mardi 24 avril 2018

Islamisme et politique 20.04.2018


Manifeste «contre le nouvel antisémitisme» (21.04.2018)
« Monsieur Schrameck, suspendez l’attribution de la licence de diffusion à Russia Today » (20.12.2017)
Antisémitisme : plus de 300 personnalités dénoncent « une épuration ethnique » (21.04.2018)
Le Mont-Saint-Michel rouvre, un individu suspect toujours recherché (22.04.2018)
Le reliquaire d'Anne de Bretagne retrouvé, deux hommes mis en examen (22.04.2018)
«Contre le nouvel antisémitisme» : des centaines de personnalités signent une tribune (22.04.2018)
Un agent du consulat français à Jérusalem soupçonné de trafic d'armes (18.03.2018)

Israël durcit le contrôle des diplomates étrangers à la sortie de Gaza (21.04.2018)
Le président de Tolbiac porte plainte (22.04.2018)
Rétention des mineurs : l'opposition dénonce «une balafre à la République» (21.04.2018)
Col de l’Echelle: Collomb condamne et dénonce des gesticulations (22.04.2018)
Des dizaines de morts dans un attentat à Kaboul (22.04.2018)
Comprendre les élections territoriales en Polynésie en 3 points (22.04.2018)
Macron : «Je travaille avec Donald Trump car nous sommes au service de nos pays» (20.04.2018)
Il y a 30 ans, que s'est-il passé lors de la prise d'otages d'Ouvéa ? (22.04.2018)
L'appel de 70 médecins : «Il est manifeste que Vincent Lambert n'est pas en fin de vie» (18.04.2018)
Les cinq métiers les plus désagréables à exercer (21.04.2018)
Un robot assemble une chaise Ikea en moins de dix minutes (21.04.2018)
Venezuela : lourd climat pour le début de la campagne présidentielle (21.04.2018)
L'incroyable histoire du reliquaire d'Anne de Bretagne (23.04.2018)
Macron, un président français «dynamique et réformateur» qui séduit l'Amérique (22.04.2018)
Macron aux États-Unis : nucléaire iranien et guerre commerciale au menu de mardi (22.04.2018)
Le projet de loi asile-immigration adopté en première lecture à l'Assemblée (22.04.2018)
«Il faut donner davantage de sens et de lustre à l'acquisition de la nationalité» (22.04.2018)
Prisons : la surpopulation carcérale atteint des records dans les maisons d'arrêt (22.04.2018)
Votre enfant est accro au sucre ? Voici comment l’aider (21.04.2018)
Afrique : la guerre pour les eaux du Nil aura-t-elle lieu ? (22.04.2018)
Une monnaie locale bientôt en circulation à Paris (22.04.2018)
L'idéologie droit-de-l'hommiste, un obstacle à la lutte contre le terrorisme ? (29.03.2018)


Manifeste «contre le nouvel antisémitisme» (21.04.2018)
>Société|21 avril 2018, 21h20|MAJ : 21 avril 2018, 22h47|184
Le 28 mars dernier, la marche blanche en hommage à Mireille Knoll avait réuni des milliers de personnes à Paris. LP/Guillaume Georges
Ce manifeste, rédigé par Philippe Val et que publie « Le Parisien-Aujourd’hui en France Dimanche », réunit plus de 250 signataires. Parmi eux, trois anciens Premiers ministres, des élus, des intellectuels, des artistes…
Dans un livre à paraître mercredi chez Albin Michel*, quinze intellectuels prennent la plume pour dénoncer le poison de l’antisémitisme. L’ouvrage, préfacé par la philosophe Elisabeth de Fontenay, est écrit avec l’énergie de la colère. Une colère qui prend aujourd’hui la forme d’un manifeste qu’« Aujourd’hui en France Dimanche » a décidé de publier. Elle grandit depuis la mort de Sarah Halimi, Parisienne de 65 ans défenestrée après avoir été rouée de coups le 4 avril 2017. La justice a mis plus de dix mois à reconnaître la circonstance aggravante de l’antisémitisme. Le 23 mars, moins d’un an plus tard, dans le même arrondissement, au cœur de la capitale, l’assassinat de Mireille Knoll, 85 ans, ravivait l’émotion et l’indignation nées de l’affaire Halimi. L’enquête est en cours.
Plus de 250 signataires ont répondu à l’appel rédigé par un collectif, dont Philippe Val, l’ancien directeur de « Charlie Hebdo ». Parmi eux, trois anciens Premiers ministres, des élus de tous bords, des représentants des différentes religions, des intellectuels, des artistes…
« Cette terreur se répand »
« L’antisémitisme n’est pas l’affaire des Juifs, c’est l’affaire de tous. Les Français, dont on a mesuré la maturité démocratique après chaque attentat islamiste, vivent un paradoxe tragique. Leur pays est devenu le théâtre d’un antisémitisme meurtrier. Cette terreur se répand, provoquant à la fois la condamnation populaire et un silence médiatique que la récente marche blanche a contribué à rompre.
Lorsqu’un Premier ministre à la tribune de l’Assemblée nationale déclare, sous les applaudissements de tout le pays, que la France sans les Juifs, ce n’est plus la France, il ne s’agit pas d’une belle phrase consolatrice mais d’un avertissement solennel : notre histoire européenne, et singulièrement française, pour des raisons géographiques, religieuses, philosophiques, juridiques, est profondément liée à des cultures diverses parmi lesquelles la pensée juive est déterminante. Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d’être assassinés - et certains torturés - parce que Juifs, par des islamistes radicaux.
« Une épuration ethnique à bas bruit »
Pourtant, la dénonciation de l’islamophobie - qui n’est pas le racisme anti-Arabe à combattre - dissimule les chiffres du ministère de l’Intérieur : les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans. 10 % des citoyens juifs d’Ile-de-France - c’est-à-dire environ 50 000 personnes - ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République. Il s’agit d’une épuration ethnique à bas bruit au pays d’Émile Zola et de Clemenceau.
Pourquoi ce silence ? Parce que la radicalisation islamiste - et l’antisémitisme qu’il véhicule - est considérée exclusivement par une partie des élites françaises comme l’expression d’une révolte sociale, alors que le même phénomène s’observe dans des sociétés aussi différentes que le Danemark, l’Afghanistan, le Mali ou l’Allemagne… Parce qu’au vieil antisémitisme de l’extrême droite, s’ajoute l’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des Juifs en victimes de la société. Parce que la bassesse électorale calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif.
« Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie »
Or à la marche blanche pour Mireille Knoll, il y avait des imams conscients que l’antisémitisme musulman est la plus grande menace qui pèse sur l’islam du XXIème siècle et sur le monde de paix et de liberté dans lequel ils ont choisi de vivre. Ils sont, pour la plupart, sous protection policière, ce qui en dit long sur la terreur que font régner les islamistes sur les musulmans de France.
En conséquence, nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémite catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime.
Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie. Nous demandons que la lutte contre cette faillite démocratique qu’est l’antisémitisme devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France. »
« Le Nouvel Antisémitisme en France », Ed. Albin Michel, 213 p., 15 euros.
La liste des signataires
Charles Aznavour ; Françoise Hardy ; Pierre Arditi ; Elisabeth Badinter ; Michel Drucker ; Sibyle Veil ; François Pinault ; Eric-Emmanuel Schmitt ; Marceline Loridan-Ivens ; Radu Mihaileanu ; Elisabeth de Fontenay ; Nicolas Sarkozy ; Pascal Bruckner ; Laure Adler ; Bertrand Delanoë ; Manuel Valls ; Michel Jonasz ; Xavier Niel ; Jean-Pierre Raffarin ; Gérard Depardieu ; Renaud ; Pierre Lescure ; Francis Esménard ; Mgr Joseph Doré ; Grand Rabbin Haïm Korsia ; Imam Hassen Chalghoumi ; Carla Bruni ; Boualem Sansal ; Imam Aliou Gassama ; Annette Wieviorka ; Gérard Darmon ; Antoine Compagnon ; Mofti Mohamed ali Kacim ; Bernard Cazeneuve ; Bernard-Henri Lévy ; Philippe Val ; Zabou Breitman ; Waleed al-Husseini ; Yann Moix ; Xavier De Gaulle ; Joann Sfar ; Julia Kristeva ; François Berléand ; Olivier Guez ; Jeannette Bougrab ; Marc-Olivier Fogiel ; Luc Ferry ; Laurent Wauquiez ; Dominique Schnapper ; Daniel Mesguich ; Laurent Bouvet ; Pierre-André Taguieff ; Jacques Vendroux ; Georges Bensoussan ; Christian Estrosi ; Brice Couturier ; Imam Bouna Diakhaby ; Eric Ciotti ; Jean Glavany ; Maurice Lévy ; Jean-Claude Casanova ; Jean-Robert Pitte ; Jean-Luc Hees ; Alain Finkielkraut ; Père Patrick Desbois ; Aurore Bergé ; François Heilbronn ; Eliette Abécassis ; Bernard de la Villardière ; Richard Ducousset ; Juliette Méadel ; Daniel Leconte ; Jean Birenbaum ; Richard Malka ; Aldo Naouri ; Guillaume Dervieux ; Maurice Bartelemy ; Ilana Cicurel ; Yoann Lemaire ; Michel Gad Wolkowicz ; Olivier Rolin ; Dominique Perben ; Christine Jordis ; David Khayat ; Alexandre Devecchio ; Gilles Clavreul ; Jean-Paul Scarpitta ; Monette Vacquin ; Christine Orban ; Habib Meyer ; Chantal Delsol ; Vadim Sher ; Françoise Bernard ; Frédéric Encel ; Christiane Rancé ; Noémie Halioua ; Jean-Pierre Winter ; Jean-Paul Brighelli ; Marc-Alain Ouaknin ; Stephane Barsacq ; Pascal Fioretto ; Olivier Orban ; Stéphane Simon ; Laurent Munnich ; Ivan Rioufol ; Fabrice d’Almeida ; Dany Jucaud ; Olivia Grégoire ; Elise Fagjeles ; Brigitte-Fanny Cohen ; Yaël Mellul ; Lise Bouvet ; Frédéric Dumoulin ; Muriel Beyer ; André Bercoff ; Aliza Jabes ; Jean-Claude Zylberstein ; Natacha Vitrat ; Paul Aidana ; Imam Karim ; Alexandra Laignel-Lavastine ; Lydia Guirous ; Rivon Krygier ; Muriel Attal ; Serge Hefez ; Céline Pina ; Alain Kleinmann ; Marie Ibn Arabi-Blondel ; Michael Prazan ; Jean-François Rabain ; Ruth Aboulkheir ; Daniel Brun ; Paul Aidane ; Marielle David ; Catherine Kintzler ; Michèle Anahory ; Lionel Naccache ; François Ardeven ; Thibault Moreau ; Marianne Rabain-Lebovici ; Nadège Puljak ; Régine Waintrater ; Michèle Anahory ; Aude Weill-Raynal ; André Aboulkheir ; Elsa Chaudun ; Patrick Bantman ; Ruben Rabinovicth ; Claire Brière-Blanchet ; Ghislaine Guerry ; Jean-Jacques Moscovitz ; André Zagury ; François Ardeven ; Estelle Kulich ; Annette Becker ; Lilianne Lamantowicz ; Ruth Aboulkheir ; Christine Loterman ; Adrien Barrot ; Talila Guteville ; Florence Ben Sadoun ; Michèle Anahory ; Paul Zawadzki ; Serge Perrot ; Patrick Guyomard ; Marc Nacht ; André Aboulkheir ; Laurence Bantman ; Josiane Sberro ; Anne-Sophie Nogaret ; Lucile Gellman ; Alain Bentolila ; Janine Atlounian ; Claude Birman ; Danielle Cohen-Levinas ; Laurence Picard ; Sabrina Volcot-Freeman ; Gérard Bensussan ; Françoise-Anne Menager ; Yann Padova ; Evelyne Chauvet ; Yves Mamou ; Naem Bestandji ; Marc Knobel ; Nidra Poller ; Brigitte-Fanny Cohen ; Joelle Blumberg ; Catherine Rozenberg ; André Aboulkheir ; Caroline Bray-Goyon ; Michel Tauber ; André Zagury ; Laura Bruhl ; Eliane Dagane ; Paul Zawadzki ; Michel Bouleau ; Marc Zerbib ; Catherine Chalier ; Jasmine Getz ; Marie-Laure Dimon ; Marion Blumen ; Simone Wiener ; François Cahen ; Richard Metz ; Daniel Draï ; Jacqueline Costa-Lascoux ; Stéphane Lévy ; Arthur Joffe ; Antoine Molleron ; Liliane Kandel ; Stéphane Dugowson ; David Duquesne ; Marc Cohen ; Michèle Lévy-Soussan ; Frédéric Haziza ; Martine Dugowson ; Jonathan Cohen ; Damien Le Guay ; Patrick Loterman ; Mohamed Guerroumi ; Wladi Mamane ; William de Carvalho ; Brigitte Paszt ; Séverine Camus ; Solange Repleski ; André Perrin ; Sylvie Mehaudel ; Jean-Pierre Obin ; Yael Mellul ; Sophie Nizard ; Richard Prasquier ; Patricia Sitruk ; Renée Fregosi ; Jean-Jacques Rassial ; Karina Obadia ; Jean-Louis Repelski ; Edith Ochs ; Jacob Rogozinski ; Roger Fajnzylberg ; Marie-Helène Routisseau ; Philippe Ruszniewski ; André Senik ; Jean-François Solal ; Paule Steiner ; Jean-Benjamin Stora ; Anne Szulmajster ; Maud Tabachnik ; Daniel Tchenio ; Julien Trokiner ; Fatiha Boyer ; Cosimo Trono ; Henri Vacquin ; Caroline Valentin ; Alain Zaksas ; Slim Moussa ; Jacques Wrobel ; Roland Gori ; Nader Alami ; Céline Zins ; Richard Dell’Agnola ; Patrick Beaudouin ; Barbara Lefebvre ; Jacques Tarnéro ; Georges-Elia Sarfat ; Lise Boëll ; Jacques Wrobel ; Bernard Golse ; Céline Boulay-Esperonnier ; Anne Brandy ; Imam Karim ; Sammy Ghozlan.


« Monsieur Schrameck, suspendez l’attribution de la licence de diffusion à Russia Today » (20.12.2017)
Dans une tribune au « Monde », un collectif de spécialistes de la Russie interpelle Olivier Schrameck, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), considérant que l’autorisation donnée à la chaîne Russia Today (RT) de diffuser en France est d’une extrême gravité.
LE MONDE | 20.12.2017 à 16h46 | Par Collectif
Tribune. Nous nous adressons à vous, Olivier Schrameck, au sujet de l’autorisation qui serait prochainement accordée à la chaîne Russia Today (RT) d’émettre en français sur les réseaux de télévision en France.
Quand on sait les pratiques de cette chaîne, dénoncées publiquement par le président de la République lui-même, et que l’on prend connaissance de la composition actuelle de son conseil d’éthique après le renoncement d’un de ses trois membres (qui constitue en soi une modification de la convention passée avec le CSA), et alors même que le Parlement européen a mis en garde contre la désinformation exercée par l’Etat russe et a pris des mesures pour la contrer (résolution 2016/2020-INI), une telle autorisation ne pourrait que susciter une profonde incompréhension, sinon l’indignation.
Russia Today est accusée aujourd’hui par des responsables du plus haut niveau aux Etats-Unis comme en Europe de semer la zizanie et d’affaiblir les démocraties. Au motif qu’elle relaie la propagande du Kremlin, cette chaîne est désormais obligée par les autorités américaines de s’enregistrer comme « agent de l’étranger ».
Guerre hybride
Mme Theresa May, première ministre britannique, a, le 13 novembre, accusé les médias russes d’avoir poussé les Britanniques à la désunion à l’occasion d’élections récentes. La ministre espagnole de la défense, Mme Maria Dolores de Cospedal, a dénoncé trois jours plus tard une ingérence russe dans les affaires internes de l’Espagne.
Dans un tel contexte de guerre hybride, l’autorisation donnée à Russia Today de diffuser en France est d’une extrême gravité car elle peut conduire au brouillage des esprits et à la désunion des Français.
En conséquence, nous vous prions, au nom de la préservation de la paix civile, de suspendre l’attribution de la licence de diffusion à Russia Today sur le territoire français.
Les signataires : Galia Ackerman,...

Antisémitisme : plus de 300 personnalités dénoncent « une épuration ethnique » (21.04.2018)
Les signataires de ce « manifeste contre le nouvel antisémitisme » en France, publié dimanche 22 avril dans « Le Parisien », évoquent notamment un « silence médiatique ».
Le Monde.fr avec AFP | 21.04.2018 à 22h26 • Mis à jour le 22.04.2018 à 06h41

Plus de 300 personnalités ont signé un « manifeste contre le nouvel antisémitisme » en France, dénonçant un « silence médiatique » et une « épuration ethnique à bas bruit au pays d’Emile Zola et de Georges Clemenceau » dans certains quartiers, dans Le Parisien à paraître dimanche 22 avril.
« Nous demandons que la lutte contre cette faillite démocratique qu’est l’antisémitisme devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France », lit-on dans ce texte.
Il a été signé par des politiques de droite comme de gauche – l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, l’ex-premier ministre Manuel Valls, l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, le président des Républicains Laurent Wauquiez... –, et par des artistes (Gérard Depardieu, Charles Aznavour, Françoise Hardy...). Alain Finkielkraut, Bernard-Henri Levy, Elisabeth Badinter et Luc Ferry sont aussi au nombre des signataires, tout comme des responsables religieux, dont des imams.
« Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d’être assassinés – et certains torturés – parce que Juifs par des islamistes radicaux », écrivent-ils, en référence à l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006, à la tuerie dans une école juive de Toulouse en 2012, à l’attaque de l’Hyper Cacher en 2015, à la mort par défenestration à Paris de Sarah Halimi en 2017 et, récemment, au meurtre d’une octogénaire dans la capitale, Mireille Knoll.
« Nouvel antisémitisme »
« Les Français juifs ont vingt-cinq fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans », lit-on dans ce manifeste.
« Dix pour cent des citoyens juifs d’Ile de France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République. »
Ciblant principalement ce « nouvel antisémitisme », les signataires demandent « que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par [le concile] Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime »« Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie », écrivent-ils.

Le Mont-Saint-Michel rouvre, un individu suspect toujours recherché (22.04.2018)

  • Mis à jour le 22/04/2018 à 13:50 

  • Publié le 22/04/2018 à 11:15
VIDÉO - Une opération de police a eu lieu ce dimanche matin et le site touristique a été évacué après qu'un homme, qui n'a pas encore été interpellé, a proféré des menaces contre des forces de l'ordre.
Une importante opération de la gendarmerie nationale a eu lieu dans la matinée de dimanche au Mont-Saint-Michel et le site touristique a été fermé aux touristes, qui ont été évacués, après la découverte du comportement suspect d'un individu, qui aurait proféré des menaces contre des forces de l'ordre. Le site devait rouvrir à 14h, a annoncé le préfet de la Manche, Jean-Marc Sabathé, qui précise que «le site est dégagé de tout risque pour une réouverture».
«Nous avons la quasi-certitude que le suspect ne se trouve plus au Mont. Toutes les maisons ont été fouillées. Nous allons élargir les recherches et visionner les bandes de vidéosurveillance», avait expliqué à la mi-journée, le représentant de l'Etat. L'homme était toujours recherché en début d'après-midi.
Vers 7h45, dans une navette-bus menant au village, un guide touristique a prévenu la gendarmerie qu'un homme avait tenu durant le transport des propos menaçants et inquiétants envers les policiers et les gendarmes. Le suspect aurait crié «je vais tuer du flic», selon le maire Yann Galton, interrogé par France 3 Normandie. Descendu de la navette-bus, cette personne a été suivie sur le site grâce à la vidéo-surveillance de la police municipale avant d'être perdu de vue. Il s'agirait «d'un jeune homme entre 20 et 30 ans qui était habillé d'un t-shirt blanc et un pantalon sombre», d'après une photo prise par un pompier.
Dans la matinée, un important dispositif de sécurité a été mis en place et la Section de recherche de Caen a été saisie. Selon un photographe de l'AFP sur place, sur le parking au pied du Mont, une dizaine de véhicules de gendarmerie étaient stationnés à la mi-journée. Un hélicoptère était également en survol pour vérifier notamment si l'individu n'a pas profité de la marée basse pour essayer de traverser à pied.
La totalité du village a été évacuée de ses touristes dans le calme. Des gens partaient à pied valise à la main, d'autres avec la navette. «L'évacuation des touristes a été rapide car il y en avait très peu ce matin», a précisé la gendarmerie de la Manche. «Les gens partent à pied depuis l'entrée principale. La plupart sont sur la passerelle en train d'évacuer. Les gens sont très calmes car les forces de l'ordre le sont également», a quant à lui indiqué un touriste à France Info. Plusieurs centaines de touristes qui voulaient passer ce dimanche sur le Mont ont également été bloqués. Dans ce sens, les navettes du Mont Saint-Michel qui circulent toutes les 10 minutes ont été arrêtées.
Les habitants ont quant à eux été priés de ne pas sortir. L'abbaye a été fermée. Xavier Bailly, administrateur du lieu, a été confiné chez lui «sur ordre de la gendarmerie». «Je suis serein, j'attends les consignes de la préfecture», avait-il déclaré par téléphone à l'AFP.
Le Mont est l'un des sites touristiques les plus fréquentés en France, avec 2,3 millions de visiteurs en 2014, selon les derniers chiffres diffusés par les autorités locales. Le site abrite en particulier un cloître gothique du XIIIe siècle, unique au monde car situé à 80 mètres de hauteur. La presqu'île, réputée pour la beauté de sa baie, et l'abbaye sont classées au patrimoine mondial de l'Unesco.


Le reliquaire d'Anne de Bretagne retrouvé, deux hommes mis en examen (22.04.2018)

  • Publié le 22/04/2018 à 09:47
Dans la nuit du 13 au 14 avril, l'écrin du cœur en or de la reine de France, d'une valeur inestimable, avait été dérobé dans un musée à Nantes. Arrêtés, les deux suspects nient les faits.
Que les passionnés du patrimoine français soient rassurés. Le reliquaire en or d'Anne de Bretagne, ancienne reine de France, a été retrouvé samedi près de Saint-Nazaire et deux hommes ont été mis en examen et écroués pour «association de malfaiteurs» et «vol de biens culturels», a-t-on appris de source proche du dossier. Les deux suspects âgés de 22 et 23 ans nient les faits, précise cette source.
Dérobée dans la nuit de samedi à dimanche dernier au musée Dobrée à Nantes, la pièce d'orfèvrerie réalisée en 1514, a été retrouvée dans l'après-midi ainsi qu'une statuette et des pièces d'or dérobées, confirmant une information de Presse Océan. Le reliquaire était visible du public dans le cadre d'une exposition et «semble en bon état», selon le procureur de Nantes, Pierre Sennes, rapporte le quotidien nantais.
Le département Loire Atlantique, propriétaire du musée, avait précisé que l'objet était «une pièce d'une valeur inestimable», dans un communiqué. «Bien plus qu'un symbole, l'écrin du coeur d'Anne de Bretagne appartient à notre histoire. La reine Anne, duchesse de Bretagne, avait souhaité que son coeur soit inhumé auprès de ses parents. Sauvé de la fonte après la Révolution, il est conservé au musée de Dobrée depuis 1886», rappelle-t-il.
La rédaction vous conseille

«Contre le nouvel antisémitisme» : des centaines de personnalités signent une tribune (22.04.2018)

  • Mis à jour le 22/04/2018 à 13:54 

  • Publié le 22/04/2018 à 08:48
De nombreuses personnalités parmi lesquelles Elisabeth Badinter, Gérard Depardieu, Marceline Loridan-Ivens ou Bernard Cazeneuve signent une tribune dans Le Parisien dans laquelle elles plaident pour que la lutte contre l'antisémitisme soit élevée au rang de cause nationale.
Plus de 250 personnalités signent un manifeste «contre le nouvel antisémitisme» en France marqué par la «radicalisation islamiste», en dénonçant un «silence médiatique» et une «épuration ethnique à bas bruit» dans certains quartiers, dans Le Parisien dimanche.
«Nous demandons que la lutte contre cette faillite démocratique qu'est l'antisémitisme devienne cause nationale avant qu'il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France», lit-on dans ce texte signé par des personnalités politiques de droite comme de gauche (Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez, Manuel Valls, Bertrand Delanoë, Jean Glavany...), des artistes (Zabou Breitman, Charles Aznavour, Pierre Arditi, Gérard Depardieu...), des intellectuels (Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut), des journalistes, des responsables religieux juifs, musulmans et catholiques. Le texte a été rédigé par Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo.
«Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d'être assassinés - et certains torturés - parce que Juifs par des islamistes radicaux», écrivent-ils, en référence à l'assassinat d'Ilan Halimi en 2006, la tuerie dans une école juive de Toulouse en 2012, de l'attaque de l'Hyper Cacher en 2015, de la mort par défenestration à Paris de Sarah Halimi en 2017 et, récemment, du meurtre d'une octogénaire dans la capitale, Mireille Knoll.
«Les Français juifs ont 25 fois plus de risques d'être agressés que leurs concitoyens musulmans», lit-on dans ce manifeste. «Dix pour cent des citoyens juifs d'Ile de France - c'est-à-dire environ 50.000 personnes - ont récemment été contraints de déménager parce qu'ils n'étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l'école de la République. Il s'agit d'une épuration ethnique à bas bruit au pays d'Emile Zola et de Clemenceau», accusent les signataires. La «terreur» d'un antisémitisme meurtrier «se répand provocant à la fois la condamnation populaire et un silence médiatique que la récente marche blanche a contribué à rompre», estiment-ils.
Le manifeste relève que «la radicalisation islamiste - et l'antisémitisme qu'elle véhicule - est considérée exclusivement par une partie des élites françaises comme l'expression d'une révolte sociale (...)». En outre, «au vieil antisémitisme de l'extrême droite s'ajoute l'antisémitisme d'une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l'antisionisme l'alibi pour transformer les bourreaux des juifs en victimes de la société», assène le texte. «La bassesse électorale calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif», accusent les signataires.
Ciblant principalement ce «nouvel antisémitisme» qui sévit dans les quartiers populaires sous l'effet d'un islam identitaire voire radical, les signataires demandant «que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l'antisémitisme catholique aboli par (le concile) Vatican II, afin qu'aucun croyant ne puisse s'appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime».
Les actes antisémites ont été pointés en repli en 2017 (-7%) pour la troisième année consécutive, selon les données du ministère de l'Intérieur. Mais cette baisse globale masque l'augmentation des faits les plus graves (+26% des violences, incendies, dégradations, tentatives d'homicide...). La communauté juive, qui représente environ 0,7% de la population, est la cible d'un tiers des faits de haine recensés.
Dans son dernier rapport, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) notait une «persistance des préjugés antisémites traditionnels liant les juifs à l'argent, au pouvoir et leur reprochant leur communautarisme».
Face à cette situation, le gouvernement a présenté en mars un deuxième plan (2018-2020) contre le racisme et l'antisémitisme, en promettant une lutte implacable contre les «torrents de boue» qui se déversent sur internet.
La rédaction vous conseille

Un agent du consulat français à Jérusalem soupçonné de trafic d'armes (18.03.2018)

Par Cyrille Louis
Mis à jour le 19/03/2018 à 14h14 | Publié le 18/03/2018 à 18h51
INFO LE FIGARO - Ce volontaire de 24 ans a été inculpé ce lundi. Il a été interpellé le 19 février au terminal frontalier d'Erez alors qu'il quittait la bande de Gaza. Il aurait reconnu avoir convoyé des dizaines d'armes au cours des trois derniers mois.
Correspondant à Jérusalem
La police israélienne et les autorités françaises ont jusqu'à présent gardé la plus grande discrétion sur son cas. Ce lundi, un ressortissant français âgé de vingt-quatre ans a été inculpé dans le cadre d'une enquête sur une suspicion de trafic d'armes en collaboration avec le Hamas. Un juge de Beer-Sheva a prolongé sa détention jusqu'au 28 mars, dans un premier temps.
Ce volontaire international, qui est employé en qualité de chauffeur au consulat général de Jérusalem, a été arrêté le 19 février dernier en possession d'un passeport de service au terminal frontalier d'Erez alors qu'il quittait la bande de Gaza. Placé en détention à Ashkelon, il est soupçonné d'avoir fait sortir de l'enclave côtière 70 armes de poing et deux fusils d'assaut à bord d'un véhicule diplomatique. Selon le Shin Bet (service de sécurité intérieur), ces armes auraient été fournies par un Palestinien de Gaza qui travaillerait pour l'Institut français. Cinq Palestiniens, membres présumés du même réseau, ont également été inculpés ce lundi.
Selon une source informée, le jeune homme aurait reconnu avoir convoyé des dizaines d'armes à cinq reprises au cours des trois derniers mois mais il aurait démenti avoir agi sciemment pour le compte du Hamas ou de tout autre groupe armé. Il aurait agi par appât du gain.
Le véhicule à bord duquel il conduisait un agent du Service de coopération et d'action culturelle, couvert par l'immunité diplomatique, n'a pas été fouillé. Mais une importante saisie d'armes, qui pourrait être en lien avec cette enquête, est intervenue ces derniers jours à Jérusalem-Est. Le suspect a reçu à plusieurs reprises la visite d'un agent du consulat général de France à Tel Aviv depuis son placement en détention.
Graves soupçons
Dès le lendemain de cette arrestation, l'ambassadrice d'Israël à Paris, Aliza Bin Noun, a demandé à être reçue en urgence par le directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian. Elle lui a présenté les principaux éléments à charge réunis contre le jeune volontaire, et lui a indiqué que l'Etat hébreu n'entendait pas reconnaître l'immunité diplomatique au suspect. Les autorités israéliennes estiment que la convention de Vienne adoptée le 18 avril 1961 ne s'applique pas au Consulat général de France à Jérusalem, et soutiennent que l'immunité consulaire ne peut bénéficier qu'au chef de poste ainsi qu'à son adjoint dans le cadre de leurs fonctions. La France conteste cette interprétation. Mais le ministre des Affaires étrangères, après avoir été informé des grandes lignes du dossier, a immédiatement pris l'initiative de lever l'immunité du suspect. «La décision s'imposait au regard de la gravité des soupçons», soutient une source haut placée.
L'affaire, dont on ignore encore les détails, est potentiellement très embarrassante pour la France
L'affaire est potentiellement très embarrassante pour la France. Les autorités israéliennes accusent régulièrement la branche armée du Hamas, qui contrôle depuis dix ans la bande de Gaza, de chercher à faire passer des armes vers des cellules basées à Jérusalem-Est ou en Cisjordanie. Le Shin Beth surveille de très près les sympathisants du mouvement islamiste et démantèle fréquemment des ateliers où sont fabriquées des armes artisanales. Le Hamas, qui prend soin d'éviter toute confrontation militaire avec l'armée israélienne dans la bande de Gaza, a récemment appelé les Palestiniens à engager une nouvelle intifada en réaction à la reconnaissance, par Donald Trump, de Jérusalem comme capitale d'Israël.
Les responsables israéliens, qui se refusaient dimanche à tout commentaire, ne manqueront sans doute pas de dénoncer l'utilisation de véhicules diplomatiques français pour transporter des armes possiblement destinées à être utilisées contre sa population.
Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, régulièrement accusé par les principaux pays européens de violer le droit international au détriment des Palestiniens, brocarde en retour leur naïveté, voire leur complaisance supposée vis-à-vis de cette population et de ses dirigeants. Au cœur de l'été 2013, la presse israélienne avait ainsi commenté avec un mélange de colère et d'ironie l'arrestation d'un chauffeur travaillant pour le même consulat général à la frontière jordanienne. L'individu, qui transportait dans le coffre de son véhicule diplomatique 152 kilos d'or, 500 kilos de tabac, 600 smartphones et des chèques pour un montant total de deux millions de dollars, avait été discrètement exfiltré vers Paris.
La rédaction vous conseille :


Israël durcit le contrôle des diplomates étrangers à la sortie de Gaza (21.04.2018)

Par Cyrille Louis
Publié le 21/04/2018 à 16h05
INFO LE FIGARO - Après l'inculpation récente d'un employé du consulat général de France à Jérusalem pour trafic d'armes, le ministère des Affaires étrangères impose désormais une inspection des bagages et de la valise diplomatique.
Correspondant à Jérusalem
Les autorités israéliennes n'ont pas perdu de temps. Dix jours après l'inculpation pour «trafic d'armes», d'un jeune volontaire employé par le consulat général de France à Jérusalem, le ministère des Affaires étrangères a adressé aux représentations étrangères et aux organisations internationales une note annonçant «un renforcement de la sécurité» à la frontière avec la bande de Gaza. «En raison des menaces sécuritaires accrues, de la hausse des tensions et à la suite d'évènements récents impliquant de graves atteintes à la sécurité du terminal d'Erez par des personnels et des véhicules officiels, les procédures au point de passage vont être renforcées», peut-on lire dans ce document daté du 29 mars. Les nouvelles mesures, que plusieurs diplomates dénoncent sous couvert de l'anonymat comme «une violation flagrante» des conventions de Vienne, sont entrées en vigueur il y a une dizaine de jours.
En vertu d'un protocole négocié il y a deux ans avec le gouvernement israélien, les diplomates et les chefs d'organisations internationales dotés d'un laisser-passer rouge pouvaient jusqu'à présent se rendre dans la bande de Gaza ou en revenir sans qu'eux-mêmes ni leurs véhicules soient fouillés. À leur arrivée au point de passage d'Erez, géré par l'armée israélienne, il leur suffisait de descendre pour montrer leur laisser-passer à une caméra, avant qu'un chien renifleur fasse à deux reprises le tour de la voiture. Leurs bagages, de même que la valise diplomatique renfermant leurs documents professionnels, ne passaient à aucun moment entre les mains des agents israéliens. C'est grâce à ce régime spécial qu'un volontaire de 24 ans, employé comme chauffeur par le consulat général de France, est soupçonné d'avoir convoyé 70 armes à bord d'un véhicule diplomatique depuis la bande de Gaza vers la Cisjordanie. Arrêté le 15 février, celui-ci a reconnu une partie des faits et affirme avoir agi par appât du gain.
Les autorités israéliennes, échaudées par cet épisode, n'ont pas encore notifié par écrit le détail des nouvelles règles aux principaux intéressés. Mais elles en ont récemment exposé les grandes lignes lors d'une réunion animée par l'unité de l'armée qui administre les Territoires palestiniens (Cogat). Les services de l'ONU, présents, en ont tiré une synthèse de trois pages, qui a été diffusée ces derniers jours à la communauté diplomatique et dont Le Figaro a pris connaissance.
«Violation des protocoles diplomatiques»
Lorsqu'ils quittent la bande de Gaza et pénètrent dans le terminal d'Erez, les diplomates et hauts responsables de l'ONU doivent désormais sortir la totalité de leurs bagages du véhicule puis les transporter dans une salle de contrôle équipée d'une machine à rayons X, d'un détecteur de métal et d'un scanner corporel. Leurs sacs, y compris la valise diplomatique, doivent passer dans la machine à rayons X. «Si des articles suspects sont détectés, le propriétaire du bagage sera prié de l'ouvrir pour une fouille approfondie qui se déroulera en sa présence», précise la synthèse de l'ONU. «Il s'agit clairement d'une violation des protocoles diplomatiques les plus élémentaires», déplore le responsable d'une agence internationale qui a récemment dû se plier aux nouvelles procédures. Durant l'inspection du chien renifleur, il a aussi dû laisser les portes de sa voiture ouvertes. «Le seul privilège qui nous reste est que nous n'avons pas à passer dans le scanner corporel - tandis que les agents qui n'ont pas le statut de diplomates doivent désormais s'y plier», poursuit la même source.
Le 11 avril, deux employés internationaux travaillant respectivement pour l'Unicef et l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) ont préféré retourner à Gaza que de se soumettre à cette nouvelle procédure. Mais plusieurs autres missions ont depuis lors accepté de passer leurs bagages aux rayons X en attendant que la communauté diplomatique adopte une position commune. «Les documents, la correspondance et les bagages des diplomates, tout comme leurs moyens de transport, sont très clairement couverts par l'immunité, rappelle un diplomate européen. C'est pourquoi nous sommes en train de réfléchir à la meilleure façon de faire reculer les autorités israéliennes - en espérant qu'il ne sera pas nécessaire d'aller jusqu'à imposer les mêmes mesures à leurs diplomates qui sont en poste dans nos pays…»
Dans sa note du 29 mars, le ministère israélien des Affaires étrangères précise qu'il «travaille étroitement avec les services de sécurité compétents pour faciliter le passage de personnels et de véhicules officiels d'une manière appropriée à leurs fonctions et leur statut, tout en prenant les mesures nécessaires pour garantir leur sécurité ainsi que celle des agents travaillant au point de passage d'Erez et des civils israéliens». Emmanuel Nahshon, porte-parole du ministère, affirme que les nouvelles mesures ne violent nullement les conventions diplomatiques. «Il ne s'agit en aucun cas d'une mesure hostile envers la France ou la communauté diplomatique dans son ensemble», précise-t-il. Un autre responsable israélien ajoute, sous couvert de l'anonymat: «L'immunité, après tout, n'a pas été inventée pour contourner les mesures de sécurité».
La rédaction vous conseille :


Le président de Tolbiac porte plainte (22.04.2018)
  • Par  Le Figaro.fr 

  • Mis à jour le 22/04/2018 à 12:04 

  • Publié le 22/04/2018 à 10:05
D'après le Journal du Dimanche, le président de l'Université Panthéon-Sorbonne, Georges Haddad, a déposé une plainte, en son nom, auprès du parquet de Paris dès vendredi, jour de l'évacuation du centre universitaire de Tolbiac, qui était occupé depuis quatre semaines par des opposants à la loi sur l'accès à l'enseignement supérieur défendue par le gouvernement. 
Après le dépôt de la plainte, une enquête pour dégradations en réunion a été ouverte vendredi, a-t-on appris dimanche de source judiciaire. Les investigations ont été confiées à la Surêté territoriale, a précisé la source.
"On va chiffrer les dégâts et faire en sorte que la tour soit opérationnelle le plus rapidement possible", a promis Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur.
Selon la présidence de l'Université, le coût des "dégradations" s'élève à "plusieurs centaines de milliers d'euros". Tags sur des murs repeints il y a deux ans, portes forcées, vidéoprojecteurs abîmés, écrans détériorés, etc... "Les dégradations sont énormes. Elles vont coûter très cher à l'université et au contribuable. C'est l'argent de la nation qui a été gaspillé", a ajouté Georges Haddad lors d'une conférence de presse.  
"La plupart des fauteurs de trouble ne font pas partie de l'université", explique au JDDses avocats, Pierre-Olivier Sur et Mathias Chichportich, qui ajoutent que "son objectif est de protéger l'institution, les sites et l'image de la Sorbonne". 
Le site est pour l'heure fermé jusqu'à nouvel ordre, en attendant sa remise en état.
LIRE AUSSI

Rétention des mineurs : l'opposition dénonce «une balafre à la République» (21.04.2018)

  • Mis à jour le 21/04/2018 à 18:31 

  • Publié le 21/04/2018 à 17:56
Ce samedi, en plein examen du projet de loi asile et immigration à l'Assemblée, gauche et extrême gauche sont montées au créneau contre l'article 16 du texte, qui visait à porter la durée maximale de rétention de 45 à 90 jours pour les étrangers en attente d'expulsion. Ce qui n'a pas empêché l'article d'être finalement adopté.
«Balafre de plus à la République», «solution barbare», «pratique funeste»... Ce samedi, les qualificatifs les plus durs ont résonné dans l'Hémicycle en provenance des bancs de la gauche et de l'extrême gauche. En cause, le très controversé article 16 du projet de loi asile et immigration, qui prévoit de porter la durée maximale de rétention des étrangers en attente d'expulsion de 45 à 90 jours.
À l'issue de plusieurs heures de débats, l'article 16 a finalement été adopté peu après 18 heures par 77 voix contre 31, avec 46 abstentions.
Certains députés estimaient que cet article «normalisait» le fait que des enfants puissent être enfermés 90 jours, alors que la France a été condamnée plusieurs fois par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). En métropole, le nombre d'enfants concernés a crû de 45 mineurs en 2014 à 305 en 2017, selon l'association la Cimade.
«Solution barbare»
«Nous sommes ici un certain nombre à être absolument, totalement, radicalement, complètement, absolument, totalement, opposés à la rétention des enfants», a argumenté Jean-Luc Mélenchon, dénonçant une «solution barbare».
Un autre membre de la France Insoumise, Éric Coquerel, a exhorté le gouvernement «à ne pas faire une balafre de plus à la République».
Côté socialiste, le député de l'Ardèche Hervé Saulignac a estimé que «rien ne justifie l'enfermement d'un gosse par essence innocent», notant qu'un centre de rétention est «un univers carcéral» et appelant à «renoncer à cette funeste pratique». «Vous ne pouvez pas dire que vous agissez avec humanité si vous maintenez des enfants» en rétention, a appuyé Valérie Rabault, élue du Tarn-et-Garonne et présidente du groupe PS.
«Ultime moyen»
L'adoption de l'article 16 représente une victoire pour le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui défendait un article «fondamental», présentant la rétention comme «un ultime moyen» qui «reste nécessaire», et soulignant que d'autres pays européens sont allés au-delà pour la durée, dont l'Allemagne ou les Pays-Bas. «Si on n'a pas cette dernière solution, alors cette loi ne sert strictement à rien», a-t-il martelé.
Gérard Collomb a admis des conditions «pas admissibles» dans les centres de rétention administrative (CRA), promettant des aménagements prioritaires pour ceux «où seront placées les familles, si nous en arrivons à cette extrémité». Il a également assuré que la rétention familiale resterait «exceptionnelle» et «strictement encadrée», car «nous devons nous assurer que l'intérêt de l'enfant prime».
Un vote «en catimini»?
Outre cette opposition de fond, finalement infructueuse, les bancs de l'Assemblée bruissent d'une grogne de plus en plus forte quant à l'organisation des débats. Dès l'ouverture de la séance, Eric Ciotti (LR) a fait un rappel au règlement pour déplorer «le choix qu'a fait ce gouvernement d'organiser le débat» dans ces conditions, avec un vote à l'issue «en catimini», dans la nuit de samedi à dimanche, voire dimanche.
Danièle Obono (LFI) a estimé que les conditions ne permettaient pas «un débat décent», y voyant «un mépris» par rapport à «ce qui est en jeu». «Pour un texte pareil, ne pas prévoir 15 jours de débats, le faire juste avant le départ en vacances, c'est pas concevable et c'est triste», a abondé l'UDI-Agir-Indépendant Michel Zumkeller (Territoire de Belfort).
En début d'après-midi ce samedi, quelque 540 amendements restaient à examiner sur le millier au départ.
La rédaction vous conseille

Col de l’Echelle: Collomb condamne et dénonce des gesticulations (22.04.2018)
  • Par  Le Figaro.fr avec AFP 

  • Mis à jour le 22/04/2018 à 07:50 

  • Publié le 21/04/2018 à 23:36
Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a condamné samedi soir une opération menée dans la journée par des militants d’extrême droite contre les migrants au col de l’Echelle dans les Hautes-Alpes. Une centaine de personnes ont déployé une banderole hostile aux migrants et une frontière en plastique a été déroulée à cet endroit où à 1700m d’altitude des hommes tentent de rejoindre la France depuis l’Italie depuis plusieurs mois.
Voici la réaction du ministre, interpellé plus tôt à l’Assemblée sur cette opération relayée par Génération identitaire sur les réseaux sociaux :
« Je condamne bien évidemment fermement les gesticulations intervenues au Col de l'Échelle. Seules les forces de l'ordre républicaines ont mandat pour agir sur notre territoire.
Ne tombons pas dans le panneau de leur basse opération de communication. »
Samedi soir, des militants identitaires devaient rester sur place pour "veiller à ce qu'aucun clandestin ne puisse rentrer en France". Le groupe a utilisé un hélicoptère et filmé son opération.
Selon la préfecture des Hautes-Alpes, l'opération s'est "jusqu'à présent déroulée dans le calme" et une "partie" des militants avaient "déjà quitté le site" en début de soirée. Sur place, aucune force de l'ordre n'était visible samedi après-midi, selon l'AFP.
Cette opération a suscité de très nombreuses remarques et interpellations des autorités sur les réseaux sociaux. Le député LFI Eric Coquerel a parlé d’une action « illégale », d'autres commentaires appelaient à la dissolution de "cette milice". 

Des dizaines de morts dans un attentat à Kaboul (22.04.2018)

  • Publié le 22/04/2018 à 11:51

EN IMAGES - Un attentat-suicide contre un centre d'enregistrement pour les élections législatives, revendiqué par l'État islamique, a fait au moins 31 morts civils et 54 blessés dimanche matin dans la capitale afghane.
À Kaboul, un attentat-suicide a fait au moins 31 morts et 54 blessés ce dimanche matin, selon un bilan provisoire annoncé par le ministère afghan de la Santé. Un kamikaze s'est fait exploser dans la foule, à l'entrée d'un centre où les électeurs récupèrent leur pièce d'identité avant de s'inscrire sur les registres électoraux, en vue des prochaines législatives. L'organisation État islamique a revendiqué la responsabilité de cette attaque par le biais de son organe de propagande Amak.
«Les gens étaient rassemblés pour récupérer leur tazkira (carte d'identité), l'explosion s'est produite à l'entrée. C'était un kamikaze», a déclaré le chef de la police de Kaboul, Dawood Amin. «Il y avait des femmes, des enfants. Tout le monde était venu pour obtenir sa carte d'identification», a déclaré Bachir Ahmad, qui était dans les environs lors de l'explosion. Violence et attentats sont les principaux obstacles au bon déroulement des élections. Ces législatives sont par ailleurs les premières depuis 2010, et le premier scrutin depuis la présidentielle de 2014.

«Mort au gouvernement»
«Nous savons maintenant que le gouvernement est incapable de nous protéger», a hurlé un homme face au désastre, insultant le président Ashraf Ghani. «Mort au gouvernement», «Mort aux talibans», a crié la foule autour de lui, désignant les papiers et photos d'identité ensanglantés éparpillés sur le sol.
Il s'agit du premier attentat à Kaboul contre un centre préparant les listes électorales en vue des législatives du 20 octobre, depuis le début des inscriptions le 14 avril. Mais deux autres centres d'inscriptions avaient déjà été pris pour cible en province au cours de la semaine écoulée: vendredi, une roquette en a frappé un dans la province de Badghis (nord), faisant un mort et un blessé parmi les policiers qui le gardaient, et mardi, trois employés de la commission électorale (IEC) et deux policiers ont été enlevés dans la province de Ghor (centre) et libérés 48 heures plus tard après intervention des anciens. Dans les deux cas, les responsables locaux avaient accusé les talibans.

La rédaction vous conseille


Comprendre les élections territoriales en Polynésie en 3 points (22.04.2018)

  • Publié le 22/04/2018 à 06:30
FOCUS - Autonomistes ou indépendantistes ? Les 22 avril et 6 mai, les Polynésiens sont appelés à voter parmi six listes dans le cadre des élections territoriales. À la suite de ce vote, le président de la collectivité d'outre-mer sera élu à son tour. Un «metua» (guide) qui possède tous les pouvoirs.
Ce dimanche, les électeurs sont appelés aux urnes pour élire les 57 représentants de l'Assemblée de la Polynésie française. Environ 205.625 votants sont attendus pour le premier tour des élections territoriales.
• Six listes et trois candidats favoris
Cette année seules six listes, contre neuf en 2013, ont été officiellement validées par le haut-commissariat de la République en Polynésie française.
- Le Tavini Huiraatira est un parti indépendantiste. En haut de la liste: Oscar Temaru, déjà à la tête de la Polynésie française de 2004 à 2011 pour des durées variant de quatre mois à deux ans. En 1977, Oscar Temaru fonde le Front de libération de la Polynésie qui deviendra par la suite le Tavini et intégrera la coalition Union pour la démocratie (UPLD) . En 2013, l'UPLD avait obtenu 11 représentants dont neuf pour le Tavini Huiraatira.
- Le Tahoeraa Huiraatira avec à sa tête Geffry Salmon. Ce dernier a été propulsé par Gaston Flosse, le leader du «parti orange» qui affirme son attachement à la République française tout en défendant l'autonomie de la collectivité d'outre-mer. Élu en 2013, l'homme de 86 ans avait perdu le pouvoir en 2014 en raison d'une condamnation à trois ans d'inéligibilité prononcée dans une affaire d'emplois fictifs. En 2016, il avait été condamné à deux ans d'inéligibilité supplémentaires pour détournement de fonds publics dans une autre affaire, portant cette fois sur des écoutes et filatures.
Malgré son inéligibilité, Gaston Flosse apparaît sur les affiches et se présente lors des débats pour représenter le Tahoeraa Huiraatira. En cas de victoire, Geffry Salmon n'a pas exclu de quitter le pouvoir en juillet 2019, une fois la peine d'inéligibilité de Gaston Flosse purgée, pour lui permettre de revenir au pouvoir.
- Le Tapura Huiraatira d'Edouard Fritch, le président sortant. Exclu du Tahoeraa Huiraatira en mai 2015, Edouard Fritch a fondé son propre parti le 20 février 2016 grâce à la coalition autonomiste «Rassemblement pour une majorité autonomiste» (RMA). Il souhaite notamment réformer le statut d'autonomie pour faciliter l'instauration des lois du pays et raccourcir les délais de réponse du Conseil d'État.
- Enfin, trois autres candidats sont des dissidents des principaux partis et ont peu de chances de se qualifier au second tour. Marcel Tuihani du Te Ora Api no Porinetia,qui souhaite le maintien de la Polynésie française dans la République, veut proposer une «alternance» et porter une «politique de vérité». C'est également le cas de Tauhiti Nena. Après s'être disputé l'investiture La République En Marche, il s'est présenté à la tête de la liste E reo manahune. Jérôme Gasior, quant à lui, représente en Polynésie l'Union Polynésienne Républicaine, une branche de l'UPR de François Asselineau.
En Polynésie, le principal clivage politique qui existe est celui entre les indépendantistes et les autonomistes. Pour ces élections, Oscar Temaru (indépendantiste), Gaston Flosse (autonomiste) et Edouard Fritch (autonomiste) sont au coude-à-coude.
• Un mode de scrutin unique
Le territoire polynésien est réparti en huit sections.
Les îles du vent section 1 (Papeete, Pirae, Arue et Moorea-Maiao) possèdent 13 sièges. Même nombre pour la section 2 (Hitiaa o te ra, Mahina, Paea, Papara, Taiarapu Est et Ouest et Teva i uta). La troisième section des îles du vent (Faa'a et Punaauia) a 11 sièges.
Les îles-sous-le-vent (Bora-Bora, Huahine, Maupiti, Taha'a, Taputapuatea, Tumaraa et Uturoa) ont quant à elles 8 sièges. Les Tuamotu de l'Ouest (Arutua, Fakarava, Manihi, Rangiroa et Takaroa) en ont 3 tout comme les Gambier et les Tuamotu de l'Est (Anaa, Fangatau, Hao, Hikueru, Makemo, Napuka, Nukutavake, Pukapuka, Reao, Tatakoto et Tureia), les Marquises et les Australes.
Les électeurs votent non pas pour une liste mais pour plusieurs candidats d'une même liste. Celles-ci doivent présenter le même nombre d'hommes et de femmes. La liste arrivée en tête remporte 19 sièges. Le reste des sièges est réparti à la proportionnelle. Ainsi, les meilleurs candidats de chaque section ne siégeront pas automatiquement à l'Assemblée. Il est nécessaire que la liste à laquelle ils appartiennent obtienne un bon résultat sur l'ensemble de la Polynésie.
«Les Polynésiens vont élire les représentants de l'Assemblée. Ces derniers choisiront par la suite le président de la Polynésie française. Celui-ci est à la tête d'un véritable gouvernement composé de ministres. Tous ses représentants ainsi que le président possèdent donc des compétences très importantes pour gouverner pendant cinq ans», précise au Figaro Sémir Al Wardi, politologue en Polynésie.
• Une politique affective
Grâce à l'autonomie administrative dont elle bénéficie, la Polynésie dispose de nombreux aménagements par rapport aux lois de la République française. Le président de la collectivité d'outre-mer instaure les lois et les règlements. Il possède autant de compétence que le Parlement en France métropolitaine. «Les Polynésiens sont donc très impliqués dans les élections locales et très peu dans les élections nationales, souligne le politologue. La Polynésie a souffert d'une instabilité politique jusqu'à la modification du mode de scrutin en 2013. Depuis que le leader a obtenu la majorité absolue, la stabilité est revenue. Les électeurs ont un rapport affectif avec leur «Metua» (guide)».
La politique n'est pas le sujet principal des habitants, qui préfèrent se concentrer sur leurs besoins quotidiens. C'est le cas dans les îles Australes par exemple. Le politologue explique: «Les seules attentes des Polynésiens se concentrent avant tout sur l'emploi. Ici, il n'y a pas d'assurance chômage, de RSA et peu de logements sociaux. La population ne demande rien de tout ça mais souhaite que leur ‘metua' leur apporte plus d'aides pour accéder à l'emploi».
En 2016, 30% des familles polynésiennes vivaient en dessous du seuil de pauvreté.«Ces élections sont donc très importantes puisque l'homme qui gouvernera pendant cinq ans aura entre les mains l'avenir de la Polynésie. À travers ses décisions il pourrait améliorer la qualité de vie ou appauvrir la population.»
La rédaction vous conseille


Macron : «Je travaille avec Donald Trump car nous sommes au service de nos pays» (20.04.2018)

  • Mis à jour le 21/04/2018 à 19:13 

  • Publié le 20/04/2018 à 11:45
LE SCAN POLITIQUE - Le chef de l'État a accordé vendredi un entretien à la chaîne américaine conservatrice Fox News. La séquence, diffusée dimanche, doit lancer sa visite d'État aux États-Unis, où il s'envolera lundi soir.
Il veut continuer de casser les codes. À quelques jours de sa vite d'État outre-Atlantique, Emmanuel Macron a accordé une interview à la chaîne conservatrice Fox News. L'entretien, qui a été enregistré ce vendredi à l'Élysée, sera diffusé dimanche sur les télévisions américaines. «Il y a une volonté de s'adresser à tous les capteurs de la société américaine. En l'occurrence ce sera principalement l'électorat de Donald Trump», décrypte un conseiller auprès du Figaro.
Dans cette interview dont des extraits ont déjà été publiés, Emmanuel Macron confie «ne jamais se demander» si le président Trump achèvera son mandat. «Je travaille avec lui car nous sommes tous les deux au service de nos pays», justifie, en anglais, le chef de l'Etat français.
Au cours de cet entretien, Macron refuse de commenter certaines controverses entourant Trump, notamment l'enquête sur l'ingérence russe dans l'élection de 2016 qui pèse sur la présidence du milliardaire. «Ce n'est pas à moi de juger ou, d'une certaine façon, d'expliquer à votre peuple ce que devrait être votre président», affirme Macron.
«Une première interview avait été accordée en septembre dernier à CNN International, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, et une autre à CBS en décembre, en marge du One Planet Summit. Il faut un peu de rotation», indique l'entourage de Macron, sans ignorer que le choix de cette chaîne controversée pourrait faire couler beaucoup d'encre... Surtout depuis l'épisode des «no-go zones», qui avait poussé Anne Hidalgo à porter plainte.
Ce qu'attend Macron de sa visite aux États-Unis
Le président français entame ce lundi une visite d'État de trois jours. Une première pour un dirigeant étranger sous l'ère Trump. Isabelle Lasserre, spécialiste Diplomatie au Figaro, détaille les priorités de Paris pour cette visite.
Macron va s'exprimer en anglais devant le Congrès
Emmanuel Macron, qui doit s'envoler lundi soir, va passer trois jours aux États-Unis. Il sera le premier président à effectuer une visite d'État outre-Atlantique depuis l'élection de Donald Trump. Accompagné de son épouse, la première dame Brigitte Macron, le chef de l'État devrait offrir à son homologue américain un jeune plant de chêne symbolisant la force des relations entre les deux pays, selon Fox News.
Le chef de l'État français entamera son voyage par un dîner privé avec le couple présidentiel américain à Mount Vernon, la demeure historique de George Washington.
Mardi matin, le locataire de l'Élysée s'entretiendra à la Maison-Blanche avec son homologue, avant de se rendre au département d'État pour un déjeuner avec le vice-président Mike Pence. Là, il assistera à une cérémonie militaire au cimetière d'Arlington, avant un dîner d'État à la Maison-Blanche. Mercredi, enfin, il s'exprimera en anglais devant le Congrès, pendant une trentaine de minutes, pour y évoquer les «valeurs» et la démocratie. L'après-midi, il discutera avec des étudiants à l'Université George Washington, puis il repartira à Paris où se tient le jeudi une conférence internationale contre le financement du terrorisme.

Il y a 30 ans, que s'est-il passé lors de la prise d'otages d'Ouvéa ? (22.04.2018)
Par Paul Carcenac
Mis à jour le 23/04/2018 à 09h23 | Publié le 22/04/2018 à 06h00
FOCUS - Le 22 avril 1988, des indépendantistes kanaks lancent l'assaut sur la gendarmerie de Fayaoué, sur l'île d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie. Quatre militaires sont tués et vingt-sept autres sont retenus en otages dans une grotte. Retour sur ces événements.
● Un contexte explosif
Colonisée par la France en 1853, la Nouvelle-Calédonie devient une colonie pénitentiaire. Les autochtones, les Kanaks, sont déplacés ; privés de terres et de droits. Dépossédés de leur identité culturelle face à l'afflux des bagnards et des nouvelles populations, ils se révoltent en 1878 et 1917. Deux épisodes sanglants.

Jean-Marie Djibaou, dirigeant du FLNKS et figure de l'indépendantisme kanak en 1985. - Crédits photo : Rue des Archives/Credit ©Rue des Archives/ AGIP
Les velléités indépendantistes se renforcent en 1975, année au cours de laquelle le premier parti indépendantiste est créé. En 1984, le Front de libération national kanak socialiste (FLNKS) met en place un «Gouvernement provisoire». Pendant quatre ans, les embuscades, émeutes, fusillades et expulsions se multiplient.
● Le déclencheur: les élections de 1988
La présidentielle de 1988 approche. Sur le «Caillou», elle est couplée à une élection régionale. Elle doit entériner un nouveau statut pour l'île, imaginé par le ministre des DOM-TOM, Bernard Pons. Le «statut Pons» est vu comme un recul par les indépendantistes, qui appellent au boycott du scrutin. À quelques jours du premier tour de la présidentielle 1988, un meeting en faveur de Jacques Chirac, premier ministre en campagne, est organisé à Ouvéa. Une provocation, pour la plupart des tribus de l'île. Des militants indépendantistes décident d'occuper des gendarmeries.
● L'attaque de la gendarmerie de Fayaoué
Le 22 avril 1988, trente gendarmes mobiles sont en renfort à la gendarmerie de Fayaoué pour sécuriser les élections. Ce matin-là, peu avant 8h, le chef de la brigade, reçoit à son bureau trois Kanaks, venus à sa rencontre. La discussion est calme. Jusqu'à ce que l'un d'eux sorte un couteau: «Ne bougez pas, vous êtes prisonniers». «J'ai d'abord cru à une blague [...] puis on s'est débattu», explique le maréchal des logis Lacroix. La bagarre se poursuit hors du local. Un coup de feu est tiré par un militaire. Un commando d'une trentaine d'indépendantistes envahit alors la gendarmerie et prend possession de l'armurerie. La situation échappe au contrôle des forces de l'ordre. Les tirs fusent. L'attaque fait quatre morts chez les gendarmes. Les assaillants raflent fusils d'assauts et mitrailleuses puis partent dans des directions opposées avec 26 otages.
● La traque
Branle-bas de combat. Le jour même, 270 hommes sont déployés sur l'île d'Ouvéa. Le lendemain, Jacques Chirac charge l'armée - et le général Jacques Vidal - de prendre la direction des opérations. L'accès à l'île est interdit à la presse. Rapidement, l'un des deux groupes d'assaillants se rend. Impossible de retrouver les autres. Les interrogatoires - parfois violents - se succèdent dans les villages. Des anciens de la tribu de Gossanah révèlent finalement l'existence de la grotte. Un groupe du GIGN sillonne la jungle. Ils essuient des tirs à l'approche de l'entrée. La végétation est dense. Un premier négociateur est pris en otage. Le lendemain, six hommes - dont Philippe Legorjus, commandant du GIGN - sont fait prisonniers. Pis, les Kanaks détiennent aussi Jean Bianconi, le premier substitut du procureur de la République. La situation devient cauchemardesque. On compte 24 otages en tout.
● Prisonniers de la grotte
La grotte, sacrée, est noire et humide. Jadis, les ancêtres s'y réunissaient avant de partir à la guerre. La chaleur y est étouffante. Les gendarmes de Fayaoué sont libres de leurs mouvements. Pas les nouveaux prisonniers, attachés au fond. L'organisation dans la grotte reprend celle de la tribu: les gardiens du village jouent les sentinelles. Ils sont ravitaillés par des «porteurs de thé» venus d'un village voisin. Les otages ont des rations de riz. Un peu de confiture. Alphonse Dianou, le chef des ravisseurs, un ancien séminariste reconverti dans la lutte politique, est le seul maître à bord. La négociation avec Paris est compliquée. Le capitaine Legorjus et le substitut Bianconi peuvent sortir et jouent les facilitateurs. Les revendications sont claire pour le FLNKS: retrait des militaires, annulation des élections régionales, organisation d'un véritable référendum d'autodétermination. Alphonse Dianou demande aussi la visite de François Mitterrand en personne. La venue d'une équipe de journalistes est un temps évoquée. Puis le projet avorte. Douze jours que la situation est bloquée.
Le général Jacques Vidal inspecte la grotte de Gossanah. - Crédits photo : -/AFP
● L'opération Victor: un bain de sang
Le second tour de l'élection présidentielle approche. Avec quelques réticences, face à un Jacques Chirac partisan de la fermeté, François Mitterrand donne son accord pour un assaut le 3 mai. Le 5 mai 1988 à 6h15, «l'opération Victor» est enclenchée. Il y a là le GIGN, des parachutistes de la gendarmerie et de l'armée de terre ainsi que le commando Hubert, unité des forces spéciales de la marine nationale.
Un hélicoptère Puma approche. À la mitrailleuse par les airs et avec 80 militaires sur terre, le combat s'enclenche. Deux soldats sont tués. Les opérations reprennent en début d'après-midi, au lance-flammes. Les Kanaks ne peuvent pas utiliser les captifs comme boucliers: ceux-ci ont été armés à l'intérieur de la grotte ; le substitut Bianconi avait fait entrer deux petits revolvers scotchés à ses jambes. Le combat dure toute la journée. Les otages s'enfuient par une cheminée latérale. À 18 heures, les Kanaks se rendent. L'assaut fait 19 morts chez les ravisseurs. Alphonse Dianou, blessé, décède un peu plus tard.
● Controverses

L'enterrement des indépendantistes tués dans l'opération Victor. - Crédits photo : REMY MOYEN/AFP
Certains médias et la Ligue des droits de l'Homme s'inquiètent d'exécutions sommaires. La mort d'Alphonse Dianou, seulement touché à la jambe, paraît trouble à l'ancien commandant du GIGN Philippe Legorjus. Il parle «d'un décès par manque de soins». De plus, une solution pacifique aurait-elle pu être trouvée avant l'assaut? Ces thèses sont réapparues au moment de la sortie du film controversé de Mathieu Kassovitz, L'ordre et la morale.
Le 8 mai 1988, François Mitterrand est réélu. Michel Rocard devient premier ministre et sera l'artisan des accords de Matignon. Ces derniers garantissent une amnistie générale pour les protagonistes de la prise d'otages d'Ouvéa, indépendantistes comme militaires.


L'appel de 70 médecins : «Il est manifeste que Vincent Lambert n'est pas en fin de vie» (18.04.2018)
Par Tribune Collective
Mis à jour le 20/04/2018 à 19h41 | Publié le 18/04/2018 à 17h29
EXCLUSIF - Alors que le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a ordonné une nouvelle expertise médicale, 70 professionnels de santé de diverses spécialités publient une tribune dans Le Figaro pour dénoncer une «euthanasie qui ne dit pas son nom». Ils demandent que Vincent Lambert soit transféré dans une unité spécialisée.
Nous, médecins et professionnels spécialisés dans la prise en charge de personnes cérébro-lésées en état végétatif ou pauci-relationnel (EVC-EPR), tenons à exprimer, en notre âme et conscience, notre incompréhension et notre extrême inquiétude au sujet de la décision d'arrêt de nutrition et hydratation artificielles concernant M. Vincent Lambert. Un tissu d'incertitudes et d'hypothèses, ainsi que des jugements contradictoires concernant le niveau de conscience, les capacités de relation et de déglutition, le pronostic, fondent une sanction dramatique, incompréhensible. Certains d'entre nous ont une expérience de trente à quarante ans de soins et de réflexion autour de ces personnes. La circulaire du 3 mai 2002, qui a marqué une étape essentielle pour l'organisation et la qualité de la prise en charge des personnes EVC-EPR, constitue une référence toujours d'actualité.
La plupart d'entre nous ne connaissent pas personnellement M. Vincent Lambert, sinon par ce qui est dit de lui dans les médias, de façon partisane, quant à l'application à son égard de la loi relative aux droits des patients et à la fin de vie.
«Cette survie pendant trente et un jours témoigne au contraire d'une incontestable pulsion de vie qui aurait dû fonder depuis cinq ans une nouvelle prise en charge autour d'un projet de vie»
Les signataires
Certains d'entre nous ont pu visionner une courte vidéo, de séquences tournées en juin 2015, permettant d'affirmer que M. Vincent Lambert est bien en état pauci-relationnel, à savoir qu'il n'est pas dans le coma, ne requiert aucune mesure de réanimation et qu'il a des capacités de déglutition et de vocalisation. S'il nous est impossible de nous prononcer sur son niveau exact de conscience et ses capacités relationnelles, en revanche M. Vincent Lambert nous apparaît semblable aux patients relevant de nos unités EVC-EPR, de ceux qui n'ont même pas de trachéotomie. Il est manifeste qu'il n'est pas en fin de vie.
Sa survie dans les conditions et le contexte qui l'entourent - déchirement familial, procédures juridiques interminables, déchaînement médiatique, absence de projet de vie avec abandon de toute rééducation ou sortie ou mise au fauteuil, isolement sensoriel et relationnel dans sa chambre où il est enfermé à clé depuis quatre ans… - témoigne même, à nos yeux, de sa pulsion tenace de vie.
Comment ne pas tenir compte du fait que M. Lambert a survécu en 2013 à trente et un jours sans alimentation avec une hydratation réduite au minimum, alors que, dans notre expérience unanime, ce fait est incompatible avec une volonté de mourir? Quand ils ne veulent plus vivre, ces patients meurent en quelques jours, voire quelques heures. Cette survie pendant trente et un jours témoigne au contraire d'une incontestable pulsion de vie qui aurait dû fonder depuis cinq ans une nouvelle prise en charge autour d'un projet de vie et qui ne se réduise pas à des soins de nursing.
Les expertises médicales, même pratiquées par d'éminents spécialistes, reposent toujours sur des examens pratiqués sur un temps forcément limité. Elles ne sont pas adaptées à la situation de ces patients dont il faut gagner la confiance avant de pouvoir obtenir une quelconque manifestation de présence consciente. Cette évaluation ne peut être validée que par une équipe pluridisciplinaire, dans des conditions de vie variées, sur un temps suffisamment long de plusieurs semaines, en lien avec les membres présents de la famille. Cela est impossible dans un contexte d'enfermement sans projet de vie.
Or notre expérience croisée de praticiens spécialistes de ces patients nous amène à constater que l'état dit végétatif chronique, au sens d'un patient qui ne serait capable d'aucune relation, n'existe pas: tous les patients diagnostiqués végétatifs qui sont passés dans nos services ont en réalité une conscience minimale qu'il faut savoir détecter et exploiter en lien étroit avec la famille. Pris en charge en unité ou maison spécialisée, ces patients font souvent des progrès étonnants qui surprennent toujours les soignants, et tous se sont révélés être capables de relations interpersonnelles avec leur entourage, plus ou moins élaborées, mais toujours existantes et vérifiées.
«Là où nous entendons dire : “arrêt des traitements”, nous ne voyons que provocation délibérée de la mort, une euthanasie qui ne dit pas son nom»
Les signataires
Nous nous interrogeons sur les circonstances qui ont pu conduire à affirmer que M. Vincent Lambert avait pu manifester, fin 2012, une volonté certaine et irrévocable de mourir, point de départ de la réflexion et des procédures collégiales engagées par l'équipe l'ayant en charge. Notre expérience nous fait nous interroger sur le fait qu'une même équipe soignante assure des soins à la fois à des patients en fin de vie et à des patients cérébro-lésés: il y a là deux logiques antinomiques qui ne peuvent cohabiter.
Sur ces bases:
1. - Nous dénonçons les conditions de vie imposées à M. Vincent Lambert: alitement permanent, absence de mise en fauteuil adapté, absence de sortie, enfermement à clé dans sa chambre, absence de prise en charge rééducative d'entretien, absence de rééducation de la déglutition, limitation des visites, toutes mesures s'opposant au maintien d'une vie sociale et affective, primordiale pour ces personnes. Ces conditions, aussi incompréhensibles qu'inadmissibles, s'apparentent à une incarcération prolongée, indigne de son état, de sa personne, de ses proches. Elles nous apparaissent contraires à toute éthique et déontologie médicales.
2. - Nous n'arrivons pas à comprendre qu'à aucun moment de cette terrible histoire l'avis d'une équipe expérimentée n'ait été sollicité devant une décision aussi grave. Grave car n'ayant pas d'autre finalité que de provoquer la mort d'un homme qui n'est pas en fin de vie et dont l'état de handicap paraît stabilisé, même sous couvert d'une procédure collégiale. Ni l'équipe médicale en charge de M. Vincent Lambert, au début de cette situation, ni quelque instance de Justice que ce soit, pour aussi nombreuses qu'elles aient été sollicitées, n'ont fait une telle proposition pourtant de bon sens et usuelle entre collègues.
3. - Nous formulons le vœu que M. Vincent Lambert, qui n'est pas en fin de vie, bénéficie d'une prise en charge conforme à l'esprit de la circulaire du 3 mai 2002. Pour cela, il doit être transféré dans une unité dédiée aux patients EVC-EPR dynamique, proposant un projet de vie de qualité incluant ses proches.
Là où nous entendons dire: «acharnement thérapeutique», nous ne voyons qu'abandon thérapeutique et maltraitance sur personne vulnérable ; et nous demandons une reprise des soins physiques et relationnels.
Là où nous entendons dire: «volonté du patient», nous apprenons que notre confrère qui a pris cette décision dramatique n'émet que des hypothèses.
Là où nous entendons dire: «débranchement», nous ne voyons aucun fil, aucune machine à débrancher en dehors de la nutrition entérale par gastrostomie, laquelle constitue chez ces patients un soin de base. Mais nous voyons des capacités de déglutition volontaire ; et nous demandons qu'une rééducation appropriée soit entreprise.
Là où nous entendons dire: «arrêt des traitements», nous ne voyons que provocation délibérée de la mort, une euthanasie qui ne dit pas son nom ; et nous demandons un véritable projet de vie: reprise de la kinésithérapie après traitement des rétractions tendineuses qui se sont nécessairement installées pendant plus de quatre ans d'arrêt de ces soins, mise au fauteuil, sortie à l'air libre.
Là où nous entendons: «procédure collégiale», nous ne voyons que posture partisane, idéologique, déconnectée de la réalité d'une situation de handicap sévère, stable, justifiant des soins et traitements adaptés en vue du confort de la personne ; et nous demandons que M. Vincent Lambert soit enfin transféré dans une unité EVC-EPR pratiquant des soins actifs, globaux, dans le cadre d'un projet de vie et non de mort annoncée et programmée.
Là où nous entendons la voix de certains de nos confrères se rallier à la thèse de l'acharnement thérapeutique, nous élevons la nôtre, forte de nombreuses années d'expérience, pour que notre silence ne devienne complice de la mort provoquée d'un de nos patients. Qui peut oser porter un jugement sur la valeur d'une vie? N'est-ce pas au contraire le devoir et l'honneur d'une société humaine que de prendre soin des plus vulnérables d'entre les siens?

La liste complète des signataires:
Hélène Alessandri, psychologue ; Luce Bardagi, médecin ; Djamel Ben Smail, PUPH ; Cécile Bernier, ergothérapeute ; Anne Boissel, maître de conférences ; Marie-Hélène Boucand, médecin ; Patricia Bourgogne, médecin ; Joseph Bou Lahdou, médecin ; Françoise Canny-Vernier, médecin ; Hélène Carriere-Piquard, médecin ; Mathilde Chevignard, praticien ; Emmanuel Chevrillon, médecin ; Pauline Coignard, médecin ; Florence Colle, médecin ; Floriane Cornu, kinésithérapeute ; Hélène Curalluci, médecin ; François Danze, neurologue ; Danielle Darriet, neurologue ; Xavier Debelleix, médecin ; Jacques Delecluse, médecin ; Monique Delwaulle, encadrante ; Philippe Denormandie, chirurgien ; Jean-Pascal Devailly, médecin ; Xavier Ducrocq, neurologue ; Marc Dutkiewicz, neuro-psychanalyste ; Nadine Ellahi, secrétaire médicale ; Michel Enjalbert, médecin ; Alain Faye, chirurgien ; Catherine Fischer, neurologue ; Louis Fromange, médecin ; Jean-Yves Gabet, neurologue ; Laure Gatin, chirurgien ; Christine Greselin, aide-soignante ; Lysiane Hatchikian, psychologue ; Alain Hirschauer, chef de service ; Marie-Hélène Jean, orthophoniste ; Bernard Jeanblanc, médecin ; Catherine Kiefer, médecin ; Isabelle Laffont, PUPH ; Françoise Lagabrielle, psychiatre ; Hervé Lautraite, médecin ; Sonia Lavanant, médecin ; Bernard Lange, neurologue ; Jean-Luc Le Guiet, médecin ; Marc Lestienne, médecin ; Emma Lozay, ergothérapeute ; Pascale Lublin-Morel, médecin ; Marie-Paule Mansour, infirmière ; Jérôme Martin-Moussier, médecin ; Daniel Mellier, professeur émérite ; Samir Mesbahy, docteur ; Sabrina Monet, aide-soignante ; Dominique Norblin, cadre de rééducation ; Dominique Papelard, médecin ; Frédéric Pellas, médecin ; Philippe Petit, médecin ; David Plantier, médecin ; Bruno Pollez, médecin ; Bénédicte Pontier, médecin ; Perrine Quentin, médecin ; Chantal Regnier, gériatre ; Edwige Richer, neurologue ; Dalila Solal, médecin ; Brigitte Soudrie, praticien hospitalier ; Hélène Staquet, neurochirurgien ; François Tasseau, médecin ; Jean-Luc Truelle, professeur ; Hélène Turpin, orthophoniste ; Hervé Vespignani, neurologue ; Yves-André Vimont, médecin ; Jean-Bernard Witas, médecin.
La rédaction vous conseille :
Tribune


Les cinq métiers les plus désagréables à exercer (21.04.2018)

Par Amaury Bucco
Mis à jour le 23/04/2018 à 12h59 | Publié le 21/04/2018 à 07h15
Une étude du ministère du Travail (Dares) s'est penchée sur le bien-être psychologique éprouvé dans le monde professionnel, selon les métiers. Voici la liste des cinq professions les moins agréables à exercer et les raisons de cette pénibilité.
Qui n'a jamais eu envie de tout plaquer? Élever des chèvres dans le Larzac, reprendre un restaurant sur la côte d'Azur, ouvrir une boucherie végane... autant de rêves partagés par de nombreux salariés, bien décidés à en finir avec le métro, le bureau et la fontaine à eau. Mais avant de tout laisser tomber, voici la liste des 5 métiers à éviter pour une reconversion heureuse. Établie par une enquête du ministère du Travail, cette étude traite du bien-être psychologique éprouvé dans différents métiers, selon des critères positifs (reconnaissance, autonomie, soutien social...) et négatifs (bruit, conflits, intensité, insécurité...), sans tenir compte de la rémunération.
Les métiers de la restauration et de l'hôtellerie «exposés au bruit et à un manque d'autonomie».
Pourtant très en vogue, le métier de cuisinier arrive en tête du classement. Au-delà de la pression très médiatique que peu infliger un Philippe Etchebest dans son émission Top Chef («Il est où le croquant? Je veux du croquant!»), la profession implique des horaires difficiles, intenses, et des environnements de travail confinés dans le bruit et les odeurs. Dans la même veine, les métiers de la restauration et de l'hôtellerie arrivent juste derrière (serveurs, maîtres d'hôtel, sommeliers et employés de l'hôtellerie), eux aussi «exposés au bruit et à un manque d'autonomie» indique l'étude.
Moins surprenant, les aides-soignants arrivent en troisième position, tandis que les infirmiers et sages-femmes suivent de près, à la neuvième place du podium. Des métiers pourtant indispensables pour faire tourner la machine médicale. Horaires décalés, manque de reconnaissance, fatigue, insécurité et charge émotionnelle, les professionnels du métier souffriraient d'un cumul de difficultés «(d)'ordres, physiques, organisationnels et psychosociaux, et un bien-être psychologique fortement dégradé» précise l'étude. L'aide-soignante Valérie Foissey avait d'ailleurs refusé de serrer la main à Emmanuel Macron lors de sa visite du CHU de Rouen pour manifester contre le manque de moyen.
Boucher, charcutiers et boulangers en quatrième position
Bouchers, charcutiers et boulangers, se tiennent en quatrième position du classement. Trois professions pourtant remises au goût du jour, et qui attirent de plus en plus les nouvelles générations en quête d'artisanat. Mais celles-ci connaissent diverses difficultés, comme des horaires décalés pour les boulanger (première fournée généralement préparée à 4 heures du matin!) ou «la pénibilité physique» pour les bouchers-charcutiers qui doivent couper de très grosses pièces de viandes. Moins glamours que ces derniers, et moins surprenant aussi, les employés de banque et d'assurances arrivent enfin à la cinquième place. En partie menacées de disparition par le développement de l'informatique, l'étude indique que ces professions sont souvent «intenses et peu reconnues, avec de nombreux conflits éthiques (...), du bruit, des problèmes de conciliation» et une très faible autonomie.
La liste des métiers peu favorables au bien-être psychologique est encore longue. Ouvriers (BTP, métallurgie...), agriculteurs, éleveurs, bucherons, caissiers et agents de sécurité, suivent de près les cinq précédentes professions évoquées. Là encore les maux ne manquent pas. Solitude, répétitivité, bruits, insécurité, manque d'autonomie, accidents... «un cumul d'expositions», indique l'étude pour «des métiers ouvriers majoritairement masculins», qui regroupent environ un actif sur dix en emploi.
La rédaction vous conseille :

Un robot assemble une chaise Ikea en moins de dix minutes (21.04.2018)
Par Le figaro.fr et AFP agenceMis à jour le 21/04/2018 à 12h03 | Publié le 21/04/2018 à 11h40
VIDÉO - Les scientifiques de l'université de technologie de Nanyang à Singapour espèrent développer les capacités du robot afin qu'il puisse notamment lire un mode d'emploi.
Vous peinez à assembler un meuble Ikea, malgré le mode d'emploi mis à disposition? L'université de technologie de Nanyang, à Singapour, a trouvé la solution, rapporte la revue Science Robotics, dans un article paru le 18 avril dernier. Une équipe de scientifiques a en effet mis au point un robot, capable d'assembler une chaise en bois du fabricant suédois en huit minutes et 55 secondes. Dans les faits, l'appareil commence par prendre des photos des différentes parties de la chaise, posées à terre, avec une caméra 3D. Ensuite, les deux bras mécaniques équipés de capteurs dotés des mêmes sensibilités qu'un bras humain procède au montage.
«Pour un robot, assembler une chaise Ikea avec une telle précision est plus compliqué qu'il n'y paraît», souligne Pham Quang Cuong, responsable de l'équipe. «Le travail d'assemblage doit être réparti en différentes étapes comme l'identification des différentes pièces de la chaise, la force nécessaire pour assembler les morceaux, et il faut s'assurer que les bras du robot ne se touchent pas».
Chez Apple, un robot pour désosser les iPhones
Les scientifiques cherchent désormais à développer davantage les capacités du robot. Ce dernier devra être capable d'apprendre à assembler d'autres meubles, de lire un mode d'emploi ou encore de vérifier un produit fini. Car, pour l'heure, il est seulement capable d'assembler une chaise du géant suédois. L'équipe collabore aussi avec l'industrie aéronautique et automobile où le robot pourrait être utilisé à l'avenir pour diverses tâches, par exemple percer des trous dans un avion.
Les plus pessimistes pourraient y voir la disparition annoncée de nombreux emplois dans l'industrie, d'autant plus que les exemples de ce type se multiplient. Plus récemment, c'est le géant Apple qui a annoncé l'arrivée de son nouveau robot. Baptisé Daisy, il est capable de recycler 200 smartphones... par heure! Ouvrir l'iPhone, retirer la batterie, récupérer les vis... La machine désosse chaque appareil. Selon une récente étude du cabinet Accenture, l'intelligence artificielle pourrait augmenter de 10% en moyenne les effectifs des entreprises ayant investi dans cette technologie.
La rédaction vous conseille :

Venezuela : lourd climat pour le début de la campagne présidentielle (21.04.2018)

Par Patrick Bèle
Publié le 21/04/2018 à 06h00
Ce 20 mai, les Vénézuéliens sont appelés aux urnes pour désigner leur président de la République. Il est probable que le président sortant, Nicolas Maduro obtiendra le renouvellement de son mandat. Les conditions d'organisation de ce scrutin sont dénoncées par l'opposition, l'Union européenne et les États-Unis.
Ce samedi 21 avril démarre la campagne présidentielle au Venezuela pour un scrutin qui doit se tenir le 20 mai prochain. Les deux principaux candidats sont Nicolas Maduro, le président sortant héritier désigné par Hugo Chavez avant sa mort. L'autre est Henri Falcon, qui a appartenu au chavisme puis s'est rallié à la coalition de l'opposition la MUD (table de l'unité démocratique). Mais cette dernière ne le soutient pas car elle a décidé de boycotter l'élection, estimant que les conditions d'un scrutin libre et juste ne sont pas réunies. Un ou deux autres candidats se présentant comme évangélistes devraient également se présenter.
«Cette élection est le pire des scénarios pour le Venezuela.»
Paola Vasquez, chercheure au CNRS
«Cette élection est le pire des scénarios pour le Venezuela, estime Paola Vasquez, chercheure au CNRS. Maduro est dans la stratégie: «après-moi le déluge». Il ne propose aucun changement alors que la situation économique est catastrophique. Le chaos n'est pas à venir, il est là. Et le pouvoir n'exprime aucune idée pour trouver des solutions. Les derniers à s'exprimer sur la politique monétaire, centrale dans la crise, ce sont des militaires!»
Pour la chercheure vénézuélienne, la stratégie de l'opposition n'est pas plus convaincante. Ne se présentant pas, ils ont totalement arrêté de s'exprimer sur la scène nationale et se contentent de faire des tournées internationales pour obtenir des soutiens. Mais ils sont inaudibles dans le pays.
L'Union européenne, par la voix de Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les relations extérieures, a estimé que «la décision du Conseil national électoral (CNE) de limiter la participation à la présidentielle aux partis qui ont participé aux élections locales et régionales d'octobre et de décembre dernier est un coup à la crédibilité du processus». Elle a également dénoncé l'existence de prisonniers politiques, comme Leopoldo Lopez de Voluntad Popular et Henri Capriles, de Primera Justicia, qui n'ont pas le droit de se présenter.
De leur côté, Washington et les pays latino-américains du groupe de Lima (Argentine, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Mexico, Panama, et Pérou) ont averti samedi 14 avril que la présidentielle du 20 mai serait illégitime si l'opposition ne peut y participer. Les 16 pays signataires de la déclaration exigent «une élection présidentielle avec les garanties pour un processus libre, juste, transparent et démocratique sans prisonnier politique, qui inclut la participation de tous les acteurs politiques vénézuéliens».
Une tournée pour défendre le caractère démocratique du scrutin
Au Venezuela, alors que les partis d'opposition sont étrangement muets, l'association Frente amplio Venezuela Libre a organisé ce vendredi 20 avril des assemblées citoyennes dans tout le pays. Il veut faire exister une parole face à un pouvoir omnipotent et inefficace: «Aujourd'hui, les Vénézuéliens n'ont pas de nourriture parce que les entreprises qui ont été expropriées ont aussi été pillées. Aujourd'hui, les Vénézuéliens subissent des pannes d'électricités parce que les autorités ont détourné tout l'argent du système électrique.»
La présidente du CNE, Tibisay Lucena, a annoncé qu'elle allait faire une tournée en Afrique et en Europe pour défendre le caractère démocratique du scrutin. Elle a commencé à Tunis. Pour l'Europe, les autorités n'ont pas annoncé le programme de son voyage. Et pour cause: elle fait partie des hauts responsables vénézuéliens sous le coup de sanctions de la part de l'Union européenne. Pourtant, le pouvoir chaviste n'en démord pas: le système électoral vénézuélien est «le plus fiable du monde».
«La majorité des Vénézuéliens veut la paix, un gouvernement stable.»
Padrino Lopez, ministre de la Défense
Le ministre de la Défense, Padrino Lopez, explique que la «majorité des Vénézuéliens veulent la paix, un gouvernement stable des institutions stables, la démocratie et la souveraineté». L'Assemblée nationale, que le gouvernement a privée de tous ses pouvoirs au profit d'une assemblée constituante composée uniquement de chavistes, a symboliquement autorisé l'ouverture d'un procès du président Maduro pour corruption dans l'affaire Odebrecht, société de BTP brésilienne, qui éclabousse l'ensemble de la classe politique sud-américaine. L'ex-procureure générale, chaviste historique, Luisa Ortega, a accusé le président Maduro d'avoir touché des pots-de-vin de la part de la société brésilienne pour financer, notamment, la campagne électorale de 2013.
Autre chaviste historique entré en dissidence, Rafael Ramirez, ancien puissant ministre du Pétrole, a, lui aussi, récemment dénoncé les dérives du madurisme estimant que ce dernier devait «en finir avec le chavisme pour survivre».
La rédaction vous conseille :
Journaliste au service étranger du Figaro quotidien chargé de l'Amérique latine
Ses derniers articles

L'incroyable histoire du reliquaire d'Anne de Bretagne (23.04.2018)
Par Eric Biétry-Rivierre et Claire BommelaerMis à jour le 22/04/2018 à 17h37 | Publié le 22/04/2018 à 17h09
ENQUÊTE - Une semaine après son vol dans un musée nantais, le réceptacle en or ayant contenu le cœur embaumé d'Anne de Bretagne (1477-1514) a été retrouvé samedi par la police. Ces vicissitudes ravivent le discours autonomiste breton : le souvenir de la duchesse qui fut par deux fois reine de France demeure très cultivé sur place.
Il est 3 h 30 ce samedi 14 avril lorsque quatre individus masqués pénètrent à l'intérieur du Musée Thomas-Dobrée, à Nantes. Les vidéos des caméras de surveillance les montrent forçant un accès arrière après s'en être pris, vainement, à l'entrée principale. À coups de masse, ils brisent la vitre en verre feuilleté censée protéger un coffret-reliquaire, écrin ayant jadis contenu le cœur embaumé d'Anne de Bretagne.
Les gardiens, employés par une société extérieure, ne donnent pas l'alerte immédiatement. «Le dispositif d'alarme, qui répond aux normes imposées par la direction des Musées de France, a fonctionné. Mais nous n'avons pu constater officiellement les faits qu'à 11 h 30», regrette Gweltas Morice, responsable des relations presse au conseil général de Loire-Atlantique. Depuis, les portes du lieu sont closes. Le département a déposé plainte et n'entrent au musée que les membres de la police judiciaire de Nantes chargés de l'enquête.
Celle-ci a trouvé, samedi, une issue heureuse. Les amateurs de patrimoine, en particulier ceux de la région, respirent depuis que la pièce a été retrouvée intacte, dans le secteur de Saint-Nazaire. Comme elle avait été soustraite avec une statuette hindoue dorée et une cinquantaine de monnaies médiévales brillant de la même couleur jaune (également récupérés), on craignait que les malfaiteurs aient tout bêtement cherché à faire main basse sur de l'or massif et fondent l'objet ; une pièce rarissime car la plupart de l'orfèvrerie funéraire d'Ancien Régime a été détruite durant la Révolution.
«Un monument national breton»

Le reliquaire d'Anne de Bretagne - Crédits photo : Domaine public
Clou de l'exposition «Voyage dans les collections», qui présentait le meilleur d'un fonds maison riche de près de 135.000 œuvres (un des premiers du Grand Ouest), ce réceptacle en tôle d'or, à l'intérieur duquel il ne subsiste rien, attirait le public dans le petit musée local (30.000 visiteurs depuis le 20 mai 2017). Il est en effet bien plus qu'un simple objet d'art. Pour beaucoup, c'est le symbole même de la fierté bretonne.
Historiquement, il s'explique par le «Dilaceratio corporis» (ou division des corps). Cet usage antérieur aux croisades voulait que les dépouilles des souverains, préalablement bouillies, salées ou conservées dans un tonneau d'alcool, soient inhumées dans l'abbatiale de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la nécropole royale. Quant au reste, le cœur et parfois les entrailles, ils reposaient dans différents lieux de leur choix. Le cœur étant le lieu de l'échange d'amour selon une symbolique fondamentale au système monarchique, il demeurait en général à proximité des plus proches sujets. Accessoirement, la relique était le gage de ressources pour l'Église.
Selon le compte rendu laissé par son héraut d'armes Pierre Choque, Anne de Bretagne avait souhaité que son cœur soit à Nantes, placé dans le tombeau de ses parents au couvent des carmes de la ville.
Sur le site adb.mgdesign.fr, chacun peut le manipuler virtuellement afin d'en admirer les plus fins détails
A priori le reliquaire, peut-être dessiné par le grand peintre, poète, architecte et organisateur de fêtes royales Jean Perréal (dit Jean de Paris) et fabriqué par des «orfèvres à Blois suivant la cour», était trop connu pour être écoulé via les réseaux de revente habituels. Répertorié, il avait même fait l'objet d'une numérisation très haute définition en 3D. Sur le site adb.mgdesign.fr, chacun peut le manipuler virtuellement afin d'en admirer les plus fins détails. La boîte ovale, vaguement cordiforme, haute d'une quinzaine de centimètres, lourde de seulement 475 grammes (mais assurée pour 5 millions d'euros), est composée de deux valves identiques ornées d'inscriptions émaillées et surmontée d'une couronne à fleurs de lys séparées de trèfles.
Afin d'inciter les voleurs à une restitution, un collectif d'associations s'était réactivé. En 2014, lors des 500 ans de la disparition de la dernière duchesse souveraine de Bretagne, il avait organisé bénévolement une centaine d'événements sur les cinq départements bretons. Cette fois, ce groupe d'érudits et de scientifiques locaux, baptisé Comité Anne de Bretagne, se proposait de jouer les «médiateurs confidentiels». Garantissant l'anonymat, il invitait les «ravisseurs» à le contacter via l'adresse e-mail annedebretagne2014@free.fr.
Les suspects mis en examen
«Il y a une chance sur cent pour que cela aboutisse, mais il faut la tenter, estimait Jacques-Yves Le Touze, le coordonnateur. S'il y avait eu une demande de rançon, il l'aurait transmise au Département. Pour le comité, le coffret symbolise «une part importante de l'histoire de la Bretagne, c'est l'un des derniers vestiges de son indépendance». Sa disparition et la menace de sa destruction «ont également mis en lumière l'absence de présentation publique cohérente et logique de l'histoire de la Bretagne à Nantes». On a même déploré la manière de communiquer du président du Département et de la maire de Nantes, qui a parlé cette semaine d'«un patrimoine d'une grande valeur, pour l'ensemble des Nantaises et des Nantais, revêtant une importance sentimentale particulière». De quoi, selon le comité, gommer «tout rapport avec la Bretagne et son histoire, un nouvel effet pervers de la partition du territoire breton».
Ce reliquaire, juge encore un sympathisant, «est un monument national breton».«Il doit trouver sa place dans le trésor de la cathédrale. Il faudra aussi s'occuper du rapatriement du livre d'heures d'Anne de Bretagne. Sa place n'est pas à la Bibliothèque nationale d'un pouvoir qui nous nie et qui réécrit l'histoire. La place du livre d'heures de la duchesse des Bretons est dans une Bretagne remise au périmètre du duché», poursuit-il.
«Jusqu'à présent, la protection accordée au reliquaire a été de celles que l'on accorde au patrimoine d'intérêt local, au sein d'un ordre hypercentralisé. Une protection de seconde main, en quelque sorte, dénonce pour sa part Yvon Ollivier, juriste et auteur de l'ouvrage La Désunion française, essai sur l'altérité au sein de la République (L'Harmattan, 2012). Ce genre d'avanies est le lot des cultures minorisées, bafouées ou secondarisées.»
«En matière de sécurité dans les petits lieux patrimoniaux de province, la France est toujours en retard d'une guerre»
Jacques Santrot, en charge du Musée Dobrée pendant vingt-cinq ans, et qu'il a quitté en 2010
Les voleurs avaient-ils conscience de raviver de si anciennes plaies? À l'heure où ces lignes sont écrites, les enquêteurs ainsi que les experts agissant en soutien de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), entendent les suspects mis en examen. Ils n'excluent donc encore aucune hypothèse.
Nul doute par exemple qu'ils comparent leur mode opératoire avec d'autres casses. Ainsi, celui de mai 2017, quand, avec un anneau et un calice, une couronne de la Vierge - pièce d'or sertie de pierres précieuses datant du XIXe siècle - s'est envolée du Musée d'art religieux de Fourvière, à Lyon. Ou quand, le mois précédent, celle de Notre-Dame d'Aubazine conservée dans la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême (Charente) et la statue de Notre-Dame-de-Bon-Secours, dans l'église Sainte-Croix de Nantes, se sont également volatilisées.
Jacques Santrot, en charge du Musée Dobrée pendant vingt-cinq ans, et qu'il a quitté en 2010, avait hier retrouvé le sourire. Mais il demeurait lucide: «En matière de sécurité dans les petits lieux patrimoniaux de province, la France est toujours en retard d'une guerre.» Encore bouleversé, il compatit. «J'imagine la charge morale qui demeure sur les épaules de l'actuelle directrice et de l'ensemble du personnel.» En travaux depuis 2011, le musée doit rouvrir ses portes fin 2021. Le conservateur vient de passer six ans à retracer l'histoire du reliquaire. Son travail, titré Les Doubles Funérailles d'Anne de Bretagne, le corps et le cœur (janvier-mars 1514), a été publié en juin par la Librairie Droz (Genève). Il lui a fait gagner le concours 2018 des Antiquités de la France organisé par l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
Au XXe siècle, le «cercueil de cœur» ou cardiotaphe a fait à plusieurs reprises l'objet de revendications et polémiques quant à son lieu de conservation
Son homologue l'historien Didier Le Fur, spécialiste du XVIe siècle et notamment auteur de biographies sur les époux successifs d'Anne de Bretagne (Charles VIII puis Louis XII), rappelle avec lui que les vicissitudes de l'écrin ne datent pas d'hier. À la Révolution, il est saisi et transféré à la Monnaie de Paris pour y être fondu. Mais reconnu Monument des sciences et des arts, il est finalement conservé à la Bibliothèque nationale. Il est réclamé par la Ville de Nantes en 1819 à des fins d'exposition. Pourtant, il est gardé à la mairie et n'est finalement visible qu'à partir de son transfert au Musée départemental d'archéologie, futur Musée Dobrée, en 1886. Pendant l'Occupation, le conservateur de l'époque prendra le risque de le cacher chez lui.
Au XXe siècle, le «cercueil de cœur» ou cardiotaphe a fait à plusieurs reprises l'objet de revendications et polémiques quant à son lieu de conservation. Au Musée Dobrée, au milieu des statues qui l'entouraient jadis au couvent des carmes? Au Musée d'histoire de Nantes - château des ducs de Bretagne? Ou bien non plus dans l'actuelle région administrative des Pays de la Loire mais dans celle de Bretagne? Maintenant qu'il est retrouvé la question se pose à nouveau.
Reste que sur tout le territoire de l'ancien duché, le soulagement succède à la tristesse. Les larmes causées par le vol n'y étaient pas sans rappeler celles versées un demi-millénaire plus tôt. Au moment du décès d'Anne de Bretagne, à Blois en 1514, Jacques Santrot estime à 1 700 le nombre des pleurants. Pour les funérailles parisiennes, le cortège aurait été de 12 à 13.000 âmes, voire plus. Et ils étaient sans doute 3 000 autour du cœur embaumé lors de son arrivée à Nantes.

La rédaction vous conseille :

Macron, un président français «dynamique et réformateur» qui séduit l'Amérique (22.04.2018)

Par Maurin Picard
Mis à jour le 22/04/2018 à 18h44 | Publié le 22/04/2018 à 18h00
L'énergie et la volonté de réforme du chef de l'État français frappent les esprits dans les cercles d'influence américains.
Correspondant à New York
Sans doute parce qu'il n'a pas lui-même trouvé la «clé» pour décrypter Donald Trump, l'establishment américain ne tarit pas d'éloges sur ce dirigeant français portant seul ou presque le fardeau d'une Europe morcelée, quand Londres et Berlin ont vu leur étoile pâlir à Washington. «Macron a compris assez rapidement comment “gérer” le président américain», relève Camille Pécastaing, de la John Hopkins School of Advanced International Studies.
«Macron est un homme de principes, et Trump semble le respecter justement pour le fait qu'il dit ce qu'il pense et ose le lui dire en face»
David Lees, politologue à l'université de Warwick
La flatterie fonctionne à merveille, au moment d'amadouer ce grand fauve imprévisible de Trump. Et pourtant, Emmanuel Macron ne mâche pas ses mots. Il lui a vertement reproché son rejet de l'accord de Paris sur le climat, sa volonté de dénoncer l'accord nucléaire avec l'Iran, voire son commentaire sur «les pays de merde» africains.
«Macron a été très direct au moment d'exprimer ses désaccords avec Trump dans certains domaines, insiste David Lees, politologue à l'université de Warwick. Il est un homme de principes, et Trump semble le respecter justement pour le fait qu'il dit ce qu'il pense et ose le lui dire en face.» Peut-être, note Camille Pécastaing, «le président français a-t-il eu le mérite de n'apparaître ni comme l'ennemi, ni comme l'allié, du président américain».
«Prophète biblique»
Plus que le style, ce sont l'énergie et la volonté de réforme chez le chef de l'État français qui frappent les esprits dans les cercles d'influence américains. Emmanuel Macron «présente cette image de leader européen dynamique, jeune, désireux de renforcer la compétitivité économique de la France et de consolider l'Union européenne, ce qui plaît autant aux républicains qu'aux démocrates», observe Spencer Boyer, de la firme North Atlantic Strategies. Son discours devant le Parlement européen le 17 avril était celui d'un «prophète biblique», s'enthousiasme le New York Times dans son éditorial, sensible à son combat contre «la tendance fatale des idées antidémocratiques et illibérales qui pourrait précipiter le (Vieux) continent dans l'abîme».
«Emmanuel Macron présente cette image de leader européen dynamique qui plaît autant aux républicains qu'aux démocrates»
Spencer Boyer, de la firme North Atlantic Strategies
«Il a pour ambition de moderniser la France et d'ajuster son économie à la compétition globale du XXIe siècle», note William Drozdiak, un ancien éditorialiste du Washington Post, dans une tribune amène envers ce «nouveau leader décisif» du monde occidental. «Le train de réformes sociales et de l'emploi est si rapide qu'il a généré des manifestations de rues, mais Macron insiste qu'il ne peut y avoir de retour en arrière, ou alors la France se retrouvera en queue de peloton mondial».
Pour Paul Zajac, de l'American Enterprise Institute, un think-tank conservateur, Macron serait le parangon d'une «troisième voie» opérant la convergence des valeurs libre-échangistes et de celles, plus protectionnistes, de son hôte américain: une poigne de fer face à l'immigration clandestine et à la concurrence déloyale de la Chine, un gant de velours pour la défense des grands traités commerciaux, «sans que soit jamais remis en cause son patriotisme».
En outre, peut-être Macron capture-t-il «l'imagination du public pour son comportement digne d'un chef d'État, en contraste avec notre président», renchérit Jonathan Laurence, politologue au Boston College, pour qui Macron est parvenu à «restaurer une ambition mondiale pour la France, sans projeter une forme d'arrogance, en assumant de manière réaliste ce que la France est en mesure de faire et ce qu'elle ne peut pas faire».
«Obama français»
Cette ambition porte sur la promotion de la démocratie face à la tentation autoritaire et la lutte contre le réchauffement climatique, qui tend à faire de Macron un «Obama français», note James McAuley, du Washington Post. Un bémol, toutefois, devant cette avalanche de commentaires élogieux: l'image positive de la France outre-Atlantique, pointe Camille Pécastaing, a précédé l'émergence de Macron, «du fait des interventions en Libye, au Mali, et de l'épisode du Bataclan».
Ensuite, suggère Spencer Boyer, «parce que le système politique américain connaît de tels soubresauts depuis l'investiture de Trump que la plupart des Américains, pour être franc, n'ont guère eu le temps de former un avis précis sur la personne de Macron». «La plupart des Américains ne sauront pas qu'il est là et n'écouteront pas son discours au Congrès», confirme Charles Kupchan, du Council on Foreign Relations (CFR).
L'influence du dirigeant français, enfin, ne saurait être surestimée. «Les décideurs de Washington attendent de voir d'abord comment il va s'en tirer avec les réformes sur l'emploi dans son pays, explique Spencer Boyer. Puis s'il parviendra à ressusciter le moteur franco-allemand et à vendre son “plus d'Europe” quand tant de gens se méfient des institutions de l'UE et semblent vouloir “moins d'Europe”.»

La rédaction vous conseille :
Maurin Picard

Macron aux États-Unis : nucléaire iranien et guerre commerciale au menu de mardi (22.04.2018)
Par Le figaro.fr et AFP agenceMis à jour le 24/04/2018 à 13h38 | Publié le 22/04/2018 à 18h28
VIDÉOS - La visite du président français aux États-Unis a débuté lundi soir par un dîner avec le couple Trump dans la résidence champêtre de George Washington. La journée de mardi sera diplomatiquement chargée.
Après de chaleureuses retrouvailles et un dîner entre couples, Donald Trump et Emmanuel Macron vont tester leur amitié mardi en discutant des sujets qui les divisent. En tête, l'accord sur le nucléaire iranien et la guerre commerciale. Le président français, qui a tout fait pour nouer une relation étroite avec un dirigeant dont la vision du monde lui est pourtant diamétralement opposée, cherchera à faire infléchir sa position sur plusieurs dossiers. Mardi matin à la Maison-Blanche les deux hommes auront un entretien d'une demi-heure en tête-à-tête, puis élargi pendant une heure à leurs proches collaborateurs. Ce devrait être le moment-clé de cette visite d'État, la première d'un dirigeant étranger sous l'ère Trump.
La veille, le premier jour de la visite d'État s'est déroulé dans la sérénité. «Cette visite est très importante dans le contexte qui est le nôtre aujourd'hui, avec beaucoup d'incertitudes, beaucoup de troubles et parfois beaucoup de menaces», a déclaré le chef de l'État français à son arrivée sur le sol américain. Visite de la Maison-Blanche, survol de Washington à bord de l'hélicoptère présidentiel et dîner à la demeure historique de Mount Vernon. Emmanuel Macron a eu droit à tous les honneurs. Après un petit bain de foule avec son épouse Brigitte au Mémorial de Lincoln, le président français s'est rendu à la Maison-Blanche. Une courte vidéo de l'Élysée montre Donald Trump faire aux Macron les honneurs du Bureau ovale. «C'est avec ces téléphones que vous nous appellez?», lui demande Brigitte Macron en anglais. «Oui c'est avec celui-là que je vous parle. Il est sécurisé, laissez-moi vous montrer», lui répond courtoisement le président américain. Les rires fusent.
Dans le jardin, avec des grandes pelles dorées, les deux présidents ont déposé un peu de terre au pied d'un jeune chêne offert par le Français, issu du bois Belleau (Aisne), lieu emblématique d'une bataille de 1918 des forces américaines contre les troupes allemandes. Au-delà de l'aspect militaire, ce cadeau a été l'occasion pour Emmanuel Macron de faire passer un nouveau «message» à son homologue américain, près d'un an après sa décision de se retirer de l'accord de Paris sur le climat.
» À VOIR AUSSI: Emmanuel Macron: «Je n'ai pas de plan B sur l'accord nucléaire avec l'Iran»
Un dîner à l'abri des regards extérieurs
Dans la soirée, le dîner de Mount Vernon, demeure historique de George Washington, s'est, lui, passé à l'abri des regards extérieurs. Une seule photo, prise par l'Élysée, dévoile l'intérieur. Donald Trump et Emmanuel Macron parlent seuls, assis devant une petite table décorée de roses. Les deux hommes ont évoqué la situation économique américaine, les sondages du président Trump et la préparation des élections de mi-mandat au mois de novembre, indique l'Élysée. Autres points abordés, la régulation d'Internet et la lutte contre la radicalisation ainsi que la lutte contre le terrorisme. Mais ils ont aussi évoqué des points de friction comme les taxes douanières que Donald Trump veut imposer à ses partenaires sur l'acier et l'aluminium. Rien n'a en revanche été dit sur le sujet le plus brûlant, le devenir de l'accord sur le nucléaire iranien.

Le menu gastronomique, la somptueuse vaisselle, tout a été largement médiatisé. - Crédits photo : Manuel Balce Ceneta/AP
Ce dîner en couple prélude à des discussions sur les crises internationales qui pourraient se révéler moins agréables les deux prochains jours, nombre de sujets divisent les deux dirigeants. Quelques minutes seulement après l'arrivée d'Emmanuel Macron sur le sol américain, la Maison-Blanche avait déjà fait savoir qu'il n'y aurait aucune annonce sur la question de l'Iran au cours de ce séjour. La journée de mardi sera diplomatiquement chargée. Après les entretiens à la Maison-Blanche et une conférence de presse commune, le Français ira déjeuner avec le vice-président Mike Pence et John Sullivan, le patron par intérim de la diplomatie américaine, puis assistera à une cérémonie au cimetière militaire d'Arlington. Le soir, un fastueux dîner d'État en l'honneur des Macron réunira de nombreux invités à la Maison-Blanche, décorée pour l'occasion d'une forêt de branches de cerisier en fleur. Du menu gastronomique à la somptueuse vaisselle, tout a été largement médiatisé.
(Avec agences)

Les principales étapes de la visite d'État d'Emmanuel Macron aux États-Unis
● Lundi 23 avril
- Dîner à quatre des présidents et de leurs épouses à Mount Vernon, résidence de George Washington.
● Mardi 24 avril
- Réception officielle à la Maison-Blanche, suivie d'entretiens bilatéraux et d'une conférence de presse commune.
- Déjeuner au département d'État offert par le vice-président, Mike Pence, et rencontre avec des hommes d'affaires américains.
- Décoration de vétérans américains de la Seconde Guerre mondiale, puis rencontre de la communauté française à l'ambassade de France.
- Dîner d'État à la Maison-Blanche.
● Mercredi 25 avril
- Discours au Capitole devant les deux Chambres du Congrès.
- Rencontre avec des étudiants de George Washington University.
- Conférence de presse finale.
À voir également - Vidéo: Macron/Trump, complicité et destins croisés
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 23/04/2018. Accédez à sa version PDF en cliquant ici
La rédaction vous conseille :
Le compte de la rédaction du Figaro.fr. Sur Twitter : @Le_Figaro


Le projet de loi asile-immigration adopté en première lecture à l'Assemblée (22.04.2018)

Par Jules Pecnard
Mis à jour le 23/04/2018 à 07h57 | Publié le 22/04/2018 à 15h21
LE SCAN POLITIQUE - Les députés français ont adopté dimanche en première lecture le projet de loi sur l'immigration et le droit d'asile au terme de discussions animées et jugées chaotiques par l'opposition.
Un parcours du combattant. C'est ce qu'auront connu les députés La République en marche à l'occasion de la première lecture, à l'Assemblée nationale, du projet de loi sur l'immigration et le droit d'asile. Les débats autour du texte, qui ont débordé sur le week-end, ont finalement abouti à son adoption: 228 députés ont voté pour, 139 contre et 24 se sont abstenus, au terme de plus de soixante heures de débats. Seul député de la majorité à avoir voté contre le texte, Jean-Michel Clément a annoncé dimanche soir qu'il quittait le groupe LaREM.
En une semaine, le palais Bourbon s'est installé dans une guerre de tranchées, le sujet de l'immigration étant inflammable. Et donc susceptible de faire l'objet de joutes verbales qui, parfois, embourbent le processus législatif.
Lorsque les députés ont quitté l'hémicycle vendredi soir, seuls 13 articles sur 41 avaient été votés. Plusieurs dispositions importantes du projet de loi ont été avalisées par la Chambre basse samedi. Les présidents de séance qui se sont succédé au perchoir ont dû accélérer le rythme. L'opposition, qu'il s'agisse des Républicains, de la France insoumise ou des non inscrits du FN, s'est toutefois mobilisée pour exprimer ses griefs à l'égard du texte porté par Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur, présent tout au long des débats.
• Rétention des étrangers en voie d'expulsion
C'est l'une des évolutions majeures - et controversées - qu'apportera le projet de loi s'il est voté définitivement par le Parlement. Son article 16 double les délais de rétention d'étrangers en attente d'expulsion, les faisant passer de 45 à 90 jours. Le gouvernement envisageait d'allonger ce délai jusqu'à 135 jours. Selon l'opposition de gauche, notamment LFI, cet article transformerait la «rétention en véritable détention». «On met en prison des migrants, considérés comme des criminels», s'est insurgée la députée de Paris Danièle Obono, qui y voit une «course à l'échalote à l'horreur».
La rétention des mineurs étrangers avec leur famille a également été vivement dénoncée, et ce jusque dans les rangs de la majorité LaREM, qui compte plusieurs élus en désaccord avec le texte du gouvernement. Auditionné par la commission des lois, le Défenseur des droits Jacques Toubon s'était alarmé qu'en 2017, «275 enfants dont de nombreux nourrissons» ont été «enfermés» par la France, «soit presque autant que durant les années 2012, 2013, 2014 et 2015 réunies». À l'Assemblée, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une «solution barbare».
Malgré la constitution d'un front LFI-PCF-PS-MoDem via une série d'amendements, cette rétention n'a pas été supprimée. Et ce en dépit du plaidoyer livré par Hervé Saulignac, député Nouvelle Gauche de l'Ardèche: «Pas les enfants! Plus les enfants! Rien ne justifie l'enfermement d'un gosse. L'intérêt supérieur de l'enfant nous commande, au pays des droits de l'homme, de protéger et de soigner les enfants, et non de les enfermer, de les priver de liberté.» La rapporteure LaREM de la loi, Elise Fajgeles, a réitéré la promesse du gouvernement de mettre en place un groupe de travail censé déboucher sur une proposition de loi en la matière. «Donnons-nous le temps pour construire ensemble ces solutions juridiques», a-t-elle préconisé. Au final, l'article 16 a été voté à une large majorité.
» À VOIR AUSSI: Le projet de loi asile et immigration
• LR et FN à l'unisson
La droite et l'extrême droite, à l'inverse, ont dénoncé le laxisme supposé du texte. Au total, 22 amendements à l'article 15 ont été défendus par des députés Les Républicains ou Front national pour systématiser l'expulsion des étrangers condamnés ou fichés par les services de renseignement. Marine Le Pen a accusé le gouvernement de jouer à «la roulette russe». «Que se serait-il passé, Monsieur le ministre d'État, si on n'avait pas réussi à déjouer l'attentat de Marseille?», a demandé la présidente du FN, provoquant des hochements de tête dans les rangs de LR.
Autre sujet lancinant, celui des «régularisations» de clandestins que prévoirait le gouvernement pour donner des gages aux associations qui dénoncent le projet de loi. Une accusation qui avait provoqué la colère de la ministre Jacqueline Gourault mercredi soir. Samedi, le député LR Raphaël Schellenberger est revenu à la charge, se voyant accusé par le président de séance, Hugues Renson, de «répéter systématiquement les mêmes éléments de langage» sans lien avec les amendements en discussion. Dans la foulée, le député LR Eric Ciotti a formulé un rappel au règlement pour, une fois de plus, demander des éléments de réponse à Gérard Collomb sur le supposé «plan de régularisation».
Le patron des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a défendu le scénario des régularisations, affirmant qu'il était obligatoire d'en passer par là pour «remettre les compteurs à zéro».
La gauche a eu toutefois un motif de satisfaction, celui d'avoir vu le «délit de solidarité» assoupli. Ce dimanche, les élus du palais Bourbon ont adopté par 133 voix contre 21 (et deux abstentions) un amendement, défendu par le gouvernement, qui prévoit des «exemptions» à ce délit qui vise les personnes venant en aide aux migrants. Ce sera notamment le cas «lorsque l'acte reproché a consisté à fournir des conseils et de l'accompagnement, notamment juridiques, linguistiques ou sociaux, ou des prestations de restauration, d'hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l'étranger». Députés LR et FN ont voté contre.
• «Aucun parlement européen ne travaille comme nous!»
En ouverture de séance samedi, les rappels au règlement se sont multipliés pour dénoncer la précipitation du gouvernement et de la majorité. L'élu LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a déploré le fait que le texte risque d'être voté «en catimini» dans la nuit de dimanche à lundi. L'Insoumise Danièle Obono lui a emboîté le pas, pointant du doigt l'absence de vote solennel - cas de figure où presque tous les députés sont présents - sur le projet de loi à cause des vacances parlementaires qui débutent lundi. «Quasiment tous les autres textes de cette importance ont été votés après les questions au gouvernement» du mardi ou du mercredi, a-t-elle déclaré. Avec, à l'esprit, le rythme parfois métronomique des séances: des dizaines d'amendements défendus par l'opposition, suivis d'avis défaborables prononcés par Gérard Collomb et la rapporteure du texte puis, enfin, un rejet exprimé par la majorité des députés présents, essentiellement issus de LaREM.
Michel Zumkeller, député UDI du Territoire de Belfort, a critiqué ce fonctionnement global de l'Assemblée nationale. «Quand [ce texte] sera voté, on sera 100 dans l'hémicycle, et la presse va retenir quoi? ‘Ils sont jamais au travail', et ce n'est pas vrai. (...) Ce sujet est important (...) et je trouve très dommage, c'est une question d'organisation, qu'on n'ait pas pu simplement avoir 15 jours. Très franchement, est-ce qu'on a besoin de 15 jours de congé comme ça? Personne ne les demande!», a-t-il égréné. Et d'ajouter qu'«aucun parlement européen ne travaille comme nous! Aucun!»
La rédaction vous conseille :


«Il faut donner davantage de sens et de lustre à l'acquisition de la nationalité» (22.04.2018)

Par Stéphane Perrier
Publié le 22/04/2018 à 17h14
TRIBUNE - Pour permettre l'intégration, l'essayiste Stéphane Perrier propose de davantage solenniser l'acquisition de la nationalité et d'en abolir l'automaticité, sans toutefois remettre en cause le droit du sol.

Stéphane Perrier est un ancien fonctionnaire parlementaire, aujourd'hui cadre dans l'industrie. A publié: La France au miroir de l'immigration (Gallimard, coll. «Le Débat», 2017, 288 p., 22 €).

Par tradition, la France attribue sa nationalité de manière généreuse. C'est l'une des illustrations les plus éloquentes de notre conception ouverte de la nation, en vertu de laquelle tant et tant d'étrangers «se sont confondus vite dans les tâches et les replis de notre civilisation», apportant «une nuance de plus à notre culture complexe» (Braudel).
Ce principe demeure tout à fait valable aujourd'hui, et les difficultés d'intégration nouvelles auxquelles nous sommes confrontés ne doivent pas nous conduire à y renoncer. Il est en revanche souhaitable de réformer ses modalités d'application afin de donner davantage de sens, et de lustre, à l'acquisition de la nationalité française.
Il faudrait que l'acquisition de la nationalité française soit toujours un événement solennel
Concernant les adultes, aucune modification législative ne paraît nécessaire, car les dispositions du Code civil sont à la fois pertinentes et précises. Il s'agit seulement de veiller à ce que le contrôle de l'«assimilation à la communauté française»- que l'on pourrait aussi bien nommer «intégration», car nous ne reviendrons pas à l'assimilation de jadis, conçue dans une autre France par d'autres Français - soit réalisé avec le soin qui convient.
Il faudrait par ailleurs que l'acquisition de la nationalité française soit toujours un événement solennel. Ce n'est pas forcément le cas aujourd'hui. La cérémonie de naturalisation de mon épouse eut beau se dérouler au cœur de Paris, elle ne s'en tint pas moins dans une vilaine salle tout en longueur, aux murs ternes et au plafond bas - et à la capacité si limitée que je dus rester à l'extérieur. Le contenu fut à l'avenant: une formalité administrative promptement expédiée. Telle est l'image indifférente que nous renvoyons parfois aux étrangers qui ont fait le choix de notre pays.
On pourrait imaginer que les cérémonies de naturalisation se déroulent au cours des célébrations du 14 Juillet. Chaque municipalité concernée organiserait la cérémonie dans la plus belle salle ou sur la place de la mairie. L'apéritif qui suivrait serait ouvert à tous les habitants de la commune, afin de manifester que c'est la communauté nationale dans son ensemble qui accueille ses nouveaux membres.
Concernant maintenant les enfants étrangers nés en France, il faut commencer par réaffirmer qu'ils ont naturellement vocation à devenir français. Deux points gagneraient toutefois à être revus: l'automaticité et la possibilité d'acquérir la nationalité française durant sa minorité.
D'un point de vue théorique, la nécessité d'une démarche pour acquérir la nationalité française est plus cohérente avec le projet républicain
L'idée que l'acquisition automatique de la nationalité française à la majorité constituerait un principe républicain est récente. La loi de 1889 qui a institué cette disposition avait essentiellement pour but d'assurer l'égalité devant les obligations militaires. Il s'agissait, aux dires même du rapporteur, «d'obliger des individus qui trouvent leur intérêt à ne se rattacher à aucune collectivité déterminée, afin d'en éviter les charges, à remplir leur devoir d'homme et de citoyen». Aucun des instigateurs du texte n'a invoqué la République pour le justifier.
D'un point de vue théorique, la nécessité d'une démarche pour acquérir la nationalité française est plus cohérente avec le projet républicain. Il est paradoxal de n'exiger aucune démarche pour entrer dans une nation que l'on définit en partie par l'adhésion de ses membres - de ne pas exiger l'expression de la volonté ne serait-ce qu'un seul jour pour rejoindre une nation que l'on définit en partie comme un «plébiscite de tous les jours». Il semblerait également plus logique que seuls les étrangers majeurs puissent demander la nationalité française afin que la démarche soit accomplie à un âge où le jugement individuel est formé.
Ce n'est pas en rendant plus difficile leur accès à notre nationalité, mais en s'assurant du désir d'intégration des immigrés que nous resserrerons les liens distendus de notre peuple
Précisons qu'il n'est nullement proposé de soumettre les enfants étrangers nés en France à une procédure comparable à celle qui s'applique aux adultes: la naturalisation serait de droit pour ceux qui en feraient la demande. La seule limitation serait le rétablissement de la disposition qui permettait jusqu'en 1993 au gouvernement de s'opposer par décret à l'acquisition de la nationalité française pour«défaut d'assimilation» - ou«défaut d'intégration», dirions-nous désormais. Il s'agit ici de traiter les cas particuliers d'individus qui auraient défavorablement attiré l'attention des autorités par un rejet virulent de la France ou des valeurs républicaines.
À ceux qui souhaitent aller plus loin, en supprimant le droit du sol, il faut répondre que le système du droit du sang aurait le tort de ne pas rendre justice à l'expérience vécue par la plupart des enfants étrangers nés dans notre pays: en grandissant parmi nous, avec nous, ils participent de notre vie collective,ils s'imprègnent de notre histoire et de notre culture, ils se projettent dans notre avenir au même titre que les enfants français. Ce n'est pas en rendant plus difficile leur accès à notre nationalité, mais en s'assurant du désir d'intégration des immigrés avant de les autoriser à s'installer définitivement sur notre sol et en replaçant la France et la République au cœur de notre école, afin de les donner à aimer à tous les enfants, que nous resserrerons les liens distendus de notre peuple.

La rédaction vous conseille :

Prisons : la surpopulation carcérale atteint des records dans les maisons d'arrêt (22.04.2018)
Par Paule Gonzalès
Mis à jour le 22/04/2018 à 18h56 | Publié le 22/04/2018 à 17h28
INFOGRAPHIE - Pourtant, dans les quartiers de semi-liberté, que veut multiplier le gouvernement, 30 % des places sont libres.
Si le gouvernement veut privilégier les peines alternatives, le monde judiciaire continue de remplir les prisons et ne semble pas anticiper la réforme voulue par Emmanuel Macron. Selon les chiffres de la Chancellerie, on comptait, au 1er avril, 82.026 personnes écrouées contre 81.377 au 1er mars dernier. La barre des 70.000 détenus a donc été franchie pour atteindre 70.367 détenus. Certes, le mois dernier, le ministère de la Justice avait averti du traditionnel effet saisonnier lié au premier trimestre. Mais, même d'une année sur l'autre, on note une augmentation de 0,2 % et de près de 1 % sur un an des personnes incarcérées.
Le nombre de condamnés a également augmenté, passant de 49.091 individus au mois de mars à 49.515 en avril. Il en est de même de la surpopulation carcérale. Cette dernière était de 116 % en mars et de 118 % en moyenne au 1er avril. Dans les maisons d'arrêt françaises, elle culmine à 143 % avec des pics pour les régions de Paris, Toulouse et Marseille où la densité carcérale flirte avec la barre des 200 %.
Cependant, cette dernière s'effondre quand il s'agit des centres de détention et des maisons centrales puisque les taux de «remplissage» sont respectivement de 89 et de 74 % au lieu des 97 % réglementaires. «Sans doute la surpopulation carcérale serait moins importante en maison d'arrêt si l'Administration pénitentiaire ne dysfonctionnait pas et procédait aux transferts de détenus vers ces structures», affirme ce cadre de maison d'arrêt.
Tout aussi remarquables sont les chiffres des quartiers de semi-liberté dont Emmanuel Macron a fait la priorité de son plan immobilier, en février dernier. Sur le plan national, la densité carcérale de ces structures ne dépasse pas les 70 %. Pour certains de ces établissements, comme Longuenesse ou Villefranche-sur-Saône, les taux se situent respectivement à 14 et 17 %. Il en est de même des prisons dites ouvertes, comme Casabianda en Corse dont le taux de remplissage n'excède pas les 60 %. Alors que celle de Bordeaux Mauzac est loin du maximum, la garde des Sceaux envisagerait pourtant d'en construire une troisième.
La détention provisoire atteint «son plus haut niveau depuis 2005 et a progressé de 2 % sur un an»
À la lumière de ces chiffres, le choix de développer ces structures légères donne le sentiment d'un raisonnement qui ne règle pas la question dramatique de la surpopulation carcérale en maison d'arrêt. Pour expliquer l'augmentation du nombre de détenus, la Chancellerie insiste sur celle de la détention provisoire dont le nombre atteint «son plus haut niveau depuis 2005 et a progressé de 2 % sur un an». Début avril, ils étaient 20.852 individus incarcérés à ce titre, contre 20.788 prévenus au 1er mars. «Cela ne veut pas dire que nous avons plus d'innocents en prison», prévient ce cadre d'une grande maison d'arrêt de région parisienne, «mais surtout que nous avons plus d'affaires et potentiellement plus de condamnés», prévient-il.

Pour le chercheur Christophe Soullez, chef du département de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales à l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, «depuis les lois Guigou, les magistrats sont plus restrictifs en matière de détention provisoire. Si nous retrouvons les moyennes d'avant cette réforme (1998, NDLR), cela signifie sans doute que nous avons un meilleur taux d'élucidation des affaires les plus graves par les services de police judiciaire. Mais aussi que les actes graves augmentent en matière de délinquance. C'est le cas en matière de tentatives d'homicides et d'affaires sexuelles notamment.»
La Chancellerie met également en exergue l'augmentation des personnes placées sous surveillance électronique ou placées à l'extérieur. Leur nombre s'élève à 11.719 individus, soit une augmentation de 3,7 %. «Mais c'est là un effet d'optique. Depuis janvier, nous retrouvons peu ou prou la moyenne de juillet 2017. Nous avons eu une très forte diminution à l'automne dernier pour des raisons qui n'ont pas été analysées», regrette ce bon connaisseur de la statistique pénitentiaire.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 23/04/2018. Accédez à sa version PDF en cliquant ici
La rédaction vous conseille :
journaliste
Ses derniers articles


Votre enfant est accro au sucre ? Voici comment l’aider (21.04.2018)

  • Publié le 21/04/2018 à 08:00
Les enfants ne devraient pas boire plus d’un verre de boisson sucrée par jour. Chaque verre de soda ou de jus de fruits supplémentaires par jour est associé à une prise de poids de 200 grammes par an. 145323986/ulza - stock.adobe.com
Sodas, gâteaux, bonbons...Les petits Français mangent deux à trois fois trop de sucres. Avec à la clé, un risque accru de surpoids et de carie.
Une seule canette de soda et votre enfant a déjà dépassé le seuil de sucres ajoutés recommandé pour la journée. En théorie, il faudrait que ces derniers représentent moins de 5 % de la ration calorique quotidienne pour prévenir les risques de surpoids, d’obésité, de diabète et de carie dentaire. L’enquête alimentaire Inca 3 montre que les petits Français en consomment probablement deux à trois fois plus, mais il faut dire que les sucres sont partout. Comment, alors, limiter leur consommation?
«Il n’est pas question d’interdire, prévient d’emblée le Pr Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition à l’Institut Pasteur de Lille. Cela ne sert à rien, que ça vienne des parents ou de la société. C’est au contraire le meilleur moyen d’inciter les enfants à braver cet interdit. En outre, diaboliser une catégorie d’aliments entraîne des troubles de la relation alimentaire, puis des comportements potentiellement graves. Non, ce qu’il faut, c’est expliquer aux enfants pourquoi le sucre peut être nocif pour la santé et les aider à réaliser les quantités qu’ils consomment. En parallèle, il est fondamental de leur apprendre à apprécier les produits sucrés et à les déguster. Il ne faut pas qu’ils aient à se cacher et à les avaler à la va-vite mais, au contraire, qu’ils prennent le temps de les savourer, sans culpabilité pour une relation saine avec l’alimentation», explique-t-il.
Réduire la tentation
La première des mesures pour limiter les tentations est de limiter l’exposition. Il ne faut pas laisser de produits sucrés en libre-service à la maison.«S’il y a des confiseries, des chocolats ou des crèmes dessert dans les placards ou dans le réfrigérateur, ils en mangeront. Et encore plus si c’est interdit! Il faut ne pas trop en stocker. Pour le dessert, un fruit est suffisant», détaille Jean-Michel Lecerf. «Ceci est d’autant plus important quand les parents, commerçants par exemple, sont absents les mercredis et samedis avec des enfants seuls à la maison. Ils ont beau préparer un repas, l’enfant sera toujours tenté de grignoter des produits superflus et notamment sucrés», insiste Béatrice de Reynal, médecin nutritionniste.
Il faut également apprendre aux jeunes à connaître les quantités de sucre présentes dans l’alimentation. Pour cela, cuisiner avec les enfants est excellent. C’est en faisant un gâteau qu’ils réaliseront que 200 grammes de sucre représentent plus de cinq fois la quantité quotidienne recommandée pour eux. Sitôt qu’ils savent lire, on peut leur montrer les données nutritionnelles sur les étiquettes. Cela permet de leur montrer que le ketchup, par exemple, contient beaucoup de sucre, destiné à masquer l’acidité de la tomate.
« Aucun aliment n’est à diaboliser. L’idée est d’amorcer une prise de conscience et non pas une interdiction »
Pr Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste
Interdire sans expliquer ne sert à rien
Il existe aussi de nombreux «petits trucs» à pratiquer en famille pour réduire les apports en sucre: cuisiner soi-même à partir d’aliments simples pour éviter les sucres ajoutés des produits industriels, diminuer progressivement les quantités de sucre dans les recettes de gâteaux ou dans les desserts laitiers pour déshabituer à un goût trop sucré, préférer la compote sans sucres ajoutés, proposer du pain beurré au goûter plutôt que des biscuits sucrés, réduire les portions de céréales du matin pour les enfants en complétant avec une tranche de pain. Et, évidemment, poser une carafe d’eau sur la table des repas, pourquoi pas avec une branche de menthe fraîche ou une rondelle de citron.
Chez les adolescents, l’information et la sensibilisation sont fondamentales: une fois encore, les interdictions ne servent à rien. «Ils ne sont pas insensibles aux messages de prévention mais l’effet de groupe l’emporte sur la décision individuelle. Si toute la bande va au fast-food ou à la pizzeria, le jeune suit et c’est normal. Il est plus sain de le savoir dans le groupe que tout seul, au régime. Néanmoins, il ne faut pas croire que les adolescents mangent n’importe quoi. Ils attachent de l’importance à l’alimentation… Pas pour des raisons de santé car ils ne se sentent pas concernés, mais pour se sentir bien, être beaux, vis-à-vis des autres», commente Béatrice de Reynal.
La rédaction vous conseille
L'impôt à la source (22.04.2018)
Par Jean-Pierre Robin
Mis à jour le 23/04/2018 à 11h56 | Publié le 22/04/2018 à 17h57
ANALYSE - Pour notre chroniqueur Jean-Pierre Robin, c'est un outil diabolique pour collecter l'impôt et les données personnelles de chaque citoyen.
François Hollande en avait rêvé, Emmanuel Macron le fera. «Le prélèvement à la source s'appliquera à tous dès le 1er janvier 2019.» Ce leitmotiv figure dans les documents fiscaux que Bercy adresse aux contribuables et sur le site «impots.gouv.fr». Une nouvelle joyeuse pour les pouvoirs publics: «à tous» renvoie à l'appétit insatiable d'égalité des Français, et «dès le 1er janvier», comme si nous étions impatients.
Le précédent quinquennat avait tout fait «pour que la réforme entre en vigueur dès janvier 2018. Pas un bouton de guêtre ne manquera à l'impôt à la source», avait promis le ministre des Finances, Michel Sapin, à l'hiver 2016. Sauf que le diable se cache dans les détails, comme ces indemnités maladies longue durée imposables mais difficiles à traquer. Des tas de «points techniques» restent à régler.
Autant il est facile de prélever à la source la CSG, autant cela devient un casse-tête pour un impôt progressif assorti de multiples dérogations
Au fil des mois, il s'est avéré que, loin d'être une simplification, le prélèvement à la source risquait fort d'empoisonner la vie des entreprises et des particuliers. C'est par son sigle, PAS, qu'on le désigne à Bercy et à la Cnil, car la Commission nationale de l'informatique et des libertés a son mot à dire s'agissant d'un système informatique qui instaure un Big Brother au courant de l'ensemble des revenus de chaque citoyen. De même le dispositif amènera les «collecteurs d'impôts» que sont les employeurs à connaître la situation familiale, financière et patrimoniale de leurs salariés.
Même l'Inspection générale des finances (IGF) admet que la paperasserie aura un coût de 420 millions d'euros (estimation basse) pour les entreprises. Les syndicats de Bercy sont contre car cela devrait logiquement amputer leurs effectifs. Solidaires Finances Publiques, la première force syndicale, invoque l'architecture de l'impôt sur le revenu en France, fondée sur la structure familiale et qui dépend d'innombrables niches fiscales. Autant il est facile de prélever à la source la CSG, autant cela devient un casse-tête pour un impôt progressif assorti de multiples dérogations. C'est le gage d'une complexité extrême pour le contribuable qui ne percevra qu'en fin d'année ses crédits d'impôts ; il devra faire comme aujourd'hui une déclaration, avec obligation pour lui de tenir mois après mois une comptabilité minutieuse des impôts versés par chaque source de revenu.
Alors que 70 % des contribuables ont déjà adopté le prélèvement mensuel, en quoi le PAS marquera-t-il un progrès? «La création de revenu et la perception de l'impôt coïncideront dans le temps. Les gens dont la situation s'est détériorée d'une année sur l'autre ne seront plus pénalisés», prétendait Michel Sapin. Un argument totalement nunuche qui prend les contribuables pour des débiles incapables de provisionner leurs charges!
Mais le pire défaut du PAS n'est-il pas de constituer «le casse du siècle: 75 milliards d'euros disparaissent des caisses de l'État», selon la formule d'Hubert Lévy-Lambert, fondateur du cercle de réflexion X-Sursaut? Cette perte résultera de «l'année blanche» 2018, puisque tous les revenus n'ayant pas un caractère «exceptionnel» seront défiscalisés (sinon les contribuables auraient payé double, au titre de 2019 et de 2018). L'année blanche pose en outre un sérieux problème de constitutionnalité (les générations seront inégales vis-à-vis de ce cadeau du fisc).
Course à la transparence
Autant d'objections de poids largement partagées mais qui n'ont nullement dissuadé l'exécutif actuel de poursuivre le projet cher à Hollande. Pour trois raisons.
La première est politique et tient à la popularité du PAS dans l'opinion. 55 % à 60 % des Français y sont favorables selon les sondages, un taux considérable quand on sait que seuls 42,8% des foyers acquittent l'impôt sur le revenu et sont donc concernés. Le PAS est perçu à tort ou à raison comme un moyen de lutte contre l'évasion fiscale dont on ne cesse de leur répéter qu'elle fait perdre 60 à 80 milliards d'euros par an à l'État, même si «ces chiffres ne sont pas vérifiés», selon Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics.
Deuxième explication, le PAS rendra possible la promesse de François Hollande, candidat à l'Élysée en 2012, d'une «fusion à terme de l'IR et de la CSG». La création d'un impôt progressif sur le revenu à très large assiette (incluant celle de la CSG) deviendra alors un jeu d'enfant.
Cette course à la transparence n'est pas sans poser quelques problèmes d'éthique et d'atteinte à la vie privée
La troisième raison ne joue ni sur le ressentiment des Français ni sur le fantasme de gauche d'un «grand impôt progressif sur le revenu». Le fisc se doit de répondre aux immenses défis du numérique et de l'économie participative. «Si vous voulez que la plate-forme prélève l'impôt directement (Airbnb, Uber Pop, eBay ou le Bon Coin), il s'agit nécessairement d'un prélèvement à la source, lors de l'échange ou de la transaction», analysait le mois dernier Maya Bacache, de Télécom Paris Tech, lors d'un colloque à Bercy. À l'avenir, ce sont en effet des dizaines, voire une centaine, de milliards d'euros d'assiettes fiscales qui sont menacées.
Telle est la véritable justification du PAS, et il y va de la survie du fisc obligé de se transformer en Big Brother. Que l'administration de Bercy soit la plus motivée à cet égard est dans l'ordre des choses puisque la France détient le record mondial des prélèvements obligatoires. Avant le PAS, il y a eu le préalable de la DSN, la Déclaration sociale nominative, qui depuis 2017 centralise au mois le mois et dans un même fichier l'ensemble des revenus de toute nature des Français.
Cette course à la transparence n'est pas sans poser quelques problèmes d'éthique et d'atteinte à la vie privée. La tâche est délicate pour la Cnil, juge de paix en la matière, qui a été consultée à plusieurs reprises par les pouvoir publics sur le PAS. Nous devons «assurer un juste équilibre entre l'intérêt légitime poursuivi par cette réforme fiscale et la protection de la vie privée des personnes concernées, et plus particulièrement des salariés», résume un porte-parole de la Cnil.

La rédaction vous conseille :
 Journaliste 141 abonnés 
Ses derniers articles

Afrique : la guerre pour les eaux du Nil aura-t-elle lieu ? (22.04.2018)

Par Tanguy Berthemet
Mis à jour le 22/04/2018 à 17h27 | Publié le 22/04/2018 à 16h40
INFOGRAPHIES - La construction de l'immense barrage de la Renaissance en Éthiopie provoque des tensions avec l'Égypte. Les deux États revendiquent une souveraineté sur le fleuve.
Cet ouvrage sur le Nil Bleu, qui pourrait être inauguré cette année, est le signe des ambitions régionales d'Addis-Abeba.
● Qu'est-ce que le barrage de la Renaissance?
Le barrage de la Grande Renaissance éthiopienne - the Grand Ethiopian Renaissance Dam, alias Gerd -, est en construction sur le Nil Bleu, en Éthiopie, non loin de la frontière avec le Soudan. Sur ce site, repéré dès les années 1950 par les Américains, l'ouvrage s'annonce gigantesque, long de quelque 1800 mètres, haut de 175 m, avec une retenue d'une capacité de 74 milliards de mètres cubes, créant un lac de plus de 1500 kilomètres carrés. Ce qui sera le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique doit fournir plus de 6 400 GW pour soutenir la croissance économique du pays et son industrialisation rapide. Aujourd'hui, selon les estimations, la demande en électricité croît de 30 % par an en Éthiopie. Et l'explosion démographique attendue dans ce pays, qui compte déjà plus de 100 millions d'habitants, ne laisse pas imaginer une baisse de la demande.
Mais pour l'Éthiopie, ou tout du moins pour ses gouvernants, ce projet est plus qu'un simple investissement structurel. Le très nationaliste et omnipotent parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens, en a fait un symbole, d'où le nom choisi. Lors de l'annonce de la construction, en mars 2011, le premier ministre d'alors, Meles Zenawi, a fait du barrage un engagement quasi existentiel. Il a ainsi affirmé que le coût énorme de la construction - 2,8 milliards de dollars - serait financé par la nation pour des questions d'indépendance. Tous les Éthiopiens, à commencer par les fonctionnaires, ont donc été invités à contribuer à la grande œuvre en acceptant des baisses de salaires, parfois importantes, à leur corps défendant.
Les banques chinoises prêtent 1,6 milliard pour payer les équipements. Le contrat, d'un total de plus de 4,5 milliards de dollars, a été confié, dans un marché de gré à gré, à une firme italienne. Dans les faits, le manque d'études d'impact environnemental, les questions sur la solidité autour d'un dossier où l'Éthiopie entretient l'opacité, les critiques de nombreuses ONG, ont poussé les grandes institutions financières internationales et de nombreux États à ne pas s'engager ou à refuser les demandes de crédits. Au-delà des peurs légitimes pour la nature, les frictions régionales, nées de la construction de ce barrage, ont joué un rôle majeur dans la prise distance des bailleurs de fonds. Aujourd'hui bâti à plus 70 %, le barrage de la Renaissance pourrait être mis en eau dès 2018. Et ce projet a beau être qualifié de pharaonique, il déplaît souverainement à l'Égypte.

● Pourquoi l'Égypte s'y oppose?
Dire que ce pays dépend du Nil est un euphémisme gentil. «L'Égypte est un don du Nil», écrivait Hérodote. Un simple chiffre suffit à comprendre: 97 % des besoins d'eau des Égyptiens sont assurés par ce fleuve. Dans ce contexte, le moindre changement sur son cours aurait des conséquences immenses et dramatiques. Pour Le Caire, les modifications que pourrait entraîner le barrage de la Renaissance menacent son développement économique et son approvisionnement alimentaire déjà très difficile. En février dernier, le ministre des Eaux et de l'Irrigation répétait avec rage, lors d'une rencontre au Soudan, le mantra égyptien. «Si le flot qui arrive en Égypte baisse de 2 %, nous pourrions perdre environ 200.000 arpents (un demi-hectare) de terre cultivable. Or un arpent nourrit une famille. Et, si on considère qu'une famille compte cinq personnes, cela veut dire qu'un million de personnes pourraient se trouver sans ressources.» Pour les chercheurs égyptiens, un tel choc conduirait à une instabilité politique.
L'Égypte considère depuis toujours le Nil comme «sa» propriété
Si l'Éthiopie fait du barrage une question d'indépendance, l'Égypte y voit donc un sujet de sécurité nationale, voire de fierté nationale. Elle considère depuis toujours le Nil comme «sa» propriété, même si sept autres pays peuvent revendiquer une partie des 6700 kilomètres du plus long fleuve du monde. Curieusement, Le Caire n'a pas vraiment réagi à l'annonce du lancement du barrage. Alors plongé en pleine révolution, le gouvernement, préoccupé par la situation politique, n'a pas tapé du poing sur la table, ni tenté d'ameuter ses soutiens. Il s'arc-boute désormais sur un traité de 1959 qui octroie à l'Égypte 55,5 milliards de mètres cubes et un droit de regard sur les constructions en amont. Au fil des années, Le Caire se retrouve devant une sorte de fait accompli, sans autre solution que des négociations délicates ou une opération militaire lourde.
● Le risque de conflit est-il réel?
Pour les experts, cette hypothèse est aujourd'hui peu probable. Certes, Anouar el-Sadate avait déclaré, en 1978, que «seule l'eau pouvait le faire entrer en guerre», en menaçant le président éthiopien Mengistu, qui envisageait à l'époque la construction d'un barrage sur le lac Tana. Mais aujourd'hui rien ne laisse craindre un choc militaire. Pour autant les tensions demeurent vives. En juin 2013, une réunion sur ce barrage s'est tenue autour du président égyptien Morsi. Censée être secrète, elle était en fait diffusée en direct à la télévision, et on y entendait des hommes politiques qualifier l'ouvrage de «complot américain et sioniste» et proposer d'envoyer des troupes spéciales ou de soutenir des rébellions locales. Le scandale avait été énorme, poussant Le Caire à se confondre en excuses.
L'Égypte semble livrer une ultime lutte afin d'obtenir une durée maximale pour le remplissage du réservoir
L'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi quelques jours plus tard limitera les dégâts. Sur ce dossier, le nouveau président va d'abord jouer l'apaisement. En 2015, un accord tripartite avec le Soudan et l'Éthiopie est signé. Mais ce texte ne débouche sur rien de concret, le gouvernement égyptien le considérant finalement comme une erreur. Les pourparlers continuent donc, sans grandes avancées. Les dernières discussions, au début du mois d'avril 2018, n'ont abouti qu'à un constat d'échec. Elles doivent rependre mais, pendant ce temps, la muraille de béton monte toujours plus. L'Égypte semble en fait livrer une ultime lutte afin d'obtenir une durée maximale pour le remplissage du réservoir. L'Éthiopie, qui comme toujours reste dans le flou sur ses intentions, table bien sûr sur une rapide montée en eau du lac: quatre ans, peut-être moins. L'Égypte avance, elle, un temps de huit, voire dix ans. Le Caire affirme qu'une vitesse plus grande ferait peser des dangers sur les pays en amont, cherchant ainsi des alliés.

● Quelle est la position des autres pays de la région?
L'Égypte est très isolée. Son partenaire traditionnel, le voisin soudanais, a tourné bride pour rejoindre l'Éthiopie. Khartoum et ses entreprises espèrent que le barrage va aider à réguler le débit du fleuve, rendant l'irrigation plus simple et plus efficace. Il espère aussi bénéficier d'un apport en électricité sur le surplus de production que promet Addis-Abeba. En face, l'argument du traité de 1959, même s'il donne aussi une part immense des eaux au Soudan (18 %) ne pèse pas lourd. D'autant que les autres États de l'Initiative du bassin du Nil (IBN) appuient l'Éthiopie.
Cet organe, lancé en 1999, qui regroupe 9 pays (1) est boycotté depuis 2004 par l'Égypte. Les membres de l'IBN soulignent que le texte de 1959, très favorable à l'Égypte, se fonde sur un premier traité, de 1929. Or celui-ci avait été négocié avec la Grande-Bretagne, qui était alors la puissance coloniale de la majorité des pays censés avoir signé. Devenus indépendants, ces pays ne se sentent plus en rien engagés par les promesses britanniques, particulièrement l'Ouganda et le Kenya. Ces deux États n'ignorent pas qu'en pleine croissance démographique, le problème de l'eau est pour eux aussi vital.



Le bassin du Nil, qui comptait environ 300 millions de personnes en 2000, en abritera le double en 2030. L'IBN ne cache pas non plus son agacement alors que l'Égypte a développé de manière unilatérale ses propres infrastructures, notamment le barrage d'Assouan, ouvert en 1970. De son côté, en position de force, Addis-Abeba appelle à une gestion «raisonnée» de l'eau, et souligne que 80 % des eaux du Nil proviennent d'Éthiopie. Cette façon indirecte de revendiquer le rôle de leader sur le Nil, révèle des ambitions. L'Éthiopie, qui compte déjà plus d'habitants que l'Égypte et dispose d'une économie beaucoup plus dynamique, se rêve en nouvelle puissance régionale. Une posture qui pourrait pousser Le Caire à sortir de ses gonds.




● L'impact sur l'environnement est-il maîtrisé?
C'est le vrai point faible du barrage de la Renaissance. L'Éthiopie, régime peu ouvert, entretient un grand mystère autour de l'impact de l'ouvrage sur l'environnement. Addis-Abeba affirme avoir conduit de nombreuses études mais ces dernières sont très largement restées secrètes. Des questions, purement techniques, sur la fiabilité de l'ouvrage ou sur sa taille, en outre se posent. Certains experts estiment que le Gerd est trop important. Mais les protestations les plus gênantes touchent aux effets qu'il pourrait avoir sur un système hydrologique fragile dans une zone qui manque déjà d'eau.
En 2012, l'ONG International Rivers s'inquiétait, dans un rapport controversé, de ses conséquences sur le climat. Les tenants du barrage de la Renaissance soulignent, au contraire, qu'il permettra de limiter les pertes, notamment celles du réservoir du barrage d'Assouan, dont 10 % de l'eau s'évapore chaque année. Ils insistent ainsi, en creux, sur les manquements égyptiens. Dans ce pays, 85 % des ressources en eau sont utilisées dans l'agriculture, suscitant un immense gâchis. «C'est sans doute cette utilisation sans frein et sans réflexion de l'eau qui est le plus gros problème. Si rien n'est fait rapidement dans ce domaine, la région n'échappera pas à des très graves tensions», redoute un diplomate.
(1) L'Égypte, le Soudan, l'Éthiopie,le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et la République démocratique du Congo.

La rédaction vous conseille :

Journaliste
Ses derniers articles

Une monnaie locale bientôt en circulation à Paris (22.04.2018)
Par Stéphane Kovacs
Mis à jour le 22/04/2018 à 19h59 | Publié le 22/04/2018 à 18h16
La «pêche», née à Montreuil en 2014, doit permettre de dynamiser l'économie locale dans huit arrondissements de la capitale.
Le projet: donner la «pêche» à Paris! Cette monnaie locale, qui circule depuis 2014 à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et dans plusieurs communes alentour, déboulera le 12 mai dans la capitale. «Solidarité, écologie, consommation responsable, lutte contre la spéculation, ce sont des valeurs qui parlent à beaucoup de gens!, s'enthousiasme Anouk, chargée des démarchages. Nous avons déjà environ 900 adhérents particuliers et une centaine de commerçants et entreprises. Quelque 30.000 pêches sont en circulation. Ça nous fait de la marge pour le lancement!»
Une monnaie locale complémentaire et citoyenne (MLCC), explique le site de l'association Une monnaie pour Paris (MoPPa), est «une monnaie liée à un territoire, un mix entre un ticket repas et un billet de banque, valable auprès de prestataires répondant à une charte de respect de l'humain et de l'environnement. Sans remplacer totalement l'euro, elle permet de favoriser et dynamiser l'économie locale tout en étant un outil d'éducation populaire de réappropriation citoyenne de l'économie».
Les euros échangés contre les billets de pêches sont placés sur un fonds de garantie qui permet de faire des prêts solidaires aux entreprises locales
Le nom choisi vient «des pêches cultivées à Montreuil depuis des siècles, autrefois acheminées à Paris pour nourrir la cour». La pêche s'obtient en échangeant des euros dans un comptoir de change (1 euro = 1 pêche). Elle est ensuite dépensée chez les entreprises du réseau, qui peuvent à leur tour payer leurs fournisseurs en pêches. Les euros échangés contre les billets de pêches sont placés sur un fonds de garantie qui permet de faire des prêts solidaires aux entreprises locales. «Pour qu'une monnaie locale soit efficace, il faut qu'elle puisse connecter tous les secteurs vitaux de l'économie: l'agriculture, l'énergie, l'artisanat, la petite industrie, les services à la personne…, souligne Lucas Rochette-Berlon, coprésident de la MoPPa. Ça ne peut pas se faire que sur Paris. C'est pourquoi une fédération, Rêves, a été créée avec l'association qui gère la pêche.» Entouré d'une centaine de bénévoles, cet étudiant en deuxième année à Sciences Po, militant écologiste, travaille depuis plus de deux ans à la création de cette monnaie locale. Une levée de fonds sur Internet a déjà permis de récolter plus de 9000 euros, l'objectif étant d'atteindre au moins 20.000 euros, pour la «mettre en place de manière viable».
Bistrot branché du XVIIIe arrondissement, la Recyclerie accepte déjà les paiements en pêche depuis deux ans et sert même de comptoir d'échange
Huit arrondissements parisiens en auront la primeur: six dans le Nord-Est (Xe, XIe, XIIe, XVIIIe, XIXe et XXe) et deux dans le Sud-Ouest (XIVe et XVe). «Nous préparons un lancement officiel le 12 mai, avec un grand banquet, une conférence et une pièce de théâtre, indique Lucas Rochette-Berlon. Et ce lundi 23 avril, en avant-première, la pêche débarque à la cafétéria autogérée de Sciences Po: pour 2 pêches, on a un plat chaud!» Épiceries solidaires, restaurants, librairies, l'association espère signer des accords avec une quarantaine d'autres commerces d'ici au lancement. «Si on ne travaille qu'avec des gens qui sont dans l'économie sociale et solidaire, on ne changera rien!, s'exclame l'étudiant. On va donc essayer d'attirer des entreprises par l'aspect économique, puis on fixera avec elles des objectifs à atteindre: mettre en place le tri sélectif, travailler avec des produits non polluants…» La mairie de Paris, pour sa part, n'a pas encore décidé si elle participera au projet.
Bistrot branché du XVIIIe arrondissement, la Recyclerie accepte déjà les paiements en pêche depuis deux ans et sert même de comptoir d'échange. «Ça ne nous a pas ramené un public supplémentaire, mais ça nous permet de sensibiliser le public aux valeurs écoresponsables, détaille Marion, chef de projet. Pour l'instant, c'est très marginal: on récolte seulement une trentaine de pêches par semaine. Mais on sent revenir un engouement depuis l'annonce de l'élargissement à Paris. Et on a hâte qu'il y ait de nouveaux fournisseurs et partenaires, pour pouvoir diffuser notre pêche!»
La rédaction vous conseille :
Grand reporter, chargée des questions de société
Ses derniers articles
Sur le même sujet
  • Monnaie

  • Pêche

  • Économie solidaire


L'idéologie droit-de-l'hommiste, un obstacle à la lutte contre le terrorisme ? (29.03.2018)
Par Alexandre Devecchio
Publié le 29/03/2018 à 18h38
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Guillaume Bigot juge que la lutte contre le terrorisme est ralentie, sur le plan judiciaire, par le»droit-de-l'hommisme» des juridictions supra-nationales ainsi que de certains magistrats.

Membre des Orwelliens, chroniqueur sur France Libre TV et sur BFMbusiness, Guillaume Bigot est essayiste. Il a notamment coécrit avec Stéphane BerthometLe Jour où la France Tremblera, Terrorisme islamique: les vrais risques pour l'Heaxgone (Ramsay, 2006).

FIGAROVOX.- Après les attentats de Carcassonne et de Trèbes, l'islamisme armé est de retour. Comment analysez-vous la réaction des autorités?
Guillaume BIGOT.- Une réaction pavlovienne de la classe politique et des pseudo-experts consiste à s'indigner de ce que les djihadistes qui passent à l'acte sont déjà connus. Une telle indignation relève d'un pur contre-sens.
Si les auteurs d'attaques sont fichés, c'est que le renseignement est efficace et non l'inverse. Le système de remontée et de classement d'informations est déjà perfectionné: on classe les individus de 1 à 16, en fonction de leur dangerosité, les proches peuvent être fichés et on fait tout pour éviter l'engorgement de la base. Ce système ne cesse de s'améliorer. Ainsi lorsque Yassin Sahli, par exemple, l'islamiste qui avait égorgé son patron à Saint-Quentin-Fallavier, dans la banlieue de Lyon, était sorti des fiches S (il avait été fiché une première fois en 2006), un nouveau fichier dit FSPRT (Fichier de signalement pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste) a été créé afin d'y verser les noms retirés du fichier principal. Nous gardons une avance indispensable sur l'ennemi. Contrairement à certaines allégations, les forces de l'ordre sont très bien renseignées de l'intérieur par nos compatriotes musulmans, fort heureusement d'ailleurs.
Si les auteurs d'attaques sont fichés, c'est que le renseignement est efficace.
Ce formidable travail de l'ombre réalisé par des informateurs de confession musulmane, par des fonctionnaires infiltrés et par les services permet d'éviter l'essentiel des actes qui, sans cela, ensanglanteraient la France. Chaque année, depuis 2015, ce sont entre 15 et 20 tentatives d'attentats qui sont en moyenne déjouées. Certaines de ces attaques auraient été dévastatrices.
Donc, les attentats qui surviennent doivent être considérés comme inévitables? Si l'on vous suit, tout ce qui peut l'être serait donc entrepris pour protéger nos compatriotes?
Loin s'en faut. Mais en critiquant le renseignement on se trompe de cible.
Par ailleurs, on a beau redécouvrir la menace à chaque attentat, il faudra bien un jour admettre qu'éradiquer le djihadisme en France sera l'affaire d'une guerre de trente ans. L'islamisme est enraciné, avec un risque de séparatisme à la clé comme nous l'écrivions dès 2005, avec Stéphane Berthomet. Le risque zéro relève donc de l'illusion. Le reconnaître ne revient cependant pas à dire que l'on se protège aussi efficacement qu'on le devrait.
Les services travaillent aussi bien qu'ils le peuvent, mais nous sommes confrontés à trois obstacles.
Le premier est de taille si j'ose dire: le phénomène revêt des proportions telles qu'il ne peut plus être appréhendé à l'aune des moyens actuellement mis en œuvre.
20 000 islamistes radicalisés dans le fichier «S» dont 7 000 très dangereux... pour moins de 8 000 fonctionnaires chargés de circonscrire la menace qu'ils représentent (4 300 de la DGSI, 2 500 fonctionnaires du Service central du renseignement territorial, plus des enquêteurs de la SDAT et des gendarmes de la sous-direction de l'anticipation opérationnelle).
Surveiller une seule cible, 24h/24, même en ayant intensément recours à l'intelligence artificielle, mobilise toute une équipe agents. Il faut donc recruter et former.
Le second obstacle qui nous empêche de lutter plus efficacement contre le terrorisme islamique, ce sont les magistrats eux-mêmes qui le dressent. À côté de juges d'élite telles que Jean-Louis Bruguière, Gilbert Thiel ou Marc Trévidic et d'autres encore moins médiatisés mais tout aussi remarquables, certains magistrats restent très imprégnés de ce que Jean-Pierre Le Goff appelle le gauchisme culturel. La magistrature a souvent les yeux de Chimène pour les caïds des cités qui forment la base du recrutement des futurs terroristes. Pourquoi? Un substrat de préjugés se mêle et explique cette coupable indulgence: culture de l'excuse, culte de la repentance néocoloniale, admiration pour un islamisme anticapitaliste. On n'est parfois pas très loin de la France rance et vichyste des porteurs de valise de Ramadan qui font semblant de ne pas entendre les délinquants de banlieues aduler Radouane Lakdim.
Le troisième obstacle est donc idéologique. Ce qui paralyse les dirigeants français, c'est ce qu'il est convenu d'appeler le droit de l'hommisme. Ce dernier n'a rien à voir avec la défense concrète des droits de l'homme, ni même avec un attachement sincère aux valeurs qui forment le socle de notre pacte social. Le droit-de-l'hommisme est un culte des formes juridiques, sacralisées et placées au-dessus de la souveraineté populaire. L'apologie des droits de l'individu considérés comme l'alpha et l'oméga des valeurs morales cadenasse juridiquement la volonté de la majorité et fait le jeu de nos ennemis qui s'abritent derrière des procédures.
Les dirigeants sont paralysés par le «droit-de-l'hommisme».
En quoi ce que vous appelez le droit-de-l'hommisme empêche-t-il de lutter contre l'islamisme radical?
L'expulsion des étrangers fichés S, l'éloignement des Français radicalisés ou le rétablissement des frontières forment trois mesures-clé qui feraient reculer l'ennemi. Mais en l'état actuel du droit, qui inclut les traités et l'interprétation du bloc de constitutionnalité par le Conseil d'État, par le Conseil Constitutionnel, par la Cour de Cassation et par la Cour Européenne des Droits de l'Homme, de telles mesures sont inenvisageables. On serait tenté de répondre: mais alors que l'on change le droit! À ce stade, les choses se corsent car notre système juridique installe ces juridictions suprêmes et ces traités au-dessus de la loi, c'est-à-dire de l'expression de la volonté générale. Il faudrait agir par référendum pour défaire ce que le peuple a fait sous la forme de traités ratifiés ou d'articles de la constitution autorisant des recours devant la Cour constitutionnelle par exemple.
La main de l'État est donc paralysée par deux facteurs: un facteur dur, juridique, la règle de droit (expulser un étranger, c'est s'exposer à un recours que l'on anticipe comme perdu d'avance) et un facteur mou, symbolique et culturel (les résidus de l'idéologie soixante-huitarde qui placent l'État de droit au-dessus de la démocratie). L'anticipation de la règle de droit et cette mentalité qui considère comme sacrilège de vouloir la changer se combinent pour forger cet état d'esprit capitulard face à l'islamisme. Nous sommes face à des gouvernants qui croient faire leur devoir en résistant au populisme, c'est-à-dire à la demande d'une majorité de l'opinion qui attend des mesures énergiques pour neutraliser les apôtres de la guerre sainte.
Le gouvernement se trompe dans sa communication à l'égard des attentats?
La communication officielle verse dans le contre-sens absolu et fait le jeu de l'ennemi. Cette communication se décline suivant trois axes: premièrement, chercher à édulcorer les actes (mais à l'ère des réseaux sociaux, les informations finissent par sortir et c'est alors l'empire de la théorie du complot). On a vu ce mécanisme à l'œuvre: ce fut le cas avec certaines attaques à la voiture bélier ou avec l'égorgement du colonel Beltrame.
Le deuxième axe de communication consiste à dédouaner préventivement l'Islam. C'est le grand mantra du «pasdamalgame». Il s'agit de parler à la place des musulmans pour les désolidariser à leur place d'avec l'islamisme. Nos compatriotes musulmans n'en demandent pas tant! Et puis un tel empressement à affirmer que les attentats islamistes n'ont rien à voir avec la religion mahométane est un peu louche. Les Français savent faire la différence entre leurs compatriotes d'origine musulmane qui veulent qu'on leur fiche la paix avec cette religion qu'ils ne pratiquent ni ne revendiquent, des concitoyens qui ont une pratique paisible de leur culte compatible avec les valeurs de la République. L'opinion ne confond pas ces deux catégories avec des islamistes provocateurs et vindicatifs qui placent la charia au-dessus des lois françaises ni avec les djihadistes assassins. Mais les Français, y compris de confession musulmane, sont exaspérés par ce qu'ils considèrent comme une manifestation de malaise de la part des autorités.
Le troisième axe de communication, c'est de viser l'effet compassionnel. C'est la séquence «émotion». Les officiels se rendent sur place. On sort alors les bougies, on observe une minute de silence et on verse une larme.
Or, ces trois réflexes sont totalement inappropriés.
Le gouvernement devrait convoquer des caméras et mettre en scène l'expulsion de 300 imams salafistes.
L'Islam, pas seulement le djihadisme mais toute la culture arabo-musulmane, est traversé par un culte de la virilité et de l'esprit chevaleresque. Montrer sa force, c'est gagner le respect. Passer pour une victime, c'est attiser la haine et le mépris.
La fameuse taqîya, l'art de la dissimulation tactique prôné par le Coran consiste à tenir compte du rapport de forces pour s'adapter à un environnement non musulman. En nous montrant intraitables sur le respect de la laïcité, nous n'allons nullement encourager la révolte ou nourrir le sentiment d'injustice. Au contraire: nous obtiendrons que l'Islam s'adapte à la France et non l'inverse.
Ainsi, le gouvernement devrait, au contraire, convoquer des caméras et mettre en scène l'expulsion de 300 imams salafistes. Il aura alors gagné sur tous les tableaux: sa cote de popularité bondira, les gamins qui hurlent de joie après des attentats ou certains sympathisants du djihad rentreront la tête dans leurs épaules.
La rédaction vous conseille :
Journaliste au Figaro et responsable du FigaroVox. Me suivre sur Twitter : @AlexDevecchio
Ses derniers articles


Manifeste «contre le nouvel antisémitisme» (21.04.2018)
« Monsieur Schrameck, suspendez l’attribution de la licence de diffusion à Russia Today » (20.12.2017)
Antisémitisme : plus de 300 personnalités dénoncent « une épuration ethnique » (21.04.2018)
Le Mont-Saint-Michel rouvre, un individu suspect toujours recherché (22.04.2018)
Le reliquaire d'Anne de Bretagne retrouvé, deux hommes mis en examen (22.04.2018)
«Contre le nouvel antisémitisme» : des centaines de personnalités signent une tribune (22.04.2018)
Un agent du consulat français à Jérusalem soupçonné de trafic d'armes (18.03.2018)
Israël durcit le contrôle des diplomates étrangers à la sortie de Gaza (21.04.2018)
Le président de Tolbiac porte plainte (22.04.2018)
Rétention des mineurs : l'opposition dénonce «une balafre à la République» (21.04.2018)
Col de l’Echelle: Collomb condamne et dénonce des gesticulations (22.04.2018)
Des dizaines de morts dans un attentat à Kaboul (22.04.2018)
Comprendre les élections territoriales en Polynésie en 3 points (22.04.2018)
Macron : «Je travaille avec Donald Trump car nous sommes au service de nos pays» (20.04.2018)
Il y a 30 ans, que s'est-il passé lors de la prise d'otages d'Ouvéa ? (22.04.2018)
L'appel de 70 médecins : «Il est manifeste que Vincent Lambert n'est pas en fin de vie» (18.04.2018)
Les cinq métiers les plus désagréables à exercer (21.04.2018)
Un robot assemble une chaise Ikea en moins de dix minutes (21.04.2018)
Venezuela : lourd climat pour le début de la campagne présidentielle (21.04.2018)
L'incroyable histoire du reliquaire d'Anne de Bretagne (23.04.2018)
Macron, un président français «dynamique et réformateur» qui séduit l'Amérique (22.04.2018)
Macron aux États-Unis : nucléaire iranien et guerre commerciale au menu de mardi (22.04.2018)
Le projet de loi asile-immigration adopté en première lecture à l'Assemblée (22.04.2018)
«Il faut donner davantage de sens et de lustre à l'acquisition de la nationalité» (22.04.2018)
Prisons : la surpopulation carcérale atteint des records dans les maisons d'arrêt (22.04.2018)
Votre enfant est accro au sucre ? Voici comment l’aider (21.04.2018)
Afrique : la guerre pour les eaux du Nil aura-t-elle lieu ? (22.04.2018)
Une monnaie locale bientôt en circulation à Paris (22.04.2018)
L'idéologie droit-de-l'hommiste, un obstacle à la lutte contre le terrorisme ? (29.03.2018)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

sauvergarder sitamnesty

https://web.archive.org/web/20190507024549/https://sitamnesty.wordpress.com/europe-2083/ https://web.archive.org/web/20190828001705/https...