Un ou deux jours après le début des sanctions américaines contre l'horrible Iran pour son programme nucléaire, la gentille Arabie saoudite - qui avec le Qatar et la Turquie finance les beaux groupes terroristes sunnites, la belle islamisation salafiste de l'Europe et le joli génocide contre les rebelles chiites au Yémen - se lance dans le nucléaire.
Grâce à notre moteur
de recherche, cherchez vos aïeux parmi plus d’un million de soldats tués. Les
bases de données permettant de connaître le détail des parcours des soldats de
la Première Guerre mondiale sont nombreuses, mais rarement ouvertes (lire
ci-dessous). Elles permettent pourtant de raconter l’histoire d’une façon
inattendue. A l’heure de célébrer les […]
Le gouvernement de
Donald Trump a fortement restreint jeudi les conditions de demande d’asile pour
les migrants, en interdisant aux personnes ayant traversé illégalement la
frontière depuis le Mexique de pouvoir déposer une demande d’asile.
Abdelali Harrous, un
Drouais de 33 ans, ne fait dans la demi-mesure. Un policier qui rentrait
tranquillement chez lui, au volant de sa voiture, après son service, le
7 octobre 2016, aperçoit un véhicule, dont le conducteur ne semblait
n’avoir qu’une très vague idée du code la route sur la nationale 12, à hauteur
de Saint-Rémy-sur-Avre. (…) […]
Mosaïque a appris
qu’un Tunisien originaire du gouvernorat de l’Ariana a commis un meurtre, hier
mercredi 7 novembre, à Marseille, au sud de la France. Le meurtrier,
actuellement en fuite avait en effet poignardé son compatriote originaire de
Mornaguia au niveau du cou suite à un désaccord, lui causant la mort. Mosaique
FM
Onze ressortissants kurdes, âgés de 21 à 52 ans, ont été
jugés ce jeudi 8 novembre par la chambre des comparutions immédiates pour des
faits de rébellion et violence pour l’un d’eux ayant lancé un projectile vers
un motard de la police. Le 6 novembre, en marge d’une manifestation pacifiste
aux abords du Conseil de […]
Un ressortissant albanais de 28 ans était jugé ce jeudi 8
novembre par le tribunal correctionnel de Laval pour une cinquantaine de
cambriolages en Pays de la Loire et en Bretagne, l’an dernier. Ce « serial
voleur » a commis tous ces forfaits de nuit et en présences des
propriétaires des maisons. (…) France Bleu
Le président américain conserve une mauvaise image auprès
d’une majorité de Français (65%) mais les opinions défavorables à son encontre
ont chuté de 16 points en un an, selon un sondage réalisé au lendemain des
«midterms» par Odoxa et Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo. Donald
Trump n’est pas passé de l’ombre à la […]
Le 88e congrès des Départements de France se tient à Rennes.
Parmi les problématiques abordées, celle des Mineurs non accompagnés (MNA). Au
titre de l’aide sociale à l’enfance, beaucoup de collectivités doivent
s’occuper des jeunes migrants. Leur nombre explose, le coût de leur prise en
charge aussi. (…) 70 % viennent d’Afrique Derrière ces trois lettres, […]
Beyoncé se voit clasher de toute part par de nombreux fans.
Après les élections américaines, elle n’aurait pas respecté se propres
convictions et ses fans le lui rappellent. En effet les élections de mi-mandat
aux Etats-Unis viennent de se dérouler. Le camp démocrate opposé à la politique
de Trump vient de remporter la majorité à […]
Les élus s’alarment du nombre croissant d’enfants non
accompagnés à prendre en charge, sans compter le coût financier important.
Selon les projections, les départements auront enregistré 40.000 accueils de
mineurs non accompagnés fin 2018, contre 25.000 en 2017 et 13.000 en 2016. Le
problème crucial des mineurs non accompagnés (MNA) s’est imposé dans la
discussion […]
La « xénophobie » est en hausse en Allemagne, en
particulier dans les régions de l’Est, selon une nouvelle étude. Plus d’un
Allemand sur trois estime que les étrangers ne viennent en Allemagne que pour
exploiter l’Etat-providence, selon une étude sur les attitudes autoritaires en
Allemagne. Près d’une personne sur deux en Allemagne de l’Est pense que […]
Sur Europe 1, l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard
Collomb a renouvelé ses avertissements à Macron au sujet des «quartiers
ghettoïsés». Il a jugé que la France était «au pied du mur» et qu’il «faudra
prendre des mesures conséquentes» pour en finir avec l’insécurité dans certains
quartiers. « On a laissé certains quartiers se ghettoïser, la situation
[…]
Compter les prénoms présents sur les monuments aux morts de
la Grande guerre permet de dresser un portrait inattendu des morts pour la
France. A l’heure de célébrer les disparus de la Grande guerre, Le Parisien
s’est plongé dans la base de données Mémorial Genweb pour mieux connaître ces
soldats tombés pour la France à […]
Un peu après minuit, des policiers de Kozina ont arrêté une
voiture privée. Le chauffeur les a ignorés et a continué. La patrouille l’a
poursuivie et la voiture immatriculée en France a accéléré jusqu’à l’autoroute
en direction de Ljubljana. Le véhicule a capoté à Senožeče et a fini sur le
toit. Il y avait huit […]
Une bagarre vire au drame à Uccle: un homme poignardé parce
qu’il buvait une canette de bière dans la rue! Fatih O. a comparu ce lundi
devant le tribunal correctionnel de Bruxelles pour une tentative de meurtre
perpétrée le 15 août dernier dans le quartier Vanderkindere à Uccle. Cet homme
risque sept ans de prison […]
Le Sénat italien a voté mercredi 7 novembre la confiance sur
un décret-loi très controversé concernant la sécurité et l’immigration, voulu
par Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite). Le gouvernement
populiste italien a remporté ce vote avec 163 oui, 59 non et 19 abstentions,
dont celles de cinq sénateurs du Mouvement 5 étoiles […]
Washington – Une organisation d’extrême-gauche
« antifasciste » a posté la vidéo d’un groupe qui a scandé des
menaces devant le domicile du journaliste Tucker Carlson, pro-Trump et
travaillant à Fox News : « Tucker Carlson, nous allons nous battre. On
sait où tu dors la nuit. » Le groupe a déclaré : « Chaque soir, vous
nous rappelez que […]
Le tireur a été identifié comme étant Ian David Long.
Il a ouvert le feu ce mercredi soir au Borderline Bar & Grill, dans la
banlieue de Thousand Oaks, en Californie, faisant 12 morts. Le shérif Geoff
Dean, du comté de Ventura, a déclaré jeudi matin que Long était le tireur. Long
était un […]
Les démocrates ont rallié toutes les forces progressistes du
pays. Seuls les Blancs angoissés par une invasion imaginaire se réfugient dans
le trumpisme. Ce que l’on appelle le populisme ou encore le nationalisme
ethnique n’est pas un mouvement idéologique, mais une réaction tribale. Les
récentes élections aux États-Unis le démontrent amplement. Donald Trump et,
d’une […]
La nouvelle route des migrants passe par le Pays basque et
les centres d’hébergement des alentours de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) sont
saturés. France 2, 7/11/2018
Deux ans après le contentieux né de son ouverture, le lieu
de prière de l’association cultuelle et culturelle Institut Niçois En-Nour, a
fait reparler de lui ce jeudi au conseil d’Etat. À sa demande. On se souvient
que durant l’été 2016, Christian Estrosi, qui était à l’époque premier adjoint
de la ville de Nice, avait […]
Le Parti populaire européen (PPE) a élu Manfred Weber comme
sa tête de liste pour les élections européennes de 2019. L’eurodéputé allemand,
issu de la CSU bavaroise, a été élu largement ce jeudi face au Finlandais
Alexander Stubb dans un vote interne lors du congrès à Helsinki.
Hommage à
Pétain : «Le vrai héros de cette guerre, c'est le Poilu dans sa tranchée»
INTERVIEW - Emmanuel Macron a jugé «légitime» mercredi de
rendre hommage, entre autres, au maréchal Pétain samedi à Paris, provoquant une
polémique. L'historien Jean-Yves Le Naour, spécialiste de la Première Guerre
mondiale, revient pour le Figaro sur le rôle joué par le général lors de la
Première guerre mondiale.
Au quatrième jour d'une longue «itinérance mémorielle»,
Emmanuel Macron a justifié lors d'un déplacement dans les Ardennes, à
Charleville-Mézières, l'hommage qui sera rendu samedi à Philippe Pétain,
comme sept autres maréchaux de la Grande guerre. Celui qui a été frappé
d'indignité nationale en 1945 pour avoir collaboré avec le régime nazi sera
célébré lors d'une cérémonie aux Invalides.
» LIRE AUSSI - Macron
crée la polémique en justifiant l'hommage à Pétain
Ces déclarations ont valu au locataire de l'Élysée de vives
critiques sur les réseaux sociaux. Le Crif s'est dit «choqué» par les propos du chef de l'État.,
quand Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont dénoncé un hommage prévu pour un
«traître» et un «antisémite». Philippe Pétain a-t-il été un «grand soldat»
comme l'a déclaré Emmanuel Macron? Lui rendre hommage est-il légitime? Éléments
de réponses avec l'historien Jean-Yves Le Naour, spécialiste de la Première
Guerre mondiale.
LE FIGARO. - Philippe Pétain était-il un «grand soldat»
de la Première Guerre mondiale, comme l'a assuré Emmanuel Macron?
«Incontestablement, [Pétain] a fait partie des grands
chefs de la guerre de 14-18. Sur le plan stratégique, il a eu raison»
Jean-Yves Le Naour, historien spécialiste de la première
Guerre mondiale
Jean-Yves LE NAOUR. - Incontestablement, il a
fait partie des grands chefs de la guerre de 14-18. Mais ça n'a pas été le cas
au début, car il était un simple colonel qui devait partir à la retraite. C'est
à partir de 1916 qu'il s'est distingué. Longtemps, sur le plan stratégique,
Philippe Pétain a eu raison contre le haut commandement. Il voulait adopter une
ligne défensive, quand le haut commandement ne jurait que par l'offensive. Il a
ensuite imposé une défense élastique dans l'armée lorsqu'il était général en
chef. Il a eu du mal à imposer cette tactique car, en France, la ligne était de
défendre le moindre mètre carré de territoire. Sur le plan stratégique, il a eu
raison.
Pourtant, pendant le conflit, Pétain avait une attitude
très défaitiste...
En effet, Philippe Pétain était un chef très pessimiste en
1918. Lorsqu'il a y eu la paix entre l'Allemagne et la Russie, les généraux
savaient que les Allemands allaient ramener leurs forces, être en supériorité
matérielle et numérique. Quant aux Américains, la France ne pourrait pas
compter sur eux avant 1919. En décembre 1917, Pétain a dit à Clemenceau qu'il
conviendrait d'examiner s'il n'était pas plus intelligent de négocier avec les
ennemis. Or, quand les Allemands ont attaqué en mars 1918, ils ont employé une
nouvelle méthode stratégique. Ils se sont dirigés vers Amiens, à la jointure
des fronts français et anglais.
Les Anglais auraient donc eu tendance à remonter pour
protéger leurs ports, vers la Manche, quand les Français se replieraient sur
Paris. Si les Allemands arrivaient à prendre Amiens, la victoire était à portée
de main. En mars 1918, devant Clemenceau, Pétain a annoncé que la situation
était dramatique, que les Allemands avaient gagné la guerre et battraient la
France. En sortant de cette entrevue, Clemenceau a dit qu'il fallait avoir le
cœur bien accroché. Finalement, le Tigre a nommé le général
Foch au-dessus de Pétain. Foch était considéré comme un fou mais Clemenceau a
dit à ce moment-là que l'homme qu'était Pétain allait nous faire perdre et que
le fou allait nous sauver.
La France doit-elle la victoire en 14-18 au maréchal
Pétain, comme l'a dit Emmanuel Macron?
On ne gagne pas la guerre en restant derrière la
ligne Maginot. Il faut, à un moment donné, sortir de sa défense. En
1918, alors que le général Nivelle était persuadé de la gagner dans trois mois,
Philippe Pétain avait compris que les combats allaient durer. Il a donc fait
appliquer les permissions qui étaient inscrites dans la loi mais jamais
respectées. Il a organisé des cantonnements, des baraquements, pour mettre les
soldats à l'abri. Les hommes lisaient la presse et se sont sentis écoutés. Le
25 février, il a été nommé à la défense de Verdun par le maréchal Joffre.
Rapidement, de nombreux articles louangeurs sont parus sur lui. Joffre agaçait
les politiques pour ses erreurs passées et il fallait le remplacer. Quant
au général Nivelle, il avait été discrédité après sa défaite sur le chemin des
Dames. On a donc monté Pétain, qui a été sous les projecteurs et très
populaire. Toutefois, la bataille de Verdun ne demandait pas de stratégie. Il
n'y avait rien à penser, il fallait simplement alimenter en hommes. Le mythe de
Pétain reste donc très politique et très instrumentalisé par la propagande.
Emmanuel Macron a-t-il raison de lui rendre hommage?
«Le vrai héros de cette guerre, c'est le Poilu dans sa
tranchée, qui subit mais qui, par devoir, sort de cette tranchée pour défendre
sa patrie»
Jean-Yves Le Naour, historien spécialiste de la première
Guerre mondiale
Je pense qu'une erreur a été commise. L'Élysée aurait dû
faire un peu plus attention à son programme. Je comprends que les militaires
veuillent faire un hommage aux maréchaux pour glorifier le commandement, mais
cela ne me semble peut-être pas légitime. Il faut commémorer et non pas
glorifier cette boucherie de 14-18. On ne doit pas être fier de ce grand
massacre. Ces chefs de l'armée ont fait plus de 1,4 million de morts. Leur
stratégie a été mal conçue dès le début.
Le vrai héros de cette guerre, c'est le Poilu dans sa tranchée, qui subit mais qui, par devoir, sort de cette tranchée pour défendre sa patrie. Le héros, c'est le «soldat inconnu», l'anonyme.
Le vrai héros de cette guerre, c'est le Poilu dans sa tranchée, qui subit mais qui, par devoir, sort de cette tranchée pour défendre sa patrie. Le héros, c'est le «soldat inconnu», l'anonyme.
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CONTRE-POINT - Le chef de l'État a déclaré que le maréchal
Pétain avait été «durant la Première Guerre mondiale, un grand soldat», avant
de conduire «des choix funestes» durant la Seconde. Le président ne fait que
décrire l'Histoire, dans la lignée de ses prédécesseurs.
Une polémique de plus. Déplacée et grotesque
celle-là. Autant Emmanuel Macron a parfois joué avec le feu avec des formules
maladroites («pognon de dingue», ceux qui «foutent le bordel», un travail «en
traversant la rue»…), autant ses mots à Charleville-Mézières sur le maréchal
Pétain relèvent du constat historique le plus évident.
Que des réactions indignées aient aussitôt surgi, à
commencer par celle de Jean-Luc Mélenchon, relève soit de l'ignorance de ce
qu'a dit le président - jusqu'à prétendre qu'il «réhabilitait» l'homme de
Vichy -, soit de la mauvaise foi, soit du primat de l'idéologie sur
l'Histoire.
Qu'a dit Macron? Que Pétain avait été «durant la Première
Guerre mondiale, aussi un grand soldat» avant de conduire «des choix funestes»
durant la Seconde. Il n'a pas dit que son attitude durant la Première Guerre
excusait celle durant la Seconde, ni même que ces deux moments s'équilibraient.
Mais que son rôle à Verdun rendait «légitime» qu'il soit associé aux sept
autres maréchaux de France ayant été distingués à l'issue de la Grande Guerre.
Ce faisant, l'actuel président de la République est dans la
plus stricte continuité de ses prédécesseurs. «Si, en l'extrême hiver de sa
vie, l'usure de l'âge mena le maréchal Pétain à des défaillances condamnables,
la gloire qu'il acquit à Verdun et qu'il garda en conduisant l'armée française
à la victoire ne saurait être contestée ni méconnue par la patrie», disait en
1966 à Douaumont de Gaulle lui-même, à qui l'on ne pouvait donner de leçon de
vertu historique.
Condamner l'attitude de Pétain face à l'Allemagne va
suffisamment de soi pour qu'il n'y ait pas besoin d'effacer d'autres pages de
son histoire
Même double conseil de Mitterrand de n'oublier en Pétain «ni
la gloire de Verdun, ni la honte de 42». «On ne pourra jamais arracher les
pages dans lesquelles est écrite l'histoire de la plus grande bataille que la
France ait connue et gagnée», insistait-il. Bienveillance de celui qui avait
été décoré de la francisque? Pourtant, même Jacques Chirac, le plus implacable
des présidents envers l'homme de la collaboration et qui avait suspendu la
tradition présidentielle de fleurir sa tombe à l'île d'Yeu, estimait: «Un homme
a su prendre les décisions qui conduiront à la victoire. Il restera comme le
vainqueur de Verdun. Cet homme, c'est Philippe Pétain. Hélas! En
juin 1940, le même homme, parvenu à l'hiver de sa vie, couvrira de sa
gloire le choix funeste de l'armistice, et le déshonneur de la collaboration.»
Cette constance des présidents suffit à prouver que Macron
n'opère aucune transgression. Condamner l'attitude de Pétain face à l'Allemagne
va suffisamment de soi pour qu'il n'y ait pas besoin d'effacer d'autres pages
de son histoire. Comme le souligne l'historien Henry Rousso, c'est bien parce
que Pétain a été «un grand soldat» en 18 qu'il a été rappelé en 40 et a pu
«jouer un rôle funeste».
Cette polémique recèle au moins un avantage et une leçon
pour Macron. L'avantage, c'est qu'elle fait tomber le procès en déni de la dimension militaire de la
victoire de 1918. La leçon, c'est qu'il est toujours néfaste,
inutile et périlleux de tordre l'Histoire ou de la faire passer sous les
fourches caudines d'arrière-pensées idéologiques. Que ce soit Verdun, 40… ou
l'entre-deux-guerres.
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Macron
crée la polémique en justifiant l'hommage à Pétain
LE SCAN POLITIQUE - Au quatrième jour de son «itinérance
mémorielle», le président a balayé les critiques sur la cérémonie dédiée aux
chefs militaires qui aura lieu samedi aux Invalides. Selon lui, Pétain a été
«pendant la Première guerre mondiale un grand soldat», même s'il a «conduit des
choix funestes» par la suite.
De notre envoyé spécial à Charleville-Mézières (Ardennes)
«J'ai toujours regardé l'Histoire de notre pays en face». En
déplacement à Charleville-Mézières (Ardennes) pour le quatrième jour de
son «itinérance mémorielle», Emmanuel Macron s'est expliqué sur
l'hommage qui sera rendu aux chefs militaires, dont le maréchal Pétain, samedi
aux Invalides. «Il est tout à fait légitime que nous rendions hommage aux
maréchaux, qui ont (eux) aussi conduit l'armée à la victoire. Et cet hommage
(sera) rendu, comme il l'est d'ailleurs chaque année par l'armée française», a
d'abord souligné le président.
Alors qu'il sera à Compiègne (Oise) samedi, le jour de la
cérémonie, Emmanuel Macron a confirmé qu'il serait représenté aux Invalides par
son chef d'état major particulier. «Je ne fais aucun raccourci mais je
n'occulte aucune page de l'Histoire. Et le maréchal Pétain a été, pendant la Première Guerre
mondiale, aussi un grand soldat. Voilà. C'est une réalité de notre
pays», a-t-il commenté. Il a ensuite repris un argumentaire qui lui est cher
pour justifier cette sortie, expliquant que «la vie politique, comme l'humaine
nature, sont parfois plus complexes que ce qu'on voudrait croire».
«Je me suis toujours opposé au défaitisme français»
Gaulliste convaincu et revendiqué, Emmanuel Macron a affirmé
qu'«on peut avoir été un grand soldat à la Première Guerre mondiale, et avoir
conduit à des choix funestes durant la Deuxième». «Mon rôle n'est pas de
comprendre que ça choque ou de commenter les gens, mon rôle est d'essayer
d'expliquer et de porter des convictions», s'est-il défendu. «Je reconnais la
part que les maréchaux ont joué et que notre armée a joué dans la victoire
française», a-t-il ajouté, alors que plusieurs voix se sont élevées pour critiquer la faible
dimension militaire des commémorations du Centenaire de
l'Armistice.
«Nous sommes en train de célébrer le Centenaire. Le
Centenaire de la victoire. Et de la paix. La victoire d'une nation combattante
- c'est pour ça que j'ai voulu que les Poilus et “ceux de 14” rentrent au
Panthéon. Mais c'est aussi la victoire d'une armée française et de ses
maréchaux. Et donc il est normal de les célébrer, et de permettre à l'armée
française de le faire», a-t-il martelé. Avant de conclure: «Je me suis toujours
opposé au défaitisme français lorsqu'il a pu exister, ou à la complaisance avec
toute idéologie. Vous ne pouvez pas me reprocher à moi d'avoir été ambigu sur
ce point, j'ai toujours été absolu dans ce combat».
François Hollande s'indigne
L'hommage d'Emmanuel Macron à l'action militaire de Pétain
pendant la Première Guerre a suscité plusieurs réactions indignées. À commencer
par celle de l'ancien président de la République François Hollande: «L'Histoire
n'isole pas une étape, même glorieuse d'un parcours militaire. Elle juge
l'immense et indigne responsabilité d'un maréchal qui a délibérément couvert de
son nom et de son prestige, la trahison, la collaboration et la déportation de
milliers de juifs de France» a-t-il déclaré sur Twitter.
Plus tôt dans la journée, le président du Crif Francis
Kalifat s'était également idigné de la prise de position d'Emmanuel Macron: «La
seule chose que je veux retenir de Pétain c'est qu'en 1945 il a été frappé
d'indignité nationale ce qui le rend inéligible à un quelconque hommage»,
a-t-il réagi, également sur Twitter.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon ont
immédiatement dénoncé les propos d'Emmanuel Macron.
«La volonté d'Emmanuel Macron de célébrer Petain aux
Invalides est une insulte à la mémoire de nos héros français, citoyens,
résistants et militaires,aux familles juives déportées de la seconde guerre
mondiale», a pour sa part réagi le député PS Luc Carvounas.
Griveaux défend l'hommage, puis se rétracte
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a
d'abord dénoncé une «mauvaise polémique», appelant à ne pas faire de
«raccourcis douteux». Avant de citer un phrase du Général de Gaulle sur Pétain
selon lequel «sa gloire à Verdun ne saurait être contestée ni méconnue par la
Patrie». À l'Assemblée nationale, et sans citer Philippe Pétain, Edouard
Philippe a évoqué l'«exercice difficile, paradoxal» de «penser en même temps à
ceux qui ont été glorieux et à ceux qui ensuite ne se sont pas montrés à la
hauteur des enjeux de l'Histoire». Plus tard, Benjamin Grievaux a de nouveau
réagit en postant un texte sur Facebook, assurant qu'«aucun hommage ne sera
rendu à Pétain samedi, [...], frappé d'indignité nationale pour avoir collaboré
avec la barbarie nazie de façon odieuse et criminelle.».
En fin de journée, Emmanuel Macron a lui-même repris la
parole pour justifier ses propos. «Le maréchal Pétain, quand il a dirigé la
France pendant la Deuxième guerre mondiale, a été complice de crimes profonds
qui ont été reconnus, et la responsabilité de l'État français a été reconnue.
Je l'ai dit, j'ai été très clair sur ce point. (...) Je ne pardonne rien, mais
je ne gomme rien de notre histoire», a déclaré le chef de l'État dans l'Aisne.
Pétain,
«grand soldat» : Macron rejoint de Gaulle, Mitterrand, Chirac et Sarkozy
LE SCAN POLITIQUE - En qualifiant le maréchal Pétain de
«grand soldat» pendant la Première guerre mondiale, le chef de l'État s'est
attiré les critiques d'une partie de la gauche. Pourtant, en ajoutant qu'il a
«conduit à des choix funestes» pendant la Seconde guerre, il s'inscrit dans les
pas de ses prédécesseurs.
Le maréchal? Quel maréchal? Le héros de Verdun, en 1916? Ou
le chef du gouvernement collaborationniste de Vichy, signataire du statut des
juifs d'octobre 1940? Emmanuel Macron a refusé de choisir, mardi, en convoquant
les deux dimensions de l'homme. «Le maréchal Pétain a été pendant la Première
Guerre mondiale un grand soldat», même s'il a «conduit à des choix funestes
pendant la Seconde», a déclaré le président de la République à
Charleville-Mézières (Ardennes), l'une des étapes du périple mémoriel
qui le conduira jusqu'à Paris, dimanche, cent ans après la fin de la Grande
Guerre. Entendre le fossoyeur de la IIIème République, en 1940, qualifié de
«grand soldat», a horripilé une partie des responsables politiques de gauche, à
l'image de Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, le président de la République tient là
un discours semblable à ceux de ses prédécesseurs.
De Gaulle: «Gloire» de Pétain malgré des «défaillances
condamnables»
Le général de Gaulle, chef de la France libre, n'a cessé de
dénoncer pendant la Seconde Guerre mondiale ce qui reste à ses yeux l'erreur
fondamentale de Pétain: l'armistice de 1940, c'est-à-dire «l'acceptation de la
défaite et de la servitude». Malgré ce désaccord irréductible entre les deux
hommes, de Gaulle ne négligera pas, une fois à l'Élysée, les faits d'armes du
maréchal qu'il avait rejoint en 1912 au sein du 33e régiment d'Arras, pendant
la Grande Guerre.
«Si, par malheur, en d'autres temps, en l'extrême hiver de
sa vie, au milieu d'évènements excessifs, l'usure de l'âge mena le maréchal
Pétain à des défaillances condamnables, la gloire qu'il acquit à Verdun, qu'il
avait acquise à Verdun vingt-cinq ans auparavant, et qu'il garda en conduisant
ensuite l'armée française à la victoire, ne saurait être contestée ni méconnue
par la patrie», déclare-t-il le 29 mai 1966 à Douaumont, à l'occasion du 50e
anniversaire de la bataille de Verdun. Le 10 novembre 1968, cinquante ans après
1918, il fait déposer une gerbe sur la tombe de tous les généraux vainqueurs de
la Grande Guerre, dont celle de Pétain, sur l'île d'Yeu, où le maréchal a fini
sa vie en 1951.
Mitterrand: «La gloire de Verdun» et «la honte de 1942»
Le président socialiste François Mitterrand est le seul à
avoir fait fleurir la sépulture de Philippe Pétain chaque 11 novembre, à partir
de 1987 à 1992. «Nous sommes là devant un cas typique des contradictions de l'Histoire
qui nous place à notre tour dans des contradictions qui ne sont pas vraiment
supportables», explique-t-il
le 22 novembre 1992 sur Radio J, interrogé sur le sujet après les
révélations de la presse. «La gloire de Verdun, la gloire payée par beaucoup de
sang et de drames, ne peut pas être oubliée, ni les anciens combattants, et
d'autre part la honte de 1942 ne peut pas l'être davantage. Voilà une
contradiction fondamentale.»
Cette dualité fait écho aux deux engagements de François
Mitterrand, vichyssois puis résistant, pendant la Seconde Guerre mondiale. En
1942, après plus d'un an passé dans un camp de prisonniers en Allemagne, il a
servi comme contractuel dans les services de prisonniers de l'administration de
Vichy. C'est à ce titre qu'il a reçu la francisque, une distinction du régime.
«Quand Pétain est arrivé au pouvoir, je pensais comme presque tout le monde
qu'il pouvait protéger la France», a-t-il écrit dans ses Mémoires
interrompus, publiés après ses deux septennats. «On avait le sentiment
qu'il était antiallemand. C'était un vieillard d'allure magnifique. Verdun,
dont le souvenir était proche, lui conférait une aura incroyable.» Mais au
printemps 1943, le jeune François Mitterrand rompt avec Vichy et s'engage dans
la Résistance clandestine.
Chirac: le «vainqueur de Verdun» a fait «le choix funeste
de l'armistice»
À son arrivée à l'Élysée, en 1995, Jacques Chirac refuse de
faire déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du Pétain. Sans pour autant
passer sous silence le rôle du maréchal pendant la Grande Guerre. «Un homme a
su prendre les décisions qui conduiront à la victoire. Il restera comme le
vainqueur de Verdun. Cet homme, c'est Philippe Pétain», affirme-t-il dans son discours du 25 juin 2006,
prononcé pour le 90e anniversaire de la bataille de Verdun. «Hélas, en juin
1940, le même homme, parvenu à l'hiver de sa vie, couvrira de sa gloire le
choix funeste de l'armistice et le déshonneur de la collaboration.»
Jacques Chirac et sa ministre de la Défense Michèle
Alliot-Marie, le 25 juin 2006 à Verdun (Meuse) - Crédits photo : FRANCOIS
NASCIMBENI/AFP
Sarkozy: «Couvert de gloire à Verdun» et «de honte à
Vichy»
Au détour d'une phrase, le président Nicolas Sarkozy a
conjugué les deux aspects de la trajectoire de Philippe Pétain, lors du 66e
anniversaire de la victoire du 8 mai 1945. «Le 10 juillet, une assemblée
parlementaire confiait les pleins pouvoirs à un vieux maréchal qui s'était
couvert de gloire à Verdun et qui allait se couvrir de honte à Vichy», a-t-il
déclaré à Port-Louis, le 8 mai 2011. Avant de qualifier cette décision
de «forfaiture». Cinq ans après, François Hollande a commémoré les cent ans de
la bataille de Verdun, sans jamais citer dans
son allocution le nom du maréchal.
Nicolas Sarkozy à Port-Louis (Morbihan), le 8 mai
2011.
» À VOIR AUSSI - Macron: «Pétain a été un grand soldat pendant la Première Guerre mondiale» - Crédits photo : FRED TANNEAU/AFP
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Macron
: «Pétain a été un grand soldat pendant la Première Guerre mondiale» -
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La rédaction vous conseille :
Le Crif
«choqué» par les propos de Macron sur Pétain
Le Conseil représentatif des institutions juives de France
(Crif) s'est dit "choqué" aujourd'hui par les propos du président
Emmanuel Macron qui a jugé "légitime" de rendre hommage samedi aux
Invalides à Philippe Pétain, "grand soldat" pendant la Première
Guerre mondiale. "La seule chose que nous retiendrons de Pétain, c'est
qu'il a été, au nom du Peuple français, frappé d'indignité nationale lors de
son procès en juillet 1945", a déclaré le président du Crif, Francis
Kalifat, cité dans un communiqué.
» LIRE AUSSI - Macron crée la
polémique en justifiant l'hommage à Pétain
Sans "nier qu'il a été 'aussi un grand
soldat' durant la guerre de 1914-1918", le Crif rappelle que Philippe
Pétain "a été jugé par la Haute Cour de justice en juillet 1945 pour
intelligence avec l'ennemi et haute trahison", "condamné à la peine
de mort et frappé d'indignité nationale". "La dégradation nationale
fait partie des peines afflictives et infamantes qui entraîne notamment la
perte de certains droits dont la perte du rang dans les forces armées",
souligne le Crif.
En déplacement ce mercredi dans les Ardennes, Emmanuel
Macron a jugé "légitime" de rendre hommage au maréchal Pétain samedi
aux Invalides, au même titre que les sept autres maréchaux de la Grande guerre,
soulignant que le dirigeant du régime de Vichy avait été "pendant la
Première Guerre mondiale un grand soldat" même s'il a "conduit des
choix funestes" pendant la Deuxième. Le général Pétain avait été promu
maréchal en 1918, après l'armistice. "Il a été un grand soldat, c'est une
réalité. La vie politique comme l'humaine nature sont parfois plus complexes
que ce qu'on voudrait croire". "J'ai toujours regardé l'histoire de
notre pays en face", a-t-il lancé.
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a de son
côté dénoncé une "mauvaise polémique" après les critiques contre
Emmanuel Macron. "Je ne rentrerai pas dans cette mauvaise polémique",
a déclaré M. Griveaux, appelant à ne pas faire de "raccourcis
douteux" avant de citer un phrase du Général de Gaulle sur Pétain selon
lequel "sa gloire à Verdun ne saurait être contestée ni méconnue par la
Patrie".
LIRE AUSSI :
Islamisation
: deux journalistes du « Monde » ne devraient pas dire ça
Leur livre "Inch’allah" décrit l’islamisation
de la Seine-Saint-Denis
- 7 novembre 2018
Gérard Davet et Fabrice L'homme. Photo : Hannah Assouline.
Gérard Davet et Fabrice Lhomme – qui ont grandi en
banlieue – ont été choqués par les résultats de l’enquête sur la
Seine-Saint-Denis qu’ils ont dirigée. Leur livre Inch’allah décrit
par le menu l’islamisation de la société qui gangrène ce département
aujourd’hui majoritairement musulman. S’ils se défendent du moindre angélisme,
les deux compères relativisent encore les liens étroits qu’entretiennent
islamisme et djihadisme. Certains leur reprochent de dire des banalités, mais
quand on travaille au quartier général de la bienpensance médiatique, il faut
du courage pour dire ces banalités-là.
Causeur. À la lecture de votre livre Inch’Allah :
l’islamisation à visage découvert, on a l’impression que vous découvrez la
lune. Depuis Les Territoires perdus de la République (2002),
on ne compte plus les livres, les enquêtes et les lanceurs d’alerte qui
décrivent et dénoncent l’islamisation du pays. Il a fallu que François Hollande
exprime devant vous ses profondes inquiétudes sur la question pour que vous
découvriez le problème !
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Ouverture dans 0
Fabrice Lhomme. D’abord, ne nous assimilez pas à
l’ensemble de la presse française ! En fait, Hollande a été le déclencheur
de notre enquête. Nous nous sommes dit que si même le président de la
République, de surcroît un homme de gauche, réputé pour sa modération, voyait
dans l’islamisation un problème très important, c’est qu’il devait y avoir un
sujet. Mais à vrai dire, on le voyait déjà monter depuis des années. Les
remontées venant de connaissances ou de sources (policiers, magistrats,
préfets…) révélaient une islamisation préoccupante, notamment en banlieue
parisienne.
Nous ne vous assimilons pas à l’ensemble de la presse
française, nous pensons que le journal pour lequel vous travaillez a été à la
pointe du déni ! Le Monde a consacré il y a
deux ans (31 octobre 2016) un portrait élogieux au fondateur du Collectif contre
l’islamophobie en France (CCIF) qui se répand dès qu’il le peut sur le racisme
d’État et autres sornettes. Et le même journal diabolise Georges Bensoussan, le
coordinateur des Territoires perdus de la République, au
prétexte qu’il observe l’existence d’un antisémitisme arabo-musulman…
Gérard Davet. D’abord, c’est votre droit de
critiquer notre journal, et notre devoir de le défendre ! Surtout, Fabrice
et moi sommes des reporters dont les enquêtes ne sont absolument – et
volontairement – pas idéologisées. Ce livre ne dévoile pas un Watergate et ne
prétend rien révolutionner. C’est d’abord un projet pédagogique, puis une
enquête réalisée par cinq jeunes journalistes que nous avons encadrés. Il met
au jour des éléments, connus pour certains, mais avec aussi nombre de
révélations. Les journalistes qui sont allés sur le terrain n’ont rapporté que
des faits. Alors, peut-être en effet y sommes-nous allés trop tard, peut-être
que le journalisme dit d’ « investigation » aurait dû s’intéresser
aux territoires supposés perdus… Résultat, on a laissé le terrain à des
idéologues au détriment de journalistes se limitant aux faits et s’abstenant de
toute interprétation.
Mais l’interprétation fait partie des missions du
journalisme. Et Les Territoires perdus de la République, publié en
2002, est une compilation de témoignages de professeurs qui n’ont rien
d’idéologique. En réalité, c’est votre idéologie qui vous a empêché de voir et
d’entendre !
Fabrice Lhomme. Encore une fois, nous réfutons toute
approche idéologique. Par ailleurs, je vous rappelle que Gérard et moi sommes
des journalistes spécialisés dans les affaires politico-f
Article réservé aux abonnés
85 % de l’article reste à lire…
Échecs du
vivre-ensemble: on en demande trop à l’école
Iannis Roder, lance l'alerte: ce n'est pas aux seuls
profs de soigner les fractures sociales
- 22 octobre 2018
Seize ans après avoir tiré la sonnette d’alarme
dans Les Territoires perdus de la République, le professeur
d’histoire en Seine-Saint-Denis Iannis Roder signe un ouvrage personnel, Allons
z’enfants… Au-delà du diagnostic sur les banlieues, une lueur d’espoir
pour la génération post-Charlie.
« Les crises de l’enseignement ne sont pas des
crises de l’enseignement, ce sont des crises de la vie. » On est
porté à avoir un bon a priori quand un livre qui parle d’éducation met en
exergue une citation de Charles Péguy, grand penseur, entre autres, de l’idée
républicaine et de l’école républicaine. On a tendance à avoir un a priori
encore meilleur quand ce livre est écrit par Iannis Roder, l’un des co-auteurs
des Territoires perdus de la République, publié il y a seize ans,
sous la direction d’Emmanuel Brenner, nom d’emprunt choisi par l’historien
Georges Bensoussan.
2002, année névrotique
Retour en arrière. Le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen
accède au second tour de l’élection présidentielle face à Jacques Chirac. Le 11
mai, la Marseillaise est sifflée lors de la finale de la Coupe de France de
football. Le 5 novembre sort en librairie l’ouvrage de l’universitaire Daniel
Lindenberg, Le Rappel à l’ordre : Enquête sur les nouveaux
réactionnaires, dressant une liste d’intellectuels accusés de
représenter en France le nouveau pouvoir des réactionnaires. Les trois
événements ne sont pas sans relation. L’irruption de Jean-Marie Le Pen au
deuxième tour de l’élection de 2002 traduisait la défiance d’une part
grandissante de l’électorat vis-à-vis des vieux partis de gouvernement. Les
sifflets du 11 mai traduisaient la défiance grandissante d’une partie de la
population – notamment celle des quartiers dits « défavorisés »
vis-à-vis des valeurs de la société et de la République française. Le livre de
Lindenberg traduisait la défiance grandissante d’une partie des universitaires
français vis-à-vis du principe de réalité. La même année, en septembre 2002, le
collectif Les territoires perdus de la République, auquel participa
Iannis Roder, tentait d’alerter l’opinion sur la situation à laquelle les
enseignants des « quartiers difficiles » pouvaient être confrontés au
jour le jour, en particulier la montée en puissance du communautarisme et de
l’antisémitisme. Il n’est rien de dire que l’appel fut peu entendu. Le fait
même que Georges Bensoussan ait préféré diriger et publier son ouvrage sous un
pseudonyme en disait déjà long sur l’esprit de l’époque.
Des sifflets aux attentats
Seize ans plus tard, les choses n’ont pas vraiment changé.
L’électorat manifeste toujours plus fortement sa défiance vis-à-vis de la
classe politique en accordant des scores de plus en plus importants au Front
national, les représentants des « territoires perdus » ne se
contentent plus de siffler la Marseillaise pour exprimer leur défiance
vis-à-vis des valeurs républicaines mais choisissent désormais la voie des
armes, et une partie de l’intelligentsia a fait de la défiance
vis-à-vis du réel un art de vivre plus qu’une méthodologie. Il a fallu les
attentats de janvier et novembre 2015 pour qu’une certaine prise de conscience
apparaisse mais elle est dramatiquement tardive. « En janvier 2015, si
surprise il y avait, écrit Iannis Roder, elle était le fait de ceux
qui n’avaient pas voulu entendre, pas voulu écouter ce que les professeurs,
entre autres, dénonçaient depuis des années. »
Seize ans après Les Territoires perdus,
Iannis Roder fait à nouveau le point de la situation dans son dernier
ouvrage, Allons z’enfants… La République vous appelle, s’appuyant
largement sur son expérience de professeur d’histoire-géographie enseignant
depuis vingt ans dans un collège de Saint-Denis. Par choix, par conviction. « Au
risque de paraître prétentieux, je suis resté parce que je me sentais utile et
parce que mes élèves me le disaient. » Si l’expérience relatée
est passionnante, au fil des portraits et récits égrenés dans l’ouvrage, elle
brosse aussi un tableau pas toujours rassurant de l’état du système scolaire
français et de sa capacité à fédérer une population et un public scolaire
difficiles, partageant de plus en plus massivement « une vision du
monde des plus inquiétante ».
L’école, un investissement d’avenir
L’école républicaine est probablement la première victime
des échecs du vivre-ensemble. Une école, nous dit Iannis Roder, « mise
en première ligne », à laquelle, à travers ses enseignants, on demande
beaucoup et toujours plus, surtout en ces temps de menace terroriste et de
djihadisme rampant. Ceux qui témoignaient de l’antisémitisme et du complotisme
qui se développaient après les attentats du 11 septembre 2001 passaient déjà
pour de funestes Cassandre mais la tâche ne semble pas plus aisée aujourd’hui
pour les « lanceurs d’alerte », comme en témoigne le procès intenté
à Georges Bensoussan il y a quelques mois, à
l’initiative duquel on trouve le CCIF ou le MRAP et aussi, assez tristement, la
Ligue des Droits de l’Homme, qui naguère défendit pourtant un certain Dreyfus.
Tandis qu’on fait un procès à ceux qui avertirent en leur temps de la
catastrophe qui venait, on continue à exiger de l’école qu’elle fasse tout pour
remédier aux maux d’un pays schizophrène.
Dans Allons z’enfants, Iannis Roder montre qu’il
y croit encore, détaillant les initiatives, les discussions, les confrontations
à travers lesquelles il tente de tirer vers le haut des élèves que tout
quelquefois semble entraîner vers le bas. La conclusion de son ouvrage reste à
ce titre positive : « Il faut espérer, dit-il, que, tous
les ans, il y ait des milliers de M. Germain, l’instituteur d’Albert
Camus pour permettre à l’école de continuer à survivre, pour que la
société, à travers elle, survive elle aussi. Car l’école, écrit-il
encore, est le seul lieu où certains élèves vont entendre qu’il y a
d’autres manières d’envisager le monde que celle qui a cours chez eux ;
elle est parfois le seul endroit où ils peuvent encore rencontrer des gens qui
ne pensent pas comme eux et n’ont pas les même représentations. » Un
précieux privilège, plus menacé que jamais.
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Tunisie,
la nation des 7 novembre
Du protectorat français à Ben Ali, naissance et
affirmation d'une nation fragile
Par Nesrine
Briki - 7 novembre 2018
Ben Ali, alors Premier ministre de Bourguiba. Tunisie, 1987.
Sipa. Numéro de reportage :00149559_000002
Abolie après le 14 janvier 2011, la fête du 7 novembre
était un événement important dans la Tunisie de Ben Ali qui commémorait chaque
année son coup d’Etat de 1987. Mais l’identité nationale tunisienne a commencé
à émerger lors d’un tout autre 7 novembre (1911), au cours duquel les
revendications religieuses de la population musulmane se sont heurtées au
protectorat français. Récit de la (fragile) naissance d’une nation.
C’était le 7 novembre 2009, un an avant le déclenchement de
la révolution du Jasmin qui entraînera la chute du régime de Ben Ali. Je
retrouvais la Tunisie pour l’un de mes derniers séjours dans ce pays. J’avais
pris une voiture pour aller d’Annaba en Algérie jusqu’à Sousse, située 438
kilomètres plus loin. Après une longue attente et des formalités douanières
interminables, me voilà enfin sur le sol tunisien.
La première ville tunisienne rencontrée sur mon itinéraire
était Tabarka. D’habitude assez calme, la ville semblait alors à la fête, les
restaurants étaient pleins, les parcs et les rues bondés d’enfants et de
promeneurs. Partout flottaient des dizaines de drapeaux rouge et blanc, les
portraits géants de Ben Ali, au sourire énigmatique et à la main sur le
cœur, habillaient les façades et vous suivaient du regard. Après lecture de
quelques banderoles, j’avais fini par comprendre : la Tunisie célébrait
l’anniversaire de l’accession du président au pouvoir.
1987 : le coup d’Etat médical benaliste
Vingt-deux ans plus tôt, le 7 novembre 1987, le jeune
Premier ministre (51 ans) fraîchement nommé par Bourguiba prit sa place après
l’avoir démis de ses fonctions pour sénilité. Par la suite, le régime baptisera
ce coup d’Etat médical : « le Changement » – plusieurs praticiens
furent mobilisés dans la nuit pour signer une attestation d’incapacité contre
le chef de l’Etat. Depuis, chaque année à la même date, les Tunisiens étaient
(très) fortement incités à commémorer l’événement. Cette fête, si intimement liée
à la personne de Ben Ali, fut abrogée en 2011 pour être remplacée par le 14
janvier, jour de sa fuite, baptisée « Fête de la révolution et de la
jeunesse ». Dans la même logique, les innombrables places et avenues du 7
novembre ont été renommées « place du 14 janvier 2011 » ou
« avenue Mohammed Bouazizi », du nom du vendeur ambulant dont
l’immolation en décembre 2010 a déclenché la révolution tunisienne et la vague
des printemps arabes.
Tout au long de mon voyage, du moindre petit village
traversé à la capitale, le même décor, les mêmes affiches et la même
scénographie me suivaient. Alors que durant mes précédentes visites dans les
années 1990, je n’avais pas vu autant de portraits de Ben Ali, ils étaient
vraiment partout en 2009, y compris sur les immenses façades ou dans les halls
des hôtels. Des Tunisiens m’ont alors expliqué que le 7 novembre revêtait une
importance particulière cette année-là, quelques semaines après sa réélection
pour un cinquième mandat avec 89,62 % des voix. Une amie avocate m’éclairait
: « Ben Ali a plus que jamais besoin de rassembler, de susciter
l’adhésion populaire, malgré les apparences, la majorité d’entre nous n’est pas
d’accord avec le résultat de la dernière élections, on en a marre, mais la peur
nous empêche d’en parler ouvertement. » Cela confirmait mon sentiment:
ces « célébrations » officielles transpiraient l’énergie du
désespoir. Malgré sa récente réélection, Ben Ali devait rappeler qui était le
patron.
7 novembre 2009 : le régime chancelait…
A quelques jours des festivités, le 2 novembre 2009, la
police tunisienne avait arrêté Fatma Riahi, blogueuse soupçonnée d’être le
caricaturiste anonyme, Z. Un mouvement solidaire de protestation anime alors la
blogosphère tunisienne qui obtiendra sa libération cinq jours plus tard, au
matin du 7 novembre. Rétrospectivement, je me souviens de ces signes
avant-coureurs de la chute du régime, à l’image de cet excès de célébrations en
décalage avec les aspirations des Tunisiens. C’est peut-être pour cette raison
que j’ai eu envie d’immortaliser ces moments. Lorsque je me risquais à prendre
des photos, je prenais bien soin de ne pas attirer l’attention des nombreux
policiers en civil dont la rue grouillait. Rien d’inhabituel dans ce pays,
sinon que je me sentais plus observée cette année-là. Et mes amis tunisiens
aussi. S’ils ne se privaient pas de raconter en privé des histoires abominables
sur les Ben Ali et leur belle-famille Trabelsi, au niveau de corruption
légendaire, en public, ils faisaient bonne figure, me suppliant par exemple de
retirer de Facebook les photos du pays que j’avais publiées, accompagnées de
légendes comiques, à mon retour en Algérie.
« Année 2009 : Ben Ali pour la Tunisie ». Photo :
Nesrine Briki.« Ben Ali notre choix pour le présent et l’avenir »,
Tunisie, 2009. Photo : Nesrine Briki.
Près d’une décennie plus tard, l’homme providentiel est
aujourd’hui bien loin, et sa fête tombée dans l’oubli. Cependant, la date, le 7
novembre renvoie toujours au plus profond d’une mémoire collective refoulée.
C’est ainsi que quelques mois après la chute de Ben Ali, des articles ont
commencé à évoquer un autre 7 novembre, celui de 1911, qui marque un tournant
décisif dans la naissance du nationalisme tunisien.
Un sentiment national né autour d’un cimetière
A l’automne 1911, des émeutes éclatent entre les autorités
du protectorat français et la population musulmane. C’est ce qu’on appellera
l’affaire du cimetière du Djellaz. Car l’administration française souhait
délimiter l’enceinte du plus grand cimetière tunisois afin de le protéger du
grignotage progressif de sa surface. Or, si pour l’administration française ce
n’était qu’une sorte d’histoire de cadastre à régler avec des géomètres dans
l’intérêt de la population locale, la majorité des musulmans y voyaient une
tentative des mécréants pour empiéter sur un domaine sacré afin d’y construire
une voie ferrée. Malgré l’abandon du projet ferroviaire, la méfiance et le
malentendu étaient tels que les heurts autour du cimetière ont viré à l’émeute
dans différents points de la capitale, jusqu’à ce que les zouaves ne
rétablissent un calme relatif. Au total, ces affrontements ont fait 17
morts dont quatre Italiens et trois Français.
Nombre de Tunisiens considèrent ces incidents comme le
facteur déclencheur du sentiment national tunisien. Âgé de huit ans à l’époque,
Bourguiba a par la suite raconté que cet épisode l’avait fortement marqué, au
point de susciter sa vocation politique. Vingt ans plus tard, en 1933, le
militant indépendantiste s’emparera d’une autre histoire de cimetière à des
fins politiques en soulevant le problème des tombes des musulmans tunisiens
naturalisés Français. Dès les années 1920, les autorités françaises avaient
engagé un certain nombre de naturalisations pour coopter des élites indigènes.
A coups de décrets, chaque année, quelques milliers de Tunisiens (dont de
nombreux juifs, ce qui n’était pas le but recherché) devenaient Français,
inquiétant les nationalistes du parti Destour.
Et Bourguiba récupéra les revendications islamiques
En mai 1933, L’Action tunisienne, journal fondé
par Bourguiba, mène une féroce campagne de presse contre la naturalisation des
Tunisiens. C’est dans ce contexte que le journal relaie une rumeur annonçant
l’édiction d’une fatwa : serait déclaré apostat et privé de cimetière
musulman tout tunisien qui accepterait la nationalité française. Cette
« fake news » avant l’heure fait chuter de manière vertigineuse le
nombre de demandes de naturalisations. Dans l’urgence, est promulgué un décret
préconisant la création de cimetières réservés aux musulmans naturalisés. Mais
rien n’y fait : la peur de l’au-delà l’emporte sur les avantages matériels
que promet la France.
A lire aussi: Oui, l’islam a joué un rôle dans la guerre d’Algérie
Du point de vue de Bourguiba, cette controverse a eu un
double effet. D’un côté, le jeune nationaliste s’est senti déçu de cet
accès de religiosité a priori incompatible avec sa vision d’un nationalisme
tunisien moderne et séculier. Mais pour le jeune et habile politique,
l’occasion a fait le larron, l’essentiel étant que le peuple tunisien rejette
la France. Bien plus tard, en 2013, son fils Habib Bourguiba Junior admettra
que son père s’était servi du motif religieux par pur calcul
politique : « Mon père s’était donc opposé à la
naturalisation en approuvant, par une espèce de ‘démagogie’ — mais c’était la
seule manière de mettre fin à ce mouvement de naturalisation — l’interdiction
d’enterrer des naturalisés, considérés alors comme apostats, dans des
cimetières musulmans. […] La religion aura servi dans ce cas comme moyen pour
une lutte dont la finalité était strictement d’ordre civil ; sauvegarder
l’entité tunisienne, une entité fragile, en cours de formation ou tout au moins
de « stabilisation ».
Une nation moderne nécessairement fondée sur l’islam
Cette leçon, Bourguiba ne l’a jamais oubliée. Et si
Bourguiba est célébré comme le libérateur des femmes, il n’en fut pas moins un
fervent défenseur de l’islam comme composante identitaire tunisienne, car il
savait la religion indissociable du sentiment national. L’homme d’Etat qui
supprima les tribunaux religieux, promulgua le Code du statut personnel et
accorda le droit de vote aux femmes avait conscience de chevaucher un tigre
religieux en dirigeant la nation tunisienne. Ainsi, même lorsqu’il appela ses
compatriotes à abandonner le jeûne du Ramadan pour se consacrer au travail, il
présenta l’effort économique comme le véritable djihad à accomplir pour être un
bon Tunisien musulman.
Plus que d’autres dirigeants arabes – Nasser, Kadhafi ou
Saddam Hussein – Bourguiba était conscient de l’énorme malentendu que recèlent
les termes « nation » ou « appartenance nationale »
appliqués aux sociétés du Maghreb. On peut raisonnablement penser que les
événements survenus ces dernières années en Tunisie l’auraient déçu, mais
certainement pas surpris.
« Un
franc-parler de souche » : quand une journaliste du Monde assiste à une
conférence de Laurent Obertone
Par Koba le 07/11/2018
(…) Ce soir-là, dans la salle, il y a des jeunes et des
vieux, en sweat-shirt ou en costume, crânes rasés ou bien coiffés… Toutes
sortes de gens, en fait – sauf des Noirs et des Arabes, justement au cœur
de son nouveau livre La France interdite, sous-titré « La
vérité sur l’immigration » (éditions Ring).
Pendant toute la soirée, certaines expressions déclencheront
des rires, comme « l’immigration est une richesse », une
des phrases qui, d’après Obertone, nous est assénée. Il
avait déjà signé, en 2013, un best-seller, La France Orange
mécanique, consacré à l’insécurité. Les « Français
de souche – je vous déconseille d’employer cette expression en public [rires]
–, majoritaires, seront bientôt minoritaires », assure-t-il. Sans
tarder, il relie l’immigration à la baisse du QI des Français, aux maladies qui
ressurgissent et, bien sûr, à la montée de l’insécurité. Le vivre-ensemble
serait imposé par « des années de formatage », de la
part de « médias comme Le Monde que personne ne
lit ».
(…) Un homme observe que la Pologne, pays très catholique, a
peu de migrants. « Ça ne fait pas tout, des pays catholiques ont
sombré dans le vivre-ensemble », rétorque Laurent Obertone. Quant
au pape François, le journaliste l’accuse de ne pas valoir mieux que « la
tante Yvette, au repas de famille, qui veut augmenter sa valeur morale » en
se piquant d’aide aux migrants (rires).
(…) Laurent Obertone voudrait « terminer sur
une note optimiste » : Orban est plus populaire dans son pays que
Merkel et Macron dans les leurs ; Giscard a, selon lui, exprimé des
regrets sur le regroupement familial ; Collomb a parlé, en démissionnant,
de « la situation très dégradée »… C’est signe que le
vent est en train de tourner.
Pascal Praud
(CNews) prend la défense d’Eric Zemmour et dézingue France Télévisions (VIDEO)
Par Robin le 09/11/2018
Ce jeudi 8 novembre dans L’heure des pros sur CNews, Eric
Zemmour était invité pour faire la promotion de son dernier livre, Un destin
français. Pascal Praud en a profité pour lui témoigner son soutien et a fustigé
France Télévisions qui refuse d’inviter le polémiste.
Pascal Praud pousse un nouveau coup de gueule. Ce jeudi 8
novembre, le journaliste présentait un nouveau numéro de L’heure des pros sur CNews
et recevait Eric Zemmour pour faire la promotion de son dernier livre, Un
destin français. Très contesté pour ses prises de position, le polémiste avait
eu un violent clash avec Hapsatou Sy en septembre dernier, à propos de son
prénom qui était, pour Eric Zemmour, « une insulte à la France ».
Depuis, plusieurs émissions à la télévision ont décidé de boycotter l’écrivain
et Laurent Ruquier a refusé de l’inviter sur le plateau d’On n’est pas couché.
Ce matin sur CNews, Pascal Praud a apporté son soutien à Eric Zemmour et en a
profité pour tacler les responsables de France Télévisions.
« Merci Éric de venir sur ce plateau et d’accepter le
débat (…) Je l’ai dit plusieurs fois, je trouve ça scandaleux que vous ne soyez
pas reçu sur le service public à la télévision », a fustigé le
présentateur. Visiblement agacé, le spécialiste en football a ajouté :
« Aucune émission ne vous a invité pour Un destin français sur France
Télévisions, c’est une réalité ! ».
Suite à ces propos, une chroniqueuse sur le plateau a estimé
qu’Éric Zemmour était victime de « censure » à la télévision avant
que ce dernier ne précise que son livre se vendait très bien en librairie,
autour de « 150,000, 170,000 exemplaires ». Un peu plus tard, Pascal
Praud a conclu cet échange en rappelant plusieurs fois que les méthodes du
groupe piloté par Delphine Ernotte étaient « scandaleuses ».
Un jour,
la droite gouvernera le monde
Pour le meilleur et pour le pire...
- 7 novembre 2018
Jair
Bolsonaro, Donald Trump, Matteo Salvini / SIPA. AP22228191_000009 /
AP22267200_000006 / 00878719_000012
Orban, Salvini, Bolsonaro… La déferlante conservatrice
est en train de submerger le monde. Ce réveil, souvent religieux, peut être vu
comme une bouffée d’air frais mais devrait aussi inquiéter…
Salvini en Italie, Orbán en Hongrie, Kurz en Autriche, Trump
aux États-Unis et maintenant Bolsonaro au Brésil : la liste des hommes
forts de la droite s’allonge chaque année en Occident. Le retour du balancier a
été déclenché. Résurgence du politique, des souverainetés nationales, des
grands mouvements de convergence : impossible de ne pas y voir une
certaine renaissance.
Ne nous y trompons pas : la droite conservatrice
déferlera probablement sur le monde dans les prochaines années. Le phénomène ne
se limitera pas à l’Occident, et les empires comme la Chine et la Russie y
verront sans doute une douce consolation. Une revanche sur le libéralisme
postmoderne, dénaturé par la gauche, et sur le monde dépolitisé qu’il a créé.
Une revanche sur des pays qui ont fait l’erreur de négliger le rôle de la
culture pour leur propre survie. Le retour du politique, c’est aussi le retour
de l’Est dans l’histoire.
Un réveil religieux
La remontée des droites aura des avantages et des
désavantages. Dans l’ensemble, le réveil du conservatisme ne se fera pas sous
le signe de la laïcité (comme parfois en France), mais sous celui de la
religion. L’élection de Bolsonaro au Brésil en témoigne : le nouveau
président s’est appuyé en grande partie sur la montée des églises évangéliques.
Au Brésil, les chrétiens évangéliques sont passés de 6 % à
22 % en 30 ans. En 2010, ils étaient 43 sur 200 millions. Les évangéliques sont
encore plus nombreux aujourd’hui, et le Brésil demeure le pays catholique le
plus populeux au monde. Malgré sa foi peu visible, Trump peut toujours compter
sur le vote de nombreux chrétiens évangéliques, baptistes et autres. En
Hongrie, Orbán en a déjà appelé à l’établissement d’une « démocratie chrétienne
du XXIe siècle ». Quant à Salvini et Kurz, ils peuvent aussi compter sur
un électorat plutôt religieux, ce qui n’a rien d’étonnant.
A lire aussi: Bolsonaro, ce président que les médias adorent nazifier
Le maire évangélique de Rio, Marcelo Crivella, est
maintenant connu pour son opposition au Carnaval de Rio, l’un des grands
poumons économiques de la ville. Un événement que le maire considère comme un
« festival de la chair », bref comme une orgie païenne à proscrire. À
l’atmosphère pornographique succède la tentation de l’ordre moral. On dit que
les contraires s’attirent. En voilà une autre manifestation.
Un baroud d’honneur ?
C’est loin d’être nouveau : où qu’ils soient, les
conservateurs peuvent toujours compter sur la religion lorsque vient le temps
de soulever les passions. En Occident, la christianophobie ambiante est
parfaitement condamnable, mais le discours politico-religieux, teinté de
morale, ne l’est pas moins. Dans le monde musulman, c’est encore plus
évident : l’islamisme n’est rien d’autre qu’une révolution conservatrice.
Au Brésil, une frange du mouvement évangélique multiplie les sorties contre les
personnes homosexuelles. Après les puritains de gauche abreuvés au
politiquement correct, revoici les puritains de droite – ou quand une morale
fait directement place à une autre.
En Europe et en Amérique du Nord, la gauche s’est souvent
acoquinée avec l’islamisme depuis Khomeiny, faisant d’elle une alliée objective
des extrémistes. Mais certaines droites baignent encore dans un esprit
théocratique, ce qui soulève des enjeux importants pour la liberté
individuelle. Le retour du politique est une excellente nouvelle pour tous ceux
qui souhaitent que les sociétés occidentales reprennent le contrôle d’elles-mêmes.
Mais s’il prend la forme du romantisme ensorceleur, ce retour pourrait avoir
des relents anti-libéraux. Il reste toutefois à voir si ce n’est pas un combat
d’arrière-garde, c’est-à-dire un assaut final, vigoureux et vif, avant la mort
de notre civilisation.
La gauche plaide non-coupable
Sans grande surprise, la gauche a déjà commencé à nier.
« Mais non, je n’y suis pour rien, je suis trop bonne et vertueuse »,
clame-t-elle un peu partout dans le monde. « C’est en me reportant au
pouvoir que nous pourrons mater cette impure révolte populiste »,
aime-t-elle encore nous rappeler. Comme si les peuples étaient incapables de
prendre la mesure de son cuisant échec. C’est bien le monde créé par la gauche
postmoderne qui est en train de s’effondrer. La sagesse populaire reprend du
galon. Pour le meilleur et pour le pire.
Le soir même de l’élection de Bolsonaro au Brésil, un tout
autre événement a retenu l’attention au Québec. Lors d’une grande remise de
prix musicaux à la télévision, un jeune artiste habillé en sâdhu indien a
inséré son trophée dans sa bouche, imitant ce qui se voulait être une
fellation. Dénommé Hubert Lenoir, le jeune lauréat incarnait tout ce qu’il y a
de faussement subversif dans la gauche actuelle. Tout ce qu’il y a de
révolutionnairement conformiste, mais décadent en elle. Devant la survivance de
ce « progressisme » soutenu par l’élite, doit-on vraiment s’étonner
de la montée du conservatisme dans le monde ?
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