Remarque : j'encourage tout le monde (croyants comme non-croyants) à entrer dans le débat. Faites des recherches. Posez des questions à des religieux, à des incroyants, à propos de ce que je dis.
Il y a certaines questions qui soit concernent toutes les religions, soit la réponse est trop brève pour que j'en fasse un article à part entière. Je les traite donc dans cet article. Le sommaire vous donne un aperçu des différents points traités, cliquez sur un sujet pour accéder à la réponse correspondante. Il est à noter que j'emploie souvent le terme de chrétien pour désigner spécialement les évangéliques, et le terme de musulman pour désigner spécialement les musulmans orthodoxes. En effet, une bonne partie de cette page a été rédigée avant ma nouvelle politique et n'a pas été révisé. Autre chose, ces réponses donnent un point de vue agnostique / déiste, or depuis je me considère comme athée (voici plusieurs raisons). Pour cette raison également, et pour cause d'ancienneté de l'ensemble de la page, il y parfois a un certain décalage entre les réponses que j'apportais il y a plusieurs années et celles que je ferais maintenant. Les anciennes réponses exposées ici ont toutefois un grand intérêt et contribuent à faire avancer le débat.
Sommaire :
La foi n'est pas une affaire d'arguments. On ne peut trouver Dieu par la raison, mais uniquement s'il se révèle à nous.
Si Dieu existe, il est impensable qu'il ait laissé l'humanité dans l'ignorance, il lui a nécessairement fourni une révélation afin que les hommes connaissent sa volonté ainsi que le pourquoi de ce monde.
En réaction à une réfutation des miracles du Coran, j'entends souvent: "Qui es-tu pour contredire les plus grands scientifiques du monde? Crois-tu peut-être être plus intelligent qu'eux?"
Les valeurs religieuses sont indispensables, sans quoi les gens n'ont plus aucune éthique, plus aucune morale, deviennent égoïstes, etc...
Il est impossible de définir une morale en dehors de ce que Dieu nous a révélé dans Sa parole.
Les non-croyants croient eux aussi, sauf qu'ils croient à ce qu'ont dit des hommes, tandis que nous les croyants, nous croyons à ce que dit Dieu.
Tout est acte de foi, même l'incroyance.
Le non-chrétien n'a pas de sens à sa vie, pas de réponse aux questions métaphysiques, et vit nécessairement une existence malheureuse (type d'argument aussi employé par des musulmans)
Si les apôtres n'avaient pas eu la certitude que Jésus est ressuscité, ils ne se seraient pas mis à annoncer l'évangile au monde entier
La foi n'est pas une affaire d'argument. On ne peut trouver Dieu par la raison, mais uniquement s'il se révèle à nous.
Réponse ici: http://spoirier.lautre.net/philo/logique-chretienne.htm(vers le site de Sylvain Poirier).
Si Dieu existe, il est impensable qu'il ait laissé l'humanité dans l'ignorance, sans indications ou mode d'emploi quelconque. Au contraire, il est évident qu'il lui a fourni une révélation afin que les hommes connaissent sa volonté ainsi que le pourquoi de ce monde. Donc une des religions existante est nécessairement la vérité venant de Dieu.
Je vais répondre à cette argument de deux manières. Je vais commencer par montrer en quoi la croyance au judaïsme, au christianisme ou à l'islam ne satisfait pas elle-même à cette condition et implique que Dieu puisse très bien laisser l'humanité ou une partie d'elle sans révélation. Puis j'expliquerai pourquoi Dieu n'a pas fournit de révélation à l'Homme.
Les chrétiens croient que Dieu ne se serait révélé tout d'abord qu'au peuple hébreux. Ils croient que les autres peuples sont tous des descendants de Noé, donc qu'ils sont tous issus de familles qui connaissaient Dieu, mais que cette connaissance s'est perdue au fur et à mesure des générations et a dévié en faux culte, puisqu'ils ne recevaient aucune révélation de Dieu. Ainsi, d'après la croyance chrétienne, avant Jésus-Christ, les Hébreux étaient les seuls à qui Dieu se révélait, les autres peuples étaient dans l'erreur et n'avaient pas la possibilité d'accéder à la vérité, à la révélation du vrai Dieu (selon la croyance chrétienne). De même après Jésus-Christ, le christianisme s'est répandu petit à petit, mais même en Europe il restait des foyers que l'Evangile n'avait pas atteints, ou qu'un "faux évangile" (d'après les critères des chrétiens actuels) avait atteints. Alors ne parlons pas de l'Afrique, de l'Amérique, de l'est de l'Asie, l'Australie. D'après la croyance chrétienne elle-même, les habitants de ces régions ont été longtemps dans l'impossibilité d'accéder à la vérité, à la parole de Dieu. C'est encore aujourd'hui le cas de rares régions isolées, ou de certains pays islamiques parmi les plus purs et durs.
Les musulmans croient, eux, que tous les peuples ont reçu des prophètes, et pas seulement le peuple hébreux à l'exclusion de tous les autres. Mais ils croient aussi qu'à chaque fois, la religion apportée par le prophète (qui était au départ l'islam) s'est altérée avec le temps, dégénérant souvent en une sorte de polythéisme, et même en une religion aberrante du point de vue islamique. Ainsi, les Arabes avant Mohammed n'avaient pas accès à la vérité, à la révélation de Dieu. Idem pour le monde romain avant et encore plusieurs siècles après Mohammed (dans l'Europe catholique, tout le monde était chrétien, l'islam n'était pas connu). Donc l'islam, aussi bien que le christianisme (et le judaïsme) enseignent qu'à certaines époque et en certains lieux, des populations ont été laissées sans aucune indication de la part de Dieu, car la "vraie religion", la "révélation de Dieu" ne les avait pas atteints. En conséquence, les croyants monothéistes ne peuvent pas, pour réfuter la vision déiste, utiliser l'argument selon lequel Dieu ne peut pas nous avoir laissé l'Homme sans indications et lui a donc nécessairement fourni une révélation, puisque d'après leurs croyances elles-même Dieu l'aurait fait!
Maintenant, supposons que les habitants des régions que "la vérité n'avait pas atteintes" raisonnent comme les croyants monothéistes d'aujourd'hui, qu'ils se disent eux aussi que Dieu (ou les dieux, ou l'un d'entre eux, etc...) leur a forcément laissé une révélation. En conséquence, ils vont à tout prix adopter une des religions existantes dans leur région et à leur époque. Car d'après ce raisonnement (le même que les chrétiens et musulmans actuels) une des religions qu'ils connaissent est nécessairement la vérité venant de Dieu. Pourtant, d'après les monothéistes d'aujourd'hui, ces "incroyants" étaient dans la même situation que celle dans laquelle pensent être les agnostiques et déistes actuels, à savoir que nous n'avons pas accès à la vérité absolue. Mais ça, les croyants monothéistes le nient pour notre époque, de la même manière que certains religieux dans les régions non atteintes par le christianisme ou l'islam devaient autrefois certainement le nier, afin de gagner des adeptes pour leur propre culte. Alors, qu'en est-il, sommes nous aujourd'hui dans la même situation que les peuples qui n'avaient pas le moyen d'entendre parler du christianisme (pour le point de vue chrétien) ou de l'islam (pour le point de vue musulman)? Ou est-ce que depuis "la vraie religion", "la parole de Dieu" nous a atteint?
Je pense que l'Homme est naturellement déiste: il a le moyen de savoir qu'il y a très probablement autre chose qui est a l'origine du monde qu'il voit. Le monde qu'il voit ne peut pas s'expliquer par lui-même. Ce qui signifie que les actes qu'il commet ne sont pas neutres a l'égard d'une puissance qui le dépasse. Il n'a, cependant, aucune indication de la part de cette puissance. Et son expérience lui montre que de toute façon, dans ce monde, cela est impossible. Bien souvent, quand on était persuadé d'un fait, quand on y croyait sans aucun doute, on se rend compte plus tard qu'en fait c'est le chaos complet, et qu'on est bien trop limité pour avoir accès à la vérité absolue. Si l'on prend pour exemple l'apparition des religions, elles sont nées dans la tourmente, et il n'est possible de démontrer ni l'authenticité de leurs textes, ni la véracité de leur prétention à détenir la vérité absolue. Pire encore qu'aujourd'hui, la désinformation à leur sujet était totale, certains n'hésitant pas à mentir pour arriver à leur fin, d'autres modifiant les textes "religieux", d'autres encore croyant sincèrement recevoir des révélations de Dieu, qui contredisaient les théologies précédentes, etc... Il y avait une infinité de christianismes différents et contradictoires dans les premiers siècles, et il s'en est fallu de peu que ce soit un christianisme d'un autre type qui l'emporte. Il y avait une multitude d'évangiles différents, les évêques se sont disputés au IVème siècle pour déterminer quel livre était inspiré par Dieu, quel livre ne l'était pas. Pour le Coran, on n'est même pas sur de le lire dans la bonne langue pour commencer, certains versets n'ont ni queue ni tête en arabe officiel, mais trouvent brusquement un sens si on part du principe qu'ils sont en syriaque. Le chaos est total pour les hadiths. L'un d'entre eux dit même que Mohammed avait interdit de mettre par écrit ses propos! Etc... A cause de la nature de ce monde et en particulier de l'Homme, il est impossible de faire parvenir à ce dernier une révélation parfaite. Il n'existe d'ailleurs pas de preuve absolue, tout n'est que probabilité. Tout est contestable, imparfait. Tout est compris différemment d'une personnalité a l'autre. Etc...
Pour ces raisons, nous n'avons pas de directive absolue provenant directement de Dieu. Ce qui signifie qu'il est parfois difficile de déterminer de manière sure ce qui est bien ou mal (en fait, c'est souvent plus subtil que ça). Nous pouvons déterminer assez bien certaines choses, mais pas tout. J'entends déjà les croyants dire, triomphants: "Ah ah, voila ou l'incroyance vous mène! Nous, nous avons des directives précises de la part de Dieu!". En fait, ce n'est pas le cas, ils n'ont que des avis humains jusqu'à preuve du contraire, sauf qu'ils croient ces derniers être la vérité absolue de Dieu, et que ces avis humains sont très anciens et qu'entre temps les Hommes ont progressé. Exemple: d'après la Bible, l'homosexualité est une perversion. Notons que c'est aussi le cas dans l'islam sunnite. L'ancien testament de la Bible demande d'ailleurs de tuer les homosexuels. Les incroyants, eux, n'ont aucune indication a ce sujet, ce qui, désormais, les pousse a la tolérance. Car si l'on oblige les homosexuels a devenir hétérosexuels et qu'il s'avère que l'homosexualité n'avait rien de mauvais, rien d'anormal, et que l'hétérosexualité était contre-nature pour les homosexuels, alors on a gâché la vie d'un grand nombre d'individus, pour rien! C'est pourquoi l'absence d'indication précise sur ce genre de sujet pousse a la tolérance.
Il reste un point à éclaircir: comment se fait-il que Dieu nous ait créé dans un monde fait de telle manière qu'il est impossible d'atteindre la vérité, nous condamnant à l'incertitude et l'ignorance? Toutes les hypothèses pour répondre à cette question sont permises. Considérez ceci: la vie peut être une sorte de grand jeu d'aventure auquel nous avons nous-même décidé de participer, en toute connaissance de cause, avant de naître sur cette Terre (bien que le mot "avant" n'aie pas beaucoup de sens en dehors de notre univers: il est très difficile de se représenter ce qui n'appartient pas à notre univers), pour une raison qui nous échappe. En fait, le but est peut-être de vivre une aventure passionnante, pleine de mystères, d'énigmes, et de très belles expériences? Que faisons-nous quand nous regardons un film? Nous cherchons à nous créer des émotions. Je vais prendre l'exemple de la série Lost - les Disparus. Il est question d'un avion qui s'écrase sur une île. La plupart des passagers survivent, bizarrement. Sur l'île il se passe énormément de choses étranges, inexplicables, et extrêmement mystérieuses. Cela provoque un suspens insoutenable. L'île elle-même semble avoir des propriétés bizarres. Et qui sont ces "autres", habitant déjà sur l'île, plus que mystérieux? A quoi tout cela est du, qu'est ce qui se passe? Les survivants ont souvent des flashbacks du passé qui leur reviennent dans certaines situations précises sur l'île. De plus, il semble qu'il se soit passé quelque chose de bizarre avant qu'ils prennent l'avion, et notamment que certains d'entre eux aient été avertis, d'une manière très étrange... Pourquoi regardons-nous un tel film? Parce que nous aimons ça! Nous sommes friands de ce genre d'histoires. De la même manière, n'avons-nous pas eu envie de vivre une telle aventure en grandeur nature? Car la vie, c'est exactement cela! Dans ces conditions, le fait que ce monde soit fait de telle manière que les humains (et certainement aussi les animaux, soumis aux mêmes lois) ne peuvent pas accéder à la vérité, mais vivent dans un monde d'incertitude et de désinformation peut tout simplement faire partie des règles du jeu. De même que le fait de ne pas se souvenir du pourquoi, et de ce qui s'est passé avant que nous arrivions ici (sinon ce ne serait plus du tout passionnant!).
En réaction à une réfutation des miracles du Coran, j'entends souvent: "Qui es-tu pour contredire les plus grands scientifiques du monde? Crois-tu peut-être être plus intelligent qu'eux?"
Du nouveau sur ce sujet: vers l'article sur les scientifiques qui ont cautionné l'islam Je laisse malgré tout l'article de cette page inchangé.
Réponse: Quand une personne considérée comme faisant autorité dit son avis, on n'est pas obligé pour autant de tout croire aveuglément sans le moindre esprit critique. D'autant plus que ces personnes n'en restent pas moins des humains, avec leurs faiblesses (incertitude sur l'au-delà, attitude parfois plus guidée par les sentiments que par la raison, etc...). Par ailleurs, les chercheurs sont loin d'être tous de l'opinion des scientifiques présentés dans "Ceci est la vérité". La propagande islamique est telle qu'on a l'impression que l'opinion selon laquelle le Coran serait la parole de Dieu est officiellement reconnue dans le milieu scientifique. Or c'est loin d'être le cas. D'ailleurs, certains chercheurs ont fait part de leur désaccord vis-à-vis de ceux qui ont fait de la pub pour l'Islam. Donc, quand un scientifique dit que pour lui, le Coran contient des miracles scientifiques, ça n'engage que lui. Mais évidemment, dans le documentaire "Ceci est la vérité" et la propagande islamique en général, on ne parlera pas des chercheurs qui ont une autre opinion sur le Coran. On ne montrera que les quelques scientifiques qui disent être persuadés que le Coran est la parole de Dieu. Par ailleurs, plus je m'intéresse à ces publicités pour l'Islam, plus j'ai l'impression qu'il y a anguille sous roche. Plusieurs éléments me donnent l'impression que les-dits chercheurs ont été soudoyés. Quand je dis cela à des Musulmans, souvent ceux-ci me répondent que c'est vraiment de la science-fiction ce que je dis, que je rêve. Il y a peu de temps j'aurais partagé leur naïveté, mais maintenant, j'en ai tellement vu avec les islamistes que rien ne m'étonne. J'ai parlé sur ce site de certaines de mes expériences sur ce point (voir entre autres le dossier sur les tromperies utilisées par les islamistes, en particulier le site du CIRS ("Centre International de Recherche Scientifique", dont les chercheurs cautionnent un livre sur le miracle numérique du Coran, sauf que cet institut n'existe pas, ou encore les ruses d'Hamidoullah, auteur de la traduction officielle du Coran en Français, pour propager l'Islam. Je sais aussi de quoi est capable l'Arabie Saoudite, qui propage l'Islam dans certains pays grâce à l'argent du pétrole, par des moyens pas toujours louables. Je sais aussi dans quelle situation sont les chercheurs. Obtenir des fonds pour la recherche n'est pas une chose aisée. Dans bien des domaines, les chercheurs ne sont pas indépendants: ils sont sponsorisés par une entreprise, mais les conclusions des études ont intérêt à renforcer ou créer des besoins de manière à ce que l'entreprise sponsor augmente son chiffre d'affaire. Pour toutes ces raisons, je pense sérieusement que certains scientifiques ont été payés par l'Arabie Saoudite pour faire de la pub pour l'Islam. Bien sûr, je ne peux pas prouver cette affirmation. Mais il y a quand même un doute, ce qui nous oblige à ne pas faire une confiance aveugle à ces chercheurs. A nous de trancher, à nous de comparer les versets du Coran avec les nouvelles découvertes scientifiques et de nous faire notre propre opinion, par nous-même, au lieu de faire une confiance aveugle à des gens dont nous ne connaissons pas les motivations.
Les valeurs religieuses sont indispensables, sans quoi les gens n'ont plus aucune éthique, plus aucune morale, deviennent égoïstes, etc... Un individu religieux craint la punition de Dieu et s'abstient de faire le mal, tandis qu'un incroyant n'a aucun Dieu à qui rendre compte, en conséquence de quoi rien ne l'empêche de faire du mal aux autres. Il ne pensera qu'à lui, il cherchera à écraser les autres, parce qu'il ne craint aucune punition de la part de Dieu dans l'au-delà.
Réponse: Je prétends le contraire: en Europe, la disparition de la religion a fait augmenté la valeur de la vie humaine. Donner la mort est considéré comme un acte plus grave dans les sociétés où la religion est en perte de vitesse. Pourquoi? Parce que dans ces sociétés-là, on ignore ce qui se passe après la mort. Évidemment, s'il est certain qu'après la mort nous allons au paradis, la vie perd sa valeur, la mort n'est qu'une boutille, elle est banalisée. On comprend alors Simon de Montfort qui, lors du siège d'Albi (destiné à exterminer les Cathares) a dit: "Tuez-les tous: Dieu reconnaîtra les siens!". Il voulait dire par là: "Impossible de savoir qui est Cathare et qui est Catholique. La solution: tuer toute la population d'Albi. Certes, nous tuerons aussi des innocents, mais ce n'est pas grave puisqu'ils iront directement au paradis.". Si Simon de Montfort avait été agnostique, il aurait craint d'anéantir définitivement ces Catholiques, ce qui aurait rendu leur mise à mort beaucoup plus dramatique à ses yeux.
Ensuite: la religion propose le système de la carotte et du bâton: punition divine en cas de mauvaise action et récompense en cas de bonne action. A mon avis, il n'est pas sain d'habituer les gens à une telle logique. La vrai vertu, ce n'est pas savoir se plier à la loi du plus fort (en l'occurrence Dieu). Par contre, je trouve excellent de savoir faire ce qui est bien sans rien attendre en retour. La "loi du plus fort" n'est pas toujours bonne. Exemple avec le Judaïsme: cette religion contient de très bons points, mais aussi des prescriptions catastrophiques. L'année du Jubilé (tous les 7 ans), toutes les dettes sont annulées (encore que cette loi est contestable, on peut craindre que certains en profitent); dans les champs, les moissonneurs doivent laisser les gerbes qui tombent pour que les pauvres les ramassent. En revanche, la Thora contient des prescriptions racistes. Certains peuples y sont décrits comme étant pour toujours les ennemis d'Israël (pour des raisons mesquines). Yaveh-Moïse demande de massacrer toutes les populations cananéennes (déjà installées en Israël) pour prendre leur place. Soit-disant c'était des pervers (idolâtres, pratique de l'homosexualité, méchanceté, voire: ce seraient même des descendants des batars nés de l'union entre les humains et les démons dont il est parlé dans la Genèse: lors du déluge ils ne seraient pas tous morts d'après certains pasteurs chrétiens: il fallait donc tuer ceux qui restaient pour purifier la race humaine), cependant, la tribu de Gadaon arrive, par la ruse, à faire jurer aux Israëlites qu'ils leur laisseront la vie sauve. Les Gabaonites auront effectivement la vie sauve, mais ils devront de père en fils travailler au profit des Israëlites. Etc... Prenons un Israëlite juif. Certes, il obéira aux prescriptions positives de la Thora, mais aussi (en théorie) à celles qui sont inacceptables (dans la pratique il rejetera ce qui est trop éloigné du consensus de la société dans laquelle il vit: par exemple il continuera la plupart du temps de penser que l'homosexualité est un péché, mais n'affirmera pas que Dieu demande la mise à mort des homosexuels, bien que l'Ancien Testament le demande). Tandis qu'un Israëlite non-juif (qui a compris que Moïse a berné son peuple): si c'est quelqu'un de bien, lui aussi, il pratiquera ce qui est bien dans la Thora, mais il sera souvent moralement meilleur dans les domaines où ce livre saint déconne. Et là où ce n'est pas le cas, une évolution sera toujours possible. Alors que le religieux, lui, n'aura (en théorie) pas le droit d'évoluer: il désobéirait aux ordres "de Dieu". Si encore les prescriptions de la religion étaient toutes bonnes... Mais c'est loin d'être le cas: ce qui est proposé comme "prescriptions divines" n'est rien d'autre que la volonté du roi à l'origine de la religion en question et la transcription du système de valeurs de son époque. Et quelles valeurs! Dans le cas de la plupart des religions c'est à vomir. Tandis qu'un incroyant est libre de faire le bien ou le mal, bien souvent le croyant est obligé de faire le mal, car il craint une punition divine s'il ne le fait pas. Et de surcroît, le croyant, qui ne fait que se conformer à la "loi du plus fort", est déresponsabilisé. C'est anti-pédagogique: je pense qu'il est préférable d'apprendre aux gens à être responsable de leurs actes, plutôt que des les habituer à la carotte et au bâton.
Il est impossible de définir une morale en dehors de ce que Dieu nous a révélé dans Sa parole. L'Homme est incapable de savoir par lui-même ce qui est bien ou mal. Le déisme ne mène qu'au chaos. Ca n'a pas de sens de critiquer les passages de la Bible (resp: du Coran) qui semblent inacceptables, car Dieu seul possède la définition de ce qui est bien ou mal, on ne peut pas définir un système de morale en dehors de Sa parole.
Cette affirmation signifie que l'humain serait bête au point de ne pas savoir qu'il est mal de tuer, de voler, de faire aux autres ce que l'on ne voudrait pas faire à soit-même, etc... Il lui faudrait obligatoirement une révélation divine (livre révélé, comme la Bible ou le Coran) pour parvenir à cette connaissance. Les déistes qui ont ces valeurs auraient en fait seulement copié l'étique de la parole de Dieu à laquelle ils refusent pourtant de croire. Sans rentrer dans des considérations scientifiques au sujet de l'être humain, examinons ce qu'entraîne la foi chrétienne évangélique ou musulmane orthodoxe. Car le problème c'est qu'il n'y a pas un livre sur Terre qui vient indiscutablement de Dieu, mais plusieurs religions qui prétendent être celle de Dieu à l'exclusion des autres, et à laquelle il faudrait croire pour aller au paradis et non en enfer. La croyance en une de ces religions implique donc que l'Homme soit suffisamment intelligent pour reconnaître la vérité parmi toutes ces religions. S'il n'en est pas capable, alors il peut être sincère et se tromper de religion, donc aller en enfer malgré ses bonnes intention et son désir de vérité. Ce serait injuste. Si Dieu est juste, alors il ne peut pas en être ainsi: si l'Homme joue son avenir éternel quand il choisit sa religion, alors il doit être en mesure de reconnaître quel enseignement vient de Dieu, c'est-à-dire quel système de morale est le bon. La croyance en une religion comme le christianisme évangélique ou l'islam orthodoxe implique, si Dieu est juste, que l'Homme soit suffisamment intelligent pour reconnaître la bonne morale, ce qui contredit l'idée selon laquelle il en serait incapable par lui-même.
Donc, les croyants de ces religions ne peuvent pas utiliser cet argument pour montrer que leur religion serait indispensable sous peine de chaos. Malgré tout, l'Homme ne peut pas tout savoir, il n'est pas parfait (mais il ne peut pas non plus rien savoir). De la même manière, son système de morale est imparfait (même s'il progresse probablement avec le temps). C'est comme cela, il faut en être conscient. C'est ainsi que le monde a tourné jusque là. Les religions n'échappent pas à cette règle, même celles qui prétendent être la "vérité absolue". Elles correspondent à la compréhension humaine d'une époque, et paraissent de plus en plus obsolètes au fur et à mesure que le temps passe. La différence c'est que leurs adeptes ne sont pas conscients de l'imperfection de leur éthique, et ne peuvent pas progresser, parce qu'ils croient être dans la vérité révélée par Dieu, valable pour toujours.
Les non-croyants croient eux aussi, sauf qu'ils croient à ce qu'ont dit des hommes, tandis que nous les croyants, nous croyons à ce que dit Dieu. Nous, nous basons notre foi sur la parole de Dieu, tandis qu'eux basent leur foi sur ce qu'ont dit des hommes tels les philosophes des lumières, etc...
Réponse: Cette affirmation est une déformation de la réalité. Un Chrétien croit nécessairement que la Bible est la parole de Dieu, que cet ensemble de livres ne peut pas contenir d'erreur. Sur quoi se basent-ils pour affirmer cela? Qu'est-ce que la Bible, objectivement? L'Ancien Testament s'est constitué progressivement, dans des circonstances mal connues. Nous ne connaissons pas les auteurs de tous ces livres. Certains prétendent être la parole de Dieu, d'autres pas. Nous ne savons pas sur quelle base les Juifs ont considéré qu'un livre était d'origine divine ou pas. D'ailleurs, leur canon officiel n'a été fixé que dans le premier siècle de notre ère. De même après Jésus, les premières communautés chrétiennes disposaient d'une multitude de livres d'origines diverses. Certains de ces livres sont anonymes (mais peut-être que l'auteur en était connu à l'époque?), d'autres sont signés par un apôtre de Jésus ou un de leurs proches. Nous savons très peu de choses sur l'origine de ces livres. Ces livres ne sont pas toujours d'accord entre eux, aussi bien sur les faits relatés que sur la théologie, l'enseignement. Les premières communautés chrétiennes ont considéré certains de ces livres comme étant inspirés par Dieu, d'autres comme ne l'étant pas. Sur quelle base? Nous ne le savons pas. La sélection des livres considérés comme étant inspirés par Dieu pouvait différer d'une communauté à l'autre.
Au IVème siècle, l'Eglise a décidé d'organiser deux conciles (Hyppone et Carthage) afin de définir une bonne fois pour toutes ce qu'était la parole de Dieu. Et ce n'est qu'à la suite de débats houleux et d'hésitations qu'un consensus fut adopté. Certains livres furent acceptés ou refusés à l'unanimité. D'autres, en revanche, furent acceptés ou refusés de justesse dans le corpus biblique, à cause du désaccord des différents prêtres à leur sujet. Bref, l'Eglise conclut que les 66 livres de la Bible protestante actuelle étaient la parole de Dieu. Ce choix ne fut, à notre connaissance, pas remis en question jusqu'à l'apparition du protestantisme. Luther ne reconnaissait pas l'authenticité de l'Epitre de Jacques, entre autre. L'Eglise, dans le cadre de la contre-Réforme, a ajouté les livres deutéro-canoniques à la Bible. (pourtant jusqu'alors non reconnus comme étant d'inspiration divine). D'après ce que nous savons, historiquement, le Christianisme a commencé à se propager pacifiquement (malgré la persécution), puis ensuite (cette religion étant devenue religion d'état), par la force. Nous devons le caractère chrétien de l'Europe à cette deuxième méthode. Aujourd'hui, en revanche, la liberté de foi est garantie. La Bible, elle-même, n'affirme pas être la parole de Dieu. Certains des livres qui la composent prétendent l'être, d'autre pas. Mais quand l'auteur d'un des livres bibliques prétend parler au nom de Dieu, il ne parle que pour son livre, et pas des autres, dont il ignore peut-être l'existence, ou avec lesquels il n'est pas forcément d'accord: c'est l'Eglise qui a décidé de rassembler tous ces livres ensembles, et nous ne savons pas quelle aurait été la réaction des différents auteurs s'ils l'avaient su: bien garder cela à l'esprit.
Voilà ce qu'objectivement nous savons de la Bible. Rien ne nous permet, à ce stade, de dire que ce livre est la parole de Dieu. Les Chrétiens disent baser leur croyance sur ce que Dieu dit. Mais un examen objectif ne leur permet pas de dire que leur base de vie a effectivement une origine divine. Les Chrétiens, qui disent baser leur foi sur ce que Dieu dit (contrairement aux incroyants qui la baserait sur des dires humains) doivent, en fait, croire à beaucoup de dires humains pour arriver à la conclusion que la Bible est la parole de Dieu. Ils doivent notamment croire les différents auteurs de la Bible qui font parler Dieu (ou qui, comme ils le prétendent, parlent au nom de Dieu), ils doivent croire l'Eglise catholique qui a sélectionné les livres disponibles et a décidé lesquels étaient inspirés par Dieu, et lesquels ne l'étaient pas. Ils doivent croire que malgré les divergences d'opinion des prêtres lors des conciles d'Hippone et de Carthage, malgré l'absence de liberté réelle (il était arrivé que l'empereur romain condamne les évèques dissidents à l'exil, comme ce fut le cas d'Arius, qui persistait dans sa doctrine lors du concile de Nicée, malgré l'opposition de l'empereur), ils doivent croire que cette église a fait malgré tout le bon choix. Donc, objectivement, les Chrétiens basent leur foi très largement sur des dires humains. De même pour les adeptes des autres religions. Les Musulmans, les Juifs, eux aussi, de baser leur foi sur ce que dit Dieu, à l'opposé des incroyants (athées, agnostiques, croyants des autres religions, etc...). Et pourtant, "Dieu" leur dit des choses contradictoire avec les autres religions. Il y a comme un problème, non? Les Chrétiens basent leur foi sur ce que dit "Dieu", qui leur dit de croire que Jésus, le Fils de Dieu (une autre personne du même Dieu d'après le nouveau testament) est mort sur a croix pour leur péché et qu'il est ressuscité, ceci serait la condition pour aller au paradis et échapper au feu de l'enfer. Les Musulmans, eux aussi, basent leur foi sur ce que "Dieu" dit, et ce dernier leur dit qu'au contraire, croire en la nature divine de Jésus fait aller droit en enfer, que Jésus n'était qu'un prophète, qu'il n'est pas mort sur la croix... Comme nous le voyons, les croyants, tout comme les incroyants, basent leur foi sur des dires humains. Ensuite, si ces humains ont dit la vérité, ne se sont pas trompés, alors là je suis d'accord, les croyants de la religion correspondante disposent de la vérité. Mais sinon, non. Et la réponse à cette question-là, on peut la trouver en analysant les "paroles de Dieu" de manière objective, en ne faisant pas tout pour arriver à une conclusion prédéterminée à l'avance; hélas, les religions qui exigent que l'on croit à leur dogme (la croyance étant condition sine qua non pour échapper aux flammes de l'enfer) sont un obstacle à ce type de réflexion. Le croyant est obligé de croire, donc d'avoir une conclusion toute faite avant même d'avoir procédé à l'analyse.
Donc, les croyants, eux, basent leur foi sur des dires humains, ils y font une confiance absolue, bien souvent aveugle, sans jugement de raison, et rejette catégoriquement les autres dires humains quand ces derniers contredisent ceux auxquels ils croient. Dans le cas du Christianisme et de l'Islam, ils ne peuvent remettre en question ces dires humains, car y croire est obligatoire pour aller au paradis. Ceci est suffisant pour dissuader le croyant de se poser les bonnes questions. Moi-même, je parle en connaissance de cause: j'ai été dans ce cas. Les non-croyants, eux aussi, ne disposent que de dires humains (aussi bien ceux des autres que les leurs) pour diriger leur vie, mais ils n'y accordent pas une confiance inconditionnelle, contrairement aux croyants. Ils connaissent les différentes opinions, et réfléchissent, cherchent à s'informer, à vérifier. Ils sont conscients qu'ils peuvent se tromper, que dans ce que les autres disent aussi, il y a du vrai et du faux (et encore, qu'est-ce que le vrai et le faux?), et que leur opinion peut évoluer.
Toute position nécessite un acte de foi. Les chrétiens n'ont pas le monopôle de la foi, toute autre position exige un acte de foi, et pas des moindres. Par exemple, lorsque l'incroyant parvient à la conclusion que la Bible n'est pas la vérité absolue de Dieu, il choisit arbitrairement de croire que son système de logique est fiable.
Réponse à cette objection ici: http://spoirier.lautre.net/philo/croire-sauve.htm (vers le site de Sylvain Poirier).
Et vous, incroyants,Le non-chrétien n'a pas de sens à sa vie, pas de réponse aux questions métaphysiques, et vit nécessairement une existence malheureuse. Pour lui tout est absurde. Seule la foi en Jésus procure le bonheur. (NB: type d'argument aussi employé par des musulmans, et ma réponse est en grande partie transposable à l'islam orthodoxe)
NB: j'ai modifié la réponse que je donne sur ce point. Mais l'ancienne est toujours disponible plus bas.
Pour commencer, je voudrais poser une question intéressante: si vraiment l'Homme ne peut être heureux qu'en croyant en Jésus à la sauce évangélique, et vit dans le plus grand tourment s'il en est privé, pourquoi Dieu a-t'il permis qu'une grande partie de l'humanité ne connaisse pas le christianisme pendant des siècles? Et aujourd'hui encore, dans certains pays, certains n'en ont jamais entendu parler? Prenons pas exemple un indien d'Amérique avant la découverte de l'Amérique. D'après le point de vue évangélique, cet homme était condamné à être malheureux, à ne pas pouvoir trouver de réponse aux questions métaphysiques et à avoir une terrible peur de la mort. Et ce jusqu'à la fin de sa vie, il n'y avait pas de solution pour lui, puisque l'évangile ne l'avait pas atteint.
La vie comporte bien des mystères ce qui la rend difficile et passionnante à la fois. Les difficultés de la vie liées à ces incertitudes peuvent être allégées par diverses représentations de la vie. Aucune de ces représentations n'est parfaite, et chacune a ses avantages et ses inconvénients. De plus, comme nous avons tous des personnalités différentes, ce qui satisfait l'un peut être une calamité pour l'autre. Le christianisme de type "born again" (tel que je le désigne actuellement) est une représentation de la vie parmi beaucoup d'autres. Il n'y a pas d'un côté "la foi en Jésus" à la sauce évangélique, qui résoudrait tous les problèmes existentiels, qui donnerait un sens à la vie, le bonheur parfait et définitif, et qui supprimerait totalement la peur face à l'inconnue de la mort, et de l'autre le néant, une absence totale de sens à la vie, la dépression la plus noire et une angoisse terrifiante face à la mort.
Les évangéliques aiment présenter le spectre des représentations de la vie comme limité à uniquement deux possibilités: leur foi et le matérialisme athée. En effet, cette dernière représentation de la vie est certainement la plus difficile à vivre, même si elle convient très bien pour certains. Exemple: j'ai déjà été confronté à des gens qui ont peur du concept d'éternité, et d'infini en général. Certains croient que vivre éternellement serait insupportable, et que le "paradis" se transformerait rapidement en enfer. Mon avis là-dessus est que vivre indéfiniement dans les mêmes conditions que dans cette vie, avec la même perception du temps, avec le même esprit, les mêmes sens, serait très difficile. Mais nous ne pouvons pas nous imaginer autre chose que la vie ici-bas. La vie ailleurs, en dehors de cet espace-temps, est certainement quelque chose de complètement différent.
Chaque représentation de la vie a ses avantages et ses inconvénients, et je citerais les propos d'un "moine indien" (vu sur un forum): "Ta voie est bonne pour toi, elle n'est pas bonne pour moi, ma voie est bonne pour moi, elle n'est pas bonne pour toi". Si un jour je venais à ne plus supporter ma représentation de la vie actuelle, je changerais pour une autre représentation dans laquelle ce principe est aussi valable, mais en aucun cas pour une représentation qui prétend être "la vérité" à l'exclusion de toutes les autres et qui oblige à y croire pour échapper soit-disant à des tortures éternelles. Ces représentations intolérantes et sectaires sont d'une autre nature et apportent, me semble-t'il, beaucoup plus de mal que de bien.
La foi chrétienne évangélique peut apporter un soulagement, mais elle peut aussi être la cause de grandes souffrances pour le chrétien born again.
Que ce passe-t'il par exemple si certains membres de sa famille ne se convertissent pas, ont de bonnes raisons pour cela, et que toutes ses tentatives pour les convaincre que la Bible est la "parole de Dieu" restent vaines? Ou si l'un d'eux perd sa foi? Ou si certains de ses enfants se détournent de la foi (ce qui est arrivé à mes parents)? D'après sa croyance, non seulement, il ne les verra plus jamais après la mort, mais en plus ils devront souffrir pour l'éternité pour ne pas avoir cru en sa religion. Certains évangéliques sont tourmentés car ils vivent très mal la non-croyance de leurs proches, pour qui toute tentative de conversion reste vaine. C'était le cas par exemple du webmaster du site "Debunking arguments of christian fundamentalists", voir cet article. Extrait:
Now, as for me, the recovery was not only that, but also of the burden and confusion of believing that my family, which were non-believers, were going to hell simply because they weren't Christians. My parents are the most honest decent caring people in the world, and I was burdened with the thought that they would go to hell, so there was pressure on me to try to convert them, and it almost made me crazy. Thank goodness that after I recovered from fundamentalism, I felt a huge relief to have that burden lifted off my shoulders. I knew that those fears weren’t true after all, and that God never said those things, but people did.
La souffrance éternelle, c'est quelque chose que personne ne peut souhaiter même à son pire ennemi. C'est un malheur inimaginable, et quel malheur de se dire que ça touchera vraisemblablement tel ou tel proche.
Certains évangéliques sont surs de leur "salut". Je l'ai également été moi-même alors que j'étais born again. Ca n'a rien à voir avec le Saint-Esprit, mais c'est de l'auto-persuasion, et ça peut s'écrouler à tout moment, par exemple quelques heures ou jours avant la mort, quand on pense plus que jamais à ces questions. Ce n'est pas tout le monde qui arrive à s'auto-persuader de cette manière. J'avais même entendu parler de missionnaires qui n'étaient pas surs de leur salut. Et alors là, grande détresse, car d'après beaucoup d'interprétations, un born again doit être sur de son salut. Sinon, c'est qu'il y a un problème (qu'il n'est pas sauvé). Alors que c'est juste du à une forme différente d'esprit.
D'ailleurs, le "salut" peut-il être perdu? La plupart des évangéliques répondent à cette question par "non". Mais pas tous... La Bible est peu claire sur ce sujet, certains passages semblent aller dans un sens, d'autres dans l'autre. Tant que l'on arrive à croire simplement à ce que dit son pasteur sans se poser de question, tout va bien, mais dès que l'on commence à réfléchir par soit-même, il y en a de la matière à faire des nuits blanches. Comment être sur que c'est ceux qui croient que le "salut" ne se perd pas qui ont raison? Et s'ils n'ont pas raison, alors là c'est vraiment dangereux, car même si on croit avoir la foi à un moment donné, rien ne garanti qu'il en soit de même à notre dernier souffle. Il y a de plus toute une gamme de doutes plus ou moins importants entre le foi inébranlable et l'incroyance, où se situe exactement la limite entre ceux qui sont sauvés et ceux qui ne le sont pas? Force est de constater qu'il est impossible de diviser l'humanité en deux, croyants et non-croyants, c'est beaucoup plus compliqué que ça...
Idem pour des proches. Prenons un évangélique qui se marie, et quelques années plus tard sa femme perd la foi. S'il croye que le "salut" peut être perdu, alors il croira qu'il faut la reconvertir d'urgence, car elle court un énorme danger, un danger inimaginable. S'il croye que le "salut" ne peut pas être perdu, alors il croira qu'elle l'a a trompé en se faisant passer pour une croyante alors qu'elle ne l'était pas. Il y a des couples qui ont été ainsi détruit par le christianisme évangélique. Voir pour exemple: lien(témoignage de Nadège). La peur des conséquences pour le couple est d'ailleurs souvent un facteur qui empêche les croyants mariés de remettre en question leur croyance. En plus des menaces d'enfer envers les incroyants, intimidations extrêmement efficaces, les croyants mariés ne peuvent plus se permettre de changer d'avis à cause de la réaction que cela provoquerait chez leur conjoint.
La croyance que l'on est sauvé peut céder à tout moment, et alors, plus possible de savoir si Dieu nous considère comme "croyant" ou pas, et ce qu'il en sera au moment de la mort. Le foi évangélique devient une terrible source d'angoisse. Il vaut mieux encore être dans l'incertitude la plus totale que d'être sur que Dieu est perverse au point de torturer pendant l'éternité ceux qui, pendant leur vie, n'ont pas cru à la bonne religion et rester dans l'incertitude pour tout le reste. Et il vaut mieux aussi être dans l'incertitude la plus totale que d'avoir une vision aussi infernale de Dieu, de se croire sauvé soit-même, mais de ne rien pouvoir garantir pour ses proches. Enfin tel est mon avis.
Nous ne sommes pas tous égaux devant les souffrances causées par le christianisme évangélique. J'ai parlé jusqu'ici de souffrances qui touchent principalement certaines personnalités (et épargnent les autres), qui touchent principalement ceux qui pensent par eux-mêmes et sont habitués à remettre en question ce qu'on leur dit ou ce qu'ils croyaient acquis (et épargnent ceux qui arrivent à croire comme des enfants), et d'autres qui ne concernent que les born again mariés. Il y a une autre partie de la population pour qui le christianisme évangélique provoque un tout autre type de souffrances: les homosexuels.
La Bible condamne l'homosexualité (lien , au début). Cette tendance serait une perversion, une "pratique monstrueuse", ce serait la conséquence de comportements idolâtres et la punition pour cela, et même, paradoxalement, alors que Paul prêche d'habitude le salut par la foi, il semble refuser le paradis à tout homosexuel. Souvent, les born again prétendent que "un homosexuel qui se convertit est aussitôt libéré du lien de l'homosexualité". D'autres fois, on entend au contraire que dans le cas général, la foi garantit le salut, mais que la pratique de l'homosexualité empêche d'être sauvé, même si on a la foi.
Dans le passé, les homosexuels ont beaucoup souffert de la stigmatisation dont ils ont été victimes à cause du christianisme. On pourrait penser que cela est terminé aujorud'hui. Pour ceux d'entre eux qui n'ont pas la foi, oui. Mais il y a des homosexuels qui sont des "born again". La propagande évangélique se plait à parler des "succès" de l'association Exodus et des homosexuels qui ont été "guéris" de cette tendance, et qui ont "trouvé la vraie vie en Jésus", qui sont maintenant mariés, qui ont des enfants, etc... Mais un bon nombre d'homosexuels born again restent désespérément homosexuels. Et souvent, cela est pour eux une grande source de tourment. Ils croient que l' "on ne vient au père que par Jésus", ils croient que la Bible est la vérité. Mais ils sont homosexuels. Ils font tout ce qu'ils peuvent pour ne plus l'être, ils prient pour en être "délivrés", mais rien n'y fait. Le christianisme évangélique fait de leur vie un enfer. Ce mal là ne concerne que les homosexuels, et est inconnu des autres born again.
Récemment, il s'est avéré que le pasteur Ted Haggard, qui condamnait fermement l'homosexualité et travaillait pour "gagner des âmes" dans ces milieux-là, était lui-même homosexuel ( lien ). J'avais lu à l'époque un article dans lequel on comprenait que ce missionnaire était dans le plus grand désarroi à cause de la contradiction entre sa foi et sa tendance contre laquelle il avait lutté toute sa vie sans succès. On voyait aussi une photo sur laquelle les membres de son église priaient, les bras en l'air, ou au contraire prosternés, traumatisés en venant d'apprendre la nouvelle... Ces born again homosexuels ont cru, soit parce que leurs parents étaient déjà born again (et il est très difficile pour un enfant d'évangélique de remettre en question sa foi, à cause de la croyance selon laquelle c'est justement cette croyance qui, seule, permettrait d'échapper à l'enfer), soit parce qu'ils se sont faits avoir par la désinformation des missionnaires évangéliques. Il est donc particulièrement nécessaire que les homosexuels born again puissent avoir accès à des points de vue contradictoire sur leur religion, il est indispensable de leur faire parvenir les informations qui leur permettront de comprendre que leur religion est purement humaine et n'a rien à voir avec Dieu. Ensuite, la décision leur revient, chacun est libre de ses choix, seulement pour cela il faut déjà qu'ils aient les cartes en main, qu'ils disposent des informations qui leur premettraient de prendre cette décision en toute connaissance de cause. Or dans les milieux évangéliques, qui fonctionnent en autarcie intellectuelle, on n'entend qu'un seul discourt, et les gens sont souvent surs qu'il n'existe objectivement absolument aucun doute au sujet de la véracité totale de la Bible, et de son caractère divin.
Il y a des homosexuels qui, ne pouvant se débarrasser de leur tendance, renoncent tout simplement à toute sexualité. J'avais vu dans un document d'ex-homos "repentis" qu'être "délivré" de l'homosexualité ne voulait pas forcément dire être hétérosexuel. Ca pouvait aussi vouloir dire être abstinent. Certains se privent de toute sexualité pour leur foi, d'autres se forcent à être hétéro. Pour certains cela peut représenter un immense sacrifice. Un sacrifice... pour rien! Puisque leur religion est basée sur une supercherie. En dehors des homosexuels, il y a d'autres personnes chez qui la vie sentimentale, sexuelle, et/ou maternelle est détruite à cause de cette croyance fausse. Par exemple, les born again ne peuvent se marier qu'entre eux. Si dans un couple un des deux se convertit il n'y a théoriquement pas de divorce, mais lorsque quelqu'un est déjà born again, il ne peut pas épouser "quelqu'un qui n'est pas sauvé". A cause de cela, il peut arriver qu'un born again soit très amoureux, mais doive renoncer à cet amour juste parce que la personne qu'il aime n'a pas la bonne religion, et ne se convertit pas malgré toutes les tentatives. Des coeurs brisés, pour rien... En plus de cela, il y a un notable excédent de femmes dans les communautés évangéliques, car pour des raisons sociologiques celles-ci mordent actuellement plus souvent à l'hameçon. L'obligation de se marier à l'intérieur de la communauté signifie donc pour un grand nombre de femmes évangéliques le célibat forcé. Des hommes, il y en a, mais elles se refusent, pour des raisons religieuses, à les épouser. Un grand sacrifice... pour rien! De surcroit, pour les born again, toute vie sexuelle est interdite en dehors du mariage. Ne pas avoir trouvé de conjoint signifie donc faire une croix sur sa sexualité, définitivement, pendant toute sa vie. Le flirt est aussi mal vu, et avoir "un petit copain" ou "une petite copine" n'est possible que s'il y a un projet de mariage en vue. Être évangélique signifie pour une partie non-négligeable des adeptes ne jamais rien entreprendre avec quelqu'un de qui on se sent amoureux, mettre définitivement une croix sur sa sexualité, et même renoncer à avoir des enfants même si on en rêvait. Il y a des femmes qui voudraient avoir un ou plusieurs enfants, et qui voient avec angoisse passer les années sans trouver de mari. Le risque est qu'elles ne se marient jamais, ou alors trop tard, à un âge où elles ne peuvent plus enfanter. Il suffirait qu'elles fassent l'amour avec un homme, mais leur religion le leur interdit. Certaines d'entre elles n'auront jamais d'enfant à cause de leurs principes religieux, alors qu'elles auraient tout à fait pu en avoir. Mais voilà, au moment où elles pouvaient en avoir, elles étaient trompées par leur secte. Parmi elles, certaines perdront leur foi plus tard, et réaliseront qu'elles ont fait un énorme sacrifice pour rien. Et là, il y a vraiment de quoi avoir la haine. Mais d'un autre côté, ceux qui ont été amenés à faire des sacrifices pour leur foi ont moins de chance de la perdre que les autres, car ça leur fait d'autant plus mal d'admettre qu'ils ont été trompés et que par conséquent leur sacrifice était absurde.
Le chrétien born again se "coupe du monde" qu'il croit être aux mains du diable et voué à la damnation éternelle. Il lui est demandé dans ce qu'il croit être la "parole de Dieu" d'éviter les amis "incroyants" ( lien , premier verset du point 3) ). Il garde des contacts avec le monde "non-croyant" principalement pour tenter d'en gagner le plus possible pour sa foi. Tout dans sa vie quotidienne et en matière de politique est interprété à la lumière du "combat spirituel". Israël doit s'étendre sur toute la Palestine car seulement là Jésus pourra revenir. Il faut absolument bloquer tel politicien parce qu'il est non-chrétien, et/ou homosexuel, et s'il était élu, ça montrerait que les forces du mal gagnent du terrain et que la société va être de moins en moins guidée par Dieu et donc court à sa perte. Etc... Il croit que le but de la vie c'est de faire sans cesse avec Dieu ce que l'on faisait autrefois avec les rois: on chantait en permanence à leur gloire, on les flattait. Toute conversion va de paire avec un élan pour améliorer sa vie. En se convertissant à une religion, on arrive souvent à faire des choses dont on se croyait auparavant incapable: arrêter telle drogue, changer de vie... Le christianisme évangélique n'échappe pas à cette règle, mais dans ce cas le nouveau croyant y "gagne" aussi une vision et un comportement sectaires.
La foi évangélique est loin d'apporter que des bonnes choses. C'est une représentation de la vie parmi beaucoup d'autres, qui contient certes ses avantages, mais aussi de sérieux inconvénients, notamment dans certains contextes et pour certaines personnalités. Le christianisme évangélique peut apporter le réconfort, mais il peut aussi apporter la souffrance. Le réconfort apporté par le christianisme évangélique n'est pas spécifique à celui-ci, et peut très bien être trouvé dans d'autres représentations de la vie, et notamment dans des représentations qui ont pour base: "Ta voie est bonne pour toi, elle n'est pas bonne pour moi, ma voie est bonne pour moi, elle n'est pas bonne pour toi", et non: "Cette religion est la vérité absolue, toutes les autres sont fausses et viennent du diable, et tous ceux qui mourront sans s'être converti à cette religion précisément iront en enfer où ils seront torturés pour l'éternité".
Réponse ici: http://spoirier.lautre.net/philo/logique-chretienne.htm(vers le site de Sylvain Poirier).
Si Dieu existe, il est impensable qu'il ait laissé l'humanité dans l'ignorance, sans indications ou mode d'emploi quelconque. Au contraire, il est évident qu'il lui a fourni une révélation afin que les hommes connaissent sa volonté ainsi que le pourquoi de ce monde. Donc une des religions existante est nécessairement la vérité venant de Dieu.
Je vais répondre à cette argument de deux manières. Je vais commencer par montrer en quoi la croyance au judaïsme, au christianisme ou à l'islam ne satisfait pas elle-même à cette condition et implique que Dieu puisse très bien laisser l'humanité ou une partie d'elle sans révélation. Puis j'expliquerai pourquoi Dieu n'a pas fournit de révélation à l'Homme.
Les chrétiens croient que Dieu ne se serait révélé tout d'abord qu'au peuple hébreux. Ils croient que les autres peuples sont tous des descendants de Noé, donc qu'ils sont tous issus de familles qui connaissaient Dieu, mais que cette connaissance s'est perdue au fur et à mesure des générations et a dévié en faux culte, puisqu'ils ne recevaient aucune révélation de Dieu. Ainsi, d'après la croyance chrétienne, avant Jésus-Christ, les Hébreux étaient les seuls à qui Dieu se révélait, les autres peuples étaient dans l'erreur et n'avaient pas la possibilité d'accéder à la vérité, à la révélation du vrai Dieu (selon la croyance chrétienne). De même après Jésus-Christ, le christianisme s'est répandu petit à petit, mais même en Europe il restait des foyers que l'Evangile n'avait pas atteints, ou qu'un "faux évangile" (d'après les critères des chrétiens actuels) avait atteints. Alors ne parlons pas de l'Afrique, de l'Amérique, de l'est de l'Asie, l'Australie. D'après la croyance chrétienne elle-même, les habitants de ces régions ont été longtemps dans l'impossibilité d'accéder à la vérité, à la parole de Dieu. C'est encore aujourd'hui le cas de rares régions isolées, ou de certains pays islamiques parmi les plus purs et durs.
Les musulmans croient, eux, que tous les peuples ont reçu des prophètes, et pas seulement le peuple hébreux à l'exclusion de tous les autres. Mais ils croient aussi qu'à chaque fois, la religion apportée par le prophète (qui était au départ l'islam) s'est altérée avec le temps, dégénérant souvent en une sorte de polythéisme, et même en une religion aberrante du point de vue islamique. Ainsi, les Arabes avant Mohammed n'avaient pas accès à la vérité, à la révélation de Dieu. Idem pour le monde romain avant et encore plusieurs siècles après Mohammed (dans l'Europe catholique, tout le monde était chrétien, l'islam n'était pas connu). Donc l'islam, aussi bien que le christianisme (et le judaïsme) enseignent qu'à certaines époque et en certains lieux, des populations ont été laissées sans aucune indication de la part de Dieu, car la "vraie religion", la "révélation de Dieu" ne les avait pas atteints. En conséquence, les croyants monothéistes ne peuvent pas, pour réfuter la vision déiste, utiliser l'argument selon lequel Dieu ne peut pas nous avoir laissé l'Homme sans indications et lui a donc nécessairement fourni une révélation, puisque d'après leurs croyances elles-même Dieu l'aurait fait!
Maintenant, supposons que les habitants des régions que "la vérité n'avait pas atteintes" raisonnent comme les croyants monothéistes d'aujourd'hui, qu'ils se disent eux aussi que Dieu (ou les dieux, ou l'un d'entre eux, etc...) leur a forcément laissé une révélation. En conséquence, ils vont à tout prix adopter une des religions existantes dans leur région et à leur époque. Car d'après ce raisonnement (le même que les chrétiens et musulmans actuels) une des religions qu'ils connaissent est nécessairement la vérité venant de Dieu. Pourtant, d'après les monothéistes d'aujourd'hui, ces "incroyants" étaient dans la même situation que celle dans laquelle pensent être les agnostiques et déistes actuels, à savoir que nous n'avons pas accès à la vérité absolue. Mais ça, les croyants monothéistes le nient pour notre époque, de la même manière que certains religieux dans les régions non atteintes par le christianisme ou l'islam devaient autrefois certainement le nier, afin de gagner des adeptes pour leur propre culte. Alors, qu'en est-il, sommes nous aujourd'hui dans la même situation que les peuples qui n'avaient pas le moyen d'entendre parler du christianisme (pour le point de vue chrétien) ou de l'islam (pour le point de vue musulman)? Ou est-ce que depuis "la vraie religion", "la parole de Dieu" nous a atteint?
Je pense que l'Homme est naturellement déiste: il a le moyen de savoir qu'il y a très probablement autre chose qui est a l'origine du monde qu'il voit. Le monde qu'il voit ne peut pas s'expliquer par lui-même. Ce qui signifie que les actes qu'il commet ne sont pas neutres a l'égard d'une puissance qui le dépasse. Il n'a, cependant, aucune indication de la part de cette puissance. Et son expérience lui montre que de toute façon, dans ce monde, cela est impossible. Bien souvent, quand on était persuadé d'un fait, quand on y croyait sans aucun doute, on se rend compte plus tard qu'en fait c'est le chaos complet, et qu'on est bien trop limité pour avoir accès à la vérité absolue. Si l'on prend pour exemple l'apparition des religions, elles sont nées dans la tourmente, et il n'est possible de démontrer ni l'authenticité de leurs textes, ni la véracité de leur prétention à détenir la vérité absolue. Pire encore qu'aujourd'hui, la désinformation à leur sujet était totale, certains n'hésitant pas à mentir pour arriver à leur fin, d'autres modifiant les textes "religieux", d'autres encore croyant sincèrement recevoir des révélations de Dieu, qui contredisaient les théologies précédentes, etc... Il y avait une infinité de christianismes différents et contradictoires dans les premiers siècles, et il s'en est fallu de peu que ce soit un christianisme d'un autre type qui l'emporte. Il y avait une multitude d'évangiles différents, les évêques se sont disputés au IVème siècle pour déterminer quel livre était inspiré par Dieu, quel livre ne l'était pas. Pour le Coran, on n'est même pas sur de le lire dans la bonne langue pour commencer, certains versets n'ont ni queue ni tête en arabe officiel, mais trouvent brusquement un sens si on part du principe qu'ils sont en syriaque. Le chaos est total pour les hadiths. L'un d'entre eux dit même que Mohammed avait interdit de mettre par écrit ses propos! Etc... A cause de la nature de ce monde et en particulier de l'Homme, il est impossible de faire parvenir à ce dernier une révélation parfaite. Il n'existe d'ailleurs pas de preuve absolue, tout n'est que probabilité. Tout est contestable, imparfait. Tout est compris différemment d'une personnalité a l'autre. Etc...
Pour ces raisons, nous n'avons pas de directive absolue provenant directement de Dieu. Ce qui signifie qu'il est parfois difficile de déterminer de manière sure ce qui est bien ou mal (en fait, c'est souvent plus subtil que ça). Nous pouvons déterminer assez bien certaines choses, mais pas tout. J'entends déjà les croyants dire, triomphants: "Ah ah, voila ou l'incroyance vous mène! Nous, nous avons des directives précises de la part de Dieu!". En fait, ce n'est pas le cas, ils n'ont que des avis humains jusqu'à preuve du contraire, sauf qu'ils croient ces derniers être la vérité absolue de Dieu, et que ces avis humains sont très anciens et qu'entre temps les Hommes ont progressé. Exemple: d'après la Bible, l'homosexualité est une perversion. Notons que c'est aussi le cas dans l'islam sunnite. L'ancien testament de la Bible demande d'ailleurs de tuer les homosexuels. Les incroyants, eux, n'ont aucune indication a ce sujet, ce qui, désormais, les pousse a la tolérance. Car si l'on oblige les homosexuels a devenir hétérosexuels et qu'il s'avère que l'homosexualité n'avait rien de mauvais, rien d'anormal, et que l'hétérosexualité était contre-nature pour les homosexuels, alors on a gâché la vie d'un grand nombre d'individus, pour rien! C'est pourquoi l'absence d'indication précise sur ce genre de sujet pousse a la tolérance.
Il reste un point à éclaircir: comment se fait-il que Dieu nous ait créé dans un monde fait de telle manière qu'il est impossible d'atteindre la vérité, nous condamnant à l'incertitude et l'ignorance? Toutes les hypothèses pour répondre à cette question sont permises. Considérez ceci: la vie peut être une sorte de grand jeu d'aventure auquel nous avons nous-même décidé de participer, en toute connaissance de cause, avant de naître sur cette Terre (bien que le mot "avant" n'aie pas beaucoup de sens en dehors de notre univers: il est très difficile de se représenter ce qui n'appartient pas à notre univers), pour une raison qui nous échappe. En fait, le but est peut-être de vivre une aventure passionnante, pleine de mystères, d'énigmes, et de très belles expériences? Que faisons-nous quand nous regardons un film? Nous cherchons à nous créer des émotions. Je vais prendre l'exemple de la série Lost - les Disparus. Il est question d'un avion qui s'écrase sur une île. La plupart des passagers survivent, bizarrement. Sur l'île il se passe énormément de choses étranges, inexplicables, et extrêmement mystérieuses. Cela provoque un suspens insoutenable. L'île elle-même semble avoir des propriétés bizarres. Et qui sont ces "autres", habitant déjà sur l'île, plus que mystérieux? A quoi tout cela est du, qu'est ce qui se passe? Les survivants ont souvent des flashbacks du passé qui leur reviennent dans certaines situations précises sur l'île. De plus, il semble qu'il se soit passé quelque chose de bizarre avant qu'ils prennent l'avion, et notamment que certains d'entre eux aient été avertis, d'une manière très étrange... Pourquoi regardons-nous un tel film? Parce que nous aimons ça! Nous sommes friands de ce genre d'histoires. De la même manière, n'avons-nous pas eu envie de vivre une telle aventure en grandeur nature? Car la vie, c'est exactement cela! Dans ces conditions, le fait que ce monde soit fait de telle manière que les humains (et certainement aussi les animaux, soumis aux mêmes lois) ne peuvent pas accéder à la vérité, mais vivent dans un monde d'incertitude et de désinformation peut tout simplement faire partie des règles du jeu. De même que le fait de ne pas se souvenir du pourquoi, et de ce qui s'est passé avant que nous arrivions ici (sinon ce ne serait plus du tout passionnant!).
En réaction à une réfutation des miracles du Coran, j'entends souvent: "Qui es-tu pour contredire les plus grands scientifiques du monde? Crois-tu peut-être être plus intelligent qu'eux?"
Du nouveau sur ce sujet: vers l'article sur les scientifiques qui ont cautionné l'islam Je laisse malgré tout l'article de cette page inchangé.
Réponse: Quand une personne considérée comme faisant autorité dit son avis, on n'est pas obligé pour autant de tout croire aveuglément sans le moindre esprit critique. D'autant plus que ces personnes n'en restent pas moins des humains, avec leurs faiblesses (incertitude sur l'au-delà, attitude parfois plus guidée par les sentiments que par la raison, etc...). Par ailleurs, les chercheurs sont loin d'être tous de l'opinion des scientifiques présentés dans "Ceci est la vérité". La propagande islamique est telle qu'on a l'impression que l'opinion selon laquelle le Coran serait la parole de Dieu est officiellement reconnue dans le milieu scientifique. Or c'est loin d'être le cas. D'ailleurs, certains chercheurs ont fait part de leur désaccord vis-à-vis de ceux qui ont fait de la pub pour l'Islam. Donc, quand un scientifique dit que pour lui, le Coran contient des miracles scientifiques, ça n'engage que lui. Mais évidemment, dans le documentaire "Ceci est la vérité" et la propagande islamique en général, on ne parlera pas des chercheurs qui ont une autre opinion sur le Coran. On ne montrera que les quelques scientifiques qui disent être persuadés que le Coran est la parole de Dieu. Par ailleurs, plus je m'intéresse à ces publicités pour l'Islam, plus j'ai l'impression qu'il y a anguille sous roche. Plusieurs éléments me donnent l'impression que les-dits chercheurs ont été soudoyés. Quand je dis cela à des Musulmans, souvent ceux-ci me répondent que c'est vraiment de la science-fiction ce que je dis, que je rêve. Il y a peu de temps j'aurais partagé leur naïveté, mais maintenant, j'en ai tellement vu avec les islamistes que rien ne m'étonne. J'ai parlé sur ce site de certaines de mes expériences sur ce point (voir entre autres le dossier sur les tromperies utilisées par les islamistes, en particulier le site du CIRS ("Centre International de Recherche Scientifique", dont les chercheurs cautionnent un livre sur le miracle numérique du Coran, sauf que cet institut n'existe pas, ou encore les ruses d'Hamidoullah, auteur de la traduction officielle du Coran en Français, pour propager l'Islam. Je sais aussi de quoi est capable l'Arabie Saoudite, qui propage l'Islam dans certains pays grâce à l'argent du pétrole, par des moyens pas toujours louables. Je sais aussi dans quelle situation sont les chercheurs. Obtenir des fonds pour la recherche n'est pas une chose aisée. Dans bien des domaines, les chercheurs ne sont pas indépendants: ils sont sponsorisés par une entreprise, mais les conclusions des études ont intérêt à renforcer ou créer des besoins de manière à ce que l'entreprise sponsor augmente son chiffre d'affaire. Pour toutes ces raisons, je pense sérieusement que certains scientifiques ont été payés par l'Arabie Saoudite pour faire de la pub pour l'Islam. Bien sûr, je ne peux pas prouver cette affirmation. Mais il y a quand même un doute, ce qui nous oblige à ne pas faire une confiance aveugle à ces chercheurs. A nous de trancher, à nous de comparer les versets du Coran avec les nouvelles découvertes scientifiques et de nous faire notre propre opinion, par nous-même, au lieu de faire une confiance aveugle à des gens dont nous ne connaissons pas les motivations.
Les valeurs religieuses sont indispensables, sans quoi les gens n'ont plus aucune éthique, plus aucune morale, deviennent égoïstes, etc... Un individu religieux craint la punition de Dieu et s'abstient de faire le mal, tandis qu'un incroyant n'a aucun Dieu à qui rendre compte, en conséquence de quoi rien ne l'empêche de faire du mal aux autres. Il ne pensera qu'à lui, il cherchera à écraser les autres, parce qu'il ne craint aucune punition de la part de Dieu dans l'au-delà.
Réponse: Je prétends le contraire: en Europe, la disparition de la religion a fait augmenté la valeur de la vie humaine. Donner la mort est considéré comme un acte plus grave dans les sociétés où la religion est en perte de vitesse. Pourquoi? Parce que dans ces sociétés-là, on ignore ce qui se passe après la mort. Évidemment, s'il est certain qu'après la mort nous allons au paradis, la vie perd sa valeur, la mort n'est qu'une boutille, elle est banalisée. On comprend alors Simon de Montfort qui, lors du siège d'Albi (destiné à exterminer les Cathares) a dit: "Tuez-les tous: Dieu reconnaîtra les siens!". Il voulait dire par là: "Impossible de savoir qui est Cathare et qui est Catholique. La solution: tuer toute la population d'Albi. Certes, nous tuerons aussi des innocents, mais ce n'est pas grave puisqu'ils iront directement au paradis.". Si Simon de Montfort avait été agnostique, il aurait craint d'anéantir définitivement ces Catholiques, ce qui aurait rendu leur mise à mort beaucoup plus dramatique à ses yeux.
Ensuite: la religion propose le système de la carotte et du bâton: punition divine en cas de mauvaise action et récompense en cas de bonne action. A mon avis, il n'est pas sain d'habituer les gens à une telle logique. La vrai vertu, ce n'est pas savoir se plier à la loi du plus fort (en l'occurrence Dieu). Par contre, je trouve excellent de savoir faire ce qui est bien sans rien attendre en retour. La "loi du plus fort" n'est pas toujours bonne. Exemple avec le Judaïsme: cette religion contient de très bons points, mais aussi des prescriptions catastrophiques. L'année du Jubilé (tous les 7 ans), toutes les dettes sont annulées (encore que cette loi est contestable, on peut craindre que certains en profitent); dans les champs, les moissonneurs doivent laisser les gerbes qui tombent pour que les pauvres les ramassent. En revanche, la Thora contient des prescriptions racistes. Certains peuples y sont décrits comme étant pour toujours les ennemis d'Israël (pour des raisons mesquines). Yaveh-Moïse demande de massacrer toutes les populations cananéennes (déjà installées en Israël) pour prendre leur place. Soit-disant c'était des pervers (idolâtres, pratique de l'homosexualité, méchanceté, voire: ce seraient même des descendants des batars nés de l'union entre les humains et les démons dont il est parlé dans la Genèse: lors du déluge ils ne seraient pas tous morts d'après certains pasteurs chrétiens: il fallait donc tuer ceux qui restaient pour purifier la race humaine), cependant, la tribu de Gadaon arrive, par la ruse, à faire jurer aux Israëlites qu'ils leur laisseront la vie sauve. Les Gabaonites auront effectivement la vie sauve, mais ils devront de père en fils travailler au profit des Israëlites. Etc... Prenons un Israëlite juif. Certes, il obéira aux prescriptions positives de la Thora, mais aussi (en théorie) à celles qui sont inacceptables (dans la pratique il rejetera ce qui est trop éloigné du consensus de la société dans laquelle il vit: par exemple il continuera la plupart du temps de penser que l'homosexualité est un péché, mais n'affirmera pas que Dieu demande la mise à mort des homosexuels, bien que l'Ancien Testament le demande). Tandis qu'un Israëlite non-juif (qui a compris que Moïse a berné son peuple): si c'est quelqu'un de bien, lui aussi, il pratiquera ce qui est bien dans la Thora, mais il sera souvent moralement meilleur dans les domaines où ce livre saint déconne. Et là où ce n'est pas le cas, une évolution sera toujours possible. Alors que le religieux, lui, n'aura (en théorie) pas le droit d'évoluer: il désobéirait aux ordres "de Dieu". Si encore les prescriptions de la religion étaient toutes bonnes... Mais c'est loin d'être le cas: ce qui est proposé comme "prescriptions divines" n'est rien d'autre que la volonté du roi à l'origine de la religion en question et la transcription du système de valeurs de son époque. Et quelles valeurs! Dans le cas de la plupart des religions c'est à vomir. Tandis qu'un incroyant est libre de faire le bien ou le mal, bien souvent le croyant est obligé de faire le mal, car il craint une punition divine s'il ne le fait pas. Et de surcroît, le croyant, qui ne fait que se conformer à la "loi du plus fort", est déresponsabilisé. C'est anti-pédagogique: je pense qu'il est préférable d'apprendre aux gens à être responsable de leurs actes, plutôt que des les habituer à la carotte et au bâton.
Il est impossible de définir une morale en dehors de ce que Dieu nous a révélé dans Sa parole. L'Homme est incapable de savoir par lui-même ce qui est bien ou mal. Le déisme ne mène qu'au chaos. Ca n'a pas de sens de critiquer les passages de la Bible (resp: du Coran) qui semblent inacceptables, car Dieu seul possède la définition de ce qui est bien ou mal, on ne peut pas définir un système de morale en dehors de Sa parole.
Cette affirmation signifie que l'humain serait bête au point de ne pas savoir qu'il est mal de tuer, de voler, de faire aux autres ce que l'on ne voudrait pas faire à soit-même, etc... Il lui faudrait obligatoirement une révélation divine (livre révélé, comme la Bible ou le Coran) pour parvenir à cette connaissance. Les déistes qui ont ces valeurs auraient en fait seulement copié l'étique de la parole de Dieu à laquelle ils refusent pourtant de croire. Sans rentrer dans des considérations scientifiques au sujet de l'être humain, examinons ce qu'entraîne la foi chrétienne évangélique ou musulmane orthodoxe. Car le problème c'est qu'il n'y a pas un livre sur Terre qui vient indiscutablement de Dieu, mais plusieurs religions qui prétendent être celle de Dieu à l'exclusion des autres, et à laquelle il faudrait croire pour aller au paradis et non en enfer. La croyance en une de ces religions implique donc que l'Homme soit suffisamment intelligent pour reconnaître la vérité parmi toutes ces religions. S'il n'en est pas capable, alors il peut être sincère et se tromper de religion, donc aller en enfer malgré ses bonnes intention et son désir de vérité. Ce serait injuste. Si Dieu est juste, alors il ne peut pas en être ainsi: si l'Homme joue son avenir éternel quand il choisit sa religion, alors il doit être en mesure de reconnaître quel enseignement vient de Dieu, c'est-à-dire quel système de morale est le bon. La croyance en une religion comme le christianisme évangélique ou l'islam orthodoxe implique, si Dieu est juste, que l'Homme soit suffisamment intelligent pour reconnaître la bonne morale, ce qui contredit l'idée selon laquelle il en serait incapable par lui-même.
Donc, les croyants de ces religions ne peuvent pas utiliser cet argument pour montrer que leur religion serait indispensable sous peine de chaos. Malgré tout, l'Homme ne peut pas tout savoir, il n'est pas parfait (mais il ne peut pas non plus rien savoir). De la même manière, son système de morale est imparfait (même s'il progresse probablement avec le temps). C'est comme cela, il faut en être conscient. C'est ainsi que le monde a tourné jusque là. Les religions n'échappent pas à cette règle, même celles qui prétendent être la "vérité absolue". Elles correspondent à la compréhension humaine d'une époque, et paraissent de plus en plus obsolètes au fur et à mesure que le temps passe. La différence c'est que leurs adeptes ne sont pas conscients de l'imperfection de leur éthique, et ne peuvent pas progresser, parce qu'ils croient être dans la vérité révélée par Dieu, valable pour toujours.
Les non-croyants croient eux aussi, sauf qu'ils croient à ce qu'ont dit des hommes, tandis que nous les croyants, nous croyons à ce que dit Dieu. Nous, nous basons notre foi sur la parole de Dieu, tandis qu'eux basent leur foi sur ce qu'ont dit des hommes tels les philosophes des lumières, etc...
Réponse: Cette affirmation est une déformation de la réalité. Un Chrétien croit nécessairement que la Bible est la parole de Dieu, que cet ensemble de livres ne peut pas contenir d'erreur. Sur quoi se basent-ils pour affirmer cela? Qu'est-ce que la Bible, objectivement? L'Ancien Testament s'est constitué progressivement, dans des circonstances mal connues. Nous ne connaissons pas les auteurs de tous ces livres. Certains prétendent être la parole de Dieu, d'autres pas. Nous ne savons pas sur quelle base les Juifs ont considéré qu'un livre était d'origine divine ou pas. D'ailleurs, leur canon officiel n'a été fixé que dans le premier siècle de notre ère. De même après Jésus, les premières communautés chrétiennes disposaient d'une multitude de livres d'origines diverses. Certains de ces livres sont anonymes (mais peut-être que l'auteur en était connu à l'époque?), d'autres sont signés par un apôtre de Jésus ou un de leurs proches. Nous savons très peu de choses sur l'origine de ces livres. Ces livres ne sont pas toujours d'accord entre eux, aussi bien sur les faits relatés que sur la théologie, l'enseignement. Les premières communautés chrétiennes ont considéré certains de ces livres comme étant inspirés par Dieu, d'autres comme ne l'étant pas. Sur quelle base? Nous ne le savons pas. La sélection des livres considérés comme étant inspirés par Dieu pouvait différer d'une communauté à l'autre.
Au IVème siècle, l'Eglise a décidé d'organiser deux conciles (Hyppone et Carthage) afin de définir une bonne fois pour toutes ce qu'était la parole de Dieu. Et ce n'est qu'à la suite de débats houleux et d'hésitations qu'un consensus fut adopté. Certains livres furent acceptés ou refusés à l'unanimité. D'autres, en revanche, furent acceptés ou refusés de justesse dans le corpus biblique, à cause du désaccord des différents prêtres à leur sujet. Bref, l'Eglise conclut que les 66 livres de la Bible protestante actuelle étaient la parole de Dieu. Ce choix ne fut, à notre connaissance, pas remis en question jusqu'à l'apparition du protestantisme. Luther ne reconnaissait pas l'authenticité de l'Epitre de Jacques, entre autre. L'Eglise, dans le cadre de la contre-Réforme, a ajouté les livres deutéro-canoniques à la Bible. (pourtant jusqu'alors non reconnus comme étant d'inspiration divine). D'après ce que nous savons, historiquement, le Christianisme a commencé à se propager pacifiquement (malgré la persécution), puis ensuite (cette religion étant devenue religion d'état), par la force. Nous devons le caractère chrétien de l'Europe à cette deuxième méthode. Aujourd'hui, en revanche, la liberté de foi est garantie. La Bible, elle-même, n'affirme pas être la parole de Dieu. Certains des livres qui la composent prétendent l'être, d'autre pas. Mais quand l'auteur d'un des livres bibliques prétend parler au nom de Dieu, il ne parle que pour son livre, et pas des autres, dont il ignore peut-être l'existence, ou avec lesquels il n'est pas forcément d'accord: c'est l'Eglise qui a décidé de rassembler tous ces livres ensembles, et nous ne savons pas quelle aurait été la réaction des différents auteurs s'ils l'avaient su: bien garder cela à l'esprit.
Voilà ce qu'objectivement nous savons de la Bible. Rien ne nous permet, à ce stade, de dire que ce livre est la parole de Dieu. Les Chrétiens disent baser leur croyance sur ce que Dieu dit. Mais un examen objectif ne leur permet pas de dire que leur base de vie a effectivement une origine divine. Les Chrétiens, qui disent baser leur foi sur ce que Dieu dit (contrairement aux incroyants qui la baserait sur des dires humains) doivent, en fait, croire à beaucoup de dires humains pour arriver à la conclusion que la Bible est la parole de Dieu. Ils doivent notamment croire les différents auteurs de la Bible qui font parler Dieu (ou qui, comme ils le prétendent, parlent au nom de Dieu), ils doivent croire l'Eglise catholique qui a sélectionné les livres disponibles et a décidé lesquels étaient inspirés par Dieu, et lesquels ne l'étaient pas. Ils doivent croire que malgré les divergences d'opinion des prêtres lors des conciles d'Hippone et de Carthage, malgré l'absence de liberté réelle (il était arrivé que l'empereur romain condamne les évèques dissidents à l'exil, comme ce fut le cas d'Arius, qui persistait dans sa doctrine lors du concile de Nicée, malgré l'opposition de l'empereur), ils doivent croire que cette église a fait malgré tout le bon choix. Donc, objectivement, les Chrétiens basent leur foi très largement sur des dires humains. De même pour les adeptes des autres religions. Les Musulmans, les Juifs, eux aussi, de baser leur foi sur ce que dit Dieu, à l'opposé des incroyants (athées, agnostiques, croyants des autres religions, etc...). Et pourtant, "Dieu" leur dit des choses contradictoire avec les autres religions. Il y a comme un problème, non? Les Chrétiens basent leur foi sur ce que dit "Dieu", qui leur dit de croire que Jésus, le Fils de Dieu (une autre personne du même Dieu d'après le nouveau testament) est mort sur a croix pour leur péché et qu'il est ressuscité, ceci serait la condition pour aller au paradis et échapper au feu de l'enfer. Les Musulmans, eux aussi, basent leur foi sur ce que "Dieu" dit, et ce dernier leur dit qu'au contraire, croire en la nature divine de Jésus fait aller droit en enfer, que Jésus n'était qu'un prophète, qu'il n'est pas mort sur la croix... Comme nous le voyons, les croyants, tout comme les incroyants, basent leur foi sur des dires humains. Ensuite, si ces humains ont dit la vérité, ne se sont pas trompés, alors là je suis d'accord, les croyants de la religion correspondante disposent de la vérité. Mais sinon, non. Et la réponse à cette question-là, on peut la trouver en analysant les "paroles de Dieu" de manière objective, en ne faisant pas tout pour arriver à une conclusion prédéterminée à l'avance; hélas, les religions qui exigent que l'on croit à leur dogme (la croyance étant condition sine qua non pour échapper aux flammes de l'enfer) sont un obstacle à ce type de réflexion. Le croyant est obligé de croire, donc d'avoir une conclusion toute faite avant même d'avoir procédé à l'analyse.
Donc, les croyants, eux, basent leur foi sur des dires humains, ils y font une confiance absolue, bien souvent aveugle, sans jugement de raison, et rejette catégoriquement les autres dires humains quand ces derniers contredisent ceux auxquels ils croient. Dans le cas du Christianisme et de l'Islam, ils ne peuvent remettre en question ces dires humains, car y croire est obligatoire pour aller au paradis. Ceci est suffisant pour dissuader le croyant de se poser les bonnes questions. Moi-même, je parle en connaissance de cause: j'ai été dans ce cas. Les non-croyants, eux aussi, ne disposent que de dires humains (aussi bien ceux des autres que les leurs) pour diriger leur vie, mais ils n'y accordent pas une confiance inconditionnelle, contrairement aux croyants. Ils connaissent les différentes opinions, et réfléchissent, cherchent à s'informer, à vérifier. Ils sont conscients qu'ils peuvent se tromper, que dans ce que les autres disent aussi, il y a du vrai et du faux (et encore, qu'est-ce que le vrai et le faux?), et que leur opinion peut évoluer.
Toute position nécessite un acte de foi. Les chrétiens n'ont pas le monopôle de la foi, toute autre position exige un acte de foi, et pas des moindres. Par exemple, lorsque l'incroyant parvient à la conclusion que la Bible n'est pas la vérité absolue de Dieu, il choisit arbitrairement de croire que son système de logique est fiable.
Réponse à cette objection ici: http://spoirier.lautre.net/philo/croire-sauve.htm (vers le site de Sylvain Poirier).
Et vous, incroyants,Le non-chrétien n'a pas de sens à sa vie, pas de réponse aux questions métaphysiques, et vit nécessairement une existence malheureuse. Pour lui tout est absurde. Seule la foi en Jésus procure le bonheur. (NB: type d'argument aussi employé par des musulmans, et ma réponse est en grande partie transposable à l'islam orthodoxe)
NB: j'ai modifié la réponse que je donne sur ce point. Mais l'ancienne est toujours disponible plus bas.
Pour commencer, je voudrais poser une question intéressante: si vraiment l'Homme ne peut être heureux qu'en croyant en Jésus à la sauce évangélique, et vit dans le plus grand tourment s'il en est privé, pourquoi Dieu a-t'il permis qu'une grande partie de l'humanité ne connaisse pas le christianisme pendant des siècles? Et aujourd'hui encore, dans certains pays, certains n'en ont jamais entendu parler? Prenons pas exemple un indien d'Amérique avant la découverte de l'Amérique. D'après le point de vue évangélique, cet homme était condamné à être malheureux, à ne pas pouvoir trouver de réponse aux questions métaphysiques et à avoir une terrible peur de la mort. Et ce jusqu'à la fin de sa vie, il n'y avait pas de solution pour lui, puisque l'évangile ne l'avait pas atteint.
La vie comporte bien des mystères ce qui la rend difficile et passionnante à la fois. Les difficultés de la vie liées à ces incertitudes peuvent être allégées par diverses représentations de la vie. Aucune de ces représentations n'est parfaite, et chacune a ses avantages et ses inconvénients. De plus, comme nous avons tous des personnalités différentes, ce qui satisfait l'un peut être une calamité pour l'autre. Le christianisme de type "born again" (tel que je le désigne actuellement) est une représentation de la vie parmi beaucoup d'autres. Il n'y a pas d'un côté "la foi en Jésus" à la sauce évangélique, qui résoudrait tous les problèmes existentiels, qui donnerait un sens à la vie, le bonheur parfait et définitif, et qui supprimerait totalement la peur face à l'inconnue de la mort, et de l'autre le néant, une absence totale de sens à la vie, la dépression la plus noire et une angoisse terrifiante face à la mort.
Les évangéliques aiment présenter le spectre des représentations de la vie comme limité à uniquement deux possibilités: leur foi et le matérialisme athée. En effet, cette dernière représentation de la vie est certainement la plus difficile à vivre, même si elle convient très bien pour certains. Exemple: j'ai déjà été confronté à des gens qui ont peur du concept d'éternité, et d'infini en général. Certains croient que vivre éternellement serait insupportable, et que le "paradis" se transformerait rapidement en enfer. Mon avis là-dessus est que vivre indéfiniement dans les mêmes conditions que dans cette vie, avec la même perception du temps, avec le même esprit, les mêmes sens, serait très difficile. Mais nous ne pouvons pas nous imaginer autre chose que la vie ici-bas. La vie ailleurs, en dehors de cet espace-temps, est certainement quelque chose de complètement différent.
Chaque représentation de la vie a ses avantages et ses inconvénients, et je citerais les propos d'un "moine indien" (vu sur un forum): "Ta voie est bonne pour toi, elle n'est pas bonne pour moi, ma voie est bonne pour moi, elle n'est pas bonne pour toi". Si un jour je venais à ne plus supporter ma représentation de la vie actuelle, je changerais pour une autre représentation dans laquelle ce principe est aussi valable, mais en aucun cas pour une représentation qui prétend être "la vérité" à l'exclusion de toutes les autres et qui oblige à y croire pour échapper soit-disant à des tortures éternelles. Ces représentations intolérantes et sectaires sont d'une autre nature et apportent, me semble-t'il, beaucoup plus de mal que de bien.
La foi chrétienne évangélique peut apporter un soulagement, mais elle peut aussi être la cause de grandes souffrances pour le chrétien born again.
Que ce passe-t'il par exemple si certains membres de sa famille ne se convertissent pas, ont de bonnes raisons pour cela, et que toutes ses tentatives pour les convaincre que la Bible est la "parole de Dieu" restent vaines? Ou si l'un d'eux perd sa foi? Ou si certains de ses enfants se détournent de la foi (ce qui est arrivé à mes parents)? D'après sa croyance, non seulement, il ne les verra plus jamais après la mort, mais en plus ils devront souffrir pour l'éternité pour ne pas avoir cru en sa religion. Certains évangéliques sont tourmentés car ils vivent très mal la non-croyance de leurs proches, pour qui toute tentative de conversion reste vaine. C'était le cas par exemple du webmaster du site "Debunking arguments of christian fundamentalists", voir cet article. Extrait:
Now, as for me, the recovery was not only that, but also of the burden and confusion of believing that my family, which were non-believers, were going to hell simply because they weren't Christians. My parents are the most honest decent caring people in the world, and I was burdened with the thought that they would go to hell, so there was pressure on me to try to convert them, and it almost made me crazy. Thank goodness that after I recovered from fundamentalism, I felt a huge relief to have that burden lifted off my shoulders. I knew that those fears weren’t true after all, and that God never said those things, but people did.
La souffrance éternelle, c'est quelque chose que personne ne peut souhaiter même à son pire ennemi. C'est un malheur inimaginable, et quel malheur de se dire que ça touchera vraisemblablement tel ou tel proche.
Certains évangéliques sont surs de leur "salut". Je l'ai également été moi-même alors que j'étais born again. Ca n'a rien à voir avec le Saint-Esprit, mais c'est de l'auto-persuasion, et ça peut s'écrouler à tout moment, par exemple quelques heures ou jours avant la mort, quand on pense plus que jamais à ces questions. Ce n'est pas tout le monde qui arrive à s'auto-persuader de cette manière. J'avais même entendu parler de missionnaires qui n'étaient pas surs de leur salut. Et alors là, grande détresse, car d'après beaucoup d'interprétations, un born again doit être sur de son salut. Sinon, c'est qu'il y a un problème (qu'il n'est pas sauvé). Alors que c'est juste du à une forme différente d'esprit.
D'ailleurs, le "salut" peut-il être perdu? La plupart des évangéliques répondent à cette question par "non". Mais pas tous... La Bible est peu claire sur ce sujet, certains passages semblent aller dans un sens, d'autres dans l'autre. Tant que l'on arrive à croire simplement à ce que dit son pasteur sans se poser de question, tout va bien, mais dès que l'on commence à réfléchir par soit-même, il y en a de la matière à faire des nuits blanches. Comment être sur que c'est ceux qui croient que le "salut" ne se perd pas qui ont raison? Et s'ils n'ont pas raison, alors là c'est vraiment dangereux, car même si on croit avoir la foi à un moment donné, rien ne garanti qu'il en soit de même à notre dernier souffle. Il y a de plus toute une gamme de doutes plus ou moins importants entre le foi inébranlable et l'incroyance, où se situe exactement la limite entre ceux qui sont sauvés et ceux qui ne le sont pas? Force est de constater qu'il est impossible de diviser l'humanité en deux, croyants et non-croyants, c'est beaucoup plus compliqué que ça...
Idem pour des proches. Prenons un évangélique qui se marie, et quelques années plus tard sa femme perd la foi. S'il croye que le "salut" peut être perdu, alors il croira qu'il faut la reconvertir d'urgence, car elle court un énorme danger, un danger inimaginable. S'il croye que le "salut" ne peut pas être perdu, alors il croira qu'elle l'a a trompé en se faisant passer pour une croyante alors qu'elle ne l'était pas. Il y a des couples qui ont été ainsi détruit par le christianisme évangélique. Voir pour exemple: lien(témoignage de Nadège). La peur des conséquences pour le couple est d'ailleurs souvent un facteur qui empêche les croyants mariés de remettre en question leur croyance. En plus des menaces d'enfer envers les incroyants, intimidations extrêmement efficaces, les croyants mariés ne peuvent plus se permettre de changer d'avis à cause de la réaction que cela provoquerait chez leur conjoint.
La croyance que l'on est sauvé peut céder à tout moment, et alors, plus possible de savoir si Dieu nous considère comme "croyant" ou pas, et ce qu'il en sera au moment de la mort. Le foi évangélique devient une terrible source d'angoisse. Il vaut mieux encore être dans l'incertitude la plus totale que d'être sur que Dieu est perverse au point de torturer pendant l'éternité ceux qui, pendant leur vie, n'ont pas cru à la bonne religion et rester dans l'incertitude pour tout le reste. Et il vaut mieux aussi être dans l'incertitude la plus totale que d'avoir une vision aussi infernale de Dieu, de se croire sauvé soit-même, mais de ne rien pouvoir garantir pour ses proches. Enfin tel est mon avis.
Nous ne sommes pas tous égaux devant les souffrances causées par le christianisme évangélique. J'ai parlé jusqu'ici de souffrances qui touchent principalement certaines personnalités (et épargnent les autres), qui touchent principalement ceux qui pensent par eux-mêmes et sont habitués à remettre en question ce qu'on leur dit ou ce qu'ils croyaient acquis (et épargnent ceux qui arrivent à croire comme des enfants), et d'autres qui ne concernent que les born again mariés. Il y a une autre partie de la population pour qui le christianisme évangélique provoque un tout autre type de souffrances: les homosexuels.
La Bible condamne l'homosexualité (lien , au début). Cette tendance serait une perversion, une "pratique monstrueuse", ce serait la conséquence de comportements idolâtres et la punition pour cela, et même, paradoxalement, alors que Paul prêche d'habitude le salut par la foi, il semble refuser le paradis à tout homosexuel. Souvent, les born again prétendent que "un homosexuel qui se convertit est aussitôt libéré du lien de l'homosexualité". D'autres fois, on entend au contraire que dans le cas général, la foi garantit le salut, mais que la pratique de l'homosexualité empêche d'être sauvé, même si on a la foi.
Dans le passé, les homosexuels ont beaucoup souffert de la stigmatisation dont ils ont été victimes à cause du christianisme. On pourrait penser que cela est terminé aujorud'hui. Pour ceux d'entre eux qui n'ont pas la foi, oui. Mais il y a des homosexuels qui sont des "born again". La propagande évangélique se plait à parler des "succès" de l'association Exodus et des homosexuels qui ont été "guéris" de cette tendance, et qui ont "trouvé la vraie vie en Jésus", qui sont maintenant mariés, qui ont des enfants, etc... Mais un bon nombre d'homosexuels born again restent désespérément homosexuels. Et souvent, cela est pour eux une grande source de tourment. Ils croient que l' "on ne vient au père que par Jésus", ils croient que la Bible est la vérité. Mais ils sont homosexuels. Ils font tout ce qu'ils peuvent pour ne plus l'être, ils prient pour en être "délivrés", mais rien n'y fait. Le christianisme évangélique fait de leur vie un enfer. Ce mal là ne concerne que les homosexuels, et est inconnu des autres born again.
Récemment, il s'est avéré que le pasteur Ted Haggard, qui condamnait fermement l'homosexualité et travaillait pour "gagner des âmes" dans ces milieux-là, était lui-même homosexuel ( lien ). J'avais lu à l'époque un article dans lequel on comprenait que ce missionnaire était dans le plus grand désarroi à cause de la contradiction entre sa foi et sa tendance contre laquelle il avait lutté toute sa vie sans succès. On voyait aussi une photo sur laquelle les membres de son église priaient, les bras en l'air, ou au contraire prosternés, traumatisés en venant d'apprendre la nouvelle... Ces born again homosexuels ont cru, soit parce que leurs parents étaient déjà born again (et il est très difficile pour un enfant d'évangélique de remettre en question sa foi, à cause de la croyance selon laquelle c'est justement cette croyance qui, seule, permettrait d'échapper à l'enfer), soit parce qu'ils se sont faits avoir par la désinformation des missionnaires évangéliques. Il est donc particulièrement nécessaire que les homosexuels born again puissent avoir accès à des points de vue contradictoire sur leur religion, il est indispensable de leur faire parvenir les informations qui leur permettront de comprendre que leur religion est purement humaine et n'a rien à voir avec Dieu. Ensuite, la décision leur revient, chacun est libre de ses choix, seulement pour cela il faut déjà qu'ils aient les cartes en main, qu'ils disposent des informations qui leur premettraient de prendre cette décision en toute connaissance de cause. Or dans les milieux évangéliques, qui fonctionnent en autarcie intellectuelle, on n'entend qu'un seul discourt, et les gens sont souvent surs qu'il n'existe objectivement absolument aucun doute au sujet de la véracité totale de la Bible, et de son caractère divin.
Il y a des homosexuels qui, ne pouvant se débarrasser de leur tendance, renoncent tout simplement à toute sexualité. J'avais vu dans un document d'ex-homos "repentis" qu'être "délivré" de l'homosexualité ne voulait pas forcément dire être hétérosexuel. Ca pouvait aussi vouloir dire être abstinent. Certains se privent de toute sexualité pour leur foi, d'autres se forcent à être hétéro. Pour certains cela peut représenter un immense sacrifice. Un sacrifice... pour rien! Puisque leur religion est basée sur une supercherie. En dehors des homosexuels, il y a d'autres personnes chez qui la vie sentimentale, sexuelle, et/ou maternelle est détruite à cause de cette croyance fausse. Par exemple, les born again ne peuvent se marier qu'entre eux. Si dans un couple un des deux se convertit il n'y a théoriquement pas de divorce, mais lorsque quelqu'un est déjà born again, il ne peut pas épouser "quelqu'un qui n'est pas sauvé". A cause de cela, il peut arriver qu'un born again soit très amoureux, mais doive renoncer à cet amour juste parce que la personne qu'il aime n'a pas la bonne religion, et ne se convertit pas malgré toutes les tentatives. Des coeurs brisés, pour rien... En plus de cela, il y a un notable excédent de femmes dans les communautés évangéliques, car pour des raisons sociologiques celles-ci mordent actuellement plus souvent à l'hameçon. L'obligation de se marier à l'intérieur de la communauté signifie donc pour un grand nombre de femmes évangéliques le célibat forcé. Des hommes, il y en a, mais elles se refusent, pour des raisons religieuses, à les épouser. Un grand sacrifice... pour rien! De surcroit, pour les born again, toute vie sexuelle est interdite en dehors du mariage. Ne pas avoir trouvé de conjoint signifie donc faire une croix sur sa sexualité, définitivement, pendant toute sa vie. Le flirt est aussi mal vu, et avoir "un petit copain" ou "une petite copine" n'est possible que s'il y a un projet de mariage en vue. Être évangélique signifie pour une partie non-négligeable des adeptes ne jamais rien entreprendre avec quelqu'un de qui on se sent amoureux, mettre définitivement une croix sur sa sexualité, et même renoncer à avoir des enfants même si on en rêvait. Il y a des femmes qui voudraient avoir un ou plusieurs enfants, et qui voient avec angoisse passer les années sans trouver de mari. Le risque est qu'elles ne se marient jamais, ou alors trop tard, à un âge où elles ne peuvent plus enfanter. Il suffirait qu'elles fassent l'amour avec un homme, mais leur religion le leur interdit. Certaines d'entre elles n'auront jamais d'enfant à cause de leurs principes religieux, alors qu'elles auraient tout à fait pu en avoir. Mais voilà, au moment où elles pouvaient en avoir, elles étaient trompées par leur secte. Parmi elles, certaines perdront leur foi plus tard, et réaliseront qu'elles ont fait un énorme sacrifice pour rien. Et là, il y a vraiment de quoi avoir la haine. Mais d'un autre côté, ceux qui ont été amenés à faire des sacrifices pour leur foi ont moins de chance de la perdre que les autres, car ça leur fait d'autant plus mal d'admettre qu'ils ont été trompés et que par conséquent leur sacrifice était absurde.
Le chrétien born again se "coupe du monde" qu'il croit être aux mains du diable et voué à la damnation éternelle. Il lui est demandé dans ce qu'il croit être la "parole de Dieu" d'éviter les amis "incroyants" ( lien , premier verset du point 3) ). Il garde des contacts avec le monde "non-croyant" principalement pour tenter d'en gagner le plus possible pour sa foi. Tout dans sa vie quotidienne et en matière de politique est interprété à la lumière du "combat spirituel". Israël doit s'étendre sur toute la Palestine car seulement là Jésus pourra revenir. Il faut absolument bloquer tel politicien parce qu'il est non-chrétien, et/ou homosexuel, et s'il était élu, ça montrerait que les forces du mal gagnent du terrain et que la société va être de moins en moins guidée par Dieu et donc court à sa perte. Etc... Il croit que le but de la vie c'est de faire sans cesse avec Dieu ce que l'on faisait autrefois avec les rois: on chantait en permanence à leur gloire, on les flattait. Toute conversion va de paire avec un élan pour améliorer sa vie. En se convertissant à une religion, on arrive souvent à faire des choses dont on se croyait auparavant incapable: arrêter telle drogue, changer de vie... Le christianisme évangélique n'échappe pas à cette règle, mais dans ce cas le nouveau croyant y "gagne" aussi une vision et un comportement sectaires.
La foi évangélique est loin d'apporter que des bonnes choses. C'est une représentation de la vie parmi beaucoup d'autres, qui contient certes ses avantages, mais aussi de sérieux inconvénients, notamment dans certains contextes et pour certaines personnalités. Le christianisme évangélique peut apporter le réconfort, mais il peut aussi apporter la souffrance. Le réconfort apporté par le christianisme évangélique n'est pas spécifique à celui-ci, et peut très bien être trouvé dans d'autres représentations de la vie, et notamment dans des représentations qui ont pour base: "Ta voie est bonne pour toi, elle n'est pas bonne pour moi, ma voie est bonne pour moi, elle n'est pas bonne pour toi", et non: "Cette religion est la vérité absolue, toutes les autres sont fausses et viennent du diable, et tous ceux qui mourront sans s'être converti à cette religion précisément iront en enfer où ils seront torturés pour l'éternité".
Ancienne réponse que je laisse, dans laquelle j'expose notamment ma propre représentation de la vie:
Pour commencer, je dois expliquer ma vision des choses. Au risque de me répéter, je vais dire un peu la même chose que dans le dernier paragraphe de la deuxième question traitée sur cette page (cela est nécessaire pour expliquer comment je vois le sens de la vie). Considérez ceci: la vie peut être une sorte de grand jeu d'aventure auquel nous avons nous-même décidé de participer, en toute connaissance de cause, avant de naître sur cette Terre (bien que le mot "avant" n'aie pas beaucoup de sens en dehors de notre univers: il est très difficile de se représenter ce qui n'appartient pas à notre univers), pour une raison qui nous échappe. En fait, le but est peut-être de vivre une aventure passionnante, pleine de mystères, d'énigmes, et de très belles expériences? Que faisons-nous quand nous regardons un film? Nous cherchons à nous créer des émotions. Je vais prendre l'exemple de la série Lost - les Disparus. Il est question d'un avion qui s'écrase sur une île. La plupart des passagers survivent, bizarrement. Sur l'île il se passe énormément de choses étranges, inexplicables, et extrêmement mystérieuses. Cela provoque un suspens insoutenable. L'île elle-même semble avoir des propriétés bizarres. Et qui sont ces "autres", habitant déjà sur l'île, plus que mystérieux? A quoi tout cela est du, qu'est ce qui se passe? Les survivants ont souvent des flashbacks du passé qui leur reviennent dans certaines situations précises sur l'île. De plus, il semble qu'il se soit passé quelque chose de bizarre avant qu'ils prennent l'avion, et notamment que certains d'entre eux aient été avertis, d'une manière très étrange... Pourquoi regardons-nous un tel film? Parce que nous aimons ça! Nous sommes friands de ce genre d'histoires. De la même manière, n'avons-nous pas eu envie de vivre une telle aventure en grandeur nature? Car la vie, c'est exactement cela! Dans ces conditions, le fait que ce monde soit fait de telle manière que les humains (et certainement aussi les animaux, soumis aux mêmes lois) ne peuvent pas accéder à la vérité, mais vivent dans un monde d'incertitude et de désinformation peut tout simplement faire partie des règles du jeu. De même que le fait de ne pas se souvenir du pourquoi, et de ce qui s'est passé avant que nous arrivions ici (sinon ce ne serait plus du tout passionnant!). Toute cette histoire nous captive, et nous avons très envie de trouver des éléments afin de mieux comprendre ce qui nous arrive. Et le plus incroyable c'est que nous en trouvons! Cela fait avancer notre compréhension de manière inattendue, et soulève d'autres questions, encore plus passionnantes. Et bien c'est cela, le sens de la vie, pour moi: vivre cette aventure incroyable, et contribuer moi aussi à en savoir plus sur cette histoire prodigieuse (même si nous ne saurons jamais parfaitement dans cette vie ce que tout cela veut dire, ça nous sera très probablement révélé après notre mort). Le but de la vie, c'est aussi d'organiser la vie sur notre "île" à nous: notre monde, de contribuer à l'améliorer, de le faire aller dans le bon sens. Je trouve que les croyants monothéistes ont de quoi être jaloux en ce qui concerne le sens de la vie. Eux croient avoir toutes les réponses, la vie n'a alors plus de secrêts et de mystères et devient fade, ennuyeuse. Les réponses toutes faites au sujet de la vie auxquelles croient inconditionnellement les croyants monothéistes sont stupides et font plus de mal que le contraire: Dieu nous aurait créé pour vivre heureux, mais nous aurions choisi le péché. En conséquence, nous serions tous perdus et destinés au châtiment éternel quelles que soient nos oeuvres, sauf la petite minorité (que Dieu a choisie par avance) qui sera parvenue avant de mourir à la certitude totale que tel gourou disait toute la vérité, puisque c'est cela (la foi) qui serait le critère pour échapper à la perdition: ceux-là auront une récompense pendant l'éternité. La version musulmane est peu différente et revient au même. L'image de Dieu donnée par ces religions est terrifiante, immorale, et primitive.
En ce qui concerne le bonheur maintenant: les chrétiens (et les musulmans) prétendent souvent que la foi en Jésus est le seul moyen d'être heureux, que l'Homme a ce besoin, et que tant que ce besoin n'est pas satisfait, il est malheureux. J'ai une expérience totalement différente à ce sujet. J'ai été chrétien jusqu'à 2001, puis j'ai vécu dans une période de transition de 2001 à 2004, et depuis je suis agnostique/déiste. Je suis actuellement particulièrement satisfait de ma vie, je peux dire sans problème que je suis heureux, n'en déplaise aux monothéistes. C'était aussi le cas lorsque j'étais chrétien pendant l'enfance et l'adolescence. En revanche, la foi chrétienne a commencé à me faire vivre un enfer quand je n'ai plus été capable de croire tout ce que l'on me disait sans me poser de question, et quand j'ai commencé à remettre en question ma croyance. La certitude que notre religion est la vérité est la condition sine qua non pour échapper à une soit-disant punition éternelle préparée pour ceux qui n'ont pas cru, dans le christianisme (et l'islam). Mais on ne choisit pas de croire. Ainsi, lorsque le croyant ne croit presque plus, mais qu'il n'a pas encore complètement rejeté sa religion, il prend pour lui les menaces divines envers ceux qui ne croient pas, ou ceux qui perdent la foi. Et alors c'est partie pour les nuits blanches à essayer de se convaincre que telle religion est la vérité, qu'on y croit, tout en étant terrorisé par l'enfer. Le dogme de la foi obligatoire pour échapper à la perdition a pour but de dissuader les croyants de se poser des questions au sujet de leur religion, et de les faire rester serait-ce par la peur quand ils commencent à s'en poser. De même, les "livres saints" ne sont pas clairs. Certains versets de la Bible semblent dire (en contradiction totale avec d'autres versets) que la foi n'est pas suffisante, et que certaines catégories de gens n'entreront pas dans le royaume des cieux: comme les homosexuels, les ivrognes, les gens immoraux. Selon certains versets de la Bible, ces gens sont perdus! Peut-on être sur de ne pas faire partie de ces gens-là? Par exemple, est-on immoral si l'on pratique la masturbation? Certains parviennent à être rassurer quand leur pasteur leur affirme que non, mais tel n'est pas le cas de ceux qui n'arrivent pas à croire à ce qu'on leur dit sans se poser de questions: eux se diront qu'il ne s'agit que d'un avis humain, et que la Bible, qui promet la perdition à cette catégorie de gens, ne précise pas vraiment qui entre dans cette catégorie. Ou encore en islam, il est dit par exemple que toute personne ayant ne serait-ce qu'un atome d'orgueil ne sentira jamais l'odeur du paradis. Mais qui peut être sur de n'avoir pas un seul atome d'orgueil? Dès que le musulman devient suffisamment conscient, il a de quoi être torturé pendant sa vie. Il y a aussi la question suivante: si l'on est croyant à un moment donné, qui dit qu'on ne perdra pas sa foi avant de mourir? Auquel cas ce serait l'enfer... Dans son "L'Espérance et la Crainte", Al Ghazali cite des gens qui s'évanouissaient, parfois mouraient de peur quand ils pensaient à l'enfer. Certains ont même arrêté définitivement de rire...
Si j'étais resté chrétien ou devenu musulman, je pense que je serais devenu fou. L'apostasie du christianisme était nécessaire pour ma santé mentale.
Et pour terminer, je voudrais citer le cas de personnes pour qui les religions monothéistes pourrissent vraiment la vie. Par exemple les homosexuels. Certains d'entre eux sont croyants et tiennent beaucoup à leur religion, certains font tout pour nier leur sexualité comme l'ordonne leur croyance pour qu'ils échappent à l'enfer. Mais en vain. Il en résulte une profonde dépression. C'est le cas par exemple de Ted Haggard, qui a été pasteur pendant plusieurs dizaines d'années, dans une des plus grandes églises évangéliques des USA: 14000 membres. Il s'était beaucoup engagé contre le mariage homosexuel, mais il s'est avéré qu'il est lui-même homosexuel. Il est complètement déprimé: il ne peut pas remettre en question sa religion, et il a lutté en vain contre sa sexualité pendant plusieurs dizaines d'années de sa vie. Ou alors: supposons qu'un chrétien tombe amoureux d'une personne non-chrétienne: il devra renoncer à cet amour, sauf si la personne se convertit, car les chrétiens ne doivent épouser que des chrétiens. Dans l'islam sunnite, la musique est interdite, de même que la mixité. Autant de chose qui peuvent faire de la vie un enfer. Et c'est cela qui devrait être, soi disant, la voie du bonheur.
Si les apôtres n'avaient pas eu la preuve que Jésus est ressuscité, ils ne se seraient pas mis à évangéliser le monde entier
Avant tout, je voudrais faire remarquer que nous ne savons pas, aujourd'hui, ce que les premiers apôtres ont prêché, et notamment s'il était question de résurrection de Jésus. Marc est actuellement considéré comme étant le premier évangile à avoir été rédigé, et si l'on exclut le dernier chapitre, que les manuscrits les plus anciens de cet évangile ne contiennent pas, il ne parle pas de la résurrection.
Je me souviens avoir lu le résumé d'une étude sur le fonctionnement des sectes. Il était question de la réaction des adeptes lorsqu'ils étaient confrontés à ce que l'on pourrait appeler normalement une preuve que ce en quoi ils ont cru était vain. Par exemple, le gourou prophétisait un événement, et le jour en question toute la secte était réunie pour attendre l’événement, mais celui-ci ne se produisait pas. On penserait logiquement que les adeptes auraient perdu leur foi et se seraient rendu compte de la supercherie. Que nenni! Au contraire, ils étaient plus bouillants que jamais, et travaillaient au recrutement de nouveaux membres plus ou moins pour se rassurer eux-mêmes. Même devant l'évidence, ils ne pouvaient pas réaliser que leur secte les avait trompés. Leur esprit ne le permettait pas.
Il n'est bien sûr pas exclu que les apôtres aient réellement été convaincus de la résurrection de Jésus et que tout soit parti de là. Peut-être que le tombeau de Jésus a réellement été vide. C'était l'opinion d'Ernst Renan, qui explique bien l'état dans lequel avaient pu se trouver les disciples suite à la mort de Jésus, qu'ils ne pouvaient accepter, et comment les conditions étaient réunies pour que le corps disparaisse, pour des raisons similaires à celles que j'ai évoquées au paragraphe précédent (lien). Ceci est tout à fait possible contrairement à ce que disent les évangéliques, qui utilisent des arguments circulaires pour décrédibiliser toutes les alternatives à la résurrection qui partent du principe que le tombeau de Jésus aurait été effectivement vide (exemple: un disciple ne pourrait pas avoir volé le corps, car des gardes romains surveillaient l'entrée... enfin, selon l'évangile de Matthieu! Donc si l'on croit d'avance que tout ce que la Bible dit est vrai, alors oui, on rejette la possibilité du vol du corps par un disciple. Mais dans le cas contraire...). Quand j'aurai le temps, je traiterai ce sujet en détail.