mardi 17 septembre 2019

Le Havre : une Française de 27 ans égorgée en pleine rue devant ses 3 enfants par son conjoint malien

Agression du Havre, femme égorgée devant ses 3 enfants. Ma cousine vivant au Havre vient de m'envoyer la photo de l'assassin ! (@BorisDesouche)

TÉMOIGNAGES. Qui était Johanna, jeune maman poignardée à mort par son ex-conjoint, au Havre ?

Tuée par son ex-conjoint, Johanna est décédée, lundi 16 septembre 2019, au Havre. Plusieurs témoignages racontent une maman dévouée, otage de la violence conjugale.

Johanna a été tuée par son ex-copagnon, dans une rue du Havre (Seine-Maritime), lundi 16 septembre 2019.
Johanna a été tuée par son ex-compagnon, dans une rue du Havre (Seine-Maritime), lundi 16 septembre 2019. Musulmane, elle s’estimait contente « d’avoir Dieu dans [sa] vie », pour faire face à « tous [ses] soucis ». (©DR)
« Johanna était quelqu’un qui vous donnait le sourire immédiatement. » Après le drame, l’incompréhension. Et les confessions. Celle-ci émane d’une jeune femme contactée par 76actu, et qui a souhaité rester anonyme. Avec le temps, elle était devenue « confidente » de Johanna Tilly, cette mère de famille du Havre (Seine-Maritime) de 27 ans décédée des suites de quatorze coups de couteau portés par son ancien conjoint, lundi 16 septembre, devant une grande surface du quartier de l’Eure.
Durant plusieurs minutes, elle nous a raconté certains pans du quotidien de la jeune femme, tuée sous les yeux de leurs trois enfants. Selon elle, des signes précurseurs existaient bien avant la tragédie.

« On n’est pas non plus surpris à 100 % »

« J’ai été choquée quand j’ai appris la façon dont elle est morte. Mais je ne vais pas vous mentir : on n’est pas non plus surpris à 100 %. On savait qu’il avait déjà essayé une fois [de la tuer, ndlr], qu’elle avait sauté par la fenêtre. On savait que cet homme était violent, qu’il ne supportait pas le fait qu’elle puisse lui dire non. »
Ancienne résidente du quartier Danton au Havre, Johanna était partie vivre dans le secteur de la rue d’Iéna, ces dernières années. Elle y occupait un appartement avec ses enfants et son compagnon, un ressortissant malien âgé de 37 ans. Femme au foyer, elle y éduquait leurs trois fils, âgés de deux, quatre et six ans. Deux d’entre eux étaient d’ailleurs scolarisés à l’école maternelle Lamartine.

« Elle ne voyait plus grand monde »

« Maman en or », « gentille », « calme », « exemplaire », « joie de vivre »… Contactées par nos soins, des anciennes amies du collège Léo-Lagrange, établissement dans lequel la victime a été scolarisée dix ans plus tôt, ont accepté de témoigner, malgré des liens plus distendus ces dernières années. En cause, une forme d’isolement. « Elle ne voyait plus grand monde à cause de son ex-conjoint », mentionne Priscilla qui avait rencontré par le passé cet homme « manipulateur ».
De son côté, Émilie, qui n’a « pas trouvé le sommeil de la nuit », se souvient d’une fille « qui n’exposait pas ses problèmes aux autres ». Mais Émilie avait été alertée par certaines publications récentes sur les réseaux sociaux. Parfois écrites sous forme de statuts à la troisième personne, elles n’avaient pas manqué de faire état d’une situation familiale devenue insoutenable. Le dernier post en date, rédigé le 8 septembre, faisait mention des bienfaits de la religion musulmane pour supporter ce quotidien.
Heureusement que j’ai Dieu dans ma vie, il m’aide à apaiser mes peines, à aller de l’avant et à faire face à tous mes soucis.

« Je suis une femme battue »

Dans l’appartement familial, la cohabitation est émaillée de nombreux actes violents. « Je suis une femme battue », explique à plusieurs reprises Johanna à sa confidente. Chez elle, les épisodes s’enchaînent. « Elle se confiait beaucoup. Sur sa situation avec son conjoint. C’était quelque chose de connu, il la frappait régulièrement. Même à moi, qui n’était pas une amie proche, elle m’en avait parlé. »
La goutte de trop intervient sans doute le 11 août, quand la jeune femme saute par la fenêtre de l’appartement et se blesse. Elle déclare alors aux policiers avoir voulu échapper aux coups de couteau de son compagnon, ainsi qu’à une tentative d’étouffement au sac plastique. Une plainte est également déposée. Elle sera finalement classée sans suite trois jours plus tard par la justice. « Peut-être trop vite », nous expliquait, avec prudence, le procureur de la République, François Gosselin.

« C’était une très bonne mère »

S’ensuit alors un processus compliqué de séparation décidé depuis le début de l’été, et un départ du foyer familial, mi-août. « Elle voulait protéger ses enfants, ne pas les voir grandir avec de la violence autour d’eux. C’était une très bonne mère. » Après avoir passé deux semaines chez sa sœur, puis sollicité les travailleurs sociaux de son quartier, Johanna est envoyée le 29 août dans le centre d’hébergement de l’Association femmes et familles en difficulté de Normandie.
Elle était chez nous pour une évaluation sociale d’une quinzaine de jours de sa situation, pour savoir comment on pourrait l’aider, détaille Laurent Logiou, le directeur de la structure. Nous étions là pour trouver comment la sortir de son foyer, ce qui était sa volonté.

Une garde alternée

Cette trêve, longue de 19 jours, lui permet d’échapper momentanément à son ancien conjoint, qui ignore tout de son lieu de résidence. En parallèle, se pose la question de la garde des trois enfants. Une solution alternée est finalement retenue, comme le décrit le communiqué du procureur de la République, mercredi 17 septembre.
En attente d’une décision de justice quant à leur garde, les enfants étaient pris en charge tour à tour par chacun des parents.
Lundi 16 septembre 2019, le père les avait pris le week-end, et avait conduit les deux aînés à l’école le matin. La mère était allée les chercher à la sortie de la mi-journée, et avait convenu avec le mis en cause de se retrouver dans un kebab où il devait ramener le cadet.

Une dispute dans le kebab

Mais une dispute est survenue dans l’établissement au sujet des enfants, et le père les a emmenés à l’hypermarché voisin pour leur acheter des glaces, la victime les attendant dans le kebab. Le drame est arrivé quelques instants après la sortie du magasin, sans « qu’aucun comportement particulier d’excitation du père » n’ait été relevé par la caissière concernée, précise le procureur. Avant d’ajouter :
C’est alors qu’ils sortaient du magasin que, selon l’intéressé, sa compagne l’aurait interpellé à nouveau au sujet de la garde des enfants et qu’il l’agressait avec le couteau.
La jeune femme a-t-elle pris un risque en retournant à proximité de son domicile ? « C’était son quartier…, soupire Laurent Logiou. Probablement qu’elle a estimé qu’elle ne prenait pas de risque. Même quand il y a décision de justice, le risque existe. »
Et le directeur de l’association de tancer :
Après, ça serait bien que les pouvoirs publics mettent en place des dispositifs tels qu’en Espagne, avec une justice d’exception, que policiers comme magistrats soient spécialisés dans la prise en charge de femmes victimes de violence.

#jesuisjohannatilly

Sur les réseaux sociaux, le hashtag #jesuisjohannatilly est depuis lundi largement employé. Il pourrait s’agir du 105e féminicide commis sur le territoire français depuis le début de l’année. Dans la région, une photo de profil avec le texte « Parce qu’en France une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint… Ce soir je suis Johanna ! », est également apparente sur de nombreux comptes Facebook.
Le meurtrier présumé de la jeune femme est toujours entendu par les services de police. Lors de sa garde à vue, il a expliqué avoir voulu obtenir la garde de leurs enfants et a reconnu la matérialité des faits qui lui sont reprochés.
Mardi soir, aucune mise en examen n’avait été prononcée. Sa garde à vue est prolongée et peut durer jusqu’à mercredi mi-journée. « Il devrait être déféré au parquet à l’issue de sa garde-à-vue, pour ouverture d’une information judiciaire et mise en examen », écrit le procureur de la République dans un communiqué.
Par ailleurs, un hommage civil doit être organisé mercredi 18 septembre, à 14h30, place de l’hôtel de ville, au Havre. « Nous sommes tous concernés », avait réagi le maire de la ville, Jean-Baptiste Gastinne.

Une femme de 27 ans est morte ce lundi midi au Havre, rue des Briquetiers, quartier de l’Eure, devant le magasin Leader Price. Les coups de couteau ont été portés par son compagnon qui venait de sortir du supermarché. La scène s’est produite devant les enfants de la jeune femme âgés de 2, 4 et 6 ans.


La police a été appelée par les employés du supermarché vers 13H10, la femme est décédée de ses blessures, sur place quelques minutes plus tard à 13H30. L’homme est un Havrais d’origine malienne âgé de 37 ans, on ignore encore si il est le père d’un ou de plusieurs enfants. Ces derniers ont d’abord été pris en charge par les employés du supermarché puis par les secours. Ils n’ont pas été blessés mais conduit tout de même aux urgences pédiatriques de l’hôpital Monod. […]

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