Les collabos de l'islam politique (= charia, totalitarisme, exécution ou emprisonnement des dissidents et des non-musulmans). Edwy Plenel (Mediapart, chien de garde de l'islamisme), Tarik Ramadan, (frère d'Hassan Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères musulmans Hassan El-Banna, apologiste médiatique de l'islam), Danièle Obono (La France Insoumise, parti islamo-gauchiste), Houria Bouteldja (ultra-raciste, Parti des Indigènes de la République, auteur de Les blancs, les juifs et nous).
Par Vincent Nouzille et Judith
Waintraub
Mis à jour le 06/10/2017 à 13h14 |
Publié le 06/10/2017 à 09h00
ENQUÊTE - Intellectuels,
responsables politiques ou acteurs associatifs, ils investissent l'espace
médiatique. A leurs yeux, le musulman incarne la nouvelle figure de l'opprimé
et il importe de le défendre contre l'homme blanc, qu'ils accusent de toutes
les fautes.
Peu importe l'origine, la
religion, la couleur de peau ou le sexe. L'islamosphère est un club dont les
membres se cooptent selon un seul critère: la lutte contre l'oppresseur, à
savoir l'homme blanc ou, à l'occasion, la femme blanche de plus de 50 ans,
et leurs complices arabes. Ils honnissent Alain Finkielkraut, dont ils
dénoncent régulièrement l'«hystérie» contre l'islam, Elisabeth Badinter, qui a
le culot de «ne pas craindre d'être traitée d'islamophobe», et peut-être plus encore
Kamel Daoud, coupable entre autres méfaits d'avoir dénoncé «la misère sexuelle
dans le monde arabo-musulman, le rapport malade à la femme» après les
agressions de la nuit du Nouvel An à Cologne, en 2016.
L'islamosphère étend son
influence dans le monde intellectuel, politique, dans les médias et les réseaux
associatifs. Elle a ses rendez-vous annuels, comme les Y'a bon Awards. Sous
couvert de «distinguer» les auteurs de propos racistes, cette cérémonie s'est
muée en tribunal médiatico-mondain de l' «islamophobie». Le «camp
d'été anticolonial» est également très prisé, même s'il est «réservé
uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d'Etat en
contexte français», autrement dit, s'il est interdit aux Blancs.
Le noyau dur
Les membres de l'islamosphère
entretiennent des liens à géométrie variable avec les organisations musulmanes
de France, elles-mêmes travaillées par la montée du fondamentalisme. Ces
associations, censées organiser le culte et représenter une «communauté» en
plein essor évaluée entre 4 et 7 millions de personnes, étaient à
l'origine regroupées par nationalités. C'était ce que l'on appelait «l'islam
consulaire», avec quatre organisations principales: la Fédération nationale de
la Grande Mosquée de Paris, proche de l'Algérie ; la Fédération nationale
des musulmans de France et sa branche dissidente, le Rassemblement des
musulmans de France, soutenus par le Maroc ; le Comité de coordination des
musulmans turcs de France, sous l'influence d'Ankara.
Ce quadrillage historique a
progressivement perdu de son emprise, notamment du fait de la poussée de trois
formes de fondamentalisme. Le plus ancien est celui des pays du Golfe comme
l'Arabie saoudite, qui diffuse
le wahhabisme, idéologie religieuse ultrarigoriste, et finance la
construction de mosquées, comme celles de Strasbourg, Saint-Denis et Cergy.
Plus récemment, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) - rebaptisée
Musulmans de France (MDF) en avril dernier - s'est imposée comme un acteur
majeur. Fondée en 1983 par des étudiants tunisiens dans la mouvance des Frères
musulmans - une organisation d'origine égyptienne prônant l'instauration d'une
société islamique régie par la charia -, l'UOIF est très active sur le terrain
social. Son président actuel, Amar
Lasfar, recteur de la mosquée de Lille-Sud, appelle officiellement au
respect des valeurs de la République. «Mais grâce à l'UOIF, les Frères
musulmans ont réussi leur implantation ici, notamment avec des visées
communautaristes, comme l'ouverture d'écoles privées musulmanes», estime
Mohamed Louizi, un ancien cadre de cette organisation, auteur du livre Pourquoi
j'ai quitté les Frères musulmans (Michalon). Enfin, la mouvance
salafiste, très minoritaire mais la plus radicale, s'est implantée sur le
territoire de manière plus souterraine, sans organisation fédératrice. Selon le
ministère de l'Intérieur, elle contrôle au moins 120 lieux de culte sur les
2500 que compte le pays.
LE CCIF
Entre l'islam cultuel et l'islam
«citoyen», il existe des passerelles, au premier rang desquelles le
Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), créé en 2003. Le CCIF,
qui revendique 14.000 membres, continue son combat fondateur contre la loi de
2004, qui proscrit le port des signes religieux ostentatoires à l'école. Il
dénonce aussi celle de 2010, qui a notamment interdit le voile intégral dans la
rue, ou encore la loi El Khomri de 2016, qui permet aux employeurs d'imposer
une «neutralité idéologique et religieuse» à leurs salariés. Pour le CCIF, ces
textes sont des «permis de discriminer».
Depuis les attentats du
13 novembre 2015, le CCIF dénonce la montée d'une « islamophobie
sécuritaire ».
Centré sur la lutte contre les
«actes islamophobes», le CCIF les recense à sa manière. Aux agressions et
menaces déjà dénombrées par le ministère de l'Intérieur, le CCIF y ajoute des
discriminations et cas n'ayant pas forcément fait l'objet de plaintes. «Le CCIF
a une conception très large de l'islamophobie», analyse l'historien du droit
Jean-Christophe Moreau, coauteur du livre Islamophobie, la contre-enquête
(Plein Jour). Selon lui, le CCIF inventorie des actes selon des critères qui
dénotent «un délire de persécution, voire une complaisance à l'égard de l'islam
radical», tels que des expulsions d'imams controversés ou des fermetures de
mosquées proches de la mouvance salafiste. Depuis les attentats du
13 novembre 2015, le CCIF dénonce la montée d'une «islamophobie
sécuritaire».
Très actif sur les réseaux
sociaux avec ses 350.000 soutiens, le CCIF n'a aucun lien officiel avec les
organisations musulmanes cultuelles, dont il a longtemps critiqué la relative
passivité. Mais ses dirigeants sont régulièrement invités au rassemblement
annuel de l'UOIF au Bourget, tandis que l'islamologue suisse Tariq Ramadan,
petit-fils du fondateur des Frères musulmans en Egypte, participe à des galas
de levée de fonds pour le CCIF.
- Crédits photo : Le Figaro
Magazine
Tariq Ramadan présente bien, ce qui lui a valu d'être omniprésent dans les médias jusqu'à ses déclarations en faveur d'un «moratoire» sur la lapidation des femmes adultères. S'il est - un peu - moins souvent invité, ses ouvrages font toujours recette, notamment au salon de l'UOIF au Bourget. Récemment, il s'y est illustré en déclarant à propos de Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et de Montauban, que «ce pauvre garçon» était, certes, «coupable et à condamner», mais qu'il fut lui-même «la victime d'un ordre social qui l'avait déjà condamné, lui et des millions d'autres, à la marginalité, à la non-reconnaissance de son statut de citoyen à égalité de droit et de chance». «Mohamed, au nom si caractérisé, fut un citoyen français issu de l'immigration avant de devenir un terroriste d'origine immigrée. Son destin fut très tôt enchaîné à la perception que l'on avait de ses origines», a affirmé Tariq Ramadan devant un public acquis à ses thèses.
Des monuments de l'intelligentsia
française, Edgar Morin en tête, fréquentent volontiers l'islamologue.
Le sociologue vient même de
publier aux Editions Don Quichotte L'Urgence et l'Essentiel, un
dialogue avec Tariq Ramadan. Edgar Morin a très tôt introduit dans le débat
public l'idée que les musulmans étaient les nouveaux damnés de la terre.
Accusant Alain Finkielkraut de «penser que les musulmans sont inassimilables»,
le sociologue conteste toute recrudescence de l'antisémitisme. Selon lui, ce
terme est brandi pour fournir à Israël des justifications à sa politique. Une
thèse proche de celle défendue par Pascal Boniface. Fondateur et directeur de
l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), il a essayé en
vain au début des années 2000 d'infléchir la position du PS, qu'il estimait
«trop pro-israélienne». Plus récemment, il a jugé que l'impact du terrorisme
islamiste était «sans commune mesure avec le nombre de morts qu'il peut
susciter». «Ne tombe-t-on pas dans le piège des terroristes en leur donnant
tant d'importance?» s'est-il interrogé.
Emmanuel Todd est encore plus
catégorique. Le sociologue a écrit dans Qui est Charlie? (Seuil),
son livre sur les manifestations qui ont suivi les attentats de 2015: «La
focalisation sur l'islam révèle en réalité un besoin pathologique des couches
moyennes et supérieures de détester quelque chose ou quelqu'un, et non pas
simplement la peur d'une menace montant des bas-fonds de la société, même si le
nombre des départs de jeunes djihadistes vers la Syrie ou l'Irak mérite aussi
une analyse sociologique.» Selon lui, «la xénophobie, hier réservée aux milieux
populaires, migre vers le haut de la structure sociale. Les classes moyennes et
supérieures cherchent leur bouc émissaire.» «On est dans une blessure
narcissique, la nostalgie d'une Europe dominante. (…) La laïcité est devenue un
instrument de guerre contre ceux qui mettraient en péril notre culture», estime
en écho Raphaël Liogier, un autre sociologue, tandis que l'historien Jean
Baubérot précise l'accusation: «Pour l'extrême droite, une partie de la droite,
et même pour certaines personnes à gauche, la défense de la laïcité est devenue
un moyen de stigmatiser les musulmans.»
La lutte contre l'«islamophobie»
peut aussi passer par la recherche de justifications sociales à la délinquance,
et dans ce registre, la jeune génération n'est pas en reste. Geoffroy de
Lagasnerie, sociologue et philosophe né en 1981, s'est fait remarquer en
écrivant le 14 septembre dans Libération une tribune «En défense des accusés du quai de Valmy». Ces
individus sont passés en correctionnelle pour avoir incendié une voiture de
police avec ses occupants dans le cadre d'une manifestation du collectif
Urgence notre police assassine. «Réagir de manière politiquement juste à ce qui
s'est passé le 18 mai 2016 devrait consister à affronter ces questions et
à en tirer les leçons, pas à s'indigner, ou à distribuer quelques années de
prison à des militants qui n'ont au fond fait qu' exprimer par leurs actes une
inquiétude et une colère collective», préconise le sociologue-philosophe.
- Crédits photo : Le Figaro
Magazine
«Les islamo-gauchistes sont
certes une minorité, remarque la philosophe Elisabeth Badinter, mais influente
et largement relayée par des grands médias et journalistes de gauche qui, par
là même, se coupent du pays réel.» Mediapart et Libération ouvrent régulièrement
leurs colonnes à des associations qui gravitent autour de l'islamosphère, ou
hébergent des blogueurs qui en font partie. Edwy Plenel, cofondateur de
Mediapart, estime qu'«aujourd'hui, l'islam
est devenu le bouc émissaire principal dans les discours intellectuels,
politiques et médiatiques». En 2015, il a écrit un essai intitulé Pour les
musulmans (La Découverte). «Pour les musulmans n'est pas un message de
compassion pour des victimes, explique-t-il. C'est un livre d'égal à égal, pour
dire aux musulmans qu'ils doivent revendiquer le droit d'être français et
musulmans.» Pour Nasser Ramdane Ferradj, fondateur du Collectif des musulmans
progressistes et laïques, Edwy Plenel «a façonné une jeune génération de
journalistes en imprimant sur celle-ci l'idée que toutes les critiques de
l'islam et des extrémistes de notre religion sont des attaques racistes contre
tous les musulmans». «Il épouse la stratégie de l'islam politique jusqu'à en
devenir une pièce maîtresse pour son enracinement en France», accuse cet ancien
vice-président de SOS Racisme.
Entre autres combats, le patron
de Mediapart défend le voile islamique au nom d'une fidélité à une «laïcité
originelle» qu'il oppose au «laïcisme», «cheval de Troie des discriminations».
La question du voile a suscité la naissance d'une étrange conception du
féminisme, qui considère son port comme une «liberté». Les figures de proue de
ce mouvement sont Rokhaya Diallo, qui se définit elle-même comme «une féministe
intersectionnelle et décoloniale», Sihame Assbague, ancienne porte-parole de
Stop le contrôle au faciès et coorganisatrice du fameux «camp d'été
anticolonial» interdit aux Blancs, ou encore Caroline de Haas. L' ex-directrice
de campagne de l'écolo Cécile Duflot à la présidentielle a traité de «merde
raciste» tous ceux qui ont eu le malheur de lier les agressions sexuelles du
Nouvel An 2016 à Cologne à la présence de migrants en Allemagne. Sur le même
sujet, la députée France insoumise Clémentine Autain avait tweeté: «Entre avril
et septembre 1945, deux millions d'Allemandes violées par des soldats. La
faute à l'islam?»
Comme Mediapart, Libération manifeste
de la bienveillance vis-à-vis de ce nouveau «féminisme». L'association Lallab,
qui se définit comme «areligieuse, aconfessionnelle et apartisane», se fixe pour
objectif de «lutter contre les préjugés sur les femmes musulmanes». Préjugés
dont l'association assure qu'ils s'exercent particulièrement à l'encontre des
femmes voilées. Lallab a voulu étoffer son équipe en y intégrant des
volontaires du service civique, ce qui a suscité une levée de boucliers
d'associations de défense de la laïcité comme le Printemps républicain. La
décision de confier des volontaires à Lallab a, du coup, été suspendue, ce qui
a provoqué la fureur de l'islamosphère. Libération a accueilli une tribune
de soutien à l'association qui dénonce chez les adversaires de Lallab «une
intolérance, voire une paranoïa, qui s'exerce à l'égard d'une seule religion:
l'islam». Parmi les signataires de cette pétition, l'ex-candidat du PS à la
présidentielle Benoît Hamon, l'écologiste Julien Bayou, porte-parole d'EELV,
Pascal Boniface, Rokhaya Diallo, ou encore l'historienne Mathilde Larrère.
Cette dernière, très présente sur les réseaux sociaux, avait déjà violemment
reproché à Nicolas Sarkozy d'avoir déclaré en 2016: «Quelle que soit la
nationalité de vos parents, jeunes Français, à un moment où vous devenez
français, vos ancêtres, ce sont les Gaulois et c'est Vercingétorix.» «Chercher
ce type d'origines fantasmées à la nation française a un sens historique»,
avait tempêté l'experte, tweetant dans un langage beaucoup moins châtié à
propos de la formule de l'ex-président: «Tu crois avoir touché le fond et non
le mec il creuse encore… C'est affligeant et très inquiétant.»
Libération s'est
également illustré en publiant au lendemain des attentats de novembre 2015
une tribune intitulée «Nous sommes unis», signée par des responsables syndicaux
ou religieux, mais surtout des dirigeants du CCIF et des militants réputés
proches des Frères musulmans. Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de
la laïcité, l'a également signée. Cette publication a sonné le début de
l'affrontement public entre Jean-Louis Bianco et Manuel Valls, alors Premier
ministre, sous l'autorité duquel l'Observatoire de la laïcité est placé.
Jean-Louis Bianco, qui s'inquiète davantage de la montée d'une éventuelle
intolérance contre l'islam que des infractions à la laïcité commises par les
tenants de l'islam politique, est contesté pour sa conception de la laïcité au
sein même de l'organisme, dont plusieurs membres ont démissionné.
Au Bondy Blog, l'islamosphère
n'est pas seulement bienvenue : elle est chez elle.
Au Bondy
Blog, l'islamosphère n'est pas seulement bienvenue: elle est chez elle.
Média en ligne créé en 2005 pendant les émeutes en banlieue pour faire parler
des jeunes présentés comme privés de parole dans les médias officiels, le Bondy
Blog a multiplié les dérives. Il a notamment accueilli de nombreux articles du
blogueur Mehdi Meklat, auteur de tweets racistes, antisémites, homophobes et
misogynes. «Fallait lui casser les jambes à ce fils de pute», a tweeté Meklat,
sous le pseudonyme de Marcelin Deschamps, après qu'Alain
Finkielkraut s'est fait insulter pour avoir voulu voir Nuit debout place de la
République. Meklat n'est plus le bienvenu au Bondy Blog, de même qu'un
autre de ses contributeurs, Badroudine Saïd Abdallah, qui avait notamment
tweeté: «Sans les Arabes nous n'aurions pas eu Mohamed Merah et Smaïn. RIP à
eux.» Plus récemment, le Bondy Blog a mené ce qu'il a appelé une
«contre-enquête» dans le bar-PMU de Sevran, en Seine-Saint-Denis, où France 2
avait filmé en décembre 2016 des réactions hostiles à la présence des
femmes.
- Crédits photo : Le Figaro
Magazine
En campagne pour la primaire
«citoyenne» de la gauche, Benoît Hamon avait lui aussi critiqué ce reportage de
France 2, où des hommes dont les visages n'étaient pas montrés expliquaient que
les femmes n'avaient pas à se rendre dans les cafés. «Dans ce café, il n'y a
pas de mixité, expliquait l'un d'eux. On est à Sevran, on n'est pas à Paris.»
«C'est des mentalités différentes. C'est comme au bled!» ajoutait un autre.
Dans un premier temps, Benoît Hamon avait cherché des justifications sociales
plutôt que religieuses à cette misogynie, en assurant: «Historiquement, dans
les cafés ouvriers, il n'y avait pas de femmes.» Puis il avait reconnu une
«maladresse» et précisé: «Ce que je voulais dire, c'est que le sexisme n'est
pas l'apanage des musulmans.»
Comme le souligne l'essayiste
Caroline Fourest, Benoît Hamon a beaucoup varié dans ses positions sur
l'islamisme. Ils ont mené ensemble une campagne de soutien à Ayaan Hirsi Ali,
menacée de mort pour avoir écrit le court-métrage Soumission lorsqu'elle était
députée néerlandaise. Son réalisateur Theo Van Gogh a été assassiné par un
djihadiste néerlandais d'origine marocaine.
Mais pendant la campagne de la
primaire, l'ancien ministre de l'Education avait choisi comme porte-parole
Alexis Bachelay, l'un des rares élus à avoir participé à un dîner de gala
annuel du CCIF. En janvier 2016, alors député PS des Hauts-de-Seine, il
n'a pas hésité à inviter Yasser Louati, un porte-parole de l'association, à
s'exprimer à Gennevilliers à la tribune d'une réunion publique consacrée à «la
France face au terrorisme». Proche de Pascal Boniface, qu'il a invité à son
lancement de campagne, Benoît Hamon entretient des relations cordiales avec
certains membres de l'islamosphère. En 2011, il s'est même rendu à la soirée
annuelle des Y'a bon Awards.
Le parti créé par Emmanuel Macron
pendant la campagne n'est pas exempt, lui non plus, d'affinités sulfureuses. Il
a fallu que la presse s'empare du cas de Mohamed Saou, référent d'En Marche!
dans le Val-d'Oise, pour que le candidat se résolve à mettre «en réserve» de
ses fonctions cet adepte du «Je ne suis pas Charlie». Jusqu'à une période
récente, La République en marche comptait aussi dans ses rangs à l'Assemblée
nationale un soutien dévoué du CCIF: M'jid El Guerrab. Connu pour avoir agressé
à coups de casque de moto un cadre du PS en août dernier, il avait signé en
2015 une lettre ouverte au premier secrétaire de l'époque, Jean-Christophe
Cambadélis, pour défendre la présence de Corinne Narassiguin au dîner de gala
du CCIF en tant que porte-parole du PS. M'jid El Guerrab a démissionné de LREM
après avoir été mis en examen pour «violences volontaires avec arme», mais est
toujours député.
La France insoumise de Jean-Luc
Mélenchon pratique la collusion avec l'islamosphère à bien plus grande
échelle. La
députée de Paris Danièle Obono, l'une de ses élues les plus emblématiques,
s'exprime sur le sujet tous les jours ou presque. La semaine dernière encore,
elle a déclaré sur BFMTV: «Un agent de la RATP qui refuse de conduire un bus
après une femme, est-ce que c'est le signe d'une radicalisation? Non, c'est le
signe d'un préjugé contre les femmes». Jean-Luc Mélenchon, qui se targue
toujours d'être un républicain, la défend systématiquement. Son argument ultime
contre tous ceux qui s'inquiètent de la montée de l'islam politique:
«Foutez-nous la paix avec les religions!»
A la gauche de la gauche, les
ralliements aux thèses en vogue dans l'islamosphère sont légion. Le Nouveau
Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot et de Philippe Poutou y adhère
en bloc, en pratiquant lui aussi l'«intersectionnalité» des luttes, par exemple
pour le voile islamique - une candidate voilée avait porté les couleurs du NPA
aux régionales en 2010 - et contre les violences commises par des policiers,
que Philippe Poutou a proposé de désarmer. En mars 2015, à Saint-Denis, le
NPA a tenu avec des associations musulmanes et des représentants du PCF et
d'Attac, mouvement altermondialiste, un «meeting contre l'islamophobie et le
climat de guerre sécuritaire». Le Parti des Indigènes de la République (PIR) y
participait également. Ce groupuscule est surtout connu grâce à Houria
Bouteldja, sa porte-parole, qui accuse l'Etat français d'être néocolonialiste,
raciste et islamophobe. En novembre 2011, elle a cosigné un manifeste
dénonçant le soutien exprimé à Charlie Hebdo après l'incendie de ses
locaux.
Le PIR n'a aucune implantation
locale et son influence est dérisoire, comparée à celle de la myriade
d'associations islamistes qui, sous couvert d'action sociale, quadrille la
France. Le député du Val-d'Oise, que l'interdiction du cumul des mandats a contraint
à quitter cette année son fauteuil de maire de Sarcelles, affirme que des
«réseaux salafistes» ont tenté d'infiltrer plusieurs villes du département. «Ça
a commencé par du soutien scolaire dans une maison de quartier, puis dans une
MJC, puis ils ont présenté des candidats aux élections de délégués de parents
d'élèves», énumère-t-il. Finalement, au second tour des législatives, François
Pupponi a dû affronter Samy Debah, fondateur du CCIF, qui s'est présenté comme
candidat «indépendant». Qu'il a battu largement, bien que selon lui, la
candidate de La France insoumise ait appelé à voter «contre Pupponi». «Ce qu'on
appelle l'“islamo-gauchisme”, je l'ai vécu en direct», soupire le député
socialiste. Il ne sera sans doute pas le dernier à faire cette expérience.
La rédaction vous
conseille :
- L'immigration
et l'islam crispent de plus en plus les Français
- Radicalisation:
une note décrit l'infiltration des salafistes dans les quartiers
- La
montée en puissance du controversé Collectif contre l'islamophobie (CCIF)