lundi 4 septembre 2017

Actualités Islamisme et politique 04.09.2017

Procès d'un homme qui avait poussé une femme sur les rails du RER (04.09.2017)
  • Par Le Figaro.fr avec AFP
  • Mis à jour le 04/09/2017 à 10:51
  • Publié le 04/09/2017 à 10:44
Un homme, qui avait poussé une jeune femme sur les voies du RER à Rosny-sous-Bois en 2015, souffrant de troubles psychiatriques et radicalisé en prison, est jugé demain et mercredi aux assises de Seine-Saint-Denis pour tentative d'homicide.

Le 2 février 2015 vers 8h20, Anna Tartaglione discute sur le quai du RER E avec une amie quand un homme s'approche d'elle et lui dit sur un ton agressif : "Je n'ai pas le choix (...) je dois le faire, même si je dois aller en prison". Les deux femmes s'éloignent mais il les rejoint, les accusant de "rigoler" dans son dos. Il pousse alors Anna très violemment vers les rails. Elle chute mais son amie parvient à la rattraper avant qu'elle tombe sur les voies et que le RER s'immobilise à sa hauteur. Témoin de la scène, le conducteur du RER a raconté qu'il entrait en gare, à environ 65 km/heure, lorsqu'il a aperçu une personne "tomber à la renverse vers les rails". Il avait alors freiné et klaxonné.

Identifié par des témoins, Mahmoude Zaier, 39 ans, a été interpellé trois jours plus tard à Rosny-sous-Bois. En garde à vue, il a expliqué avoir seulement voulu pousser la femme, et non pas la tuer, parce qu'elle se moquait de lui. Moins d'un mois après l'attentat djihadiste contre le journal satirique Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, il menaçait de faire "un carnage" à sa sortie de prison en jurant sur Dieu, selon une source proche de l'enquête.

Les expertises psychiatriques réalisées au cours de l'instruction ont établi que son discernement était altéré au moment des faits mais qu'il était cependant accessible à une sanction pénale. L'enquête de personnalité a révélé que le suspect avait été hospitalisé à cinq reprises en service psychiatrique. Son casier comporte quatre mentions dont une condamnation en 1999 pour complicité de tentative d'assassinat, ce qui lui a valu de passer sept ans en prison.

G-W Golnadel: « Selon que vous appartenez au camp du bien ou non, les médias vous ménagent ou vous écrasent».
Par Gilles William Goldnadel   Mis à jour le 04/09/2017 à 13:49  Publié le 04/09/2017 à 13:33
FIGAROVOX/CHRONIQUE - Les blessures graves de Boris Faure, l'éviction de Jean Messiha d'Europe 1... Pour Gilles-William Goldnadel, ces événements ne sont que les derniers révélateurs d'une manipulation de l'information par l'idéologie dominante, qui use de la défense du « bien» comme d'un outil de censure.

Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

Mon fidèle lecteur sait bien que je professe depuis quelque temps l'idée que la société occidentale est affligée d'une méchante crise de nerfs. Une névrose l'accable depuis près d'un demi-siècle, mais paradoxalement, depuis que l'esprit public commence à se libérer de l'idéologie qui le domine, la voilà qui s'énerve et qui devient méchante.
Par temps calme, l'instance inconsciente de censure que j'appelle aussi «autorité d'occultation» de l'idéologie médiatique dominante se contente de dominer paisiblement l'esprit public en focalisant arbitrairement sur ce qui lui convient et en dissimulant ou minimisant ce qui la dérange.
Mais après une rude bourrasque, voilà qu'à présent l'idéologie en voie de contestation et que je pourrais nommer antifasciste d'opérette, fait donner à présent ses nouveaux talibans. Gros plan sur les unes et travelling sur les autres.
Je ne connais pas Jean Messiha mais il paraît qu'il fait partie du Front National. Il est acquis qu'il devait participer à l'émission- débat de l'excellent Christophe Hondelatte sur Europe 1. À la suite de quelques vociférations de ces défenseurs de la liberté d'expression sans limite pourvu qu'elle se borne à leurs idées, la participation de l'intéressé a été annulée.
Si un membre de la gauche extrême avait connu le sort funeste de Messiha, l'idéologie antifasciste d'opérette aurait verbeusement expliqué que le fantôme de Goebbels avait été aperçu rue François Ie.
Je conçois parfaitement qu'on puisse détester le Front National, c'est même une liberté sans limite, mais j'interdis qu'on m'interdise d'écouter ce qu'il a à dire. À l'antipode extrême du planisphère politique, prenez ma consœur Raquel Garrido, insoumise autoproclamée. J'aurais du mal à m'accorder avec elle sur une couleur, ou sur le temps qu'il fait, et pourtant j'aurais plaisir à lui porter la contradiction dans quelques jours dans l'émission de Thierry Ardisson «Les Terriens du Dimanche». Cela s'appelle le débat démocratique, mais ceux qui se gargarisent chaque jour avec ce mot en ont fait un breuvage vomitif pour recracher tous ceux qui les dégoûtent.
Si un membre de la gauche extrême avait connu le sort funeste de Messiha, l'idéologie antifasciste d'opérette aurait ressorti son plus beau vocabulaire résistant pour expliquer que le fantôme de Goebbels avait été aperçu rue François 1er. Mais ici, pas de phrases, le silence. Le néant. Le rideau occultant.
Un député fraîchement élu assomme un représentant politique d'un parti adverse à coups de casque de moto. Il se défend en prétendant avoir été injurié racialement. Sa victime est dans un tel état qu'elle est admise d'urgence dans une unité de soins intensifs.
La chose est peut-être courante en Turquie, en Biélorussie ou au Zimbabwe, mais en France elle n'est pas arrivée depuis la IIIe République. C'est donc un fait exceptionnel pour ne pas dire unique. C'est ce qui est arrivé la semaine dernière lorsque le député de la République en Marche M'jid El Guerrab a envoyé à l'hôpital Boris Faure, cadre du Parti Socialiste. Résultat: quelques articles très calmes dans la presse de papier mais l'audiovisuel pratiquement aux abonnés absents à commencer par celui du service public. Le crâne de Boris ne vaut manifestement pas l'anus de Théo. Ici une tempête, là, l'autorité d'occultation veille à ce qu'il n'y ait qu'un grain. Mon imagination est impuissante à décrire l'ouragan résistant, si par malheur, un député du parti de Monsieur Messiha ou de Monsieur Wauquiez avait frôlé le cuir chevelu ou seulement l'épiderme du motard à la fois casqué et député.
L'idéologie dominante glace toute critique envers ces violentes organisations d'extrême-gauche, dès lors qu'elles ont préempté l'appellation magique et immunisante d'«antifasciste ».
À la suite du cyclone médiatique de Charlottesville, l'idéologie dominante a réussi à tétaniser toute réflexion critique en interdisant de blâmer ces violentes organisations d'extrême-gauche, totalitaires, anti -blanches, parfois antisémites, dès lors qu'elles ont préempté l'appellation magique et immunisante d'«antifasciste» qui les fascine tant qu'il leur va comme un gant.
Dans l'euphorie de cette victoire médiatique, des deux côtés de l'Atlantique, des talibans déchaînés ont entrepris qui d'interdire «Autant en emporte le vent», qui de déboulonner des statues d'esclavagistes, qui de vouloir supprimer les rues Colbert et bientôt Bonaparte.
Dès lors, je ne vois pas pourquoi je m'interdirais de débaptiser l'hôpital Saint-Louis, le bon roi n'ayant pas toujours été d'un philosémitisme irréprochable. Dans mon élan vengeur, j'interdirais également volontiers «La Grande Illusion». Outre que le communiste Jean Renoir a eu des mots très aimables pour Adolf Hitler, le rôle de petit juif mercanti que campe Marcel Dalio m'a toujours inspiré des sentiments mélangés. Brûlons donc ce chef-d'œuvre et faisons sortir des navets pour cultiver les poires. Quant à l'esclavagisme, les chrétiens et les noirs pourraient bien diligenter une procédure à Alger pour obtenir réparation des razzias sur les côtes méditerranéennes et en Afrique. Mais gardons-nous d'avoir le mauvais goût de réclamer des comptes à la Mauritanie pour l'esclavage des noirs qui se poursuit encore aujourd'hui. Seul le passé fantasmé du passif blanc est fascinant, le réel sombre du présent est moins intéressant.
À ce degré de névrose collective et de nécrose intellectuelle, je ne vois plus qu'une médecine ultime: Un éclat de rire, et le mot merde en prime.
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Nouvelles rixes intercommunautaires entre migrants à Calais (23.08.2017)

Entre 150 et 200 personnes ont été impliqués dans des affrontements qui ont fait 21 blessés légers parmi les migrants, et six parmi les CRS. Huit personnes ont été interpellées, dont quatre mineurs qui devaient être présentés ce mercredi devant un juge pour enfant.
Calais a connu un regain de tension entre lundi et mardi, marqué par des affrontements entre Afghans et Africains qui ont fait 21 blessés légers parmi les migrants et six parmi les CRS. Dans la nuit de lundi à mardi, peu avant minuit, une cinquantaine de migrants se sont battus boulevard des Justes. Certains étaient armés de bâtons et de barres de fer.
D'autres échauffourées ont éclaté dans la zone industrielle des Dunes, impliquant une vingtaine de migrants rue de Garennes. Ils ont repris entre quatre heures et six heures du matin dans la même zone, sur la route de Saint-Omer. La nuit d'affrontements a fait 16 blessés légers. D'autres rixes ont éclaté dans l'après-midi de mardi sur cette même route située en périphérie de Calais. Opposant environ 150 migrants Afghans et Erythréens, elles ont fait cinq autres blessés.
Quatre mineurs déférés mercredi
Les CRS ont interpellé 27 personnes: 20 ont été placées en rétention administrative, et sept autres en garde à vue. Au cours de l'intervention, six fonctionnaires ont été légèrement blessés, et un véhicule de police a été dégradé par des pierres lancées par les migrants. «Les forces de l'ordre sont intervenues en nombre dès le début des échauffourées. Sans cela, le bilan aurait pu être bien plus grave» note Fabien Sudry, préfet du Pas-de-Calais. Une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer, et quatre mineurs devaient être déférés ce mercredi devant le juge des enfants.
«Nous n'avions pas connu une telle situation depuis le démantèlement», explique Bruno Noël, secrétaire régional Alliance Police nationale à Calais. «Nos collègues ont dû tirer plus de 70 grenades lacrymogènes pour rétablir l'ordre, ça donne une idée de l'ampleur des débordements.»
Une compagnie de CRS envoyée en renfort
Les derniers affrontements sérieux remontaient à début juillet, lorsqu'une centaine de migrants Érythréens et Éthiopiens s'étaient battus. Le bilan avait fait état de 16 blessés dont un grave. D'autres incidents s'étaient aussi produits dimanche 13 août, entre des Afghans et des Africains. À la suite des affrontements de ce début de semaine, une compagnie supplémentaire de 80 fonctionnaires a été envoyée pour renforcer les contrôles nocturnes. Elle s'ajoute aux trois compagnies et demi de CRS (350 fonctionnaires) déjà déployées en renfort de la police de Calais et de la police aux frontières (PAF).
Lundi soir, les violences seraient parties d'une petite altercation provoquée par un migrant alcoolisé. La situation aurait ensuite dégénéré en affrontements intercommunautaires entre les Afghans et les Africains (essentiellement Erythréens et Soudanais). «Les migrants sont poussés à bout par leurs conditions de vie», estime Christian Salomé, de l'Auberge des migrants. «La tension monte à mesure où leurs campements sont systématiquement détruits et leurs duvets confisqués ou gazés.»
Luttes pour le contrôle de territoires
Depuis le démantèlement de la «jungle» en octobre dernier, les autorités cherchent à tout prix à éviter la reconstitution de campements sauvages à Calais. Mais les associations dénoncent un harcèlement policier et pointent régulièrement les conditions de vie des migrants. Le 14 juin, le défenseur des droits, Jacques Toubon, a dénoncé des atteintes aux droits «d'une exceptionnelle et inédite gravité». Le 31 juillet dernier, le Conseil d'Etat a confirmé l'ordonnance du tribunal administratif de Lille qui a enjoint à l'Etat et à la ville de Calais d'installer des infrastructures d'aide aux migrants. Ainsi, deux camions citerne ainsi qu'une vingtaine de toilettes ont été installées en périphérie de la ville.
«On assiste à des batailles territoriales pour le contrôle de zones stratégiques pour monter dans les camions.»
Fabrice Ledoux, délégué régional Alliance pour les CRS
Pour les associations d'aide aux migrants, les affrontements étaient moins récurrents lorsque ceux-ci vivaient dans la «jungle». Un constat partagé par les syndicats de policiers. «Dans la jungle, les communautés étaient fixées de manière relativement stable», explique Fabrice Ledoux, délégué régional Alliance pour les CRS. «La situation est plus anarchique aujourd'hui. Il suffit qu'une ethnie décide de s'installer à côté d'une autre pour que cela provoque des problèmes. On assiste à des batailles territoriales pour le contrôle de zones stratégiques pour monter dans les camions.»
Huit mois après le démantèlement de la jungle, entre 400 et 700 migrants errent dans le Calaisis. Le gouvernement a annoncé l'ouverture de deux nouveaux centres pour migrants dans les Hauts-de-France, afin de faire baisser la pression à Calais. Les deux centres dont situés à Troisvaux (Pas-de-Calais) et Bailleul (Nord). Plus de 160 migrants sont déjà pris en charge dans ce dispositif destiné à évaluer rapidement leur situation afin de les orienter vers une demande d'asile en France, ou vers l'Etat européen où ils ont déjà effectué une demande.
Mais l'annonce de l'ouverture de ces centres a été accueillie avec méfiance par les migrants, explique Bruno Noël: «Beaucoup estiment que le passage dans ces centres ne fera que les retarder dans leur objectif, qui reste l'Angleterre.»

Qui sont les Rohingyas, peuple le plus persécuté au monde selon l'ONU (11.05.2015)
VIDÉO - Des dizaines de milliers de musulmans rohingyas ont fui la Birmanie vers le Bangladesh en raison de violences. Cette minorité musulmane est victime du nationalisme bouddhiste depuis de nombreuses années.
Leurs tentatives de traversées dangereuses en 2015 avaient sonné comme un tragique rappel des centaines de morts en Méditerranée. En 2016, un épisode de violences avait poussé l'ONU à mettre en garde contre le «nettoyage ethnique» les visant. Cette fois, c'est un nouvel épisode de violence, qui pourrait être l'un des pires dans l'histoire de ce conflit, qui a jeté des milliers de Rohingyas sur les routes birmanes en direction du Bangladesh. Là-bas, les membres de cette communauté musulmane victimes de discriminations entendent trouver refuge aux côtés d'autres Rohingyas venus s'installer dans le sud du pays dans les années 1990.
• Une minorité musulmane dans un pays bouddhiste
Les Rohingyas se considèrent comme descendants de commerçants arabes, turcs, bengalis ou mongols. Ils font remonter leur présence en Birmanie au XVe siècle. Le gouvernement birman estime pourtant qu'ils seraient arrivés au moment de la colonisation britannique et les considère comme des immigrants illégaux bangladais. En 1982, une loi leur a retiré la citoyenneté birmane. Après plus de 30 ans d'exactions, ils ne sont plus que 800.000 dans un pays de plus de 51 millions d'habitants à majorité bouddhiste. Selon l'ONU, ils forment la minorité la plus persécutée au monde.
• Le nettoyage ethnique de 2012
En juin 2012, un Rohingya est accusé du viol d'une Birmane. Ce sera le point de départ d'une campagne de nettoyage ethnique dans l'Ankaran, état du nord-est birman où ils vivent. Le régime birman ainsi que plusieurs moines bouddhistes sont accusés d'avoir participé ou favorisé un «crime contre l'humanité», selon les termes de Human Right Watch (HRW). L'organisation non gouvernementale estime que les autorités ont pris part à la destruction de mosquées, lancé des vagues d'arrestations accompagnées de violences et bloqué l'accès des organismes d'aide humanitaire aux musulmans déplacés. Le 23 octobre, au moins 70 Rohingyas ont été massacrés en une journée dans le village de Yan Thei, situé dans la commune de Mrauk-U.
• Un peuple chassé du nord-est de la Birmanie
Aujourd'hui, les discriminations se poursuivent. Les Rohingyas ne peuvent pas travailler, se marier ou étudier. Ils sont régulièrement expropriés, extorqués, privés de soins... Dans les villages rasés par les émeutes de 2012, leur patrimoine culturel a été détruit. Des centaines de milliers de Rohingyas vivent aujourd'hui dans des camps, les autres sont reclus dans leurs villages contrôlés par des policiers. Près de 140.000 personnes ont été transférées dans des camps de déplacés construits autour de Sittwe, la capitale d'Arakan. Sur 26 km2, les réfugiés s'entassent et vivent dans une extrême pauvreté. Le régime entrave régulièrement le travail des organisations humanitaires.
• L'exode vers les pays frontaliers
Chaque année, des milliers de Rohingyas fuient ces exactions en faisant appel à des passeurs. Aux côtés des bangladais qui fuient la pauvreté de leur pays, ils tentent d'atteindre la Thaïlande voisine. Entre janvier et mars 2015, ils étaient 25.000 à avoir pris la mer, soit près du double par rapport à l'année précédente. Mais une fois sur place, ils se retrouvent être la proie de trafiquants qui les réduisent en esclavage.
En 2016, le problème des discriminations visant cette communauté avait resurgi après des récits de violences subies par des Rohingyas de la part de soldats birmans, notamment des dizaines d'agressions sexuelles. Des actes qui s'apparentaient à un «nettoyage ethnique», avait fustigé le représentant des Nations unies au Bangladesh. Un an plus tard, les violences qui ont poussé plus de 80.000 Rohingyas sur les routes menacent d'entraîner une grave crise humanitaire.
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Les violences en Birmanie ont poussé plus de 80.000 Rohingyas sur les routes (04.09.2017)
EN IMAGES - Selon l'ONU, 87.000 musulmans rohingyas ont fui les violences qui ont éclaté le 25 août pour se réfugier en territoire bangladais. Des milliers d'autres restent coincés à la frontière dans des conditions exécrables en attendant de pouvoir passer.
L'afflux ne diminue pas. Les Rohingyas de Birmanie sont chaque jour plus nombreux à fuir vers le Bangladesh: ils sont désormais près de 87.000 à avoir pris la route de l'exode, après dix jours de violences qui ont éclaté le 25 août. Soit 10 % de l'ensemble de la population rohingya, rappelle Le Monde. Ce décompte a été communiqué par le bureau de coordination de l'ONU au Bangladesh, lundi.
Vendredi 25 août, une trentaine de postes de police ont été attaqués par les rebelles de l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), qui dit vouloir défendre les droits bafoués de la minorité musulmane rohingya. Cet épisode a ouvert une série de violences dans l'État Rakhine (ou État d'Arakan, voir carte ci-dessous), où se concentre la minorité musulmane. L'armée birmane a lancé une vaste opération dans cette région pauvre et reculée, poussant des dizaines de milliers de personnes sur les routes. Bilan en dix jours selon l'armée birmane: 400 morts dont 370 «terroristes» rohingyas, faisant de cet épisode de violence l'un des pires parmi ceux survenus dans l'histoire du conflit. D'après l'ONG Human Rights Watch, des centaines d'habitations ont par ailleurs été incendiées par les forces de l'ordre birmanes.
Le nombre de traversées pourrait encore augmenter, ce qui laisse craindre une importante crise humanitaire. Selon l'ONU, quelque 20.000 personnes restent coincées à la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh, dans l'attente d'être autorisées à la franchir. «Si ça continue, nous allons avoir de gros problèmes. Mais c'est impossible d'arrêter ce flux, ces gens sont partout», s'est ainsi inquiété auprès de l'AFP un garde-frontière bangladais dans la ville frontalière de Cox's Bazar.
À cette zone de passage, les familles qui ont voyagé à pied sur des chemins boueux ont dressé des tentes de fortune, qui s'accumulent. «Il pleut fréquemment depuis la semaine dernière. Nous devons éviter que nos enfants tombent malades», témoigne une mère de cinq enfants interrogée par l'AFP dans un de ces refuges de fortune.

Considérés comme des immigrés en Birmanie
Si elles se sont vivement renforcées ces derniers jours, les violences interethniques sont fréquentes en Birmanie depuis des années. Elles opposent la majorité bouddhiste et la minorité musulmane, concentrée dans l'ouest du pays, sur fond de nationalisme bouddhiste considérant les musulmans comme une menace à la domination bouddhiste du pays. En novembre dernier, l'ONU avait ainsi alerté sur le «nettoyage ethnique» en cours contre cette minorité, après un précédent épisode de violences. La minorité rohingya, entassée dans des camps de fortune, n'a pas accès aux écoles, aux hôpitaux, au marché du travail.
Les autorités birmanes, au premier rang desquelles la cheffe du gouvernement Aung San Suu Kyi, considèrent le million de Rohingyas vivant en Birmanie comme des immigrés en situation illégale du Bangladesh voisin, même s'ils vivent en Birmanie depuis des générations.
De plus en plus de critiques contre le silence des autorités

Ces derniers jours, la tension supplémentaire dans le pays a suscité des réactions. Deux jours après le déclenchement des violences, le pape François a appelé au respect des droits des Rohingyas, visés par une «persécution». Une manifestation de soutien aux Rohingyas a également eu lieu devant l'ambassade birmane à Jakarta, en Indonésie, dimanche.
Ce lundi, la jeune prix Nobel de la paix Malala Yousafzai a pris la tête des protestations internationales en critiquant son homologue Aung San Suu Kyi pour sa gestion du drame des Rohingyas. «Ces dernières années, je n'ai cessé de condamner le traitement honteux dont ils font l'objet. J'attends toujours de ma collègue prix Nobel Aung San Suu Kyi qu'elle en fasse de même», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Voir l'image sur Twitter
My statement on the #Rohingya crisis in Myanmar:


Le même jour, des manifestations pro-Rohingyas se sont déroulées notamment en Indonésie et en Tchétchénie. Les Maldives ont annoncé rompre toute relation commerciale avec la Birmanie jusqu'à ce qu'elle prenne des mesures pour «prévenir les atrocités envers les Rohingyas».
À l'inverse, de nombreuses critiques sont également apparues sur les réseaux sociaux contre les médias internationaux mais aussi les ONG étrangères, accusés d'être pro-Rohingyas.
La chaîne britannique BBC a par ailleurs été censurée dans le pays. Un responsable de la chaîne birmane qui diffusait un bulletin d'informations quotidien de la BBC a précisé lundi que le conflit était dû à l'usage du mot «rohingya» dans les programmes. Le mot même de «Rohingya» est tabou en Birmanie, où on parle de «Bangladais». La BBC a dénoncé «une censure».
Aung San Suu Kyi, qui limite ses apparitions publiques au minimum depuis son arrivée à la tête du gouvernement début 2016 et ne parle quasiment jamais à la presse, a reçu lundi la chef de la diplomatie indonésienne, Retno Marsudi, dépêchée en Birmanie pour tenter de mettre fin aux violences.
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L'armée syrienne près de Deir Ezzor (04.09.2017)
  • Par Le Figaro.fr avec AFP
  • Mis à jour le 04/09/2017 à 18:50
  • Publié le 04/09/2017 à 18:47
L'armée syrienne s'approchait lundi inexorablement de Deir Ezzor pour briser le siège imposé par le groupe Etat islamique (EI) depuis plus de deux ans à l'enclave gouvernementale dans cette ville, chef-lieu de la dernière province de Syrie encore aux mains des jihadistes.
La perte de la ville de Deir Ezzor et de sa province riche en pétrole sonnerait le glas de la présence de l'EI en Syrie, trois ans après sa montée en puissance fulgurante dans ce pays et dans l'Irak voisin. L'organisation extrémiste a déjà perdu plus de la moitié de son bastion de Raqa, plus au nord, attaqué par des forces arabo-kurdes.
Sous une chaleur accablante, les troupes du régime de Bachar al-Assad appuyées par l'aviation russe avancent depuis des semaines en direction de la ville de Deir Ezzor. Selon la télévision syrienne, l'armée se trouvait lundi après-midi à trois kilomètres de la ville et le gouvernement prépare déjà des convois de vivres pour les habitants de cette cité souffrant d'importantes pénuries.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'armée a atteint la périphérie ouest de la base de la brigade 137, encerclée par l'EI. "La ligne de front de Daech (acronyme en arabe de l'EI) dans l'ouest de la province s'est effondrée à plusieurs endroits, permettant à l'armée d'avancer rapidement", a indiqué à l'AFP une source militaire.
"Le siège des troupes gouvernementales sera brisé dans les prochaines heures", a-t-elle ajouté. Selon l'OSDH, les forces du régime se trouvaient sur un autre front à 12 km de l'aéroport et ont rouvert la route Deir Ezzor-Palmyre-Damas, fermée depuis trois ans.

Le Qatar souhaite coopérer plus avec la France (04.09.2017)
  • Par Le Figaro.fr avec AFP
  • Mis à jour le 04/09/2017 à 08:53
  • Publié le 04/09/2017 à 08:36 
Le Qatar a affirmé son "désir d'accroître la coopération économique" avec la France, tout en se disant "satisfait" de la coordination sécuritaire avec Paris, à l'occasion d'une visite du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, selon un communiqué publié à Doha. Depuis le 5 juin, le Qatar fait l'objet de sanctions de la part de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de Bahreïn et de l'Egypte qui cherchent à l'isoler diplomatiquement en raison de son "soutien" présumé à des "groupes et individus terroristes".
M. Le Drian, qui a visité à de nombreuses reprises ces dernières années le Qatar où il a favorisé la vente de 24 avions de combat Rafale, a été reçu hier par son homologue qatari, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani. Rendant compte de l'entretien, le ministère qatari des Affaires étrangères a souligné que cheikh Mohamed et M. Le Drian avaient parlé des relations bilatérales "et des moyens de les dynamiser et de les développer".
Cheikh Mohammed a "réaffirmé le soutien du Qatar à la médiation du Koweït" dans la crise du Golfe, qui est dans une impasse totale, et a "exprimé sa satisfaction concernant la coordination sécuritaire avec les autorités françaises", notamment en matière "d'échange d'informations".

Jean-Michel Blanquer: «L'éducation n'est ni de droite ni de gauche» (04.09.2017)
Par Caroline Beyer et Marie-Estelle Pech  Mis à jour le 04/09/2017 à 12h11 | Publié le 03/09/2017 à 19h18
INTERVIEW - Méthodes de lecture, langues anciennes, pédagogie… En ce jour de rentrée scolaire, le ministre de l'Éducation nationale livre ses projets. «Si c'est être conservateur que de vouloir rehausser le niveau, alors je crois que 95 % des Français sont conservateurs !» assure-t-il.
LE FIGARO. - Quelle est la priorité de votre ministère en cette rentrée scolaire?
Jean-Michel BLANQUER. - Notre but premier, c'est que chaque élève sache bien lire, écrire, compter, respecter autrui à l'école primaire. Il suppose de déployer une série d'outils au service des professeurs, eux-mêmes au service des élèves. Cela passe par la mesure de division des classes de CP par deux en REP+ (éducation prioritaire renforcée). Nous attendons beaucoup de cette mesure. Elle s'accompagne de mesures pédagogiques qui ne valent pas uniquement pour l'éducation prioritaire, mais pour l'ensemble du système. Pour avancer, nous avons aussi besoin de savoir où l'on en est. C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité mettre en place des évaluations en CP et en 6e, de façon à avoir un point de repère pour chaque enfant de France. C'est quelque chose de naturel et de très positif, y compris dans la relation avec les parents d'élèves, qui doit être prioritaire. Ces évaluations seront bien entendu restituées aux familles. La «mallette des parents», que j'avais mise en place en tant que recteur de Créteil, va être généralisée. L'idée est de mieux expliquer les enjeux de l'année scolaire aux parents.
Vous vous êtes récemment exprimé sur les méthodes de lecture. Votre plébiscite de la méthode syllabique a suscité des controverses dans le monde syndical. Que reprochez-vous aux méthodes actuelles?
Aujourd'hui, la méthode de lecture globale pure n'est plus appliquée dans les écoles. Je n'ai d'ailleurs jamais prétendu le contraire. Mais il reste des traces de pratique qui sont contre-productives. Ce que je souhaite, en tant que ministre, c'est mettre à disposition des enseignants les méthodes les plus efficaces en matière de lecture et d'écriture, tout au long de l'école élémentaire, et notamment au CP et CE1. Pour cela, il est de mon devoir de faire savoir à l'ensemble du système éducatif ce qui existe, l'état de la recherche et ce qui peut nous permettre de progresser. La formation initiale et continue des enseignants prendra pleinement en compte ces éléments. Il s'agit du premier vecteur de réussite dans le futur.
Il faut une clarté de l'institution. Il faut lever l'ambiguïté sur ce que l'on appelle les «méthodes mixtes». Si méthode mixte signifie décodage et sens, c'est en effet ce qu'il faut. En revanche, si méthode mixte signifie mélange des méthodes globale et syllabique, c'est absurde. Mélanger du vin et du vinaigre ne fait jamais un bon vin. Je ne me situe pas par rapport à toutes les querelles passées qui ont été stériles, mais par rapport à l'état de la recherche et de ce que j'ai vu sur le terrain. Dans certains cours préparatoires, j'observe que l'usage d'un manuel n'est pas systématique aujourd'hui. Or, il en faut. Devrais-je faire comme si j'ignorais cette réalité?
Lorsque vous évoquez la recherche, vous vous référez régulièrement aux neurosciences. Comment vous êtes-vous intéressé à cette discipline? En quoi nourrit-elle votre réflexion pédagogique?
«Les neurosciences ont révélé l'importance de la plasticité du cerveau pendant les premières années. Ce qui n'a pas été ancré dès le plus jeune âge est très difficile à rattraper ensuite»
J'y suis arrivé en tirant un fil. En observant des problèmes sur le terrain, j'ai cherché à mieux comprendre ce qui expliquait certaines difficultés. Les sciences cognitives me sont apparues comme celles qui objectivent le mieux les choses. Les livres de Jean-Pierre Changeux ont été une porte d'entrée vers un nouveau monde qui reste, un peu comme les fonds marins, largement à découvrir. Stanislas Dehaene, par exemple, professeur au Collège de France, décrit avec beaucoup de précision les sept principes qui permettent d'entrer dans la lecture: l'enseignement explicite du code alphabétique, une progression rationnelle, un apprentissage actif associant lecture et écriture, un transfert de l'explicite vers l'implicite, un choix rationnel des exemples et des exercices, un engagement actif combinant attention et plaisir, une adaptation au niveau de l'enfant. Les neurosciences ont par ailleurs révélé l'importance de la plasticité du cerveau pendant les premières années. Ce qui n'a pas été ancré dès le plus jeune âge est très difficile à rattraper ensuite. C'est sur la base de ces constats que l'on a réhabilité les enjeux de mémorisation. Opposer la mémoire et le sens comme on a pu le faire dans le passé n'a pas lieu d'être. On a besoin des deux.
Vous avez effectivement déclaré «ce que l'on a appelé le pédagogisme doit relever du monde d'hier». Que reste-t-il aujourd'hui de ce pédagogisme?
Je ne veux pas faire un abus de ce mot. C'est pourquoi je ne dis pas «pédagogisme» mais «ce qu'on a appelé le pédagogisme». La pédagogie est essentielle. Elle est au cœur de toute démarche éducative. La France a longtemps été en pointe, de façon scientifique, sur ces questions. Puis certains courants ont voulu monopoliser ce très beau mot avec une démarche parfois discutable. Deux idées ont fait des dégâts: celle consistant à importer dans les premiers apprentissages des concepts pertinents pour l'enseignement supérieur. Ils apparaissent comme un jargon en grammaire par exemple. Alors qu'un grand principe de pédagogie est d'aller du plus simple au plus complexe. Une autre dérive a été de considérer que l'élève peut construire son savoir. Alors que l'on a d'abord besoin de transmettre des bases. On comprend la bonne volonté qu'il y a eue derrière les deux démarches mais elles ont été des erreurs que nous payons encore aujourd'hui. On doit passer maintenant à autre chose, sortir de la querelle «pédagogistes-républicains», arrêter les bêtises et aller de l'avant à la lumière des différentes sciences et expériences, comme le font très bien d'autres pays.
Vous refusez l'étiquette d'homme de droite ou de conservateur dont certains syndicats vous affublent. Pourquoi?
L'éducation n'est ni de droite ni de gauche. L'éternelle querelle politique et syndicale sur les sujets éducatifs ne doit pas être une fatalité. Fort heureusement, nombre de mes interlocuteurs ne sont pas binaires. J'ai des opinions, des convictions souvent issues d'observations et de travail. Je les affirme avec fermeté. On peut les considérer comme venant de la droite ou de la gauche. Certains me qualifient parfois de conservateur en caricaturant mon propos. Si c'est être conservateur que de vouloir rehausser le niveau, si c'est être conservateur que de promouvoir la culture générale, si c'est être conservateur que de proposer des évaluations constructives aux élèves et aux enseignants, alors je crois que 95 % des Français sont conservateurs! Soyons sérieux. Je pense défendre un progressisme véritable lorsque je veux lutter à la racine contre les inégalités par l'éducation, la qualité pédagogique, la différenciation. Je crois aussi que le progrès surgit d'un optimisme allié à l'amour de notre pays.
Conformément au projet d'Emmanuel Macron, vous souhaitez donner davantage d'autonomie aux établissements scolaires. Vous considérez-vous comme un libéral?
Il s'agit d'un mot piège et d'une case totalement polémique dans laquelle je ne m'enfermerai pas. Je ne me reconnais pas dans l'interprétation négative qui a cours en France autour de ce mot. Je suis un lecteur de Tocqueville qui est selon moi un immense auteur. Je ne suis pas du tout pour le «laisser faire laisser aller». Je suis très attaché à la République, à la portée de sa devise. Et j'aime la France de toutes mes forces.
Vous avez distribué Les Fables de La Fontaine à 150.000 élèves de CM2 avant les vacances d'été. Certains y voient une mesure gadget.
Je n'ai aucun goût pour les gadgets. En matière d'éducation, il faut des signes et il faut des amorces. J'ai vivement souhaité distribuer ce livre aux élèves de CM2 pour montrer l'importance de la lecture. Mais j'ai parfois noté quelques sourires ironiques. Ceux qui se croient modernes en ironisant sur La Fontaine sont de faux modernes. La Fontaine est éternel, il nous parle de la vie tout simplement. Les enfants adorent. Ils sont attirés par ce vocabulaire recherché. Les grandes œuvres littéraires de la France font partie de son éternelle modernité. Je veux développer le goût de lecture. Avec la ministre de la Culture, nous avons de grandes ambitions pour la lecture. Cela devrait aussi être un sujet d'unité nationale.
Vous vous êtes lancé dans une véritable ode au latin, lors de la conférence de presse de rentrée…
«Décrire les langues anciennes comme désuètes et élitistes est une contre-vérité et une insulte pour tous ceux qui veulent partager l'amour de la langue avec tous les élèves»
Si je défends les langues anciennes, c'est en raison d'une conviction profonde. Lorsque j'étais recteur de Créteil, je développais le latin avec la complicité des professeurs de lettres classiques, notamment dans les établissements difficiles. J'ai pu constater qu'il était un vecteur de lutte contre les inégalités. Décrire les langues anciennes comme désuètes et élitistes est une contre-vérité et une insulte pour tous ceux qui veulent partager l'amour de la langue avec tous les élèves quelles que soient leurs origines sociales. C'est moderne parce que la langue, c'est la vie. C'est ce qui nous permet d'échanger. Notre langue française ne vient pas de nulle part. L'affaissement du langage dans notre société contemporaine peut participer à une forme de désarroi de notre société. Or, le ministère de l'Éducation, c'est d'abord le ministère de la langue. C'est un enjeu de civilisation et de lutte contre les inégalités. Le latin et le grec ne sont pas l'alpha et l'oméga pour y parvenir, mais ils y participent. Les professeurs de lettres classiques se sont sentis très attaqués avec la réforme du collège, qu'ils sont aujourd'hui dans un très grand dynamisme pédagogique. J'ai confié au linguiste et inspecteur général honoraire Pascal Charvet la mission de réfléchir à un renouveau des langues anciennes.
Un ex-principal de collège de Marseille vient de publier un livre témoignage qui confirme la montée de l'islamisme depuis les années 2000 à l'école. Après les attentats, Najat Vallaud-Belkacem avait lancé en 2015 des états généraux autour de la laïcité. Irez-vous plus loin pour restaurer l'autorité?
La République doit être solide et volontariste. Elle repose sur des principes simples que sont la liberté, l'égalité, la fraternité et laïcité. Les règles existent. Elles sont bonnes. La loi de 2004 en est une fondamentale. Ce livre montre simplement que l'école n'est plus en situation de les faire pleinement respecter. Il me revient en tant que ministre de venir en soutien des chefs d'établissement, qui doivent eux-mêmes soutenir les professeurs devant ces réalités. Je ne vais pas m'exprimer sur la base d'un livre. J'ai demandé un bilan national sur le sujet. Mais il y aura des évolutions. J'ai déjà dit aux chefs d'établissement que l'on regardera les problèmes en face. Chaque cas doit être traité avec le soutien de l'institution.

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Jacques Julliard : avec l'islamisme, les intellectuels risquent à nouveau l'aveuglement (04.09.2017)
Mis à jour le 04/09/2017 à 12h06 | Publié le 03/09/2017 à 20h10

CHRONIQUE - L'effort entrepris par le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, mérite d'être salué, argumente l'historien et essayiste. Par ailleurs, l'auteur dépeint les aveuglements successifs des intellectuels occidentaux depuis l'après-guerre.
LES DEUX ÉCOLES
Il n'y a pas que les Français pour être rebelles à toute idée de réforme, comme vient de l'affirmer un Emmanuel Macron au bord de l'exaspération. Leur École aussi, malgré les projets qui se succèdent depuis cinquante ans à la cadence des rames de métro vers 18 heures. Pourquoi? Parce qu'il existe, au chapitre de cette École, deux projets concurrents qui se sont révélés, à l'usage, incompatibles. Le premier est d'en faire un instrument de diffusion du savoir et de la culture. On a cru longtemps qu'il ne saurait y en avoir d'autre. Erreur! Depuis un bon demi-siècle existe en effet un autre projet qui consiste à faire de l'École un instrument de réduction des inégalités sociales. Appelons le premier «le projet Jules Ferry» ; c'est celui de la IIIe République. Et appelons le second «le projet Bourdieu-Meirieu» ; c'est le projet de la sociologie critique et des pédagogistes professionnels.
Le premier, véritable fondement de l'idéologie républicaine, vise à l'excellence: il s'agit de permettre à chacun d'aller le plus loin possible dans l'acquisition des connaissances et des diplômes correspondants ; mais aussi de faire de l'École le creuset de l'excellence française en matière scientifique et technique dans le concert des nations. C'est un projet orienté vers le progrès des individus et de la nation tout entière.
Le second, de facture à la fois politique et scientiste, vise à empêcher les inégalités sociales de se refléter dans les résultats scolaires, quitte à faire bon marché des inégalités naturelles. Projet typiquement rousseauiste, qui partant du Discours sur l'origine de l'inégalité, aboutit dans Émile ou de l'éducation à la dénégation de tout savoir inculqué de l'extérieur.
Il ne faut donc pas enseigner les enfants. Il faut seulement les aider à s'enseigner eux-mêmes. Cela revient à obliger chacun à refaire pour son compte le parcours historique de l'humanité et à nier le caractère cumulatif des connaissances acquises.
Il ne faut donc pas enseigner les enfants. Il faut seulement les aider à s'enseigner eux-mêmes. Cela revient à obliger chacun à refaire pour son compte le parcours historique de l'humanité et à nier le caractère cumulatif des connaissances acquises. Vaste programme! Il faut en outre éliminer la transmission extrascolaire, notamment familiale, de nature à creuser les inégalités. On exclura donc les matières et les méthodes susceptibles de favoriser les «héritiers», notamment tout ce qui relève de la culture générale. Ce qui, soit dit en passant, destine celle-ci à rester le monopole des classes sociales dominantes… C'est bien simple: chaque fois que le sociopédagogue entend le mot «culture», il sort sa machine à raboter. Cette culture générale a été éliminée des épreuves de Sciences Po ; plus largement et plus récemment, la sémillante Najat Vallaud-Belkacem a rayé d'un trait de plume les langues anciennes, les classes bilangues, les parcours européens. Trop discriminatoires! Une chance pour les malades du cœur que la cardiologie n'ait pas été jugée elle aussi discriminatoire. Mon Dieu, quelle idée condescendante, obscurantiste ces gens-là se font-ils des classes populaires!
Car depuis 1981, jusqu'au mois de mai dernier, c'est le modèle Bourdieu-Meirieu qui l'a emporté au sommet de l'État, et notamment dans le camp retranché de la Rue de Grenelle, où les ministres passent mais où les docteurs du crétinisme égalitaire sont inamovibles.
On va dire que j'exagère. Je suis malheureusement en dessous de la réalité. Je n'en veux pour preuve que cette histoire bien française du baccalauréat, qui ne serait que comique si elle n'avait pas, on s'en aperçoit enfin, des conséquences dramatiques.
Au départ, la volonté délibérée de donner le baccalauréat à quiconque s'y présente. Luc Ferry prétend même que pour s'y faire coller, il faut en faire la demande écrite… Or le baccalauréat, on l'oublie trop, est le premier diplôme de l'enseignement supérieur. Sa fonction de sélection minimale - à tout le moins d'orientation - ayant disparu, il en est résulté un gigantesque embouteillage à l'entrée des universités. Dans certaines options, on en est à éconduire des mentions «très bien» au bac! Conséquence: on a recours, sous prétexte de ne pas sélectionner, au tirage au sort! On a honte pour l'Université. Mais cette bouffonnerie a au moins le mérite de démontrer que le refus de toute sélection par le savoir a pour conséquence inéluctable la négation du savoir lui-même. Et le triomphe de l'obscurantisme! Connaissez-vous d'autre lieu, en France ou dans le monde, des États-Unis à la Corée du Nord, où l'on sélectionne les aptitudes et les compétences par tirage au sort?
Si encore les résultats en matière d'égalité compensaient l'abandon par l'École de son ambition scientifique! Ce n'est pas le cas: non seulement la France est un pays en voie de déculturation lente, comme en témoignent les résultats cumulés des enquêtes Pisa et du classement de Shanghaï des établissements d'enseignement supérieur, mais elle demeure l'une des nations d'Europe où les inégalités constatées à l'école sont les plus profondes. C'est un échec cuisant que seule la complicité des rubriques spécialisées de la presse bien-pensante parvient à dissimuler en partie au grand public.
La vérité est toute simple : l'école n'est pas faite pour réduire les inégalités.
La vérité est toute simple: l'école n'est pas faite pour réduire les inégalités. Naturellement, l'enseignement qu'elle prodigue doit être donné dans des conditions aussi égalitaires que possible. Mais si l'on veut changer la nature matérielle, économique de la société, c'est à la formation des revenus primaires qu'il faut s'attaquer ; c'est-à-dire à l'échelle des salaires et des revenus. Vous voulez réduire les inégalités? Réduisez les écarts de salaire!
Ce n'est pas en dévoyant l'école de sa mission éducative que l'on fera la Révolution! Ni même la Réforme sociale! Car c'est bien d'un véritable dévoiement qu'il s'est agi. Les premières déclarations et les premières décisions du nouveau ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ont signifié clairement que la ligne Bourdieu-Meirieu était abandonnée au profit de la ligne Jules Ferry. Je m'en réjouis. Il était temps. De toutes les tâches, sans exception, qui incombent au nouveau pouvoir, la plus urgente et la plus décisive pour l'avenir est la reconstitution de l'École républicaine et un développement sans précédent de la recherche scientifique et technique. Les pays asiatiques l'ont bien compris, qui, à l'exemple de la Corée du Sud, dépensent sans compter pour l'école et la recherche. Pour la France, c'est même la seule variable à la disposition du nouveau président pour replacer la France dans le peloton de tête des nations modernes.
À cet égard, les réformes que vient d'annoncer Jean-Michel Blanquer sont, pour la plupart, les bienvenues, à commencer par la liquidation de l'œuvre néfaste du gouvernement précédent au chapitre des collèges. Le rétablissement des classes bilangues instituées jadis par Jack Lang, ainsi que de l'enseignement des langues anciennes et des parcours européens, c'était bien là le minimum. La réduction à douze du nombre des élèves en classe de CP et de CE1 dans les réseaux d'éducation prioritaire, la réinstallation d'études surveillées pour les devoirs du soir sont des mesures qui vont dans le sens de la démocratisation.
L'annonce du retour à la méthode syllabique, en lieu et place des méthodes globales, voire semi-globales, a fait sortir de leur réserve les Diafoirus de la pédagogie, qui, pour la quasi-totalité d'entre eux, n'enseignent pas ou même n'ont jamais enseigné. Ces méthodes n'ont plus cours, clament-ils à tous les horizons. Alors de quoi se plaignent-ils exactement?
Le ministre botte en touche en se débarrassant sur les municipalités du mistigri des rythmes scolaires. Ce n'est pas courageux.
Je ne vois qu'une réserve, mais elle est importante. Le ministre botte en touche en se débarrassant sur les municipalités du mistigri des rythmes scolaires. Ce n'est pas courageux. La durée de l'enseignement doit rester de la responsabilité du pouvoir central. Il ne faut pas laisser se réinstaller en catimini la semaine Darcos de quatre jours, une rareté dans le monde, et un désastre pédagogique, mais au contraire rétablir une demi-journée supplémentaire, consacrée, s'il vous plaît, au français et au calcul plutôt qu'au tir à l'arc et à la danse rythmique.
Savez-vous pourquoi, en dépit de leurs vibrantes déclarations, les présidents de la République successifs depuis Georges Pompidou se sont désintéressés de l'École? Parce que c'est un domaine où les résultats sont lents à se faire sentir et, par conséquent, d'un rendement électoral faible. Si Emmanuel Macron avait le courage de s'attaquer à cet immense chantier, mieux encore, de le poursuivre jusqu'à la fin de son quinquennat, je serais, au nom d'une certaine idée de la République et de l'enseignement, disposé à lui pardonner toutes les bêtises qu'il pourrait commettre ailleurs.
LA TROISIÈME GLACIATION
J'ai connu , au cours de mon existence, trois glaciations intellectuelles successives, qu'il est bon de rappeler au moment où l'islamisme frappe à coups redoublés, non seulement sur les corps, mais aussi sur les esprits.
La première fut la glaciation stalinienne. Elle marque notre après-guerre. Dans l'intelligentsia, les mots étaient encore gelés, les paroles surveillées, les opinions contrôlées, les échanges interdits. Quiconque mettait en doute l'excellence du régime dirigé par le camarade Staline ne pouvait être qu'un agent de l'impérialisme américain. La nature proprement meurtrière de la dictature soviétique était pourtant aveuglante, même pour les moins avertis ; mais partagés entre la force de l'évidence et la pression du politiquement correct, beaucoup d'intellectuels multipliaient les contorsions qui ont conduit nombre d'entre eux à la dépression nerveuse, voire à la tentation du suicide.
La deuxième glaciation fut maoïste. Elle ne disposait pas de cet énorme arsenal que constituait un parti communiste puissant, respecté, voire hégémonique dans certaines disciplines. Ses dévots avaient beau répéter - déjà! - que le maoïsme «n'avait rien à voir» avec le stalinisme, le ver était dans les esprits. Pour écarter le doute, ils répliquaient par un surcroît de ferveur et d'obséquiosité envers le nouveau dieu vivant. Ce furent les Chinois eux-mêmes qui les détrompèrent, comme les Russes l'avaient fait précédemment pour Staline.
La troisième glaciation, nous la vivons de nos jours, c'est la glaciation islamiste. Le «rien à voir avec», qui est à la dévotion gauchiste ce que le «en même temps» est à l'univers mental du macronisme, s'est affirmé comme jamais. C'est la pensée schizophrénique appliquée à la politique. On a vu ressurgir chez certains intellectuels le même type d'argumentation qui avait cours dans les précédentes glaciations: la théorie de l'encerclement par l'impérialisme, l'érection de l'islam en «religion des pauvres», le ressentiment érigé en moteur de l'histoire, etc.
De ce rapprochement, je veux tirer quelques conclusions.
L'intellectuel «engagé» n'est rien d'autre qu'un militant dépravé, tenté de se faire pardonner, par un fidéisme sans limites, sa mauvaise conscience de n'être ni un pauvre ni un élu de l'histoire.
L'intellectuel, qui est normalement un professionnel du doute, devient dès qu'il chasse en bande le plus crédule et le plus servile des hommes. Ce n'est pas pour rien que l'on a vu, pour dénoncer la prétendue islamophobie, des intellectuels se regrouper pour lyncher un de leurs semblables. Pierre-André Taguieff, Sylvain Gouguenheim, Olivier Grenouilleau, Marcel Gauchet, Michel Houellebecq, Alain de Benoist, Kamel Daoud, Alain Finkielkraut ont été parmi tant d'autres quelques-unes des victimes de ces lynchages collectifs qui ne déshonorent que leurs auteurs. L'intellectuel a le devoir déontologique de rester un homme seul ; on ne devrait avoir le droit d'employer ce mot qu'au singulier.
L'intellectuel est le plus religieux des hommes. Quand un individu perd la foi, il s'installe dans l'agnosticisme. Un intellectuel qui perd la foi en recherche immédiatement une autre. Ce n'est pas pour rien qu'autour de Staline, puis de Mao, aujourd'hui de l'islamisme, se développe chez beaucoup un culte de nature religieuse, qui leur tient lieu de transcendance.
J'examinerai dans un prochain article, ce qui, dans l'islamisme et dans la mentalité de ses thuriféraires, s'apparente au totalitarisme nazi et communiste et ce qui les en distingue.
L'AIR DU TEMPS
Quand un journaliste, qui se présente comme un polémiste, se fait embaucher pour faire la pub de l'Élysée, il déconsidère d'un coup le journalisme, la polémique, et l'Élysée.
Jacques Julliard est éditorialiste de l'hebdomadaire Marianne.

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La démonstration de force de la Russie aux portes de l'Europe (02.09.2017)
Redaction JDD il y a 2 jours
Le ministre russe de la Défense supervisera en septembre une démonstration de force militaire, aux portes de l'Europe.
© Reuters Le ministre russe de la Défense supervisera en septembre une démonstration de force militaire, aux portes de l'Europe.
Il sera le chef d'orchestre de la démonstration de force russe aux portes de l'Europe du 14 au 20 septembre. Sergueï Choïgou, ministre de la Défense, supervisera l'action des 100.000 militaires déployés sur le terrain, parfois aux frontières mêmes de la Pologne ou des pays baltes. Loyal jusqu'au bout des ongles, ce très proche de Vladimir Poutine a été nommé à la tête de l'armée russe en 2012. Il a mis en œuvre les interventions militaires en Syrie après avoir été le cerveau de l'annexion de la Crimée en 2014. Fidèle d'entre les fidèles, il a un parcours très différent de celui de Poutine. Ce diplômé de l'institut polytechnique de Krasnoïarsk n'a pas fait ses classes au KGB.
Le ministre russe de la Défense joue les spin doctors de Poutine
Marié à une femme d'affaires, père de deux filles, il débute en tant que fonctionnaire du Parti communiste. Directeur d'usines en Sibérie la trentaine à peine passée, une promotion lui permet d'atteindre les cercles liés au Kremlin. Proche de Boris Eltsine, il devient directeur du parti Unité, qui portera Vladimir Poutine au pouvoir. Lorsqu'en 1999, ce dernier accède à la fonction suprême, Choïgou reste à ses côtés. Il est son meilleur conseiller de com. Poutine, torse nu sur un cheval? L'idée vient de lui. Poutine dans un sous-marin à l'occasion d'une virée sous la mer Noire? Signé Choïgou également. À la tête du ministère des Situations d'urgence, pendant douze ans - un record -, puis de la Défense, Choïgou joue les spin doctors pour le président. Il est omniprésent, loin des clans et entièrement dévoué à Poutine, et il se murmure même qu'il deviendrait son successeur tout désigné.
Alexandra Saviana - @alex_svn

JO 2024 : Paris échappera-t-elle à la malédiction du gouffre financier ? (04.09.2017)
Mis à jour le 04/09/2017 à 18h36 | Publié le 04/09/2017 à 16h53

INFOGRAPHIE - Cocorico, le Comité international olympique, qui se réunit à Lima le 13 septembre, devrait attribuer l'organisation des Jeux d'été 2024 à Paris. Mais depuis les JO de Montréal en 1976, les villes organisatrices n'ont cessé d'accumuler des dépassements de coûts ruineux. La France pourrait-elle faire exception ?
C'est plié, répète-t-on à l'envi depuis que Los Angeles a accepté début août d'attendre 2028, laissant Paris seule en lice pour les olympiades de 2024. La réunion du Comité international olympique (CIO) la semaine prochaine au Pérou se présente comme une simple formalité. Paris qualifiée! Paris primée! Paris exaucée! mais Paris ruinée?
Les Jeux d'été, et même d'hiver, sont devenus des gouffres financiers. Ceux de Londres, 2012, ont pulvérisé les records, atteignant 15 milliards de dollars, deux fois et demie plus que ce que Paris a budgété pour les siens. De moins en moins de villes s'estiment en mesure de financer un événement qui devrait être suivi par 3,7 milliards de téléspectateurs du 2 au 18 août 2024 - un terrien sur deux - selon le comité d'organisation de la candidature de Paris. Hambourg, Budapest, Rome et Boston avaient songé à entrer dans la compétition. Elles ont préféré jeter l'éponge.
Pire que cette inflation des coûts, les villes organisatrices s'avèrent incapables de maîtriser leurs projets. Entre le budget prévisionnel présenté au CIO pour se qualifier et la facture finale sept ans plus tard à la clôture des Jeux, la douloureuse a fait la culbute. Pratiquement deux fois et demie le budget initial en moyenne au vu des olympiades passées. Paris sera-t-elle l'exception qui confirme la règle?
La malédiction financière des Jeux
La devise olympique, «plus vite, plus haut, plus fort», invite au dépassement de soi. Pierre de Coubertin, le fondateur des Jeux modernes, l'avait énoncée en latin (citius, altius, fortius) créant en 1894, à la Sorbonne, le CIO. Pourtant, dès 1911, quelques olympiades plus tard - la première s'était tenue à Athènes (1896) et la seconde à Paris (1900) -, le baron de Coubertin s'était inquiété «des dépenses exagérées des plus récentes olympiades». Le dépassement des athlètes était déjà devenu celui des budgets.
La maîtrise des coûts est une préoccupation ancienne. Nul ne l'aura mieux exprimée que Jean Drapeau, le maire de Montréal, trois ans avant que sa ville accueille les JO de 1976: «L'olympiade de Montréal ne peut avoir de déficit, pas plus qu'un homme ne pourrait avoir un bébé», s'était-il engagé. Ce trait d'humour québécois est resté dans les annales: une fois la fête terminée, les JO de 1976 ont accusé un dépassement de 720 % de leur budget! Les contribuables du Québec ont mis trente ans pour éponger, avec impôt spécial sur le tabac dans la Belle Province et taxes locales additionnelles à Montréal.
De cette catastrophe financière datent la réticence des populations et la circonspection des mairies. Ainsi Hambourg a-t-elle organisé un référendum en 2015, par lequel ses habitants ont voté à une majorité de 51,7 % leur refus de concourir pour les JO de 2024. Le CIO lui-même s'est ému de ces dérapages au point de créer, à l'occasion des Jeux de Sydney 2000, une plateforme d'assistance managériale Olympic Games Knowledge Management, censée aider les villes à mener leurs projets.
Mais rien n'y fait. Depuis les JO de Montréal, «le dépassement des budgets des Jeux d'été a été de 176 % en moyenne», selon une recherche conjointe de l'université d'Oxford et de la Said Business School réalisée à l'été 2016, au moment des Jeux de Rio de Janeiro. L'étude repose sur des critères indiscutables. Les chiffres sont établis dans une même monnaie, «le dollar 2015», ce qui est indispensable pour comparer des événements s'étalant sur plus de quarante ans. Les économistes britanniques retiennent deux sortes de dépenses, les coûts de fonctionnement et les investissements d'infrastructures directes (essentiellement sportives). Sont exclus les équipements indirects (de transports notamment) susceptibles d'être construits à l'occasion des JO. Selon cette typologie, qui est celle du cahier des charges imposé par le CIO aux villes candidates, le budget de Paris 2024 ressort à 6,6 milliards d'euros, les dépenses d'exploitation et d'investissement venant à égalité.
Historiquement, les JO 2012 à Londres ont été les plus coûteux, 15 milliards de «dollars 2015». Et après Montréal 1976, Barcelone 1992 affiche les dépassements les plus élevés (+ 266%). En revanche, l'étude d'Oxford ne retient pas le chiffre souvent cité de 40 milliards de dollars pour les JO de Pékin en 2008, une enveloppe fantaisiste qui incorpore les infrastructures indirectes.
Des dépassements bien expliqués
Gabegie, course au gigantisme, impéritie des organisateurs, comme à Athènes 2004 où le dérapage a contribué à alimenter la crise financière générale de la Grèce qui a éclaté cinq ans plus tard? La malédiction que Pierre de Coubertin pressentait il y a plus d'un siècle n'a en tout cas rien de mystérieux.
Elle tient tout d'abord à la procédure de sélection du CIO consistant à mettre en compétition plusieurs villes, ce qui s'apparente à des enchères. «La théorie économique démontre que chaque fois qu'une enchère porte sur un objet - le fait d'organiser les Jeux - dont la valeur économique est incertaine mais qui est en fin de compte la même pour tous les candidats, le vainqueur de l'enchère en est celui qui avait le plus surestimé la valeur de l'objet», analyse le professeur Wladimir Andreff, économiste du sport réputé qui n'a cessé de mettre en garde au sein du CDES, le Centre de droit et d'économie du sport: «Paris doit-elle candidater à n'importe prix?», avertissait-il l'an dernier.
Londres est le meilleur exemple de «la malédiction du vainqueur de l'enchère». En juillet 2005, Tony Blair, premier ministre britannique, s'était rendu en personne à la réunion du CIO de Singapour et il avait raflé la mise (devant la France). Mais son projet, certes séduisant, s'est vite révélé sous-financé.
A contrario, après la déroute financière de Montréal, «en 1977, aucune ville du monde n'était plus intéressée à organiser les Jeux de 1984, et il a fallu que le CIO soit convaincant pour que Los Angeles soit candidate (unique) à organiser les JO de 1984», explique Wladimir Andreff. C'est ainsi que les JO de Los Angeles auront été les seuls en un demi-siècle à équilibrer leurs comptes et à ne connaître aucun dépassement. Malheureusement cette doctrine, «les Jeux paieront les Jeux», ne s'est appliquée qu'une fois.
Il y a des raisons plus techniques à l'envolée des coûts. «La date d'ouverture des Jeux ne peut être modifiée. Quand des problèmes surviennent, on ne peut arbitrer entre le calendrier et les coûts comme c'est le cas pour les autres mégaprojets. La seule chose que les dirigeants peuvent faire est de mettre plus d'argent, de signer encore des chèques en blanc», soulignent les experts d'Oxford University. D'où les dépassements extravagants de 156 % pour les JO, quand les autres mégaprojets tout aussi lourds et longs connaissent en moyenne des dérapages de 20 % pour la construction de routes, de 45 % pour les voies ferrées et de 90 % pour les barrages.
Les noces réussies du Grand Paris et des JO
Après trois tentatives malheureuses (1992, 2008 et 2012), le quatrième essai devrait donc être le bon. Forte de l'expérience de ses échecs, Paris a surmonté ce que les experts appellent «le syndrome de l'éternel débutant»   conduisant les nouveaux venus à des surenchères inconsidérées.
«Le concept des Jeux olympiques et paralympiques développé minimise les travaux d'infrastructure nécessaires pour les Jeux. Il atténue ainsi les risques liés au financement et à la livraison», insiste le dossier de candidature. Seuls le village olympique hébergeant les 14.850 athlètes, le village des médias capable d'accueillir 25.000 journalistes et le centre aquatique de Saint-Denis devront être créés de toutes pièces, soit 5 % à peine des sites nécessaires.
«La grande force des JO à Paris est qu'ils viennent s'insérer dans le projet du Grand Paris, qui a d'ailleurs été lancé bien avant (2008) la candidature de l'organisation des Jeux de 2024. C'est à la fois un élément de réduction des coûts et en retour les JO constitueront une formidable vitrine pour l'Île-de-France, qui à cette date devrait disposer du métro le plus moderne du monde. Ce sera un facteur très favorable pour l'industrie touristique française à moyen et long terme», se félicite Étienne Guyot, le directeur général de la CCIP (Chambre de commerce et d'industrie de Paris).
De son côté, la transformation de l'agglomération parisienne en «une grande métropole mondiale et européenne du XXIe siècle», impliquant 108 milliards d'euros d'investissement à l'horizon 2030 et la construction de 68 nouvelles gares, a tout à gagner: «Le projet du Grand Paris lui-même bénéficiera des JO. Il y aura un effet d'accélérateur et une pression pour que les lignes et les nouvelles gares soient prêtes en temps voulu», espère Étienne Guyot. Un jeu gagnant-gagnant de bon augure.
Cette fois, c'est différent?
Sur le papier, tout a été conçu pour éviter les mauvaises surprises. Le budget de fonctionnement des JO est calibré à 3,3 milliards d'euros (frais de transport, accueil des athlètes, sécurité, intendance générale). Il sera financé à plus des deux tiers par la billetterie , le CIO et le partenariat privé (sponsoring). Quant aux infrastructures sportives et d'hébergement, également à hauteur de 3,3 milliards d'euros, «comme il y en a peu de nouvelles à construire, les risques de dépassement sont limités. Il ne devrait pas y avoir “d'éléphants blancs”, ces investissements lancés sans réflexion et qui n'ont pas d'usage à long terme», estime Christophe Lepetit, membre du Centre du droit et d'économie du sport, qui a réalisé une étude d'impact du projet 2014.
Au total, la part de fonds publics dans le financement global sera circonscrite à «1,5 milliard dont 1 milliard de l'État et 500 millions des collectivités territoriales», aime à répéter Tony Estanguet, le triple champion olympique de canoë qui copréside le comité de candidature. Une évaluation qui semble toutefois ignorer les risques de dérapage du budget sécurité, provisionné à hauteur de 200 millions d'euros, alors que Londres avait dû débourser plus d'un milliard à ce titre.
Cette fois, c'est différent? Paris va-t-elle conjurer le sort qui pèse sur les finances des JO? L'enjeu dépasse les seuls contribuables français comme l'a admis le 11 juillet Anne Hidalgo à Lausanne au siège du CIO qui venait de désigner Paris et Los Angeles comme les organisateurs pour 2024 et 2028. Il s'agit pour les JO «de rétablir une confiance avec les opinions publiques, avec les citoyens», selon la maire de Paris. C'est absolument nécessaire pour la survie même des JO.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 05/09/2017.
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Renaud Girard : «L'Iran et la Russie, les deux urgences diplomatiques du président Macron» (04.09.2017)



Publié le 04/09/2017 à 16h33


CHRONIQUE - Avec son énergie et son habileté, appuyées sur les positions françaises traditionnelles, le président pourrait régler ces deux dossiers dans le sens du dialogue et de la coopération retrouvés.

Dans son long discours à la Conférence des ambassadeurs du 29 août 2017, Emmanuel Macron a fixé une nouvelle ligne à la politique étrangère française, rompant avec dix ans de quasi-alignement sur des doctrines néoconservatrices importées d'outre-Atlantique. On revient au réalisme gaullien, on ressuscite l'impératif d'indépendance, on développe une vision mondiale, on défend ses intérêts, on désigne son ennemi principal, on prête main-forte à ses alliés, on privilégie tous azimuts le dialogue constructif par rapport au prêchi-prêcha moralisateur. Bref, on fait de la vraie diplomatie.

Bien sûr, ce ne sont que des mots et le jeune président français devra être jugé sur ses réalisations concrètes. Mais une pensée articulée, cultivée, argumentée, déterminée, exprimant clairement des principes et des objectifs, représente un bien meilleur départ en diplomatie que, par exemple, la doctrine pseudo-intuitive, changeante, braillarde, enchaînée aux polémiques de politique intérieure, qu'on peut trouver, depuis sept mois et demi, dans les tweets du président, relativement âgé, d'un très grand pays, allié de la France.

«Nous pouvons faire en sorte que l'avenir appartienne au dialogue et non à la guerre, à la coopération et non à la discorde, à la prospérité partagée et non aux crises»
Emmanuel Macron

«Nous pouvons faire en sorte que l'avenir appartienne au dialogue et non à la guerre, à la coopération et non à la discorde, à la prospérité partagée et non aux crises», a dit Emmanuel Macron, fort justement, en conclusion de son adresse aux représentants de la France à l'étranger. À cet égard, le président a sur son bureau deux grands dossiers diplomatiques urgents, que son énergie et son habileté, appuyées sur les positions françaises traditionnelles, pourraient régler dans le sens du dialogue et de la coopération retrouvés. On ne parlera pas de la Corée, sujet brûlant mais où la France a historiquement une influence minime par rapport aux grands acteurs extrême-orientaux que sont la Chine et les États-Unis. Il s'agit de l'Iran et de la Russie.

En ce qui concerne la Perse, le risque est grand de voir l'Amérique saboter l'accord international historique du 14 juillet 2015 sur le nucléaire iranien, que le président Obama et son secrétaire d'État Kerry avaient pourtant brillamment porté. Barack Obama avait, dès le mois de mars 2009, tendu la main à l'Iran, comprenant qu'une brouille aussi longue - de plus de trente ans! - ne servait en rien la stabilité au Moyen-Orient. Le président démocrate voulait libérer la politique étrangère américaine de sa soumission systématique aux exigences israéliennes et de sa cécité volontaire face à la propagation saoudienne du wahhabisme. Macron est lui aussi adepte d'une politique d'équilibre, jugeant à raison que la France n'a pas à prendre parti dans la querelle sunnites-chiites entre Riyad et Téhéran, et que son rôle est celui d'une médiation. Mais Trump a renoncé à cet impératif d'équilibre, en réservant son premier voyage à l'étranger (en mai 2017) aux princes saoudiens, en les gavant d'armes nouvelles, en fermant les yeux sur leur guerre si cruelle au Yémen, et en fustigeant un Iran qui n'avait pourtant en rien attenté aux intérêts américains depuis l'élection à Téhéran du président réformateur Rohani (été 2013). Trump a donné instruction à ses conseillers de lui trouver n'importe quel prétexte pour dénoncer l'accord nucléaire. L'idée est de mettre à genoux l'Iran stratégiquement, en reprenant une politique d'isolement économique du pays. Cela conduirait mécaniquement Téhéran à produire la bombe atomique, et relancerait la possibilité d'une nouvelle grande guerre du Golfe. Pour leurs propres raisons, les extrémistes des deux bords, les faucons du Congrès américain et les gardiens de la révolution iranienne militent en faveur de la confrontation. Elle serait néfaste pour le monde entier. Macron doit user de l'amitié qu'il a habilement nouée avec Trumppour le faire renoncer à son aventurisme anti-chiites.

L'aspiration de l'Otan à s'implanter en Ukraine est une provocation et une violation des promesses faites par James Baker à Gorbatchev

Sur le dossier russe, Macron doit poursuivre la politique de dialogue constructif qu'il avait commencée, en invitant Poutine à Versailles à la fin du mois de mai 2017. Les Occidentaux commettent une pure folie en poussant stratégiquement les Russes dans les bras des Chinois. Il faut ramener la Russie dans la famille européenne. Car elle y aspire de toute son âme et que c'est notre intérêt bien compris. Visitez le Musée Pouchkine de Moscou: c'est une ode à la civilisation européenne. L'aspiration de l'Otan à s'implanter en Ukraine est une provocation et une violation des promesses faites par James Baker à Gorbatchev. On peut comprendre historiquement la prévention des États baltes et de la Pologne à l'égard de la Russie. Mais ces États ne peuvent à eux seuls dicter la politique orientale de l'Union européenne! On n'imposera jamais par la force la démocratie et l'État de droit à la Russie. Elle les adoptera à son rythme, pourvu que l'Europe sache se montrer ouverte envers elle.

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Une agression par jour contre les surveillants de prison cet été (03.09.2017)


Par Paule Gonzalès et Service InfographieMis à jour le 03/09/2017 à 18h02 | Publié le 03/09/2017 à 17h36

INFOGRAPHIE - Objets prohibés, menaces… 480 incidents se sont produits en deux mois au sein de ces établissements, selon un syndicat.

Un été chaud pour une Administration pénitentiaire déjà en surchauffe. Ce sont près de 480 incidents, dont certains extrêmement graves, qui se sont déroulés derrière les murs des prisons françaises en juillet et août, selon le premier recensement établi par le Syndicat SNPFO, à partir des remontées d'informations des 187 établissements pénitentiaires.

Interrogée pour recouper ce bilan chiffré, l'Administration pénitentiaire n'a pas donné suite à nos demandes. Car l'inventaire fait froid dans le dos, puisque certains événements se sont terminés dans le sang et la mort comme à Majicavo, à Mayotte, ou à Baie-Mahault en Guadeloupe. Ce dernier établissement a également comptabilisé 75 armes artisanales et 47 téléphones portables trouvés, et a dû affronter mutinerie et évasion. Triste record.

À Fresnes,ce sont notamment des cartouches de fusils d'assaut qui ont été retrouvées au parloir, et à la prison de Romanes, c'est un kilo de cannabis qui a été découvert

Au total, on ne compterait pas moins de 11 évasions ou tentatives d'évasion cet été, le pire des incidents pour les personnels pénitentiaires, avec les suicides. Ces derniers ont représenté un chiffre non négligeable, puisque SNPFO en compte 9 et une tentative. En août, les saisies d'objets illicites se sont multipliées: à Fresnes, ce sont notamment des cartouches de fusils d'assaut qui ont été retrouvées au parloir, et à la prison de Romanes, c'est un kilo de cannabis qui a été découvert.

Les agressions contre les personnels se sont, elles, succédé au rythme en moyenne d'une par jour sur les deux mois d'été. Sur la seule région de Lyon, on ne compte pas moins de 25 agressions en deux mois. Il faut y ajouter les insultes, les menaces et les prises d'otages, comme à Saint-Quentin-Fallavier dès le 30 juin. Ou le 17 juillet, à Perpignan, où a eu lieu une tentative d'étranglement. Et un mois plus tard, à Osny, où s'est déroulée une tentative d'assassinat - l'agent parviendra à se soustraire à son agresseur.

À la toute fin août, un surveillant du centre de détention de Toul a été agressé à coup de jet d'huile bouillante. «Ce qui est marquant, c'est tout à la fois la violence croissante des agressions et le fait qu'elle concerne tous les établissements, quelle que soit leur localisation», souligne Stéphane Touil, secrétaire général adjoint du SNPFO. «Depuis que je suis entré dans la Pénitentiaire, il y a 27 ans, nous sommes passés d'une vingtaine d'agressions par an à 5500 en 2016», souligne-t-il encore. Stéphane Barraut de l'Ufap-Unsa analyse: «Depuis deux ans, nous assistons à une progression constante des agressions, mais elles sont aussi de plus en plus violentes, avec la volonté de laisser des traces à vie.»

«Depuis que je suis entré dans la Pénitentiaire, il y a 27 ans, nous sommes passés d'une vingtaine d'agressions par an à 5 500 en 2016»
Stéphane Touil, secrétaire général adjoint du SNPFO

Comme ce surveillant de Moulins qui, à la suite d'une agression, aura besoin de 12 agrafes sur le crâne, ou cet autre de Maubeuge, victime d'une double fracture du tibia après une attaque. La situation est tendue à la prison de Lille-Annoeullin qui héberge les détenus islamistes les plus dangereux. Plusieurs incidents ont émaillé l'été, allant de l'insulte à l'apologie du terrorisme et jusqu'à la menace de mort.

Des agressions qui débordent les murs des établissements pénitentiaires pour s'étendre à leurs abords, sur terre et même dans les airs. Le 15 août, un drone avec colis se pose dans la prison de Valence. «Une première. Jusque-là, nous n'avions droit qu'à des drones de surveillance permettant éventuellement de repérer les lieux. Nous changeons d'échelle», souligne ce surveillant. Un groupe de travail commun entre l'Administration pénitentiaire et l'armée a été mis en place. Il s'agit de déterminer les moyens de lutte contre ce nouveau fléau alors que les systèmes de brouillage ne sont plus forcément efficaces et que les fusils contre ces derniers pourraient favoriser des attentats en détention, par l'explosion des engins.

Sur les domaines pénitentiaires, les incendies de véhicules de surveillants se multiplient. Cinq voitures ont été incendiées sur le parking de la prison de Villepinte, fin août. Aux Baumettes, à Marseille, ce sont une dizaine de véhicules appartenant aux surveillants qui ont été brûlés en un an. Et le 24 juillet, le feu a menacé de s'étendre à la pinède avoisinante. Certes, la Chancellerie a décidé de réagir en créant des équipes locales de sécurité pénitentiaire. Une expérimentation est en cours aux abords de la plus grande maison d'arrêt d'Europe, Fleury-Mérogis. Si les organisations professionnelles saluent l'initiative, elles en pointent aussi les limites. James Vergnaud, du SNPFO, redoute que «ces surveillants ne deviennent des cibles». Aux «rondes périmétriques», qui n'assurent pas une surveillance constante, il préfère des systèmes de vidéosurveillance. Enfin, les agents pénitentiaires ne sont pas habilités à procéder à des interpellations et à retenir les impétrants sur le domaine foncier pénitentiaire.

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