PAR DALIL BOUBAKEUR
Publié le 22/03/2018 à 07:56 | Le Point.fr
Ne serait-il pas nécessaire de se pencher sur l'islam, avec
les précautions, mais aussi les exigences de l'histoire ? C'est l'une des
premières questions que soulève, dans sa leçon inaugurale, en 1956, Jacques
Berque, titulaire de la chaire d'histoire sociale de l'islam contemporain au
Collège de France entre 1956 et
1981.
Aujourd'hui, et depuis des années, ces précautions d'usage
auxquelles appelait Jacques Berque ne sont plus de mise. Des avis et des
commentaires politiques ou intellectuels se bousculent aux portes des médias
pour dire tout le mal qu'ils associent à l'islam et par voie de conséquence à
tous les citoyens français de confession musulmane. Cela ne peut qu'alimenter
cette haine de l'autre qui prospère grâce à un discours clairement islamophobe,
prenant à partie la minorité de la population française de référence musulmane.
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Commentaires : 1) l'islamophobie est un terme utilisé par les islamofascistes pour museler toute critique de l'islam dans les pays occidentaux, un peu comme si Hitler utilisait le terme de nazismophobie, comme si les gangs pédophiles musulmans de Telford, Rotherham, Oford ou Newcastle utilisaient le terme de pédophiliephobie ou comme si Staline employait le terme de goulagophobie.
L'islam est en effet une arme politique et psychologique conçue par les califes comme une doctrine idéologique totalitaire dont le but est la soumission des croyants et l'application de la charia (loi islamique) dans le monde entier, légitimant de ce fait le djihad. Cette loi islamique se caractérise par la conversion forcée des non-musulmans (choix offert entre la mort et la conversion à l'islam), l'esclavage des non-musulmans, la soumission absolue des femmes, le conditionnement intellectuel et moral des enfants à la haine des non-musulmans, à des croyances obscurantistes dignes de la préhistoire, la lapidation des femmes soupçonnées d'adultère, la flagellation des adultères non mariés, l'exécution des homosexuels, des critiques de l'islam, de ceux qui remettent en question les chefs musulmans, la mise à mort des homosexuels et des apostats de l'islam, la soumission, la persécution, l'emprisonnement voire l'exécution des musulmans hypocrites (tous ceux qui ne suivent pas le dogme majoritaire établi par le pouvoir en place), etc.
Donc le numéro de Caliméro pauvre victime persécutée, martyrisée, bafouée de l'imam Boubakeur ne prend pas avec ceux qui connaissent la réalité de l'islam. On le connaît par coeur. C'est typique de l'islam depuis Mohammed.
Alors, bien sûr, oui, l'islam de grand-papa, tout gentil, tolérant, sympathique, existe, il est pratiqué par beaucoup de musulmans, mais il est en chute libre en France, et ce sont les minorités les plus dures et les plus agissantes, celles financées par les pétromonarchies du Golfe qui mènent la danse actuellement, celles qui suivent l'islam de Mohammed et des premiers compagnons (les salafs). Et dans un débat théologique, le salafiste gagne toujours car les textes sont de son côté.
2) "dire tout le mal qu'ils associent à l'islam et par voie de conséquence à tous les citoyens français de confession musulmane." Sophisme usé jusqu'à la corde par les utilisateurs de la taqya et montrant la perversité réelle du raisonnement de cet islamofasciste qui ne veut rien d'autre que préserver l'islam de tout regard critique en associant de manière abusive une analyse de l'idéologie islamique à une persécution des personnes associées de près ou de loin à cette idéologie, comme si l'une entraînait l'autre.
Or, un musulman naît ipso facto musulman si son père est musulman, mais il a le droit de savoir qu'on l'a d'emblée inscrit - sans lui demander son avis - dans une secte d'où il est interdit de sortir car l'apostasie (sortie) de l'islam est punie de mort dans les quatre écoles islamiques sunnites, et particulièrement dans les deux ultra-majoritaires en France, l'école hanbalite (salafiste, wahabite, frères musulmans, etc.) et l'école malékite (très répandue en Algérie).
3) les précautions d'usage : à quoi rime ici ce conseil ? Il s'agit de censure déguisée, ni plus ni moins. Seul un islamologue du Collège de France, seul un grand imam, seul un arabisant distingué aurait le droit d'émettre le moindre jugement sur l'islam car lui seul pourrait savoir ce qui relève de la vérité ou de la fake news. Les précautions d'usage consistent effectivement à lire le Coran en arabe, à remettre les versets dans le contexte restreint, élargi et historique, à comparer l'interprétation que l'on a aux interprétations canoniques des grands exégètes qui font autorité (Ibn Kathir, al Tabari, etc.). Mais, M. Boubakeur, c'est ce que font à longueur de vidéos ou d'émissions David Wood, The Masked Arab ou Frère Rachid pour ne citer que ces célèbres critiques de l'islam. C'est ce que font à leur suite leurs auditeurs qui se renseignent sur l'islam réel en allant aux sources islamiques directement sans passer par des intermédiaires musulmans pratiquant la dissimulation, le mensonge et la propagande (la taqyia) pour dissimuler le caractère brutal, arriéré, misogyne, esclavagiste du Coran et des hadiths.
4) prenant à partie la minorité de la population française de référence musulmane. Une minorité peut avoir tort. Une minorité de nazis voulant tuer les juifs, les handicapés, et les homosexuels, une minorité de communistes voulant tuer les paysans et les bourgeois (et pourquoi pas les juifs), une minorité de pédophiles, etc. Être une minorité, ce n'est pas forcément être blanc comme neige. Être une majorité, ce n'est pas forcément être un oppresseur.
Deuxièmement, vous amalgamez tous les musulmans ensemble. Les musulmans nés musulmans ne deviennent pas tous salafistes, loin s'en faut. Beaucoup ne sont plus musulmans que de nom. Les musulmans salafistes ne peuvent riposter, puisque les critiques sérieuses de l'islam dont je parle se font en fonction des sources islamiques elles-mêmes (Coran, hadiths, sira, exégèses d'Ibn Kathir et al-Tabari). Les Frères musulmans pratiquant la taqyia pour islamiser la société petit à petit sont les seuls à ne pas voir d'un bon jour cette révélation au grand jour des secrets sordides de l'islam.
5) haine de l'autre. On croit rêver. L'islam traditionnel n'a pas besoin de discours critiquant l'islam pour haïr l'autre. On pourrait définir l'islam traditionnel comme l'enseignement systématique de la haine de l'autre. La sourate al-fatiha, la première, répétée 17 fois par jour au cours des prières, demande de ne pas suivre le chemin de ceux qui ont provoqué la colère de Dieu (les juifs) et des égarés (les chrétiens). L'islam non traditionnel, c'est l'islam qui ne suit pas tout à fait le Coran ou les hadiths. C'est un islam que l'islam traditionnel qualifie d'hypocrite. Et l'hypocrisie, c'est un peu comme l'apostasie, ça donne à l'hypocrite avéré ou prétendu tel le droit d'avoir la tête tranchée assez vite pour ne pas semer le trouble et la division (fitna) dans la oumma (communauté islamique).
6) "Des avis et des commentaires politiques ou intellectuels se bousculent aux portes des médias pour dire tout le mal qu'ils associent à l'islam." Evidemment, aucun de ces avis n'est basé sur une analyse textuel des sources islamiques. C'est juste des gens qui médisent, qui racontent des ragots, qui sèment la haine sans
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Les musulmans de France sont victimes d'une stigmatisation
permanente dans certains médias comme dans l'ensemble de l'échiquier politique
L'extrême droite n'est pas la seule en cause ! Depuis
des années nous assistons à la banalisation d'une islamophobie décomplexée dans
notre vie quotidienne et dans toutes les strates de la société. Depuis la
première « affaire du foulard » en 1989 jusqu'au débat
sur « Islam et laïcité » le 5 avril 2011 en
passant par le débat sur l'identité nationale, la « burqa », le
« halal », ou les « prières de rue », les musulmans de
France sont victimes d'une stigmatisation permanente dans certains médias comme
dans l'ensemble de l'échiquier politique, sous la plume de certains
intellectuels ou politiciens. « L'islam est un problème pour la France »,
a déclaré récemment un ex-Premier ministre.
Trop c'est trop ! Oubliant les principes de laïcité,
de neutralité et liberté de conscience, loin de connaître l'islam dans son fond
et dans sa pratique, ces « bien-pensants » alimentent régulièrement
l'idée que l'islam est une religion guerrière et violente. Tout un courant
d'opinion se fait jour qui encourage une certaine islamophobie dangereuse qui
gangrène bien des esprits de nos quartiers et de nos villes et villages.
Des fanatiques musulmans ont fomenté et fomentent des
attentats terroristes absolument intolérables provoquant ici ou là des
massacres honteux que tous les religieux de l'islam, dont ceux de la Mosquée de
Paris, ont fermement condamnés. Ils n'ont jamais manqué de dénoncer ces actes
de barbarie tout en s'élevant contre tout ce qui, aujourd'hui, déforme,
pervertit et dévoie l'enseignement du Coran. Ils s'insurgent qu'on puisse
penser que la foi musulmane assujettisse les femmes et prêche la guerre sainte
contre tous les non-musulmans.
Contrairement à une opinion qui se propage face aux
crispations religieuses qui s'observent partout dans le monde, l'intégrisme,
les violences et les massacres ne sont pas l'apanage du seul islam. Les
intégrismes fleurissent dans chaque grande religion du monde. Cette vague mondiale
de fanatisme touche toutes les religions, et pas que les religions...
Mais nous refusons que certains intellectuels, journalistes
ou hommes politiques, forts de leur position dominante et dans un esprit
d'amalgames sidérants, alimentent dans notre pays l'impression générale de
beaucoup de Français qui cèdent à la peur d'un islam décrit comme
intrinsèquement fanatique : musulman = terroriste, islam = islamisme, foi
= fanatisme. Il est vrai que ceux qui alimentent régulièrement cette peur dans
leurs tribunes soignent leurs écrits pour éviter de tomber sous le coup de la
loi.
Ces débats nauséeux visent à établir et à entretenir une
confusion dangereuse entre islam, insécurité, immigration, islamisme et
terrorisme, tandis ne cesse de grandir dans certains milieux politiques la
tentation de s'attaquer à la loi de 1905 sur la laïcité pour
hiérarchiser les religions et s'ingérer dans le fonctionnement de l'une d'entre
elles : l'islam ! Comme au temps des colonies.
Il nous faut ici rester lucides et tirer les justes
conclusions des leçons de l'histoire déjà ancienne de la France avec l'islam,
une histoire dont la Mosquée de Paris depuis le début du XXe siècle est le
symbole et la sève. Plutôt que d'alimenter une peur irraisonnée antimusulmane
dans l'opinion de notre pays, n'est-il pas temps et autrement plus constructif
d'ajouter nos voix et notre soutien aux musulmans de France condamnés avant
même d'être jugés ?
Nous, citoyens français de confession musulmane, demandons à
nos censeurs et juges patentés la présomption d'innocence républicaine avant
que d'être condamnés et voués aux gémonies
Nous refusons d'être régulièrement pointés du doigt comme
des boucs émissaires pour éviter de parler des vrais problèmes et des angoisses
des Français que sont le chômage, le pouvoir d'achat ou l'écart croissant des
inégalités sociales et économiques ! Nous demandons un
« habeas corpus » pour l'islam et les musulmans de
France : un citoyen libre ne doit pas être soumis régulièrement à
une doxa arbitraire ou vexatoire qui l'enferme, voire le ghettoïse en raison de
son appartenance réelle ou supposée à une religion. Et avec comme seule
solution, « réorganiser l'islam, voire le changer » !
Nous, citoyens français de confession musulmane,
demandons à nos censeurs et juges patentés la présomption d'innocence
républicaine avant que d'être condamnés et voués aux gémonies. Car en
ces temps de brouillage idéologique et de recomposition politique, nous nous
devons de faire preuve de la plus grande clarté et d'une plus grande lucidité
républicaine. La démocratie sera toujours du côté de celles et ceux qui exigent
l'égalité, la justice sociale et le respect des libertés civiles, au côté de
tous nos concitoyens stigmatisés au nom de leur appartenance religieuse réelle
ou supposée, ou de leur couleur.
La vie apaisée et harmonieusement intégrée des musulmans de
France dans une même communauté de destin et de valeurs dépend de nous tous. Ne
manquons pas ce rendez-vous de l'Histoire !
* Recteur de la Grande Mosquée de Paris
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