Deux hommes interpellés à Villejuif lors d'une opération
antiterroriste (06.09.2017)
- Par Le
figaro.fr AFP, Reuters Agences
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 18:12
- Publié le
06/09/2017 à 15:53
Leur arrestation intervient après la découverte, dans un
appartement, de composants pouvant entrer dans la fabrication d'explosifs. Une
enquête a été ouverte pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle».
Une opération antiterroriste a été menée à Villejuif
(Val-de-Marne), ce mercredi, au cours de laquelle deux hommes ont été arrêtés.
Ces deux arrestations ont eu lieu après que les démineurs de la préfecture de
police ont découvert des composants pouvant entrer dans la fabrication
d'explosifs, dans un appartement.
La police a été appelée peu après 11 heures, mercredi,
«par un homme qui travaillait dans l'immeuble pour signaler des produits
suspects dans un appartement» de cette banlieue au sud de Paris, selon la
préfecture de police de Paris. D'après BFMTV et Le Parisien ,
il s'agit d'un plombier qui intervenait pour une fuite d'eau. L'appartement
était alors vide de tout occupant.
Parmi les éléments découverts par les démineurs figurent
notamment des bonbonnes de gaz, du fil électrique et des ingrédients entrant
dans la composition du TATP, un explosif artisanal instable, souvent utilisé
par Daech lors de ses attentats. Des feuillets en langue arabe ont également
été retrouvés. Les démineurs du laboratoire central de la préfecture de police
de Paris étaient toujours en cours d'intervention en milieu d'après-midi,
mercredi.
Des photos présentées comme étant celles de l'intérieur de
l'appartement ont été diffusées par LCI. On y voit des ustensiles servant à mélanger différents
produits chimiques.
Un périmètre de sécurité a été mis en place autour de
l'immeuble et la mairie de Villejuif a invité les habitants à éviter le
quartier. La station de métro Kremlin-Bicêtre a par ailleurs été fermée.
L'un des deux hommes est le propriétaire du logement
Les deux hommes, âgés de 36 et 47 ans, ont été interpellés
en début d'après-midi au Kremlin-Bicêtre, une commune voisine de Villejuif.
L'un des deux hommes interpellés est le propriétaire du logement. Inconnus des
services de police, ils ont été placés en garde à vue.
La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une
enquête, confiée à la brigade criminelle parisienne (SAT) et la Direction
générale de la sécurité intérieure (DGSI), pour «association de malfaiteurs
terroriste criminelle, détention, transport et fabrication de substances
explosives en relation avec une entreprise terroriste et en bande organisée»,
selon une source judiciaire.
Gérard Collomb salue un «réflexe citoyen»
Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Gérard
Collomb a salué «le réflexe citoyen de l'artisan qui a permis» une information
rapide des forces de l'ordre. Adressant «sa gratitude» aux policiers qui ont
permis l'interpellation des deux hommes, il a souligné leur «réactivité» ainsi
que celle des démineurs.
Le maire de Villejuif, Franck Le Bohellec (LR), qui s'est
rendu sur place, a affirmé à la presse qu'il était «essentiel de mettre en
sécurité le quartier et les habitants. «Le périmètre restera en place tant que
la lumière ne sera pas totalement faite», a-t-il ajouté.
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Rohingyas
: Aung San Suu Kyi dénonce la désinformation des «terroristes» (06.09.2017)
- Par Fanny
Laurent
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 17:54
- Publié le
06/09/2017 à 16:56
VIDÉO - La prix Nobel de la paix birmane a accusé
mercredi des «terroristes» de diffuser massivement de la désinformation
concernant les exactions commises par l'armée et les milices bouddhistes contre
la minorité musulmane.
Dans un entretien téléphonique avec le président turc Recep
Tayyip Erdogan mercredi , la
chef du régime birman a dénoncé «l'iceberg
de désinformation»donnant
selon elle une vision trompeuse de la crise des musulmans rohingyas.
D'après elle, cette désinformation ambiante vise à «créer un tas de problèmes
entre différents pays dans le but de promouvoir les intérêts des terroristes».
C'est le premier commentaire officiel de la dirigeante, prix Nobel de la paix,
depuis le début des troubles fin août.
Ses détracteurs ne manqueront pas de dénoncer l'escalade
verbale d'Aung San Suu Kyi et son manque de sensibilité quant au sort des
Rohingyas. La prix Nobel de la Paix ne mentionne pas la situation actuelle de
la minorité musulmane dans l'État d'Arakan (Rakhine), dans l'ouest du pays. Ils
sont des dizaines de milliers à fuir les affrontements violents qui se
déroulent dans cette zone pour rejoindre le Bangladesh voisin. Leur
nombre atteint désormais environ 146.000 d'après l'ONU dans la région de Cox's
Bazar au Bangladesh, pour un total de 233.000 arrivants depuis le
début des troubles au mois d'octobre. Certains tentent de traverser la rivière
Naf, frontière entre la Birmanie et le Bangladesh mais sont abattus par les
soldats birmans.
«Chaque fois que je regarde les informations, j'ai le
cœur brisé face aux souffrances des musulmans rohingyas de Birmanie»
Malala Yousafza , prix Nobel de la paix 2014
Le sort de ces réfugiés, souvent démunis de tout, inquiète fortement
les responsables des Nations unies sur place. À New York mardi, le
secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a - fait rare - écrit au Coneil
de sécurité, exprimant la crainte que la situation ne débouche sur «une
catastrophe humanitaire». Selon l'ONU, 37.000 personnes auraient passé la
frontière dans les dernières vingt-quatre heures. Si l'État de Rakhine est le
théâtre depuis quelques années de ces face-à-face sanglants entre musulmans et
bouddhistes, majoritaires à 90% en Birmanie, la crise atteint des sommets
vertigineux avec l'épuration ethnique orchestrée par les autorités birmanes ces
dernières semaines. Depuis l'attaque du 25 août menée par les rebelles de
l'Armée du Salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA) sur une vingtaine de postes
de police pour défendre les droits de la minorité musulmane, les affrontements
entre le gouvernement, épaulé par des milices bouddhistes, et les rebelles ont
fait 400 morts, dont 370 Rohingyas.
La «Dame de Rangoun», qui exerce le pouvoir bien qu'elle
n'ait pas pu se faire élire directement à la tête de l'État en raison d'un
empêchement constitutionnel, ne cesse de nier les accusations de nettoyage
ethnique de l'ethnie des Rohingyas et assure que le gouvernement «a déjà entamé
la protection de toute la population de Rakhine de la meilleure manière
possible». Ce silence sur ces crimes de guerre est d'autant plus dérangeant
qu'il émane de la lauréate du prix Nobel de la paix de 1991 pour son combat
contre la junte militaire. L'armée continue d'encadrer de très près le pouvoir.
Et les critiques se multiplient contre la dirigeante birmane, accusée de
soutenir les méthodes violentes de l'armée à l'encontre des Rohingyas. Une
pétition avec pour objet le retrait de son prix Nobel circule et a déjà
recueilli plus de 300.000 signatures. La Turquie, elle, sous l'égide du
président Erdogan, a annoncé mercredi l'envoi de 10.000 tonnes d'aides aux
Rohingyas en exil.
La jeune pakistanaise Malala Yousafzai figure également
parmi les principaux détracteurs d'Aung San Suu Kyi. L'icône mondiale du combat
pour l'éducation des filles a pris fait et cause pour la communauté des
Rohingyas. «Chaque fois que je regarde les informations, j'ai le cœur brisé
face aux souffrances des musulmans rohingyas de Birmanie», s'est émue Malala
sur son compte Twitter. La plus jeune lauréate du prix Nobel de la paix (2014)
exhorte son homologue birmane à sortir du silence pour condamner le «traitement
honteux dont [les Rohingyas] font l'objet». Malala appelle également la
communauté des pays, y compris le Pakistan, à suivre l'exemple du Bangladesh
dans l'accueil des réfugiés birmans «qui fuient la violence et la terreur».
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Syrie: l'ONU désigne les responsables de l'attaque au gaz
sarin d'avril dernier (06.09.2017)
- Par Pauline
Dumonteil AFP agence
- Publié le
06/09/2017 à 16:54
Damas avait expliqué que l'aviation syrienne avait
bombardé des stocks d'armements d'un entrepôt terroriste, contenant des
substances chimiques. Le gaz avait tué plus de 80 personnes, la plupart étant
des femmes et des enfants.
Depuis le début du conflit en 2011, le régime syrien a été
accusé à de nombreuses reprises d'avoir eu recours à des armes chimiques. L'attaque
meurtrière au gaz sarin de Khan Cheikhoun, en Syrie, le 4 avril, ne fait
pas figure d'exception. Pour la première fois, des enquêteurs de l'ONU
désignent le régime de Bachar Al-Assad comme responsable de ces frappes
aériennes qui avaient tué 87 personnes, dont de nombreux enfants. Soutenu par
son allié russe, Damas a toujours démenti en être à l'origine. L'attaque avait
provoqué une riposte
américaine dans la nuit du 6 au 7 avril, sur la base syrienne
d'al-Chayraate.
L'Organisation internationale pour l'interdiction des armes
chimiques (OIAC) avait ouvert une enquête. Les
experts de l'OIAC avaient confirmé fin juin l'utilisation de gaz sarin,
sans pouvoir accuser les forces du régime syrien. Disposée à prouver qu'elle
n'était pas impliquée, la Syrie avait même annoncé mi-août qu'elle souhaitait
coopérer avec ces experts. Mais le régime n'aura pas réussi à dissiper les
soupçons. Selon le 14e rapport de la Commission d'enquête de l'ONU sur la
situation des droits de l'homme en Syrie publié ce mercredi, «le 4 avril, dans
le cadre d'une campagne aérienne (...) les forces aériennes syriennes ont utilisé
du gaz sarin, tuant plus de 80 personnes, la plupart étant des femmes et des
enfants».
Un «crime de guerre»
Le rapport de l'ONU permet d'éclaircir le scénario de cette
attaque, qui était encore flou. La rumeur publique, confirmée
par Damas et Moscou, racontait que l'aviation syrienne aurait bombardé des
stocks d'armements d'un grand entrepôt terroriste, contenant des substances
chimiques. La Commission de l'ONU rejette cet argument. «Au contraire, toutes
les preuves disponibles permettent de conclure qu'il existe des motifs
raisonnables de croire que les forces aériennes ont lancé une bombe dispersant
du gaz sarin»,
écrivent les enquêteurs, soulignant que l'utilisation d'armes chimiques est
interdite par le droit international humanitaire. «L'utilisation du gaz sarin à
Khan Cheikhoun le 4 avril par les forces aériennes syriennes constitue des
crimes de guerre», ajoutent-ils.
La Commission, créée par le Conseil des droits de l'homme de
l'ONU en 2011, n'a jamais reçu le feu vert de Damas pour se rendre en Syrie.
Elle n'est pas la seule à se pencher sur cette attaque du 4 avril. Une
commission conjointe de l'ONU et l'Organisation internationale pour
l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est également sur le dossier.
La Syrie, récidiviste
Le premier lien entre Damas et les armes chimiques remonte à
juillet 2012, date à laquelle le régime reconnaît pour la première fois en
posséder. Il menace même de les utiliser en cas d'intervention militaire
occidentale, mais pas contre sa population. Mais le 21 août 2013, plus de 1000
personnes meurent lors d'une attaque menée par le régime contre des rebelles.
En septembre, l'ONU publiera un rapport confirmant les accusations de
l'opposition, par lequel elle assure avoir des «preuves flagrantes» de
l'utilisation de gaz sarin.
En 2014, une commission d'enquête de l'ONU accuse les
autorités syriennes d'avoir utilisé des armes chimiques, «probablement du
chlore», à huit occasions dans l'Ouest. Quelques semaines plus tard, l'OIAC
confirme que le chlore a été utilisé en tant qu'arme chimique de manière
«systématique et répétée» dans différentes attaques. D'autres rapports
accuseront encore le régime de Bachar Al-Assad. L'ONU tente alors de faire
passer une résolution afin de prévoir des sanctions contre la Syrie pour son
utilisation d'armes chimiques. Mais le 28 février 2017, la
Russie et la Chine mettent leur veto.
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Louvre Abu Dhabi: Françoise Nyssen «éblouie» par la
beauté de l'immense coupole (06.09.2017)
- Par Claire
Bommelaer
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 15:14
- Publié le
06/09/2017 à 08:45
EN IMAGES - Né dans la suspicion voire la contestation
d'une partie du milieu culturel, ce projet à la fois technique et diplomatique
a véritablement pris son envol début 2013. Le musée ouvrira ses portes le 11
novembre et attend des touristes du monde entier.
Des photos du musée du Louvre Abu Dhabi conçu par Jean Nouvel avaient
circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux, aiguisant les appétits.
Mercredi à 11h30 (9h30 heure française), les Émirats Arabes unis ont annoncé
que le «Louvre des sables» ouvrira finalement ses portes au public le 11
novembre.
De quoi laisser encore deux mois aux équipes pour réaliser
l'accrochage des œuvres, et permettre à la chaleur d'atteindre un niveau
acceptable.
Mercredi, juste avant l'annonce et à peine débarquée de son
avion, la ministre de la culture Françoise Nyssen, a visité rapidement ce
nouvel édifice, sous un soleil de plomb et par 40 degrés. Elle s'est dite
justement «éblouie» par la beauté de l'immense coupole (180 mètres) plongeant
dans l'eau. Le bâtiment de Jean Nouvel est une prouesse technique et
esthétique, puisant dans la culture arabe le blanc de ses murs, la résille de
son toit et le jeu d'ombres et de lumière.
Un accord de coopération entre les Émirats Arabes Unis et le
gouvernement français a été signé en mars 2007 et court sur 30 ans. Il prévoit
la cession de la marque Louvre et l'expertise de treize institutions françaises
- dont Versailles, la BNF, le musée Guimet, Chambord, le musée Rodin -, pour un
montant d'un milliard d'euros.
Projet depuis 2003
Né dans la suspicion voire la contestation d'une partie du
milieu culturel, ce projet a véritablement pris son envol début 2013. Il a
fallu beaucoup de pourparlers et d'énergie de part et d'autre pour y parvenir.
«Le Louvre a mis 800 ans à devenir ce qu'il est. Une décennie pour ce projet
franco émirien n'était pas de trop» a indiqué Jean Luc Martinez, président du
Louvre qui s'est donné sans compter pour la réussite de ce projet très
politique.
Désormais, Le Louvre Abu Dhabi incarne la capacité de la
France à rayonner dans le monde, grâce à ses musées et ses architectes stars
comme Nouvel, et celle des Émirats à ouvrir le premier grand musée universel
dans le monde arabe. Les œuvres présentées dans les salles (8 600 m²) seront en
effet consacrées à tous types de périodes, d'origines et de civilisations.
Des œuvres de Gauguin, Magritte, Manet, Yves Klein et Cy
Twombly
Lors d'une présentation de la collection du Louvre Abou
Dabi, à Abou Dabi en 2013, puis à Paris en 2014, on avait vu des œuvres de
Gauguin, Magritte, Manet, Calder, Paul Klee, Yves Klein et Cy Twombly mais
aussi un Christ en bois du XVIe siècle et une torah ancienne du Yémen.
L'inauguration de ce bâtiment somptueux devrait être
grandiose, avec son lot d'officiels -dont Emmanuel Macron- , de musique et de
fêtes. Elle sera, pour les Emirats arabes unis, un symbole, certes éclatant,
d'une stratégie d'ouverture au monde et d'investissements massifs en direction
du tourisme. «La meilleure réponse à la barbarie qui envahie le monde est celle
de l'éducation» indique Sheik Mohamed Khalifa Al Mubarak, président de
l'autorité pour le tourisme et la culture.
Le musée espère accueillir des touristes du monde entier, à
commencer par ceux du Golfe, de l'Inde et de la Chine. Abu Dhabi est situé à
une heure de Dubaï - qui
organisera l'exposition Universelle de 2020, pour laquelle 25 millions de
visiteurs sont attendus. Les Emirats arabes Unis mettent en avant leur
stabilité politique, une pratique de l'Islam modéré et un niveau de sécurité
«considéré comme un des plus élevés au monde».
Le
bâtiment de Jean Nouvel est situé sur l'île de Saadiyat, sur laquelle
se trouvent déjà des habitations, un golf, une antenne de la New York
University et des hôtels. Autrefois atteignable en bateau, elle est desservie
par une route. Dans la foulée de l'exposition universelle, une ligne circulaire
devrait relier Dubai et Abu Dhabi. L'ile accueillera également, dans les années
à venir, le Musée national Sheikh Zayed consacré à l'histoire des Émirats,
confié à Norman Foster et un Guggenheim dédié à l'art contemporain (Frank
Gerhy).
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Yvelines: un policier dans un état critique (06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 13:40
- Publié le 06/09/2017 à 11:54
Un policier contractuel a été grièvement blessé ce matin par
le conducteur d'une voiture volée qui a pris la fuite pour éviter son
interpellation à Verneuil-sur-Seine (Yvelines), a-t-on appris de source
policière.
Peu avant 10H00, la police a tenté d'interpeller un individu
au volant d'un pick-up Toyota gris clair signalé volé, avec à son bord au moins
un passager, a indiqué la même source, confirmant une information de RTL.
Refusant le contrôle, le véhicule a tenté de prendre la fuite mais a percuté un
muret.
Ensuite, "au moment où ils allaient procéder à
l'interpellation, la voiture a reculé à vive allure et percuté un collègue qui
se trouvait derrière le véhicule", a précisé la source policière.
Le pronostic vital du policier contractuel de 22 ans, qui
travaille au commissariat de la commune voisine des Mureaux, est
"engagé", selon elle. Il a été transporté à l'hôpital Beaujon de
Clichy (Hauts-de-Seine).
Un passager du pick-up a pu être interpellé et placé en
garde à vue avant que la voiture ne prenne à nouveau la fuite. Elle a ensuite
été retrouvée en bordure de forêt dans la commune de Verneuil-sur-Seine. Une
cinquantaine de policiers, un hélicoptère et un chien pisteur ont été déployés
pour retrouver le conducteur.
Malgré le démantèlement de la jungle, l'inexorable retour
des migrants à Calais (06.09.2017)
- Par Edouard de
Mareschal
- Publié le
06/09/2017 à 13:26
EN IMAGES - Entre 450 et 700 migrants errent actuellement
à Calais. Tandis que les associations et l'État leur apportent une aide
matérielle, les forces de l'ordre tentent d'empêcher la reconstitution d'un
campement sauvage comme celui de la jungle.
Malgré la fermeté affichée par l'État et la mairie, les
migrants sont de retour à Calais. Ils
sont entre 450 et 700, disséminés entre le centre-ville et la périphérie, à
camper dehors ou sous les ponts. Les forces de l'ordre interviennent
systématiquement pour empêcher la constitution de campement et confisquer les
tentes, bâches et couvertures. Les associations d'aide aux migrants dénoncent
ce qu'elles considèrent comme du harcèlement, qui rend leur travail très
difficile.
Parallèlement, des maraudes sont organisées par les agents
de l'Ofii pour proposer aux migrants de rejoindre l'un des deux Centres
d'accueil et d'examen des situations (CAES) situés
à Belval et Bailleul. Ces deux structures d'hébergement temporaire ont
été conçues par le ministère de l'Intérieur pour faire baisser la pression
migratoire sur Calais. Mais sur le terrain, difficile de convaincre les
migrants de rejoindre les CAES. Beaucoup restent convaincus qu'ils pourront
passer en Angleterre. Sans compter les «dublinés» et les déboutés venus
d'Allemagne, de Belgique ou de Suisse. Tout aussi nombreux, ils savent
que leurs
chances d'obtenir l'asile en France sont quasi nulles.
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Troisvaux, un centre d'accueil pour migrants ouvert dans un ancien
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À Troisvaux, un centre d'accueil pour migrants ouvert
dans un ancien monastère (06.09.2017)
- Par Edouard de
Mareschal
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 12:58
- Publié le 06/09/2017 à 11:16
REPORTAGE - Les dernières sœurs de l'abbaye de Belval,
dans le Nord-Pas-de-Calais, ont quitté les lieux en 2013. Une partie des
bâtiments accueille désormais un centre d'hébergement d'urgence d'une centaine
de lits, ouvert en août par le gouvernement pour faire baisser la pression
migratoire à Calais.
Autour de l'abbaye de Belval, le chant du coq se mêle aux
éclats de voix en tigrigna. C'est l'un des nombreux dialectes érythréens parlés
par certains des migrants qui vivent désormais dans cet ancien monastère situé
à Troisvaux, un hameau du Nord-Pas-de-Calais. Dans la campagne vallonnée des
Hauts-de-France, à une heure de route de Calais, le gouvernement a ouvert début
août ce centre d'accueil et d'examen des situations (CAES). Avec celui de
Bailleul, ce
nouveau dispositif d'hébergement a été imaginé pour faire baisser la pression
migratoire à Calais.
L'abbaye a été construite au début du XXe siècle pour
recevoir 80 sœurs cisterciennes trappistines. Puis la communauté a vieilli, les
vocations ont manqué et les religieuses ont quitté les lieux en 2012. Une
association s'est alors montée pour pérenniser leur activité - notamment leur
production de fromage -, développer des projets d'insertion et exploiter ce qui
est devenu un patrimoine à valoriser. Le noviciat, jusqu'ici non utilisé,
accueille désormais des lits superposés qui peuvent recevoir jusqu'à 100
migrants.
Difficile de convaincre les dublinés et les déboutés
«Ici, ils peuvent se poser, dormir, manger correctement et
faire un point sur leur situation», explique Claude Picarda, directeur de
l'établissement géré par l'association La Vie active. Le CAES a été conçu pour
proposer une solution de logement aux migrants qui errent à Calais. Ils ont
vocation à être accueillis huit à quinze jours, le temps de les convaincre de
s'enregistrer en préfecture pour étudier leur cas.
Il s'agit de distinguer les migrants en deux catégories:
d'un côté, les personnes éligibles à demander l'asile en France, qui seront
ensuite orientées en Centre d'accueil et d'orientation (CAO) pour faire leurs
démarches. De l'autre, les déboutés et les «dublinés», c'est-à-dire ceux qui
ont déjà été enregistrés dans un autre pays d'Europe où ils ont vocation à être
réadmis.
Sur le terrain à Calais, difficile de convaincre les
migrants de rejoindre le centre de Belval. «Beaucoup restent convaincus qu'ils
vont réussir à passer en Angleterre», explique Claude Picarda. Sans compter les
«dublinés» et les déboutés venus d'Allemagne, de Belgique ou de Suisse. Tout
aussi nombreux, ils savent
que leurs chances d'obtenir l'asile en France sont quasi nulles. Ils
préfèrent donc rester à Calais pour tenter de passer illégalement en
Angleterre.
Parmi ceux qui ont accepté d'intégrer le CAES, il y a
Samuel, un Érythréen de 26 ans. Il est arrivé en Europe en août 2016 par
l'Italie, où il a déposé ses empreintes. Mais Samuel les a enregistrées une
nouvelle fois ici, en France, où il veut faire sa demande d'asile. «On m'a dit
en préfecture que j'aurai une décision dans un mois pour savoir si je peux
rester», explique-t-il. En attendant, il passe le plus clair de sa journée à
conjurer l'ennui, les yeux sur son portable, comme la plupart des hôtes de
Belval.
Certains réussissent mieux à organiser leur quotidien
pendant l'attente. Ibrahim, 22 ans, partage ses journées entre la course à
pied, le dessin et l'apprentissage du français en autodidacte. Il vient
d'Arabie saoudite où il a grandi, mais il est originaire du Tchad. «J'ai pu me
faire enregistrer à la préfecture en trois jours», explique-t-il. «À Calais, ça
m'aurait pris trois mois.» Il est optimiste sur sa demande d'asile, et prend
son séjour au CAES comme une chance. «On est bien reçus ici, c'est bien mieux
qu'à Calais. On a des douches et des toilettes, et on a trois repas servis
chaque jour.»
D'autres sont désabusés. Ils vivent mal l'isolement du lieu.
«Il n'y a pas de réseau, pas d'internet, et la première ville est à une heure
de marche», lâche Ahmed, un jeune somalien arrivé il y a deux semaines. «C'est
comme une prison ici». Après quelques jours à l'abbaye, certains repartent pour
Calais en train. Rien ne les retient. «C'est important que leur venue ici reste
volontaire», justifie Claude Picarda. «Si on entre dans une démarche
contrainte, les personnes fuiront le dispositif.» De leur côté, les policiers
regrettent un dispositif qui peut vite tourner en rond. «Ce sont autant de
personnes que l'on va retrouver dans les camions à Calais», s'agace Gilles
Debove, de SGP Police. Ils sont débordés par la hausse constante des
découvertes de migrants dans les camions. Dans 60% des cas, les étrangers sont
simplement reconduits hors du site.
À Troisvaux, l'arrivée des migrants a été diversement
appréciée. Le maire a reçu quelques coups de fil de riverains inquiets. Mais il
n'a pas rencontré d'opposition frontale. Quelques mauvaises langues ont relevé
que dans le hameau, qui compte une cinquantaine d'âmes, il y a désormais plus
de migrants que d'habitants. Mais les deux populations ne se croisent pas
tellement, et tout se passe dans une forme d'indifférence mutuelle. «J'ai été
un peu méfiant au début, explique Jean-Paul, un riverain qui habite au bout du
hameau. Mais là, je dois avouer que je suis assez rassuré car tout se passe
bien, ils ne se font pas remarquer. Après, c'est tout de même bizarre qu'on ait
fait ça dans une ancienne abbaye, certains ne sont pas de notre religion». Même
remarque à quelques rues de là. Sur le pas-de-porte de son pavillon, une mère
de famille explique que la cohabitation ne se passe pas trop mal, avant
d'ajouter: «Ils dorment dans les anciennes cellules des sœurs. Et pour monter
dans leurs chambres, ils doivent passer par l'entrée de l'église. Moi ça me
choque un peu.»
Togo: marée humaine dans les rues de Lomé (06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec AFP
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 17:26
- Publié le 06/09/2017 à 17:18
Des centaines de milliers de partisans de l'opposition
manifestaient aujourd'hui à Lomé et dans d'autres villes du Togo pour
réclamer une alternance politique et des réformes, selon des estimations
recueillies par l'AFP.
L'ONG Amnesty International a estimé à "au moins
100.000" le nombre de manifestants dans la capitale, selon son directeur
au Togo, Aimé Adi. "C'est du jamais vu, je pense qu'il y a plus d'un
million de personnes à Lomé", a de son côté affirmé le chef de file
de l'opposition, Jean-Pierre Fabre. Ces chiffres n'ont pu être confirmés de
sources indépendantes.
Gaza: Netanyahou veut l'aide du CICR (06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec AFP
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 17:33
- Publié le 06/09/2017 à 17:27
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a demandé
aujourd'hui au chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter
Maurer son aide pour récupérer les dépouilles de deux soldats et la libération
de trois Israéliens que détiendrait le mouvement islamiste Hamas à Gaza.
» Lire aussi - Mahmoud Abbas, président sans autorité des
Palestiniens
Les deux soldats ont été tués durant la guerre de l'été 2014
dans la bande de Gaza, et les trois autres Israéliens --dont deux souffriraient
de troubles mentaux-- se sont infiltrés dans l'enclave ces dernières années.
Depuis 2014, le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, entretient l'ambiguïté
sur le sort du sergent Oron Shaul et du sous-lieutenant Hadar Goldin, sans
contester qu'il détiendrait leur dépouille. Israël les considère comme morts.
Le Hamas n'a également fourni aucune information sur les
Israéliens infiltrés dans la bande de Gaza. "J'apprécierais tout aide de
votre part dans les efforts humanitaires déployés face à la cruauté dont fait
preuve le Hamas", a affirmé Benjamin Netanyahu à Peter Maurer durant une
rencontre à Jérusalem, selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
"Je suis persuadé que vous pouvez obtenir la
restitution les dépouilles de nos soldats tués et la libération des Israéliens
détenus par le Hamas en violation de toutes les normes internationales et de
toute les valeurs sur lesquelles est fondée la Croix Rouge", a ajouté le
Premier ministre.
Peter Maurer avait rencontré mardi le chef du Hamas à Gaza,
Yahya Sinouar. Le négociateur israélien chargé de ce dossier, Lior Lotan, avait
démissionné fin août, un départ qui a été largement interprété par la presse
comme un constat d'impuissance.
LIRE AUSSI :
Somalie: trois islamistes tués suite à frappe
(06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec AFP
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 16:25
- Publié le 06/09/2017 à 16:16
L'armée américaine a mené hier, en conjonction avec l'armée
somalienne, une frappe aérienne dans le centre de la Somalie, qui a fait trois
morts parmi les islamistes du groupe Al Chebab, a fait savoir
aujourd'hui le commandement américain pour l'Afrique.
» Lire aussi - Les chebab, des islamistes somaliens liés à al-Qaida
"En coordination avec le gouvernement fédéral somalien,
le département de la Défense a procédé à une frappe aérienne chirurgicale dans
le centre de la Somalie, contre des activistes d'Al Chabaab, le 5
septembre(...), tuant trois terroristes", a indiqué l'armée américaine.
LIRE AUSSI :
Turquie: les déclarations allemandes rappellent le
"nazisme" (Erdogan) (06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec AFP
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 14:54
- Publié le 06/09/2017 à 14:51
Les déclarations des responsables politiques allemands sur
la Turquie renvoient au "nazisme", a estimé aujourd'hui le président
turc Recep Tayyip Erdogan, sur fond de vives tensions entre Ankara et Berlin.
"C'est du nazisme. C'est du fascisme. Vous faites
cela", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara, réagissant à des
déclarations de la chancelière allemande Angela Merkel et de son rival Martin
Schulz sur la Turquie, lors d'un débat télévisé dimanche en vue des
législatives du 24 septembre en Allemagne.
LIRE AUSSI :
Migrations: la France se dote d'un ambassadeur
(06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec Reuters
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 14:43
- Publié le 06/09/2017 à 14:40
Pascal Teixeira da Silva a été nommé ambassadeur de France
des migrations et sera notamment chargé de travailler en amont avec les pays
d'origine et les pays de transit des migrants, a annoncé aujourd'hui le
porte-parole du gouvernement Christophe Castaner. Agé de 59 ans, Pascal
Teixeira da Silva a été notamment ambassadeur au Portugal entre 2010 et 2013 et
ambassadeur en Autriche de 2014 à 2017
La création de ce poste "un peu atypique" avait
été annoncée par Emmanuel Macron le 28 août dernier lors d'un mini-sommet
euro-africain à Paris qui avait débouché sur une nouvelle feuille de route sur
la question des migrations.
"Il y a eu ce choix d'avoir une fonction nouvelle mais
qui est essentielle pour travailler avec les pays de transit des populations
migrantes mais aussi avec des pays d'origine", a dit Christophe Castaner
lors du compte rendu du conseil des ministres.
"Nous savons que c'est dans l'amont qu'il convient
d'oeuvrer afin de gérer les situations de tension que nous connaissons,
(notamment) à la frontière libyenne", a-t-il ajouté. Il est essentiel
"que nous puissions le plus en amont possible accompagner ces femmes et
ces hommes qui se laissent enfermer dans une logique de migration qui est une
impasse très souvent".
Maroc: des islamistes s'entraînaient à la décapitation
(06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec Reuters
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 12:46
- Publié le 06/09/2017 à 12:27
Cinq Marocains et un Espagnol soupçonnés d'appartenir à une
cellule islamiste dont les membres s'entraînaient à la décapitation ont été
arrêtés lors d'une opération conjointe des polices marocaine et espagnole, a
annoncé aujourd'hui le ministère espagnol de l'Intérieur.
Les arrestations ont toutes eu lieu au Maroc, à l'exception
d'une dans l'enclave nord-africaine espagnole de Melilla. L'un des Marocains
arrêtés avait un permis de résidence en Espagne. Le ressortissant espagnol est
d'origine marocaine.
Les membres de cette cellule dormante tenaient des réunions
la nuit au cours desquelles ils préparaient des attaques de grande envergure,
dit le ministère, et simulaient des séances de décapitation.
Ces arrestations sont les premières à être signalées en
Espagne depuis les attentats survenus en Catalogne à la mi-août qui ont fait 16
morts, la plupart à Barcelone.
LIRE AUSSI :
Quotas UE de réfugiés: une décision
"irresponsable" (Hongrie) (06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec AFP
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 12:25
- Publié le 06/09/2017 à 12:21
Le gouvernement hongrois a dénoncé aujourd'hui la décision
"irresponsable" de la justice européenne qui a débouté la Hongrie et
la Slovaquie de leur recours contre le mécanisme de quotas obligatoires
d'accueil de réfugiés adopté au plus fort de la crise migratoire.
"La décision de la Cour de justice de l'UE est
irresponsable" et a un caractère "politique", a déclaré à la
presse le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto, ajoutant que
Budapest continuerait de "se battre" contre tout quota, son pays
étant fermement opposé à une telle mesure.
LIRE AUSSI :
Rohingyas: des milliers de musulmans manifestent en
Indonésie (06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec AFP
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 11:33
- Publié le 06/09/2017 à 11:29
Des milliers de musulmans ont manifesté
aujourd'hui devant l'ambassade de Birmanie et dans des rues adjacentes au
centre-ville, à Jakarta pour exiger la fin des violences contre la minorité
musulmane des Rohingyas en Birmanie, pays à majorité bouddhiste, alors que
s'accélère l'exode de cette population persécutée qui se réfugie au Bangladesh.
Environ 4.000 au total, selon la police, les participants
ont scandé "Dieu est le plus grand" et exhibé des banderoles sur
lesquelles était écrit "Arrêtez de tuer des musulmans rohingyas". Ils
ont également dénoncé la dégradation de la situation humanitaire dans l'Etat de
Rakhine, en Birmanie, à la frontière avec le Bangladesh.
Quelque 6.000 policiers et militaires indonésiens ont été
déployés pour protéger les abords de l'ambassade de Birmanie, a indiqué à l'AFP
un porte-parole de la police de Jakarta. Par ailleurs, la ministre indonésienne
des Affaires étrangères, Retno Marsudi, est revenue hier de Birmanie, où elle a
rencontré notamment la cheffe du gouvernement birman, Aung San Suu Kyi, et
appelé les autorités birmanes à contribuer à résoudre la crise
LIRE AUSSI :
Afghanistan: l'armée américaine s'excuse après un tract
"offensant" (06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec AFP
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 10:37
- Publié le 06/09/2017 à 10:32
Les forces américaines en Afghanistan ont présenté leurs
excuses aujourd'hui pour avoir diffusé localement des tracts représentant un
chien portant la profession de foi musulmane sur son corps, une image jugée
très offensante par de nombreux musulmans. Une photo du supposé tract circulant
sur les réseaux sociaux montre un lion pourchassant un chien blanc - la couleur
du drapeau des talibans - sur le corps duquel est superposée la profession de
foi musulmane: "Il n'y a pas d'autre Dieu qu'Allah et Mohammad est son
messager".
Les chiens sont perçus par certains musulmans comme des
créatures impures et l'association de l'un de ces animaux avec l'islam a
provoqué la colère de nombreuses personnes en Afghanistan, pays très pieux.
"Reprenez votre liberté de ces chiens. Aidez les forces de sécurité à
éliminer ces ennemis. Reprenez votre liberté et assurez votre sécurité",
proclame le tract, qui a été diffusé dans la province centrale de Parwan,
proche de Kaboul.
Les forces de l'Otan recourent fréquemment au largage de
tracts sur de grandes parties de l'Afghanistan pour tenter de dissuader la
population de soutenir les insurgés. Sur les réseaux sociaux, de nombreux
usagers condamnaient ce tract. "Mort aux infidèles, mort à leurs
serviteurs", a écrit l'un d'eux sur Facebook.
"Le design des tracts contenait par erreur une image
très offensante pour les musulmans et pour la religion d'islam. Je présente mes
sincères excuses. Nous avons le plus profond respect pour l'islam et nos
partenaires musulmans dans le monde", indique le major-général James
Linder, en charge des opérations spéciales des États-Unis et de l'Otan en
Afghanistan.
Philippines: une alliance entre armée et rebelles contre
l'EI (06.09.2017)
- Par Le
Figaro.fr avec AFP
- Mis
à jour le 06/09/2017 à 09:26
- Publié le 06/09/2017 à 09:18
L'armée philippine a annoncé une alliance avec ses anciens
ennemis de la rébellion musulmane pour tenter de mater un groupe djihadiste qui
a pris les armes dans le sud de l'archipel. Les forces de sécurité sont
engagées sur plusieurs fronts sur l'île de Mindanao, dans le sud des
Philippines, contre des mouvements islamistes. Elles luttent notamment toujours
dans la grande ville de Marawi contre des djihadistes se réclamant du groupe
État islamique qui y sont retranchés depuis fin mai.
L'armée est également confrontée, au sud de Marawi, dans les
environs de la localité de Datu Salibo, à une soixantaine de combattants
emmenés par Esmael Abdulmalik, alias Abu Turaifi. Cet ancien leader de la
guérilla du Front Moro islamique de libération (Milf) dirige désormais le
Jama'at al-Muhajirin wa al-Ansar bi al-Filibin (JMAF), une faction dissidente à
l'idéologie proche de celle du groupe État islamique.
Le Milf, qui compte 10.000 combattants, est le principal
groupe rebelle musulman des Philippines avec lequel le gouvernement a lancé des
négociations de paix. Cette rébellion a fait 100.000 morts selon le
gouvernement philippin.
En dépit de l'accord de paix de 2014, le Milf n'a toujours
pas été désarmé. Il attend auparavant le vote d'une loi censée reconnaître une
autonomie aux zones musulmanes de l'archipel à majorité catholique. Plusieurs
factions continuent de se battre, capitalisant sur la frustration grandissante
face à la lenteur du processus de paix.
L'armée a annoncé avoir uni ses forces avec le Milf contre
le groupe d'Abu Turaifi qui a profité du fait que les forces philippines se
concentraient sur Marawi pour se renforcer et lancer des attaques début août.
Le général Dela Vega a affirmé que l'accord avec le Milf était
"gagnant-gagnant".
Poutine met la culture russe au pas (05.09.2017)
Par Pierre
Avril
Publié le 05/09/2017 à 19h13
REPORTAGE - À l'approche de la présidentielle
russe de 2018, le pouvoir accroît sa mainmise sur les milieux artistiques. Mais
la récente arrestation du metteur en scène Kirill Serebrennikov a causé une
onde de choc dans le pays, qui se souvient de l'époque où Pouchkine était
persécuté par Alexandre Ier, et Pasternak censuré par Staline, Khrouchtchev et
Brejnev.
De notre correspondant à Moscou
Même en Chine, à 7 000 km de Moscou, Vladimir
Poutine commente l'affaire judiciaire numéro un de son pays, qui a
conduit à l'arrestation, le 22 août, du metteur en scène Kirill
Serebrennikov. Lundi, un tribunal moscovite a refusé la levée de
l'assignation à domicile du directeur artistique du Centre Gogol, soupçonné de
détournement de fonds publics. Le monde culturel s'émeut, exige sa
libération… le chef du Kremlin s'agace. «Les pouvoirs n'ont qu'une seule
question à l'égard de Serebrennikov: le respect de la loi dans l'utilisation du
budget. Il faudrait tous les libérer au motif qu'ils travaillent dans la sphère
culturelle. C'est ça?» a lancé mardi, sur un ton cinglant, le président russe,
au sommet des Brics, à Xiamen.
La chute brutale de cet artiste, célébré aussi bien à Moscou
qu'à Cannes, Avignon ou Berlin, a déclenché une onde de choc. Il semblait
intouchable. Au printemps, le régisseur était ovationné par le Tout-Moscou pour
son adaptation au Golikon Opera de la pièce d'Alexandre Griboïedov, Du
malheur d'avoir de l'esprit. Censuré en 1821, le texte, d'une actualité
brûlante, narre l'histoire d'un jeune libéral qui, de retour d'un voyage en
Occident, se heurte à l'intégrisme de la société russe et s'interroge sur
«l'oppression d'un gouvernement cruel, pervertissant l'esprit d'un peuple». Un
personnage nu traversait les planches. Le spectacle était sponsorisé par
Interros, le holding de Vladimir Potanine, l'un des oligarques les plus riches
de Russie. Deux semaines plus tard, dans le prestigieux Bolchoï, un autre
milliardaire, Roman Abramovitch, applaudissait à la répétition générale du
biopic théâtral consacré à Rudolf Noureïev, également mis en scène par
Serebrennikov, où le danseur étoile apparaissait dans le plus simple appareil.
«C'est comme sous l'Allemagne nazie»
Dans la mémoire du pays, les déboires du metteur en scène
rappellent l'époque où Alexandre Pouchkine était persécuté par Alexandre Ier,
et Boris Pasternak censuré par Staline, Khrouchtchev et Brejnev. Comme ses
illustres prédécesseurs, Serebrennikov n'est pas un opposant politique. Il n'a
jamais revendiqué son homosexualité et, à la différence de plusieurs de ses collègues,
met un point d'honneur à travailler en Russie où il se consacre exclusivement à
son œuvre. «La dernière fois où l'on a arrêté un metteur en scène reconnu,
c'était Vsevold Meyerhold en 1939», rappelle l'écrivain Boris Akounine, qui
accuse Poutine - comme Staline avant lui - d'avoir directement ordonné
l'opération. Bolchevique convaincu, Meyerhold fut directeur du théâtre de la
Révolution avant de disparaître dans les purges staliniennes. «C'est comme sous
l'Allemagne nazie, on a d'abord éliminé les opposants et mis au pas la presse
avant de s'attaquer à la culture, Fritz Lang ou Stefan Szweig», renchérit le
cinéaste comédien Andreï Smirnov.
La proximité de la présidentielle de 2018 autorise tous les
parallèles, ainsi que la faiblesse des charges judiciaires pesant sur
Serebrennikov. Pour étayer son accusation de détournement de fonds, le comité
d'enquête affirme qu'il n'a pas mis en scène Songes d'une nuit d'été. Problème:
la pièce en question a fait l'objet… de critiques de presse. «L'arrestation de
Serebrennikov a valeur d'exemple, mais il faut se garder d'établir des liens
avec la période stalinienne. La disparition dans les années 1930 de la fine
fleur de la culture a provoqué un tel traumatisme dans la société russe -
jamais surmonté - qu'on voit aussitôt surgir dans le pays ce genre d'analogies.
Mais elles ne doivent pas être prises à la lettre», nuance l'historienne Cécile
Vaissié, spécialiste de la culture soviétique.
«Il est humiliant de voir un grand réalisateur se battre
pour son film contre les députés et les popes, tout en épargnant soigneusement
Poutine»
Ivan Vyrypaev
La littérature, si influente à l'époque de Boris Pasternak
ou d'Alexandre Soljenitsyne, n'est plus du tout un enjeu politique. En 1958, le
premier avait dû décliner son Nobel pour Le Docteur Jivagoafin
d'éviter de sévères représailles. Le second a reçu le trophée suédois après son
expulsion d'URSS. Si ces deux auteurs sont à nouveau célébrés en Russie,
l'édition nationale s'est repliée sur les thèmes patriotiques dans
l'indifférence générale. Formellement, les artistes ne se voient attribuer
aucune mission, contrairement à celle que leur assigna le communisme pour
fabriquer un Homme nouveau. En revanche, l'Église orthodoxe, naguère
pourchassée, conquiert une influence culturelle prépondérante. Au sommet, le
contrôle de l'État se fait plus subtil et s'exerce, via le très conservateur
ministre de la Culture, Vladimir Medinski, sur le cinéma et le théâtre. Avec
une carotte et un bâton: l'argent public.
Depuis 2010, près de 3 milliards de roubles (environ 43
millions d'euros) sont attribués chaque année par un Fonds du cinéma à des
metteurs en scène proches du pouvoir, en particulier Nikita Mikhalkov. L'auteur
de Soleil trompeur, oscarisé en 1995, est le fils de Sergueï,
celui-là même qui a eu le privilège de récrire par trois fois les paroles de
l'hymne soviétique, puis russe, sous Staline, Brejnev et Poutine. Dans le cadre
d'une stratégie de «soft power», l'actuel parrain du cinéma russe a bénéficié
de gros budgets publics afin de tourner des films patriotiques destinés à
l'exportation. En dehors du filon nationaliste, c'est la disette.
«Le problème, c'est de trouver de l'argent», confirmait en
2011 auFigaro le metteur en scène Pavel Lounguine, autre figure du
cinéma russe. Auteur vedette de la perestroïka, avecTaxi Blues, primé à
Cannes en 1990, il a pu notamment rebondir grâce à L'Île, un film
religieux qui a eu l'heur de plaire à l'Église orthodoxe, suivi par Tsar,
qui décrit les tourments spirituels d'Ivan le Terrible. Jusqu'à commettre
«l'irréparable», selon certains de ses collègues. Le 11 mars 2014, dans la plus
parfaite tradition soviétique, Pavel Lounguine cosignait une lettre de 400
personnalités de la culture soutenant l'annexion de la Crimée par Vladimir
Poutine. Une initiative comparable, selon Cécile Vaissié, aux pétitions des
écrivains soviétiques des 22 novembre 1956 et 28 août 1968, soutenant
la répression par les troupes soviétiques des insurrections de Budapest et du
printemps de Prague. «Avec la Crimée, les artistes se sont retrouvés face à un
choix humiliant. Et parmi les signataires, beaucoup dépendaient du ministère de
la Culture, explique l'éditrice Irina Prokhorova.Or, si l'on perd l'aide de
l'État en Russie, il est très difficile de trouver de l'argent privé.»
«Tout le monde doit faire attention»
Quelques jours après avoir signé la pétition, Nikita
Mikhalkov demandait au gouvernement russe de prendre le contrôle des studios de
Yalta. Pour sa part, Pavel Lounguine a pu récemment tourner une série
télévisée, éreintée par la critique mais qui a reçu le soutien d'une partie de
ses pairs. La même mésaventure arrive à Alexeï Outchitel, également signataire.
Le metteur en scène a trouvé de l'argent public pour tourner Mathildeet
obtenu in extremis une autorisation de diffusion. Mais il essuie parallèlement
une violente campagne menée par l'ex-procureure de Crimée et députée Natalia
Poklonskaïa, ainsi que par les milieux orthodoxes.
Son long-métrage évoque la liaison adultère de l'ex-danseuse
étoile du Bolchoï, Matilda Kchesinskaïa et du tsar Nicolas II, figure iconique
de l'Église. Un thème sacrilège. «Je ne pense pas que le but de ces opérations
soit de m'intimider. Je n'ai pas de problème de production avec les organes
d'État. Il s'agit simplement d'une demande particulière formulée par une
personne à la Douma», minimisait cet été le réalisateur. Mais, tout récemment,
un activiste religieux a tenté de mettre le feu à un théâtre d'Iekaterinbourg
suspecté de vouloir projeter le film, tandis que le diocèse de Carélie dénonce
dans ce long-métrage un «second meurtre rituel» du tsar.
Ivan Vyrypaev
Depuis l'arrestation de Serebrennikov, les contorsions
d'Alexeï Outchitel suscitent un malaise dans la profession. «Le fait pour ces
gens d'avoir signé la pétition de la Crimée ne les met pas à l'abri des
ennuis», constate le cinéaste Andreï Smirnov. Dans une lettre ouverte de
soutien à Serebrennikov, le dramaturge Ivan Vyrypaev se montre encore plus
sévère pour l'auteur de Mathilde, lui reprochant d'ignorer la responsabilité du
Kremlin. «Il est humiliant de voir un grand réalisateur se battre pour son film
contre les députés et les popes, tout en épargnant soigneusement Poutine»,
écrit le dramaturge.
Comme ses collègues, Kirill Serebrennikov a aussi profité de
l'argent public, allant jusqu'à mettre en scène une pièce attribuée à un proche
conseiller de Vladimir Poutine, Vladislav Sourkov. «Il n'a pas à se plaindre,
il a toujours été gâté par le pouvoir», explique le ministre de la Culture,
Vladimir Medinski. Néanmoins, dès le printemps 2013, l'ouverture de son Théâtre
Gogol s'était accompagnée d'une inspection policière, après la plainte d'une
obscure «Coalition pour la moralité».
En 2016, son film Le Disciple, qui a obtenu le
prix François Chalais, décrivait la radicalisation chrétienne d'un adolescent,
de quoi déplaire à l'Église. En
juillet, la représentation de son Noureïev au
Bolchoï a été annulée. Le jour de son arrestation, il tournait un
long-métrage consacré à un rockeur vedette de la perestroïka. «Aujourd'hui, on
ne peut plus parler, ni de religion, ni de politique, ni de sexualité, conclut
le producteur Pavel Kaplevitch, collaborateur de Serebrennikov. Tout le monde
doit faire attention.»
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Politique immobilière: les raisons d'un échec qui dure
depuis quarante ans (05.09.2017)
Par Jean-Yves
Guérin
Mis à jour le 05/09/2017 à 21h06 | Publié le 05/09/2017 à 20h24
Ce constat est largement partagé par la Cour des comptes,
l'Inspection générale des finances et les parlementaires depuis des années.
«Nous dépensons 2 points de PIB pour le logement.
Sommes-nous mieux logés qu'ailleurs? Non, nous avons même quatre millions de
mal-logés. Les prix sont également particulièrement élevés.» Qui est l'auteur
de ce constat sans appel sur l'échec des politiques du logement depuis des
décennies? Emmanuel Macron, dans son interview récente au Point. Ce
constat sévère est en réalité largement partagé. Cour des comptes, Inspection
générale des finances, parlementaires… pas une année ne se passe sans la
publication d'un rapport sur le sujet… avec des conclusions identiques.
«Au vu des fonds publics engagés, les résultats de la
politique du logement ne sont pas aujourd'hui à la hauteur des attentes»,
résumaient de façon explicite les auteurs d'un rapport réalisé en 2015
conjointement par le CGEDD (Conseil général de l'environnement et du
développement durable), l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) et
l'IGF (Inspection générale des finances).
Plusieurs indicateurs illustrent cette faillite: depuis une
quinzaine d'années, les prix de l'immobilier ont grimpé de 170 % à Paris
et de plus de 150 % à Lyon quand le smic n'a progressé que de 53 %.
Parallèlement, les expulsions ont explosé, passant de 6300 en 2001 à 14.400 en
2015. Bref, qu'on appartienne aux couches populaires ou qu'on fasse partie des
CSP +, le logement est toujours vécu comme un problème en France. Mais le
sujet ne concerne pas que les particuliers: il affecte aussi les entreprises.
Selon un rapport parlementaire, la hausse des prix de la pierre a contribué
dans les années 2000 à renchérir le coût du travail.
Ajoutons que les sommes englouties pour de si mauvais
résultats n'en finissent pas de gonfler. L'année dernière, l'État aura consacré
près de 40 milliards d'euros au logement. Deux fois plus qu'il y a vingt
ans. Quatre fois plus qu'en Allemagne. Et, s'il n'y a pas un vrai changement de
cap, l'inflation des coûts continuera inexorablement.
Depuis les années 1970, la France a mis le paquet pour
solvabiliser la demande de logements, mais a oublié de doper l'offre
Certains chiffres donnent le vertige. Les seules aides au
logement, placées sous le feu des projecteurs cet été après
l'annonce de la baisse de 5 euros des APL (aides personnelles au
logement) chaque mois à partir d'octobre pour les 6,5 millions de
bénéficiaires, auront mobilisé près de 18 milliards d'euros cette année.
La note se monte à près de 1 milliard d'euros pour l'exonération d'impôt
sur les sociétés dont bénéficient les organismes HLM.
Les raisons de cet échec sont connues. Depuis les années
1970, la France a mis le paquet pour solvabiliser la demande de logements, mais
a oublié de doper l'offre. Les pouvoirs publics ont ainsi multiplié les
carottes financières en tous genres pour aider les ménages à acheter ou à louer
un appartement ou une maison. En revanche, ils n'ont pas fait grand-chose pour
inciter à construire plus. «Résultat, comme l'offre de logements est restée
insuffisante, les aides aux ménages ont souvent contribué à faire grimper les
prix», estime Christophe Caresche, un ex-député PS spécialiste du logement qui
est devenu en mai le PDG de la Foncière publique solidaire. La France fait face
à une spirale infernale où les dispositifs ont l'effet inverse de celui qui est
recherché: plus on injecte de l'argent dans le système, plus les prix montent.
«Effet inflationniste»
C'est particulièrement le cas pour les APL. L'Insee a
analysé cet effet pervers dans une note parue en 2014. «Si l'offre de logements
ne s'adapte pas, alors ces aides, au lieu de bénéficier aux ménages
allocataires, peuvent entraîner une hausse du prix des loyers», expliquait
l'Institut d'études économiques avant de poursuivre: «Cet effet inflationniste
serait d'autant plus fort que les bailleurs ont la capacité de connaître les
locataires éligibles et perçoivent parfois directement ces aides.»
«Si la baisse des APL de 5 euros ne sera pas un
drame à Charleville-Mézières, elle aura beaucoup plus d'impact en région
parisienne»
Un expert du secteur
Selon l'économiste Gabrielle Facke, un euro versé par l'État
aux allocataires entraîne une hausse de loyer entre 50 et 80 centimes.
Même cercle vicieux pour les neuf dispositifs
d'investissement locatif qui se sont succédé depuis trente ans (Besson,
Périssol, Robien…). Selon une étude réalisée il y a cinq ans, le dispositif de
l'époque appelé Scellier a
provoqué une augmentation de 5 € à 30 €/m² du prix des terrains.
Aujourd'hui, le Scellier
a disparu et c'est le Pinel qui permet aux ménages de bénéficier d'une
réduction d'impôt significative lors de l'achat d'un bien neuf qu'ils mettent
en location. Ces coups de pouce sont particulièrement onéreux: les 58.000
logements neufs vendus avec le Pinel
en 2016 coûteront plus d'un milliard d'euros à l'État en réduction
d'impôt étalée sur six à douze ans.
Autre critique: ces dispositifs ne sont pas suffisamment
modulés suivant les territoires. «On donne le même niveau d'aide aux ménages,
qu'ils vivent en région parisienne, une zone tendue où il est très cher de se
loger, ou à Charleville-Mézières, où c'est beaucoup moins coûteux, explique un
expert du secteur. Or, si la baisse des APL de 5 euros ne sera pas un
drame à Charleville-Mézières, elle aura beaucoup plus d'impact en région
parisienne.»
L'approche est aussi trop uniforme pour le dispositif
d'investissement locatif. Certes, sur le papier, il est censé être réservé aux
zones tendues où l'on ne construit pas assez. En fait, on peut en bénéficier
dans des petites villes classées en zone B2, où la dynamique économique n'est
pas au rendez-vous. Avec le risque d'encourager, sur fonds public, la
construction de logements locatifs qui ne trouveront pas preneur.
Pour sortir de ce cercle vicieux, Emmanuel Macron veut en
finir avec ces subventions à tout va et souhaite enclencher une politique de
l'offre où les pouvoirs publics aideront à produire plus de logements pour en
faire baisser les prix. Tout le défi sera que ce choc de l'offre produise ses
effets rapidement. Car, en cas de retard à l'allumage, dès lors que les
subventions seront réduites, cela pourrait être un cocktail détonant avec une
baisse dramatique de la production de logements et la perte des emplois non
délocalisables qui va avec.
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Chantal Delsol : «La réalité, ce n'est pas
l'islamophobie, mais l'occidentophobie» (06.09.2017)
Par Chantal
Delsol
Publié le 06/09/2017 à 17h16
TRIBUNE - Pour la philosophe*, il est vain de chercher des
causes économiques ou psychiatriques au terrorisme. La matrice idéologique des
djihadistes est la haine de la civilisation occidentale. Le problème est que
nous non plus ne nous aimons pas.
Le terrorisme qui nous frappe s'impose à nous comme un objet
non identifié. Nous sommes capables de mettre en place l'état d'urgence, de
détenir des services secrets performants qui sans aucun doute nous évitent bien
d'autres attentats. Mais nous sommes incapables de mettre le doigt sur les
causes. Au début, à partir du 11 Septembre, on a commencé par prétendre que des
raisons économiques poussaient ces jeunes garçons au meurtre de masse et au
suicide. L'empreinte marxiste est déterminante dans les sociétés occidentales
du tournant du siècle: on pense encore que le crime ne provient que du chômage
et du mal-être social. Puis on s'est rendu compte qu'il n'en était rien,
puisque les coupables étaient parfaitement intégrés et instruits. Aujourd'hui
une nouvelle explication, non moins risible, court sur les antennes: les
terroristes seraient des malades mentaux. On installe des «cellules de
déradicalisation» aussi ridicules qu'inutiles, comme si on pouvait lutter
contre des croyances avec les armes de la raison bureaucratique. La seconde
explication a aussi peu de sens que la première. Car la véritable raison est
étalée sous nos yeux, pendant que nous refusons de la voir, comme la lettre
volée.
Qu'on le croie ou non, l'aveuglement des ex-communistes
vis-à-vis des crimes de Lénine/Staline a été encore dépassé par l'aveuglement
de nos contemporains devant les meurtres de masse auxquels nous sommes
pratiquement habitués…
Le déni de réalité est tel qu'on voit ces jours-ci des
Espagnols défiler contre le terrorisme aux cris de «non à l'islamophobie»,
comme si la raison de tout cela n'était pas, évidemment, l'occidentophobie.
Qu'on le croie ou non, l'aveuglement des ex-communistes vis-à-vis des crimes de
Lénine/Staline a été encore dépassé par l'aveuglement de nos contemporains devant
les meurtres de masse auxquels nous sommes pratiquement habitués…
On ne parle pas de l'occidentophobie. Et probablement, il
est suspect d'en parler, parce que c'est une manière de mettre en cause une
branche de l'islam. Pourtant, les attentats qui secouent nos villes à
intervalles de plus en plus rapprochés, sont bien le fruit de
l'occidentophobie. Il s'agit d'une récusation profonde de notre culture telle
qu'elle se déploie dans nos sociétés, Europe et Amérique confondues.
L'Américain John Updike a bien décrit cela dans son roman Terroriste:
son héros, le jeune Ahmad Mulloy, ne supporte pas le spectacle de la vie
quotidienne américaine: la consommation permanente et la passion des choses
superflues ; les filles offertes dans un abus de nudité et de laxisme, où
plus rien n'est interdit ; la vulgarité, la bagatellisation de tout, le
refus de toute spiritualité.
Un certain pourcentage de musulmans hébergés par
l'Occident hait l'Occident. C'est un fait. Ils ont été accueillis ici mais se
révoltent contre leur culture d'adoption.
Au fond, ce qui est mis en cause ici, c'est l'athéisme, la
sécularisation générale, l'égalité des sexes, le matérialisme, la priorité du
plaisir. Les terroristes sont d'abord des gens qui ne supportent pas les droits
égaux pour les femmes, la laïcité, la fin du machisme patriarcal.
Un certain pourcentage de musulmans hébergés par l'Occident
hait l'Occident. C'est un fait. Ils ont été accueillis ici mais se révoltent
contre leur culture d'adoption. Ce sont des choses qui arrivent, et ce n'est
pas la première fois dans l'histoire. Il ne s'agit pas d'un simple dégoût,
sinon nos terroristes pourraient aller vivre dans des pays où le gouvernement
est musulman et les femmes voilées. Il s'agit d'une haine, d'une volonté de
faire disparaître une culture: une idéologie - cet islam veut le monde.
Beaucoup d'Occidentaux croient naïvement que les idéologies, après l'enfer puis
après le communisme, ont été supprimées. En réalité nous nous trouvons devant
une nouvelle «guerre contre l'Ouest», héritière de celle dont parlait le
Hongrois Aurel Kolnai en parlant du nazisme.
Les Occidentaux ont énormément de mal à admettre que des
gens commandités par l'islam (même si évidemment aucun islam n'est tout
l'islam) ont désigné l'Occident comme ennemi au point d'y commettre des
massacres de masse. Car les musulmans, comme anciennes minorités opprimées, ont
toujours raison: tel est notre mode de pensée. Incriminer des causes
économiques ou psychiatriques des attentats, est chaque fois un moyen d'en
rejeter la faute indirectement sur nous.
Cet aveuglement a des raisons intéressantes, et des
conséquences non négligeables. Nous sommes parfaitement capables d'expliquer
pourquoi nous, Occidentaux, devons être occidentophobes: toute la culture de la
déconstruction nous le répète à satiété depuis un demi-siècle. Nous sommes
capables d'expliquer comment la culture occidentale, responsable des guerres de
religions et des guerres mondiales, est haïssable. Mais nous sommes bien
incapables de comprendre et d'expliquer pourquoi un jeune musulman
d'aujourd'hui, abrité et éduqué par l'Occident, va haïr la laïcité et
l'émancipation des femmes: nous n'avons pas encore accepté cette réalité, tant
elle nous insupporte, parce qu'elle déprécie une minorité que nous avons
opprimée, c'est-à-dire un groupe de héros.
Faire l'apologie de la culture occidentale, nous pensons
que c'est vichyssois, voilà tout
Nous avons depuis longtemps perdu l'habitude de défendre
notre culture, de plaider pour elle. Faire l'apologie de la culture occidentale,
nous pensons que c'est vichyssois, voilà tout. Aussi demeurons-nous pétrifiés
et impuissants, incapables de comprendre avant même de répondre. Il faudrait
justifier nos propres racines, que nous passons notre temps à ridiculiser
depuis cinquante ans. Nous ne savons même plus où elles sont. La tâche est pour
nous effrayante. Elle nous demande un retournement complet.
On ferait bien de cesser de pleurnicher sur la soi-disant
islamophobie, qui n'existe que dans la mauvaise conscience, en ce cas mauvaise
conseillère. La vraie réalité, qui se compte en nombre de morts, et cela est
bien réel, c'est l'occidentophobie (qu'il vaudrait mieux appeler misoccidentie,
si le mot n'était dissonant): la haine de l'Occident. Il est probable qu'à
force de vouloir nous déconstruire nous-mêmes, nous avons donné des armes à
ceux qui déjà ne nous aimaient pas beaucoup - quand on bat sa coulpe en
permanence, on finit par apparaître comme un raté. Mais enfin le mal est fait.
Il nous faut tenter de comprendre, quand nous serons parvenus à prononcer ce
mot, pourquoi pullulent les occidentophobes, habités par la nostalgie d'une
société religieuse, patriarcale et machiste. Il ne nous suffira pas de les
traquer physiquement, car c'est une bataille de croyances - on n'embastille pas
des croyances. Où sont nos croyances? Nous pourrions, avec profit, les
rattraper dans le ruisseau où nous les avions imprudemment abandonnées.
*Membre de l'Institut, fondatrice de l'Institut Hannah
Arendt, Chantal Delsol est philosophe et historienne des idées. Elle a
dernièrement publié «Un personnage d'aventure. Petite philosophie de l'enfance»
(Éditions du Cerf).
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La France arme ses drones et fait tomber un tabou
(05.09.2017)
Par Alain
Barluet
Mis à jour le 05/09/2017 à 19h38 | Publié le 05/09/2017 à 18h56
La décision annoncée par Florence Parly illustre le rôle
devenu clé de ces aéronefs dans les opérations.
«Armons nos drones, tout de suite, sinon il y aura d'autres
Uzbin», s'alarmait lundi Cédric Perrin, sénateur (LR) du Territoire de Belfort,
lors des 15es universités d'été de la défense à Toulon. Le parlementaire,
coauteur avec Gilbert Roger (PS), en mai dernier, d'un rapport sur les «drones
d'observation et drones armés», évoquait l'embuscade survenue en août 2008 en
Afghanistan, lors de laquelle 10 soldats français avaient perdu la vie. La
tournure de ce dramatique événement - un traumatisme pour l'armée française -
eût été différente, peut-être, si la patrouille avait été appuyée par des
drones capables d'ouvrir le feu.
Ces universités d'été étaient particulièrement attendues
après les fortes turbulences provoquées, en juillet, par la démission du chef
d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers
Mardi,
Florence Parly a annoncé que la France allait armer ses drones d'observation et
de surveillance. «Nos modes d'action et nos équipements doivent s'adapter
pour garder le temps d'avance qui est décisif pour atteindre nos objectifs», a
déclaré la ministre de la Défense en clôturant le rendez-vous annuel des
acteurs de la défense (chefs militaires, parlementaires, industriels, experts…)
qui se déroulait sur la base navale varoise.
Ces universités d'été étaient particulièrement attendues
après les fortes turbulences provoquées, en juillet, par
la démission du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers.
Les interventions de son successeur, le général François Lecointre, ont donc
été attentivement décryptées. Avant la remise d'une «revue stratégique» le mois
prochain et le vote d'une loi de programmation militaire (LPM) au premier
semestre 2018, le nouveau «Cema» a posé ses premières marques. Taclant au passage
la «régulation sauvage de Bercy», le général Lecointre a plaidé pour une armée
retrouvant des marges de manœuvres et qui ne soit plus systématiquement
employée à 100 % de ses «contrats opérationnels» - actuellement, le
«suremploi» est évalué à 130 %. Il est nécessaire de retrouver de la
flexibilité, une capacité de remonter en puissance, là où des interventions
seraient nécessaires dans les années à venir, a expliqué en substance le Cema.
Cela impliquera des «choix» pour la régénération et le renouvellement des
forces, a-t-il indiqué, sans préciser par ailleurs quels ajustements pourraient
intervenir dans le déploiement des militaires français au Sahel, au Levant ou
sur le «théâtre national». Une révision de l'opération «Sentinelle» doit être
annoncée dans quelques jours.
«Ce nouvel usage permettra aussi d'optimiser l'emploi des
aéronefs, avions de combat et leurs ravitailleurs ou hélicoptère»
Florence Parly
La décision d'armer les drones concernera dans un premier
temps les 12 Reaper MQ-9 de type MALE (moyenne altitude longue endurance)
que la France a achetés aux États-Unis. Six exemplaires ont déjà été livrés
- cinq sont actuellement déployés au Sahel - et six autres doivent
l'être avant la fin 2019. Ultérieurement, il s'agira d'armer le futur drone
européen dont les études sont en cours entre la France, l'Allemagne, l'Italie
et l'Espagne, et qui est attendu pour 2025.
Endurants, discrets, les drones sont devenus des capacités
incontournables, au Sahel notamment, pour suivre et surveiller l'adversaire
grâce à une présence permanente sur le «théâtre» - l'autonomie du Reaper
est de 24 heures -, mais aussi pour guider les avions de chasse ou
les hélicoptères chargés de neutraliser ces cibles. Or, dans l'immensité du
désert ou parmi les populations civiles, les «fenêtres de tirs» sont souvent
très brèves, tandis que, par ailleurs, les moyens aériens peuvent être
insuffisamment disponibles.
«Ce nouvel usage permettra aussi d'optimiser l'emploi des
aéronefs, avions de combat et leurs ravitailleurs ou hélicoptères», a souligné
Florence Parly.
«L'homme reste au cœur de la boucle décisionnelle d'usage
de la force»
Le ministère de la Défense
Autre argument, ce tournant majeur a déjà été négocié par
d'autres pays, une douzaine dans le monde, dont les États-Unis et le Royaume-Uni.
En Europe, l'Italie et l'Allemagne ont également sauté le pas. Après avoir raté
le coche du drone européen il y a vingt ans, il faut veiller à ne pas louper
cette étape clé avec nos partenaires de l'UE, explique-t-on en substance dans
l'entourage de Florence Parly.
L'annonce ministérielle, courageuse, n'allait pas de soi,
l'armement des drones ayant longtemps suscité des réticences dans l'opinion et
au sein même des armées. «Non, un drone armé n'est pas un robot tueur»,
a-t-elle affirmé, en expliquant que sa décision «ne change rien aux règles
d'usage de la force», qui seront les mêmes que celles qui s'appliquent pour un
avion chasseur ou un canon. «L'homme reste au cœur de la boucle décisionnelle
d'usage de la force», fait-on valoir au ministère de la Défense. Une nouvelle
doctrine d'emploi devra néanmoins être élaborée au sein de l'état-major des
armées.
L'armement par la France de ses drones Reaper exige
néanmoins un préalable: le feu vert du Congrès américain, comme c'est l'usage
pour l'exportation de ce type de matériels. La procédure pourrait prendre un
an, ce qui permettrait de voir les premiers drones armés voler en 2019.
Entre-temps se poseront d'autres questions - quels armements? quelles
munitions? -, comme le relève le sénateur Cédric Perrin en plaidant pour
le «made in France».
Reprise des vols d'essais du nEUROn
Florence Parly a assisté lundi sur la base d'Istres
(Bouches-du-Rhône) à la reprise des vols d'essais du nEUROn, le «démonstrateur
technologique de drone de combat» développé par la France (avec Dassault
Aviation* pour maître d'œuvre), la Suède (SAAB), l'Italie (Alenia), la Suisse
(Ruag), la Grèce (HAI) et l'Espagne (Airbus-Casa). Le projet nEUROn est né en
2003, son premier vol a eu lieu en décembre 2012. En 2016, une campagne de
quinze vols a été réalisée en France pour évaluer le comportement de l'aéronef
dans un environnement aéronaval, après une campagne initiale de 123 vols
réalisés de 2012 à 2015. Une troisième vague d'essais est à l'étude. «Le nEUROn
témoigne du développement de technologies nouvelles dans deux domaines
principaux, la furtivité et l'autonomie, mais aussi de notre capacité à mener
une coopération européenne dans la perspective du futur système de combat
aérien», souligne le président de Dassault Aviation, Éric Trappier, présent à
Istres aux côtés de la ministre.
* Le groupe Dassault est propriétaire du «Figaro».
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