dimanche 3 septembre 2017

Islamisme et politique 02.09.2017-03.09.2017

Diminué en hommes, Daech reste menaçant (01.09.2017)
Mis à jour le 01/09/2017 à 18h14 | Publié le 01/09/2017 à 17h57

En recul en Irak et en Syrie, les djihadistes s'apprêtent à renouer avec la clandestinité.

Un chef en fuite mais bien vivant. Des troupes en débandade au fur et à mesure qu'elles doivent abandonner des villes, mais des cellules dormantes toujours capables de frapper à Bagdad ou ailleurs. Les djihadistes de Daech restent une menace. Ils ne cessent pourtant de reculer en Syrie comme en Irak, où en deux mois, ils ont perdu leur «capitale», Mossoul, et Tall Afar, leur voie de passage vers la Syrie.

En 2014, ils contrôlaient près d'un tiers du territoire irakien. Aujourd'hui, plus que 10 %. Conséquence de leur recul: le poste-frontière entre l'Irak et la Jordanie vient d'être rouvert, et avec lui, la longue autoroute vers Bagdad, via Ramadi et le voisinage de Faloudja, villes reprises l'an dernier à l'État islamique (EI).


Annoncé mort par la Russie fin juin, son «calife» autoproclamé, Abou Bakr al-Baghdadi, est toujours en vie, d'après le Pentagone qui le traque sans relâche. Il se cacherait le long de la vallée de l'Euphrate, là où l'EI dispose encore de positions, en Irak comme en Syrie. D'autres cadres ont, quant à eux, trouvé refuge 300 km plus à l'ouest dans les montagnes de Himrin. Dans les batailles de Mossoul et Tall Afar, des centaines de combattants, en particulier des étrangers, ont été tués. D'autres ont été faits prisonniers par les Kurdes ou les forces gouvernementales. On en voit sur certaines vidéos sur Twitter. Leur moral est atteint. Certains d'entre eux devraient livrer des renseignements utiles à l'éradication des dernières poches ou à la traque de leurs leaders. D'où la relative confiance des Américains et de leurs alliés. «Daech sera vaincu, c'est une certitude», affirmait jeudi encore Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie, de retour d'Irak.

D'autres leaders djihadistes, en revanche, ont réussi à franchir les frontières. C'est le cas de l'ex-émir de Mossoul en charge des finances, Salim Moustapha Mohammed al-Mansour, passé en Turquie avant la chute de Mossoul, selon le département du Trésor américain, qui vient de le placer sur sa «liste noire». Il pourrait être à Mersin, Istanbul ou Adana. Ancien financier d'al-Qaida en Irak, al-Mansour fut impliqué dans le transfert à Mossoul de centaines de milliers de dinars irakiens au cours des premiers mois de 2014, en préparation de la prise de contrôle de la ville et de pans entiers du pays. À partir de mi-2016, al-Mansour se chargeait de vendre du pétrole brut extrait d'Irak et de Syrie pour le compte de Daech. Sa relocalisation en Turquie souligne les complicités régionales dont dispose l'EI.
«Sans véritable réconciliation nationale entre sunnites et chiites, il n'y aura pas de recul durable de la violence en Irak» 
Un diplomate
En Irak, l'EI ne contrôle plus que les villes d'al-Qaëm, Rawa et Ana sur l'Euphrate, ainsi qu'Hawija, à 120 km au sud de Mossoul. Quelle sera la prochaine cible des forces irakiennes? Hawija et sa région, ont annoncé, vendredi, les autorités de Bagdad.
En Syrie, la bataille de Raqqa avance, avec la reprise vendredi de la vieille ville. Trois mois après son lancement par les Forces démocratiques syriennes, une coalition arabo-kurde appuyée par la coalition, 60 % de la «capitale» syrienne de l'EI a été reprise, et il ne resterait plus qu'entre 700 et 1.000 djihadistes à l'intérieur de Raqqa, selon un responsable des FDS, qui prévoit encore deux mois de combats. Malgré ces revers, les djihadistes disposent encore de cellules résilientes capables de commettre des attentats meurtriers, comme lundi à Bagdad (11 morts). La fin prochaine du contrôle territorial djihadiste annoncera le retour à la lutte clandestine. La violence ne cessera donc pas. D'autant moins si le traitement politique fait défaut. «Sans véritable réconciliation nationale entre sunnites et chiites, il n'y aura pas de recul durable de la violence», prévient un diplomate, familier de l'Irak.

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Grand reporter, spécialiste du Moyen-Orient
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Syrie : L'État islamique chassé de la vieille ville de Raqqa (01.09.2017)
Deux mois après être entrés dans la «capitale» de facto de l'organisation djihadiste, les Forces syriennes démocratiques, aidées des combattants kurdes, ont repris ce vendredi la vieille ville de Raqqa. Les djihadistes ont été chassés de plus de 60% de la cité qui était sous leur contrôle depuis 2014.
Une alliance arabo-kurde soutenue par Washington en Syrie a chassé ce vendredi le groupe État islamique (EI) de la vieille ville de Raqqa, se rapprochant de la zone où sont retranchés les djihadistes dans le cœur densément peuplé de cette métropole du nord. Entrées le 6 juin dans la «capitale» de facto de l'EI en Syrie, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont désormais chassé les djihadistes de plus 60% de la cité qui était sous leur contrôle depuis 2014. La bataille avait débuté il y a deux mois.
«Nous sommes aux portes du périmètre de sécurité de l'EI dans le centre-ville, où se trouvent les principaux QG» de l'organisation extrémiste, a affirmé vendredi Talal Sello, porte-parole des FDS. Secteur historique, la vieille ville jouxte le quartier administratif dans le centre de Raqqa. Ce quartier administratif où se trouvent notamment l'ex-siège du gouverneur et les bâtiments qui abritaient les services de renseignements, est fortement sécurisé par les djihadistes qui s'y sont barricadés.
Les combattants de l'EI contrôlent toujours une partie du nord et du centre de Raqqa, où selon l'ONU quelque 25.000 civils sont toujours pris au piège des combats. Il resterait dans la ville environ un millier de djihadistes, selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG disposant d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre. Talal Sello s'est refusé à dire quand les FDS allaient pouvoir s'emparer de la totalité de Raqqa, se bornant à déclarer que les opérations se déroulaient selon le «plan prévu». La violence des combats a suscité des craintes pour le sort des civils bloqués dans la ville, l'ONG de défense des droits de l'Homme Amnesty International estimant qu'ils étaient pris au piège dans un «labyrinthe mortel».
Un revers majeur pour l'EI
En deux mois et demi, les FDS se sont emparées de plusieurs quartiers dans le sud, l'est et l'ouest de la ville, mais se heurtent toujours à une farouche résistance des djihadistes au fur et à mesure de leur progression vers le centre. L'alliance arabo-kurde avait effectué début juillet sa percée dans la vieille ville de Raqqa, aidée par les frappes de la coalition internationale anti-djihadistes menée par les États-Unis qui avaient ouvert deux brèches dans le mur de Rafiqah qui entoure ce secteur: une muraille datant du 8e siècle.
Le directeur général des Antiquités et Musées de Syrie, Maamoun Abdelkarim, a exprimé son «soulagement» après «la libération de la vieille ville», minimisant l'étendue des dégâts et se montrant confiant en ce qui concerne les opérations de restauration. «Raqqa était une des capitales de l'empire abbasside (750 - 1258), elle a beaucoup d'importance pour nous (...) les murailles sont les symboles de cette ville», a-t-il déclaré. «Nous n'avons pas perdu ce vestige historique, le plus important de la vieille ville», a-t-il assuré.
L'EI s'est emparé en 2014 de cette ville située sur les bords de l'Euphrate dont il a fait sa capitale syrienne de facto. Raqqa est devenue tristement célèbre en devenant le théâtre de certaines des pires atrocités commises par ce groupe extrémiste: décapitations publiques, emprisonnements arbitraires, tortures. La ville serait aussi un centre pour la planification d'attentats à l'étranger. L'annonce de ce vendredi constitue un nouveau revers pour l'EI, confronté dans l'est de la Syrie à l'avancée des forces gouvernementales qui progressent vers la province de Deir Ezzor que les djihadistes contrôlent encore.
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Birmanie : l'exode massif des Rohingyas (01.09.2017)
Par Fanny Laurent et Mickaël DeneuxMis à jour le 01/09/2017 à 18h29 | Publié le 28/08/2017 à 18h47
Les combats font rage entre l'armée birmane et les rebelles musulmans rohingyas. En une semaine, on a dénombré environ 400 morts. Près de 50.000 personnes ont fui vers le Bangladesh.
Plus de 27.000 réfugiés de Birmanie sont passés au Bangladesh voisin en une semaine, fuyant les combats entre des rebelles musulmans rohingyas et l'armée birmane, accusée d'avoir tué au moins 130 civils d'un même village. Selon les derniers chiffres donnés vendredi par l'ONU, 27.400 personnes sont arrivées au Bangladesh depuis vendredi dernier et 20.000 seraient bloquées à la frontière. Ces réfugiés sont majoritairement des Rohingyas. Parallèlement, plusieurs organisations accusent l'armée d'avoir perpétré un nouveau massacre dans le village de Chut Pyin.
Nombre de Rohingyas tentent leur chance sur des rafiots de pêche à travers la rivière Naf, qui marque une frontière naturelle entre la Birmanie et la pointe sud-est du Bangladesh. Les flots de ce cours d'eau peuvent être particulièrement capricieux en cette période de mousson en Asie du Sud. Dix-huit nouveaux corps ont retrouvés vendredi sur la rive bangladaise de la rivière. Au total, ces derniers jours 41 se sont échoués, a indiqué un officiel de la région de Cox's Bazar, sous le couvert de l'anonymat. «Les corps étaient en état de décomposition avancée et devaient donc être dans la rivière depuis un certain temps», a-t-il ajouté.
Des Rohingyas marchent le long de la route les menant à leur camp de réfugiés . (REUTERS/Mohammad Ponir Hossain)
L'envoyée spéciale pour les Nations unies en Birmanie, Yanghee Lee, a exprimé jeudi son inquiétude, se disant «sérieusement préoccupée» par la situation et réclamant que le cycle de la violence soit «rompu de manière urgente. L'armée birmane a annoncé vendredi que les combats, qui l'opposent à des rebelles musulmans dans le nord-ouest du pays, avaient fait environ 400 morts en une semaine, principalement des combattants rohingyas.
Tensions interethniques
L'État de Rakhine, aussi appelé Arakan, est le théâtre depuis quelques années de face-à-face sanglants entre Rohingyas et bouddhistes (majoritaires à 90 % en Birmanie) et corps policier. Le dernier date d'octobre 2016 avec l'attaque de trois postes frontaliers le long de la rivière de Naf par des rebelles musulmans.
L'assaut avait fait neuf morts chez les gardes birmans. Les forces militaires avaient riposté par des exécutions sommaires, des viols et des incendies de villages musulmans. Ce regain de violence témoigne d'une escalade significative des tensions interethniques et d'un racisme exacerbé à l'égard des rohingyas. Cet événement entache une nouvelle fois le régime du Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, accusée de soutenir les méthodes controversées de l'armée.
Les Rohingyas sont vus par l'État birman comme des immigrés illégaux et sont, à ce titre, privés de leurs libertés fondamentales
À cette accusation s'ajoute la condamnation de la part des Nations unies du traitement discriminatoire de cette communauté, privée de nationalité depuis 1982 et de facto apatrides. La population rohingya est en proie à un nettoyage ethnique. Les Rohingyas sont vus par l'État birman comme des immigrés illégaux et sont, à ce titre, privés de leurs libertés fondamentales. Ils ne jouissent d'aucun droit politique sur le sol birman, ne peuvent tenir un magasin ou encore avoir accès aux soins et se marier. Pire encore, ils n'ont aucune liberté de circulation et sont méprisés par une grande partie de la majorité bouddhiste. Une haine qui s'est traduite en 2012 par de graves émeutes et près d'une centaine de morts dans les zones du nord-ouest de l'Arakan.
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Des Rohingyas pleurent lorsque les gardes-frontières du Bangladesh leur ordonnent de quitter leur cap de fortune - Crédits photo : Mushfiq Alam/AP
Nomades par la force des choses, les Rohingyas s'entassent dans des camps de réfugiés où ils sont détenus jusqu'au paiement de rançons. Alors que certains espèrent rejoindre la Malaisie ou l'Indonésie par la mer, d'autres choisissent de fuir vers le Bangladesh.
Les récents affrontements localisés au nord-ouest de Rakhine ont forcé le gouvernement birman à évacuer au moins 4000 bouddhistes des cantons concernés.
Aung San Suu Kyi, chef du gouvernement depuis avril 2016, a accusé lundi les rebelles musulmans Rohingyas d'enrôler des enfants soldats et de mettre le feu à des villages de minorités ethniques. Ceux-ci seraient des enfants des villages locaux, équipés de couteaux, arme principale des attaques commises depuis vendredi d'après les autorités birmanes.
Une commission internationale dirigée par l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a récemment appelé la Birmanie à donner plus de droits à sa minorité musulmane des Rohingyas, faute de quoi elle risque de «se radicaliser». Le Pape lui-même compte se rendre en Birmanie et au Bangladesh fin novembre en soutien à cette minorité persécutée.

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Annulations de la pièce de théâtre de Charb : l'ombre de la censure idéologique (01.09.2017)
Par Isabelle Barbéris     Mis à jour le 01/09/2017 à 14:08    Publié le 01/09/2017 à 14:06 
FIGAROVOX/TRIBUNE - La pièce de théâtre issue de l'ouvrage Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes du dessinateur et journaliste Charb, a encore vu sa représentation annulée le 9 août. Isabelle Barbéris dénonce une interdiction systématique cachée.

Agrégée de Lettres modernes, ancienne élève de l'École normale supérieure Fontenay Saint-Cloud, Isabelle Barbéris est Maître de conférences en arts du spectacle à l'université Paris Diderot et chercheuse associée au CNRS.

Le 9 août dernier, l'adjoint au maire de Lormont (Gironde) informait Gérald Dumont, directeur de la compagnie Théâtre K, metteur en scène et interprète de Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes que son spectacle, préalablement invité par l'association Laïcité 33, faisait l'objet d'une déprogrammation de dernière minute de la part de la Mairie (PS). Motif invoqué: «Le contexte général actuel nous amène à privilégier des méthodes d'éducation constructives et dans la durée, pour défendre avec conviction notre si chère laïcité. L'analyse approfondie de la représentation que tu proposes, suite à notre brève rencontre de juin, ne va pas à notre avis dans ce sens d'une transmission apaisée.» Dans une réponse ultérieure, la Mairie croira bon de préciser que «malgré l'intérêt que peut porter le spectacle tiré des écrits de Charb, il ne représente pas l'unique entrée pour défendre les valeurs de la laïcité. (…) Si le combat pour la laïcité nous est commun, les outils et moyens pour le mener peuvent diverger et appartiennent à chacun (dans le respect des choix faits).»
Le vivre-ensemble et le politiquement correct mollesse, paresse dont on sait précisément qu'elles menacent la liberté d'expression si chère à Charb.
Que comprendre derrière les méandres argumentatifs de cette double réponse pour le moins… circonvolutoire? C'est assez simple: la municipalité exprime qu'elle se désolidarise de la laïcité défendue par Charb (et le spectacle), en proposant ce qui serait, selon elle, une vision «alternative»: la «laïcité apaisée». De loin, un tel éloge de l'apaisement ne ressemble qu'à un énième plaidoyer, entendu mille fois, pour les accommodements raisonnables, la «résilience», le vivre-ensemble et le politiquement correct - mollesse, paresse dont on sait précisément qu'elles menacent la liberté d'expression si chère à Charb.
À s'y pencher de plus près, l'expression de «laïcité apaisée» fait directement référence à un ouvrage éponyme de Jean Baubérot, paru en 2016. Hasard sémantique? Le travail de Baubérot appartient au corpus idéologique régulièrement revendiqué par les associations (CCIF, ALCIR…) qui déguisent leur communautarisme derrière la lutte contre l «islamophobie» - cette cause des nouveaux «intouchables» qui ont «ringardisé le racisme», pour citer Charb… Comble de la brutalité, l'annulation de la représentation se fait donc explicitement au nom des imposteurs que le texte se charge de démasquer.
Ce revirement vient en fait prendre place au bout d'une liste déjà assez longue: créée fin janvier 2016 sous la forme d'une lecture, la mise en scène a d'abord connu une période d'embellie et trouvé son public de manière spontanée - outre de nombreuses invitations, elle s'est également vue décerner le prix de l'éducation citoyenne de Moselle. Succes story de courte durée cependant. Une première annulation, qui n'alerte pas encore l'équipe artistique, survient en décembre 2016. Le spectacle qui devait se jouer dans la médiathèque de Lomme (59) se voit alors «repoussé» pour raison de sécurité et manque de personnel. Le report va se transformer en silence radio, et restera sans suite. Puis, en mai 2017, c'est au tour de la Maison des associations d'Arras de déprogrammer une étape du spectacle (avant son passage au festival Colères du Présent). Mais cette fois-ci, les associations communautaristes s'en mêlent: l'annulation a lieu sous la pression conjuguée du MRAP et de la LDH. Puis, toujours au printemps 2017, l'université Lille II revient sur ses engagements, arguant là encore de problèmes de sécurité ingérables pour le lieu d'accueil.
Le metteur en scène devra en fait attendre mars 2016 pour se voir, et cela par voie de presse, crédité d'un refus cinglant et impersonnel, faisant valoir le manque d'intérêt artistique du projet.
L'épisode du Théâtre de la Manufacture se présente dans un contexte où le malaise a donc déjà grandi. Ce lieu, renommé, du OFF, va également faire faux bond au Théâtre K, mais sur un mode plus larvé. L'équipe de direction a en effet rencontré le metteur en scène en 2016 et lui a exprimé son intérêt, sans engagement définitif, en l'invitant à déposer un projet. Mais personne n'accusera réception du dossier dûment envoyé par Gérald Dumont, et contenant une «proposition ouverte» pour l'anniversaire des 25 ans de Charlie. Le metteur en scène devra en fait attendre mars 2016 pour se voir, et cela par voie de presse, crédité d'un refus cinglant et impersonnel, faisant valoir le manque d'intérêt artistique du projet. À la même période, l'Entrepôt, un autre lieu d'OFF, botte en touche et se désengage du projet déjà amorcé. Il s'agissait de diffuser la forme brève dans les quartiers d'Avignon… mais là encore, le lieu se dédit, en prétextant ne pas avoir eu le temps de «préparer la population». Le spectacle trouvera in extremis refuge au Théâtre de l'Oulle, proposant chaque soir au public une forme animée et originale. Chaque représentation est en effet suivie d'un débat entre l'équipe artistique, des militants laïques, des journalistes de Charlie et le public, nombreux et au rendez-vous - malgré l'heure tardive de programmation (23h30).
Depuis près d'un an donc, la compagnie doit essuyer une série d'annulations dont le caractère humiliant (et amateur) ne peut que sauter aux yeux. Servant parfois de paravents à des pressions plus organisées, deux arguments sont systématiquement objectés, celui de la «sécurité» - qui revient à laisser le dernier mot aux ennemis de Charlie et de la liberté d'expression; celui du «dossier artistique», agité sans tenir le compte le moins du monde du caractère revendiqué, pensé, élaboré de la sobriété formelle du projet.
Comment comprendre ces barrages qui, aujourd'hui, entravent si ce n'est compromettent la transmission de la parole laïque et humaniste de Charb, mort de rire trop tôt - et cela si l'on laisse de côté les pressions, déjà évoquées, provenant des lobbys communautaristes? Deux autres facteurs me semblent importants pour comprendre ce «chemin de croix» - à contre-emploi pour Charb! Le facteur économique, et le facteur idéologique.
L'argument artistique a bon dos et voile d'autres réalités: Le facteur économique, et le facteur idéologique.
Dans le cas de la Manufacture par exemple, l'argument artistique a bon dos et voile d'autres réalités. L'économie du lieu repose en effet sur le modèle de la location, sans mise à disposition de moyens. C'est donc «avantage aux grosses compagnies» (très subventionnées) qui non seulement ont les ressources financières pour louer le théâtre, mais aussi se déplacer, avec matériel, équipe artistique et technique, et les loger au plus cher de la vie avignonnaise. On comprend donc que la bien connue mais petite compagnie du Théâtre K ne fasse pas le poids face à un gros Centre dramatique national comme celui de Rouen, dépendant directement du budget déconcentré de la culture, et producteur de la pièce de Kacimi sur Mohamed Merah (Moi, la mort, je l'aime, comme vous aimez la vie).
Mais la grille de lecture économique ne suffit pas. À la Manufacture par exemple, le Charb s'est également vu écarté au profit d'une lecture d'Histoire de la violence dirigée par le metteur en scène Laurent Hatat en présence de l'auteur Edouard Louis. Or ce récit, assez similairement à la pièce de Mohamed Kacimi, procède à la réhabilitation du criminel (ici le violeur) présenté comme un damné de la terre et une victime de la société. Accueillie en même temps que Moi, la mort, je l'aime, comme vous aimez la vie, cette lecture laisse à penser qu'il y a bien un «choix artistique» assez peu pluraliste de la part de la Manufacture, qui accueille ici deux projets, deux formats différents - mais aux présupposés idéologiques assez similaires.
La lecture conçue et interprétée par Dumont est emblématique d'un théâtre de tréteau, populaire, qui, en abaissant les contraintes techniques, souhaite aller à la rencontre d'un public nombreux, jeune, sans élitisme esthétique, mais sans populisme non plus. Gérald Dumont a du métier ; il délivre une lecture-performance claire, habile, du texte de Charb qui a préalablement fait l'objet de coupes, et d'un remontage avec des projections de dessins. L'ensemble est, à l'image du dessinateur, très pédagogique, mais aussi léger, vivant. Le spectacle a été conçu pour s'adapter aussi bien à des théâtres qu'à des écoles, des médiathèques, des amphithéâtres d'universités, afin de rendre largement audible cette parole en voie de disparition. Parole d'autant plus dangereuse qu'elle n'a pas besoin, contrairement à d'autres, d'appuis idéologiques, de transfiguration esthétique, de torsion sémantique, de réhabilitation ou de plaidoirie victimaire, pour être audible. Elle touche droit au cerveau en passant par le cœur.
Les mésaventures de ce spectacle font donc symptôme, non seulement des tropismes idéologiques du monde du spectacle vivant, mais aussi de son économie.
Les mésaventures de ce spectacle font donc symptôme, non seulement des tropismes idéologiques du monde du spectacle vivant, mais aussi de son économie et de la manière dont celle-ci contribue à faire disparaître les petites formes, en les écartant avec un paternalisme quelque peu méprisant.
Sinon, pour comprendre une bonne fois pour toutes que mettre en scène le racisme pour dénoncer le racisme, c'est non seulement le contraire d'être raciste, mais le meilleur apaisement qu'il soit, le mieux est d'essayer d'assister à une représentation. En priant Dieu, Allah, Yahvé pour qu'elle soit maintenue…
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Kenya : la Cour suprême annule l'élection présidentielle (01.09.2017)
  • Par Nicolas Certes, AFP, Reuters Agences
  • Mis à jour le 01/09/2017 à 21:42
  • Publié le 01/09/2017 à 15:21
VIDÉO - La Cour suprême kényane a pris ce vendredi une décision historique en invalidant pour «irrégularités» le résultat de l'élection présidentielle du 8 août qui avait donné le sortant Uhuru Kenyatta vainqueur. Un nouveau scrutin doit être organisé dans les deux mois.
La Cour suprême du Kenya a invalidé vendredi l'élection présidentielle du 8 août qui avait vu Uhuru Kenyatta l'emporter devant Raila Odinga. Il s'agit de la plus haute juridiction du pays, composée de sept juges dont les arrêts sont définitifs et font jurisprudence. «À la question de savoir si les illégalités et irrégularités ont affecté l'intégrité de l'élection, la Cour est d'avis que c'est le cas», a déclaré son président, David Maraga. Son jugement est sans appel: l'élection présidentielle «n'a pas été conduite en accord avec la Constitution» et le résultat est donc «invalide et nul».
C'est la première fois en Afrique qu'un tribunal suprême annule le résultat d'une élection présidentielle. Un nouveau scrutin doit être organisé dans les deux mois. Raila Odinga, l'opposant à l'origine du recours, devra à nouveau affronter le président sortant Kenyatta.

Dès l'annonce de la décision, les cris de joie des partisans de l'opposition ont retenti aux alentours de la Cour suprême, dans le centre de la capitale Nairobi, où un important dispositif policier avait été déployé, ainsi qu'à Mathare, l'un des bidonvilles de Nairobi, acquis à l'opposition. La coalition d'opposition a immédiatement salué une «décision historique». Raila Odinga a aussitôt mis la pression sur la Commission électorale en affirmant n'avoir «aucune confiance» dans sa capacité à conduire une nouvelle élection. Uhuru Kenyatta a annoncé qu'il n'approuvait pas la décision de la Cour mais qu'il la respectait. «Et encore une fois, je le dis: la paix, la paix, la paix. C'est la nature même de la démocratie» a déclaré M. Kenyatta dans une allocution télévisée.
Uhuru Kenyatta, 55 ans, élu pour la première fois en 2013, avait été proclamé vainqueur le 11 août, avec 54,27% des voix contre 44,74% à l'opposant historique, Raila Odinga, 72 ans, déjà battu en 1997, 2007 et 2013. Dès le lendemain du scrutin, l'opposition avait dénoncé des fraudes et s'était résolue le 18 août à saisir la Cour suprême. Celle-ci jouait là une partie de sa crédibilité. L'annonce de la victoire de Kenyatta s'était accompagnée de manifestations et d'émeutes violemment réprimées par la police, dans lesquelles au moins 21 personnes, dont un bébé et une fillette de neuf ans, avaient été tuées.

Devant la Cour suprême, l'opposition avait obtenu d'accéder à certains documents originaux, dont les procès-verbaux, ses serveurs informatiques et les données GPS des kits de reconnaissance biométrique des électeurs. Cela avait permis aux avocats de pointer du doigt des procès-verbaux non signés ou d'autres ne présentant pas les signes d'authentification prévus par la Commission électorale, autant d'irrégularités portant selon eux sur plus de 5 millions de votes. La Commission avait reconnu avoir décelé quelques «erreurs humaines commises par inadvertance». Mais elle avait assuré les avoir corrigées et les considérait comme trop marginales pour avoir influé sur le résultat global. Elle avait appelé la Cour à ne pas remettre en cause la souveraineté du peuple. Le juge Maraga a ordonné à cette même Commission d'organiser un nouveau scrutin dans un délai de 60 jours, conformément à la Constitution.



Aïd : un agriculteur interpellé pour avoir abattu des moutons (02.09.2017)
  • Par Le Figaro.fr avec AFP
  • Mis à jour le 02/09/2017 à 13:28
  • Publié le 02/09/2017 à 13:23
Un agriculteur alsacien retraité a été interpellé vendredi en Alsace alors qu'il participait dans un pré à l'abattage clandestin de moutons dans le cadre de la fête musulmane de l'Aïd-el-Kebir, a-t-on appris ce samedi auprès des gendarmes.
Cet agriculteur d'Oermingen près de Sarre-Union (Bas-Rhin), âgé d'environ 82 ans, proposait ses services à des musulmans pour abattre des moutons dans le cadre de la fête de l'Aïd, pour "arrondir ses fins de mois", ont indiqué les gendarmes confirmant des informations de la presse locale.
A leur arrivée, les gendarmes ont découvert dans un pré "une installation de fortune et les déchets de 14 ovins" qui venaient d'être abattus, parmi lesquels "une bête agonisante". Dépêchés sur place, les services vétérinaires ont euthanasié l'animal et saisi les cadavres pour équarrissage. Deux personnes, dont l'agriculteur, ont été interpellées et entendues par les gendarmes, sans placement en garde à vue. Ressorties libres, elles seront convoquées prochainement devant le tribunal de Saverne.
L'agriculteur devait toucher 140 euros par bête abattue. Quelque 1.400 euros en espèces ont été saisis, en accord avec le parquet de Saverne. L'abattage était organisé "en dehors d'un abattoir, dans un pré qui longe une route, vendredi en fin d'après-midi", a-t-on indiqué. "Deux personnes venues acheter des moutons se trouvaient sur place", a-t-on précisé. Le mis en cause "un retraité qui continue à avoir quelques bêtes, pensait pouvoir ainsi arrondir les fins de mois, malheureusement ce n'est pas la meilleure façon", ont souligné les gendarmes.
L'abattage d'un animal dans des conditions illicites est puni de six mois d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende. Plus de 100.000 animaux d'élevage, essentiellement des ovins, sont sacrifiés légalement chaque année en France pendant les trois jours de l'Aïd el-Kébir (ou Aïd al-Adha), selon les données du ministère de l'Agriculture. Cette année, en plus des quelque 120 abattoirs utilisés toute l'année par la filière halal, une cinquantaine d'installations temporaires ont été agréées.
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Nigeria : 18 tués dans un raid de Boko Haram (02.09.2017)
  • Par Le Figaro.fr avec Reuters
  • Mis à jour le 02/09/2017 à 08:48
  • Publié le 02/09/2017 à 08:44
Dix-huit personnes ont été tuées vendredi soir dans le nord-est du Nigeria lors d'un raid imputé aux djihadistes de Boko Haram, rapportent des témoins et responsables locaux.
Les assaillants, armés de couteaux, ont attaqué à la faveur de l'obscurité la localité de Banki, située à la frontière avec le Cameroun, à 130 km au sud-est de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, l'épicentre de l'insurrection lancée il y a neuf ans par la secte islamiste. Banki abrite des milliers d'habitants déplacés par le conflit. Le bilan de 18 morts a été fourni par le membre d'un groupe d'autodéfense et confirmé par un chef local.
La fréquence des attaques dans le nord-est du Nigeria s'est accrue ces derniers mois, alors que l'armée nigériane affirme avoir quasiment maté l'insurrection. Au moins 172 personnes ont été tuées depuis le 1er juin, selon les calculs de Reuters, qui ne tiennent pas compte du raid de vendredi. Les violences liées à Boko Haram ont fait au moins 20.000 morts et provoqué une grave crise humanitaire.
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Bérénice Levet : «Qui arrêtera les grands épurateurs de l'Histoire ? » (01.09.2017)
  • Par Bérénice Levet
  • Publié le 01/09/2017 à 18:42
FIGAROVOX/TRIBUNE - À la suite de la polémique sur la statue déboulonnée du général Lee à Charlottesville, les demandes de réécriture de l'Histoire se multiplient. Pour la philosophe, ces exigences trahissent une démesure consistant à réécrire le passé avec nos grilles du présent.


Bérénice Levet est docteur en philosophie et professeur de philosophie au Centre Sèvres. Son dernier livre La théorie du genre ou le monde rêvé des anges, publié chez Grasset en novembre 2014, vient de sortir dans une version «Poche» chez Hachette avec une préface inédite de Michel Onfray.

28, se saisissant de la condamnation unanime par les médias français des événements de Charlottesville déclenchés par la décision de la municipalité de destituer la statue du ségrégationniste Général Lee, et la dénonciation non moins unanime du racisme persistant des Américains, de l'attitude des «suprémacistes blancs», le très prévisible président du Conseil Représentation des Associations noires de France (Cran), Louis-Georges Tin, publiait dans Libération une tribune intitulée «Vos héros sont parfois nos bourreaux» - précisons que la nuance n'est pas de Tin lui-même ; pour lui, il n'y a pas de «parfois»: «Vos héros sont nos bourreaux», écrit-il.

Dans cette tribune, il somme le peuple français de procéder à son examen de conscience, de prendre acte de sa propre complaisance envers «les négriers», et réclame des édiles une vaste politique d'épuration urbaine: débaptiser les noms de rues, déboulonner les statues et, parmi les cibles visées par le militant, un nom se détache, nullement choisi au hasard tant la charge symbolique est forte, celui d'une des grandes figures de l'histoire de France: le nom de Colbert. «Lequel des deux pays est le plus problématique, feint de s'interroger Tin, celui où il y a un conflit autour de la statue d'un général esclavagiste, ou celui où il y a l'Assemblée nationale une statue de Colbert, une salle Colbert, une aile Colbert au ministère de l'Économie, des lycées Colbert, des dizaines de rues ou d'avenue Colbert sans qu'il y ait le moindre conflit, la moindre gêne, le moindre embarras?»

S'attaquer aux statues est un geste hautement significatif.Une ville est sédimentée historiquement et les statues sont les incarnations de ces couches successives qui la composent

S'attaquer aux statues est un geste hautement significatif. Souvenons-nous de l'Abbé Grégoire et de sa grande croisade contre le vandalisme (mot qu'il forgea) révolutionnaire, qu'il interprétait comme une volonté de «ramener le peuple à l'ignorance en détruisant les monuments des arts». Une ville est sédimentée historiquement et les statues sont les incarnations de ces couches successives qui la composent. Une ville se raconte au travers de ses statues. Celles-ci sont riches d'une double épaisseur temporelle: elles renvoient au siècle de la personne statufiée - témoins d'un temps passé, elles sont les marqueurs de la continuité historique d'une nation - mais aussi à l'époque où elles ont été érigées. (Je renvoie sur cette question aux précieux travaux de Maurice Agulhon).

Ces grands démolisseurs ignorent les racines affectives de ces monuments. «Ces mois derniers, racontait le philosophe Ortega y Gasset dans sa préface à la Révolte des masses destinée aux lecteurs français, tout en traînant ma solitude par les rues de Paris, je découvrais qu'en vérité je ne connaissais personne dans la grande ville, personne sauf les statues (…) N'ayant personne à qui parler, c'est avec elles que je m'entretins». Et chacun de nous fait au moins l'expérience de ces itinéraires urbains jalonnés par la présence de ces grands hommes, écrivains, monarques, révolutionnaires, qui ont fait la France.

Ces exigences de réécriture de l'histoire se sont multipliées au cours de ces dernières années. En décembre 2015, le Rijksmuseum d'Amsterdam s'engageait dans une vaste opération intitulée «Ajustements au sujet des terminologies colonialistes». Vingt-trois termes figurant sur les cartels des œuvres accrochées aux cimaises du musée, pouvant être jugés «offensants» par les visiteurs, avaient été retenus afin de leur trouver des substituts politiquement corrects: Maure, nègre , esclave, sauvage, hottentot, nain, mahométan. La même année, un Américain de trente-trois attaquait le Metropolitan Museum of Art de New York en justice pour racisme. Il accusait l'institution muséale de n'exposer que des œuvres figurant des Christs de type «arien», des Christs à la peau claire et aux cheveux blonds, provoquant du même coup, chez lui «un sentiment de rejet». Quatre toiles l'offensaient particulièrement, dont une du Tintoret et une autre du Pérugin. Il en exigeait impérieusement le décrochage.

Cette année, en Martinique, à l'occasion du 23 août, décrété par l'Unesco journée international de la mémoire de l'esclavage et de son abolition, une manifestation à l'initiative du MIR (Mouvement International pour les Réparations) a été organisée afin d'obtenir la destitution de la statue de Joséphine de Beauharnais, sur la place de la Savane. Les militants ont brûlé sur la statue le drapeau aux serpents, emblème très controversé de la Martinique puisque ce pavillon figurait à l'époque sur les navires négriers. D'autres manifestations et revendications de cet ordre ont été récemment rappelées par Mathieu Bock-Côté (Le Figaro, 30 août 2017). Il faudrait également regarder du côté des féministes non moins résolues à reconfigurer l'espace public.

Politique de reconnaissance importée

Comment en sommes-nous arrivés là? Plusieurs facteurs y ont contribué et se conjuguent.

Nous sommes la proie d'une hydre à plusieurs têtes. Effets délétères partout dans le monde, mais plus encore en France tant cet esprit est contraire à notre histoire. L'avènement d'une mémoire pénitentielle et l'importation d'une idéologie et d'une politique de reconnaissance des identités venue des pays anglo-saxons, l'exaltation du droit à la différence avec la création de SOS Racisme par la gauche mitterrandienne en 1984 ont eu raison de la conception française de la République et de sa passion du monde commun.

Le retrait de la nation, de l'histoire nationale comme principe d'identification a laissé le champ libre à l'affirmation identitaire, aux revendications de chacune des communautés et à l'émiettement du corps national. Un individu ne se satisfait pas longtemps de demeurer sans identité, il se tourne alors vers les plus avenants, les seuls offrants. Une identité de victime, autorisant la haine de la France et de l'Occident, semble un joyeux écrin.

Le retrait de la nation, de l'histoire nationale comme principe d'identification a laissé le champ libre à l'émiettement du corps national.

Ces phénomènes témoignent du rapport extrêmement épineux que nous entretenons avec le passé. Nous ne savons plus comment l'appréhender. Le passé appelle des héritiers, car il aspire à être continué, maintenu vivant et enrichi, or, il semble bien qu'il doive se contenter de touristes ou de juges, qui sont souvent les mêmes. L'hubris, la démesure d'un présent qui se voudrait entièrement fondateur, nous domine. L'homme ne veut plus se concevoir comme un héritier, avec ce que cela engage de responsabilité. L'histoire singulière dans laquelle nous entrons nous est confiée et il nous appartient d'en répondre. «Naître, disait Marcel Hénaff, c'est être en dette».

La passion judiciaire nous habite et le passé ne nous apparaît plus que comme coupable de part en part et indigne d'être continué. Nous sommes devenus inaccessibles à la grandeur du passé, à sa noblesse, à sa puissance d'inspiration, à ses trésors. Dans la novlangue des années 1960-1970, fabriquer des héritiers signifie ipso facto se rendre coupable de collaboration en permettant à une civilisation de se prolonger. La passion de la repentance, l'ivresse pénitentielle, sur lesquelles tout a été écrit, nous habitent.

Incarcérés dans la prison du présent

Un point me semble devoir cependant être ajouté, plus rarement souligné. Incarcérés dans la prison du présent, nous sommes devenus incapables de nous extraire de nos catégories de pensée et de jugement - sexisme, racisme, colonialisme, machisme, dominants/dominés et nous revisiterons l'histoire avec pour seule pierre de touche cette indigente grille de lecture. L'inconnu est ramené au connu, l'étrangeté qui marque de son sceau des modalités de pensée et de vie venues d'autres rives temporelles, reconduites à du familier.

Les programmes d'histoire et de littérature sont infestés par l'idéologie contemporaine et l'élève appréhende le passé avec les lunettes du présent.

Un mal redoutable nous affecte: nous sommes devenus incapables de suspendre nos évidences, de mettre entre parenthèses nos préjugés d'hommes démocratiques, égalitaristes. Incapables, autrement dit, de «nous dépayser dans un sens autre» (Paul Ricoeur) et d'atteindre à la complexité de réalités essentiellement distinctes des nôtres - et le plus grave est que l'école elle-même ne se fait plus le lieu de l'apprentissage de cette faculté, de cet art. Les programmes d'histoire et de littérature sont infestés par l'idéologie contemporaine et l'élève appréhende le passé avec les lunettes du présent, encouragé à distribuer les bons et mauvais points.

Ainsi de Colbert, cette immense figure de l'histoire de France, qui a permis à notre pays d'accéder à une grandeur jusqu'alors inégalée, Louis-Georges Tin ne sait et ne veut savoir qu'une chose: qu'il fut l' «auteur du code noir» - formule approximative car si Colbert fut à l'initiative du code noir, il n'en fut pas le rédacteur, mais ne demanderons pas à Tin de s'embarrasser de ce qui n'est assurément à ses yeux qu'un détail - et le fondateur de la Compagnie des Indes Occidentales.

Qu'on ne nous accuse pas de nier la réalité de l'esclavage et la rigueur de cette juridiction. Nous n'ignorons nullement que le Code noir «en vigueur jusqu'en 1848, fut l'un des outils de l'inhumanité du système esclavagiste. Il en demeure l'un des symboles» (Olivier Grenouilleau) mais l'histoire de la France ne s'y réduit pas. Ce que s'obstinent à nier les Tin et consorts pour qui la colonisation est l'essence même de la France. Et dans cette intrigue des plus rudimentaires, les rôles sont aisés à distribuer: nous sommes les bourreaux et eux, les victimes.

Il est évident que l'établissement des faits, la connaissance historique n'intéressent pas ces militants. L'objectif de ces carabiniers n'est pas le savoir, l'instruction, mais la comparution: ils veulent une France à terre, une France qui batte sa coulpe. La haine, le ressentiment - passion vile des hommes démocratiques, disait Nietzsche - les dévorent.

L'objectif de ces carabiniers n'est pas le savoir, l'instruction, mais la comparution : ils veulent une France à terre, une France qui batte sa coulpe.

Lecture infantilisante de l'histoire

Cette lecture en blanc et en noir de l'histoire pourrait être dénoncée comme de l'infantilisme, ce qu'elle est assurément - l'adulte, l'homme qui a accédé à l'âge de la majorité, l'homme éclairé est censé savoir que l'histoire est un tissu de complexités - mais ce serait insuffisant car elle est d'une redoutable efficacité, elle séduit et est diffusée, relayée par des esprits qui ont largement dépassé l'âge infantile.

Nos élites intellectuelles, culturelles, politiques en sont les grandes instigatrices. Ainsi, mardi 28, dès 7h30, avant même de s'être rendu à son kiosque à journaux, l'auditeur de la Matinale de France-inter savait, grâce à son animateur Nicolas Demorand (éditorial accessible en ligne sur le site de la radio), qu'il était ce jour-là un sermon à ne pas manquer et à gravement médité, publié dans le quotidien Libération, la tribune de Louis-Georges Tin. «Examen de conscience nécessaire, donc, de ce côté de l'Atlantique», concluait le journaliste sur un ton solennel mais non moins enjoué, le ton de celui qui se sait appartenir au camp du bien.

On aurait tort de traiter par le mépris, avec un haussement d'épaules et un sourire au coin des lèvres, ces manifestations et revendications.

C'est la raison pour laquelle on aurait tort de traiter par le mépris, avec un haussement d'épaules et un sourire au coin des lèvres, ces manifestations et revendications. Comment ces grands épurateurs de notre histoire, de notre passé, ne trouveraient-ils pas audience auprès de nos politiques hantés par l'idée d'être suspects de complicité avec les «péchés», quand ce ne sont pas les «crimes», de la France (colonialisme, sexisme etc.)? Imaginons un instant, Anne Hidalgo, lisant la tribune de Tin: Comment l'exhortation à traquer la moindre trace des «négriers» dont la ville perpétuerait le souvenir, et en conséquence, à débaptiser les rues, les établissements scolaires, déboulonner les statues pécheresses, ne trouverait-elle une oreille des plus bienveillantes auprès de la maire de Paris engagée dans cette vaste opération d'ingénierie urbaine et sociétale, éloquemment intitulée «Réinventer Paris» (entendre régénérer le peuple parisien)? Une ville nettoyée de ces vieilleries au nom de la lutte contre le racisme et l'esclavagisme…Que rêver de mieux!

Il nous faut être extrêmement vigilants, car les revendications communautaristes sont un tonneau des Danaïdes et nos élites font montrer d'une véritable soumission.

Cette focalisation sur le passé offre l'avantage de se détourner de l'urgence du présent, de se dispenser de juger ici et maintenant. Ainsi la France mérite-t-elle toute leur haine, quand les terroristes islamistes à l'inverse, serinent-ils après chaque nouvel attentat, ne l'auront pas.

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Italie: 27.000 camionnettes contrôlées après les attentats de Catalogne (02.09.2017)

  • Par Lefigaro.fr avec AFP
  • Mis à jour le 02/09/2017 à 18:01
  • Publié le 02/09/2017 à 17:45
Quelque 27.000 camionnettes ont été contrôlées en Italie entre les 28 et 30 août au cours d'une vaste opération antiterroriste mise en place après les attentats commis en Catalogne avec des véhicules-béliers. Durant trois jours, la police a contrôlé 27.043 camionnettes et 32.600 personnes. Elle a procédé à 24 arrestations, la plupart pour des délits liés à la drogue, le reste concernant des faits mineurs.

Contrairement à d'autres pays européens comme la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou la Suède, l'Italie n'a pas été frappée sur son sol par les attentats islamistes, mais le pays multiplie les mesures de prévention.


Calais : heurts entre migrants et policiers (02.09.2017)

  • Mis à jour le 02/09/2017 à 20:51
  • Publié le 02/09/2017 à 20:46
Une cinquantaine de migrants ont profité samedi d'embouteillages formés sur la rocade portuaire de Calais pour tenter de monter dans des camions, nécessitant une intervention de la police qui les a dispersés.

"Nos collègues britanniques n'avaient activé de leur côté que neuf files sur 14 pour ce weekend où l'on attendait 9000 véhicules à Eurotunnel et 7500 au port", a expliqué le sous-préfet de permanence, Jean-Philippe Vennin. A partir de 16H30, "une cinquantaine de migrants ont profité de ce bouchon pour monter dans certains camions", parfois avec succès.

Le trafic a été perturbé et les autorités ont décidé de couper temporairement la rocade portuaire, détournant la circulation sur un autre axe passant par la ville. Les CRS sont intervenus "dans un jeu du chat et de la souris" et ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser les migrants. Trois policiers ont été blessés par des jets de pierre. Ceux qui avaient réussi à grimper dans des poids-lourds en ont été chassés par les fonctionnaires grâce au signalement d'automobilistes.

Selon le sous-préfet, ces tentatives pour aller en Angleterre sont redevenues "habituelles" les jours de gros trafic. Elles étaient fréquentes avant le démantèlement de la "Jungle" en octobre 2016. Trois barrages posés sur l'A16 et la rocade pour arrêter les camions ont été démantelés dans la nuit de vendredi à samedi, a dit la source syndicale.

Islamisme à l'école: après l'énième constat des territoires perdus, à quand la reconquête? (01.09.2017) 

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/09/01/31003-20170901ARTFIG00243-islamisme-a-l-ecole-apres-l-enieme-constat-a-quand-la-reconquete-des-territoires-perdus.php
  • Par Barbara Lefebvre
  • Mis à jour le 01/09/2017 à 18:58
  • Publié le 01/09/2017 à 18:23
FIGAROVOX/TRIBUNE - Principal de collège ou imam de la République? de Bernard Ravet est une autre preuve du recul de la République. Selon l'enseignante Barbara Lefevbre, le silence et la faiblesse de l'Education Nationale expliquent ce phénomène nullement récent.



Le témoignage du principal de collège Bernard Ravet a fait, il y a quelques jours, son petit effet dans certains médias qui ont semblé découvrir qu'il existât «des territoires perdus de la République». Un peu comme en janvier 2015 lorsque ces mêmes médias et l'opinion réalisèrent brutalement que la France abritait un foyer ardent de violence sanguinaire, nourri par une vision totalitaire de l'islam. Depuis que les autruches ont été contraintes de sortir la tête du sable, nous sommes soumis à leur lancinant lamento fait de «mais pourquoi nous?» et autres «comment en sommes nous arrivés là?» en passant par l'autodénigrement occidental systématique et son corollaire la victimisation du bourreau, soit par des arguments socioéconomiques ou plus récemment psychopathologiques, afin de mieux oublier l'effarement qui saisit les autruches devant le sort réservé aux innocentes victimes dans leurs rangs. Tout cela comme si rien n'avait été dit ou écrit depuis plus de deux décennies sur le sujet. Sur la menace que faisait peser l'islam politique, et le communautarisme qui lui sert de paravent pour développer sa clientèle et que nos dirigeants nationaux et locaux ont laissé se développer au nom du respect des différences, du multiculturalisme qui vire aujourd'hui au racialisme avec des colloques ouverts en fonction du taux de mélamine des participants.

Nous avions tout dit de l'absence de réaction de l'institution, de sa volonté d'étouffer nombre d'affaires « délicates ».

Le témoignage de Bernard Ravet est précieux et intéressant, toutefois le devoir de réserve invoqué pour ne pas avoir livré ce récit avant la retraite me paraît quelque peu surfait. Nous qui avons témoigné dès 2002 dans l'ouvrage Les territoires perdus de la République, n'avons en rien dérogé aux règles de discrétion imposées aux fonctionnaires en alertant sur les dérives institutionnelles observées et les menaces que l'islam politique représentait au sein de l'école. Son intrusion se manifestant par le port du hijab, des requêtes à caractère religieux insistantes pour l'alimentation, les contenus d'enseignement, le calendrier scolaire. Pour les trois auteurs qui ont témoigné sous leur nom en 2002, nous n'avons souffert d'aucune sanction, ni rétorsion de notre administration. Nous avions tout dit de l'absence de réaction de l'institution, de sa volonté d'étouffer nombre d'affaires «délicates». Qu'il s'agisse d'élève juif devant être changé en urgence d'établissement en cours d'année en raison des violences graves qu'il subissait, des filles de culture musulmane se plaignant en vain d'être harcelées verbalement et physiquement par des camarades autoproclamés agents du vice et de la vertu, d'élèves traqués parce qu'ils ne faisaient pas Ramadan auxquels la direction conseillait d'aller manger chez eux plutôt que garantir leur sécurité. À l'instar du surveillant fiché S dont Bernard Ravet dénonce l'activisme, j'ai moi-même raconté dans Les territoires perdus de la République comment deux surveillants diffusaient leur propagande islamiste au sein de mon collège dans les Hauts-de-Seine, tant auprès des élèves que de leurs collègues, l'un d'eux se servant de notre local d'histoire-géo pour prier. Nous étions au début des années 2000. J'ai raconté ces élèves contestant les cours, sans parler de l'antisémitisme violent qui régnait dans des établissements où plus aucun élève de confession juive n'était scolarisé. Rien de neuf sous le soleil. Hélas.

On l'a vu après les attentats de janvier 2015, la situation n'a fait qu'empirer, en sourdine. Malgré les mesures prises par le ministère en 2003 sous Luc Ferry et Xavier Darcos. Malgré le rapport Obin de 2004, longtemps gardé dans les tiroirs du ministre Fillon peu intéressé à cette époque par ces questions, qui avait démontré que les témoignages dérangeants des Territoires perdus de la Républiquen'avaient rien d'anecdotiques comme le prétendent encore aujourd'hui, en professionnels du déni du réel, ces idéologues qui traquent les «paniques identitaires».

Le rapport Obin de 2004 avait démontré que les témoignages dérangeants des Territoires perdus de la République n'avaient rien d'anecdotiques.

Je me permets de conseiller la lecture du rapport Obin aux journalistes qui découvrent, stupéfaits, le témoignage de Bernard Ravet. Depuis que cette situation délétère a été exposée et dénoncée, l'Education nationale a continué de travailler seule, à ne pas partager ses informations, ses constats, sur l'évolution tragique du tissu social et culturel français. Nous l'avions dit. Ils étaient dans nos classes dans les années 1990 et 2000 les Merah, Fofana, Coulibaly et tous les «déséquilibrés» venus à leur suite. Quand j'entends à présent les médias psychiatriser les terroristes islamistes, je reconnais bien là le réflexe de l'homo-struthio, une nouvelle espèce d'hominidés descendant de la famille des Struthionidés, trivialement appelés autruches. A croire que nous scolarisions des cohortes d'élèves atteints de maladies psychiques sans le savoir. La décompensation psychotique est pourtant un phénomène rarement discret! J'ai vu en effet quelques élèves au profil agressif, à l'éducation familiale déstructurée violente à leur égard, qui mélangeaient dans un délire évident la religion et la haine, mais ils furent incontestablement moins nombreux que ceux qui articulaient tout cela de façon absolument raisonnée, alimentée par des idéologues extérieurs à l'école, et nourrissant une haine antijuive singulièrement obsessionnelle. Ces élèves sont toujours dans nos classes.

A l'école de la République depuis trois décennies au moins, on a su très bien s'y prendre pour déraciner les savoirs et la culture, pas la haine. Elle a continué à croître en s'alimentant de tout ce qui était timidement mis en œuvre pour la contrer, mesures que les idéologues de l'islam politique et leurs idiots utiles taxèrent de racisme et autre «… phobie». On peut au moins se satisfaire de la loi de 2004. D'innombrables jeunes filles ont échappé à la main mise psychologique et physique de l'islam politique par l'interdiction du port de signes religieux à l'Ecole. La loi, puisqu'il fallut en arriver là en raison de l'inertie du ministre Jospin en 1989, aura permis d'éviter la propagation généralisée du sexisme islamique incarné par le hijab et aura ainsi limité la visibilité de l'islam wahhabite au moins dans l'espace scolaire. Car c'est bien de cela qu'il s'agit: marquer le corps de la fille d'un signe discriminatoire pour lui indiquer sa place, son rôle, la soustraire aux yeux de tous en lui faisant croire que cet effacement la glorifie et qu'elle l'a choisi. Relisons le Discours de la servitude volontaire d'Etienne de la Boétie datant de 1548.

On ne le dira jamais assez : la vraie grande muette, c'est l'Education nationale.

On ne le dira jamais assez: la vraie grande muette, c'est l'Education nationale. Demandez ce qu'il en est aux autres ministères ou collectivités territoriales, jusqu'aux préfectures, qui doivent travailler en partenariat avec les rectorats ou le ministère. Aucune transmission d'information, aucune volonté de partenariat suivi. Et quand l'Education nationale ne peut s'y soustraire, c'est bien souvent une seule réponse: «chez nous, pas de problème». La fameux «pas de vague». Je l'ai constaté lorsque j'ai été chargée de mission au Haut Conseil à l'Intégration pendant trois ans. Et le rapport sur «les défis de l'intégration à l'école» publié en janvier 2011 avait demandé à mes collègues bien du travail pour réussir à établir un état des lieux. Les 50 propositions de ce rapport ne furent suivies d'aucune mesure, pour cause avec l'élection de François Hollande en mai 2012, le HCI fut dissous, les problèmes qu'il soulevait avaient disparu par magie, aspirés par le rêve de la «grande nation pour une société inclusive» promu par le rapport Tuot. Nous voyons où nous en sommes.

Que de temps perdu. Que de beaux principes invoqués en vain et instrumentalisés pour endormir les masses à qui l'on demande de «s'habituer» à la barbarie, à la haine, sauf à y répondre à coup de peluches! Que de salive et d'encre usées pour si peu de mesures concrètes, de résultats! La peur n'a toujours pas changé de camp. L'école est pourtant bien le seul lieu qui nous reste pour retisser le lien social. Ce lieu d'adhésion affective et raisonnée à l'identité commune dont le manque brise le cœur de tant et tant de Français. L'école est un si vaste chantier qu'on ne sait par où commencer: dévasté par le pédagogisme, le relativisme culturel, le consumérisme scolaire, le communautarisme. Pourtant, nous n'avons plus le choix. Les constats sont posés depuis vingt ans. L'école de la République doit être reconquise. Ni avec des peluches ou des minutes de silence. Nous l'avons encore montré par de nombreux témoignages dans Une France soumise, il existe une majorité de gens dans ce pays qui ne se résignent pas. On peut reconquérir l'Ecole, avec de l'audace et du courage, comme les Français en sont capables quand le moment du sursaut est venu, quand plus aucune autre alternative ne s'offre. Sinon la disparition de ce que nous sommes.

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