Bon, sur le sujet du racisme anti-blanc, je crois avoir mis le doigt sur ce qui me chiffonne. Je pense que les gens "de gauche" (quoi que ça veuille dire ...) agissent comme des diagnostiqueurs et pas comme des médecins. Je m'explique.
https://twitter.com/singletau/status/1171137345195786241
Le but d'une idéologie politique, c'est de proposer des solutions. Tout comme le médecin a pour job de trouver des solutions pour te guérir. Dans les deux cas, les solutions émergent d'une théorie/science, mais le citoyen/patient, il veut pas des concepts, il veut une solution.
Maintenant, imagine que tu ailles chez le médecin en disant "j'ai de la fièvre, j'ai attrapé un microbe !" et qu'il te réponde "alors en fait vous avez la grippe, et c'est pas un microbe mais un virus", et qu'il te renvoie chez toi sans rien faire pour te soigner.
Il y a des raisons de penser que ce médecin ne sert à rien là, non ? Tu exprimes un mal-être et le mec te toise et corrige ton langage.
Et bien j'ai la désagréable impression que les gens de gauche sont très forts pour faire pareil.
Des gens dans la société s'expriment. Ils disent qu'ils se sentent méprisés pour leur blanchéité. Que ça vous plaise ou non, ces gens existent, et mon petit doigt me dit que leur plainte est symptôme d'un mal-être plus large (celui des classes populaires, que la gauche souhaite défendre, en théorie).
Et comme on n'est pas aidés, l'extrême-droite a mis le mot "racisme anti-blanc" en circulation. Les gens font avec ce qu'ils ont à leur disposition, donc ils l'utilisent (rappelons que tout le monde ne se déconstruit pas chaque soir en lisant des threads twitter).
Donc il y a des gens qui expriment un mal-être, un problème. Et que leur répond la gauche ? "Alors en fait c'est pas du racisme" quand on a de la chance, "babtou fragile" (suivez mon regard) quand on en a moins.
Du coup, je reviens à l'image du médecin. Le patient il est sans doute prêt à accepter que ce qu'il a c'est pas un microbe mais un virus. Pas de problème. Il est prêt à admettre pas mal de choses, si ça permet de le soigner à la fin. Faut juste pas oublier de proposer quelque chose.
Et c'est là dessus que "la gauche" me met mal à l'aise. Elle corrige les mots, et c'est bien car la théorie c'est important, mais elle s'arrête là, et de ce fait elle illustre sans ambiguïté son inutilité à apaiser une société en tension.
Souvent on répond "mais c'est des gens qui votent FN qui râlent sur ça". ben perso, faire 20%-tous-partis-confondus-y-compris-le-PS ça me convient pas, donc il faudra qu'un jour les gens qui votent LREM et FN votent pour nous si on veut faire autre chose que de la figuration.
ça nécessite d'incorporer les revendications, y compris celles qu'on ose pas regarder dans les yeux, pour montrer qu'on ne fait pas de déni de réalité. Y a rien qui nous tire plus de balle dans le pied que notre capacité à nous faire comme si certains problèmes n'existaient pas.
Alors, y a-t-il un problème de racisme anti-blanc en France ? Non. Parce que c'est de l'ordre du fait divers et que cela ne fait pas système. Par contre il y a un problème de laxisme moral, qui fait que ce ne serait pas grave, pas malpoli de renvoyer les blancs à leur couleur.
C'est pas parce que ce n'est pas structurel qu'il est interdit de dire que c'est mal. Et plein de gens lisent les débats sur twitter et ailleurs en ne sachant que penser, parce qu'ils ressentent un malaise, celui de voir qu'on en a rien à foutre quand des militants politiques
clashent "les blancs", désignent leurs adversaires comme des "babtous fragiles". On est en droit de se demander ce que cette dérive du discours augure idéologiquement, et on le sait en fait très bien. Si les blancs sont traités comme des ennemis, ils deviendront des ennemis.
On peut très bien marcher sur ses deux jambes, rappeler que le racisme c'est bien plus que de dire "sale noir", et souligner aussi qu'il n'y a aucune culpabilité à avoir à être blanc en France, tout comme il n'y a aucune honte à tirer d'être noir ou arabe.
Ça vous parait trivial de préciser ça ? Oui, mais la politique c'est une boussole morale. La personne qu'on élit aura le pouvoir de symboliquement décréter le bien et le mal, et le décrètera aussi bien dans ce qu'elle dit que ce qu'elle ne dit pas.
Vu comment le simple principe d'égalité républicaine est considéré vieux jeu, et comment les catégorisations raciales à l'américaine s'infiltrent en France, l'évidence s'effrite dans l'esprit des citoyens. Et ça ne coute pas grand chose de rappeler clairement de quel coté on est.
Zénith 89
Très bonne analyse mais quand vous parlez de la gauche c est en partie faux. La classe politique de droite pense la même chose que la gauche sur ce point de couleur
@gorgomedousa
C’est faux. Il y a un problème de racisme anti-blanc mais vous ne le subissez pas à titre personnel peut-être vivez-vous dans un quartier où il ne sévit pas mais ce racisme est violent et détruit des individus qui le vivent au quotidien.
@JulienMartel9 : Sauf que des millions de faits divers mis ensemble finissent quand même par ressembler étrangement à quelque chose de systémique, non ?
Tout ton thread se casse la gueule, à cause d'une mauvaise observation de départ.
C'est le racisme anti-blanc qui est systémique en France.
@reptar321
https://twitter.com/singletau/status/1171137345195786241
Le but d'une idéologie politique, c'est de proposer des solutions. Tout comme le médecin a pour job de trouver des solutions pour te guérir. Dans les deux cas, les solutions émergent d'une théorie/science, mais le citoyen/patient, il veut pas des concepts, il veut une solution.
Maintenant, imagine que tu ailles chez le médecin en disant "j'ai de la fièvre, j'ai attrapé un microbe !" et qu'il te réponde "alors en fait vous avez la grippe, et c'est pas un microbe mais un virus", et qu'il te renvoie chez toi sans rien faire pour te soigner.
Il y a des raisons de penser que ce médecin ne sert à rien là, non ? Tu exprimes un mal-être et le mec te toise et corrige ton langage.
Et bien j'ai la désagréable impression que les gens de gauche sont très forts pour faire pareil.
Des gens dans la société s'expriment. Ils disent qu'ils se sentent méprisés pour leur blanchéité. Que ça vous plaise ou non, ces gens existent, et mon petit doigt me dit que leur plainte est symptôme d'un mal-être plus large (celui des classes populaires, que la gauche souhaite défendre, en théorie).
Et comme on n'est pas aidés, l'extrême-droite a mis le mot "racisme anti-blanc" en circulation. Les gens font avec ce qu'ils ont à leur disposition, donc ils l'utilisent (rappelons que tout le monde ne se déconstruit pas chaque soir en lisant des threads twitter).
Donc il y a des gens qui expriment un mal-être, un problème. Et que leur répond la gauche ? "Alors en fait c'est pas du racisme" quand on a de la chance, "babtou fragile" (suivez mon regard) quand on en a moins.
Du coup, je reviens à l'image du médecin. Le patient il est sans doute prêt à accepter que ce qu'il a c'est pas un microbe mais un virus. Pas de problème. Il est prêt à admettre pas mal de choses, si ça permet de le soigner à la fin. Faut juste pas oublier de proposer quelque chose.
Et c'est là dessus que "la gauche" me met mal à l'aise. Elle corrige les mots, et c'est bien car la théorie c'est important, mais elle s'arrête là, et de ce fait elle illustre sans ambiguïté son inutilité à apaiser une société en tension.
Souvent on répond "mais c'est des gens qui votent FN qui râlent sur ça". ben perso, faire 20%-tous-partis-confondus-y-compris-le-PS ça me convient pas, donc il faudra qu'un jour les gens qui votent LREM et FN votent pour nous si on veut faire autre chose que de la figuration.
ça nécessite d'incorporer les revendications, y compris celles qu'on ose pas regarder dans les yeux, pour montrer qu'on ne fait pas de déni de réalité. Y a rien qui nous tire plus de balle dans le pied que notre capacité à nous faire comme si certains problèmes n'existaient pas.
Alors, y a-t-il un problème de racisme anti-blanc en France ? Non. Parce que c'est de l'ordre du fait divers et que cela ne fait pas système. Par contre il y a un problème de laxisme moral, qui fait que ce ne serait pas grave, pas malpoli de renvoyer les blancs à leur couleur.
C'est pas parce que ce n'est pas structurel qu'il est interdit de dire que c'est mal. Et plein de gens lisent les débats sur twitter et ailleurs en ne sachant que penser, parce qu'ils ressentent un malaise, celui de voir qu'on en a rien à foutre quand des militants politiques
clashent "les blancs", désignent leurs adversaires comme des "babtous fragiles". On est en droit de se demander ce que cette dérive du discours augure idéologiquement, et on le sait en fait très bien. Si les blancs sont traités comme des ennemis, ils deviendront des ennemis.
On peut très bien marcher sur ses deux jambes, rappeler que le racisme c'est bien plus que de dire "sale noir", et souligner aussi qu'il n'y a aucune culpabilité à avoir à être blanc en France, tout comme il n'y a aucune honte à tirer d'être noir ou arabe.
Ça vous parait trivial de préciser ça ? Oui, mais la politique c'est une boussole morale. La personne qu'on élit aura le pouvoir de symboliquement décréter le bien et le mal, et le décrètera aussi bien dans ce qu'elle dit que ce qu'elle ne dit pas.
Vu comment le simple principe d'égalité républicaine est considéré vieux jeu, et comment les catégorisations raciales à l'américaine s'infiltrent en France, l'évidence s'effrite dans l'esprit des citoyens. Et ça ne coute pas grand chose de rappeler clairement de quel coté on est.
Zénith 89
Très bonne analyse mais quand vous parlez de la gauche c est en partie faux. La classe politique de droite pense la même chose que la gauche sur ce point de couleur
@gorgomedousa
C’est faux. Il y a un problème de racisme anti-blanc mais vous ne le subissez pas à titre personnel peut-être vivez-vous dans un quartier où il ne sévit pas mais ce racisme est violent et détruit des individus qui le vivent au quotidien.
@JulienMartel9 : Sauf que des millions de faits divers mis ensemble finissent quand même par ressembler étrangement à quelque chose de systémique, non ?
Tout ton thread se casse la gueule, à cause d'une mauvaise observation de départ.
C'est le racisme anti-blanc qui est systémique en France.
@reptar321
Ci PA SystéMatiQue! N'importe quoi, le racisme c'est le racisme point dommage le début du raisonnement se tenait.
@Sable_60CH
Nommer les blancs et les renvoyer à leur place dans la société (ou les hommes, les riches, les hétéros/cis/valides aussi) fait partie d’un ensemble de stratégies dans des luttes politiques matérialistes. Le (peu de) gain de pouvoir des uns coûte forcément aux autres.
Exproprier les bourgeois (et plus généralement la portion de l’humanité plus riche que la moyenne) tient autant du fantasme que de « déblanciser » les blancs ou de démasculiniser les mecs. Par contre, on peut diminuer grandement les inégalités systémiques *matérielles*.
Et c’est essentiel dans les luttes politiques modernes. Les discriminations (de classe, de "race" (au sens social), de genre, etc.) ne sont pas un point de vue moral (comme les Lumières ou la lecture littérale de la Constitution de 1789 pouvaient l’envisager) mais un système avec des conséquences matérielles.
Nommer les dominants dans un système de racisme systémique (en Occident, les blancs, mais ailleurs d’autres, l’universalisme montre de sacrées limites, poke @DeSjw) ça engendre beaucoup de crispations parce que ça met les blancs face à leurs avantages. Quels que soient les discrimination subies par ailleurs (sexisme, validisme, classisme, transphobie, homophobie, psychophobie, etc.). [Les oppressions se cumulent et ne se hiérarchisent pas, d’ailleurs. C’est le principe de l’intersectionnalité.]
Alors mettre les gens face à leurs privilèges (au sens moderne), c’est pas agréable, non. Mais pas plus que de les faire payer leurs impôts sans frauder ou arrêter de bouffer de la viande 12x/semaine et conduire un 4x4. Pourtant je vois rarement les gens de la gauche uni penser
qu’on devrait ménager le mode de vie occidental inégalitaire et écosuicidaire sous prétexte que c’est pas facile à entendre.
Pourquoi donc le faire quand ça touche le genre ou la "race" (au sens social) ? Si ce n’est par paresse intellectuelle.
Enfin voilà, c’est mon avis personnel. Je pense que la gauche universaliste anti-antiracisme décolonial&co passe son temps à critiquer un *gros* homme de paille, parfois en reprenant tels quels des arguments de l’extrême-droite (comme le concept de racisme anti-blanc).
Et honnêtement je serais plus inquiet de la grande perméabilité de *tous* les mouvements critiques de l’antiracisme contemporain à l’extrême-droite et ses discours, que de l’anti-racisme contemporain lui-même. C’est une bataille culturelle contre l’XD et le danger de se voir phagocyter par l’XD est réel, factuel et mortel.
@JulienMartel9
Non, tt le monde pourrait être gagnant-gagnant si les gauchistes arrêtaient de diviser selon la classe, la race, le sexe, etc. Ca fait le jeu des mondialistes qui avaient un peu peur de la lutte des classes mais sont comme des poissons dans l'eau au milieu de ttes ces divisions.
sable : Mdr on est à deux doigts de lire que l’antiracisme et le féminisme sont des outils de division des luttes. 😂😂😂
@JulienMartel9 : Oui, c'est exactement cela. Rajoute LGBT + islam + écologie.
Et c'est pas dur à démontrer.
Le gauchisme est ainsi devenu l'allié le plus farouche de l'ultra-capitalisme.
Mais toujours anti-France, fidèle à son histoire.
@Sable_60CH
Nommer les blancs et les renvoyer à leur place dans la société (ou les hommes, les riches, les hétéros/cis/valides aussi) fait partie d’un ensemble de stratégies dans des luttes politiques matérialistes. Le (peu de) gain de pouvoir des uns coûte forcément aux autres.
Exproprier les bourgeois (et plus généralement la portion de l’humanité plus riche que la moyenne) tient autant du fantasme que de « déblanciser » les blancs ou de démasculiniser les mecs. Par contre, on peut diminuer grandement les inégalités systémiques *matérielles*.
Et c’est essentiel dans les luttes politiques modernes. Les discriminations (de classe, de "race" (au sens social), de genre, etc.) ne sont pas un point de vue moral (comme les Lumières ou la lecture littérale de la Constitution de 1789 pouvaient l’envisager) mais un système avec des conséquences matérielles.
Nommer les dominants dans un système de racisme systémique (en Occident, les blancs, mais ailleurs d’autres, l’universalisme montre de sacrées limites, poke @DeSjw) ça engendre beaucoup de crispations parce que ça met les blancs face à leurs avantages. Quels que soient les discrimination subies par ailleurs (sexisme, validisme, classisme, transphobie, homophobie, psychophobie, etc.). [Les oppressions se cumulent et ne se hiérarchisent pas, d’ailleurs. C’est le principe de l’intersectionnalité.]
Alors mettre les gens face à leurs privilèges (au sens moderne), c’est pas agréable, non. Mais pas plus que de les faire payer leurs impôts sans frauder ou arrêter de bouffer de la viande 12x/semaine et conduire un 4x4. Pourtant je vois rarement les gens de la gauche uni penser
qu’on devrait ménager le mode de vie occidental inégalitaire et écosuicidaire sous prétexte que c’est pas facile à entendre.
Pourquoi donc le faire quand ça touche le genre ou la "race" (au sens social) ? Si ce n’est par paresse intellectuelle.
Enfin voilà, c’est mon avis personnel. Je pense que la gauche universaliste anti-antiracisme décolonial&co passe son temps à critiquer un *gros* homme de paille, parfois en reprenant tels quels des arguments de l’extrême-droite (comme le concept de racisme anti-blanc).
Et honnêtement je serais plus inquiet de la grande perméabilité de *tous* les mouvements critiques de l’antiracisme contemporain à l’extrême-droite et ses discours, que de l’anti-racisme contemporain lui-même. C’est une bataille culturelle contre l’XD et le danger de se voir phagocyter par l’XD est réel, factuel et mortel.
@JulienMartel9
Non, tt le monde pourrait être gagnant-gagnant si les gauchistes arrêtaient de diviser selon la classe, la race, le sexe, etc. Ca fait le jeu des mondialistes qui avaient un peu peur de la lutte des classes mais sont comme des poissons dans l'eau au milieu de ttes ces divisions.
sable : Mdr on est à deux doigts de lire que l’antiracisme et le féminisme sont des outils de division des luttes. 😂😂😂
@JulienMartel9 : Oui, c'est exactement cela. Rajoute LGBT + islam + écologie.
Et c'est pas dur à démontrer.
Le gauchisme est ainsi devenu l'allié le plus farouche de l'ultra-capitalisme.
Mais toujours anti-France, fidèle à son histoire.
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