquie, ce qui porte à douze le nombre d'Allemands que Berlin considère comme des détenus politiques dans ce pays.


"Le 31 août, deux nouveaux ressortissants allemands ont été arrêtés pour des raisons politiques. Le consulat général d'Izmir a été informé des deux arrestations par des sources non officielles. La police de l'aéroport d'Antalya (les) a ensuite confirmées", a annoncé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Adebahr, lors d'un point de presse régulier.

Les autorités consulaires n'ont pu ni rencontrer ni s'entretenir avec ces deux personnes, si bien que la porte-parole a refusé de donner toute autre précision sur l'affaire et sur l'identité des détenus.

"Nos demandes à la Turquie sont très claires et la chancelière l'a redit ces derniers jours : nous attendons de la Turquie la libération de tous les ressortissants allemands détenus pour des motifs injustifiés", a de son côté déclaré le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert. Au total, selon Berlin, 12 Allemands sont détenus pour des motifs "politiques" en Turquie. Quatre d'entre eux ont la double nationalité.

Le cas le plus emblématique est celui du germano-turc Deniz Yücel, correspondant du journal Die Welt en Turquie, détenu depuis fin février pour propagande "terroriste" et incitation à la haine. Le président turc Recep Tayyip Erdogan l'a qualifié de séparatiste kurde et d'"agent allemand". Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé au prédicateur Fethullah Gülen, qui nie les faits.

LIRE AUSSI : 


Arabie : le rituel de la lapidation ultra sécurisé (01.09.2017)


Par Le Figaro.fr avec AFP  Mis à jour le 01/09/2017 à 09:09  Publié le 01/09/2017 à 09:05


Deux millions de pèlerins musulmans en Arabie saoudite se livraient aujourd'hui, sous haute sécurité, au rituel de la lapidation de Satan à Mina, qui avait tourné au drame il y a deux ans.


Ce rituel, qui consiste à jeter sept cailloux sur l'une des trois stèles représentant Satan, a été plusieurs fois endeuillé dans l'histoire du hajj. Il se déroulait ce matin sous haute surveillance, avec des cordons de policiers régulant le flux des pèlerins suivi également par des caméras, et des hélicoptères survolant le site.

Le visage contracté par la chaleur suffocante, les pèlerins marchaient en direction des stèles. "Deux pèlerins se sont évanouis devant moi ce matin", témoignait Almas Khattak, un volontaire pakistanais. Des hommes de la sécurité aspergeaient avec des vaporisateurs le visage des fidèles en marche. Il était à peine 08H00 locales (05H00 GMT) et de nombreux pèlerins avaient déjà ouvert leur parapluie pour se protéger du soleil.

La gestion des mouvements de foule est l'un des plus grands défis des autorités saoudiennes qui avaient été vivement critiquées après le drame de 2015. "Nous avons pris des mesures pour l'organisation du déplacement des foules dans plusieurs lieux où l'affluence est grande", a assuré il y a quelques jours le porte-parole du ministère de l'Intérieur Mansour al-Turki.


Le chef du groupe État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, est "probablement" toujours en vie (01.09.2017)


FRANCE 24Il y a 6 heures

© Archives AFP Capture d'écran d'une vidéo datant de juillet montrant Ak-Baghdadi parlant à ses ouailles.

Le général américain Stephen Townsend, dirigeant la coalition en Irak et en Syrie, a estimé jeudi que Abou Bakr al-Baghdadi, le chef du groupe État islamique (EI), était probablement encore en vie et caché dans la vallée de l'Euphrate.

Le chef du groupe État islamique (EI) est "probablement" toujours vivant, affirme un haut responsable militaire américain. Le général Stephen Townsend, commandant de la coalition contre l'EI en Irak et en Syrie, a déclaré jeudi 31 août que Abou Bakr al-Baghdadi n'était pas mort, contrairement à ce que plusieurs rumeurs et annonces hâtives auraient pu laisser croire, et qu'il se cacherait dans la vallée de l'Euphrate.

"Nous le cherchons tous les jours. Je ne pense pas qu'il soit mort", a indiqué le général, lors d'une conférence téléphonique.


Le général Townsend a admis n'avoir "aucune idée" sur l'endroit précis où pourrait se trouver al-Baghdadi, mais il pense qu'il a pu s'enfuir avec d'autres jihadistes dans la vallée de l'Euphrate, une région qui s'étend de la Syrie à l'Irak, après l'offensive de la coalition et des alliés locaux sur Mossoul, Raqa et Tal Afar, les bastions de l'EI.

"Le dernier combat de Daesh sera dans la vallée de l'Euphrate", a affirmé le militaire américain, utilisant une autre appellation pour le groupe État islamique. "Quand nous le trouverons, je pense que nous allons d'abord essayer de le tuer. Ce n'est probablement pas la peine d'essayer de le capturer".

Al-Baghdadi a été annoncé mort à plusieurs reprises

Abou Bakr al-Baghdadi, né en Irak, a réussi à échapper à la traque américaine depuis plus de six ans. Les États-Unis ont offert une récompense de 25 millions de dollars pour sa capture.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), avait dit début juillet croire que Baghdadi était mort, sur la base de propos de dirigeants de l'EI dans la province de Deir Ezzor. L'armée russe avait également annoncé le 22 juin avoir "selon une forte probabilité" tué Abou Bakr al-Baghdadi, sans avoir pu vérifier cette affirmation.

"Je n'ai vu aucune preuve convaincante, renseignement ou rumeur, de quelque source que ce soit, de sa mort (…). Il y a aussi des indicateurs dans les canaux de renseignement selon lesquels il est encore en vie", a poursuivi Stephen Townsend.
Avec AFP

Le nord de l'Irak débarrassé de la présence de Daech (31.08.2017)


Par Georges Malbrunot
Publié le 31/08/2017 à 16h35

La ville de Tal Afar a été officiellement reprise aux djihadistes ce jeudi, a annoncé le premier ministre Haidar al-Abadi.

Après Mossoul début juillet, Tal Afar à 70 km plus à l'ouest est tombée ce jeudi. Le premier ministre Haidar al-Abadi a annoncé la reprise de la ville à Daech. «Notre bonheur est complet, la victoire est arrivée et la province de Ninive est désormais entièrement entre les mains de nos forces», a affirmé le chef du gouvernement dans un communiqué.

Le 20 août, les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes avaient lancé l'assaut contre Tal Afar. Leur avancée a été rapide. Beaucoup de djihadistes avaient quitté la ville avant l'offensive. Il ne restait plus qu'un noyau d'un peu plus d'un millier de militants islamistes, souvent épuisés. D'autres s'étaient réfugiés dans la bourgade voisine d'Al Ayadieh, à 12 km au nord de Tal Afar, où ils opposèrent ces derniers jours une forte résistance. Durant les combats, les forces irakiennes auraient tué entre 600 et 700 djihadistes, dont de nombreux étrangers, une centaine d'autres se seraient rendus, selon un responsable militaire de la coalition internationale anti-Daech conduite par les États-Unis.
Tal Afar et ses environs sont stratégiquement situés entre Mossoul, la deuxième ville d'Irak dont l'EI a été chassé début juillet, et la frontière avec la Syrie, pays voisin où les djihadistes subissent également des revers.

L'EI ne tient plus que trois villes dans le désert à l'ouest de l'Irak

La reprise de Tal Afar met officiellement fin à la présence militaire de Daech dans le nord de l'Irak. Après ce nouveau revers, l'EI ne tient plus que trois villes dans le désert à l'ouest du pays, le long de l'Euphrate (Rawa, Qaem et Ana), ainsi que Hawija, à 120 km au sud de Mossoul, dans la province de Kirkouk. Leur reprise s'annonce moins aisée. Hawija est, de longue date, un bastion djihadiste, tandis qu'à Rawa, Ana et Qaëm, les combattants ultraradicaux peuvent bénéficier de complicités au sein des tribus et d'une certaine liberté de mouvement entre l'Irak et des villes de Syrie voisine, le long de l'Euphrate également, comme Mayadeen ou Al Boukamal, toujours tenues par Daech.

La défaite des djihadistes, il y a 45 jours à Mossoul, semble avoir porté un coup au moral des djihadistes. Cette reconquête de l'ensemble de la province de Ninive pourrait permettre à la coalition internationale d'accentuer maintenant la pression sur l'EI en territoire syrien, où Daech résiste à Raqqa, sa «capitale». Dans les deux pays, l'organisation djihadiste a perdu des milliers de combattants, que les contingents de djihadistes étrangers, aujourd'hui moins nombreux, peinent à compenser. Malgré ces revers, le groupe terroriste parvient encore à frapper, à Bagdad, mais aussi en Espagne et en Russie où il a revendiqué des attentats.

La rédaction vous conseille :
Grand reporter, spécialiste du Moyen-Orient

Ses derniers articles

Rémi Brague : «Non, la parabole du bon Samaritain ne s'applique pas aux États !» (01.09.2017)



Mis à jour le 01/09/2017 à 10h26 | Publié le 01/09/2017 à 09h00

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Réagissant aux propos du Pape sur les migrants, le philosophe revient sur le dilemme des chrétiens face à l'immigration. Ceux-ci sont déchirés entre le devoir de charité universelle et l'attachement à l'État-nation.

Rémi Brague est un philosophe français, spécialiste de la philosophie médiévale, arabe et juive. Membre de l'Institut de France, il est professeur émérite de l'université Panthéon-Sorbonne. Auteur de nombreux ouvrages, notammentEurope, la voie romaine (Editions Criterion, 1992, réédition NRF, 1999), il a récemment publié Le Règne de l'homme. Genèse et échec du projet moderne(Gallimard, 2015) et Où va l'histoire? Entretiens avec Giulio Brotti(Salvator, 2016).

Le Figaro Magazine. - Le pape François milite pour un accueil massif de migrants, affirmant qu'il faut «faire passer la sécurité personnelle [des migrants] avant la sécurité nationale», et appelant à un accueil beaucoup plus large des migrants. Que vous inspirent ces propos?

Rémi BRAGUE. - «Accueillir» est un mot bien vague. Il dissimule mille difficultés très concrètes. Sauver des naufragés de la noyade est bien, mais ce n'est qu'un début. Encore faut-il se demander ce qui les a poussés à s'embarquer. Là-dessus, le pape dit beaucoup de choses sensées, par exemple que l'Occident a contribué à déstabiliser le Moyen-Orient. Ou que les migrants voient l'Europe comme un paradis qu'elle n'est pas. Ou que les passeurs qui leur font miroiter l'Eldorado s'enrichissent sur leur dos, etc. Il y a aussi des problèmes très pratiques: les nouveaux venus peuvent-ils être assimilés? Ou au moins intégrés sans créer des ghettos où ils vivraient selon d'autres lois que celles des pays d'accueil? Un exemple, qui m'a été donné récemment par une amie allemande qui s'occupe de former les immigrés et de leur trouver du travail: ceux qui ont été scolarisés dans leur pays parlent assez vite nos langues. Les autres ont du mal à fixer leur attention et ne comprennent pas l'intérêt d'apprendre. Ne seront-ils pas presque forcés de se replier sur leur communauté d'origine? À l'extrême opposé, s'il s'agit d'importer des personnes qualifiées, médecins, ingénieurs, etc., avons-nous le droit de priver leur pays d'origine de compétences précieuses qui leur permettraient de se développer, ce qui, de plus, diminuerait l'envie d'émigrer?

«L'État a le devoir de faire en sorte que le respect soit réciproque. Il doit par ­exemple empêcher que les migrants se conduisent, comme on dit, «comme en pays conquis»»

La sécurité personnelle prime effectivement toutes les autres considérations. La garantir est le premier devoir de l'État. Mais cette sécurité concerne aussi bien les migrants que les populations déjà là. L'État a le devoir de faire en sorte que le respect soit réciproque. Il doit par exemple empêcher que les migrants se conduisent, comme on dit, «comme en pays conquis», qu'ils importent en Europe les conflits qui les opposaient entre eux. La sécurité nationale et celle des personnes, loin de s'opposer, vont ensemble ; la première est même la condition de la seconde.

Est-ce qu'il vous semble que le pape François est en rupture avec ses prédécesseurs, notamment Benoît XVI?

Du temps de Benoît XVI, le problème ne se posait pas encore avec une telle acuité, et je ne sais pas s'il aurait jugé bon de se prononcer, encore moins ce qu'il aurait dit. D'une manière générale, la différence de formation et de style est suffisamment criante. Ce qu'il en est du fond est une autre histoire.

Avez-vous le sentiment que le pape ne comprend pas l'angoisse identitaire des Européens?

Ce qui est sûr, c'est qu'il a une sensibilité de Latino-Américain, ce qui ne l'aide guère à comprendre les Européens. Dans son Argentine natale, l'immigration concernait avant tout des Italiens, à la religion identique et à la langue proche de celle des Espagnols qui étaient déjà là. Dans le cas qui nous occupe ici, c'est tout le contraire.

Face à l'immigration, les catholiques sont souvent pris dans un dilemme entre l'exigence de charité et l'attachement à l'État-nation. Comment articuler l'universalisme chrétien et l'existence de frontières? L'État-nation a-t-il une justification théologique?

Est-il besoin de mobiliser la grosse artillerie théologique pour parler de toutes ces choses? La philosophie n'y suffit-elle pas? Ou même le simple bon sens? L'État-nation est une forme de vie politique parmi d'autres dans l'histoire comme la tribu, la cité ou l'empire. Elle n'a pas les promesses de la vie éternelle, mais elle est la nôtre depuis la fin du Moyen Age, elle a fait ses preuves et je vois mal les autres ressusciter. Les frontières sont une bonne chose. Je ne puis vivre en paix avec mon voisin que si je sais où s'arrête mon jardin et où commence le sien. Cela dit, elles ne séparent que des entités politiques et juridiques. Elles n'arrêtent rien de ce qui relève de l'esprit et qui est «d'un autre ordre»: langue, culture, science, religion. L'universalisme, à savoir l'idée que tout homme, en deçà des différences de sexe, de statut social et de religion, est «mon prochain» et possède donc une valeur intrinsèque, est en effet une idée esquissée dans le stoïcisme et épanouie dans le christianisme. Elle ne va nullement de soi. Ainsi, au XIIe siècle, Maïmonide dit encore que porter secours à un païen qui se noie est interdit.

«S'ima­giner que nous pourrions nous identifier au Samaritain et donc jouer le rôle de Dieu, c'est quand même un peu culotté !»

Faut-il appliquer ici la parabole du «bon Samaritain»?

Il ne faut pas lire les paraboles naïvement. Elles ne nous disent pas ce que nous devrions faire, mais ce que Dieu fait pour nous. Dieu y est représenté sous la figure d'un roi, d'un père, d'un propriétaire, etc. Elles s'adressent à chacun de nous, personnellement. La question à poser est: quel personnage me représente, moi? Quelle est ma place dans cette histoire? Sans quoi, nous lisons bêtement des textes très subtils, et n'y voyons que du feu. Exemple: celle où le maître de la vigne verse le même salaire à ceux qui ont trimé toute la journée sous le soleil brûlant et aux derniers venus. Si nous regardons cette histoire du dehors, nous allons crier à l'injustice. Sans voir qu'elle est justement faite pour nous choquer et forcer à réfléchir. Et nous faire comprendre que les ouvriers de la onzième heure, mais c'est nous! Par exemple nous, chrétiens, qui avons bénéficié de la grâce de l'Évangile sans la mériter, alors que le peuple de la Bible a dû subir les Égyptiens, les Amalécites, les Philistins, les Assyriens, etc. Ceux-ci lui ont infligé des massacres bien réels, alors que ceux qu'Israël aurait perpétrés sur les Cananéens sont de pure imagination. Dans la parabole du bon Samaritain, nous ne sommes pas le Samaritain. Présenter celui-ci comme le héros positif, comme le sauveteur, voire comme le sauveur, c'était une audace fantastique en milieu juif où l'on haïssait les Samaritains comme des impurs. S'imaginer que nous pourrions nous identifier au Samaritain et donc jouer le rôle de Dieu, c'est quand même un peu culotté! En fait, nous sommes le blessé laissé pour mort. Dieu est descendu nous ramasser alors que nous étions en piteux état.

Cette parabole doit-elle s'appliquer aux États?

Une parabole s'adresse à «moi». Elle m'invite à réfléchir sur ma propre personne singulière, ce qu'elle est, ce qu'elle doit faire. Un État n'est pas une personne. Or, il y a des choses qui ne sont à la portée que des seules personnes. Par exemple, pardonner les offenses. Un État non seulement n'a pas la capacité de le faire, mais il n'en a pas le droit. Il a au contraire le devoir de punir et de ne laisser courir aucun coupable. En l'occurrence, c'est aux personnes, regroupées en associations, de s'occuper des malheureux. L'État doit se borner à donner un cadre juridique qui protège leurs initiatives. Cela peut aller jusqu'à les limiter si une présence trop nombreuse et mal préparée de nouveaux venus met en danger le pays d'accueil.

La rédaction vous conseille :


Ivan Rioufol : «L'utile résistance à l'offensive des minorités» (31.08.2017)


Par Ivan Rioufol 

Publié le 31/08/2017 à 17h19

CHRONIQUE - Forte de sa mission « morale » visant à s'ouvrir aux minorités, la bien-pensance déteste ceux qui rechignent. Les affreux s'appellent Trump, Szydlo, Orban, Poutine, Nétanyahou, et tout autre qui voit dans la subversion islamiste l'ennemi des démocraties occidentales.

L'oppression «humaniste»  est asphyxiante. L'esprit libre étouffe sous les génuflexions obligées devant les minorités, ethniques ou sexuelles.  La liste des bannis illustre l'intolérance du système mis au service de la tyrannique «diversité». Of course, Donald Trump est l'abomination n° 1. Plus il ignore les intimidations, plus  il hystérise les médias américains. Ils furent 194 sur 200 à avoir pris le parti de Hillary Clinton. La majorité de la presse française appuie le lynchage. Mais Trump n'est pas le seul qui enrage les enrégimentés du politiquement correct. La première ministre de Pologne, Beata Szydlo, est vue comme un tyran en jupon. Il est vrai qu'elle refuse, comme la Hongrie ou la Roumanie, d'accueillir les immigrés que l'Union européenne voudrait imposer. L'élue dénonce «la folie des élites bruxelloises». Ce week-end, elle a conseillé à Emmanuel Macron de «s'occuper des affaires de son pays», lui qui venait de lui faire la leçon.

S'en prendre à la Pologne est un des marqueurs de l'idéologie diversitaire. Cette doctrine est un gourdin: une dictature molle s'infiltre sous les crânes martelés. Forte de sa mission «morale» visant  à s'ouvrir aux minorités, la bien-pensance déteste ceux qui rechignent. Outre Trump et Szydlo, les affreux s'appellent Viktor Orban (Hongrie), Vladimir Poutine (Russie), Benyamin Nétanyahou (Israël), et tout autre qui voit dans la subversion islamiste l'ennemi des démocraties occidentales. Les procureurs trouvent tous ces gens détestables. Curieusement, ils n'ont pas ces haut-le-cœur face au nazislamisme. Jeannette Bougrab, exilée en Finlande après la tuerie de Charlie Hebdo, enrage de constater l'aveuglement devant la barbarie. Elle écrit (1): «La guerre contre Daech est une chose. Mais  le combat contre les “bien-pensants” occidentaux en est une autre (…) Il est vital que nous commencions dès à présent cette “déradicalisation” des esprits,  à l'instar de ce que l'on tente de faire  avec les djihadistes (…)». Chiche!

«La France sermonnaire ne brille ni par son pluralisme dans l'audiovisuel public, chasse gardée de la gauche, ni par l'indépendance de sa justice quand elle participe à la politique, François Fillon en sait quelque chose»

Parce qu'ils ont subi au XXe siècle  les cataclysmes de deux totalitarismes (le nazisme, le communisme), les pays de l'Est redoutent les esprits faibles, ouverts aux endoctrinements. Les belles âmes ont toujours fait le lit des désastres humanitaires. Macron fait grief à la Pologne, hormis son insolence,  de vouloir contrôler la justice et la presse. Ce serait une faute si elle devait suivre cette pente. Cependant la France sermonnaire ne brille ni par son pluralisme dans l'audiovisuel public, chasse gardée de la gauche, ni par l'indépendance de sa justice quand elle participe à la politique, François Fillon en sait quelque chose. Mardi, le journaliste Bruno Roger-Petit a été nommé porte-parole de l'Élysée. La connivence entre les médias et la politique officialise son concubinage quand d'anciens leaders comme Jean-Pierre Raffarin, Aurélie Filippetti ou Julien Dray rejoignent des éditorialistes sur des radios et des télévisions. Cet entre-soi fait douter de l'indépendance de la presse.
Les pays de l'Est ne méritent pas les mépris de la France, de l'Allemagne et de l'UE. Elles ne comprennent rien au choc des civilisations qui porte le nouveau totalitarisme. La directive «travailleurs détachés», que  la Pologne refuse de négocier en arguant que c'est à la France d'abaisser ses charges, ne vaut pas l'agressivité  de Macron. D'autant que le président a aussi montré, jeudi dernier à Bucarest (Roumanie), à quel point le peuple français l'agaçait dans ses oppositions présumées à sa réforme du Code du travail, dévoilée jeudi. «C'est  un peuple qui déteste ça (les réformes, NDLR)», a-t-il dit en feignant de  le chasser d'un revers de main, comme il le ferait d'une mauvaise odeur.  La chape de plomb de l'antipopulisme, que l'élection de Macron a scellé, est un piège mortel pour l'UE et la France éloignées des gens et de leur bon sens. Rappel: le terrorisme a épargné la Roumanie, la Hongrie, la Pologne…

Haine anti-occidentale

«La progression de la haine anti-occidentale, clef de voûte du politiquement correct, est fulgurante»

Le président français ne pourra élargir son horizon, obstrué par le conformisme diversitaire, que s'il se libère des discours labellisés sur la culpabilisation de la France, l'inclusion des minorités, le vivre ensemble, la discrimination positive, etc. Si Macron excelle dans le discours technique, qu'il développe dans Le Point , il laisse voir des imprécisions et des flous sur l'avenir identitaire de la France. Mardi, devant les ambassadeurs, le chef de l'État a affermi sa pensée en déclarant,  à la manière de Trump, vouloir faire  du «terrorisme islamique» la priorité  de sa politique étrangère. Comme s'il s'étonnait de son audace élémentaire, il a précisé: «Oui, j'assume parfaitement l'emploi de cet adjectif, car rien ne serait plus absurde que de nier le lien entre  les actes terroristes que nous vivons  et une lecture à la fois fondamentaliste et politique d'un certain islam». Il y a peu, Macron assurait: «Les terroristes prospèrent sur la misère», et il accusait le réchauffement climatique. Cette lucidité est peut-être prometteuse.

Reste que la progression de la haine anti-occidentale, clef de voûte du politiquement correct, est fulgurante. La conquête, que Macron aimerait incarner, est du côté des épurateurs protégés par la pensée conforme.  À Charlottesville (Virginie),  le déboulonnage de la statue du général sudiste Robert E. Lee avait provoqué, mi-août, la violence de l'extrême droite américaine. Depuis, le maire de New York, Bill de Blasio, envisage  de supprimer la statue de Christophe Colomb, à Colombus Circle. Selon Guy Millière, «son arrivée en Amérique est définie dans nombre de manuels comme un événement bien pire que le largage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945»( 2). À Londres, le King's College a fait retirer les bustes des anciens professeurs pour y installer «un mur de la diversité». Des étudiants de la Soas (School of Oriental and African Studies) ne veulent plus étudier de philosophes blancs. En France, Louis Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran), suggère de déboulonner Colbert…

Blanc, circonstance aggravante

En 2005, la France n'avait osé célébrer le bicentenaire d'Austerlitz, cédant aux pressions de minorités reprochant à Bonaparte d'avoir rétabli l'esclavage. Depuis, toute l'histoire de la nation pourrait être réexaminée par les minorités. Être blanc est déjà une circonstance aggravante. Qui résiste?
(1) Lettre d'exil, Cerf.
(2) La révolution Trump, Valensin.

La rédaction vous conseille :


TATP : les clients qui achèteront certains composants d'explosifs seront fichés (31.08.2017)



Publié le 31/08/2017 à 18h55

Le gouvernement a publié un décret très attendu, ce jeudi, au Journal Officiel : il encadre la vente et l'achat de produits chimiques d'usage courant mais qui peuvent servir à confectionner des explosifs.
Acheter des produits permettant notamment de confectionner des bombes artisanales ne sera plus aussi simple qu'avant. Le gouvernement a durci les règles en publiant ce jeudi un décret encadrant la distribution des «précurseurs d'explosifs», c'est-à-dire des produits chimiques d'usage courant mais qui peuvent servir à confectionner des explosifs. Par exemple, toute personnes qui souhaitera acheter de l'eau oxygénée, que l'on trouve par exemple dans les produits de décoloration des cheveux, doit donner son identité et préciser l'utilisation qu'elle compte en faire.

En clair, ce texte vise à empêcher la fabrication du TATP, aussi appelé peroxyde d'acétone ou «mère de Satan», et souvent utilisé par le groupe terroriste Etat islamique (EI) lors de ses attentats, explique le ministère de l'Intérieur. Ce produit a notamment été utilisé dans la fabrication des ceintures d'explosifs que portaient les kamikazes au soir du 13 novembre 2015. Plus récemment, la cellule djihadiste responsable des attentats de Barcelone et Cambrils avait acheté 500 litres d'acétone en vue de confectionner des bombes au TATP.

Trois ans de retard

Malgré la menace terroriste, la publication de ce texte a pris beaucoup de temps. Pourtant, dès 2013, l'Union européenne avait obligé tous les Etats membres à contrôler la vente de ces fameux «précursurs explosifs». La décision devait être transposée avant le 2 septembre 2014, sauf que la France a tardé à le faire. Ce n'est que le 3 juin 2016 qu'elle inscrit dans la loil'obligation pour les commerçants de ficher les acheteurs de ces produits. Mais pour que la mesure rentre pleinement en vigueur, faut-il encore un décret d'application.

Prêt fin 2016, le texte est finalement retoqué par le Conseil d'Etat. Nouveau retard. Pendant ce temps-là, la police fait d'inquiétantes découvertes: en avril 2017, une opération de police permet de révéler l'existence d'un atelier de fabrication de TATP à Marseille. Epinglé par le Carnard Enchaîné, le gouvernement rejette la responsabilité sur les professionnels qui prendraient trop de temps à mettre en place le fichier informatique pour recueillir l'identité des acheteurs. Il faudra donc attendre quatre mois supplémentaires avant que le texte ne soit publié au Journal officiel.

Ficher les acheteurs de certaines substances

Le décret cible plusieurs substances, très faciles d'accès, peu chères et en vente dans les drogueries ou les magasins de bricolage. Parmi les plus connues, on retrouve l'acétone, un solvant de consommation courante qui est le principal composant du TATP et divers nitrates contenus dans des engrais. Pour autant, la réglementation n'est pas la même pour tous les produits. Ainsi le peroxyde d'hydrogène, le nitrométhane et l'acide nitrique sont les plus surveillés. D'abord, ils ne peuvent pas être vendus au-delà d'un certain taux de concentration. De plus, tout acheteur de ces produits doit désormais présenter au commerçant une pièce officielle d'identité portant sa photo.

De son côté, le vendeur devra consigner, dans un registre papier ou dans un fichier automatisé, l'identité complète de l'acheteur, sa signature, la description précise du produit concerné, avec sa concentration et sa qualité, l'utilisation prévue ainsi que la date, le lieu et le mode de paiement. Ces registres seront paraphés par la police ou la gendarmerie, qui conserveront ces données (identité de l'acheteur, date, heure et objet de l'opération), pour une durée maximum de cinq ans. C'est aussi au vendeur de s'assurer de la confidentialité des données et «d'empêcher toute utilisation détournée ou frauduleuse des informations».

Signaler les achats suspects

Pour les autres substances comme l'acétone ou le nitrate de potassium, il sera demandé au commerçant d'être vigilant et de signaler toutes transactions suspectes en envoyant un message d'alerte au Pixaf (plateau d'investigation sur les explosifs et les armes à feu) situé au Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale. Il pourra même refuser de vendre les produits en question si le client semble flou au sujet de l'utilisation qu'il prévoit d'en faire, ou si ce dernier en achète dans des quantités et des concentration inhabituelles pour un usage domestique, précise le réglement européen. Le commerçant ou le client qui ne se plierait pas à ses règles encoure une amende pouvant aller jusqu'à 1500 euros.

«C'est bien que ce décret ait été publié après trois ans de retard», réagit Gilles Richard, délégué général de l'Union française du commerce chimique (UCFF), qui regrette de ne pas avoir été sollicité sur la rédaction du texte. Car beaucoup de questions restent en suspens. Quid des ventes sur internet? À partir de quel moment un client est-il considéré comme suspect? Une séance d'informations organisée par le ministère de l'Intérieur est prévue le 11 septembre prochain pour répondre aux questions des acteurs concernés.

Alors faut-il s'attendre à présenter sa carte d'identité si on achète un bidon d'eau oxygénée dans une grande enseigne de bricolage? «Non», assure un professionnel du secteur. «On ne rentre pas dans le périmètre d'application du décret puisque les produits vendus dans nos magasins ne contiennent pas les taux de concentration visés par le décret, et à fortiori par le réglement européen».

La rédaction vous conseille :


Militaires attaqués à Levallois: le suspect mis en examen par un juge antiterroriste (31.08.2017)


Par Le figaro.fr 

Mis à jour le 31/08/2017 à 10h13 | Publié le 31/08/2017 à 10h05

Hamou B., grièvement blessé par balles lors de son arrestation et toujours hospitalisé en région parisienne, n'a pas encore pu être interrogé par les enquêteurs. Il a été inculpé mardi soir.

L'enquête progresse. Trois semaines après l'attaque de Levallois-Perret, au cours de laquelle six militaires ont été blessés, le suspect Hamou B. a été mis en examen par un juge d'instruction du pôle antiterroriste. Grièvement blessé lors de son arrestation, cet Algérien de 36 ans est toujours hospitalisé en région parisienne et n'a toujours pas été interrogé par les enquêteurs. «Il n'a fait qu'une brève déclaration spontanée» devant le juge à l'hôpital, a précisé une source judiciaire. Il fait l'objet d'un mandat d'un dépôt. Il sera donc placé en détention provisoire lorsque son état de santé le permettra, a-t-elle ajouté.


Le 9 août au matin, six militaires de l'opération «Sentinelle» avaient été fauchés, dont trois sérieusement, par une BMW qui avait délibérément foncé sur eux devant leur local de Levallois-Perret, à l'ouest de Paris. Quelques heures plus tard, le véhicule avait été intercepté par la police et Hamou B., qui était au volant, avait été blessé par balles alors qu'il refusait d'obtempérer. Touché de cinq balles dans le buste, une main et une épaule, le suspect a, dans la foulée, subi deux interventions chirurgicales.


Inconnu des services spécialisées

«Les investigations (...) viennent non seulement étayer le caractère prémédité de cette attaque, mais également son caractère terroriste», avait déclaré le procureur de Paris, François Molins, lors d'un point presse organisé deux semaines après cette attaque. Ce drame avait relancé le débat sur le bien fondé des patrouilles de militaires, plusieurs fois prises pour cibles. Les familles des militaires s'étaient également mobilisées dans la foulée pour dénoncer «le manque de moyens» et les «conditions de travail déplorables» dans l'armée.


Selon le procureur, Hamou B. avait effectué des repérages sur les lieux trois jours avant l'attaque, et le contenu de ses deux téléphones suggèrent un intérêt pour le groupe djihadiste Etat islamique (EI). Les enquêteurs avait également découvert que le suspect, détenteur d'un titre de séjour, avait des velléités de départ pour la Syrie. Pour autant, «on n'a pas aujourd'hui d'éléments qui permettent d'affirmer qu'il aurait eu des connexions» avec le groupe EI, qui a revendiqué plusieurs des attentats qui ont fait 239 morts en France depuis janvier 2015, avait ajouté le procureur. Hamou B. était jusqu'ici «inconnu des services spécialisés» et s'était seulement signalé dans des affaires de droit commun, sans jamais être condamné.

(Avec AFP)

La rédaction vous conseille :


La braderie de Lille signe un retour sous haute sécurité (31.08.2017)



Mis à jour le 31/08/2017 à 11h20 | Publié le 31/08/2017 à 11h15

Après l'annulation de l'édition 2016, la braderie de Lille a été maintenue cette année. Mais, face à un risque terroriste toujours très élevé, les autorités ont mis en place un important dispositif de sécurité. 3000 policiers seront notamment déployés les 2 et 3 septembre.

La braderie de Lille est de retour avec un mot d'ordre: sécurité. En 2016, la manifestation populaire avait dû être annulée face au risque terroriste. Cette année, le dispositif de sécurité a été renforcé afin d'éviter toute attaque.

«Nous avons travaillé pendant un an, depuis l'annulation de la Braderie 2016, pour éviter tout risque, même si bien sûr nous savons qu'il n'y a pas de risque zéro», a expliqué la maire de Lille, Martine Aubry, lors d'une conférence de presse mercredi. Afin de garantir la sécurité des visiteurs, 3000 fonctionnaires de police, dont des effectifs du RAID, et de la Brigade de recherche et d'intervention de la police judiciaire, seront déployés. 1000 blocs de béton ont également été installés pour prévenir une éventuelle attaque à la voiture bélier comme celle qui a eu lieu à Barcelone récemment ou sur la Promenade des Anglais à Nice, 14 juillet 2015. Un investissement de 150.000 mille euros consenti par la mairie au cours des derniers mois pour acquérir les 1800 tonnes de béton.



La mairie de Lille a installé 1000 blocs de béton autour du périmètre de la braderie pour contrer un éventuel attentat à la voiture bélier. - Crédits photo : PHILIPPE HUGUEN/AFP

La préfecture du Nord a également indiqué que le dispositif de sécurité serait étendu au-delà du périmètre de la braderie. La gare ferroviaires de Lille, la gare du Nord à Paris ainsi celle de Bruxelles, seront très surveillées. Ce dispositif représente un surplus de 50% par rapport à l'édition 2015. Un avion ainsi qu'un hélicoptère seront également mobilisés.

Une fréquentation en forte baisse ?

Le plan de la braderie de Lille 2017.

La mairie de Lille et la préfecture ont également voulu réduire le risque lié aux mouvements de foules. 29 accès piétons seront ainsi mis en place avec des contrôles et fouilles aléatoires effectués à chacun d'entre eux. De plus, le préfet a également pris un arrêté interdisant la vente et la détention de pétards révèle La Voix du Nord. À Turin en 2015, 1500 personnes avaient été blessées dans un mouvement de foule. Enfin un numéro vert (0800 303 100) a été mis à disposition des visiteurs qui souhaiteraient signaler un comportement suspect.

Malgré ce dispositif de sécurité, un doute persiste sur la fréquentation. Lors de la conférence de presse, Martine Aubry a voulu balayer les inquiétudes de «ceux qui disent qu'il n'y aura plus personne», faisant valoir que seuls 200 emplacements de stands n'avaient pas trouvé preneur. Ceux-ci sont gratuits pour les riverains et les commerçants lillois. Les éditions précédentes avaient brassé jusqu'à 2,5 millions de visiteurs venus de tout l'hexagone et de l'étranger. Pour 2017, «nous ne cherchons pas à battre un record», a admis Martine Aubry, suggérant une baisse attendue de la fréquentation. Le périmètre de braderie a été réduit de 10% seulement, signale la ville.


sauvergarder sitamnesty

https://web.archive.org/web/20190507024549/https://sitamnesty.wordpress.com/europe-2083/ https://web.archive.org/web/20190828001705/https...