lundi 7 janvier 2019

Scandale Bellana-Macron (suite)


Voir aussi :
Scandale Benalla 1re partie
Scandale Benalla : fichage des internautes par l'officine de Soros Disinfolab.eu

Benoist Fechner@BenoistFechner
Les amitiés louches de Benalla, avec cette fois, sorti de l'ombre, un certain Mohamad Izzat Khatab, richissime homme d’affaires syrien "impliqué dans des escroqueries" selon @libe -
https://www.liberation.fr/france/2019/01/06/info-libe-les-amities-louches-de-benalla_1701361
https://www.liberation.fr/amphtml/france/2019/01/06/info-libe-mohamad-izzat-khatab-le-sulfureux-bienfaiteur-de-benalla_1701362

"Ce n'est pas une affaire #Benalla, c'est une affaire d'Etat. Avoir un passeport diplomatique, c'est représenter officiellement la France." Selon des révélations de @Mediapart, Alexandre #Benalla a toujours son passeport diplomatique.
@edwyplenel les détaille à LCI.
https://twitter.com/LCI/status/1078307987201183746


Antoine Llorca  ⭐️ ⭐️@antoinellorca
Alexandre #Benalla n'a pas restitué les deux passeports diplomatiques que le Quai d'Orsay lui réclamait fin juillet, selon des informations de @LCI

Voilà ce qu'il a dit sous serment devant la commission d'enquête du Sénat en septembre dernier ⬇️
https://twitter.com/antoinellorca/status/1078343577669959683

Adoxa - INFOS@ADOXAinfos
Affaire Benalla : le Sénat avertit qu'il «relèvera toute contradiction»
https://francais.rt.com/france/57286-affaire-benalla-senat-avertit-relevera-toute-contradiction

Eléonore Bez@EleonoreBez
#AlexandreBenalla avait conservé ses DEUX passeports diplomatiques.
Il est puissant #Benalla, c'est lui qui a les clés de l'Elysée ? 🤔
#BenallaAuTchad

Olivier Marteau  🎄 ✨ ⛪
On se moque de nous.
➡️ Tout passeport peut être annulé par les autorités à tout moment sans même qu'il soit rendu physiquement.
➡️ Au 1er passage de frontière le titutlaire du passeport est alors arrêté.
➡️ Le pouvoir a donc laissé sciemment #Benalla utiliser ces 2 passeports.
https://twitter.com/24hPujadas/status/1078363245000491008

David dobsky@dobsky33
Lieutenant-colonel à 25 ans  ☑️
Logé dans les dépendances de l'Elysée☑️
Coffre Fort disparu☑️
Voiture de fonction ☑️
Double passeport diplomatique☑️
Badge de l'assemblée nationale☑️
Bagagiste☑️
Garde du corps☑️
Port d'arme (pistolet à eau)☑️

#BenallaGate quel couteau suisse !

Karim@Karim__Fr

Pour tous les sionistes qui décrient le Hamas, il est essentiel de rappeler les propos d'Avi Primor, ancien ambassadeur du régime sioniste en Allemagne, sur la chaine i24: "C'est nous qui avons créé le Hamas"

C’est la même pour l’état islamique.
https://twitter.com/Karim__Fr/status/1051802053461377025

Pierre Nerval@PNerval
Je n'ai jamais compris pourquoi les migrants qui seraient une chance pour la France ne l'ont pas été pour leurs pays 🤔

Le Général@leGneral2
💥📽️🇫🇷#AffaireBenalla : Licencié depuis 20 Juillet #Benalla possède toujours un passeport diplomatique valide jusqu'au 19 septembre 2022,et porte la référence 17CD09254 valable 4 ans et non 1 an!🤔donc il était Précurseur de la visite de #Macron au Tchad! 😳
#GiletsJaunes #France
https://twitter.com/leGneral2/status/1078349377352155144

Kim Jong Un@KimJongUnique
Benalla disait au Sénat qu'il avait laissé à l'Élysée ses passeports diplomatiques. Soit il ment, soit il les a récupérés et serait couvert par Macron. Tout cela est bien louche. #BenallaGate
https://twitter.com/KimJongUnique/status/1078346814452051969

Lydia Guirous
Plus Lydia Guirous a retweeté BFMTV
Alexandre Benalla sera à Macron ce que Leonarda fut à Hollande. Pourquoi Alexandre Benalla bénéficie-t-il toujours d'un passeport diplomatique ? Pourquoi tant de mystères ? Représente-t-il officiellement la France pour en bénéficier?
https://twitter.com/BFMTV/status/1078293103314911232

Tancrède@Tancrede_Crptrs
Le Quai d'Orsay essaie réellement de nous faire croire que personne n'avait remarqué que ces passeports diplomatiques n'avaient pas été rendus ?
Il fallait oser ... ils le font et c'est à ça qu'on les reconnait.
#BenallaGate
https://twitter.com/Tancrede_Crptrs/status/1078351628007292928

FranceNews24@FranceNews24
🔴 INFO - #Politique: Alexandre #Benalla se promène toujours avec son passeport diplomatique, selon @Mediapart. Problème, il avait déclaré le contraire sous serment à la commission des lois du Sénat le 19 Septembre dernier." #Benallagate
https://twitter.com/FranceNews24/status/1078349137287020544

Mise à jour 08.12.2018 :
 ❗️EnModeMacaron™ ❗️@EnModeMacaron
On apprend dans le Canard que, pour avoir accès aux documents confidentiels de la préfecture de police de Paris, Alexandre Benalla avait forcément eu l’aval d’Emmanuel Macron❗️
Le barbouze de l’Élysée avait donc tous les droits❗️
Comment peut-on accepter ça en démocratie⁉️

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27.07.2018
Juste un rappel : pour ceux qui n'ont toujours pas compris qu'il y avait en France des citoyens qui perdaient leur boulot à cause de leurs opinions pendant que d'autres sont propulsés au plus haut sommet de l'Etat pour les mêmes raisons il serait peut-être temps de vous réveiller

Surréaliste : #BenallaTF1 gagnait ce que gagne un énarque au bout de 10 ans et bénéficie d’une voiture et d’un appart de fonction- que la journaliste n’a pas osé évoquer (l’effronterie a des limites)- avantages accordés aux très hautes autorités civiles et militaires. Pourquoi ?!
On comprend dans @ParisMatch pourquoi il était urgent de faire accélérer le bus des Bleus


Quand #Benalla s'en prenait aux policiers à l'aéroport de Roissy (PAF) après l'arrivée des bleus pour des histoires de selfies avec les joueurs. Un bagagiste zélé !
https://twitter.com/DoNoT3sk/status/1022804360273842177

Vous êtes sûr monsieur le @prefpolice, de ne pas connaître #Benalla ??
Pourtant, vous êtes en train de lui parler sur cette photo.
#parjure #MensongeSousSerment
#AffaireBenallaMacron #Macron #Macrondemission



13 mai : Benalla est à Porquerolles (pendant sa mise à pied). Ni en Bretagne, ni à Paris comme il le dit. #BenallaTF1



Si vous n’avez effectivement rien fait de répréhensible, Monsieur #Benalla, pourquoi les godillots d’#EnMarche refusent-ils obstinément de vous convoquer devant la commission d’enquête, que diantre ? #BenallaTF1


http://www.leparisien.fr/politique/benalla-je-n-ai-rien-fait-de-reprehensible-27-07-2018-7835916.php

Karim@Karim__Fr
Comment je vois certains politiques devant le siège de En Marche.














































































































































































Info «Libé»: Mohamad Izzat Khatab, le sulfureux bienfaiteur de Benalla
https://www.liberation.fr/amphtml/france/2019/01/06/info-libe-mohamad-izzat-khatab-le-sulfureux-bienfaiteur-de-benalla_1701362
Par Emmanuel Fansten et Willy Le Devin — 6 janvier 2019 à 20:56
Selon nos informations, le riche Syrien qui aime afficher ses liens avec les puissants est impliqué dans des escroqueries. Le rôle joué par Alexandre Benalla interroge.
C’est un homme prêt à payer très cher pour montrer qu’il est important. Un intrigant à la fortune abondante qui ne mégote pas sur les chausse-trapes pour poser à côté des puissants. Pour faire connaissance avec l’individu, un détour par son compte Instagram s’impose. Un vertigineux panthéon de selfies y est exposé (1), avec Emmanuel Macron, François Hollande, Edouard Philippe, Bernard Cazeneuve, ou encore le roi du Maroc, Mohammed VI. Mais qui est donc Mohamad Izzat Khatab, mystérieux homme d’affaires syrien de 49 ans, installé à Paris depuis 2002 ?

Libération s’intéresse au personnage depuis plusieurs mois. C’est que le Syrien a été l’un des premiers bienfaiteurs d’Alexandre Benalla, aux prises avec la justice après les révélations par le Monde, en juillet, des violences commises lors des manifestations du 1er Mai. Selon nos informations, l’ex-collaborateur de l’Elysée a séjourné plusieurs semaines dans l’un des appartements d’Izzat Khatab, situé avenue Montaigne, à Paris (VIIIe arrondissement), entre septembre et octobre. Une information démentie par l’entourage de Benalla, qui assure qu’il n’y a passé qu’une seule nuit avec sa femme et son fils.

Escroqueries. L’obsession d’Izzat Khatab a toujours été de tisser un réseau de personnalités le plus haut perchées dans la hiérarchie de l’Etat. Dans sa quête éperdue, le Syrien, toujours escorté par deux ou trois gardes du corps équipés d’oreillettes, s’appuie sur un cercle «d’amis» qu’il a su amadouer, au premier rang desquels figurent Julien Dray et l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi - ce dernier a aussi été hébergé par Izzat Khatab en 2015 et 2016 à la suite de nombreuses menaces de mort l’ayant obligé à quitter son domicile de Drancy. Jamais avare de légendes, Izzat Khatab assure être devenu au fil du temps un intime de Hollande, et prétend même avoir remis 2 millions d’euros en cash à l’ancien Président… «Absurde», répond à Libération l’ex-chef de l’Etat, qui confirme l’avoir rencontré, par l’intermédiaire de Julien Dray à l’Elysée, au motif qu’Izzat Khatab se prévalait de jouer un rôle dans la reconstruction de la Syrie.

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L’origine de la fortune d’Izzat Khatab est aussi trouble que ses activités. Officiellement, l’homme s’est enrichi dans l’industrie du phosphate et du pétrole. En Syrie, il était proche de Bassel al-Assad, frère de l’actuel tyran Bachar, décédé dans un accident de voiture en 1994. Est-ce la guerre fratricide entre Bassel et son cadet qui a fait fuir Izzat Khatab ? A Paris, le sunnite se présente ni plus ni moins comme une alternative possible au dictateur lorsque l’heure de la transition sera venue. En 2009, il crée le mouvement politique «la Syrie pour tous», et rédige ensuite «le plan Khatab», vendu comme une issue à la guerre. Le hic, c’est qu’aucun des acteurs sérieux s’intéressant à la Syrie en Europe ne sait qui est Izzat Khatab. Pire, son plan est unanimement considéré comme fantoche par plusieurs universitaires auxquels Libération a soumis les principales préconisations. Sur les plateaux de télé, seul… Julien Dray, défenseur de la cause kurde depuis longtemps, s’est posé en VRP du «plan Khatab». Sincère bienveillance ou renvoi d’ascenseur ? Sollicité, le socialiste n’a pas souhaité nous répondre.

Comme beaucoup d’autres, Julien Dray a été reçu chez Izzat Khatab, place de l’Alma. En dépit des prestigieux selfies qui tapissent les murs du luxueux meublé, ce dernier est loin de l’image de généreux mécène qu’il s’échine à construire. Selon nos informations, il est impliqué dans plusieurs escroqueries, dont certaines posent la question du rôle joué par Alexandre Benalla. «C’est vrai qu’Izzat s’est servi de lui», confesse, embarrassé, un proche de Benalla, qui assure que l’ancien garde du corps n’a jamais rien touché et a pris ses distances depuis avec le Syrien, présenté comme un «mytho un peu escroc». D’ailleurs, plusieurs personnalités de premier plan contactées par Libération semblent gênées aux entournures lorsque le nom d’Izzat Khatab leur est soumis.

Tour de passe-passe. Selon plusieurs sources, le modus operandi du Syrien serait toujours le même : il donne rendez-vous à des investisseurs dans des hôtels du «triangle d’or» parisien et propose de blanchir leur argent à un taux attractif et de façon parfaitement sécurisée. Pour berner ses proies, elles-mêmes peu recommandables, il fournit différents RIB attestant que les sommes ont bien été transférées sur des comptes bancaires à l’étranger, notamment via une société belge spécialisée dans le commerce de voitures de luxe. Une opération de «décaisse» classique. Sauf que dès que l’acompte a été versé en cash à Izzat Khatab, le virement est aussitôt annulé. Le tour de passe-passe portant sur plusieurs dizaines de milliers d’euros aurait ainsi été renouvelé à plusieurs reprises avec des victimes différentes, certaines n’acceptant de rencontrer Izzat Khatab qu’en raison de sa proximité affichée avec Alexandre Benalla, qui a lui-même assisté à plusieurs rendez-vous. Selon nos informations, une enquête de Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, a été ouverte en 2018 sur Izzat Khatab.

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Ce n’est pas la première fois que ce dernier est dans le viseur des services de renseignement. A l’été 2016, le Service central du renseignement territorial (SCRT) s’est intéressé à son profil. Toujours dans l’idée de s’assurer de multiples allégeances, le Syrien effectue un don de 7 000 euros en chèque au Conseil français du culte musulman (CFCM). Le SCRT se procure une copie du chèque et procède à des vérifications. Les policiers français apprennent alors qu’Izzat Khatab a eu des soucis financiers en Suisse, et que pour cette raison, il a déjà été refoulé de la principauté de Monaco. Intrigués, plusieurs policiers poursuivent les surveillances. C’est ainsi que Hassen Chalghoumi est identifié en compagnie d’Izzat Khatab à de multiples reprises, au même titre qu’une flopée de people et de personnalités politiques. Des prostituées sont aussi aperçues, parmi lesquelles les sœurs d’un trafiquant de drogue notoire de Sevran, bien connu des services de police. Benalla pouvait-il tout ignorer du CV de son sulfureux logeur ? Contacté, son entourage s’en défend envers et contre tout. Libération a aussi essayé de joindre Hassen Chalghoumi. L’homme de foi nous a fait rappeler samedi par sa collaboratrice, Fatiha Boyer. Cette dernière, qui se présente par ailleurs comme «une amie d’Izzat Khatab», nous a indiqué que Chalghoumi ne répondrait à nos questions qu’à son retour de l’étranger. Quant à l’homme d’affaires syrien, après plusieurs messages, il nous a contactés dimanche en milieu d’après-midi pour nous affirmer qu’il «était en deuil suite au décès de sa mère» et qu’il ne souhaitait pas répondre à nos sollicitations à ce stade.

(1) Actualisation le 7 janvier 2019 à 12h 30 : Les photos entre Mohamad Izzat Khatab et les hautes personnalités politiques citées dans l'article ont été supprimés du compte Instagram de l'homme d'affaires syrien à la suite de la publication de notre article. Libération les a néanmoins conservés.

Emmanuel Fansten , Willy Le Devin

Info «Libé» : les amitiés louches de Benalla
Par Renaud Lecadre , Emmanuel Fansten , Willy Le Devin et Ismaël Halissat — 6 janvier 2019 à 20:56
Djouhri, Miclet, Hababou Solomon… Depuis l’été, l’ancien collaborateur du Président multiplie les relations avec des intermédiaires controversés. «Libération» révèle ses liens avec Mohamad Izzat Khatab, un homme d’affaires syrien impliqué dans des escroqueries.
C’est la soirée où tout bascule pour Alexandre Benalla. Ce 18 juillet, le journal le Monde vient de révéler l’implication de celui qui est encore l’un des proches collaborateurs d’Emmanuel Macron dans des violences contre des manifestants le 1er mai. Aussitôt publié, l’article provoque une déflagration. Et le téléphone d’Alexandre Benalla commence à crépiter. Installé dans l’enceinte du luxueux hôtel du Collectionneur, puis dans un bar à chicha du VIIIe arrondissement, le jeune homme de 26 ans tente d’anticiper la tempête qui s’apprête à déferler.

La fadette de son téléphone listant les personnes contactées lors de cette folle nuit, versée à la procédure judiciaire, laisse deviner un réseau déjà bien étoffé, hérité notamment de ses années dans la sécurité privée. On y retrouve par exemple Christian Prouteau, fondateur du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), puis de la cellule antiterroriste de l’Elysée sous François Mitterrand. Ou encore le garde du corps historique de Johnny Hallyday, Jimmy Reffas. Un réseau de commissaires de police va en outre s’activer du côté de la préfecture de Paris pour fournir à Alexandre Benalla des images qui lui permettraient de se défendre. Enfin, plusieurs numéros de téléphone de la présidence de la République sont contactés, certains chiffrés, d’autres non.

Une fois exfiltré de l’Elysée, Alexandre Benalla n’aura pas perdu beaucoup de temps pour élargir et faire fructifier un réseau aussi tentaculaire que sulfureux. Chaque semaine qui passe le jette dans les bras d’intermédiaires, notamment connus de la Françafrique et du Moyen-Orient, plus douteux les uns que les autres. En reconstituant le parcours d’Alexandre Benalla depuis l’été, Libération révèle, notamment, l’existence d’un nouveau personnage trouble : le Syrien Mohamad Izzat Khatab, sur qui Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, a ouvert une enquête en 2018.

Août 2018 : l’escapade marocaine chez Vincent Miclet
En pleine folie médiatique, Benalla commence par s’accorder quelques jours de répit chez Vincent Miclet, comme l’a raconté le Monde. Très en cour sous la présidence de Jacques Chirac, via les «messieurs Afrique» de l’Elysée (Michel de Bonnecorse) et du Quai d’Orsay (Bruno Joubert), cet homme d’affaires ayant fait fortune dans l’agro-alimentaire en Angola a vu son étoile pâlir sous Hollande, puis sous Macron. «Oui, Miclet avait besoin d’un petit téléphoniste comme Benalla pour ouvrir des portes à l’Elysée», glisse un proche de l’homme d’affaires. Alexandre Benalla admet lui avoir organisé «deux ou trois rendez-vous», du temps où il officiait auprès de Macron - mais «sans la moindre contrepartie financière», tient-il à préciser à Libération. Dès lors, quand Vincent Miclet s’empresse de l’héberger dans son splendide palais de Marrakech en août dernier, il faudrait n’y voir qu’un amical renvoi d’ascenseur. «Accueillir Benalla si vite au Maroc, c’est signifier aux dirigeants africains "j’ai mes entrées à l’Elysée !" grince toutefois un ancien proche de Miclet. C’est toujours bon pour un mec comme ça de se faire miroiter.» Surtout que ce dernier a des démélés avec la justice angolaise, qui le suspecte d’avoir détourné plusieurs centaines de millions d’euros. En bon intermédiaire, Alexandre Benalla met en contact pour affaires son ami Miclet avec un autre personnage aussi trouble que fortuné, le Syrien Mohamad Izzat Khatab.

Septembre : le séjour chez Mohamad Izzat Khatab
Après ses quelques jours de repos sous le soleil marocain, Benalla reprend ses quartiers à Paris, au coeur du «triangle d’or». Selon nos informations, il a notamment passé plusieurs semaines chez un sulfureux homme d’affaires syrien, Mohamad Izzat Khatab, avec qui il est apparu très proche ces derniers mois. Une information démentie par l’entourage de Benalla, qui assure qu’il n’y a passé qu’une seule nuit avec sa femme et son fils. Libération dispose d’un selfie qui immortalise la complicité entre les deux hommes. Un cliché pris en septembre dernier dans l’appartement principal d’Izzat Khatab, situé Place de l’Alma (XVIe arrondissement), juste en face de la Seine. Tout sourire, Alexandre Benalla, polo rose sur les épaules et lunettes rondes sur le nez, sort tout juste de son audition devant la commission d’enquête du Sénat.

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L’histoire qui lie les deux hommes commence en 2012. A l’époque, Alexandre Benalla est au service d’ordre du Parti socialiste. Souvent, lors des rassemblements publics, il remarque cet élégant mais insistant homme d’affaires au crâne luisant qui tente par tous les moyens d’être sur la photo. L’obsession d’Izzat Khatab est alors claire : tisser un relationnel qui lui permettra de se valoriser en prétendant faire partie de l’entourage de François Hollande, grand favori des sondages.

Six ans plus tard, lorsque Benalla se fait éjecter de l’Elysée, Izzat Khatab s’empresse de revenir à la charge. Introduit par un ami photographe, il donne rencard à Benalla au Fouquet’s. Selon nos informations, le Syrien fait alors miroiter au jeune chômeur un emploi à 25 000 euros mensuels. Surtout, il l’invite à occuper l’un des nombreux biens dont il dispose, niché sur la prestigieuse avenue Montaigne. Désormais au chaud, l’ancien garde du corps va s’atteler à bâtir sa nouvelle carrière, lui qui dit désormais travailler dans le «consulting international».

Septembre : la rencontre avec Alexandre Djouhri
Quand Libé avait révélé leur rencontre du 5 septembre dans un hôtel londonien, Alexandre Benalla avait démenti vigoureusement en nous traitant par texto de «pire de ce qu’a produit l’humanité». Trois mois plus tard, les deux hommes assument finalement plusieurs rencontres. Interrogé par Libération, Alexandre Djouhri admet avoir vu son cadet. Mais pas pour lui ouvrir les portes du business en Afrique ou au Moyen-Orient, étant peu soucieux de partager son carnet d’adresse : «Il a 26 ans, j’en ai 60. Le garçon est sympa, poli. Mais ouvrir des portes à un gamin que je ne connais pas, jamais de la vie ! Soyons sérieux», précise-t-il à Libération. Célèbre intermédiaire de la sarkozie aujourd’hui assigné à résidence à Londres, Djouhri fait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par la justice française à son homologue britannique dans le cadre de l’enquête sur le financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Benalla et Djouhri assurent finalement s’être rencontrés, une première fois à Londres, dans un restaurant japonais, le Zuma. Une rencontre fortuite, à les entendre. «Au bar», selon Djouhri. Les services de renseignement britannique ont depuis confirmé à leurs homologues français au moins une autre rencontre dans un pub. Les deux hommes ont alors découvert qu’ils avaient une bonne connaissance commune : l’ancien journaliste Charles Villeneuve. L’automne dernier, il s’est lui aussi mis en tête de prendre Alexandre Benalla en main, et surtout de le faire savoir au microcosme politico-financier. C’est ainsi que Charles Villeneuve l’a ostensiblement trimballé chez Laurent, le restaurant du CAC 40, le Stresa, lieu de passage des stars ou à l’Avenue, cantine de l’ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini. Largement de quoi alimenter le spectre d’un complot antimacroniste diligenté par ce qui reste de la sarkozie.

Novembre : un contrat pour une entreprise de sécurité privée
Benalla a gardé un pied dans son domaine de prédilection. Comme l’a révélé le Canard enchaîné, son compte bancaire a été crédité en novembre de 12 000 euros, correspondant à un virement d’une toute jeune société dénommée France Close Protection. Selon nos informations, cette structure montée très récemment est domiciliée à la même adresse que Mars, la boîte de Vincent Crase, son ami et compagnon d’infortune du 1er mai. L’entreprise est dirigée par une connaissance de Benalla, Yoann P., ancien militaire de 44 ans. Passé notamment par le Tchad et la Centrafrique, ce dernier affiche sur son CV une vingtaine d’années d’état de service comme commando parachutiste. Lancée avec un capital social de 100 euros, France Close Protection révèle par ailleurs une autre étrangeté : son unique actionnaire est un homme de 18 ans, majeur depuis seulement quelques mois. Pour préciser la nature de cette prestation, l’entourage d’Alexandre Benalla fait valoir «une mission de conseil à l’international».

Self-made-man, Benalla avait déjà tissé des liens dans le milieu de la sécurité privée bien avant de se mettre au service de Macron. Entre 2013 et 2015, il participe, au lancement d’une éphémère filiale marocaine de la société de sécurité Velours. C’est aussi à cette période que le jeune homme intègre l’équipe chargée de la sécurisation des visites parisiennes du futur prince d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane. Dès l’âge de 24 ans, il est par ailleurs initié à la franc-maçonnerie via une branche marocaine de la Grande Loge nationale française, bien plus implantée dans la Françafrique que son homologue et concurrent du Grand Orient. L’international lui sourit encore, quand quelques mois plus tard, Benalla poursuit sa carrière en Allemagne, à Munich, comme garde du corps et conseiller du président de l’Office européen des brevets. «J’ai voyagé, rencontré des gens», éludera-t-il devant la commission d’enquête du Sénat.

Décembre : la virée tchadienne avec Philippe Hababou Solomon
Ce controversé intermédiaire d’origine israélienne, condamné en France mais très en cours dans certains pays arabo-musulmans, a pris en charge l’ancien conseiller de Macron. Il l’a notamment fait voyager au Tchad comme l’a révélé le Monde. Leur rencontre s’est effectuée via un ami commun, autre autodidacte devenu courtier renommé sur la place financière. Face à la polémique sur leurs pérégrinations communes au Tchad, au Cameroun ou au Congo-Brazzaville, Philippe Hababou Solomon s’en est expliqué à Libé : «J’ai rencontré ce jeune homme brillant à Paris. J’ai compris pourquoi Macron l’avait recruté… Je ne l’emploie pas, je ne le rémunère pas, mais j’ai seulement détecté un potentiel en lui.»

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Mais pourquoi diable le trimbaler partout en Afrique alors qu’il le connaît si peu, si ce n’est pour son influence réelle ou supposée ou pour se faire mousser ? «Je n’ai pas besoin de lui pour ouvrir des portes. Il ne m’est pas utile, alors que je lui suis utile.» Un rôle de simple mécène, à l’entendre, qui lui permet toutefois de dresser la psychologie de son jeune poulain : «Il a un dévouement, une adoration excessive vis à vis du président. Il voit des complots partout, la technocratie contre le peuple. C’est un animal blessé, du coup je ne comprends pas l’attitude de l’Elysée : ils connaissent les qualités et les défauts de ce garçon impulsif. Dès lors, pourquoi le menacer, l’acculer, ils poussent Benalla à la faute alors qu’ils savent qu’il peut être dangereux.»

Renaud Lecadre , Emmanuel Fansten , Willy Le Devin , Ismaël Halissat

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