«Il est clair que certains pays européens exploitent la guerre au Yémen pour vendre des armes dans l'espoir de renforcer leurs alliances politiques avec les régimes saoudien et émirien», estime Abdel Malek al-Houthi.
Abdel Malek al-Houthi : «Au Yémen, la France doit soutenir la paix, pas la guerre» (17.07.2018)
http://premium.lefigaro.fr/international/2018/07/17/01003-20180717ARTFIG00241-abdel-malek-al-houthi-au-yemen-la-france-doit-soutenir-la-paix-pas-la-guerre.phpYémen : un conflit meurtrier qui s'enlise
Le procès de l’assassin de Sarah Halimi aura-t-il lieu? - Une nouvelle expertise a conclu que le discernement du suspect était "aboli"
https://www.causeur.fr/sarah-halimi-kobili-traore-proces-152911
Migrants : l'Espagne dépasse l'Italie en nombre d'arrivées par mer
http://www.lefigaro.fr/international/2018/07/17/01003-20180717ARTFIG00265-migrants-l-espagne-depasse-l-italie-en-nombre-d-arrivees-par-mer.php
Jeff Bezos possède une fortune supérieure à 150 milliards de dollars
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/07/17/20002-20180717ARTFIG00321-jeff-bezos-possede-une-fortune-superieure-a-150-milliards-de-dollars.phpSoupçons de fraude fiscale : la garde à vue de Thierry Solère (LaREM) prolongée
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/07/17/25001-20180717ARTFIG00073-thierry-solere-larem-place-en-garde-a-vue-pour-soupcons-de-fraude-fiscale.php
À Rome, les mafiosi bling-bling sous les verrous - Le clan Casamonica, qui avait organisé des funérailles somptueuses à son parrain en 2015, a été démantelé.
http://www.lefigaro.fr/international/2018/07/18/01003-20180718ARTFIG00242--rome-les-mafiosi-bling-bling-sous-lesverrous.php
Migrants : le préfet nie les contrôles «au faciès et à l'odeur» à Menton
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/07/18/01016-20180718ARTFIG00301-migrants-le-prefet-nie-les-controles-au-facies-et-a-l-odeur-a-menton.php
Isabelle Adjani s'indigne à nouveau contre la tribune pour « la liberté d'importuner »
http://www.lefigaro.fr/cinema/2018/07/18/03002-20180718ARTFIG00266-isabelle-adjani-s-indigne-a-nouveau-contre-la-tribune-pour-la-liberte-d-importuner.php
Un islamiste radical reconnu coupable d'avoir voulu décapiter May
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/07/18/97001-20180718FILWWW00265-un-islamiste-radical-reconnu-coupable-d-avoir-voulu-decapiter-may.php
L'Allemagne veut accélérer les expulsions de migrants maghrébins
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/07/18/97001-20180718FILWWW00148-l-allemagne-veut-accelerer-les-expulsions-de-migrants-maghrebins.php
Tuerie de Las Vegas : le propriétaire de l'hôtel poursuit 1000 victimes en justice
http://www.lefigaro.fr/international/2018/07/18/01003-20180718ARTFIG00108-tuerie-de-las-vegas-le-proprietaire-de-l-hotel-poursuit-1000-victimes-en-justice.php
Plainte déposée contre Françoise Nyssen : peut-on vraiment parler de "racisme anti-blanc" ?
https://www.lci.fr/amp/societe/plainte-deposee-contre-francoise-nyssen-peut-on-vraiment-parler-de-racisme-anti-blanc-2092327.html
« Le Monde » identifie sur une vidéo un collaborateur de Macron frappant un manifestant le 1er mai à Paris
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/18/le-monde-identifie-sur-une-video-un-collaborateur-de-m-macron-frappant-un-manifestant-le-1er-mai-a-paris_5333330_823448.html
Moscou: l’élimination des terroristes dans le sud syrien est une question de jours
https://fr.sputniknews.com/international/201807181037258287-moscou-elimination-sud-syrien/
Ils plient mais sont loin d’avoir rompu
https://www.les-identitaires.com/2018/07/ils-plient-mais-sont-loin-davoir-rompu/
Former EDL leader Tommy Robinson is told he must wait two weeks to hear outcome of appeal of 13-month contempt of court sentence after he was jailed for filming Facebook Live video outside trial
http://www.dailymail.co.uk/news/article-5964935/Tommy-Robinson-appeals-against-sentence-contempt-court.html
Selon Poutine, Soros «s'ingère un peu partout»
https://fr.sputniknews.com/international/201807161037234552-russie-ingerence-poutine-soros
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https://www.huffingtonpost.fr/2018/07/16/banque-de-la-democratie-le-gouvernement-enterre-le-projet-et-inflige-un-revers-a-francois-bayrou_a_23483049
Baisse de la natalité : où sont passés les bébés français ?
http://www.fdesouche.com/1043685-baisse-de-la-natalite-ou-sont-passes-les-bebes-francais
David Solomon, banquier et DJ, nommé PDG de Goldman Sachs
http://www.lefigaro.fr/societes/2018/07/17/20005-20180717ARTFIG00314-david-solomon-banquier-et-dj-nomme-pdg-de-goldman-sachs.php
Ce qu'a vraiment dit l'imam de Toulouse dans son prêche polémique
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Abdel Malek al-Houthi : «Au Yémen, la France doit
soutenir la paix, pas la guerre» (17.07.2018)
INTERVIEW EXCLUSIVE - Alors que
la ligne de front a peu bougé en trois ans de combats, le chef de la rébellion
houthiste, dans un entretien au Figaro, se dit prêt à négocier avec
les Saoudiens.
Abdel Malek al-Houthi -
Crédits photo : Collection personnelle
À 39 ans, Abdel Malek al-Houthi
dirige l'insurrection qui s'est emparée en 2014 de Sanaa, la capitale du Yémen,
chassant les hommes du président Mansour Hadi, reconnu par la communauté
internationale. Il est le frère du fondateur du mouvement houthiste. Leurs
partisans se rassemblent autour de la défense du zaydisme, une branche du
chiisme, dont se revendiquent près de la moitié des 27 millions de Yéménites.
Le chef rebelle a répondu par courriel aux questions qui lui ont été transmises
par Le Figaro.
LE
FIGARO. - L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis affirment que
la bataille d'al-Hodeïda, qu'ils ont lancée il y a un mois, cessera si vous
vous retirez de la ville. Êtes-vous prêts à la quitter pour éviter de
nombreuses victimes civiles?
Abdel Malek AL-HOUTHI. -Il
est étrange de demander à des Yéménites de se
retirer de leur ville d'al-Hodeïda pour la livrer aux Émirats
arabes unis, qui nous agressent. Une telle demande viole les conventions
internationales. C'est comme si la Grande-Bretagne exigeait des Français qu'ils
abandonnent Paris ou une autre ville pour la céder aux Britanniques. Ce n'est
pas logique.
Êtes-vous prêts à accepter le
plan des Nations unies de confier la gestion du port d'al-Hodeïda à l'ONU ou de
placer ses recettes auprès de la Banque centrale?
Nous avons dit à l'envoyé de
l'ONU, Martin Griffiths, que nous ne refusions pas le rôle de supervision et de
logistique que les Nations unies veulent tenir dans le port, mais à condition
que cesse l'agression contre al-Hodeïda. Nous n'avons pas empêché la collecte
des revenus portuaires, y compris à al-Hodeïda, ni les revenus pétroliers et
gaziers des provinces de Mareb, Shabwa et Hadramaout (contrôlées par leurs
ennemis, NDLR). Sous la supervision des Nations unies, ces revenus sont
affectés aux salaires, qui doivent être reversés, à partir de Sanaa, aux
régions que l'Arabie saoudite et les Émirats sont incapables de gérer.
«Dans cette guerre, le régime
saoudien utilise des armes interdites par les conventions internationales»
Comment réagissez-vous au fait
que la France ne vous ait pas invité à la conférence internationale humanitaire
qu'elle a organisée le 27 juin à Paris?
Cette
conférence soi-disant humanitaire a été organisée à la demande du
régime saoudien, et elle avait pour but de couvrir les crimes de Riyad et de
nuire au peuple yéménite opprimé. La France ne doit pas, sous n'importe quel
prétexte, s'aligner ainsi. Mais de nombreux pays occidentaux considèrent les
guerres à l'aune de leurs intérêts économiques, au détriment des droits de
l'homme. C'est le cas de l'agression menée par la coalition arabe, à laquelle
contribue la France, contre notre pays, le Yémen. Dans cette guerre, le régime
saoudien utilise des armes interdites par les conventions internationales. Il
tue des civils, cible des installations civiles, et commet un génocide. De
nombreuses organisations internationales peuvent prouver ces crimes, documentés
par des vidéos publiées par les médias locaux. Il est clair que certains pays
européens exploitent cette guerre pour vendre des armes dans l'espoir de
renforcer leurs alliances politiques avec les régimes saoudien et émirien.
La France peut-elle encore
jouer le rôle de médiateur, à laquelle elle aspire, pour stopper le conflit?
Il est important que celui qui
veut jouer le rôle de médiateur soit raisonnable et neutre pour être crédible
dans sa recherche de la paix. Nous évaluons la position française moins
négativement que celle de la Grande-Bretagne. Mais d'autres pays européens ont
une position plus modérée que la France. Votre pays, qui a été la cible d'attentats
terroristes perpétrés par al-Qaida et Daech, commet une erreur en se
tenant aux côtés des régimes saoudien et émirien, qui soutiennent des entités
terroristes au Yémen, comme le parti Islah (lié aux Frères musulmans, NDLR).
Elle brouille ses principes et les valeurs humaines qu'elle porte. En se
comportant ainsi, la France nuit à ses futures relations avec le peuple
yéménite.
«Tout le monde sait que les
Émirats cherchent, sous la supervision des États-Unis, à contrôler les ports du
Yémen, à des fins coloniales, pour satisfaire leurs ambitions économiques
régionales»
Pourquoi avez-vous refusé de
rencontrer l'émissaire français qui devait venir vous voir à Sanaa?
Nous n'avons pas refusé de le
rencontrer. Mais nous avons demandé des éclaircissements sur le rôle de la
France dans l'agression contre le Yémen, après que votre journal, Le
Figaro, a publié un
article sur la participation de forces spéciales françaises aux côtés des
Émiriens. Ensuite, nous avons appris que la coalition saoudo-émirienne
s'opposait à la venue de l'ambassadeur français en charge du Yémen. Le peuple
français, auquel je m'adresse, doit savoir que le peuple yéménite est
pacifique. Il ne réclame que son droit à la liberté et à l'indépendance. Nous
ne sommes pas opposés à nouer une relation positive avec d'autres pays, sauf
Israël, qui est une entité occupante ; et notre position est également
claire envers le comportement américain agressif et subversif. Mais tout autre
pays, qui respecte le droit de notre peuple à la liberté et à l'indépendance,
peut avoir une relation positive, politiquement et économiquement, avec le
peuple yéménite. La France a d'importants intérêts économiques au Yémen qu'elle
devrait préserver. Elle doit revoir sa politique négative pour être plus
modérée et plus équilibrée. La France doit soutenir la paix plutôt que la
guerre.
Que répondez-vous à l'Arabie,
aux Émirats et à l'ONU qui vous accusent de recevoir des armes d'Iran, via
al-Hodeïda?
L'Arabie et les Émirats mentent,
ils le savent bien. Aucun bateau ne pénètre dans le port d'al-Hodeïda sans
autorisation de la coalition, et après délivrance d'une licence des Nations
unies. Qui plus est, les navires de guerre de la coalition sont massivement
déployés le long de la côte, surveillant les entrées des bateaux dans le port.
Cependant, je vous le répète: nous avons donné à l'émissaire de l'ONU notre
approbation pour transférer le contrôle du port aux Nations unies, à la
condition que l'agression contre al-Hodeïda soit suspendue pour des raisons
humanitaires. M. Griffiths nous a également transmis les demandes des Émirats,
mais nous lui avons rappelé que nous sommes préoccupés par son initiative, et
pas par les demandes ou les ambitions émiriennes. Les accusations saoudo-émiriennes
sont fallacieuses. Tout le monde sait que les Émirats cherchent, sous la
supervision des États-Unis, à contrôler les ports du Yémen, à des fins
coloniales, pour satisfaire leurs ambitions économiques régionales.
«Nous sommes prêts à cesser les
attaques à la roquette contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis,
s'ils arrêtent de bombarder notre pays»
Seriez-vous prêts à renoncer à
vos missiles balistiques que vous tirez sur l'Arabie, en échange de l'arrêt des
bombardements de la coalition contre le Yémen et la mise en place d'un
gouvernement de transition, comme l'a proposé Martin Griffiths?
Nous sommes prêts à cesser les
attaques à la roquette contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis,
s'ils arrêtent de bombarder notre pays. Notre stratégie repose essentiellement
sur l'autodéfense. Quant à la question des armes entre les mains des
différentes parties au conflit, celles en possession des loyalistes proches de
l'Arabie et des Émirats sont plus nombreuses et plus efficaces que celles
détenues par Sanaa. Nul ne l'ignore. Si l'agression cesse, qu'une solution
politique est trouvée et qu'un gouvernement de partenariat est formé, il
incombera alors à ce gouvernement de traiter de cette question des armes entre
les mains des belligérants, afin que chacun soit certain que les bombardements
ciblés et l'agression contre le peuple yéménite cesseront définitivement.
Sous quelles conditions
accepteriez-vous de vous retirer de Sanaa pour en céder le contrôle à un futur
gouvernement auquel vous participeriez?
Encore une fois, parler du
retrait du peuple de Sanaa au profit des régimes saoudien et émirien, c'est
comme demander aux Français de se retirer de Paris au profit d'un pays
étranger. Ce n'est pas logique. Quant à la formation d'un gouvernement yéménite
basé sur le partenariat, c'était possible, dès le début du conflit en 2015.
Mais la guerre, qui nous est infligée depuis par nos voisins, a un tout autre
objectif : il s'agit pour l'Arabie et les Émirats de contrôler le Yémen, sa
terre et son peuple.
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et l'Arabie saoudite se défient au Yémen
Le procès de l’assassin de
Sarah Halimi aura-t-il lieu?
Une nouvelle expertise a
conclu que le discernement du suspect était "aboli"
Par Barbara Lefebvre
- 17 juillet 2018
Rassemblement en hommage à Sarah
Halimi, avril 2017. ©ALPHACIT NEWCIT / CROWDSPARK
Une nouvelle expertise
psychiatrique a conclu, la semaine dernière, l’abolition – et non l’altération
– du discernement de Kobili Traoré, qui a reconnu l’assassinat de Sarah Halimi.
Il pourrait échapper à un procès.
Il en va de la médiatisation des
affaires criminelles comme de celle d’autres sujets sociétaux : elle
permettra aux générations futures de révéler les sensibilités de notre époque,
ses réticences à ouvrir des débats qu’on préfère recouvrir de la pudeur de notre
politiquement correct. Elle éclaire les rapports qu’une société entretient avec
la criminalité de son temps, la façon dont elle explore les faits et cherche à
élucider cet espace de l’obscurité humaine. Dès le Moyen-Âge, l’opinion
publique était mobilisée par le pouvoir au moyen de récits criminels afin de la
conduire à respecter davantage l’ordre social. Mais c’est le développement de
la presse populaire au XIXe siècle et des médias de masse dans la seconde
moitié du XXe siècle qui a permis de mobiliser des émotions tant collectives
qu’individuelles. La révolution des réseaux sociaux annonce le pire comme le
meilleur.
Les crimes parlent de notre
époque
Quand certaines affaires
criminelles emplissent tout le champ médiatique, c’est soit que le mystère persiste
quant à l’auteur des faits, soit que ce dernier est un tel déviant au regard de
l’humanité, par sa perversité, sa violence barbare, qu’il exerce une
fascination-répulsion qui contribue à renforcer notre sentiment collectif et
individuel d’appartenir à une humanité porteuse de sens et d’unité morale. Il
en va autrement d’autres affaires criminelles que les pouvoirs publics et les
autorités médiatiques rechignent à exposer devant l’opinion pour des raisons
aussi variées que les agendas politiciens ou le maintien du déni d’une nouvelle
forme de criminalité que l’on ne sait encore ni nommer, ni traiter. Lorsqu’une
mobilisation s’opère pour briser ce silence, pour informer l’opinion, les
résistances perdurent, les frilosités demeurent.
L’assassinat barbare de Sarah Halimi par
son voisin Kobili Traoré est de ces affaires qu’il fallut éviter de soumettre
au jugement populaire quand on n’hésitât pas à user des litres d’encre et du
temps d’antenne pour décrypter la personnalité perverse d’un Nordahl Lelandais
ou bavarder pour savoir qui était le corbeau dans l’affaire Grégory.
Quand Sarah Halimi a été réveillée en pleine nuit, ce 3
avril 2017, par ce voisin qu’elle connaissait, qu’elle craignait comme d’autres
habitants de l’immeuble de la rue Vaucouleurs, dans cette partie du quartier
parisien de Belleville « territoire perdu de la République »,
a-t-elle compris qu’elle ne reverrait plus le soleil se lever, ni ses enfants,
ni sa famille ? Après l’avoir battue à mort, alternant coups de poings,
insultes et invocations coraniques, il l’a défenestrée sous le regard des
policiers impuissants et de voisins traumatisés, même si beaucoup continuent de
faire « comme si de rien n’était ». Puis, son crime commis, Traoré
est retourné dans l’appartement des voisins par où il était arrivé pour
terminer ses prières ; la police attendait derrière la porte, croyant
avoir à faire à un terroriste, elle attendait des renforts… C’est en tous cas,
pour l’heure, la version des policiers impliqués. Ces 25 minutes sans
intervenir, à attendre devant la porte de la famille Diarra où Traoré est
installé pour prier, ne sont toujours pas expliquées par la procédure
judiciaire en cours, les parties civiles n’ayant reçu aucune information sur
l’avancement de l’enquête interne de police. De même, la famille Diarra qui
s’est portée partie civile pour séquestration (le père inquiet par l’intrusion
de Traoré survolté s’est enfermé lui-même dans une pièce avec sa famille),
reste silencieuse et aucune demande d’acte n’a été faite par ses avocats
jusqu’ici.
Silence, on vote !
En ce début avril 2017, la
campagne électorale battait son plein, tout le monde savait que cela se
jouerait entre Emmanuel Macron et ceux que les médias présentent alors comme
les « extrémistes » (Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen) pour en
finir d’avance avec une élection devenue procédure de validation de l’icône du
« nouveau monde ». L’assassinat de Sarah Halimi est passé sous silence
pour ne pas troubler le sacre. Quand il fait l’entrefilet d’un journal, c’est
un banal fait divers qui « émeut la communauté juive ». Oui elle est
« émotive » la « communauté juive » et chacun sait que
l’émotion est mauvaise conseillère. Il faut écouter les hommes de raison.
Certains notables communautaires sont raisonnables. La plupart des hommes
politiques sont très raisonnables. « Dormez braves gens, les agressions et
les crimes qui ciblent depuis près de vingt ans vos concitoyens juifs ne vous
concernent pas ». Ceux qui disent que ces crimes commis par des hommes se
revendiquant de l’islam révèlent la montée en puissance d’une violence radicale
plus globale, que cet antisémitisme dépasse le sort des Français juifs. Ceux-là
sont des pompiers-pyromanes, des crypto-fascistes qui ne pensent qu’à
« stigmatiser » les musulmans. Ils méritent même parfois de
comparaître devant les juges. Préoccupons-nous davantage de la réédition des
pamphlets antisémites de Céline. Bagatelle pour un massacre ?
Probable livre de chevet de Youssouf Fofana, Mohamed Merah, Ahmedy Koulibaly et
Kobili Traoré, pour ne citer qu’eux…
A lire aussi: L’étrange
silence autour de la mort de Sarah Halimi
Dans une France découpée en
communautés (ethniques, religieuses, sexuelles) avec l’aide de la politique
d’actionnaires d’une poignée de notables communautaires complices de pouvoirs
publics incapables depuis plus de trente ans de faire respecter la loi commune
de notre « République laïque une et indivisible », il n’y a plus de
Français, il n’y a que des membres de communautés. « Dormez braves
gens… ».
La mort atroce de Sarah Halimi ne
devait pas troubler la campagne électorale. Informer l’opinion risquait de
l’encourager à « stigmatiser », « amalgamer ». Le parti des
lépreux risquait d’en tirer un profit électoral. On se mobilisa : pour
taire l’antisémitisme contemporain de l’affaire Halimi, pour exploiter
l’antisémitisme fasciste d’hier. D’autant que certains leaders communautaires
avaient depuis longtemps leur préférence ; il fallut veiller à ce que rien
ne trouble la marche vers le pouvoir de leur candidat. On a fait silence. La journaliste, Noémie Halioua, mena seule l’enquête dont
l’écho resta longtemps « communautaire ». Ce n’est qu’après
l’élection que la presse généraliste se mit à relayer l’affaire. On ne finira
jamais de s’interroger sur l’atonie qui entoura l’assassinat de Sarah Halimi et
la surmédiatisation de l’assassinat de Mireille Knoll moins d’un an plus tard.
Le contexte politique, encore et toujours. L’instrumentalisation de l’émotion
populaire à des fins de récupération politicienne, encore et toujours.
« Sale juive »,
c’est une insulte ?
Une procédure judiciaire longue
s’annonçait dans l’affaire Halimi. Le mis en cause, Kobili Traoré, interpellé
calmement était devenu ingérable une fois arrivé au poste de police, il fut
immédiatement transféré en hôpital psychiatrique : ni garde à vue, ni
interrogatoire. Kobili Traoré a assassiné Sarah Halimi. Il ne nie pas les
faits, aucune contestation de ses avocats. Ce sont les motivations du crime qui
constituent le fond du débat judiciaire : pour la juge en charge du
dossier il semble, dès le départ, que la dimension antijuive du crime n’est ni
une piste prioritaire, ni une évidence. Kobili Traoré connaissait Sarah Halimi,
il savait qu’elle était juive, cela ne fait bien sûr pas de lui un antisémite,
mais éclaire le choix de la cible. En s’introduisant chez elle depuis
l’appartement des voisins, il savait qui elle était. Il n’a pas attaqué les
Diarra qui lui ont ouvert la porte. Après ses prières et ses préparatifs, il a
enjambé le balcon pour entrer chez Sarah Halimi. Quand il est revenu chez les
Diarra après avoir enjambé de nouveau ce balcon, il n’a pas cherché à les
attaquer, il a fini ses prières. La police entendait les invocations depuis le
palier.
Traoré a un casier long comme le
bras, aucun antécédent psychiatrique, c’est un délinquant violent qui trafique
des stupéfiants tout en fréquentant la mosquée de la rue Jean-Pierre Timbaud
pas connue comme emblématique de cet « islam de paix et d’amour » qui
– dit-on – règne dans la majorité des mosquées de France… La sœur de Traoré
traitait la fille de Sarah Halimi de « sale juive » tout en crachant
sur son passage, ce sont là des us et coutumes culturels qu’il est interdit de
juger. On a appris depuis le procès de Georges Bensoussan, de la bouche de la « sociologue »
Nacira Guenif, que « espèce de juif » et d’autres insultes en arabe
du même acabit incluant le mot juif, ne sont en rien des expressions racistes
mais de simples habitus de langage sans conséquence, un univers culturel en soi
qu’il ne faut pas décontextualiser, ni essentialiser. Pourquoi s’inquiéter en
effet, apparemment l’obsession antijuive n’a rien à voir avec l’islam
« religion de paix et d’amour »… « Dormez braves gens ».
Traoré va mieux, merci pour
lui
De tout cela, il résulte assez
vite au cours de la procédure que Traoré est un de ces énièmes
« déséquilibrés » qui semblent peupler notre univers criminel
moderne. Déjà Adel Amastaibou, l’assassin de Sébastien Selam en 2003 avait
échappé à une condamnation pénale pour son crime, il est aujourd’hui libre de
ses mouvements. Il avait déclaré à la police qui le décrivit comme « sensé
et volontaire » : « Je suis content s’il est mort cet enculé, ce
bâtard, ce putain de juif, sale juif ». Une expertise psychiatrique, déjà
du docteur Zagury, déclarait son discernement aboli par une pathologie
délirante « alimentée d’une thématique antisémite ambiante ».
L’antisémitisme d’ambiance… En effet, voici un des éléments du climat de bien
des quartiers, bien des groupes culturels récemment installés dans notre pays.
Cet antisémitisme d’ambiance conduit apparemment à quelques passages à l’acte
criminel particulièrement barbares. La chasse au « sheitan » ne
souffre aucune mansuétude quand le délire les prend. Amastaibou aurait fini par
retrouver ses esprits. Nos psychiatres font des miracles, de vrais
« casseurs d’ambiance »…
Depuis 2003, le code pénal a
intégré la circonstance aggravante de racisme et d’antisémitisme dans la
commission d’un crime. L’excuse de « l’antisémitisme d’ambiance »
risquait donc de ne pas suffire pour Traoré. Mais, vu le rebondissement de la
procédure judiciaire intervenu le 11 juillet, il se pourrait qu’il rejoigne un
jour prochain les siens, une fois remis de ses émotions, sans jamais passer par
« la case prison ». L’expertise psychiatrique initiale du docteur
Zagury avait fait état d’une bouffée délirante aigue (BDA), estimant que son
discernement était altéré mais non aboli. De sorte que Traoré pouvait
s’attendre à comparaître devant une Cour d’Assise, ce que son état actuel
permet puisqu’il va de mieux en mieux. Expertise contestée par aucune des
parties en présence. Une BDA est un état de délire qui peut être transitoire,
apparaît de façon soudaine – donc sans antécédent majeur – et peut durer
quelques jours, semaines ou mois. Le docteur Zagury explique dans son expertise
que la consommation excessive de cannabis de Traoré dans les semaines précédant
sa BDA était volontaire, sans doute pour apaiser les délires qui commençaient,
il était donc conscient de son état. La juge a fini par concéder, en mars 2018,
la dimension antisémite à la suite de la première audition de Traoré. Mais
elle, et elle seule, n’est pas satisfaite de l’expertise du docteur Zagury,
elle en a donc ordonné une seconde, et a déjà lancée une sur-expertise qui
interviendra prochainement !
Quand la juge fait du zèle
La seconde expertise réalisée par
trois experts, rendue publique il y a quelques jours, reprend les analyses
du docteur Zagury mais conclue différemment : la consommation de cannabis
et la BDA ont aboli le discernement de l’assassin. Dès lors, l’irresponsabilité
pénale de Traoré est fort probable. Son cas serait donc présenté devant la Chambre
d’instruction qui déciderait vraisemblablement d’une mesure de sûreté sous
forme d’un internement psychiatrique jusqu’à sa guérison. La dernière expertise
évoque un individu « réadaptable », même si cela sera « long et
difficile ». Soyons confiants dans notre médecine, ce qu’elle a réussi
avec Adel Amastaibou et tant d’autres, elle le réussira avec Traoré dont l’état
s’améliore déjà. Entouré des siens, peut-être aidé par des méthodes
alternatives de désenvoutement, de « chasse aux djinns », sous la
surveillance de quelques ethno-psys, Traoré devrait reprendre sa place dans la
société, au nom de son « droit » à la réinsertion. Sarah Halimi, qui
avait dévoué sa vie aux autres en qualité de médecin puis de directrice
d’école, n’est plus. Ses trois enfants sont orphelins, ses petits-enfants ne la
reverront plus, ni ses frères et sœurs. Pour eux aussi la vie continue mais
elle est à jamais obscurcie par ce crime sanguinaire, envahie par ce manque.
Une vie hantée peut-être par l’injustice qui se profile à l’horizon si le
non-lieu était prononcé en faveur de Kobili Traoré, comme celle de la mère de
Sébastien Selam depuis quinze ans.
Pour rappel du dossier judiciaire
de l'assassin de #SarahHalimi
: - 10 pages de mains courantes pour vol/ trafic de drogue/ possession d'arme à
feu/ violences - 3 incarcérations dont la dernière d'une durée d'un an pour
avoir brûlé un vigile - 1 assassinat (Sarah Halimi) (1/2)
Aucun antécédent psychiatrique.
Une expertise qui dure six mois et qui conclue à une altération du
discernement. Voilà qu'il ne convenait pas à la juge qui en a réclamé une
seconde. Si l'abolition est retenue, il n'y aura pas de procès.
Autre élément signifiant du
dossier : le refus de la juge à organiser une reconstitution. Demandée par
les parties civiles, les avocats de Traoré ne l’ont jamais refusée, pas plus
qu’ils n’ont demandé de nouvelle expertise après celle du docteur Zagury. Le
mis en cause lui-même s’est dit favorable à une reconstitution. Mais la juge a
persisté dans son refus : cela n’apporterait rien, selon elle, à la
manifestation de la vérité et en outre, Traoré risquerait une rechute, une
« décompensation psychique », s’il revenait sur les lieux de son
forfait. Risque que l’expert psychiatre n’a pas évoqué.
Le règne de l’irresponsabilité
Aujourd’hui, l’ombre du non-lieu
plane donc sur ce crime. L’assassin de Sarah Halimi bénéficierait de
l’irresponsabilité pénale. Va-t-on assister à une épidémie de BDA pour
« expliquer » les agressions et crimes antijuifs dans notre
pays ? Bien commode la BDA, phénomène délirant qui peut surgir
soudainement et ne pas conduire obligatoirement à une maladie psychique
chronique grâce à une prise en charge efficace. Dans ce cas, qui peut dire si
certains des terroristes qui ont été « neutralisés » ces dernières
années ne se seraient pas vus déclarés « malades délirants »,
donc irresponsables pénalement par des experts psychiatres ? La psychiatrisation
de la délinquance et de la criminalité semble devenir courante dans les
affaires sensibles. Nouveau visage de la politique de l’excuse qui se donne des
airs de science, la médecine est en effet plus sérieuse que les « sciences
sociales ». Cette psychiatrisation révèle surtout l’avènement du règne de
l’irresponsabilité collective et individuelle qui mine nos sociétés. L’individu
qui transgresse gravement, monstrueusement, la loi commune n’est
potentiellement plus responsable de rien car nous ne pouvons plus regarder la
barbarie en face. Il suffit de trouver un « expert » pour expliquer
qu’en fait l’homme est toujours agi, inconsciemment, par des forces externes ou
internes qu’il ne peut ni contrôler, ni neutraliser. « Dormez braves gens,
ce n’était pas de sa faute »…
Dans le cas de Traoré, qui avant
ses 28 ans n’avait jamais fait aucune crise délirante (ce qui est assez tardif
pour une première BDA chez un fumeur de cannabis récurent), le refus du pouvoir
judiciaire d’interroger le contexte culturel et religieux dans lequel il a
grandi, évolué est particulièrement prégnant. Les pincettes avec lesquelles ce
sujet est abordé dans les médias illustrent le malaise ambiant sur la dimension
culturelle des passages à l’acte ultra-violent de ces délinquants et criminels
qu’on a inscrit dans notre paysage judiciaire comme une évolution
insignifiante. L’effet du nombre sert à justifier la banalisation alors qu’il
illustre au contraire une terrible situation, un danger auquel toute la société
est exposée.
La dimension antijuive du crime
de Traoré ne fait guère de doute, qu’il ait été délirant ou non, c’est
l’identité juive de sa victime qui a décuplé sa violence, il l’a reconnu devant
la juge lors de son audition ce qui a obligé cette dernière à retenir ce
facteur aggravant. Mais au-delà, cette tendance à la psychiatrisation et
psychologisation des faits sociaux liés à la délinquance et la criminalité doit
nous interroger. Il est fort probable que les grands criminels de l’Histoire
étaient atteints de pathologies psychiques, mais qui oserait remettre en cause
leur responsabilité dans les massacres ou exterminations qu’ils ont ordonnés,
planifiés, exécutés à l’aide « d’hommes ordinaires » qui devaient
tout de même être aussi « un peu dérangés » ? Des études en
psychologie sociale ont montré qu’il existe une catégorie d’êtres humains
capables de résister à la pression du groupe, de refuser la soumission à une
autorité qui vous ordonne d’assassiner votre voisin qu’il soit « un
sheitan » ou « un cancrelat » comme les Tutsis étaient désignés
par le pouvoir hutu. Kobili Traoré n’est apparemment pas de ce genre humain-là.
Que la justice y voit un élément à sa décharge justifiant d’ici quelque temps
sa remise en liberté, peut légitimement nous glacer d’effroi.
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La France, championne du monde
de la casse - Quand la République se décidera-t-elle à se défendre ? Par
Anne-Sophie Chazaud
- 17 juillet 2018
Des policiers font face à des
casseurs à Lyon au soir de la victoire de l'équipe de France en Coupe du Monde,
15 juillet 2018. ©MATHIS BOUSSUGE / CROWDSPARK
Même un mouvement de joie
collective, comme la victoire des Bleus en Coupe du Monde, est le prétexte à
des « débordements » de casse et de violence. Quand la République se
décidera-t-elle à se défendre ?
Les pilleurs du Drugstore Publicis, les casseurs qui, en de
nombreux points du pays, ont profité de la magnifique liesse populaire pour
tout saccager sur leur passage, ne s’en sont pas seulement pris à des biens
matériels. Ils ont volé la victoire.
Volé la victoire aux Français
qui, unis quelques heures auparavant, se prenaient dans les bras les uns des
autres, chantaient, dansaient, célébraient ensemble une résilience légère mais profonde sous le simple
prétexte sportif, après toutes ces années de plomb manifestement pas finies.
Si ce soir, j’ai envie de
casser la joie…
Ils ont aussi volé la victoire
aux Bleus, à cette si belle équipe que, dans le fond, ils détestent comme ils
détestent la France et ses valeurs. Parce que cette équipe leur tient un
discours qu’ils ne veulent pas entendre. Cette équipe de jeunes gens d’origines
diverses leur dit d’aimer la France, d’aimer aussi la République, d’aimer ses
couleurs, d’aimer son drapeau. Cette équipe leur dit que ce n’est pas en
cassant et en volant qu’on devient un homme, un vrai, mais en se levant tous
les matins pour suivre des heures et des heures d’entraînement avec une
discipline de fer, ce qui vaut pareillement dans le monde du travail et qui
postule toujours le risque assumé de l’échec. Cette équipe leur parle de fierté
patriotique, de travail, de rigueur. Autant dire que c’est odieux, pour eux.
Elle leur parle aussi d’autorité, en la personne de Didier Deschamps qui a
écarté avec justesse de son collectif les esprits frondeurs et les sales gosses
gâtés pour lesquels toutes ces valeurs fondamentales n’étaient pas grand-chose,
n’en déplaise à l’humoriste douteux Yassine Bellatar dont on continue de
s’interroger sur le sens de sa présence dans l’entourage présidentiel.
· 15 Juil
LES FACHOS, LES REACS ET TOUS
CEUX QUI PARLENT POUR DIVISER LES FRANÇAIS:
FERMEZ LA PENDANT QUATRE ANS!!!!!!!!!!!!!#FierDeMonPays#FRACRO
FERMEZ LA PENDANT QUATRE ANS!!!!!!!!!!!!!#FierDeMonPays#FRACRO
Il y a 15 jours à peine, un
monsieur demandait la démission de #Deschamps
Ah? Mais C'est vous? On se demande qui doit la fermer aujourd'hui #Archives pic.twitter.com/v2pCyb08rR
Ah? Mais C'est vous? On se demande qui doit la fermer aujourd'hui #Archives pic.twitter.com/v2pCyb08rR
En s’abattant une nouvelle fois
comme la vérole sur le bas clergé, ces individus qui constituent une lèpre
désintégratrice de notre société, pour reprendre la métaphore autorisée,
bizarrement pas dénoncée comme telle, et qui ont eu au moins le mérite de
montrer leur vrai visage, ont tenté, et en partie réussi, de dérober un trophée
que leur paresse et leur mentalité destructrice ne leur permettraient pas
d’obtenir autrement. Mais comment la République se défend-elle, au juste ?
La République gouverne mal… et
elle se défend mal
Car ces faits soulèvent de
nombreuses questions, lancinantes et restées jusqu’à présent sans réponse, mais
qui pourraient bien devenir désormais incontournables pour tous les candidats
se présentant devant n’importe quel type de suffrages. Question des mesures
réellement coercitives mises en place pour mettre ces individus hors d’état de
nuire, tout d’abord. Un pays quel qu’il soit peut-il accepter d’être meurtri,
dépecé, séparé, rongé par certains éléments qui ne semblent vouloir osciller
qu’entre l’abêtissement consumériste global et une radicalisation obscurantiste
qui se nourrit de cet abêtissement ? Est-il simplement concevable, d’un
point de vue citoyen, que le député et président de l’Assemblée nationale
François de Rugy ait été chassé quelques jours plus tôt d’un
« quartier » par des « jeunes » (l’euphémisation du
vocabulaire ne s’est jamais aussi bien portée) ? Est-ce à dire que la
représentation nationale incarnant la République (supposée « une et
indivisible ») n’y a plus sa place ? Cet affront fait au peuple à
travers sa représentation peut-il durer sans que la République elle-même ne
s’avoue vaincue ? Quels véritables moyens nouveaux de sécurité peuvent-ils
être déployés pour recouvrer ces territoires perdus ? Territoires sur
lesquels règnent de pathétiques caïds en coupe réglée, avec sans doute des
forces plus coercitives que celles dont disposent actuellement les
fonctionnaires de police constamment harassés, agressés, tout comme le sont
aussi les pompiers, les agents du secteur médical, les enseignants, les acteurs
culturels qui, bien que cherchant toutes sortes d’excuses sociologisantes à ces
ouailles incontrôlables, se retrouvent gros-jean comme devant avec leurs
équipements brûlés ou saccagés en guise de remerciements ?
Il est probable désormais, et
particulièrement après les scènes de dimanche soir, que l’ambiguïté de l’action
et du discours publics sur cette question de l’insécurité ne pourra plus guère
perdurer, à un moment extrême de dilution du tissu social. On imagine mal dans
pareil contexte quelle pourrait être la place du « en même temps »,
ce qui n’exclut pourtant pas des solutions médianes, raisonnées et lucides, en
l’occurrence fondées sur le respect simple des principes républicains –
impossibles sans la sécurité qui les garantit tous -, lesquels devraient,
normalement, structurer aussi le fameux « vivre-ensemble » qui se
traduit désormais surtout par « subir et se soumettre ensemble ».
La plus belle avenue du Bronx
Le temps des excuses et de la
victimisation est révolu car devenu inaudible puisque la victime c’est le
peuple français qui se fait voler même sa joie généreuse, reconnaissante et
intégratrice. Tous les racialistes et désintégrateurs étaient hostiles à cette
équipe des Bleus, rassemblés comme à la parade de l’anti-France, de Rivarol à
Houria Bouteldja, se pourléchant les babines et se repaissant d’un chaos
ardemment souhaité. Ils ont chapardé une bataille, mais ils n’ont pas gagné la
guerre.
A lire aussi: Écoute-moi bien, petit con de casseur privilégié
L’image renvoyée au monde entier
d’un pays livré au chaos dans un moment supposé de joie se révèle absolument
désastreuse et a pulvérisé en une poignée de minutes tout ce qui avait été
échafaudé par les uns et les autres. On peut d’ores et déjà considérer qu’en
raison de ces scènes insupportables où les Champs-Elysées ont été concrètement
transformés en territoire perdu de la République, en plus belle avenue du
Bronx des années 1980, la retombée de la victoire sportive sur la popularité de
l’exécutif sera au moins nulle, si ce n’est négative. Si bien que même ceux qui
espéraient sans doute pouvoir récupérer cette victoire à leur compte se la sont
fait dérober.
La France, seule au monde
Dans quel autre pays de la
planète voit-on la délinquance s’emparer aussi aisément de l’espace public,
manifester aussi librement – et quasi impunément – sa haine du pays qui la
nourrit, l’éduque, la soigne, la protège, la défend ? A l’extrême limite,
il est imaginable que des mouvements de colère aient lieu lors de faits
violents et négatifs, mais que ces « débordements » qui en réalité
deviennent la règle se déroulent lors d’un événement aussi festif, voilà qui
traduit un état de rupture et de sécession préoccupant, sur lequel les
observateurs des bilans réels des nuits de la Saint-Sylvestre, 14 juillet et
autres joyeusetés de ces dernières années n’ont cessé d’essayer d’alerter.
292 personnes ont été placées en garde à vue en France
après les événements consécutifs à la finale de la Coupe du Monde. On peut
légitimement s’interroger sur l’effet de ces arrestations et de la réponse
pénale qui y sera apportée, étant entendu que le problème est autrement plus
vaste.
Charge en attendant à ceux qui
subissent tout cela de supporter sans broncher. Jusqu’à quand ? Car, ce
qui a été volé, le peuple divers mais rassemblé se décidera peut-être bien un
jour tout de même à le reprendre…
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