dimanche 5 mai 2019

L’intellectuel égypto-allemand Hamed Abdel-Samad : Des dizaines de milliers de supporters de l’EI vivent parmi nous (21.02.2019)


Le chercheur égypto-allemand Hamed Abdel-Samad a déclaré que l’extrémisme islamique et le terrorisme se trouvaient au « cœur de l’islam » – de ses textes, son histoire de conquêtes, son fondateur et son idéologie – et que le problème ne se limitait pas au retour des membres de l’Etat islamique mais portait sur les « multiples couches de radicalisation » que les structures gouvernementales et islamiques n’étaient pas en mesure de gérer. « Des milliers, des dizaines de milliers d’entre eux vivent parmi nous », a-t-il averti, appelant à juger les combattants de l’EI dans le cadre de tribunaux internationaux et à leur infliger des peines plus lourdes.

Abdel-Samad, qui participait à une émission-débat sur la chaîne de télévision autrichienne Servus le 21 février 2019, a évoqué la mentalité victimaire, la violence familiale, les messages contradictoires sur la sexualité et le choc de cultures qu’auraient à subir les jeunes musulmanes. Il a évoqué la violence et le manque de liberté endurés par les femmes musulmanes, concluant : « Combien de fois ce dieu imaginaire a-t-il ruiné la vie des gens ! » Extraits :
Hamed Abdel-Samad (en réponse à son interlocutrice musulmane voilée) : De nombreux musulmans de tous les pays musulmans ont rejoint l’État islamique. Le premier groupe est venu d’Arabie saoudite. Je ne pense pas qu’il y ait d’islamophobie là-bas. Le deuxième groupe était issu de la classe moyenne en Tunisie. Il ne doit pas y avoir beaucoup d’islamophobie là-bas non plus. Aucun pays islamique n’est épargné par le terrorisme et la radicalisation croissante. Dire, comme vous le faites, que la principale et unique raison du terrorisme est l’islamophobie à laquelle sont confrontés ces jeunes, n’est pas le moyen de résoudre le problème.
Commençons par les agissements des musulmans, leurs sermons ici [dans les mosquées], la vision du monde que les mosquées inculquent à ces jeunes. [On leur apprend] à adopter une mentalité de victime, et malheureusement, vous faites partie de tout cela.
En quoi consiste la mentalité de victime ? Cette mentalité encourage ces gens à développer un complexe d’infériorité et une mentalité de victime, puis crée une illusion pour qu’ils rejoignent le djihad, afin qu’ils puissent sauver les musulmans, dont eux-mêmes font partie, et au bout du compte aller au Paradis. Cette idéologie découle du cœur de l’islam et constitue la source première [du terrorisme]. Sans elle, aucun pays ou communauté musulmane au monde ne connaîtrait d’islamisme ou de terrorisme. Or plus aucun pays sur terre n’est exempt d’islamisme et de terrorisme.
Animateur : Vous dites que la cause de ce mouvement n’est pas un courant islamiste extrémiste, séparé, de l’islam, mais le cœur même de la religion. C’est bien ce que vous dites.
Hamed Abdel-Samad : [L’extrémisme provient des] textes de l’islam, de l’histoire de l’islam et du modèle et fondateur de l’islam. L’Etat islamique n’agit pas différemment du prophète Mohammed et de ses successeurs à l’époque. Ils ont apporté au monde une idéologie, au moyen d’armes et en assujettissant des peuples. En tant qu’Égyptien, je ne serais jamais né musulman si les successeurs de Mohammed ne s’étaient pas comportés de la même manière que l’État islamique. Il en va de même du Maroc, de l’Iran et en réalité de tout lieu où l’islam s’est propagé. Toute l’histoire de l’islam est une histoire de conquête. […]
[Les musulmans disent :] Nous sommes des victimes, si je ne peux pas vous dominer maintenant, je suis votre victime. […]
Le problème n’est pas le retour de quelques centaines [de combattants de l’État islamique], mais l’incapacité des structures gouvernementales et islamiques locales à absorber ces personnes. La radicalisation augmente chaque jour. L’État ne peut pas surveiller les terroristes potentiels 24 heures/24. C’est impossible. Et puis au réveil, nous apprenons que l’un d’eux a foncé avec son camion sur une foule. Au réveil, nous découvrons que quelqu’un a commis un attentat terroriste sur un marché de Noël. Et nous devons vivre avec cela. Je suggère de traduire ces personnes en justice devant un tribunal international et de les punir sévèrement. Ils ont compris que notre système judiciaire est très laxiste. Ils savent qu’il existe diverses failles [légales]. Ils détestent la démocratie, ils luttent contre la démocratie, mais ils se servent de notre démocratie contre nous pour étendre leurs infrastructures et même pour nous tuer. […]
Je trouve extrêmement dangereux que nous parlions toujours de ces 300 ou 400 personnes « populaires », [laissant entendre] qu’il n’y a rien à craindre du reste des musulmans et de l’islam. Il existe plusieurs couches de radicalisation. Il y a les combattants de l’EI et ceux qui approuvent cette idéologie, mais qui ne sont pas allés en Syrie. Des milliers, des dizaines de milliers d’entre eux vivent parmi nous.
Il existe également une théologie islamique conservatrice, qui ne dit pas directement «partez combattre là-bas», mais qui partage leur vision du monde. Elle partage leur sentiment à l’égard des chrétiens, des incroyants, etc., et alimente également cette mentalité victimaire.
Évidemment, il y a aussi la violence que ces gens subissent au sein de leurs familles, lorsqu’un enfant grandit et constate que la première stratégie de communication entre son père et sa mère est la violence. En d’autres termes, la première solution à un problème sera la violence. L’enfant grandit avec ce traumatisme, mais également avec cette nature. La violence est la première option dans une telle situation. Lorsqu’un enfant veut gérer sainement des problèmes liés à la sexualité, il a besoin de s’exprimer. C’est bien connu en psychologie. Des messages contradictoires en provenance de l’école, de la famille et de la mosquée, sont extrêmement dangereux pour la vision du monde que développe l’enfant. On a besoin d’une vision du monde bien établie. Or le Coran ou l’islam disent parfois que la tolérance est OK, que l’altruisme est OK, mais dans la phrase suivante qu’il y a une autre guerre, [que les non-musulmans] sont des « pécheurs », des « hypocrites » et des « incroyants ». Lorsque le monde est divisé entre croyants et incroyants – une vision intrinsèque à la théologie islamique, nous avons un modèle à suivre. Le Prophète lui-même ne doit pas être remis en question dans l’islam, alors même que c’était un seigneur de la guerre et qu’il traitait les femmes étrangement. Cet homme est considéré comme un modèle à suivre par de jeunes musulmans qui étudient Kant, Spinoza et Voltaire. Ils deviennent fous. […]
Interlocutrice (musulmane voilée): Vous venez d’insulter les musulmans à de nombreux niveaux en une seule phrase. Premièrement, si vous voulez critiquer le prophète Mohammed, c’est votre droit. Je ne vous l’interdirai pas. Mais veuillez le faire avec objectivité et respect. Vous offensez l’islam à plusieurs niveaux et ne vous demandez pas pourquoi les musulmans le prennent personnellement et rejettent votre activité. […]
Hamed Abdel-Samad : Je critique un homme qui est mort depuis 1 400 ans. Il était marié à 13 femmes. Il a mené 80 guerres au cours des huit dernières années de sa vie. Il a pris des femmes comme prisonnières de guerre. Pourquoi une personne éclairée du 21e siècle ne critiquerait-elle pas cet homme ? Pourquoi mérite-t-il l’immunité face à la critique ? […]
Lorsque nous parlons de violence à l’égard des femmes en islam, nous disposons de données empiriques. Allez dans n’importe quel refuge de femmes en Autriche ou en Allemagne et voyez par vous-même la majorité des femmes qui s’y trouvent. Vous serez surprise ! Lisez les études sur les femmes qui se sont suicidées et demandez-vous pourquoi les musulmanes se suicident deux fois plus [que les non-musulmanes]. Il y a des études empiriques. La raison [de ces suicides] est toujours le manque de liberté. La fille [d’un musulman] veut étudier quelque part et n’y est pas autorisée. Elle se tue. Elle veut épouser un non-musulman, mais le bon vieil islam, le dieu imaginaire de l’islam, a murmuré que c’était impossible. Alors l’amour doit mourir et une jeune femme doit mourir. De combien de personnes ce dieu imaginaire a-t-il ruiné la vie !
MEMRI - VOIR AUSSI :

Egyptian-German Scholar Hamed Abdel-Samad: Islamic Extremism Stems from the Core of Islam; Tens of Thousands of ISIS Supporters Live among Us

Egyptian-German scholar Hamed Abdel-Samad said that Islamic extremism and terrorism stems from the “core of Islam” – from its texts, its history of conquests, its founder, and its ideology – and that the problem does not lie only with the returning ISIS members, but with the “multiple layers of radicalization,” with which the governmental and Islamic structures are not equipped to deal. “There are thousands, tens of thousands, of them living among us,” he warned, calling to try ISIS fighters in international tribunals and to impose harsher punishments. Abdel-Samad, who was participating on a talk show on the Austrian Servus TV channel on February 21, talked about the dangers to the child’s worldview posed by the victim’s mentality, by violence in the family, by mixed messages on sexuality, and by the clash of cultures. He discussed the violence and lack of freedom suffered by Muslim women, saying: “How often has this imaginary god ruined people!”
Following are excerpts:

Hamed Abdel-Samad: Many Muslims from every Muslim country joined ISIS. The first group came from Saudi Arabia. I don't think Islamophobia exists there. The second group came from the middle class of Tunisia. There is not much Islamophobia there either. There is not a single Islamic country that is devoid of terrorism and of increasing radicalization. Saying that the main and only reason [for terrorism], in your view, is that these young people face Islamophobia is not the way to solve the problem. First, we can start with what Muslims are doing wrong – what is being preached [in mosques] here, the worldview that mosques are teaching these young people. [They teach them] to have a victim's mentality – and unfortunately, you are part of this. What kind of victim's mentality? This mentality encourages these people in their inferiority complex and their victim's mentality, and then it creates an illusion so that they will join Jihad – so they can save the Muslims, as well as themselves, and ultimately, reach Paradise. This ideology stems from the core of Islam and is the primary source [of terrorism]. Without this, there would be no Islamism or terrorism in any Muslim country or community anywhere in the world. There are no longer any countries on Earth that are free of Islamism and terrorism.
Host: But what you are saying is that the original reason for this movement is not a separate, extremist, Islamist part of Islam, but that it basically stems from the core of the religion itself. That's what you are saying.
Hamed Abdel-Samad: These are the texts of Islam, the history of Islam, and the role model and founder of Islam. ISIS is doing nothing different than Muhammad and his successors, at the time. They brought an ideology into the world, using weapons and the subjugation of peoples. As an Egyptian, I would never have been born a Muslim, if Muhammad's successors had not behaved like ISIS does. The same holds true for Morocco, Iran, and, in fact, anywhere Islam spread. The entire history of Islam is a history of conquest.

[…]

[Muslims say:] We are victims – if I cannot subjugate you now, I am your victim.

[…]

The problem is not that a few hundred [ISIS fighters] are returning, but that the governmental and Islamic structures here are not at all able to absorb these people. Radicalization is increasing on a daily basis. The state cannot monitor potential terrorists 24 hours a day. It's not possible. And then we wake up and learn that one of them drove a truck into a crowd. We wake up and discover that someone has committed a terrorist attack in a Christmas market. And we have to live with this. I suggest that we put these people before an international tribunal, and inflict harsh punishment on them. But they have realized that our judiciary is very lax in dealing with them. They know that there are various [legal] loopholes. They hate democracy, they fight against democracy, yet they take advantage of our democracy against us, in order to expand their infrastructures, and even in order to kill us.

[…]

I find it extremely dangerous that we are always talking about these "popular" 300 or 400 people, and the rest of the Muslims and Islam, in general, are okay. There are multiple layers of radicalization. There are ISIS fighters, and there are people who approve of this ideology, but did not go to Syria. There are thousands, tens of thousands, of them living among us. There is also a conservative Islamic theology, which does not directly say: "Go there and fight," but it shares the same worldview. It shares the same sentiment towards Christians, disbelievers, and so on, and it feeds this victim's mentality as well. Of course, there is also the violence these people experience within their families – when a child grows up and sees that the first strategy of communication between his father and mother is violence. In other words, the first solution to a problem is violence. The child grows up with this trauma, but also with this nature – violence is the first option in such a situation. When a child wants to deal with problems involving sexuality in a healthy way, this requires outlets. This is well known in psychology. When a child receives mixed messages from school, the family, and the mosque, that is extremely dangerous for their personal worldview. You need an established worldview. When the Quran or Islam sometimes says that tolerance is okay, altruism is okay, but in the next sentence there is another war, and [non-Muslims] are "sinners," "hypocrites," and "disbelievers," when the world is divided into believers and disbelievers – that is intrinsic to Islamic theology – then we actually do have a role model. The Prophet himself must not be questioned in Islam, although he was a warlord and treated women in a strange way. When this man is considered a role model by young Muslims, who study Kant, Spinoza and Voltaire – they go crazy.

[…]

Muslim Panel Member: You have now insulted Muslims on many many levels in a single sentence. First of all, if you want to criticize the Prophet Muhammad, you have the right to do so. I will not forbid you. But please do so objectively and honorably. You offend Islam on many levels, and you don't have to wonder why Muslims take this personally and reject your activity.

[…]

Hamed Abdel-Samad: I am criticizing a man who has been dead for 1,400 years. He was married to 13 women. He waged 80 wars in the last eight years of his life. He took women as prisoners of war. Why should an enlightened person in the 21st century not criticize this man? Why does he deserve immunity from criticism?

[…]

When we talk about violence against women in Islam, we have empirical data. Go to any women's shelter in Austria or Germany, and see who the majority are. You will be surprised! Read studies about women committing suicide, and ask yourselves why Muslim women commit suicide twice as much [as non-Muslim women]. There are empirical studies. It is always due to lack of freedom. The daughter wants to study somewhere and is not allowed, and she kills herself. She wants to marry a non-Muslim, but good old Islam, the imaginary god of Islam, has whispered that this is impossible. So love must die, and a young woman dies. How often has this imaginary god ruined people!

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