vendredi 6 octobre 2017

Islamisme et politique 06.10.2017

Manuel Valls : «L'islamisme, voilà l'ennemi» (06.10.2017)
Politiques, journalistes, intellos : enquête sur les agents d'influence de l'islam (06.10.2017)
Bruckner : «Ils haïssent la France, non parce qu'elle opprime les musulmans, mais parce qu'elle les libère» (06.10.2017)
RDC: une base des Casques bleus attaquée
Syrie: les forces du régime entrent dans Mayadine
Une mère de djihadiste condamnée à dix ans de prison
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Toulouse: démantèlement d'un réseau de stupéfiants

Manuel Valls : «L'islamisme, voilà l'ennemi» (06.10.2017)



Mis à jour le 06/10/2017 à 11h43 | Publié le 06/10/2017 à 09h00

INTERVIEW - Pour l'ancien premier ministre, «nous sommes aujourd'hui dans une situation grave où, lorsqu'on défend les lois et les valeurs de la République, on se trouve traité de “laïcard” ou “d'islamophobe”».


LE FIGARO MAGAZINE - Votre position sur la laïcité vous a-t-elle handicapé pendant votre campagne pour les législatives dans l'Essonne?

Manuel VALLS. - «Ma» position est celle que tous les républicains devraient avoir: la neutralité de l'Etat, la séparation stricte entre le spirituel et le temporel, le refus de toute emprise de la religion sur la société, l'égalité entre l'homme et la femme. C'est cela, la France! C'est le fruit de longs débats, de combats difficiles, de notre histoire. Je ne comprends pas ce que veulent dire ceux qui prônent une laïcité «apaisée». La laïcité n'a pas besoin qu'on lui accole un adjectif. Nous sommes aujourd'hui dans une situation grave où, quand on défend les lois et les valeurs de la République, on se trouve traité de «laïcard», c'est-à-dire de ringard, puis «d'islamophobe», voire de raciste. Lors des élections législatives, on a voulu se faire «Valls, l'ennemi des musulmans» parce que Valls, comme tant d'autres, défendait les lois de la République. Au-delà de mon cas personnel, on voit bien qu'une frontière a été franchie, avec la complicité d'une partie de la gauche.

Vous vous étiez déjà opposé à Benoît Hamon sur le prosélytisme islamiste dans les quartiers, et c'est lui qui a gagné la primaire. Le PS est-il devenu communautariste?

Attention aux mots: mon sujet, c'est l'islamisme, c'est-à-dire une perversion de l'islam. L'islamisme, voilà l'ennemi! Pas l'islam en soi, qui a toute sa place en France, même s'il doit bien évidemment regarder en face le mal extrémiste, le mal salafiste, l'islam politique qui le ronge de l'intérieur, pour le combattre sans ambiguïté. Car, malheureusement, l'islamisme fait partie de l'islam, comme l'a écrit si justement cet été Riss (directeur de la publication deCharlie Hebdo). Le Parti socialiste a toujours souffert d'une incapacité à mettre des mots sur la réalité, par peur de fâcher, de s'aliéner une prétendue «communauté». La France n'est ni une addition de communautés, ni une mosaïque multiculturelle.

C'est pourtant cette vision que le géopolitologue Pascal Boniface a conseillé au PS de défendre, bien avant que la fondation Terra Nova le fasse…

Pascal Boniface, dont les dérives sont connues - il s'est affiché dans le passé au côté d'individus comme Alain Soral - raisonnait en parts de marché électorales. Il conseillait de flatter un soi-disant «électorat musulman», bien plus «rentable» qu'un soi-disant «électorat juif». Quand un parti tombe dans une telle impasse, quand il renonce à s'adresser à l'ensemble des citoyens, il finit par faire 6,5 % à l'élection présidentielle. Le problème de la gauche, c'est qu'elle n'a pas pensé le monde de l'après-11 septembre 2001, ni la question identitaire.

«Avec La France insoumise, on est dans la complaisance coupable»
Manuel Valls

Comment situez-vous La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon sur ces questions?

Là, nous ne sommes plus dans les ambiguïtés! Quand le député Adrien Quatennens dit: «Je ne sais pas au nom de quoi les djihadistes tuent», que sa collègue Danièle Obono, si proche du Parti des indigènes de la République (PIR)), si éloignée de l'esprit Charlie, atteint un tel niveau de déni et de relativisme, comme la semaine dernière encore à l'Assemblée, en mettant sur le même plan des écrits violents de l'Ancien Testament et des prêches d'imams radicalisés, on est dans la complaisance coupable. Ce n'est pas au nom de l'Ancien Testament qu'on tue aujourd'hui en France et ailleurs, c'est au nom de cet islam radical! Ces discours de La France insoumise sont une attaque en règle contre notre modèle républicain. C'est pourquoi je parle d'islamo-gauchisme! C'est bien beau de se retrouver place de la République, d'arborer son écharpe tricolore, de s'ériger en donneur de leçons mais, derrière La France insoumise, derrière ces effets de tribune, il y a un discours populiste qui, souvent, met en cause la légitimité démocratique. J'y vois une nostalgie des ligues, de ceux qui croient que la colère, la violence, la rue doivent prendre le pas sur les choix souverains du peuple. Moi, je n'ai aucun état d'âme à me soumettre au choix démocratique des Français. Ce n'est pas le cas de Jean-Luc Mélenchon et de ses amis qui, parce que le résultat des urnes ne leur convient pas, cherchent sans cesse un troisième, un quatrième, un énième tour, à grand renfort de mensonges et de calomnies. Ils parlent même de coup d'Etat à propos des ordonnances sur la réforme du travail!

Vous avez reproché à Emmanuel Macron d'avoir déclaré, quand il était encore ministre de l'Economie, que la France avait une «part de responsabilité» dans le terrorisme. Que pensez-vous du discours qu'il tient aujourd'hui sur le sujet?

Je crois le président de la République conscient aujourd'hui des enjeux. En revanche, j'ai entendu le ministre de l'Intérieur nous affirmer que l'exclusion, le chômage dans les quartiers expliquent l'islamisme et sa dérive extrême, qui est le terrorisme. Ce n'est pas mon analyse. Bien sûr, il y a un terreau. Mais expliquer, justifier, excuser, c'est particulièrement dangereux. C'est oublier que nous sommes face à une idéologie totalitaire, l'islamisme, qui va du salafisme aux Frères musulmans, qui se bat pour imposer sa vision du monde quel que soit l'état de nos sociétés, qui porte la haine de l'Occident et des valeurs de l'Europe des Lumières. C'est pour cela que c'est le plus grand défi de ce début de siècle.

Quel rôle la presse joue-t-elle face à ce défi?

Quand, Premier ministre, j'ai dit à propos du terrorisme islamiste qu'«expliquer, c'est déjà commencer à excuser», j'ai été la cible d'une déferlante médiatique, universitaire, intellectuelle… Qu'avais-je osé dire!!! Je visais simplement ceux qui, à longueur d'articles, de tribunes et sur les plateaux de télévision, s'évertuaient à trouver des circonstances atténuantes aux djihadistes. Qui affirmaient que, si les terroristes tuaient à l'arme automatique dans les rues de Paris, c'était bien évidemment pour réparer une injustice sociale dont ils étaient soit les victimes, soit les ayants droit. Ce discours insupportable, qui veut faire des musulmans les «damnés de la terre», est relayé par le Bondy Blog, par des tribunes publiées dansLibération. Il a encore été celui d'Edwy Plenel, récemment, sur le plateau de Thierry Ardisson. Pour le cofondateur de Mediapart, notre pays est coupable et sa «jeunesse» mène un combat que l'on peut comprendre. Au passage, il est pour le moins paradoxal qu'Edwy Plenel semble désigner tous les jeunes de nos quartiers populaires comme des terroristes en puissance, alors qu'il prétend les défendre! En somme, cette jeunesse se vengerait, et nous n'aurions que ce que nous méritons. Cette justification permanente du terrorisme islamiste, cette complaisance affichée, c'est purement et simplement une haine de la France.

Dans nos institutions, le gardien de la laïcité, c'est l'Observatoire du même nom, dirigé par Jean-Louis Bianco depuis 2013. Pensez-vous toujours qu'il trahit sa mission?

Le «gardien de la laïcité», c'est le président de la République, qui applique la Constitution et les lois de la République, de la loi de 1905 à celles de 2004 et 2010 interdisant les signes religieux ostentatoires à l'école et le voile intégral dans l'espace public. L'Observatoire de la laïcité devrait être une vigie. J'ai combattu ses prises de position car il est devenu une porte ouverte à toutes les dérives, notamment communautaristes. Contrairement à Jean-Louis Bianco, je pense qu'il y a un problème aujourd'hui avec la laïcité, qu'elle est remise en cause de toutes parts. Le rôle des pouvoirs publics est de parler fort et d'agir concrètement, de refuser les petits arrangements ou accommodements avec l'esprit du temps, voire des compromissions avec des associations comme le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) qui met en cause profondément les valeurs de la République.

«Pour moi, être républicain, être de gauche, c'est être pour un féminisme conquérant en France et partout dans le monde»
Manuel Valls

De quelle manière?

Le CCIF cherche à imposer une victimologie dans laquelle les musulmans seraient victimes d'un Etat français raciste. Ses prises de position, qui remettent en cause les valeurs de la République, doivent être combattues sur le terrain culturel et politique, d'autant que le CCIF a soutenu des candidats aux législatives, à Sarcelles par exemple.

Le mouvement Boycott désinvestissement sanctions (BDS) anti-israélien continue à sévir, relayé par des élus, bien que la Cour de cassation ait interdit l'appel de fait au boycott d'Israël. Pourquoi cette impunité?

Bonne question! La critique du gouvernement israélien est légitime, mais le mouvement BDS appelle de fait à la négation d'Israël. J'ai sans doute été le premier responsable politique à dire que l'antisionisme était un nouvel antisémitisme. J'ai d'ailleurs tout particulièrement apprécié qu'au moment de la commémoration de la rafle du Vél'd'Hiv, le président de la République reprenne ces propos devant le Premier ministre israélien. Nous avons sous-estimé la montée de l'antisémitisme. Je me rappelle avoir dû réagir dès 2001 parce qu'à Evry, des fidèles de la toute petite synagogue étaient caillassés par des gamins. C'est à cette période qu'on a commencé à entendre dans les écoles des enfants désigner «le juif» comme leur ennemi. Puis il y a eu l'assassinat atroce d'Ilan Halimi, l'antisémitisme «libéré» de Dieudonné, que j'ai combattu un peu seul, le massacre de l'école Ozar Hatorah à Toulouse en mars 2012. Le silence de la communauté nationale a été assourdissant. Il a fallu attendre les attentats de janvier 2015 pour qu'une réelle prise de conscience s'opère, alors que, quelques mois avant, pour la première fois depuis la Libération, on avait crié «mort aux juifs» dans les rues de Paris à l'occasion d'une manifestation de soutien au peuple palestinien. Les pouvoirs publics doivent s'engager totalement dans ce combat contre le nouvel antisémitisme.

Que pensez-vous de ce «nouveau féminisme» qui défend le droit de porter le voile comme une liberté de la femme?

Le féminisme est gangrené par cette dérive. Elisabeth Badinter, Caroline Fourest et Céline Pina l'ont dit bien mieux que moi: derrière une propagande savamment orchestrée, faussement moderne, c'est l'islam politique dans sa composante la plus rétrograde qui est à l'œuvre. Quand des femmes courent les plateaux de télé pour vous dire que «le voile libère», que «le burkini, c'est un choix», elles se font les porte-parole - volontaires souvent, involontaires parfois - d'un contre-modèle de société fondé sur le machisme. Et il y en a toujours à gauche pour emboîter le pas, dans la presse que j'ai déjà citée - la liste des signataires de la pétition pour défendre l'association Lallab dans Libération était édifiante… Pour se faire les avocats de l'enfermement de la femme au nom de sa liberté. Pour moi, être républicain, être de gauche, c'est être pour un féminisme conquérant en France et partout dans le monde.



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Politiques, journalistes, intellos : enquête sur les agents d'influence de l'islam (06.10.2017)


Par Vincent Nouzille et Judith Waintraub

Mis à jour le 06/10/2017 à 13h14 | Publié le 06/10/2017 à 09h00

ENQUÊTE - Intellectuels, responsables politiques ou acteurs associatifs, ils investissent l'espace médiatique. A leurs yeux, le musulman incarne la nouvelle figure de l'opprimé et il importe de le défendre contre l'homme blanc, qu'ils accusent de toutes les fautes.
Peu importe l'origine, la religion, la couleur de peau ou le sexe. L'islamosphère est un club dont les membres se cooptent selon un seul critère: la lutte contre l'oppresseur, à savoir l'homme blanc ou, à l'occasion, la femme blanche de plus de 50 ans, et leurs complices arabes. Ils honnissent Alain Finkielkraut, dont ils dénoncent régulièrement l'«hystérie» contre l'islam, Elisabeth Badinter, qui a le culot de «ne pas craindre d'être traitée d'islamophobe», et peut-être plus encore Kamel Daoud, coupable entre autres méfaits d'avoir dénoncé «la misère sexuelle dans le monde arabo-musulman, le rapport malade à la femme» après les agressions de la nuit du Nouvel An à Cologne, en 2016.

L'islamosphère étend son influence dans le monde intellectuel, politique, dans les médias et les réseaux associatifs. Elle a ses rendez-vous annuels, comme les Y'a bon Awards. Sous couvert de «distinguer» les auteurs de propos racistes, cette cérémonie s'est muée en tribunal médiatico-mondain de l' «islamophobie». Le «camp d'été anticolonial» est également très prisé, même s'il est «réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d'Etat en contexte français», autrement dit, s'il est interdit aux Blancs.

Le noyau dur

Les membres de l'islamosphère entretiennent des liens à géométrie variable avec les organisations musulmanes de France, elles-mêmes travaillées par la montée du fondamentalisme. Ces associations, censées organiser le culte et représenter une «communauté» en plein essor évaluée entre 4 et 7 millions de personnes, étaient à l'origine regroupées par nationalités. C'était ce que l'on appelait «l'islam consulaire», avec quatre organisations principales: la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris, proche de l'Algérie ; la Fédération nationale des musulmans de France et sa branche dissidente, le Rassemblement des musulmans de France, soutenus par le Maroc ; le Comité de coordination des musulmans turcs de France, sous l'influence d'Ankara.

Ce quadrillage historique a progressivement perdu de son emprise, notamment du fait de la poussée de trois formes de fondamentalisme. Le plus ancien est celui des pays du Golfe comme l'Arabie saoudite, qui diffuse le wahhabisme, idéologie religieuse ultrarigoriste, et finance la construction de mosquées, comme celles de Strasbourg, Saint-Denis et Cergy. Plus récemment, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) - rebaptisée Musulmans de France (MDF) en avril dernier - s'est imposée comme un acteur majeur. Fondée en 1983 par des étudiants tunisiens dans la mouvance des Frères musulmans - une organisation d'origine égyptienne prônant l'instauration d'une société islamique régie par la charia -, l'UOIF est très active sur le terrain social. Son président actuel, Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille-Sud, appelle officiellement au respect des valeurs de la République. «Mais grâce à l'UOIF, les Frères musulmans ont réussi leur implantation ici, notamment avec des visées communautaristes, comme l'ouverture d'écoles privées musulmanes», estime Mohamed Louizi, un ancien cadre de cette organisation, auteur du livre Pourquoi j'ai quitté les Frères musulmans (Michalon). Enfin, la mouvance salafiste, très minoritaire mais la plus radicale, s'est implantée sur le territoire de manière plus souterraine, sans organisation fédératrice. Selon le ministère de l'Intérieur, elle contrôle au moins 120 lieux de culte sur les 2500 que compte le pays.

LE CCIF

Entre l'islam cultuel et l'islam «citoyen», il existe des passerelles, au premier rang desquelles le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), créé en 2003. Le CCIF, qui revendique 14.000 membres, continue son combat fondateur contre la loi de 2004, qui proscrit le port des signes religieux ostentatoires à l'école. Il dénonce aussi celle de 2010, qui a notamment interdit le voile intégral dans la rue, ou encore la loi El Khomri de 2016, qui permet aux employeurs d'imposer une «neutralité idéologique et religieuse» à leurs salariés. Pour le CCIF, ces textes sont des «permis de discriminer».

Depuis les attentats du 13 novembre 2015, le CCIF dénonce la montée d'une « islamophobie sécuritaire ».

Centré sur la lutte contre les «actes islamophobes», le CCIF les recense à sa manière. Aux agressions et menaces déjà dénombrées par le ministère de l'Intérieur, le CCIF y ajoute des discriminations et cas n'ayant pas forcément fait l'objet de plaintes. «Le CCIF a une conception très large de l'islamophobie», analyse l'historien du droit Jean-Christophe Moreau, coauteur du livre Islamophobie, la contre-enquête (Plein Jour). Selon lui, le CCIF inventorie des actes selon des critères qui dénotent «un délire de persécution, voire une complaisance à l'égard de l'islam radical», tels que des expulsions d'imams controversés ou des fermetures de mosquées proches de la mouvance salafiste. Depuis les attentats du 13 novembre 2015, le CCIF dénonce la montée d'une «islamophobie sécuritaire».

Très actif sur les réseaux sociaux avec ses 350.000 soutiens, le CCIF n'a aucun lien officiel avec les organisations musulmanes cultuelles, dont il a longtemps critiqué la relative passivité. Mais ses dirigeants sont régulièrement invités au rassemblement annuel de l'UOIF au Bourget, tandis que l'islamologue suisse Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères musulmans en Egypte, participe à des galas de levée de fonds pour le CCIF.

- Crédits photo : Le Figaro Magazine

LES INTELLECTUELS

Tariq Ramadan présente bien, ce qui lui a valu d'être omniprésent dans les médias jusqu'à ses déclarations en faveur d'un «moratoire» sur la lapidation des femmes adultères. S'il est - un peu - moins souvent invité, ses ouvrages font toujours recette, notamment au salon de l'UOIF au Bourget. Récemment, il s'y est illustré en déclarant à propos de Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et de Montauban, que «ce pauvre garçon» était, certes, «coupable et à condamner», mais qu'il fut lui-même «la victime d'un ordre social qui l'avait déjà condamné, lui et des millions d'autres, à la marginalité, à la non-reconnaissance de son statut de citoyen à égalité de droit et de chance». «Mohamed, au nom si caractérisé, fut un citoyen français issu de l'immigration avant de devenir un terroriste d'origine immigrée. Son destin fut très tôt enchaîné à la perception que l'on avait de ses origines», a affirmé Tariq Ramadan devant un public acquis à ses thèses.

Des monuments de l'intelligentsia française, Edgar Morin en tête, fréquentent volontiers l'islamologue.

Le sociologue vient même de publier aux Editions Don Quichotte L'Urgence et l'Essentiel, un dialogue avec Tariq Ramadan. Edgar Morin a très tôt introduit dans le débat public l'idée que les musulmans étaient les nouveaux damnés de la terre. Accusant Alain Finkielkraut de «penser que les musulmans sont inassimilables», le sociologue conteste toute recrudescence de l'antisémitisme. Selon lui, ce terme est brandi pour fournir à Israël des justifications à sa politique. Une thèse proche de celle défendue par Pascal Boniface. Fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), il a essayé en vain au début des années 2000 d'infléchir la position du PS, qu'il estimait «trop pro-israélienne». Plus récemment, il a jugé que l'impact du terrorisme islamiste était «sans commune mesure avec le nombre de morts qu'il peut susciter». «Ne tombe-t-on pas dans le piège des terroristes en leur donnant tant d'importance?» s'est-il interrogé.

Emmanuel Todd est encore plus catégorique. Le sociologue a écrit dans Qui est Charlie? (Seuil), son livre sur les manifestations qui ont suivi les attentats de 2015: «La focalisation sur l'islam révèle en réalité un besoin pathologique des couches moyennes et supérieures de détester quelque chose ou quelqu'un, et non pas simplement la peur d'une menace montant des bas-fonds de la société, même si le nombre des départs de jeunes djihadistes vers la Syrie ou l'Irak mérite aussi une analyse sociologique.» Selon lui, «la xénophobie, hier réservée aux milieux populaires, migre vers le haut de la structure sociale. Les classes moyennes et supérieures cherchent leur bouc émissaire.» «On est dans une blessure narcissique, la nostalgie d'une Europe dominante. (…) La laïcité est devenue un instrument de guerre contre ceux qui mettraient en péril notre culture», estime en écho Raphaël Liogier, un autre sociologue, tandis que l'historien Jean Baubérot précise l'accusation: «Pour l'extrême droite, une partie de la droite, et même pour certaines personnes à gauche, la défense de la laïcité est devenue un moyen de stigmatiser les musulmans.»

La lutte contre l'«islamophobie» peut aussi passer par la recherche de justifications sociales à la délinquance, et dans ce registre, la jeune génération n'est pas en reste. Geoffroy de Lagasnerie, sociologue et philosophe né en 1981, s'est fait remarquer en écrivant le 14 septembre dans Libérationune tribune «En défense des accusés du quai de Valmy». Ces individus sont passés en correctionnelle pour avoir incendié une voiture de police avec ses occupants dans le cadre d'une manifestation du collectif Urgence notre police assassine. «Réagir de manière politiquement juste à ce qui s'est passé le 18 mai 2016 devrait consister à affronter ces questions et à en tirer les leçons, pas à s'indigner, ou à distribuer quelques années de prison à des militants qui n'ont au fond fait qu' exprimer par leurs actes une inquiétude et une colère collective», préconise le sociologue-philosophe.

- Crédits photo : Le Figaro Magazine

LES RELAIS MÉDIATIQUES

«Les islamo-gauchistes sont certes une minorité, remarque la philosophe Elisabeth Badinter, mais influente et largement relayée par des grands médias et journalistes de gauche qui, par là même, se coupent du pays réel.» Mediapart et Libération ouvrent régulièrement leurs colonnes à des associations qui gravitent autour de l'islamosphère, ou hébergent des blogueurs qui en font partie. Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart, estime qu'«aujourd'hui, l'islam est devenu le bouc émissaire principal dans les discours intellectuels, politiques et médiatiques». En 2015, il a écrit un essai intitulé Pour les musulmans (La Découverte). «Pour les musulmans n'est pas un message de compassion pour des victimes, explique-t-il. C'est un livre d'égal à égal, pour dire aux musulmans qu'ils doivent revendiquer le droit d'être français et musulmans.» Pour Nasser Ramdane Ferradj, fondateur du Collectif des musulmans progressistes et laïques, Edwy Plenel «a façonné une jeune génération de journalistes en imprimant sur celle-ci l'idée que toutes les critiques de l'islam et des extrémistes de notre religion sont des attaques racistes contre tous les musulmans». «Il épouse la stratégie de l'islam politique jusqu'à en devenir une pièce maîtresse pour son enracinement en France», accuse cet ancien vice-président de SOS Racisme.

Entre autres combats, le patron de Mediapart défend le voile islamique au nom d'une fidélité à une «laïcité originelle» qu'il oppose au «laïcisme», «cheval de Troie des discriminations». La question du voile a suscité la naissance d'une étrange conception du féminisme, qui considère son port comme une «liberté». Les figures de proue de ce mouvement sont Rokhaya Diallo, qui se définit elle-même comme «une féministe intersectionnelle et décoloniale», Sihame Assbague, ancienne porte-parole de Stop le contrôle au faciès et coorganisatrice du fameux «camp d'été anticolonial» interdit aux Blancs, ou encore Caroline de Haas. L' ex-directrice de campagne de l'écolo Cécile Duflot à la présidentielle a traité de «merde raciste» tous ceux qui ont eu le malheur de lier les agressions sexuelles du Nouvel An 2016 à Cologne à la présence de migrants en Allemagne. Sur le même sujet, la députée France insoumise Clémentine Autain avait tweeté: «Entre avril et septembre 1945, deux millions d'Allemandes violées par des soldats. La faute à l'islam?»

Comme MediapartLibération manifeste de la bienveillance vis-à-vis de ce nouveau «féminisme». L'association Lallab, qui se définit comme «areligieuse, aconfessionnelle et apartisane», se fixe pour objectif de «lutter contre les préjugés sur les femmes musulmanes». Préjugés dont l'association assure qu'ils s'exercent particulièrement à l'encontre des femmes voilées. Lallab a voulu étoffer son équipe en y intégrant des volontaires du service civique, ce qui a suscité une levée de boucliers d'associations de défense de la laïcité comme le Printemps républicain. La décision de confier des volontaires à Lallab a, du coup, été suspendue, ce qui a provoqué la fureur de l'islamosphère. Libération a accueilli une tribune de soutien à l'association qui dénonce chez les adversaires de Lallab «une intolérance, voire une paranoïa, qui s'exerce à l'égard d'une seule religion: l'islam». Parmi les signataires de cette pétition, l'ex-candidat du PS à la présidentielle Benoît Hamon, l'écologiste Julien Bayou, porte-parole d'EELV, Pascal Boniface, Rokhaya Diallo, ou encore l'historienne Mathilde Larrère. Cette dernière, très présente sur les réseaux sociaux, avait déjà violemment reproché à Nicolas Sarkozy d'avoir déclaré en 2016: «Quelle que soit la nationalité de vos parents, jeunes Français, à un moment où vous devenez français, vos ancêtres, ce sont les Gaulois et c'est Vercingétorix.» «Chercher ce type d'origines fantasmées à la nation française a un sens historique», avait tempêté l'experte, tweetant dans un langage beaucoup moins châtié à propos de la formule de l'ex-président: «Tu crois avoir touché le fond et non le mec il creuse encore… C'est affligeant et très inquiétant.»

Libération s'est également illustré en publiant au lendemain des attentats de novembre 2015 une tribune intitulée «Nous sommes unis», signée par des responsables syndicaux ou religieux, mais surtout des dirigeants du CCIF et des militants réputés proches des Frères musulmans. Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité, l'a également signée. Cette publication a sonné le début de l'affrontement public entre Jean-Louis Bianco et Manuel Valls, alors Premier ministre, sous l'autorité duquel l'Observatoire de la laïcité est placé. Jean-Louis Bianco, qui s'inquiète davantage de la montée d'une éventuelle intolérance contre l'islam que des infractions à la laïcité commises par les tenants de l'islam politique, est contesté pour sa conception de la laïcité au sein même de l'organisme, dont plusieurs membres ont démissionné.

Au Bondy Blog, l'islamosphère n'est pas seulement bienvenue : elle est chez elle.

Au Bondy Blog, l'islamosphère n'est pas seulement bienvenue: elle est chez elle. Média en ligne créé en 2005 pendant les émeutes en banlieue pour faire parler des jeunes présentés comme privés de parole dans les médias officiels, le Bondy Blog a multiplié les dérives. Il a notamment accueilli de nombreux articles du blogueur Mehdi Meklat, auteur de tweets racistes, antisémites, homophobes et misogynes. «Fallait lui casser les jambes à ce fils de pute», a tweeté Meklat, sous le pseudonyme de Marcelin Deschamps, après qu'Alain Finkielkraut s'est fait insulter pour avoir voulu voir Nuit debout place de la République. Meklat n'est plus le bienvenu au Bondy Blog, de même qu'un autre de ses contributeurs, Badroudine Saïd Abdallah, qui avait notamment tweeté: «Sans les Arabes nous n'aurions pas eu Mohamed Merah et Smaïn. RIP à eux.» Plus récemment, le Bondy Blog a mené ce qu'il a appelé une «contre-enquête» dans le bar-PMU de Sevran, en Seine-Saint-Denis, où France 2 avait filmé en décembre 2016 des réactions hostiles à la présence des femmes.

- Crédits photo : Le Figaro Magazine

LES POLITIQUES

En campagne pour la primaire «citoyenne» de la gauche, Benoît Hamon avait lui aussi critiqué ce reportage de France 2, où des hommes dont les visages n'étaient pas montrés expliquaient que les femmes n'avaient pas à se rendre dans les cafés. «Dans ce café, il n'y a pas de mixité, expliquait l'un d'eux. On est à Sevran, on n'est pas à Paris.» «C'est des mentalités différentes. C'est comme au bled!» ajoutait un autre. Dans un premier temps, Benoît Hamon avait cherché des justifications sociales plutôt que religieuses à cette misogynie, en assurant: «Historiquement, dans les cafés ouvriers, il n'y avait pas de femmes.» Puis il avait reconnu une «maladresse» et précisé: «Ce que je voulais dire, c'est que le sexisme n'est pas l'apanage des musulmans.»

Comme le souligne l'essayiste Caroline Fourest, Benoît Hamon a beaucoup varié dans ses positions sur l'islamisme. Ils ont mené ensemble une campagne de soutien à Ayaan Hirsi Ali, menacée de mort pour avoir écrit le court-métrage Soumission lorsqu'elle était députée néerlandaise. Son réalisateur Theo Van Gogh a été assassiné par un djihadiste néerlandais d'origine marocaine.

Mais pendant la campagne de la primaire, l'ancien ministre de l'Education avait choisi comme porte-parole Alexis Bachelay, l'un des rares élus à avoir participé à un dîner de gala annuel du CCIF. En janvier 2016, alors député PS des Hauts-de-Seine, il n'a pas hésité à inviter Yasser Louati, un porte-parole de l'association, à s'exprimer à Gennevilliers à la tribune d'une réunion publique consacrée à «la France face au terrorisme». Proche de Pascal Boniface, qu'il a invité à son lancement de campagne, Benoît Hamon entretient des relations cordiales avec certains membres de l'islamosphère. En 2011, il s'est même rendu à la soirée annuelle des Y'a bon Awards.

Le parti créé par Emmanuel Macron pendant la campagne n'est pas exempt, lui non plus, d'affinités sulfureuses. Il a fallu que la presse s'empare du cas de Mohamed Saou, référent d'En Marche! dans le Val-d'Oise, pour que le candidat se résolve à mettre «en réserve» de ses fonctions cet adepte du «Je ne suis pas Charlie». Jusqu'à une période récente, La République en marche comptait aussi dans ses rangs à l'Assemblée nationale un soutien dévoué du CCIF: M'jid El Guerrab. Connu pour avoir agressé à coups de casque de moto un cadre du PS en août dernier, il avait signé en 2015 une lettre ouverte au premier secrétaire de l'époque, Jean-Christophe Cambadélis, pour défendre la présence de Corinne Narassiguin au dîner de gala du CCIF en tant que porte-parole du PS. M'jid El Guerrab a démissionné de LREM après avoir été mis en examen pour «violences volontaires avec arme», mais est toujours député.

La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon pratique la collusion avec l'islamosphère à bien plus grande échelle. La députée de Paris Danièle Obono, l'une de ses élues les plus emblématiques, s'exprime sur le sujet tous les jours ou presque. La semaine dernière encore, elle a déclaré sur BFMTV: «Un agent de la RATP qui refuse de conduire un bus après une femme, est-ce que c'est le signe d'une radicalisation? Non, c'est le signe d'un préjugé contre les femmes». Jean-Luc Mélenchon, qui se targue toujours d'être un républicain, la défend systématiquement. Son argument ultime contre tous ceux qui s'inquiètent de la montée de l'islam politique: «Foutez-nous la paix avec les religions!»
A la gauche de la gauche, les ralliements aux thèses en vogue dans l'islamosphère sont légion. Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot et de Philippe Poutou y adhère en bloc, en pratiquant lui aussi l'«intersectionnalité» des luttes, par exemple pour le voile islamique - une candidate voilée avait porté les couleurs du NPA aux régionales en 2010 - et contre les violences commises par des policiers, que Philippe Poutou a proposé de désarmer. En mars 2015, à Saint-Denis, le NPA a tenu avec des associations musulmanes et des représentants du PCF et d'Attac, mouvement altermondialiste, un «meeting contre l'islamophobie et le climat de guerre sécuritaire». Le Parti des Indigènes de la République (PIR) y participait également. Ce groupuscule est surtout connu grâce à Houria Bouteldja, sa porte-parole, qui accuse l'Etat français d'être néocolonialiste, raciste et islamophobe. En novembre 2011, elle a cosigné un manifeste dénonçant le soutien exprimé à Charlie Hebdoaprès l'incendie de ses locaux.

Le PIR n'a aucune implantation locale et son influence est dérisoire, comparée à celle de la myriade d'associations islamistes qui, sous couvert d'action sociale, quadrille la France. Le député du Val-d'Oise, que l'interdiction du cumul des mandats a contraint à quitter cette année son fauteuil de maire de Sarcelles, affirme que des «réseaux salafistes» ont tenté d'infiltrer plusieurs villes du département. «Ça a commencé par du soutien scolaire dans une maison de quartier, puis dans une MJC, puis ils ont présenté des candidats aux élections de délégués de parents d'élèves», énumère-t-il. Finalement, au second tour des législatives, François Pupponi a dû affronter Samy Debah, fondateur du CCIF, qui s'est présenté comme candidat «indépendant». Qu'il a battu largement, bien que selon lui, la candidate de La France insoumise ait appelé à voter «contre Pupponi». «Ce qu'on appelle l'“islamo-gauchisme”, je l'ai vécu en direct», soupire le député socialiste. Il ne sera sans doute pas le dernier à faire cette expérience.

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Bruckner : «Ils haïssent la France, non parce qu'elle opprime les musulmans, mais parce qu'elle les libère» (06.10.2017)


Par PASCAL BRUCKNER
Publié le 06/10/2017 à 09h01

TRIBUNE - «Ce que les agents d'influence de l'islamisme ne tolèrent plus des curés ou des pasteurs, ils l'acceptent des mollahs ou des imams. Et veulent imposer à tous ce point de vue», écrit le philosophe.

Les uns par anticapitalisme, les autres par tiers-mondisme, les troisièmes par haine de la France, d'autres par aversion d'Israël ou des juifs: autant de motivations qui structurent ce qu'on appelle l'islamosphère. Laquelle n'a rien à voir avec cette «fascination de l'islam» dont parlait l'orientaliste Maxime Rodinson et qui a touché les grandes figures de notre culture, Montesquieu, Voltaire, Napoléon ou Michelet, admiratifs de Mahomet ou éblouis par les fastes de l'Empire ottoman. Dans cette famille, il faut distinguer entre les idiots utiles et les esprits forts répétant à l'envi que l'islamisation est un faux problème: c'est la position depuis toujours d'un Olivier Roy, écrivant en 2014 que «le bla-bla pseudo-érudit sur les racines coraniques du terrorisme n'a aucun intérêt», ou accusant le philosophe Robert Redeker, menacé de mort en 2006 après un article dans Le Figaro, d'avoir «chatouillé la fatwa». Il y a enfin les vrais complices, les agents d'influence aux ordres des Frères musulmans ou des wahhabites, Edwy Plenel, capo dei capi, Vincent Geisser, François Burgat et autres. L'islamosphère entend contrôler toute parole sur la religion du Prophète pour l'exonérer de ses responsabilités dans les crimes djihadistes et les imputer aux seules nations occidentales, coupables par essence.

«Ils haïssent la France non parce qu'elle opprimerait les ­musulmans, mais parce qu'elle les libère»

La gauche extrême qui a tout perdu, l'Union soviétique, le tiers-monde, la classe ouvrière, voit dans l'islam radical un prolétariat de substitution à mobiliser contre les forces du marché. Ce que l'on ne tolère plus des curés ou des pasteurs, on doit l'accepter des mollahs ou des imams, incarnation d'une religion «opprimée». Ainsi ce «progressisme halal» n'hésite-t-il pas à piétiner ses propres valeurs, à tomber dans une idolâtrie sans faille pour le voile islamique, à s'enticher de toute la vêture des barbus comme on s'extasiait au XIXe siècle sur les odalisques et les harems. Le sociologue Raphaël Liogier ne compare-t-il pas les salafistes aux amish, cette pittoresque tribu d'Amérique du Nord abonnée aux carrioles à cheval et aux robes à crinoline?

Dénoncer le viol, s'il est commis par des immigrés, est un acte raciste comme l'explique Caroline de Haas. D'autant que ces agressions, confirme le sociologue Eric Fassin, sont des actes politiques dirigés contre des femmes blanches dominantes. Quel spectacle cocasse de voir des intellectuels faire la leçon dans les médias à des Françaises musulmanes soucieuses de se dévoiler et de vivre comme des personnes libres! Comment osent-elles? A nous les affres de la liberté, l'égalité entre les sexes, le droit de déserter des vérités admises. A vous la soumission aux hommes, la religion imposée, le blasphème sanctionné, le crime d'apostasie.

Ex-communistes, trotskistes, maoïstes rivalisent dans leur allégeance à la bigoterie pourvu qu'elle soit portée par les adeptes du Coran. Ils haïssent la France non parce qu'elle opprimerait les musulmans, mais parce qu'elle les libère. Dès lors, l'ennemi à leurs yeux devient la laïcité et surtout les dissidents de l'islam qui veulent en finir avec la chape de plomb cléricale, avoir le droit de croire ou de ne pas croire, de vivre comme ils l'entendent. Ces récalcitrants, il faut les punir, les clouer au pilori, tel Alain Gresh fustigeant devant des sénateurs l'imam Chalghoumi, dit «l'imam des juifs», lui-même sous le coup d'une fatwa, ou Pierre Tevanian traitant le philosophe Abdennour Bidar de fasciste…

L'Histoire retiendra que, face à la Peste verte, les islamo-poujadistes, de Mediapart à Alain Soral, du Bondy Blog et du NPA à Dieudonné, se sont prosternés comme leurs prédécesseurs du XXe siècle face au nazisme et au communisme. Dans notre belle République, les collabos aiment à se parer du masque des rebelles.

Auteur d'Un racisme imaginaire, Grasset, 257 p., 19 €.

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RDC: une base des Casques bleus attaquée


Mis à jour le 06/10/2017 à 13h05

Trois miliciens présumés ont été tués et deux Casques bleus légèrement blessés aujourd'hui dans l'est de la République démocratique du Congo lors de l'attaque d'une base de la Mission de l'ONU au Congo (Monusco), selon une source onusienne.

"Vers 4h locales (2h GMT), un groupe d'hommes armés, probablement des Maï-Maï, ont attaqué la position de la Monusco" près de Lubero-centre, a déclaré le général de division Bernard Commins, chef adjoint des Casques bleus en RDC.


Dans la riposte qui s'en est suivie "trois ont été tués dans les échanges de tirs et un a été blessé, pris en charge par la Monusco pour des soins", a ajouté l'officier, précisant que "deux Casques bleus sont légèrement blessés".

Le territoire de Lubero est situé à 300 km au nord de Goma, dans la province du Nord-Kivu, où des groupes armés congolais et étrangers contrôlent plusieurs villages et s'y affrontent depuis plus de vingt ans.

Depuis le début de l'année, des miliciens attaquent régulièrement les positions de l'armée congolaise dans le Nord-Kivu et dans la province voisine du Sud-Kivu où des Casques bleus ont été rapidement déployés le 28 septembre à Uvira après une attaque.

Les Maï-Maï sont des groupes "d'autodéfense" constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour lutter contre des combattants ougandais et rwandais. Certains n'ont jamais désarmé.
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Syrie: les forces du régime entrent dans Mayadine


Mis à jour le 06/10/2017 à 14h39

Les forces du régime syrien sont entrées aujourd'hui dans la ville de Mayadine, un des derniers fiefs des djihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans l'est de la Syrie, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Avec le soutien de l'aviation russe, les forces du régime sont entrées dans Mayadine, et contrôlent des bâtiments dans l'ouest de la ville", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, alors que le régime cherche à chasser les djihadistes de la province pétrolière de Deir ez-Zor.

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Une mère de djihadiste condamnée à dix ans de prison


Mis à jour le 06/10/2017 à 16h41
La mère fusionnelle d'un jeune Français devenu "émir" en Syrie a été condamnée vendredi à Paris à dix ans de prison, assortis d'une période de sûreté des deux tiers - la peine maximale - pour son "engagement sans faille" auprès des jihadistes.

Le tribunal correctionnel a suivi l'ensemble des réquisitions du Parquet, relevant la "détermination" de Christine Rivière, 51 ans, qui s'est rendue trois fois en Syrie en 2013 et 2014, a "contribué au départ de plusieurs jeunes femmes" et s'est "totalement épanouie dans cette idéologie" mortifère.

"Nous n'avons pas à rougir de notre histoire" (Blanquer)


Mis à jour le 06/10/2017 à 19h19

Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a exhorté, aujourd'hui à Blois, les Français à "ne pas rougir" de leur histoire, jugeant aussi qu'il existe désormais "un consensus sur la dimension chronologique" de son enseignement. Avec Françoise Nyssen, ministre de la Culture, il participait à une table-ronde dans le cadre de la vingtième édition des Rendez-vous de l'Histoire de Blois qui s'est ouverte aujourd'hui et s'achèvera dimanche sur le thème: "Eurêka: Inventer, découvrir, Innover."

"Nous avons besoin de tradition, de modernité, d'être fiers de notre pays car nous n'avons pas à rougir de notre histoire!", a plaidé le ministre. "Nous avons besoin de donner à nos enfants, à nos adolescents, des points de repère. Il est important d'avoir de la clarté, de la netteté, de l'unité. Nous devons dépasser certaines querelles qui ont caractérisé les temps passés. Il y a aujourd'hui un consensus sur la dimension chronologique de l'enseignement de l'histoire", a-t-il estimé.
De son côté, Françoise Nyssen a souligné que "c'est par la culture que nous pouvons continuer à changer l'école". "Le ministère de la culture n'est pas seulement celui des arts mais aussi celui de la mémoire, de la langue, un ministère du sens". Parlant des deux ministères de la Culture et de l'Éducation, F. Nyssen a assuré: "Nous avons placé l'éducation artistique et culturelle au coeur de nos actions ministérielles".

La ministre a confirmé l'objectif du gouvernement d'avoir des ciné-clubs dans toutes les régions, dans les lycées, pour promouvoir l'éducation des jeunes à l'image et susciter le débat au sein de la jeunesse. Un millier d'intervenants à cette édition 2017 des Rendez-vous de l'Histoire doivent plancher notamment jusqu'à dimanche, devant 45.000 participants, sur le thème suivant: Comment les inventions, découvertes et autres innovations ont changé le cours de l'histoire? Historiens et scientifiques confronteront leurs idées dans plus de 400 tables rondes, débats, rencontres, et projections.

Interrogé par l'AFP, le président de cette vingtième édition, le mathématicien Cédric Villani, nouveau député (LREM) de l'Essonne, a relevé: "Les rendez-vous de l'Histoire inscrivent la culture scientifique dans la culture et pas seulement comme une discipline technique. L'histoire a joué un rôle capital en sciences, mais les sciences ont aussi joué un rôle capital dans l'histoire". Faouzia Charfi, physicienne tunisienne qui se bat pour l'indépendance de la science face à la montée des intégrismes, donnera dimanche la conférence de clôture.

Toulouse: démantèlement d'un réseau de stupéfiants


Mis à jour le 06/10/2017 à 19h38

La sûreté départementale de Toulouse a démantelé un vaste réseau de stupéfiants irriguant une cité du quartier du Mirail à Toulouse pour un chiffre d'affaire quotidien de 25.000 euros, a-t-on appris aujourd'hui auprès du parquet.

Dans le cadre de cette enquête, 14 personnes, dont 2 mineurs, ont été interpellées dans la nuit de dimanche à lundi à Toulouse et Agen lors d'un convoyage de drogues.

Ce soir, 6 d'entre-elles, dont 1 mineur, étaient en cours de présentation à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen pour infraction à la législation sur les stupéfiants en bande organisée. Elles faisaient l'objet de réquisitions de placement en détention provisoire.

Les perquisitions menées par les enquêteurs de la brigade des stupéfiants de la sûreté départementale ont permis de saisir "2 Colt 45, 60 kg de cannabis, 1 kg de cocaïne et 1 kg de MDMA (ecstasy), ainsi que du matériel classique de conditionnement et une machine de comptage des billets", a précisé le parquet de Toulouse.

Grâce aux nombreuses "filatures, écoutes et surveillances" les policiers ont pu établir que ce réseau de la cité Cheminement Varèse réalisait une moyenne de 500 transactions par jour pour un bénéfice de quelque 25.000 euros. "C'est un trafic très organisé, pyramidal et très lucratif", a souligné le parquet.

Sur les neuf premiers mois de l'année, 608 personnes ont été interpellées dans le cadre de dossiers de trafic de drogues, a ainsi détaillé la même source.


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