En Grèce, Macron veut
réinscrire l'Europe dans une perspective historique (04.09.2017)
Mis à jour le 04/09/2017 à 19h50 | Publié le 04/09/2017 à 19h43
Le président français veut profiter de son voyage à Athènes, jeudi et
vendredi, pour enclencher le rebond de l'Union européenne promis durant sa
campagne électorale.
Changement de décor. Après les cartes postales pour souligner le prestige
de la France envoyées par Emmanuel Macron au début de son mandat (depuis le
Louvre, Versailles ou la tour Eiffel), place à celles envoyées depuis
l'étranger pour illustrer la grandeur de l'Europe. Depuis la Grèce en l'occurrence,
où le président de la République prononcera, avec l'Acropole d'Athènes en toile
de fond, un discours «ancré dans l'histoire de la construction de l'Europe»
pour «réinscrire le continent dans le temps long», selon l'un de ses
conseillers.
En parlant depuis la Grèce, berceau de l'Europe, Emmanuel Macron veut
tenter d'enclencher le rebond de l'Union européenne promis durant sa campagne
électorale. Le président de la République veut notamment expliquer sa croisade
entamée fin août contre les dérives du travail détaché.
Lors de sa tournée dans les pays de l'est de l'Europe, Emmanuel Macron avait
alors qualifié la directive qui l'organise de «trahison de l'esprit
européen» et provoqué une crise diplomatique avec la
Pologne. «Il veut remettre en perspective son action sur le travail
détaché», explique-t-on à l'Élysée.
Tourner la page Hollande
Au-delà de cet enjeu, et de façon plus terre à terre, ce voyage sera
aussi pour lui l'occasion de tourner la page de François Hollande, acteur de
premier plan du sauvetage de la Grèce durant la crise. L'heure est désormais à
la récolte de ce que son prédécesseur a semé en pariant sur le retour de la
croissance et en accompagnant le pays tout
au long de sa restructuration. C'est ainsi que le président de la République
emmène avec lui une importante délégation de chefs d'entreprise vers ce pays,
désormais qualifié de «terre d'opportunités».
À cet égard, Emmanuel Macron veut souligner l'ampleur des sacrifices
consentis par les Grecs pour retrouver le chemin de la croissance. Une façon
d'établir une sorte de parallèle entre les lourdes réformes mises en place par
le pays pour se relever et celles qu'il demande aux Français pour «réparer le
pays», selon les mots de son premier ministre.
Durant ces deux jours de voyage officiel, le chef de l'État doit
rencontrer le président de la République, Prokópis Pavlópoulos, et le premier
ministre Alexis Tsipras. Pas de rencontre prévue en revanche avec Yanis
Varoufakis. Membre de la gauche radicale grecque, l'ancien ministre des
Finances, évincé du gouvernement durant la crise, avait soutenu Emmanuel Macron
pendant l'élection présidentielle.
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En Grèce, malgré une reprise
de l'activité, les ménages vivent la crise au quotidien (04.09.2017)
Par Alexia
Kefalas
Mis à jour le 04/09/2017 à 19h55 | Publié le 04/09/2017 à 19h39
INFOGRAPHIE - Le PIB
a augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre 2017, mais la population demeure
exsangue après sept années de crise douloureuse.
Athènes
L'électrocardiogramme de la Grèce
semble donner des signes
de reprise. Il faudra, certes, encore du temps pour revenir à un rythme
normal, mais le pouls se fait entendre. Le PIB a augmenté de 0,8 % au
deuxième trimestre, une prouesse inespérée depuis que la Grèce a été placée
sous tutelle budgétaire de l'Union européenne et du Fonds monétaire
international en 2010. Cela peut paraître étonnant au vu de la paupérisation
quotidienne des ménages, soumis à de nouvelles ponctions sur les retraites (la
14e depuis le début de la crise), mais elle peut-être porteuse d'espoir pour la
population exsangue après sept années de crise douloureuse.
Les prévisions de croissance et autres
statistiques positives ne parlent cependant pas à Popy Mavrou. Cette mère
célibataire de 49 ans est au chômage depuis la fermeture de la chaîne de
vêtements de sport qui l'employait jusqu'en 2013. «Le marché du travail est
bloqué. Nous sommes noyés de taxes comme celle sur la propriété ou celle de
solidarité. Nous sommes certes pauvres, mais moins que d'autres, donc on nous
assène toujours plus d'impôts.» Popy a bien trouvé un job d'été grâce au
tourisme qui bat des records cette année. Près de 30 millions de visiteurs
auraient parcouru la Grèce, selon le ministère du Tourisme, ce qui pourrait
booster les recettes à 13 milliards d'euros.
Mais l'intégralité de cette somme
n'ira pas gonfler les caisses de l'État, car nombre de chaînes hôtelières
appartiennent à des investisseurs étrangers et les locations d'appartement ne
sont pas taxées. La saison touristique aura néanmoins un impact sur la majorité
des Grecs. Ainsi Popy se charge d'accueillir des touristes louant des
appartements ou maisons à Athènes, via un site Internet populaire. Elle est
l'alpha et l'oméga de chaque location: «C'est une course, j'ai huit
appartements à gérer dans trois quartiers différents.» Elle perçoit
600 euros des propriétaires, qui ne sont pas déclarés. À cela, il faut ajouter
la retraite de sa mère, de 580 euros par mois, qui l'aide à joindre les
deux bouts. «Je ne peux pas me plaindre… même si je ne paie plus les échéances
de mon prêt immobilier depuis six mois», tempère-t-elle. La banque menace de
saisir son appartement.
À
l'image de Popy, la classe moyenne grecque croule sous les dettes. Les
créances douteuses, les prêts non remboursés, s'élèvent à 106 milliards
d'euros, soit plus de la moitié du PIB. Les banques systémiques, sous la
contrainte des créanciers du pays, doivent s'en défaire en les vendant à des
fonds d'investissement par petits paquets et à petits prix. Comme nombre de
personnes concernées, Popy espère que le gouvernement de gauche radicale - fort
des bons résultats de l'économie - se battra contre les bailleurs de fonds du
pays pour épargner la saisie du domicile principal des ménages endettés.
«La société grecque semble
s'être résignée à la crise. Elle n'est plus choquée par des réformes
douloureuses alors qu'elle affronte des problèmes de taille»
Nicolas Bloudanis, historien
Pour l'historien Nicolas
Bloudanis, le cas de Popy est caractéristique de la
société grecque actuelle, qui «semble
s'être résignée à la crise. Qui n'est plus choquée par des réformes
douloureuses alors qu'elle affronte des problèmes de taille». «Le chômage n'a
pas sensiblement baissé (il dépassait 21 % en mai, dernier chiffre
disponible), il y a autant de fermetures d'entreprises, et le pays caracole
toujours en tête des pays européens en matière d'économie parallèle, qu'il
s'agisse de travail clandestin ou des commerçants qui ne donnent pas de
factures», ajoute l'historien.
Fort des bons chiffres du
tourisme, du retour amorcé sur le marché de la dette, le premier ministre,
Alexis Tsipras, s'achète du temps politique en attendant la sortie tant espérée
de la tutelle budgétaire, prévue le 21 août 2018.
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Les Grecs espèrent beaucoup de
la visite de Macron (04.09.2017)
Par Alexia
Kefalas
Mis à jour le 04/09/2017 à 19h55 | Publié le 04/09/2017 à 19h27
Le président français sera à
Athènes jeudi et vendredi, accompagné d'une délégation de grands patrons
disposés à investir.
Depuis quelques jours,
archéologues et autorités protocolaires se succèdent sur le Pnyx. Cette petite
colline située en face de l'Acropole est célèbre dans le monde entier parce
qu'en ce lieu Socrate, condamné à mort par les Athéniens, a bu la ciguë. C'est
là aussi que des siècles plus tard, en 1959, André Malraux prononça son
discours d'inauguration de l'illumination de l'Acropole. La vue du Parthénon
est imprenable depuis ce site, et c'est justement là que s'est porté le choix
d'Emmanuel Macron pour faire son allocution, aux côtés du premier ministre grec
Alexis Tsipras.
Le président français et son
épouse, Brigitte, seront en visite officielle à Athènes les 7 et
8 septembre, et les Grecs en espèrent beaucoup. Comme le résume à sa façon
le très populaire auteur et metteur en scène Lakis Lazopoulos, «la France et
les Français ont toujours soutenu
la Grèce et ont été à nos côtés quand nous subissions cette attaque
sans précédent de l'Europe et de ses partenaires. Il s'agissait d'une guerre
budgétaire interne, parce qu'il existe des dirigeants “nord-coréens” ailleurs
qu'en Corée du Nord.»
Au-delà des visites du rocher
sacré, du musée de l'Acropole ou de l'Agora antique, la visite du couple
présidentiel est déterminante pour Athènes. Même si elle tombe avant les
élections allemandes du 24 septembre, Athènes compte sur Paris pour
plaider en faveur d'un allégement de la dette publique (180 % du PIB)
auprès des intransigeants allemands.
Collaboration bilatérale
En outre, dans une ville
quadrillée par quelque 2000 policiers, le président français ne voyagera pas
seul. Il sera accompagné d'une dizaine de chefs d'entreprise, comme ceux de
Total, Suez, EDF, Sanofi, Orpea, Bpifrance ou encore Engie. «Des fleurons de
l'économie française. C'est un message que la France veut accompagner la Grèce
sur le chemin de la croissance et la sortir de la misère», avance Nikos
Vernicos, président parfaitement francophone de la Chambre internationale de
commerce d'Athènes. Et de se réjouir que les PDG, «des décideurs», pas de
simples représentants, font le voyage.
«Des fleurons de l'économie
française. C'est un message que la France veut accompagner la Grèce sur le
chemin de la croissance et la sortir de la misère»
Nikos Vernicos, président de la
Chambre internationale de commerce d'Athènes
Il faut dire que la France garde,
malgré la crise, un vif intérêt pour la Grèce, tant sur le plan politique
qu'économique. En matière de collaboration bilatérale, Nicolas Dufourcq, directeur
de Bpifrance, sera dans la délégation à la demande du gouvernement grec, qui
souhaite se doter d'une banque publique d'investissement.
Privatisations
S'agissant des investissements,
la France commence à revenir en Grèce, alors qu'il y a quelques années bon
nombre de sociétés ont payé le prix fort pour quitter le pays, comme Carrefour,
le Crédit agricole ou la Société générale. Dans le cadre du vaste programme de
privatisations, la société marseillaise CMA CGM vient tout juste d'obtenir
un bail emphytéotique pour le port de Thessalonique, dans le cadre d'un
consortium avec l'Allemagne. Contrairement au port du Pirée, passé sous
contrôle chinois, celui de la deuxième plus grande ville de Grèce reste donc
européen. Il y a là une importance stratégique particulière pour la France, qui
voudrait freiner l'offensive de Pékin dans le sud de l'Europe.
D'autres entreprises, comme Suez
et EDF, sont candidates à la reprise des compagnies des eaux et d'électricité
du pays, Eydap, Eyath et DEI. Total, pour sa part, s'intéresse à l'exploration
d'hydrocarbures en mer Ionienne ou au sud de la Crête. Tout cela suffira-t-il à
Athènes pour atteindre l'objectif de 1,9 milliard d'euros de
privatisations pour 2017? «Sans doute pas, mais cet intérêt adresse un message
aux investisseurs internationaux sur une Grèce qui sort la tête de l'eau»,
répond Nikos Vernicos. «Depuis le 24 juillet dernier et la sortie réussie
de la Grèce sur le marché obligataire, la communauté internationale ne nous
regarde plus du même œil», confirme-t-il. Lors d'un déplacement récent dans une
start-up grecque, Alexis Tsipras a affirmé qu'il ferait son possible pour
décrocher des investissements. Reste à savoir si les créanciers du pays le
laisseront agir librement.
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Enquête de journaux européens
sur l'Azerbaïdjan (05.09.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 05/09/2017 à 11:44
- Publié le 05/09/2017 à 11:34
L'Azerbaïdjan a dépensé 2,5
milliards d'euros entre 2012 et 2014 en particulier pour s'attacher des
soutiens à l'étranger, notamment au Conseil de l'Europe, selon l'enquête de
journaux européens sur la "diplomatie du caviar" menée par ce pays
pétrolier du Caucase.
Cette enquête publiée mardi,
intitulée "Laundromat" ("Lessiveuse"), menée conjointement
par l'Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) et une dizaine
de journaux dont le français Le Monde, l'allemand Suddeutsche Zeitung, le
britannique The Guardian ou le danois Berlingske, décortique plus de 16.000
transactions passées pour ce montant.
Le gouvernement azerbaïdjanais
n'avait pu être joint mardi matin pour obtenir une réaction. Selon Le Monde, ces transactions qui "forment sans doute
seulement la partie émergée de l'iceberg" ont été effectuées, notamment
via la filiale estonienne de la Danske Bank, par "quatre sociétés
domiciliées au Royaume-Uni et secrètement liées au régime azerbaïdjanais".
Ces quatre sociétés ont été
dissoutes, précise le Guardian, ajoutant que la Danske Bank avait indiqué en mars
que les procédures anti-blanchiment étaient insuffisantes à l'époque en Estonie
mais qu'elle avait pris "les mesures nécessaires pour y remédier".
L'étude des relevés de ces
transactions dévoile un système servant à "blanchir des fonds à la
provenance douteuse, à financer le train de vie des caciques du régime et à
acheter moyennant espèces sonnantes et trébuchantes des amitiés à
l'étranger", poursuite Le Monde.
« Diplomatie du
caviar » : les échanges de bons procédés entre l’Azerbaïdjan et les
élus français (05.09.2017)
Le jeune pays pétrolier,
régulièrement mis en cause par les organisations des droits de l’homme, tente
de redorer son blason à grand renfort de cadeaux et d’investissements.
LE MONDE | 05.09.2017 à
11h40 • Mis à jour le 05.09.2017 à 12h44 | Par Laura
Motet
C’est l’histoire d’un ministre de
l’agriculture venu d’Azerbaïdjan jusque dans l’Yonne pour y acheter
630 vaches charolaises. Une aubaine pour le département rural, qui ne doit
rien au hasard. Deux ans avant la venue du ministre Ismat Abasov, en
février 2011, l’actuel député de l’Yonne, André Villiers, alors sénateur,
s’envole en Azerbaïdjan. Là-bas, il plaide la cause des éleveurs icaunais. L’un
d’entre eux explique au Monde :
« Il faut être au niveau
politique le plus élevé pour avoir accès à ces marchés et c’est le cas d’André
Villiers. »
Depuis 2011, l’élu UDI est
régulièrement invité en Azerbaïdjan, que ce soit pour le « forum
humanitaire » de Bakou ou pour le festival international du vin de Gandja.
Voyages, investissements et
cadeaux luxueux constituent les outils typiques de la « diplomatie du
caviar », une stratégie d’influence de l’Azerbaïdjan pour promouvoir son
image auprès des pays étrangers, originellement grâce à ce mets de la
Caspienne.
Si aucun élu français n’apparaît
dans les relevés de transactions de sociétés secrètement liées au régime
azerbaïdjanais obtenus par le journal danois Berlingske,
l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) et Le Monde dans
l’enquête dite « Laundromat » (« lessiveuse ») ,
l’Azerbaïdjan pratique bien cette « diplomatie du caviar » auprès
d’élus de l’Hexagone.
Le principal instrument de cette
influence est l’Association des amis de l’Azerbaïdjan (AAA). André Villiers
appartient à son conseil d’administration, tout comme Jean-Marie Bockel,
Rachida Dati et Thierry Mariani, tous anciens membres des gouvernements de la
présidence Sarkozy. L’organisation, créée par l’ancien député Les Républicains
(LR) Jean-François Mancel, a deux buts affichés : mettre en valeur cette
ancienne République soviétique, coincée entre la Russie et l’Iran, et
contrebalancer l’influence de la diaspora arménienne, dont le pays...
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/09/05/diplomatie-du-caviar-les-echanges-de-bons-procedes-entre-l-azerbaidjan-et-les-elus-francais_5181230_4355770.html
Une enquête met en lumière la
«diplomatie du caviar» de l'Azerbaïdjan (05.09.2017)
Par Nicolas
Barotte
Publié le 05/09/2017 à 15h11
L'étude de 16.000 relevés de
transactions, effectuée par l'Organized Crime and Corruption Reporting Project
(OCCRP) et plusieurs journaux européens, révèle que Bakou a dépensé 2,5
milliards d'euros entre 2012 et 2014, en particulier pour s'attacher des
soutiens à l'étranger.
Correspondant à Berlin
Le caviar paie bien quand il
vient d'Azerbaïdjan.
C'est la leçon de l'article publié mardi par la Süddeutsche Zeitung .
Le quotidien allemand a enquêté, conjointement avec l'Organized Crime and
Corruption Reporting Project (OCCRP) et une dizaine de journaux dont Le Monde , The Guardian ou le journal
danois Berlingske, sur le lobbying de la dictature d'Asie centrale
auprès des instances européennes. Cette «diplomatie du caviar» a permis
d'acheter la mansuétude d'élus envers le régime d'Ilham Aliyev.
Les sommes en jeu sont
conséquentes: 2,5 milliards d'euros dépensés de 2012 à 2014, selon les données
bancaires examinées par la SZ. Si l'utilisation de la plupart de ces fonds n'a
pas pu être tracée, plusieurs millions ont servi à rémunérer des élus européens,
comme l'ancien député CSU Eduard Lintner ou le député italien Luca Volontè. Ils
assurent avoir perçu des honoraires légaux pour leurs travaux de conseil auprès
d'organisations non gouvernementales d'Azerbaïdjan.
16.000 virements vers des
comptes du monde entier
Ces élus, ainsi que d'autres,
sont soupçonnés d'avoir au contraire usé de leur influence au profit du
gouvernement d'Ilham Aliyev. En 2015, une délégation du conseil de l'Europe a
ainsi considéré que les élections parlementaires dans le pays avaient été «un
pas vers la démocratie». Autre exemple: en 2013, un rapport critique envers le
régime d'Asie centrale a été rejeté par l'assemblée parlementaire du conseil de
l'Europe. Luca Volontè, président du groupe du Parti populaire, aurait fait
pression. Plus tard, une fondation qu'il dirige ainsi que l'entreprise de son
épouse auraient reçu 2,39 millions d'euros venant d'Azerbaïdjan, rapporte
la Süddeutsche Zeitung.
«L'argent de Bakou n'a pas
seulement été perçu par des élus conciliants», explique aussi le quotidien
allemand. «16.000 virements», analysés par l'OCCRP et plusieurs journaux,
attestent de récipiendaires «dans le monde entier». Au moment où le régime
d'Ilham Aliyev tente de poursuivre des journalistes français du magazine Cash
Investigation, l'enquête de la Süddeutsche Zeitung révèle les
méthodes de l'Azerbaïdjan pour polir son image.
Nicolas Barotte Journaliste 88 abonnés
Correspondant du Figaro à Berlin
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Immigration aux
États-Unis : Trump met fin au rêve des «Dreamers» (04.09.2017)
Par Philippe
Gélie
Mis à jour le 04/09/2017 à 18h45 | Publié le 04/09/2017 à 18h24
Quelque 800.000 sans papiers
arrivés bébés ou enfants aux États-Unis vont perdre la protection juridique
accordée par Obama.
De notre correspondant à Washington
Les manifestations et le
porte-à-porte pour mobiliser l'opinion ont commencé pendant ce week-end férié
de trois jours, lundi marquant aux États-Unis le Labor Day (la fête du
travail). Les protestataires ont anticipé la décision que doit annoncer Donald
Trump ce mardi sur le sort des «Dreamers», ainsi qu'on appelle les sans-papiers
arrivés enfants ou bébés, jusqu'ici épargnés par les mesures d'expulsion.
Après
avoir beaucoup tergiversé, le président s'apprête à annuler la dérogation
instituée en leur faveur par Barack Obama en 2012. La suppression du
programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals) n'entrerait toutefois
en vigueur qu'après un délai de six mois, afin de laisser au Congrès le temps
de légiférer sur ce sujet sensible, s'il en est capable. Mais les questions
d'immigrations divisent tant les élus qu'ils ont régulièrement échoué à produire
une réforme globale, quelle que soit la majorité.
C'est d'ailleurs la raison qui
avait poussé Obama à agir par décret. Quelque 800.000 jeunes immigrés
bénéficient désormais d'une protection temporaire de deux ans, renouvelable,
qui leur donne le droit d'étudier ou de travailler sans craindre d'être
expulsés, pour peu que leur casier judiciaire soit vierge. Intégrés à la vie
sociale et économique américaine, la plupart n'ont ni lien ni souvenir avec
leur pays d'origine. Sortis de la clandestinité, ils craignent de devenir des
cibles de choix pour la police des frontières.
«Le procès n'est qu'un
prétexte pour faire passer l'acte le plus inhumain d'une politique
anti-immigration radicale»
Pr Wayne Cornelius, de
l'université de Californie
Durant la campagne, Donald Trump
avait promis d'éliminer le Daca afin de réserver les emplois aux citoyens
américains. Deux mois après son entrée à la Maison-Blanche, il n'en était plus
sûr: «C'est un sujet très difficile, disait-il en février 2017. Nous allons
faire preuve d'un grand cœur.» «J'adore les Dreamers, je pense qu'ils sont
formidables», a-t-il répété vendredi. Mais le président «veut être juste envers
les travailleurs américains, a expliqué dimanche sa conseillère Kellyanne
Conway. Des gens viennent ici illégalement et leur font concurrence pour
l'emploi et d'autres avantages».
En juin, une dizaine d'États
contrôlés par les Républicains, Texas en tête, ont menacé de poursuivre
l'Administration en justice si elle n'annulait pas le Daca d'ici au
5 septembre. L'Attorney General, Jeff
Sessions, a prévenu Trump qu'il ne s'estimait pas en position de défendre
une mesure qu'il a toujours jugée inconstitutionnelle, y voyant un excès de
pouvoir de Barack Obama. «Le procès n'est qu'un prétexte pour faire passer
l'acte le plus inhumain d'une politique anti-immigration radicale», estime le
Pr Wayne Cornelius, de l'université de Californie, un État qui compte
200.000 Dreamers.
Zuckerberg soutient le Daca
Populaire d'après les sondages, à
l'origine de nombreuses success stories, le Daca bénéficie de beaucoup de
soutiens. Les chefs d'entreprises de la Silicon Valley ont adressé une lettre
ouverte à la Maison-Blanche et au Congrès les pressant de maintenir la
protection dont bénéficient nombre de leurs employés (250 chez Apple, une
trentaine chez Microsoft). Samedi, le jeune patron de Facebook, Mark
Zuckerberg, auquel on prête des ambitions présidentielles depuis qu'il a entamé
une tournée du pays, a changé la photo de son profil sur son site pour
proclamer : «Je soutiens le Daca.»
Une
dizaine d'élus républicains ont écrit à leur chef de file, Paul Ryan, pour lui
demander de s'opposer à la suppression du Daca, comme il le préconise
lui-même : «Ce n'est pas la chose à faire, le Congrès doit s'occuper de ce
problème.» «Pour la grandeur de l'Amérique, il faut garder le Daca», renchérit
le commentateur conservateur Bret Stephens. Mais à la Maison-Blanche, les
tenants de la ligne Steve Bannon n'ont pas perdu toute leur influence après le
départ du conseiller stratégique en août.
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Yémen: plus de 600.000 cas de
choléra depuis avril (05.09.2017)
Par Nicolas
Certes et agence Reuters Mis à jour le 05/09/2017 à 16h39 |
Publié le 05/09/2017 à 15h48
INFOGRAPHIES - L'épidémie
de choléra au Yémen a infecté 612.703 personnes et en a tué 2048 depuis qu'elle
a commencé en avril. Certaines régions continuent de noter une forte
augmentation des nouveaux cas, selon les données de l'OMS et du ministère de la
Santé yéménite transmises ce mardi.
L'épidémie de choléra qui frappe
le Yémen depuis avril dernier se propage à une vitesse fulgurante. Environ 3000
nouveaux cas suspectés de choléra sont comptabilisés chaque jour. Cette
épidémie a dépassé toutes les prévisions. Alors qu'elle annonçait 300.000
contaminations en six mois au début de l'épidémie, l'Organisation mondiale de
la santé (OMS) dénombrait ce mardi déjà plus de 600.000 cas de choléra.
Normalement, les épidémies de
choléra ralentissent aussi rapidement qu'elles se propagent, mais le déclin de
la maladie au Yémen a été impossible en raison des conditions humanitaires
liées au conflit en cours. Le choléra se transmettant par l'eau et la
nourriture, les infections augmentent de façon exponentielle.
Tarik Jasarevic, porte-parole de
l'OMS, explique cependant que le nombre de nouveaux cas baisse dans les régions
les plus infectées, comme à Sanaa, la capitale, ou dans les gouvernorats de
Hajjah et Amran. Mais dans douze quartiers des gouvernorats de Hodeidah, Al
Jawf, Al Mahwit, Ibb, Dhamar, Al Bayda et Aden, les infections ont «augmenté de
manière soudaine et significative» s'inquiète le porte-parole. «L'OMS est en
train d'enquêter sur les raisons de cette augmentation. Son objectif principal
est de déterminer si ces chiffres sont exacts et s'ils pointent bien des cas de
cholera ou d'autres maladies diarrhéiques, comme des rétrovirus» précise M.
Jasarevic.
Tout comme les infections, le
nombre de morts liées au choléra n'a cessé de grimper ces derniers mois. Depuis
le début de l'épidémie, 2048 personnes sont décédées, selon l'OMS. Soit
l'équivalent de 15 personnes chaque jour.
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La série "The State",
qui débarque sur Canal +, accusée de "glamouriser" le djihad
(04.09.2017)
Publié le 04/09/2017 à 17:33
Diffusée à partir de ce lundi 4
septembre sur Canal+, la série britannique "The State" retrace le
parcours de plusieurs jeunes partis rejoindre les rangs de Daech en Syrie. Elle
a divisé le Royaume-Uni.
Qu’est-ce qui pousse des milliers
de jeunes Européens à partir combattre en Syrie aux côtés de Daech… La fiction
peut-elle apporter des éléments de réponse à cette interrogation qui ne cesse
d’agiter le débat public ? Au Royaume-Uni, le réalisateur et producteur Peter
Kosminsky s’est penché dessus. Dans la série "The State", diffusée à
partir de ce lundi 4 septembre sur Canal+, il explore en effet les motivations
des candidats britanniques au djihad en Syrie. Comme Ushna, radicalisée sur
Internet ou encore Jalal, étudiant doué dont le frère est mort au combat. Si
certains spectateurs outre-Manche ont salué sur Twitter la série lors de sa
diffusion sur Channel 4 le mois dernier, d’autres, des critiques de presse
notamment, ont dénoncé un travail qui tend à "glamouriser" le sujet.
Ainsi, le critique audiovisuel du
tabloïd Dailly Mail a-t-il critiqué le
fait que l’organisation terroriste apparaisse dans la série comme "un
club supercool"autour duquel gravitent "des femmes
élégantes (…), fortes" et "des hommes tous sensibles, à la voix douce
et ridiculement beaux." Une vision "idéaliste" qui
n’est de surcroît pas démontée dès le premier épisode. "The State
n’est pas une série réaliste. C’est un film de propagande digne de ceux
réalisés par les nazis dans les années 1930", conclut le Daily
Mail.
The State, un film de propagande
?
Bien moins sévère et même plutôt
élogieux, le Guardian évoque tout de même par
la voix du critique de télévision Stuart Jeffries "l’échec" du
réalisateur à faire "vraiment comprendre" aux
spectateurs pourquoi les personnages choisissent de rejoindre Daech. Ce qui
revient, pour l'ex-colonel de l'armée britannique Richard Kemp dans le Sun,
à considérer que le réalisateur puisse carrément "servir de
recruteur pour l'Etat islamique".
Peter Kosminsky, qui s'est fondé
sur le travail d'enquêteurs - ils ont entre autres recueilli le témoignage
d’anciens membres de Daech -, s’est défendu. "Je ne pense pas que
cela rende service aux familles de victimes que de considérer les auteurs
d’actes terroristes uniquement comme des cinglés", a-t-il expliqué au
cours d’une avant-première londonienne le 7 août, cité par Télérama.
Et de conclure : "Le film oblige à affronter le fait que ces
jeunes sont comme nous. Si l’on n’essaie pas de comprendre ce
qu’ils vivent, comment peut-on espérer les combattre ?"
Mohamed Sifaoui, l'insoumis
(02.09.2017)
Publié le 02/09/2017 à 10:00
Éditorialiste
L'insoumission dont nous parlons
n'a rien d'une posture de campagne ou d'une révolte d'opérette. Elle peut vous
coûter la vie, au bas mot un cancer, l'épuisement nerveux de votre famille, et
détruire votre réputation. Essayez pour voir. On entend souvent dire que trop
peu de « nés musulmans » s'insurgent face aux salauds de leur religion. C'est
faux. Ils sont nombreux. Plus rares sont ceux qui tiennent longtemps. Il faut
un sacré cuir, et la tête dure, pour résister toute une vie durant. Demandez à
Salman Rushdie ou à Taslima Nasreen. Le pire n'est pas de vivre sous protection
policière, d'avoir peur d'être agressé ou tué devant ses enfants, non, le pire,
c'est la morgue et le mépris de ceux qui ne risquent rien à vous salir. Leur
violence froide, leur mauvaise foi, l'énergie qu'ils mettent à bavarder pour
vous empêcher de dire, à tenir vos poignets pendant qu'on vous lynche, à vous
cracher dans le dos pendant qu'on vous menace de face. Ces gens-là, c'est le
pire.
En matière de glaviots, je
pense avoir tout lu et tout entendu sur Mohamed Sifaoui, sur Internet
mais aussi dans la bouche de confrères ignorants ou malfaisants. Les
islamistes, bien sûr, l'...
Cet article est reser
Pourquoi je ne suis plus
féministe
Publié le 02/09/2017 à 14:00
Abnousse Shalmani
(02.09.2017)
Journaliste et écrivaine. Auteur
de Khomeiny, Sade et moi aux éditions Grasset, 2014.
L'association Lallab prétend
défendre les femmes musulmanes mais sert de faux nez à des revendications
islamistes. Malgré cela, elle a reçu le soutien d'intellectuels et de
politiques. Un nouvel assaut de ce communautarisme qui gangrène dangereusement
le féminisme.
Des mois que je peine à dire
: « Je suis féministe. » Je ne peux plus me revendiquer d'un
mot qui est devenu un fourre-tout nauséabond de paranoïa, de morale, de vertu,
de victimisation, de religiosité, de séparatisme, d'hystérie. Le féminisme est
démembré. En lambeaux. Décérébré. Il y a des illuminées et des scientifiques,
des moralistes et des libertaires, des universalistes et des
intersectionnelles, des vertueuses et des subversives, des réactionnaires et
des progressistes, des écoféministes et des évoféministes. Le féminisme est devenu un stalinisme avec tout son arsenal :
accusation, ostracisation, condamnation. Le seul « isme » qui demeurait
préservé de la folie de la pensée matraque a sombré sous les assauts répétés
des féministes pudibondes. Et tout le problème vient de cette rupture, de la
sécession du mouvement entre un féminisme religieux et un féminisme subversif,
entre un féminisme qui méprise le corps des femmes et un féminisme qui sait
l'importance de sa visibilité et de sa provocation. Beaucoup trop de féministes
ont occulté ce que nous devons aux culs des femmes.
Alors, quand la énième polémique
a fleuri, il y a quelques jours, sous la forme d'un...
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Maroc, Tunisie, Iran,
Afghanistan… La révolte des femmes (01.09.2017)
Par Fiammeta Venner, et
Caroline Fourest
Publié le 01/09/2017 à 16:00
Au Maroc, en Tunisie, en Iran ou
en Afghanistan, des femmes se lèvent contre les violences dont elles sont
victimes et réclament aussi l'égalité des droits. Au prix d'un flot continu
d'injures et de menaces.
Le féminisme vit une crise de croissance.
Il y a quelques années encore, le mot était tabou, synonyme de guerre «
hystérique » contre les hommes. Les jeunes générations le prononçaient du bout
des lèvres. Les actrices l'évitaient pour ne pas perdre en charme et en
cachets. Sur la photo officielle, les choses ont bougé. Les stars posent en
tee-shirt « Comment peut-on ne pas être féministe ? ». Le féminisme est devenu
tendance. Tout le monde s'en revendique, même ceux qui le combattent.
Nouvelle tactique : se
l'approprier pour en détourner le sens. Hier, être féministe voulait dire se
battre pour l'égalité et l'émancipation de toutes les femmes. Désormais, de
jeunes militantes « intersectionnelles » - noyautées ou juste inconscientes -
accusent le féminisme universaliste de racisme et lui préfèrent un droit à
l'émancipation découpé en tranches, selon les cultures et les religions. Quand
il ne s'agit pas de réclamer le droit de se prostituer ou de se voiler. Malgré
la dépolitisation ambiante, une partie du féminisme universaliste résiste (Femmes
solidaires, le Collectif Droits des femmes, Femen et tant d'autres), mais le
Planning familial préfère tweeter frénétiquement...
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Persécution des Rohingyas en
Birmanie: que fait Aung San Suu Kyi ? (05.09.2017)
Propos recueillis par Robin Gabaston
Publié le 29/08/2017 à 16:00,
modifié le 05/09/2017 à 11:10
Face aux exactions de l'armée
birmane contre la communauté musulmane Rohingya depuis octobre 2016 la leader
emblématique du pays, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991, refuse de
condamner l'armée et reprend même ses discours.
La fuite des Rohingyas
s'amplifieLe 05.09.2017 à 11h00
Depuis l'attaque des rebelles du
25 août, les exactions de l'armée ont entraîné la mort de 400 Rohingyas et la
fuite de plus de 123.000 d'entre eux vers le Bangladesh voisin, selon un
dernier bilan de l'ONU rendu public le mardi 5 septembre.
Ensanglantée depuis 2012 par la
persécution de la minorité musulmane des Rohingyas par les bouddhistes majoritaires,
la Birmanie connaît un regain de violences. Vendredi 25 août, l’armée
arakanaise du salut Rohingya (Arsa) a organisé et revendiqué les attaques
simultanées d'une vingtaine de postes de police et de l'armée dans l'ouest du
pays. Lesquelles ont fait au moins 100 morts et poussé des milliers de civils à
fuir vers le Bangladesh voisin, de peur des représailles. Samedi, l'armée
birmane a riposté en tirant au mortier et à la mitrailleuse sur un groupe de
Rohingyas qui tentaient de franchir la frontière.
Depuis octobre 2016 et une
attaque similaire de l'Arsa, l'armée mène des opérations ultra-violentes dans
la région. Des témoignages de réfugiés rapportent des incendies systématiques
de villages ou d'autres exactions assimilables à des crimes de guerre, comme
des viols ou des meurtres de civils. L'ONU estime que des centaines de
personnes auraient été tuées en quelques mois dans la région de l'Arakan, lors
de ce qui pourrait être l'épisode le plus sanglant de la persécution des
Rohingyas de Birmanie. Dans ce pays à plus de 90% bouddhiste, les membres de
cette ethnie musulmane sont apatrides et exclus du marché du travail, des
écoles et des hôpitaux. L'ONU les considère comme l'une des minorités les plus
persécutées au monde. Si l'on ne dispose d'aucun bilan du nombre de victimes
depuis 5 ans, environ 400.000 Rohingyas auraient fuit le pays, principalement
vers le Bengladesh, qui repousse désormais les nouveaux arrivants.
Face à ce drame, l'attitude
d'Aung San Suu Kyi est plus qu'ambiguë. Figure de l'opposition à la junte
militaire au pouvoir pendant 50 ans, elle avait été libérée en 2010, après 20 ans de détention et un prix Nobel de
la paix (1991). Arrivée au pouvoir au printemps 2016, elle se montre
silencieuse sur le sort des Rohingyas, quand elle ne reprend pas la propagande de l'armée. Pour seule réaction aux événements de vendredi, elle a ainsi accusé les "terroristes" rohingyas
d'avoir utilisé des enfants soldats lors des attaques. En avril, elle avait nié
l'existence d'un "nettoyage ethnique", une expression qu'avait pourtant employée le Haut-commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR). Son gouvernement refuse également l'envoi d'une mission de l'ONU sur place.
LIRE AUSSI
Olivier Guillard, chercheur à
l'Iris et spécialiste de la région, analyse l'attitude de la "Dame de
Rangoon".
Marianne : Comment comprendre
les silences d'Aung San Suu Kyi au vu des exactions rapportées contre les
Rohingyas ?
Olivier Guillard : Il
faut comprendre que le gouvernement civil qu'elle dirige n'a pas la main sur
les questions militaires. La Constitution de 2008 confère une place importante
à l'armée. Elle stipule qu'un quart des sièges du Parlement sont réservés à
l'armée en dehors de tout scrutin, ce qui lui donne de fait une minorité de
blocage. En plus, les trois ministres les plus importants sont nommés par le chef
d'état-major des armées : la Défense, les Affaires intérieures et les Questions
frontalières. Tout ce qui a trait à la défense du pays et aux sujets
sécuritaires n'est donc pas entre les mains d'Aung San Suu Kyi, en dépit du
fait que la population l'ait portée au pouvoir.
Or le pays connaît toujours une
guerre civile avec plusieurs milices. Certains groupes armés ont signé un
accord de cessez-le-feu en 2015. Mais encore une douzaine d'entre eux
combattent actuellement contre les forces armées régulières. Sur ces questions,
l'armée gère tout, sans rendre de comptes au gouvernement civil ni à Aung San
Suu Kyi. C'est ce qu'il se passe dans l'Arakan depuis l'attaque d'octobre,
puisque cela relève de la lutte contre-insurrectionnelle.
"Si elle venait à déplaire à
l'armée, la question de son maintien au pouvoir pourrait se poser"
Son pouvoir est donc si faible
?
Il faut aussi comprendre que son
gouvernement ne répond pas exactement au cadre strict de la Constitution, qui
avait été écrite pour l'empêcher de prendre de pouvoir. La loi fondamentale
birmane ne permet ainsi pas à quelqu'un de marié à un étranger ou ayant des
enfants étrangers d'être président. Or c'est le cas d'Aung San Suu Kyi,
puisqu'elle est veuve d'un Britannique et que ses enfants sont également
britanniques.
Pour exercer le pouvoir, elle a
donc nommé un président fantoche et s'est créé un poste sur mesure, de
"Conseillère spéciale de l'État et porte-parole de la Présidence". Si
elle venait à faire ingérence sur ce dossier-là et à déplaire à l'armée, la
question de son maintien au pouvoir pourrait se poser. Elle est pieds et poings
liés. Le gouvernement est juste là pour prendre les coups de la communauté
internationale. Elle n'a qu'une petite partie du pouvoir et il est évident
qu'elle ne fait pas ce qu'elle voudrait.
N'a-t-elle vraiment rien fait
?
Elle a tout de même nommé une
commission dirigée par l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan qui
s'inquiète des violences. Aung San Suu Kyi avait dit, avant même que la
première ligne du rapport soit écrite, qu'elle appliquerait la totalité de ses
recommandations. Celles-ci invitent notamment les autorités à faire usage de
moins de violence, à prêcher l'harmonie entre les communautés et à travailler
au développement de cette région dont le potentiel économique est largement
sous-estimé.
Alors, pourquoi Aung San Suu
Kyi a-t-elle nié le terme de "nettoyage ethnique" employé par le
Haut-commissariat aux réfugiés ?
Si elle considère que le terme
est impropre à la situation et exagéré, c'est soit une question de conviction
personnelle, soit de nécessité vis-à-vis de sa faible marge politique. Les
militaires ne veulent surtout pas entendre parler de ce concept. Pour preuve,
le gouvernement se montre extrêmement méprisant envers les victimes. Début août,
une commission d'enquête gouvernementale, composée en grande partie d'anciens
ou d'actuels responsables militaires, a conclu qu'il n'y avait pas d'exactions.
Tout juste cette commission a-t-elle admis qu'un soldat a un jour volé une
mobylette et qu'un autre a agressé un Rohingyas, une fois. Ce seraient les
seuls faits à rapporter !
Quelle est la position de
l'opinion publique birmane sur ce drame ?
L'opinion birmane se moque
complètement de la situation des Rohingyas, ce qui donne encore plus les
coudées franches à l'armée. Aung San Suu Kyi évolue dans un espace politique
restreint, avec des élections à venir en 2020. Elle ne veut pas s'aliéner, par
un soutien trop hardi sur cette question, son électorat et renforcer celui de
l'opposition. Finalement, le processus de paix n'a pas avancé d'un millimètre
depuis qu'elle est au pouvoir.
"Le processus de paix n'a
pas avancé d'un millimètre depuis qu'elle est au pouvoir"
La communauté internationale
ne fait-elle rien non plus ?
Elle se fait peu entendre. La
communauté internationale est consciente qu'il se passe des choses graves, des
exactions violentes et nombreuses de la part de l'armée birmane. Mais elle
n'est pas présente sur place. Elle se fie donc à ce que des ONG rapportent,
mais avec très peu d'éléments pour attester les faits. Par exemple, on ne
dispose pas d'assez d'informations fiables venues du terrain pour employer avec
certitude des termes comme "génocide".
Depuis octobre dernier, seule
l'ONU agit en envoyant des récriminations à la Birmanie. La conséquence, c'est
que les autorités militaires et civiles birmanes ont tendance à s'éloigner des
nations occidentales pour se tourner vers la Chine, qui s'est abstenue de
toutes critiques. Il faut savoir que pendant vingt ans, la Chine était le seul
interlocuteur de la junte militaire birmane. Depuis la transition démocratique,
ce lien diplomatique privilégié s'est distendu avec l'arrivée des nations
occidentales. Là, la Chine revient en grâce. C'est pour cela que des critiques
trop virulentes seraient probablement contre-productives.
Éditorial : «Sortir de
l'impasse migratoire» (04.09.2017)
Par Yves
Thréard
Publié le 04/09/2017 à 20h47
C'est un sujet sur lequel tous
les gouvernements ont buté jusqu'ici. L'expulsion des étrangers arrêtés en
situation irrégulière sur notre sol se fait au compte-gouttes. En 2016, seuls
13.000 sur 91.000 clandestins interceptés ont quitté le territoire. Les autres
sont venus grossir les rangs de ceux qui passent de squat en squat ou
s'entassent dans des camps de fortune ici ou là depuis des années. N'en
déplaise aux chantres de la tradition française d'accueil, ce laisser-faire est
de moins en moins acceptable. Il fait, qui plus est, le jeu des extrêmes de
tout poil.
Avec raison, le gouvernement veut
s'attaquer à ce fléau et sortir de l'impasse migratoire. Déjà lancées,
l'accélération et la simplification de l'examen des demandes d'asile - la
plupart rejetées - sont d'un effet limité. Quant aux reconduites forcées
par avion de ligne, elles se heurtent souvent au refus des commandants de bord,
soucieux de la tranquillité de leurs vols. La parade serait peut-être dans
l'affrètement d'appareils militaires spéciaux. L'ire des gardiens de la
bien-pensance serait certes immédiate. On se souvient de la vive polémique
suscitée naguère par les «charters Pasqua». Ces belles âmes sont pourtant,
malgré elles, les complices des réseaux mafieux de la clandestinité, qui
gagnent des millions d'euros sur le malheur des autres.
Emmanuel Macron entend créer, en
Afrique, des centres de sélection des candidats au départ en France.
L'intention est louable, mais on doute que ceux qui veulent vraiment tenter
leur chance s'y soumettent. Sans doute serait-il plus efficace de conditionner
l'aide aux pays concernés à la bonne coopération de leurs responsables contre
les migrations illégales.
Reste l'Union européenne. C'est
évidemment à ce niveau que le chef de l'État doit peser de tout son poids pour
que les accords de Schengen et Dublin soient revus de fond en comble. Toute
solution au renvoi des clandestins sera illusoire aussi longtemps que l'Europe
restera une passoire.
À Calais, les écueils d'une
politique migratoire entre fermeté et humanité (04.09.2017)
Mis à jour le 04/09/2017 à 19h29 | Publié le 04/09/2017 à 19h20
REPORTAGE - Les
migrants sont entre 450 et 700 à errer le long de l'A16, sous les ponts de la
ville ou dans les broussailles en périphérie de l'agglomération.
Calais
Calais se réveille, paisible. À
quelques pas de l'imposante mairie en pierres rouges, dont le beffroi domine le
centre-ville, quelques voitures traversent le pont Mollien. Une vingtaine
d'Érythréens se sont abrités en dessous, quai de la Gendarmerie. Sous quelques
couvertures, ils tentent de terminer leur nuit malgré la clarté du soleil de
fin d'été, qui a au moins le mérite de sécher leurs affaires trempées par les
pluies récentes.
Ils étaient trois fois plus
nombreux la veille, avant une intervention policière pour détruire leur
campement et les éloigner du centre-ville. Certains ont accepté une mise à
l'abri dans l'un des deux
centres d'accueil et d'examen des situations (CAES), nouveau dispositif créé
par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, pour enregistrer les
migrants et les orienter selon leur situation. Mais eux se sont réinstallés
sous le pont.
«Moi, j'ai refusé de monter dans
leurs bus, dit Oumar, un Centrafricain de 20 ans. Ils m'auraient
directement renvoyé en Italie où j'ai déposé mes empreintes», croit-il savoir.
C'est un «dubliné». C'est-à-dire que, en vertu des accords de Dublin, sa
situation relève de l'Italie où il a déjà été enregistré. Mais Oumar affiche sa
détermination, le visage fermé par la fatigue. Pour lui, pas question de
repartir.
Les
migrants sont de retour dans le centre de Calais, malgré l'intransigeance
affichée tant par la maire que par le ministère de l'Intérieur ; et en
dépit de la récente décision du Conseil d'État qui, certes, sommait les
autorités d'installer eau et sanitaires pour ces populations, mais
reconnaissait aussi qu'il fallait éviter leur retour dans la ville.
«Je n'ai jamais vu ça, on ne
peut même plus leur distribuer de tentes car elles sont immédiatement
détruites.On ne leur donne plus que des ponchos ou des bâches, et ils passent
la nuit avec ça…»
Christian Salomé, le président de
l'Auberge des migrants
Bancale, cette décision de
justice ne contente personne. D'abord la mairie, qui a tout simplement refusé
de l'appliquer, assumant ainsi de payer l'astreinte de 100 euros par jour
à laquelle elle s'exposait. L'État ensuite, dont le mantra est d'éviter tout
«point de fixation» qui pourrait faire revivre le cauchemar d'une nouvelle
«jungle». Et enfin les associations de soutien aux migrants, qui jugent cette
aide minimale indigne pour ceux qui dorment toujours dehors dans le dénuement
le plus total.
Entre
fermeté et humanité, l'équilibre est difficile à trouver pour gérer le retour
des migrants à Calais. Ils sont entre 450 et 700 à errer le long de l'A16,
sous les ponts de la ville ou dans les broussailles en périphérie de
l'agglomération. L'Auberge des migrants a fait une enquête pour mieux les
identifier: ce ne sont quasiment que des hommes (à 97 %), de 21 ans en moyenne,
originaires pour l'essentiel d'Afghanistan, d'Érythrée et de Somalie.
La police intervient en
permanence pour les déloger et confisquer leurs affaires de campement. Les
associatifs parlent de «rafles», terme dont la connotation exécrable tord une
réalité plus complexe. Car les interventions policières vont de pair avec des
maraudes permanentes d'associations et d'agents de l'Office français de
l'immigration et de l'intégration (OFII), qui proposent aux migrants des
solutions de mise à l'abri.
«Je n'ai jamais vu ça, on ne peut
même plus leur distribuer de tentes car elles sont immédiatement détruites,
explique Christian Salomé, le président de l'Auberge des migrants. On ne leur
donne plus que des ponchos ou des bâches, et ils passent la nuit avec ça…» Pourtant,
ces conditions de vie ne découragent pas les migrants. Ceux qui refusent la
mise à l'abri proposée par l'OFII se regroupent dans des zones assez bien
définies. Les Afghans sont majoritairement installés autour de la clinique du
Virval, tandis que les Africains (Érythréens et Éthiopiens) se regroupent plus
au nord, autour de la rue des Verrotières.
«Je ne leur en veux pas et
j'ai mal pour eux, à les voir traîner dehors comme ça. Mais l'État ne prend pas
en compte l'impact de leur présence ici sur nous, les Calaisiens…»
Patrick Carpentier, gérant de la
station service
C'est là, dans la zone
industrielle des Dunes, que l'association La Vie active installe chaque matin
l'un des deux points d'eau et des toilettes en préfabriqué. Les douches n'ont
pas encore été mises en place. On parle de dispositif «volant», mais c'est un
bien grand mot: les équipements sont retirés chaque soir, pour être réinstallés
le lendemain au même endroit. C'est ici aussi que l'Auberge des migrants et le
Refugee Community Kitchen distribuent des repas trois fois par jour, que Help
the Refugees organise ses distributions de vêtements.
Dans ces conditions, difficile de
ne pas admettre qu'il existe bien un «point de fixation» rue des Verrotières.
Le gérant de la station BP attenante en sait quelque chose. «C'est dramatique,
mon activité est presque nulle, assure Patrick Carpentier. Ils arrivent par
dizaines sur le moindre camion qui se présente.» Un peu plus tôt, un camionneur
polonais en a fait les frais. L'homme faisait le plein, crispé, pendant qu'une
vingtaine de jeunes Érythréens tournaient autour de son semi-remorque pour
tester les serrures, jauger la solidité de la toile ou inspecter le châssis à
la recherche d'un recoin pour s'y glisser. «Je ne leur en veux pas et j'ai mal
pour eux, à les voir traîner dehors comme ça, poursuit le gérant. Mais l'État
ne prend pas en compte l'impact de leur présence ici sur nous, les Calaisiens…
Ça n'est pas son problème on dirait.»
Le nombre d'interceptions de
migrants dans le port ou dans les camions est sans comparaison avec celui
précédant le démantèlement de la «jungle». Mais il est en très nette hausse
depuis le printemps. Il y a eu 1250 migrants découverts dans des camions en
août, près de 1000 en juillet, contre 190 en avril. Les policiers craignent
aussi les retours des barrages de branches sur la rocade, comme celui qui a
coûté la vie à un chauffeur polonais en juin dernier.
«À partir du moment où les
migrants déclinent les solutions qu'on leur propose, il faut en tirer les
conséquences et durcir la procédure»
Gilles Debove, SGP Police
À mesure que l'hiver approche,
l'objectif «zéro personne à la rue» affiché par Emmanuel Macron promet d'être
difficile à tenir à Calais. Les solutions d'hébergement d'urgence, ouvertes par
le ministère de l'Intérieur, correspondent aux migrants qui souhaitent et
peuvent faire leur demande d'asile en France. Mais pour ceux qui visent
toujours l'Angleterre, comme pour les «dublinés» et les déboutés du droit
d'asile par un autre pays européen, Calais demeure la seule ligne de mire.
«À partir du moment où les
migrants déclinent les solutions qu'on leur propose, il faut en tirer les
conséquences et durcir la procédure, estime Gilles Debove de SGP Police. Tant
que la prise d'empreintes pour identification ne sera pas contraignante pour
les personnes interpellées, on ne pourra pas identifier les “dublinés” ni les
personnes déboutées. Ce qui rend toute réponse pénale impossible.»
Dernier exemple en date: sur les
22 migrants qui ont accepté de monter dans un bus pour une mise à l'abri au
CAES de Belval, à une heure de distance, une quinzaine d'entre eux reprenait le
train pour Calais dès le lendemain. Quant aux 9 mineurs érythréens remis à la
police aux frontières, ils refuseront la proposition d'hébergement… et seront directement
relâchés dans la nature.
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Edouard de Mareschal 75 abonnés Journaliste Web.
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Des vols spéciaux affrétés
pour renvoyer des Albanais (04.09.2017)
Mis à jour le 04/09/2017 à 20h08 | Publié le 04/09/2017 à 19h56
En éloignant ces migrants
économiques, pour la plupart d'entre eux, le ministère de l'Intérieur veut
montrer sa volonté de faire respecter le droit d'asile en France.
Au moins trois vols discrets,
remplis d'illégaux albanais (on ne parle plus de charters), ont fait le voyage
entre la France et Tirana cet été. Le
ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a fait du cas de ces migrants
économiques, pour la plupart, l'illustration de sa volonté de faire respecter
le droit d'asile en France. En renvoyant, donc, ceux qui ont vocation à
rentrer chez eux. Ceux, en tout cas, qui ne remplissent pas les critères de la
convention de Genève sur les réfugiés et les apatrides. Gérard Collomb organise
même, chaque semaine, des visioconférences avec les préfets concernés par ce
problème, notamment ceux de l'Est du pays.
Alors que, chez ses voisins
européens, l'asile n'est guère accordé à plus de 3 à 5 % des demandeurs
albanais, ce taux dépasse les 15 % en France
La
France a recensé 4.911 nouveaux demandeurs d'asile albanais en France depuis le
1er janvier,
soit une hausse de plus de 170 % par rapport à 2016. Dans les dossiers
traités par l'Office français pour les réfugiés et les apatrides (Ofpra),
l'Albanie est devenue le premier pays de provenance. Le nombre de ces
ressortissants a même atteint 7.256, en incluant les mineurs qui les
accompagnent. Ils arrivent loin devant les Syriens, pourtant issus d'un pays en
guerre, devant les Afghans, les Haïtiens et les Soudanais. Ils saturent les
dispositifs d'accueil.
Depuis 2010, l'Albanie, candidate
à l'entrée dans l'Union européenne, bénéficie d'un programme de
«libéralisation» qui exempte ses ressortissants de visa pour un séjour de moins
de trois mois en France. Cette facilité avait été accordée au titre du bon
voisinage. La voici détournée dans de vastes proportions.
Pour maîtriser la situation,
Paris se voit contraint de réclamer pour l'Albanie les mêmes clauses de
sauvegarde que celles réservées à la Géorgie et à l'Ukraine: un rétablissement
des visas en cas d'abus de l'hospitalité du pays d'accueil. Il faut dire que la
France a su se rendre attractive. Alors que, chez ses voisins européens,
l'asile n'est guère accordé à plus de 3 à 5 % des demandeurs albanais,
dans le «pays des droits de l'homme», ce taux dépasse les 15 % pour ce
public bien particulier.
Mafias de passeurs
À Beauvau, nul n'ignore qu'un
code ancestral (le Kanun) a refait son apparition en Albanie, contraignant de
nombreuses familles à vivre sous la loi d'une vendetta sauvage. Mais «ce danger
est sans doute surévalué», spécule un haut fonctionnaire à l'Intérieur. Une
chose est certaine: les Albanais qui arrivent en masse sont pris en charge par
de véritables mafias de passeurs, très implantées du côté de Metz, à Lyon et
même dans le paisible Calvados. Le trafic d'êtres humains, de mineurs et la
prostitution minent cette communauté vulnérable. Bref, la criminalité albanaise
s'implante en France et l'État réagit.
Les
échanges diplomatiques s'intensifient avec Tirana, où une vingtaine de
mesures a été prise. L'Albanie implique la France dans le contrôle des
passagers au départ. Elle accorde plus facilement les laissez-passer
consulaires, sans lesquels aucun retour de clandestin n'est possible, et va
accueillir deux officiers de liaison français.
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À Saint-Omer, comment évaluer
l'âge des mineurs isolés (04.09.2017)
Mis à jour le 05/09/2017 à 10h06 | Publié le 04/09/2017 à 20h20
L'association France Terre
d'Asile gère dans cette commune du Pas-de-Calais un centre pour jeunes mineurs
isolés.
Saint-Omer
Dans le centre historique de
Saint-Omer, une rue pavée borde une grande porte cochère en pierre de taille.
Au rez-de-chaussée, on accède à un immense appartement de 350 mètres carrés.
Les plafonds moulés et les grandes cheminées ornées de lourds trumeaux
tranchent avec la nouvelle fonction des lieux. Autrefois occupés par une
vieille dame seule, les salons en enfilade accueillent aujourd'hui jusqu'à 45
lits superposés en métal bleu.
Les pièces à l'étage reçoivent
quant à elles les bureaux de France Terre d'Asile. L'association et le
département du Nord-Pas-de-Calais ont loué cet appartement de la rue des
Bleuets pour le transformer en Maison du jeune réfugié, un
centre d'hébergement à destination des mineurs isolés étrangers (MIE).
La moitié des hôtes viennent
d'Erythrée. Les autres sont Afghans, Soudanais ou Ethiopiens. «Depuis le
démantèlement de la jungle de Calais, nous sommes devenus le seul centre
d'hébergement d'urgence pour les mineurs sur tout le Calaisis», explique le
directeur départemental de FTA, Jean-François Roger. Au 31 juillet dernier, la
structure avait déjà reçu 1542 jeunes, contre 1422 sur l'ensemble de l'année
2016. La quasi-totalité (95%) des jeunes qui font une demande d'asile ici
reçoivent une réponse positive. Mais avant d'accorder cette protection
aux mineurs
étrangers isolés, encore faut-il vraiment déterminer qui l'est réellement.
«Généralement, le mineur isolé
n'a pas été le protagoniste de son exil. Celui-ci a été organisé et payé par
les parents, qui ne peuvent pas se permettre financièrement de partir aussi»
Amadou Diop, « évaluateur » de
France Terre d'Asile
Pendant longtemps, on procédait à
une expertise médicale par le biais de tests osseux. Mais la méthode n'est plus
utilisée par le parquet de Saint-Omer depuis 2009. «Elle est caduque ; elle se
base sur un échantillon de jeunes Nords-Américains des années 30, alors que
l'essentiel les jeunes viennent actuellement de la corne d'Afrique et
d'Afghanistan», explique Jean-François Roger. «De plus, elle donne un résultat
avec une marge d'erreur de 18 mois, quand la plupart des jeunes concernés ont
entre 16 et 18 ans.» L'expertise médicale a donc été remplacée par une enquête
sociologique réalisée sur place. Une méthode qui ne permet pas plus de
déterminer l'âge réel du candidat à l'asile, mais qui donne un faisceau
d'indices permettant de présumer de la «minorité» du jeune.
C'est le travail d'Amadou Diop,
27 ans. Ce grand garçon placide est l'un des «évaluateurs» de FTA. Dans une
petite salle du second étage de l'ancien appartement, il conduit des entretiens
déterminants pour la suite du parcours des jeunes demandeurs d'asile. La trame
de l'entretien est constante: il cherche d'abord des éléments d'état civil. «Si
le jeune a des papiers d'identité, nous cherchons à vérifier s'ils sont
probants», explique-t-il.
Viennent ensuite les questions
sur sa situation familiale. «On demande le nom du père, de la mère, le d'âge
entre chacun des frères et sœurs, sa place dans la fratrie… Cela donne des
faisceaux d'indices sur la réalité de l'âge qu'il se donne.» Puis il est
interrogé sur son parcours scolaire. «A quel âge a-t-il commencé l'école,
qu'a-t-il étudié ; on regarde si cela correspond aux éléments connus sur son
pays d'origine.»
«Ici on ne fait que manger et
dormir. Il n'y a pas de Wifi. On passe nos journées sans but»
Hafton, un mineur isolé érythréen
On lui demande ensuite de décrire
son mode de vie. «On évalue sa spontanéité, son rapport au temps. Un enfant va
être très ancré dans le présent, très descriptif dans les événements successifs
de sa journée», détaille Amadou Diop. Arrivent enfin deux sujets centraux: les
motifs du départ, et le parcours migratoire. «Généralement, le mineur isolé n'a
pas été le protagoniste de son exil. Celui-ci a été organisé et payé par les
parents, qui ne peuvent pas se permettre financièrement de partir aussi»,
explique-t-il.
À l'issue de ces entretiens, le
parquet de Saint-Omer confirme la minorité du jeune dans 60 à 70% des cas. Le
mineur isolé obtient alors une ordonnance de placement provisoire, mais
celle-ci ne signe généralement pas la fin de son attente et de son
désœuvrement. «Ici
on ne fait que manger et dormir. Il n'y a pas de Wifi. On passe nos journées
sans but», explique Hafton, un Érythréen de 17 ans qui attend de rejoindre
l'Irlande. Un témoignage qui se retrouve dans la bouche de bien d'autres
jeunes qui passent leurs journées ici.
Quant à ceux dont la demande de
protection a été rejetée par la justice, il existe une possibilité de recours
devant la Cour d'appel de Douai. Mais très peu de jeunes vont jusque-là. Soit
ils retournent à Calais, soit ils profitent d'une faille administrative: faute
de disposer d'un fichier qui centraliserait les dossiers refusés, il est
impossible de savoir si un jeune n'a pas déjà fait une demande de protection.
Il leur suffit donc de quitter Saint-Omer pour aller tenter dans chance dans un
autre département.
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mineurs isolés sont déjà de retour à Calais
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la France veut faciliter les expulsions
À Saint-Omer, comment évaluer
l'âge des mineurs isolés (05.09.2017)
Mis à jour le 05/09/2017 à 10h06 |
Publié le 04/09/2017 à 20h20
L'association France Terre
d'Asile gère dans cette commune du Pas-de-Calais un centre pour jeunes mineurs
isolés.
Saint-Omer
Dans le centre historique de
Saint-Omer, une rue pavée borde une grande porte cochère en pierre de taille.
Au rez-de-chaussée, on accède à un immense appartement de 350 mètres carrés.
Les plafonds moulés et les grandes cheminées ornées de lourds trumeaux tranchent
avec la nouvelle fonction des lieux. Autrefois occupés par une vieille dame
seule, les salons en enfilade accueillent aujourd'hui jusqu'à 45 lits
superposés en métal bleu.
Les pièces à l'étage reçoivent
quant à elles les bureaux de France Terre d'Asile. L'association et le
département du Nord-Pas-de-Calais ont loué cet appartement de la rue des
Bleuets pour le transformer en Maison du jeune réfugié, un
centre d'hébergement à destination des mineurs isolés étrangers (MIE).
La moitié des hôtes viennent
d'Erythrée. Les autres sont Afghans, Soudanais ou Ethiopiens. «Depuis le
démantèlement de la jungle de Calais, nous sommes devenus le seul centre
d'hébergement d'urgence pour les mineurs sur tout le Calaisis», explique le
directeur départemental de FTA, Jean-François Roger. Au 31 juillet dernier, la
structure avait déjà reçu 1542 jeunes, contre 1422 sur l'ensemble de l'année
2016. La quasi-totalité (95%) des jeunes qui font une demande d'asile ici
reçoivent une réponse positive. Mais avant d'accorder cette protection
aux mineurs
étrangers isolés, encore faut-il vraiment déterminer qui l'est réellement.
«Généralement, le mineur isolé
n'a pas été le protagoniste de son exil. Celui-ci a été organisé et payé par
les parents, qui ne peuvent pas se permettre financièrement de partir aussi»
Amadou Diop, « évaluateur » de
France Terre d'Asile
Pendant longtemps, on procédait à
une expertise médicale par le biais de tests osseux. Mais la méthode n'est plus
utilisée par le parquet de Saint-Omer depuis 2009. «Elle est caduque ; elle se
base sur un échantillon de jeunes Nords-Américains des années 30, alors que
l'essentiel les jeunes viennent actuellement de la corne d'Afrique et
d'Afghanistan», explique Jean-François Roger. «De plus, elle donne un résultat
avec une marge d'erreur de 18 mois, quand la plupart des jeunes concernés ont
entre 16 et 18 ans.» L'expertise médicale a donc été remplacée par une enquête
sociologique réalisée sur place. Une méthode qui ne permet pas plus de
déterminer l'âge réel du candidat à l'asile, mais qui donne un faisceau
d'indices permettant de présumer de la «minorité» du jeune.
C'est le travail d'Amadou Diop,
27 ans. Ce grand garçon placide est l'un des «évaluateurs» de FTA. Dans une
petite salle du second étage de l'ancien appartement, il conduit des entretiens
déterminants pour la suite du parcours des jeunes demandeurs d'asile. La trame
de l'entretien est constante: il cherche d'abord des éléments d'état civil. «Si
le jeune a des papiers d'identité, nous cherchons à vérifier s'ils sont
probants», explique-t-il.
Viennent ensuite les questions
sur sa situation familiale. «On demande le nom du père, de la mère, le d'âge
entre chacun des frères et sœurs, sa place dans la fratrie… Cela donne des
faisceaux d'indices sur la réalité de l'âge qu'il se donne.» Puis il est
interrogé sur son parcours scolaire. «A quel âge a-t-il commencé l'école,
qu'a-t-il étudié ; on regarde si cela correspond aux éléments connus sur son
pays d'origine.»
«Ici on ne fait que manger et
dormir. Il n'y a pas de Wifi. On passe nos journées sans but»
Hafton, un mineur isolé érythréen
On lui demande ensuite de décrire
son mode de vie. «On évalue sa spontanéité, son rapport au temps. Un enfant va
être très ancré dans le présent, très descriptif dans les événements successifs
de sa journée», détaille Amadou Diop. Arrivent enfin deux sujets centraux: les
motifs du départ, et le parcours migratoire. «Généralement, le mineur isolé n'a
pas été le protagoniste de son exil. Celui-ci a été organisé et payé par les
parents, qui ne peuvent pas se permettre financièrement de partir aussi»,
explique-t-il.
À l'issue de ces entretiens, le
parquet de Saint-Omer confirme la minorité du jeune dans 60 à 70% des cas. Le
mineur isolé obtient alors une ordonnance de placement provisoire, mais
celle-ci ne signe généralement pas la fin de son attente et de son
désœuvrement. «Ici
on ne fait que manger et dormir. Il n'y a pas de Wifi. On passe nos journées
sans but», explique Hafton, un Érythréen de 17 ans qui attend de rejoindre l'Irlande.
Un témoignage qui se retrouve dans la bouche de bien d'autres jeunes qui
passent leurs journées ici.
Quant à ceux dont la demande de
protection a été rejetée par la justice, il existe une possibilité de recours
devant la Cour d'appel de Douai. Mais très peu de jeunes vont jusque-là. Soit
ils retournent à Calais, soit ils profitent d'une faille administrative: faute
de disposer d'un fichier qui centraliserait les dossiers refusés, il est
impossible de savoir si un jeune n'a pas déjà fait une demande de protection.
Il leur suffit donc de quitter Saint-Omer pour aller tenter dans chance dans un
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Des portraits-robots à partir
de gènes (04.09.2017)
- Par Jean-Luc Nothias
- Mis à jour le 04/09/2017 à 19:32
- Publié le 04/09/2017 à 19:20
Grâce à un échantillon ADN, des
chercheurs sont parvenus à prédire couleurs des yeux, de la peau, taille et
poids, âge biologique, sexe, origine ethnique et même tonalité de la voix.
Montre-moi tes gènes, je te dirai
de quoi tu as l'air. Et je dessinerai ton visage. Les moyens de faire parler
notre ADN n'en finissent plus de nous étonner. Suscitant enthousiasme et sueurs
froides. Après
le décryptage ethnique de nos origines familiales accessible à tous (entre
100 et 200 euros), celui de nos susceptibilités à certaines maladies
d'origine génétique (et la possibilité pour certaines d'une guérison par
chirurgie génétique), voici que les laboratoires de recherche d'une société
américaine, Human Longevity Inc (HLI), proposent une méthode pour, à partir
d'un échantillon d'ADN, reconstituer le visage (en 3D), l'origine ethnique, le sexe,
la couleur des yeux, celle de la peau, l'âge biologique, la taille, le poids,
la voix de la personne dont est issu l'ADN (travaux publiés dans les PNAS, ...
Migrants/Paris: Emmaüs menace
de ne pas ouvrir un centre humanitaire (05.09.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 05/09/2017 à 11:33
- Publié le 05/09/2017 à 11:27
Emmaüs Solidarité a menacé mardi
de ne pas ouvrir, dès lundi prochain, le centre humanitaire pour migrants qu'il
gère porte de La Chapelle à Paris, s'il n'obtient pas d'ici là des garanties de
l'État pour pouvoir remplir sa mission d'accueil inconditionnel.
» Lire aussi - À Paris, 446 migrants hébergés dans le XVe
arrondissement
"Si nous n'avons pas de
garanties de la part de l'État, nous n'ouvrons pas lundi prochain", ce qui
serait une première depuis l'installation du centre dans le nord de Paris en
novembre, a assuré à Aurélie El Hassak-Marzorati, la directrice générale
adjointe d'Emmaüs Solidarité.
"Il faut qu'on ait des
réponses cette semaine, un engagement fort de la part de l'État, sinon on ne
pourra pas continuer", a-t-elle ajouté, en avertissant qu'au delà,
"il n'est pas exclu qu'on réfléchisse à sortir totalement du dispositif".
Mme El Hassak-Marzorati
s'inquiète notamment de la diminution des capacités d'orientation en aval:
"En moyenne, nous enregistrions 250 entrées et sorties par semaine, ce qui
est un rythme déjà insuffisant. La semaine dernière on est tombés à 166, lundi
à 23, mardi à 18, et il y a une absence totale de visibilité pour les jours à
venir".
Le centre est censé accueillir
les migrants une dizaine de jours. Mais la saturation a conduit à la formation
d'un campement indigne aux portes du site, plusieurs fois évacué (la dernière
opération, le 18 août, a concerné près de 2.500 personnes).
LIRE AUSSI :
Il y a 20 ans, la mort de Mère
Teresa, la «sainte de Calcutta» (10.12.2014)
- Par Figaro Archives
- Mis à jour le 05/09/2017 à 11:52
- Publié le 10/12/2014 à 09:58
LES ARCHIVES DU FIGARO - Le 5
septembre 1997 la petite sœur au sari blanc et bleu décédait: le monde entier
lui rendait un vibrant hommage. Retrouvez son portrait paru dans les colonnes
du Figaro à l'époque.
Mère Teresa meurt, à l'âge de 87 ans, d'un accident
cardiaque, le 5 septembre 1997 à Calcutta, où elle a fondé l'ordre des
Missionnaires de la Charité. L'annonce de sa mort crée l'émotion dans les rues
de Calcutta mais également dans le monde entier. Le Pape Jean-Paul II, aussitôt
prévenu, fait part de sa «profonde douleur». Béatifiée dès 2002, Mère Teresa est canonisée par le pape François le 4
mars 2016, devant 120.000 fidèles rassemblés place Saint-Pierre à Rome.
Article paru dans Le Figaro du
6 septembre 1997.
L'inestimable héritage de la
«sainte de Calcutta»
Un simple écriteau au numéro 54A
d'une rue de Calcutta: Mother Teresa. Ici, la maison mère des missionnaires de
la Charité où a vécu «la femme la plus puissante du monde», ainsi
que l'avait un jour qualifiée le secrétaire général des Nations unies. Son
héritage? Elle laisse deux saris blancs à liserés bleus, un chapelet, une
croix, un sac en toile, un parapluie, une paire de sandales et un petit tricot
de laine bleue pour l'hiver, mais surtout une immense œuvre de charité.
Près de 3.500 sœurs, réparties en
plus de quatre cents centres sur les cinq continents, poursuivront sa
tâche. «S'il y a des pauvres sur la Lune, nous irons aussi»,
avait-elle lancé avec la foi de l'apôtre Paul, pour qui «l'amour excuse tout,
croit tout, espère tout, endure tout».
Elle relève notre époque et
lui rend une lueur d'espoir.
Dans ce siècle de larmes et de
sang, de totalitarismes et de tohu-bohu guerriers, mère Teresa a imprimé son
visage chiffonné et son sourire malicieux, sa lumineuse bonté et sa pacifique
ardeur. Comme les malades et les mourants sur qui elle s'est si souvent
penchée, elle relève notre époque et lui rend une lueur d'espoir. Elle donne
simplement sa tendresse maternelle. Le XXe siècle s'achèverait-il avec une
génération en mal de paternité? Heureusement, il y a eu aussi mère Teresa.
Celle que, de son vivant, on appelait «la sainte de Calcutta».
Son vrai nom: Agnès Gonxha
Bojaxhiu. Elle est née le 27 août 1910 à Skopje (alors en Albanie, aujourd'hui
sur le territoire de l'ex-Yougoslavie). Ses parents, des agriculteurs, lui
donnent une éducation assez stricte, ainsi qu'à ses deux sœurs et à son frère.
A dix-huit ans, le 28 novembre 1928, la jeune fille entre chez les sœurs de
Notre-Dame de Lorette, à Rathfarnham, en Irlande. Elle ne reviendra en
Albanie que près de soixante ans plus tard, le 14 août 1989: c'était une
visite privée, pour aller sur les tombes de sa famille. Auparavant, la
dictature marxiste lui avait refusé son visa d'entrée lorsque sa mère était
mourante.
Sœur Agnès
La jeune recrue est aussitôt
envoyée par son ordre religieux en Inde pour y faire son noviciat. Puis,
pendant presque vingt ans, sœur Agnès -c'est ainsi qu'elle se nomme alors-
enseigne la géographie aux jeunes filles des hautes castes qui fréquentent le
collège Sainte-Marie à Calcutta. Mystérieuse préparation à connaître la
géographie universelle de la pauvreté.
Tout bascule le 10 septembre
1946. C'est le «jour de l'inspiration». Agnès Bojaxhiu voyage en train. La
misère surgit de partout, effrayante. Nouveau tournant dans la vie de cette
femme de trente-six ans: elle se sent invinciblement poussée à se consacrer au
service «des plus pauvres d'entre les pauvres». De retour à Calcutta, sœur
Agnès demande à l'archevêque l'autorisation de quitter sa congrégation.
Celui-ci refuse, mais lui conseille d'en parler à sa supérieure... qui accepte,
sous réserve de l'agrément du Pape. Cette permission n'arrivera que le 8 août
1948.
La religieuse, vêtue d'un sari
blanc bordé de bleu, se lance dans l'aventure. Elle change de nom, en hommage à
la sainte française, la «petite» Thérèse de l'Enfant-Jésus. Elle fonde sa
congrégation: les sœurs missionnaires de la Charité, ordre consacré au Cœur
Immaculé de Marie.
Elle effectue d'abord un stage
intensif de trois mois chez les «Medical Sisters» de Patna. Sa première
rencontre: une vieille femme jetée par son fils dans une poubelle, et déjà
couverte de fourmis. Le 21 décembre 1948, mère Teresa obtient
l'ouverture de sa première école dans la banlieue de Calcutta. Non pas des
classes aux murs blanchis, mais un jardin public, en plein air, pour des
enfants abandonnés à qui l'hygiène est plus importante que l'alphabet. C'est le
début d'une longue croisade.
«Ce qui compte, ce n'est pas
de faire beaucoup, c'est de mettre beaucoup d'amour dans ce que l'on fait.»
Mère Teresa.
Calcutta, capitale du Bengale
indien, est un enfer. Toute la misère du monde, depuis des années, s'y est
donné rendez-vous. Chaque nuit, des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants
cherchent leur sommeil le dernier peut-être dans d'innommables bidonvilles ou à
même le trottoir. Ici, une mère accouche; là, un mourant râle. À cette
épouvante ne peut s'opposer qu'un courage infatigable.
Mère Teresa le montre, avec
humilité: «Ce qui compte, ce n'est pas de faire beaucoup, c'est de mettre
beaucoup d'amour dans ce que l'on fait», disait-elle à ses sœurs, dont la
première à la rejoindre dans son apostolat fut, le 19 mars 1949, une de ses
anciennes élèves.
Écoles, dispensaires ne
suffisent pas. Une nuit de juin 1952, mère Teresa ramasse une femme
qui agonise sur le trottoir inondé par la mousson, les doigts de pieds rongés
par les rats. Tous les hôpitaux où la religieuse vient frapper refusent la
mourante. Au petit matin, celle-ci s'éteint dans les bras crispés de la
religieuse. Croire à la Résurrection du Christ et laisser ainsi la mort
triompher, c'est impossible pour mère Teresa.
La «Maison du cœur pur»
Elle se rend, le cœur en révolte,
à la mairie de Calcutta, demande un local pour les agonisants sans
toit, insiste, argumente, supplie. On lui concède, dans le quartier hindou,
une partie de l'annexe du temple de Kali, déesse de la mort et patronne de
Calcutta. C'est le mouroir, la «Maison du Cœur pur», là où mère Teresa désirait
finir ses jours. Chaque matin, la police y amène celles et ceux que la mort n'a
pas voulu prendre la nuit sur le trottoir. «Ils ont vécu comme des bêtes,
qu'ils meurent ici au moins comme des êtres humains», soupire mère Teresa, qui
les accueille, les soigne, les aime.
Quelque 50.000 lépreux
croupissent autour de Calcutta. Pour les secourir, mère Teresa reçoit
d'innombrables concours en personnes et en argent. Des bienfaiteurs
lui donnent des ambulances: elle les transforme en cliniques mobiles qui
sillonnent régulièrement les zones de taudis. Elle réalise une «Cité de la
paix» où les familles de lépreux apprennent un métier et où leurs enfants vont
à l'école. Chacun retrouve un peu de dignité humaine, toutes races et toutes
religions confondues. «C'est mon amour pour Dieu en action, confesse-t-elle.
Notre travail n'est rien d'autre que l'amour de Dieu. J'aime Dieu par une
action vivante, active, en servant les plus pauvres d'entre les pauvres.»
La nouvelle congrégation de
mère Teresa naît officiellement le 7 octobre 1950, avec une douzaine de
recrues. Aux trois vœux religieux traditionnels pauvreté, chasteté, obéissance,
la règle en ajoute un quatrième: celui de consacrer toute sa vie aux plus
pauvres des pauvres de manière exclusive, et sans jamais accepter
aucune récompense matérielle. De Calcutta, la congrégation s'étend
rapidement à d'autres villes de l'Inde. Les premières fondations extérieures à
ce pays auront lieu en 1965, à Caracas et Barquisimeto (Venezuela). Le 25 mars
1963, un jésuite originaire d'Australie, frère André, missionnaire à Calcutta,
vient donner une branche masculine aux missionnaires de la Charité. Un ordre
masculin créé sous l'inspiration d'une religieuse, ce n'est tout de même pas si
fréquent!
Les grands de ce monde lui
décernent tous les prix possibles et imaginables.
Sans relâche, mère Teresa fonde,
recrute, réconforte, file en Europe ou en Amérique pour convaincre les
puissants qu'«ils doivent, eux aussi, faire quelque chose». Elle finit
par ébranler les certitudes, secouer les indifférences. Elle force les
yeux à regarder l'océan de misère où elle nage désespérément. Elle réussit à
ouvrir toutes les portes et tous les cœurs. Les grands de ce monde lui
décernent tous les prix possibles et imaginables. Citons d'abord le prix
international Jean-XXIII pour la paix, qu'elle reçoit des mains de Paul VI en
1971. Il y eut aussi le prix Patna (indien), le prix du Bon Samaritain, le prix
Pandit-Nehru (1972), le prix Templeton (1973), le prix Albert-Schweitzer
(1975), le prix Balzan et c'est bien la moindre des choses le prix Nobel de la
paix (1979). Elle est la sixième femme à le recevoir. C'est l'occasion pour
elle de rappeler à Oslo que «le peuple n'a pas besoin de pitié, mais de
respect», et de faire supprimer le traditionnel banquet. Gain:
7.000 dollars dont bénéficieront les pauvres.
Le 10 décembre 1979, dans son
discours de réception du prix Nobel, elle médusa son auditoire.
Après en avoir fait distribuer le texte, elle lui fit réciter la fameuse prière
attribuée à saint François d'Assise: «Seigneur, faites de moi un instrument de
votre paix...» Bien sûr, elle parla «au nom des affamés, des nus, des
sans-logis, des infirmes, des aveugles, des lépreux, de tous ces gens qui ne se
sentent pas voulus, pas aimés, pas soignés, rejetés par la société.» Bien sûr
aussi, elle avait à en raconter sur la misère des vivants. Bien sûr! Mais, elle
ajouta: «Le plus grand destructeur de la paix, aujourd'hui, est le crime commis
contre l'innocent enfant à naître.» Populaire, mère Teresa? Elle le fut
moins dans son combat sans concession contre l'avortement et toutes les formes
de contraception. «Si vous ne voulez pas l'enfant à naître, donnez-le-moi,
je le veux!», s'est-elle écriée à Ottawa en septembre 1988.
Invitée des dizaines de fois par
les congrès missionnaires, elle a même pris la parole devant le Synode des
évêques à Rome. C'était le 6 octobre 1980. «Je remplace ici les personnes
rejetées par la société, les lépreux, les mourants, les marginaux, les
laissés-pour-compte, déclare-t-elle d'une voix douce. Je vous apporte leur
amour.» Mais elle n'hésite pas à trancher sur la rondeur ecclésiastique: «Vous,
évêques, dit-elle, aimez vos prêtres. Vous êtes mariés à vos diocèses. Les
pauvres sont vos enfants.»
Tous ceux qui l'ont rencontrée
ont été bouleversés par sa personnalité cachée sous sa silhouette
frêle et sa démarche voûtée. Mgr Rodhain, fondateur du Secours catholique,
avait dit d'elle: «Sans phraser, humblement, au ras du sol, elle est le reflet
authentique de saint Vincent de Paul.»
Incendie de charité
Raoul Follereau, l'apôtre des
lépreux, avait été frappé par son visage tendu et ses yeux secs. «Elle n'a pas
le droit de perdre une parcelle de ses forces dans la douceur stérile des
larmes, écrivait-il. En elle, il n'y a pas de pitié au sens sentimental. La
pitié, c'est la forme malingre de l'amour. Elle est l'amour.»
Où n'a-t-elle pas tenté de
propager son incendie de charité? Au Liban, en 1982, elle se démène pour faire
passer à Beyrouth-Est une soixantaine d'enfants musulmans handicapés dont
l'hôpital a été bombardé. En janvier 1985, elle se rend en Chine, à
l'invitation de l'Association des catholiques patriotes. Cuba l'accueille en
juillet 1986: elle demande à Fidel Castro de prier pour elle. Elle
a déjà fondé cinq maisons en Union soviétique, qu'elle visite en 1987. Harlem,
Belfast, Lima, Rome...
Aucune grande ville, aucun
drame humain ne lui sont étrangers.
En France existent deux
communautés féminines, à Paris et à Marseille, et une communauté masculine, à
Paris. Aucune grande ville, aucun drame humain ne lui sont étrangers. «Si
chacun commence à partager, à aider, à servir son prochain, alors la paix
viendra», dit-elle encore. Le monde est son cloître.
Bien des livres, un film même,
lui ont été consacrés. Elle n'a pas succombé à ce vertige médiatique.
Symbole humanitaire, elle voulait s'effacer devant sa source: l'Évangile et la
prière. En avril 1990, elle avait proposé de quitter ses fonctions de
supérieure générale; le Pape avait accepté «en raison de son âge et de sa
santé». Pourtant, le 8 septembre de la même année, elle avait été réélue à
l'unanimité par le chapitre général des missionnaires de la Charité. Déjà, en
1985, Jean-Paul II avait refusé de la déclarer inéligible, et elle avait
supplié ses sœurs de ne plus voter pour elle. Depuis la fondation de
l'ordre, elle avait été constamment réélue à l'unanimité.
«La mort n'est pas autre chose
que de rentrer chez soi, dans la maison du Père», disait cette petite voix qui
nous faisait tous moins «bêtes» et plus «humains». Son humilité avait
de l'audace: «Très Saint Père, demanda-t-elle à Jean-Paul II, vous savez ce
qui serait gentil? C'est de donner aux pauvres, à mon peuple, la moitié
seulement des richesses du Vatican.»
L'Église l'élèvera-t-elle sur ses
autels? C'est probable. Le peuple, lui, l'a déjà canonisée: «She is a living
saint» («c'est une sainte vivante»), affirmaient ceux qui l'ont connue.
«Qu'est-ce qu'un saint, interrogeait-elle encore, sinon une âme résolue, et qui
se sert de la force de Dieu pour agir?» Cette force-là n'est pas morte. «L'amour
est un fruit toujours de saison», répétait mère Teresa, qui s'est consumée au
service de ses frères.
Par Élie Maréchal
Celle qui faisait fléchir les
puissants
Article paru dans Le Figaro du
6 septembre 1997.
Le 5 mai 1991, au Bengladesh,
la bégum Khaleda Zia, Nawaz Sharif, premier ministre du Pakistan, Bernard
Kouchner, secrétaire d'État français à l'Action humanitaire et Mère Teresa,
survolent, en hélicoptère militaire, la zone dévastée par un violent cyclone.
Renaud Girard journaliste du Figaro, également présent, relate la scène
suivante.
C'est alors que la petite sœur de
Calcutta, qu'on avait presque oubliée tant elle s'était faite discrète, demande
à s'asseoir un moment à côté du premier ministre du Pakistan. Elle a une chance
à saisir, qu'elle ne veut pas manquer.
À voix soudain audible par
l'ensemble de l'aréopage, elle explique à son puissant voisin les persécutions
administratives dont souffre une communauté de religieuses à Karachi:
l'institution est menacée de fermeture. Le premier ministre s'indigne, affirme
n'être pas au courant... Mais cinq minutes après, elle tient son succès:
une promesse publique que jamais ce couvent chrétien en terre musulmane ne sera
fermé. Dans son anglais rocailleux, elle dit simplement «Thank you, Prime
Minister», puis replonge dans son silence et sa prière.
Mère Teresa n'en était pas à son
premier coup d'éclat pour faire plier les puissants. Débarquant un soir à
l'aéroport de Khartoum, les humanitaires qui l'attendent lui apprennent que le
gouvernement islamiste au pouvoir au Soudan bloque un train de vivres destiné
aux chrétiens du Sud. Depuis l'hôtel, elle appelle aussitôt la
Maison-Blanche et demande à parler à son ami, le président Reagan. Le
standardiste croit à une blague, jusqu'à ce qu'elle lui communique un numéro
privé en Californie. Une heure après, le président des États-Unis la rappelle
dans le bureau de l'ambassadeur américain incrédule, soustrait à sa
garden-party. «Pas de problème, ma mère, je joins aussitôt le premier ministre
soudanais.» Le lendemain, comme par miracle, les voies étaient réparées, et le
train du salut s'ébranlait vers le Sud affamé.
Par Renaud Girard
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Merkel prête à fermer la porte
de l'Europe à la Turquie (04.09.2017)
- Par Nicolas Barotte
- Mis à jour le 04/09/2017 à 20:54
- Publié le 04/09/2017 à 19:34
La question de l'arrêt des
négociations avec Ankara s'est invitée dimanche dans la campagne électorale
allemande.
Au jeu de la surenchère, Ankara
risque de perdre. La question de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne
a fait irruption dans le débat électoral allemand dimanche soir. À trois
semaines du scrutin, le candidat du SPD, Martin Schulz, a tenté de
prendre Angela Merkel à revers, en réclamant la fin des discussions avec la
Turquie. La chancelière a paru surprise par le revirement de son rival, qui
avait soutenu le processus d'adhésion ouvert en 2005. Puis, pour ne lui laisser
aucun espace, elle a ajouté qu'elle chercherait «une position commune» avec ses
partenaires européens afin de «mettre un terme» aux négociations avec Ankara.
La
chancelière «se
soumet au populisme», a
sèchement répondu sur place Ibrahim Kalin, le porte-parole de Recep Tayyip
Erdogan. «Nous espérons que cette atmosphère problématique va se terminer»,
a-t-il ajouté en regrettant, sans craindre le paradoxe, que la relation germano-turque
«soit la victime d'un horizon politique». Ankara, qui avait multiplié les
provocations pendant des mois, accusant tour à tour l'Allemagne «de pratiques
nazies», de «défendre des terroristes» ou appelant purement et simplement les
électeurs allemands d'origine turque à voter «contre Merkel et le SPD», se
retrouve pris à son propre piège.
«Nous voudrions avoir de
meilleures relations avec la Turquie, mais il faut voir la réalité en face.»
Angela Merkel, fin août
Économiquement, une rupture avec
les Vingt-Sept serait catastrophique pour la péninsule. À Ankara, on refuse de
l'envisager. «C'est un affront aux principes de base de l'Europe», a assuré
Omer Celik, le ministre turc des Affaires européennes, en tentant une approche
positive. Puis le chef de la diplomatie Mevlüt Çavusoglu a renoué avec le
parallèle nazi: l'Europe «se tourne vers les valeurs de l'ère ayant précédé la
Seconde Guerre mondiale… barbarie, fascisme, violence, intolérance», a-t-il
accusé en estimant que les politiques allemands faisaient le jeu «de
l'islamophobie».
Le gouvernement allemand n'avait
pourtant pas manqué d'avertir la Turquie, engagée depuis
le putsch avorté du 15 juillet 2016 dans une dérive autoritaire:
présidentialisation du régime, poursuite des opposants, arrestation de
journalistes, fermeture de la base de la Bundeswehr d'Incirlik… «Nous voudrions
avoir de meilleures relations avec la Turquie, mais il faut voir la réalité en
face», avait expliqué Angela Merkel fin août. Depuis cet été, son gouvernement
assume donc «un changement de ligne politique» vis-à-vis d'Ankara, impliquant
des pressions économiques et politiques. Les discussions sur l'élargissement
d'accords douaniers sont par exemple suspendues de fait. L'accord conclu pour
fermer la frontière aux migrants n'est en revanche pas remis en cause.
Personne n'avait osé jusqu'à
présent évoquer la fin des négociations d'adhésion. Dans son programme adopté
en juin, le SPD assurait encore «que l'isolement de la Turquie n'est pas dans
l'intérêt de l'Europe». Mais aux yeux de Martin Schulz, Recep Tayyip Erdogan est
allé trop loin et l'Allemagne doit siffler la fin de la partie.
Angela Merkel, qui n'a jamais
été favorable à l'adhésion de la Turquie à l'UE rechigne à élever la voix. Elle
craint que la Turquie ne se tourne vers la Russie.
Angela Merkel, qui n'a jamais été
favorable à l'adhésion de la Turquie à l'UE et qui a toujours défendu l'idée
d'un «partenariat», rechigne à élever la voix. Elle craint que la Turquie ne se
tourne vers la Russie. Elle négocie par ailleurs la libération des
ressortissants allemands emprisonnés en Turquie. Lundi, l'un d'eux a été
relâché. Onze Allemands se trouvent toujours enfermés «pour des raisons
politiques».
La question de l'adhésion de la
Turquie «pourrait être évoquée» lors du prochain sommet européen en octobre, a
estimé lundi le porte-parole de la chancelière. Elle devient effectivement
épineuse pour les Vingt-Sept. Mais l'unanimité serait requise pour interrompre
les discussions et elle n'est pas acquise. «Nous continuerons les échanges», a
commenté avec prudence la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
Les promesses de campagne ne seront pas simples à tenir.
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Clandestins : la France veut
faciliter les expulsions (04.09.2017)
- Par Jean-Marc Leclerc
- Mis à jour le 04/09/2017 à 20:53
- Publié le 04/09/2017 à 20:06
INFOGRAPHIE - Les
trois quarts des clandestins interpellés restent en France. Pour les éloigner,
le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, promet des moyens et une réforme du
cadre juridique.
«Si l'on veut sauvegarder le
droit d'asile, il ne faut pas confondre réfugiés des théâtres de guerre, ou
fuyant les persécutions politiques, et migrants économiques.» Sur le pont
durant tout l'été, Gérard Collomb campe sur sa ligne ferme en matière
d'immigration. Un message qui devrait être réitéré ce mardi, alors que le chef
de l'État en personne s'exprimera devant le corps préfectoral réuni au Palais
de l'Élysée.
Les chiffres sont éloquents.Les
«retours forcés» n'ont pas dépassé 13.000 expulsions l'an dernier, soit
16 % de moins qu'en 2015. En intégrant tous les types d'éloignements
(contraints, aidés et même les départs «spontanés»), ce sont les trois quarts
des clandestins qui restent donc en France. Or, tous ne sont pas ...
La mère d'un djihadiste
français jugée pour financement du terrorisme (05.09.2017)
- Par Esther Paolini
- Mis à jour le 05/09/2017 à 11:57
- Publié le 05/09/2017 à 09:49
Nathalie Haddadi est jugée ce
mardi au Tribunal correctionnel de Paris pour avoir envoyé de l'argent à son
fils parti en Syrie et décédé depuis. Elle risque jusqu'à dix ans de prison.
Mère d'un «martyr» mort en Syrie,
Nathalie Haddadi comparaît ce mardi à partir de 13h30 au Tribunal correctionnel
de Paris pour «financement du terrorisme». Âgée de 42 ans, cette Alsacienne est
accusée d'avoir envoyé 2835 euros à son fils qui s'en est servi pour rejoindre
la zone irako-syrienne. Sur le banc des accusés, elle est accompagnée de son
fils cadet et d'un ami du djihadiste, ayant également envoyé de l'argent.
«J'ai perdu mon fils. Ce jour-là,
c'est comme si on m'avait ouvert la poitrine à vif. Et je me retrouve devant ce
tribunal. J'ai le sentiment d'être à terre et que l'on continue à s'acharner»,
confie Nathalie Haddadi au Parisien.
Son fils, Abbes Bounaga, est décédé en août 2016 en Syrie. Il avait à peine 21
ans.
Radicalisé à la maison d'arrêt
de Strasbourg
Avant de rejoindre le califat, le
jeune homme est déjà bien connu des services de police: trafic de drogue,
violences aggravées. Alors que sa mère est une «musulmane non pratiquante», lui
se radicalise à la maison d'arrêt de Strasbourg à partir de 2014. Sous le coup
d'une interdiction de sortie du territoire, le jeune homme rejoint Francfort
(Allemagne) en novembre 2015, puis l'Algérie, dont il a la nationalité et où
son père réside. Inquiète de sa radicalisation, elle lui envoie de l'argent
pour le billet d'avion, afin «qu'il fasse sa vie là-bas», précise-t-elle
à France
Bleu.
Environ six mois plus tard, Abbes
Bounaga a des envies de voyages. Sa mère, conseillère commerciale, lui envoie à
nouveau de l'argent afin qu'il se rende en Malaisie pour profiter de vacances
ensoleillées. Mais son fils ne se contente pas de visiter les îles de l'océan
Indien. Il rejoint les Émirats arabes unis, puis l'Iran, la Turquie et enfin la
Syrie. Il la contacte par téléphone et lui confie alors: «Maman, je t'aime,
mais j'aime Dieu plus que toi».
Ses déplacements sont financés
par les virements bancaires de sa mère, de son frère et d'un ami. De son côté,
Nathalie Haddadi se défend et assure n'avoir eu aucune connaissance de la
destination finale. Abbes Bounaga lui avait garanti avoir besoin de cet argent
pour payer des frais d'hospitalisation en Malaisie. À l'été 2016, un appel sur
l'application Viber lui apprend finalement que son fils est décédé en kamikaze
en zone de combat irako-syrienne.
Ce mardi, la 16e chambre du
Tribunal correctionnel de Paris doit déterminer si apporter une aide pécuniaire
à une personne radicalisée signifie participer au financement du
terrorisme. Le
Code pénal est très précis sur le sujet: «constitue également un acte
de terrorisme le fait de financer une entreprise terroriste en fournissant, en
réunissant ou en gérant des fonds, des valeurs ou des biens quelconques (...)».
Si la justice décide de rendre coupable Nathalie Haddadi, de nombreux autres parents
de djihadistes français pourraient se retrouver également sur le banc des
accusés.
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L'immigration massive, cause
ou symptôme du malaise français ? (04.09.2017)
Par Stéphane
Perrier
Mis à jour le 04/09/2017 à 19h18 | Publié le 04/09/2017 à 17h58
EXTRAITS EXCLUSIFS - Son nom est
pour l'instant inconnu. Il ne va pas le rester longtemps. Stéphane Perrier,
jeune cadre dans l'industrie de 34 ans publie son premier livre «La France au
miroir de l'immigration» chez Gallimard, dans la prestigieuse collection
«Débat» dirigée par Marcel Gauchet.
Droit du sol
Un dernier point doit être
mentionné. Il concerne la procédure d'acquisition de la nationalité française à
raison de la naissance et de la résidence en France, improprement nommée «droit
du sol». Cette procédure n'est évidemment pas neuve - elle a été créée par une
loi de 1889 -, mais trois évolutions en ont modifié la portée. Les deux
premières ont déjà été évoquées: le changement de nature de l'immigration a
entraîné une forte augmentation du pourcentage d'enfants d'immigrés
culturellement distants de la population historique ; l'école a vu sa
mission d'intégration nationale abandonnée, et sa mission d'instruction civique
et morale, amputée. La troisième évolution a autant d'importance: autrefois,
l'acquisition de la nationalité française à la majorité était assortie, pour
les hommes, de l'obligation d'effectuer un long service militaire et d'un
risque élevé de faire la guerre pour sa nouvelle patrie à un moment ou à un
autre de son existence - le but essentiel de la loi de 1889 était d'ailleurs
d'assurer l'égalité devant ce devoir. Aujourd'hui, en revanche, devenir
français confère des droits sans impliquer d'engagement véritable. (…) C'est en
effet en 1993 qu'a été abrogée la disposition qui permettait au gouvernement de
s'opposer à cette acquisition pour «défaut d'assimilation». La loi responsable
de cette abrogation prévoyait toutefois - en guise de contrepartie? -que
l'acquisition de la nationalité française nécessiterait une «manifestation de
volonté». Cela même sembla trop: la condition fut supprimée dès 1998 et n'a
jamais été rétablie depuis.
Déni de réalité
Les contre-vérités de certains
responsables politiques seraient impossibles sans le concours d'un grand nombre
de journalistes et la complaisance de la majorité des démographes. Trois
procédés principaux sont utilisés pour minorer l'ampleur de l'immigration en
France.
Le premier est la
diversion: on argue du niveau plus élevé des flux d'immigration dans la majorité
des pays de l'OCDE pour soutenir que la France n'est pas un pays d'immigration
massive. C'est un peu comme si, un 15 août, on soutenait qu'il fait froid
en France sous prétexte que le thermomètre n'affiche chez nous que, mettons,
28 °C contre 36 °C en Italie du Sud et 42 °C en Arabie saoudite.
Le deuxième procédé est
l'exploitation biaisée des chiffres. On affirme par exemple que les 200.000
entrées annuelles ne représentent que 0,3 % de la population française. Le
calcul est exact, mais doublement malhonnête: d'une part, il revient à comparer
un flux à un stock, comme si l'immigration était un événement ponctuel ;
d'autre part, et surtout, il oublie les naissances engendrées par l'immigration
familiale (…).
Le troisième procédé est
la manipulation du concept de solde migratoire (…) Si le nombre de natifs
sortant de France est supérieur au nombre de natifs rentrant en France, le
solde migratoire diminue, alors que la part des immigrés dans la population
augmente. Un solde migratoire nettement inférieur aux flux d'immigration peut
donc signifier à la fois que beaucoup d'immigrés repartent et que beaucoup de
natifs s'en vont. Par exemple, une étude de l'Insee publiée en
octobre 2015 évaluait, pour l'année 2013, le solde migratoire total à
33.000 personnes et le solde migratoire des immigrés à 140.000 personnes.
L'argument culturel
Mais l'ouverture aux cultures
étrangères n'implique nullement l'immigration de populations étrangères.
L'humanité n'a-t-elle été qu'une juxtaposition de tours d'ivoire jusqu'au
développement de l'immigration dans le sillage de la révolution industrielle ?
Le premier argument, que nous
avons déjà rencontré, car il constitue le soubassement du multiculturalisme,
est donc l'argument culturel: l'immigration serait la condition de notre
dynamisme culturel, ou, a minima, une source d'enrichissement culturel. La
première assertion est absurde, tandis que la seconde est valide mais ne
justifie en rien notre régime migratoire. La culture étouffe dans les pièces
closes, elle se nourrit d'échanges et a besoin, pour prospérer, de contacts
réguliers avec ses extérieurs ; sur le plan collectif comme au plan
individuel, le soliloque entraîne immanquablement l'assèchement de la
créativité. La chose est entendue. Mais l'ouverture aux cultures étrangères
n'implique nullement l'immigration de populations étrangères. L'humanité
n'a-t-elle été qu'une juxtaposition de tours d'ivoire jusqu'au développement de
l'immigration dans le sillage de la révolution industrielle? Les peuples européens
étaient-ils fermés les uns aux autres au Moyen Âge? Par quel mystère, alors,
les arts roman et gothique ont-ils pu se répandre d'un pays à l'autre? On loue
souvent les apports de l'Andalousie musulmane à la civilisation
européenne ; elle n'a pourtant envoyé aucun immigré hors d'Espagne. Le
caractère infime de l'immigration n'empêcha pas la Renaissance de se propager à
l'ensemble du continent. Qui oserait soutenir que la France était moins ouverte
à la culture italienne au XVIe siècle qu'au XXe siècle?
La France en tout cas n'a pas été
culturellement stérile - c'est le moins que l'on puisse dire - jusqu'au
XIXe siècle ; voilà qui devrait normalement suffire à ridiculiser
l'idée que nous aurions un besoin culturel d'immigration. Il est juste, en
revanche, d'affirmer que l'immigration est source d'enrichissement culturel.
Mais pourquoi devrait-elle être familiale? Elle ne l'était guère auparavant et,
à nous entendre, elle nous enrichissait tout autant. Pourquoi cette immigration
familiale devrait-elle être massive? Un nombre inférieur d'immigrés ne nous
permettrait-il pas d'entrer en contact avec le même nombre de cultures? Brisons
là l'enchaînement des questions rhétoriques: il devrait aller de soi, pour
toute personne sensée, que les bénéfices culturels de l'immigration ne
nécessitent aucunement la permanence de flux familiaux massifs
La morale
La maîtrise de l'immigration, qui
implique la possibilité de moduler - et donc, le cas échéant, de réduire - les
flux d'immigration, était naguère considérée par tous comme une prérogative
normale de l'État. Personne n'établissait de lien entre l'exercice de cette
prérogative et un quelconque racisme ou une quelconque xénophobie. Écoutons ce
que déclarait Pierre Mendès France, figure unanimement admirée et modèle de modération,
à la tribune de l'Assemblée nationale lors du débat relatif au traité de Rome:
«Si le mouvement des capitaux et des biens peut à première vue ne pas paraître
toucher aux concepts de nation et de patrie, il n'en est pas de même pour les
migrations de populations. Il n'est pas indifférent pour l'avenir de la France
ni que, pendant une période, les Italiens affluent en France, ni que,
simultanément ou pendant une autre période, les Français du Languedoc, de
l'Auvergne ou de la Bretagne soient conduits à chercher de meilleures
conditions de travail dans une Allemagne qui, en cours de développement rapide,
offrirait des emplois à des travailleurs menacés par le chômage.» Il va sans
dire que, à l'époque, ces propos n'ont pas déclenché la moindre réprobation.
Les musulmans, nouveaux Juifs?
La comparaison entre les juifs
d'alors et les musulmans d'aujourd'hui est tout aussi fantaisiste. Les juifs
étaient une minorité anciennement installée en Europe occidentale, dont le
nombre était stable ; les musulmans sont une minorité récemment installée
en Europe occidentale et leur nombre augmente rapidement. On reprochait aux
juifs d'être juifs, au nom d'une conception biologique de la nation ; on
ne reproche rien aux musulmans en tant que tels: on s'inquiète de l'augmentation
rapide de leur nombre et des difficultés d'intégration associées. Aucun juif,
dans aucune nation d'Europe occidentale, ne réclamait d'adaptation du droit, de
l'enseignement ou des usages nationaux à sa communauté ; dans toutes les
nations d'Europe occidentale, certains musulmans réclament des adaptations du
droit, de l'enseignement ou des usages nationaux à leur communauté. Il
n'existait aucun extrémisme juif commettant des attentats en Europe
occidentale ; il existe un extrémisme musulman qui a commis de multiples
attentats, ayant fait plusieurs centaines de morts, en Europe occidentale.
Pourtant on ne trouve nulle trace
aujourd'hui, à l'égard des musulmans, des comportements observés à l'égard des
juifs dans les années 1930, et même dans la décennie précédente: dès les années
1920, en Allemagne, plusieurs personnalités juives avaient été victimes de
violences - le ministre des Affaires étrangères Walther Rathenau avait même été
assassiné en 1922 -, des corporations étudiantes refusaient d'admettre des
juifs, et des journaux à tirage respectable regorgeaient de propos
menaçants ; dans l'Europe occidentale actuelle, aucune personnalité
musulmane n'a subi de violence, le refus d'admettre des musulmans où que ce
soit est interdit et tous les journaux à tirage respectable distinguent
soigneusement l'islamisme de l'islam, et l'islam comme religion des musulmans
comme individus.
Identité
Il arrive que cette
affirmation-négation de l'identité française prenne un tour exalté. Redéfinie
comme abstraction universaliste, la France se voit revêtue d'une auréole: sa
particularité serait de rejeter sa particularité ; son identité nationale
résiderait dans le refus du principe même d'une identité nationale. En somme, à
la manière dont, selon Marcel Gauchet, le christianisme est la religion de la
sortie de la religion, la France serait la nation de la sortie de la nation. La
négation de son identité historique accomplirait sa vocation historique. S'il
possède de nombreux concurrents, c'est indiscutablement Jean-Luc Mélenchon, au
dire duquel l'histoire de France commence en 1789 et dontLa
Marseillaise est moins un hymne national qu'un chant révolutionnaire
international, qui incarne le plus éloquemment ce patriotisme sans patrie.
L'effort
«Ce n'est pas ouvrir les bras
que de n'avoir plus l'énergie de les lever.»
Il s'agit toujours de renoncer à
une ambition, de fuir une responsabilité. Il s'agit toujours de choisir le
parti du moindre effort, d'opter pour la solution de facilité. Réguler l'immigration,
c'est un effort, tandis qu'il est si facile de s'ouvrir aux quatre vents.
Assimiler ou intégrer des immigrés, c'est un effort, tandis qu'il est si facile
de s'en remettre aux communautés. Être une nation, c'est un effort, tandis
qu'il est si facile de n'être qu'une société d'individus. Être une République,
c'est un effort, tandis qu'il est si facile de n'être qu'une juxtaposition
d'intérêts. Poursuivre son histoire, c'est un effort, tandis qu'il est si
facile de négliger son héritage. Assumer une autorité, c'est un effort, tandis
qu'il est si facile de se défausser. Éduquer, c'est un effort, tandis qu'il est
si facile d'enseigner uniquement des compétences. Maintenir l'ordre, c'est un
effort, tandis qu'il est si facile de céder à l'augmentation de la violence.
Peut-être nos idées faussement progressistes sont-elles ce qui reste de
l'esprit européen quand il est fatigué. Peut-être devrait-on dire de leurs
promoteurs ce que Stendhal disait des bourgeois de Paris en 1830: «Ils prennent
l'étiolement de leur âme pour de la civilisation et de la générosité.» Ou de
manière tout aussi lapidaire: ce n'est pas ouvrir les bras que de n'avoir plus
l'énergie de les lever.
Le «défaut d'assimilation»
D'un point de vue théorique, la
nécessité d'une démarche pour acquérir la nationalité française est bien plus
cohérente avec le projet républicain. Il est pour le moins paradoxal de
n'exiger aucune démarche pour entrer dans une nation que l'on définit en partie
par l'adhésion de ses membres - de ne pas exiger l'expression de la volonté ne
serait-ce qu'un seul jour pour rejoindre une nation que l'on définit en partie
comme un «plébiscite de tous les jours». Il faut par ailleurs que la démarche
soit accomplie à un âge où le jugement individuel est formé. Il s'ensuit que seuls
les étrangers majeurs devraient être autorisés à demander la nationalité
française - il est aujourd'hui possible d'acquérir la nationalité par
déclaration à l'âge de 13 ou de 16 ans. Pour les étrangers nés en France qui en
feraient la demande à leur majorité, la naturalisation serait de droit.
Néanmoins, à la fois par principe et pour tenir compte de la situation
actuelle, la disposition qui permettait autrefois au gouvernement de s'opposer
par décret, dans les six mois précédant la majorité d'un étranger, à
l'acquisition de la nationalité française pour «défaut d'assimilation», devrait
être rétablie.
Extraits choisis par Eugénie
Bastié
«La France au miroir de
l'immigration», Stéphane Perrier, Gallimard, 288p, 22 euros. Sortie le 7
septembre.
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Stéphane Perrier
Syrie : l'armée brise le siège
de l'EI à Deir Ezzor (05.09.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 05/09/2017 à 12:59
- Publié le 05/09/2017 à 12:47
L'armée syrienne a brisé
aujourd'hui un siège de plus de deux ans imposé par les djihadistes du
groupe Etat islamique (EI) à une zone gouvernementale de Deir Ezzor, dans l'est
du pays, a rapporté la télévision officielle.
"Les forces de l'armée arabe
syrienne ont brisé le siège de Deir Ezzor", a indiqué la télévision dans
un bandeau, en faisant la jonction avec les soldats assiégés dans la base de la
brigade 137.
GB/terrorisme : des militaires
parmi les 4 néo-nazis présumés arrêtés mardi (05.09.2017)
- Par Le Figaro.fr avec AFP
- Mis à jour le 05/09/2017 à 13:14
- Publié le 05/09/2017 à 13:05
Des militaires figurent parmi les
quatre néo-nazis présumés soupçonnés de préparer des actes terroristes arrêtés
aujourd'hui par la police dans les West Midlands (centre de l'Angleterre),
a annoncé le ministère britannique de la Défense.
» Lire aussi - Londres après Manchester : l'Angleterre est-elle
suffisamment armée face au terrorisme?
"Nous sommes en mesure de
confirmer que plusieurs membres de l'armée ont été arrêtés par la police",
a indiqué le ministère dans un communiqué, sans en préciser le nombre.
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