mercredi 20 mars 2019

Discussions sur le Grand Remplacement

L’écrivain Renaud Camus, à Béziers, le 28 mai 2016.

L’écrivain d’extrême droite Renaud Camus n’est pas homme à se morfondre dans la mauvaise conscience. Peu lui importe que, pour justifier son attentat sanglant, l’un des terroristes qui ont fait au moins 49 morts dans une double attaque contre des mosquées en Nouvelle-Zélande se soit réclamé du concept de « grand remplacement » qu’il a forgé. Sur Twitter, M. Camus se contente de rappeler qu’il condamne la violence, et estime n’avoir aucune responsabilité dans le passage à l’acte de Brenton Tarrant.

« Le grand remplacement » est pourtant inscrit en grandes lettres sur la première page du manifeste publié en ligne par l’Australien de 28 ans, juste avant d’entrer dans des mosquées pour y ouvrir le feu sur les personnes présentes. Tout au long des 74 pages de ce texte décousu, Brenton Tarrant se désole d’une supposée invasion du monde occidental par les « non-Européens ».


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COMMENTAIRES

Philippe Lemoine@phl43

Après 4 jours, @lemondefr n'a toujours pas corrigé ce passage (le chiffre n'inclut en fait pas les descendants), alors que plusieurs personnes leur ont signalée. Au début, je pensais à une erreur, mais il devient difficile de ne pas croire qu'il s'agit d'un mensonge délibéré.



Le plus incroyable, c'est que l'article mis en lien (https://www.lemonde.fr/politique/article/2014/01/23/le-grand-boniment_4353499_823448.html …), censé justifier le chiffre de 5%, confirme qu'il ne s'agit là que des immigrés et pas de leurs descendants.

I'll be back (Fan Club Baleine de Cuvier)
De toute manière l'absence de stats ethniques empêche tout débat, et ils peuvent donc nous dire, légalement, n'importe quelle débilité.
Il y a des moyens dérivés d'obtention des chiffres .. à 3, 4, ou 5 millions près.
Bien entendu, ils mentent formellement et volontairement.

Philippe Lemoine
Les statistiques sur l'origine des individus, pays et nationalité de naissance de leurs parents, existent et sont collectées par l'INSEE dans plusieurs études.

I'll be back (Fan Club Baleine de Cuvier)

Faire confiance à un institu d'Etat comme l'INSEE pour cela alors même qu'ils ont supprimer les dernières stats ethniques (drépanocytose) pour continuer d'enfumer le monde, c'est fort.

Philippe Lemoine

L'INSEE n'avait absolument rien à voir avec les données sur le dépistage de la drépanocytose.

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p
5 % de migrants extra europeens , le monde nous fera toujours rire , voulez vous consulter les annonces de naissances sur notre sol avant de sortir de telles balivernes? Actuellement les chiffres , proches des zones urbaines , sont dans les 40% , c’est tres simple , faites vous communiquer les naissances au jour le jour ´ vous verrez que tromper le monde s’appelle une manipulation, et nous ne parlons pas de cas specifiques commes Grigny , sevran , trappes , tourcoing etc , ou les chiffres sont a 80%., il n’y a pas d estatistiques , mais il y a des enregistrements , a bon entendeur salut ´ faites vos enquetes avec les bons documents

K
Il y a une petite arnaque communément utilisée qui consiste à dissocier : 
- les étrangers en situation régulière, 
- les étrangers en situation irrégulière, 
- les immigrés 
- les descendants d'immigrés.

Sauf que l'immigration au sens large est constituée des quatre populations.
En ne considérant que les immigrés, Le Monde est dans l'escroquerie propagandiste patente.

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Philippe Lemoine@phl43

Les gens de droite qui donnent des chiffres complètement fantaisistes sur les conséquences démographiques de l'immigration parce qu'ils sont trop cons ou trop fainéants pour se renseigner sérieusement sur le sujet ne se rendent vraiment pas compte du mal qu'ils font.

Je viens d'avoir une énième conversation avec un de ces mecs et je trouve ça encore plus exaspérant que de parler de ce sujet avec un sociologue qui ne comprend pas l'arithmétique de base. Ces délires sur les chiffres sont vraiment la tragédie de la droite anti-immigration.

Gwergoth
On aimerait bien des précisions. Disons que j'aimerai savoir si j'ai été embobiné.

Philippe Lemoine

Lisez mes tweets et réponses récentes pour un exemple du genre de conversations de ce que j'avais en tête.

Même Tribalat & Héran ne sont nos d'accord sur les chiffres &, de ce que j'ai compris, sur la méthodologie. Elle aussi, évoque la surestimation. Sans être capable de trancher sur la base des données, il me donne l'impression, lui aussi, bien qu'il s'en défende,d'avoir un agenda.

Philippe Lemoine
Oui, personne de sensé ne peut nier qu'un changement démographique a lieu, mais beaucoup de gens à droite surestiment énormément la vitesse à laquelle il se produit.


tangentiel
exact ! il circule un chiffre de 70% de naissances extra-européennes en Ile de France qu'on déduirait du taux de dépistage de la drépanocytose. C'est délirant. 18.5% c'est suffisamment alarmant.

lebon
En île de France, les chiffres de l'Insee indiquent officiellement 38% de naissances du fait de mères immigrées. Ce qui est encore nettement plus alarmant que 18,5%

Chad
Auquel il faut rajouter les mères filles d'immigrés (12% années 80 et 90 en France, bien plus en idf), + les mères petites filles d'immigrés (immigration algérienne après guerre). On ne doit pas être loin de 70% naissances non-européennes en idf.

Dr. Mackenzi
Selon mes calculs, si la population musulmane fait 2,5 enfants par femme contre 1,3 pour les femmes non musulmanes, et imaginant que la population reste musulmane au fil des générations, la France sera un pays musulman d'ici 70 ans.

Donc, nos petits enfants vivront leur vie d'adulte dans une France musulmane, peut-être sous un régime de charia. Cool non ?

Ça, c'est en imaginant que toute immigration cesse et en prenant en compte seulement les musulmans légalement sur le territoire. Donc, même si on arrête l'immigration, la France deviendra musulmane.

Le seul moyen d'éviter ce scénario, c'est de réémigrer les non-assimilés et les génération qui ont immigré le plus récemment.

Robert Nguyen@Nguyen11804422
 19 mars

En réponse à @phl43 @lemondefr

En 2014 11.6% de la population (8% en 2012). On a aussi les naissances (2010-2016), la répartition des descendants, et la répartition par âge. Mais bon...

Fuku@fuku_on_redes
Sauf que la théorie de grand remplacement ne prend pas en compte les immigrés européens alors que vos 11,6% le font on est de l'ordre de 5% d'immigrés non européens. Ils faudrait donc estimer les descendants et déterminer si on inclut les métisses.

Robert Nguyen@Nguyen11804422

le 11.6 % est celui de l'INSEE, pas le mien, et concerne "ceux nés à l'étranger" ; la par de la population immigrée est de 8.9% en 2014 +0.8 pt (image 1). Le tableau (image4) vous indique l'âge des descendants. NB les immigrés espagnols de +50 ans font peu de bébés.

fandetv ن  🙂@fandetv
 6 mars

VIDEO⚡️@Caroline_Roux croyait coincer @J_Bardella (en ayant même préparé une image de fond «La Campagne des #FakeNews») mais la tête de liste @RNational_off aux #Européennes🇪🇺 n'est pas un perdreau de l'année malgré son jeune âge.

philippe JIDE
En réponse à @phl43 @lemondefr
philippe JIDE a retweeté philippe JIDE

Bien sur que c'est délibéré, Ici un autre article des grands décodeurs qui embrouille son monde en mélangeant des chiffres qui n'ont rien avoir ou en omettant sciemment les éléments qui pourraient contredire leur démonstration. Thread :
à suivre


John Craft@TheFrenchCritic
En réponse à @phl43 @lemondefr
nan mais si je vous racontais les expériences que j'ai avec les journalistes du monde point fr moi-même :p je pense que c'est plus relatif à de l'incompétence infantile qu'à du "mensonge" personnellement
(au passage mettre les liens directs c'est donner du clic donc soutenir !)


Drépanocytose. L’africanisation de la France se poursuit à l’abri des regards



Europe, l'heure des frontières. 6e colloque de l'Institut ILIADE le 6 avril à Paris. Billetterie en ligne : institut-iliade.com

Par Nicolas Faure, entrepreneur ♦ C’est une nouvelle qui a logiquement fait peu de bruit en dehors des cercles patriotes et identitaires français. L’Agence Française pour le Dépistage et la Prévention des Handicaps de l’Enfant (AFDPHE) a fermé ses portes en juillet dernier. Cette agence à l’acronyme barbare était chargée de dépister 5 maladies rares chez les nouveau-nés français. Parmi elle, la drépanocytose. Une maladie touchant de manière quasi-exclusive les nouveau-nés issus de l’union de deux personnes d’origine africaine. Cette fermeture de l’AFDPHE – créée en 1972 ! – empêche donc d’observer – imparfaitement mais de manière satisfaisante – l’avancée de la transformation ethnique de la France. D’autant que le dépistage sera sans doute généralisé à tous les nouveau-nés.

La drépanocytose, seul marqueur comptable du Grand Remplacement

Depuis plusieurs années maintenant, le site Fdesouche incluait dans sa revue de presse médiatique le rapport annuel de l’AFDPHE qui rendait compte du taux de dépistage à la drépanocytose des nouveau-nés français.
Les conditions de dépistage de cette maladie génétique très majoritairement africaine sont très stricts : les DEUX parents doivent être issus d’une des régions à risque listées ci-dessous.
On le voit, ce sont bien les enfants issus de couples d’extra-européens qui sont visés. La part de couples composés d’Européens (Italiens du sud, Siciliens et Grecs) étant évidemment très marginale comparée à celle des couples composés d’Africains et de Levantins.
Les seuls cas où le nouveau-né peut être dépisté si ses deux parents ne sont pas issus de régions à risque sont évidemment marginaux.
Une légère nuance : dans certains hôpitaux de la région parisienne, le dépistage serait systématique face au très grand nombre de nouveau-nés à risque. C’est en tout cas ce qu’affirme de manière étrangement peu précise Valérie Gauthereau, directrice de la fédération parisienne de dépistage, au Monde.
Le dépistage de la drépanocytose est donc globalement un excellent moyen de contourner l’interdiction des statistiques ethniques. Il s’agit du meilleur moyen de constater la modification du substrat ethnique de la nation française.
Dans son livre La France identitaire, le journaliste de gauche Eric Dupin (Libération, Marianne, Le Monde diplomatique, etc.) reconnaît que « les données de ce dépistage donnent une bonne estimation de la proportion des naissances d’origine, au moins partiellement, extra-européenne. »
S’adressant à ses lecteurs de gauche, il n’hésite pas à secouer ceux qui préfèrent se cacher plutôt que de réagir : « Il ne sert pas à grand-chose de nier la mutation de la composition ethnique de la population française. […] Les prophètes de malheur doivent assurément être contredits. Encore faut-il ne pas se voiler la face sur les défis provoqués par la pression migratoire et la nouvelle diversité de la population française. »

L’évidence de l’africanisation de la France

L’évolution du taux de dépistage de la drépanocytose année après année démontre de manière extrêmement claire que le peuple français change en profondeur.
Ces données médicales étaient la preuve la plus évidente de la réalité de ce que Renaud Camus appelle le Grand Remplacement. Un concept bêtement attaqué par une caste politico-médiatique aveuglée par son assujettissement au dogme égalitariste qui nie toute différence génétique entre les populations humaines, en dépit de toutes les consensus scientifiques les plus élémentaires.
Il y a 100 ans, le taux de naissances totalement ou en partie africaines en France était certainement inférieur à 1 %. En 2016, il était de 39,39 % avec un pic à 73,56 % en Île-de-France !
Ceux qui refusent de reconnaitre la réalité de la transformation du peuple français sont soit des imbéciles, soit des lâches, soit des salauds.

L’AFDPHE fermée et le dépistage généralisé pour masquer la réalité ?

A l’heure actuelle, on ne sait pas pourquoi cette agence, existant depuis plus de 40 ans, a été brutalement fermée. Il s’agirait d’une restructuration confiant la gestion des dépistages au CHU de Tours. Mais l’annonce par Agnès Buzyn, ministre de la santé, d‘un avis favorable à la systématisation du dépistage auprès de tous les nouveaux-nés français, même n’étant pas considérés à risque, démontre qu’il y a bien un souci au plus haut niveau de l’état quant à l’accessibilité des résultats de ces statistiques ethniques déguisées.
Ce que l’on sait également, c’est que les obscurantistes égalitaristes au pouvoir sont bien embêtés depuis plusieurs années par les données du dépistage de la drépanocytose qui révèlent crûment ce qu’ils s’évertuent à minorer depuis des décennies.
Dans un décodage absurde, le Monde a tenté de démonter l’utilité des données sur la drépanocytose en faisant mine de ne pas comprendre qu’un Africain de nationalité française reste génétiquement un Africain.
Par ailleurs, la possibilité d’un dépistage systématique – très clairement défendue par la ministre de la Santé – pour faire taire les « racistes » avait déjà été évoquée par le passé.
Il serait donc possible que l’AFDPHE ait fait les frais d’une censure politique déguisée. Les jours qui viennent le diront peut-être.
Quoi qu’il en soit, le résultat est le même. La généralisation du dépistage de la drépanocytose à tous les nouveau-nés en France fermerait la porte à tout suivi de l’africanisation de la France.
Ne resteront donc que les chiffres de 2005 à 2016 et les projections, forcément imprécises, réalisées par un spécialiste pour Fdesouche.

La droite pétrifiée face à l’interdit ethnique

Face au remplacement de population, la droite est incapable de réagir. Incapable d’oser penser cette question majeure – l’africanisation de l’Europe -, elle reste pétrifiée.
Lentement mise au pas par le gauchisme, harcelée par le politiquement correct… La droite française est aujourd’hui incapable de comprendre ce qui est en jeu.
Même dans le parti censé être le plus radical sur la question, le Rassemblement national, la question ethnique est laissée à l’abandon.
Le logiciel de la droite française est simple : si un Africain obtient une carte d’identité, il devient aussi Français qu’un arrière-petit-fils de poilu ou qu’un descendant d’ancêtres installés sur le territoire national depuis des siècles.
Et tout cela sans limite de nombre. Si demain, plus de 50 % des Français sont des Africains, Laurent Wauquiez et Marine Le Pen seront ravis. Qu’ils se réjouissent, ce jour arrivera mécaniquement si rien n’est fait d’ici quelques années.

L’africanisation, une chance pour l’Europe ?

Le problème dans tout cela, c’est qu’il existe évidemment des différences biologiques significatives entre les populations humaines et que les Européens, les Asiatiques et les Africains sont très différents génétiquement.
Dans une tribune pour le New York Times, le généticien David Reich – qui, comme son nom ne l’indique pas est Juif et de gauche – lançait un avertissement à tous ceux qui nieraient ces différences génétiques : « Les récentes études génétiques ont démontré qu’il existait des différences entre les populations, non seulement dans des traits simples comme la couleur de la peau mais aussi dans des traits plus complexes comme les mensurations et la vulnérabilité aux maladies. […] Je crains que les personnes bien intentionnées qui nient la possibilité de différences biologiques substantielles entre les populations humaines soient en train de s’enfermer dans des positions indéfendables qui ne survivront pas à l’assaut de la science. »
Et parmi ces différences biologiques, il est clair que la plus importante des capacités humaines – l’intelligence – diffère bien en moyenne entre les populations : « Puisque tous les traits influencés par la génétique sont censés différer entre les populations […], les influences génétiques sur les comportement et la cognition vont aussi différer entre les populations. »
Le QI moyen des Africains vivant en Afrique est estimé à environ 70 par Richard Lynn. Une estimation très controversée il y a encore quelques années mais qui n’est aujourd’hui plus sérieusement remise en cause.
Les statistiques ethniques étant autorisées aux USA, le QI moyen des Afro-américains (pour beaucoup des métis à des degrés divers) est mesuré de manière claire et constante à environ 85.
Le QI moyen des Européens est d’environ 100.
Sur le plan intellectuel au moins, il semble compliqué de considérer l’africanisation de la France et de l’Europe comme une chance.
Et casser le thermomètre était peut-être le seul moyen d’éviter au patient de comprendre que la fièvre était en train de monter.
Nicolas Faure
05/09/2018
Source : Correspondance Polémia
Crédit photo : Fdesouche




La théorie du « grand remplacement », de l’écrivain Renaud Camus aux attentats en Nouvelle-Zélande
L’un des terroristes de Christchurch a repris à son compte le concept de « grand remplacement », forgé par l’écrivain français d’extrême droite Renaud Camus.

Par Samuel Laurent, Maxime Vaudano, Gary Dagorn et Assma Maad Publié le 15 mars 2019 à 18h30 - Mis à jour le 15 mars 2019 à 22h01

L’écrivain Renaud Camus, à Béziers, le 28 mai 2016. BERTRAND LANGLOIS / AFP

L’écrivain d’extrême droite Renaud Camus n’est pas homme à se morfondre dans la mauvaise conscience. Peu lui importe que, pour justifier son attentat sanglant, l’un des terroristes qui ont fait au moins 49 morts dans une double attaque contre des mosquées en Nouvelle-Zélande se soit réclamé du concept de « grand remplacement » qu’il a forgé. Sur Twitter, M. Camus se contente de rappeler qu’il condamne la violence, et estime n’avoir aucune responsabilité dans le passage à l’acte de Brenton Tarrant.

« Le grand remplacement » est pourtant inscrit en grandes lettres sur la première page du manifeste publié en ligne par l’Australien de 28 ans, juste avant d’entrer dans des mosquées pour y ouvrir le feu sur les personnes présentes. Tout au long des 74 pages de ce texte décousu, Brenton Tarrant se désole d’une supposée invasion du monde occidental par les « non-Européens ».

Le manifeste publié par Brenton Terrant avant son attentat. Le Monde

Il affirme que le désespoir de voir Emmanuel Macron – un « internationaliste, globaliste, anti-Blanc », supposément favorable à une immigration « massive » – battre en 2017 la « quasi nationaliste » Marine Le Pen a été, dit-il, l’un des éléments déclencheurs de sa folie meurtrière. De même que la vision, lors d’un séjour en France, d’un pays où « les envahisseurs sont partout »l’aurait convaincu de la nécessité de passer à l’acte.

Un discours qui colle parfaitement, si l’on met de côté la violence, avec la théorie du « grand remplacement » mise au point il y a une dizaine d’années par Renaud Camus, qui a depuis essaimé dans le débat politique français et au-delà de nos frontières.

Un supposé « constat » et un complot sans preuve

Pour la résumer grossièrement, cette théorie a deux volets. D’une part, ce qui se présente comme un « constat » démographique : du fait d’une immigration « massive » et d’une fécondité plus forte, les populations d’origine extra-européennes seraient en passe de surpasser numériquement les populations « d’origine » (c’est-à-dire caucasiennes) en Europe – et, du même coup, d’imposer leur culture et leur religion au continent.

ECLAIRAGE

La théorie est d'essence raciste, puisqu'elle se fonde sur la question de la couleur de peau et de l'ethnie comme critère d'appartenance. Peu importe qu'une personne soit née en France de parents français depuis plusieurs générations, si elle n'est pas « caucasienne », elle est donc un élément du « remplacement ». A cette aune, les habitants noirs des Antilles, par exemple, seront considérés comme des « remplaceurs » même s'ils sont français depuis des générations, quand un enfant d'immigré italien ou polonais venu de l'étranger, mais « blanc », ne sera pas concerné. De même, que faire de la mixité et du métissage dans ce comptage ? Un parent maghrébin suffit-il à être classé dans les « remplaceurs » ? Et un grand-parent ?

Du reste, les chiffres contredisent l'essentiel de la thèse. Même en comptant très largement les migrants et descendants de migrants non européens, on peine à parvenir à 5 % de la population française. On est donc très loin d'un « remplacement ».

D’autre part, un versant plus complotiste : ce « grand remplacement » interviendrait avec la complicité d’un « pouvoir remplaciste », c’est-à-dire d’élites dirigeantes capitalistes, appelées les « mondialistes », organisant volontairement une immigration massive, afin de construire un homme nouveau « débarrassé de toute spécificité nationale, ethnique et culturelle », et donc « échangeable » et « délocalisable » à merci pour les besoins de l’économie mondialisée.

ECLAIRAGE

Cette lecture ressort du conspirationnisme, dont elle possède plusieurs traits : postuler qu'il existe une sorte de grand plan global et secret, ourdi par des groupes mystérieux qu'on dote de pouvoirs immenses est ainsi caractéristique. En outre, on retrouve dans ce postulat d'une « élite remplaciste », « apatride » et « mondialisée », qui serait l'ennemie de la tradition et du peuple « de souche », des traits classiques des théories antisémites développées au début du XXe siècle, qui attribuaient ces caractéristiques aux Juifs.


Une vieille tradition à l’extrême droite

Cette théorie a été publiquement défendue pour la première fois par Renaud Camus dans l’Abécédaire de l’in-nocence, publié en 2010, avant d’être développée dans Le Grand Remplacement, l’année suivante. Il n’en est toutefois pas le véritable inventeur, puisqu’elle trouve son origine à la fin du XIXe siècle, chez Maurice Barrès, l’un des pères intellectuels du nationalisme français. Dans L’Appel au soldat (1900), Barrès, soutien de l’Action française, défend avec ferveur la terre et les racines et exalte la nation. Il y emploie pour la première fois le terme de « grand remplacement » par « l’étranger », c’est-à-dire le juif, qui serait « fatalement accompli à brève échéance »« La France pourra toujours s’appeler la France, son âme sera morte, vidée, détruite », écrit-il.
Pour l’historien Emmanuel Debono, le grand remplacement puise même sa source plus loin dans l’histoire, avec les théories « évictionnistes » qui, à la fin XIXe siècle, prêtaient aux mulâtres des Antilles le dessein secret de vouloir évincer ou soumettre les colons blancs par un débordement démographique.

Mais la thèse d’un changement de population prend surtout de l’ampleur après la seconde guerre mondiale. Dans les cercles néonazis français grandit alors l’idée d’un « complot juif » favorisant « le métissage biologique et culturel » dans le but de « détruire l’Europe » pour « instaurer une dictature ploutocratique mondialiste », raconte Nicolas Lebourg dans les colonnes du Monde, de Libération et du Figaro. Selon l’historien, Renaud Camus n’aurait fait qu’actualiser cette thèse après le 11 septembre 2001, en la vidant de sa substance antisémite pour l’adapter au choc des civilisations et à l’islamophobie.

Une idée qui infuse dans le débat politique

Si le succès public de Renaud Camus est à relativiser, son influence sur le débat public français est incontestable. Du polémiste Eric Zemmour au philosophe Alain Finkielkraut, en passant par l’écrivain Michel Houellebecq (dont le roman Soumission, qui imagine une prise de pouvoir des islamistes en France, est inspiré des conversations avec Renaud Camus), de nombreuses figures médiatiques de premier plan n’hésitent plus à reprendre à leur compte l’idée du « grand remplacement ».

Cette théorie a aussi tracé son chemin chez certains politiques français. Dans les rangs du Rassemblement national (RN, ex-FN), de Marion Maréchal-Le Pen à Nicolas Bay, en passant par Stéphane Ravier et Julien Sanchez, de nombreux cadres la défendent plus ou moins ouvertement. Ils suivent en cela une tradition plus ancienne, puisque dès 1982, le numéro deux du FN Jean-Pierre Stirbois prônait la « remigration », c’est-à-dire le « retour » des immigrés vers leur pays d’origine, en des termes peu équivoques : « Immigrés d’au-delà de la Méditerranée, retournez à vos gourbis ! » Jean-Marie Le Pen estimait lui-même dans ses mémoires que le « grand remplacement » avait été « voulu et organisé » par « une volonté de toute la classe politique dominante de limiter la population de souche et d’importer une population de complément, qui devait devenir par la force des choses une population de substitution ».

Marine Le Pen entretient une position plus prudente : l’actuelle présidente du RN a toujours refusé de reprendre à son compte la théorie du grand remplacement comme un dessein secrètement poursuivi par les élites politiques, sans pour autant s’inscrire en faux contre le supposé « constat » des « anti-remplacistes ». En 2013, elle dénonçait ainsi un « grand remplacement de population » favorisé par François Hollande, accusé d’avoir « totalement » ouvert les frontières de la France. Deux ans plus tard, elle acceptait sans broncher l’adhésion de Renaud Camus au SIEL, un parti satellite du FN.
Nicolas Dupont-Aignan est lui aussi sensible au thème du « grand remplacement ». Le président de Debout la France a employé l’expression dans Valeurs actuelles en 2017, avant de se défendre de l’avoir repris à son compte, puis d’admettre finalement : « Oui j’en ai parlé, j’ai même parlé de “remplacement rampant”. Je dis la vérité, ce que pensent tous les Français et notamment les étrangers et les enfants d’étrangers dans ma circonscription. Ils me disent qu’il faut arrêter avec l’immigration massive. »

Chez Robert Ménard, le « grand remplacement » est presque une marotte. En 2016, le maire de Béziers, proche du RN, voyait dans l’élection d’un maire musulman à Londres « un tournant historique qui symbolise le grand remplacement en cours ». Il a également déclaré au sujet de la rentrée des classes qu’elle est « la preuve la plus éclatante du grand remplacement en cours. Il suffit de regarder d’anciennes photos de classe ». Robert Ménard a été condamné, puis relaxé en 2018, après des propos tenus sur la présence d’enfants musulmans dans sa ville.

L’idée de Renaud Camus circule aussi de façon de plus en plus ouverte au sein de la droite conservatrice. Sans prononcer le terme tel quel, Nicolas Sarkozy avait tiré la sonnette d’alarme en 2016 sur une « civilisation européenne » qui « se sent devenue minoritaire ».« La démographie fait l’histoire, et non le contraire, estimait l’ancien président. Voici ce qui explique notamment les interrogations européennes. L’axe du monde est clairement passé vers l’Afrique et l’Asie. Il nous faut réagir, ou on disparaîtra. »

Juste avant d’être élu à la tête du parti Les Républicains, en 2017, Laurent Wauquiez est même allé un cran plus loin en expliquant sur un plateau de télévision que la théorie du grand remplacement était « une réalité » et qu’il suffisait pour s’en convaincre de « se rendre dans les quartiers perdus de la République ».

De la « remigration » à la violence physique

Le fait que Brenton Tarrant, le terroriste de Christchurch, ait mis à l’honneur l’expression « grand remplacement » dans son manifeste meurtrier suffit-il pour autant à le placer dans la lignée de Renaud Camus ? Si l’écrivain ne cesse de rappeler qu’il est un partisan de la non-violence, il a quand même été condamné en 2014 pour provocation à la haine ou à la violence, après avoir présenté les musulmans comme des « voyous », des « soldats »« le bras armé de la conquête », ou encore des « colonisateurs » cherchant à rendre « la vie impossible aux indigènes ». Au-delà de la dénonciation rhétorique, Renaud Camus est un fervent partisan de la « remigration », qui consisterait à contraindre (de façon « pacifique »et « humaine ») les immigrés à retourner dans leur supposé « pays d’origine ».

Mais Brenton Terrant s’inscrit surtout dans une tradition plus ancienne de l’ultra droite violente qui, avant même l’apparition du « grand remplacement », dénonçait déjà depuis des décennies une supposée « submersion migratoire ». En témoigne l’utilisation dans son manifeste du soleil noir, un insigne prisé des néonazis, qui contient trois croix gammées.


Il faut mettre la couverture du manifeste dans son ensemble : le soleil noir qui est au centre est un symbole politique extrêmement clair de l’extreme droite radicale. A lui seul, c’est un manifeste idéologique https://twitter.com/n_henin/status/1106420639924187137 …


Le fantasme du « grand remplacement » démographique
Selon cette théorie qui circule dans les milieux d'extrême droite, les Français pourraient bientôt être évincés démographiquement par des peuples non européens.
Par Frédéric Joignot Publié le 23 janvier 2014 à 17h43 - Mis à jour le 12 août 2014 à 17h07

Le "grand remplacement", fantasme politique.
« Le Grand Remplacement est le choc le plus grave qu’ait connu notre patrie depuis le début de son histoire puisque, si le changement de peuple et de civilisation, déjà tellement avancé, est mené jusqu’à son terme, l’histoire qui continuera ne sera plus la sienne, ni la nôtre. »C’est en ces termes alarmistes que l’écrivain Renaud Camus, proche du Front national, a lancé en septembre 2013 un manifeste intitulé : « Non au changement de peuple et de civilisation ».
Depuis deux ans, cette « théorie du remplacement » du peuple français « de souche » par d’autres peuples, principalement venus du Maghreb et d’Afrique, connaît une popularité grandissante dans les milieux d’extrême droite, voire de droite. Cet écho mérite qu’on s’y arrête car cette théorie cristallise des peurs profondes et des discours de plus en plus radicaux.
PEURS PROFONDES
Les groupes identitaires l’exaltent, le Front national la reprend, la blogosphère d’extrême droite la soutient, des magazines comme Valeurs actuelles et Causeur la relaient. Elle est évoquée avec chaleur par des intellectuels ou des journalistes qui dénoncent la dissolution de l’« identité française », comme Eric Zemmour.
Charles Beigbeder, ancien secrétaire national de l’UMP, l’associe à l’inquiétude identitaire des marcheurs de La Manif pour tous. « Cette mobilisation [contre le mariage homosexuel] est née de la prise de conscience de l’impérieuse nécessité de conserver notre identité de civilisation. (…) En toile de fond, on ne peut être insensible au “grand remplacement” théorisé par Renaud Camus, qui voit la culture occidentale s’effacer au profit des “cultures d’origine” des populations allogènes », expliquait-il dans le mensuel Causeur en août 2013.
Dans son livre autoédité Le Changement de peuple, paru en 2013, Renaud Camus détaille cette « théorie du remplacement ». Attristé par la mondialisation, l’écrivain affiche une grande mélancolie pour le passé : il affirme que les « maîtres du commerce international » et les « chevaliers de l’industrie globalisée » ont transformé chaque Français en un « pion désoriginé échangeable à merci, sans aspérités d’appartenance, délocalisable ». Ce faisant, ajoute-t-il, ils ont façonné un « homme remplaçable, débarrassé de toute spécificité nationale, ethnique et culturelle ».
NOURRISSONS « VOLONTIERS MUSULMANS »
Selon Renaud Camus, cet « économisme pur », relayé par le patronat français et par des hommes politiques inconscients, nous a fait perdre le sens de la patrie et de « l’épaisseur des siècles » : il a dissous la mémoire de notre histoire et de notre littérature, diluant les individus dans une « Grande Déculturation ». C’est cette « hébétude »généralisée qui a permis aux élites corrompues d’orchestrer sans résistance une véritable « colonisation de peuplement » du pays par l’immigration maghrébo-africaine. A la fin du texte, Renaud Camus affirme qu’en France « la proportion d’indigènes est encore assez haute parmi les personnes les plus âgées, mais elle va s’amenuisant spectaculairement à mesure qu’on descend dans l’échelle des âges. Tendanciellement (…), les nourrissons sont arabes ou noirs, et volontiers musulmans ».
Pour l’écrivain, il est impossible que le peuple français cohabite avec des peuples « allogènes » non européens sans perdre son identité. Il affirme qu’aux Etats-Unis, le pays du « melting-pot »« où le changement de peuple est en cours comme chez nous », la situation est telle que « les descendants des bâtisseurs de cette nation s’y trouvent désormais minoritaires ».
Les études de l’Insee disent pourtant tout autre chose que les livres de Renaud Camus. Publiée en octobre 2012, « Insee Référence – Immigrés et descendants d’immigrés en France » décompte ainsi 5,3 millions de personnes « nées étrangères dans un pays étranger », soit 8 % de la population. Parmi ces immigrés qui ont contribué à reconstruire la France d’après-guerre, 1,8 million viennent de l’Union européenne. Restent donc 3,5 millions de personnes, dont 3,3 millions sont originaires du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et d’Asie. Ces immigrés venus du Sud qui font si peur aux théoriciens du « grand remplacement » représentent donc 5 % de la population française. Difficile de parler, comme le fait Renaud Camus, d’une « contre-colonisation » par les étrangers non européens…
MOINS DE 5 % DE LA POPULATION
Si on élargit la notion d’immigré et que l’on prend en compte l’ensemble des descendants de ces migrants – bien qu’ils soient tous nés en France –, on trouve le chiffre de 6,7 millions. Parmi eux, 3,1 millions descendent de migrants venus du Maghreb francophone, d’Afrique et d’Asie – soit moins de 5 % de la population française. Comment pourraient-ils la remplacer tout entière ?
Malgré ces statistiques, les défenseurs de la théorie du « changement de peuple » n’en démordent pas. Un texte circule ainsi sur la blogosphère de droite. Intitulé « Le grand remplacement par A + B », il additionne les immigrés venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et d’Asie et leurs descendants, soit plus de 6 millions de personnes. Il y ajoute « 3 à 4 millions » de descendants appartenant à la troisième génération d’immigrés, sans préciser la source de cette information. Il y adjoint enfin, pêle-mêle, des Français et des étrangers qu’il considère comme des « allochtones extra-européens » : 800 000 Roms, 500 000 harkis, 800 000 Antillais, entre 400 000 et 800 000 « immigrés clandestins », 80 000 « migrants illégaux » et 160 000 à 195 000 naturalisés annuels… Nous voilà, selon ce texte, avec 12 à 14 millions de « non-Blancs » – soit environ 20 % de la population.
Une projection alarmiste conclut ce manifeste : puisque l’on « sait », affirme-t-il, que la « vieille population blanche meurt plus et se reproduit trop peu pour se renouveler », qu’elle s’exile « par millions » et que la fécondité « afro-maghrébine » est plus élevée que la fécondité des « Français de souche », nul besoin « d’être un sombre pessimiste paranoïaque pour y voir un remplacement rapide de la population ».
La plupart des chiffres cités par ce texte sont totalement fantaisistes. La population des Roms n’approche pas du million : elle est estimée à 20 000 par le ministère du logement. Il n’y a pas 160 000 à 195 000 naturalisés annuels : il y en a eu 94 000 en 2010, 66 000 en 2011 et 46 000 en 2012, soit environ moitié moins. Quant aux clandestins, ils sont évidemment très difficiles à recenser.
QU'EST-CE QU'UN « FRANÇAIS D'ORIGINE » ?
Mais plus que les chiffres, c’est la démarche intellectuelle des partisans du « grand remplacement » qui pose problème. Pour Pascale Breuil, chef d’unité des études démographiques et sociales de l’Insee, opposer les « allogènes » aux « indigènes » semble difficile. « Chez les descendants d’immigrés, la moitié ont un seul parent immigré : ils sont donc issus de couples mixtes, explique-t-elle. Devenus parents, ils parlent français avec leurs enfants à 99 %, et 64 % de ceux qui vivent en couple ont un conjoint qui n’est ni immigré ni descendant d’immigré. Comment définir une population “allogène” ? »
Pascale Breuil s’interroge surtout sur la notion même de « substitution de peuple »« Jusqu’où faut-il remonter pour être considéré faisant partie du peuple français ? demande-t-elle. Doit-on écarter l’immigration de travail remontant à la fin du XIXe siècle, avec l’arrivée de nombreux Italiens, Belges, Suisses et Allemands, qui ne se sont pas tous mariés entre eux et qui ont eu des enfants ? Ou encore les migrations venues d’Europe du Sud et d’Afrique depuis le début du XXe siècle, sans oublier les naturalisés et les réfugiés ? Il est finalement très difficile de définir qui est ou non d’origine française. » En fait, comme l’ont bien montré les historiens de l’immigration comme Patrick Weil ou Gérard Noiriel, il existe un « creuset français » : depuis la fin du XIXe siècle, les différentes vagues d’immigration se sont mêlées à la population française, même quand elles ont d’abord été ostracisées.
Découvrant le texte « Le grand remplacement par A + B », François Héran, directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques (INED), constate qu’il s’agit, dans l’esprit des rédacteurs, de « convertir les origines nationales en données raciales »« La cible devient les “non-Blancs” », explique-t-il. Quant aux extrapolations de Renaud Camus, il les décrit comme des « billevesées » : le démographe rappelle que la croissance de la population française depuis la guerre (20 millions d’habitants) n’est évidemment pas entièrement due à l’immigration. « Le baby-boom de l’après-guerre, avec 2,6 à 3 enfants par femme, a joué pour un bon tiers et continue à exercer des effets à long terme. Le deuxième tiers provient de l’allongement de l’espérance de vie, qui fait coexister plus de générations. Le troisième tiers vient de l’immigration qui, n’oublions pas, n’est pas entièrement extra-européenne. »
« SINISTRE FARCE »
Le démographe Hervé Le Bras, auteur du Démon des origines (L’Aube, 1998), voit dans le « grand remplacement » une « sinistre farce » qui dure depuis des dizaines d’années. « Parler d’immigré de seconde ou troisième génération, explique-t-il, est une contradiction dans les termes. Ils ne migrent plus, ils sont français. On les désigne comme une espèce de “cinquième colonne”, comme s’il s’agissait d’ennemis intérieurs. »
Pour Hervé Le Bras, le fait de considérer les descendants d’immigrés nés de mariages mixtes comme des « allogènes extra-européens » relève d’une « théorie raciste »« Les rédacteurs de ce texte pensent que si une personne a un ancêtre arabe, elle reste arabe. C’était le principe de la “one drop rule” américaine pendant la période de la Ségrégation : une seule goutte de sang noir vous définissait comme noir et donc comme inférieur. C’était pareil pour les juifs pendant l’Occupation. Ajoutons qu’aux Etats-Unis les Arabes sont considérés comme “Blancs” ! »
Comment réagissent les historiens de l’immigration au « grand remplacement » ? Pour Gérard Noiriel, auteur du Creuset français (Seuil, 1988), ces textes alarmistes prophétisant la destruction de la« race » et de la « civilisation » françaises existent depuis la fin du XIXe siècle. Avant-guerre, en France comme en Allemagne, les nationalistes qui ont mené l’Europe au désastre affirmaient que les juifs, les Arméniens et les « Levantins » menaçaient l’intégrité de la patrie. Après-guerre, ce furent les Maghrébins. « A partir des années 1960, constate Gérard Noiriel, les arguments culturels et religieux ont remplacé les arguments biologiques, mais le discours du déclin national par leur faute demeure. Pourtant, dans aucun pays d’immigration, les prédictions catastrophistes ne se sont concrétisées. »
UN « VIEIL IMAGINAIRE DE PURIFICATION »
Nicolas Bancel, historien de la colonisation, se dit lui aussi inquiet face à « ce vieil imaginaire de purification de la société de ses éléments allogènes », qui oublie les artistes, les acteurs, les sportifs, les écrivains, les musiciens, les patrons, les ministres, les étudiants, les présentateurs, les cadres issus de l’immigration afro-maghrébine.
Pour le sociodémographe Patrick Simon, la question n’est pas tant celle du métissage que celle de la ségrégation urbaine : si l’idée du « grand remplacement » est agitée à l’extrême droite, voire à droite, c’est parce que les immigrés se retrouvent cantonnés, malgré eux, dans des ghettos où les Français ne veulent pas vivre, mais où les plus défavorisés d’entre eux restent.
Depuis cent cinquante ans, rappelle-t-il, il y a des quartiers immigrés en France : italiens dans le Sud, polonais dans le Nord, arabes en Ile-de-France et dans le Midi, chinois à Paris. « Parfois, la cohabitation est difficile. Ces mouvements de population suivent la loi du marché immobilier, note-t-il. C’est un classique de l’histoire urbaine. » Selon Patrick Simon, seule une politique de la ville ambitieuse dans les quartiers en déshérence évitera de faire naître un sentiment d’abandon chez ceux qui y vivent.
Mais le plus grand danger vient de l’instrumentalisation politique de ces discours. « En associant immigrés et “remplacement”, on désigne les Français de l’immigration comme des envahisseurs, poursuit Patrick Simon. Cela fait que, partout où ils vivent, même quand ils sont minoritaires, on en fait un danger potentiel. C’est la responsabilité des hommes politiques de dire qu’ils sont français, et de leur permettre de s’intégrer. »
Frédéric Joignot

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On censure ce texte du terroriste sur le grand remplacement mais pas des textes terroristes semblables comme

Coran+hadiths+sira+tafsir –> Islam –> 270 millions de mort.
Mein Kampf –> Nazisme –> 30 millions de morts.
Marx, Petit Livre Rouge –> Communisme –> 100 millions de morts.

Il faut pouvoir discuter de tout ou de rien si on est juste.
Je préfère de tout car je privilégie la liberté d’expression et d’examen conformément à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, bafouée par les lois pleven, gayssot et taubira.
Si le terroriste a eu ces pensées, d’autres penseront les mêmes choses et il faut pouvoir en discuter pour pouvoir réfuter leurs arguments.
Autrement, on condamne, comme je l’ai dit dans l’article à la suite de David Wood, les plus fanatiques à se radicaliser. En effet, privés d’espace de discussion dans la sphère publique car immédiatement traités de fascistes et de haineux, ils se replient dans de petits cercles et se radicalisent encore plus en tournant dans leur petit monde faute d’être confronté à des arguments contradictoires.
Le traitement médiatique et politique de Tommy Robinson est le summum de ce processus. Il dénonce les viols des gangs pédophiles pakistanais et bengladais sur des milliers de jeunes filles anglaises de la classe ouvrière et c’est lui qui se fait traiter de fasciste et de nazi, se prend des procès, a failli se faire tuer en prison, est menacé de mort.

Qu’il n’ait pas basculé dans l’attaque violente d’un journaliste, d’un juge rouge ou d’une mosquée est la preuve qu’il faut encourager la discussion. C’est le fait de se mobiliser politiquement, de parler, de faire des conférences qui lui a permis de ne pas tourner terroriste. Et son action est beaucoup plus efficace qu’une tuerie de masse qui ne ferait qu’aider les islamistes en banalisant le djihadisme et la terreur.

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